13.02.2014 Views

549 textes.indd - Tribune Bulletin Côte d'Azur

549 textes.indd - Tribune Bulletin Côte d'Azur

549 textes.indd - Tribune Bulletin Côte d'Azur

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Actualité<br />

Tourrette-Levens :<br />

un musée à ciel ouvert<br />

Le plus souvent oublié des grands guides touristiques,<br />

le village d’Alain Frère a pourtant beaucoup à montrer<br />

en matière de curiosités.<br />

Un maestro<br />

de l’organisation,<br />

Alain<br />

Frère ? Sa<br />

façon de<br />

procéder, en<br />

mobilisant seulement<br />

trois collaborateurs de<br />

la collectivité départementale,<br />

lui vaut l’unanimité<br />

constante de<br />

ses collègues au vote<br />

budgétaire comme le<br />

soutien continu des<br />

présidents successifs,<br />

même en temps de restriction.<br />

L’onction de<br />

la Fondation Maeght,<br />

à la présentation de la<br />

saison 2010 des Estivales<br />

dans ce lieu rare,<br />

n’a pas échappé aux<br />

500 invités qui se pressaient<br />

autour du viceprésident<br />

du Conseil<br />

général, tout heureux<br />

d’expliquer Giacometti<br />

à Eric Ciotti, bien moins<br />

familiarisé que son aîné<br />

à l’art moderne.<br />

Mais quand, dans<br />

d'autres localités du<br />

département, ces «Estivales» sont les seuls<br />

moments de l’année où la culture sort de la<br />

naphtaline, à Tourrette-Levens elles seraient<br />

presque la cerise sur le gâteau. Car nul ici<br />

ne peut s’en estimer privé. En entrant à la<br />

mairie, on s’essuie les semelles sur un paillasson<br />

décoré d’un motif de Chubac. Un artiste<br />

qu’on ne risque pas d’ignorer, ses installations<br />

ponctuant certaines ruelles. Ses toiles<br />

côtoient celles de bien d’autres artistes (Brasillier,<br />

Chagall, Ernest Pignon-Ernest…) dans<br />

la salle des mariages qui est en même temps<br />

un milieu d’initiation à la peinture contemporaine.<br />

En réalité, le contact avec l’art commence<br />

avant même d’arriver au village. Quand les<br />

grandes voisines n’offrent que des accumulations<br />

d’horreurs sur les bords de routes, ici<br />

sculptures animalières encadrées de vasques<br />

fleuries et personnages de métal façonnés par<br />

des ferronniers locaux vous font des clins<br />

d’oeil bizarres : si vous ne l’aviez pas remarqué,<br />

sur les bas côtés, de grand panneaux<br />

n’arrêtent pas de seriner que vous arrivez<br />

dans un «village de musées»…<br />

Quatre au compteur, sans compter le<br />

musée du cirque, bijou personnel du bon<br />

docteur Frère qui n’hésite pas à prêter des<br />

pièces rares pour enrichir les expositions<br />

extérieures. En nombre de musées rapporté à<br />

sa population, le bourg n’est pas en manque.<br />

Même Nice peut aller se rhabiller. Dernier<br />

arrivé dans l’ordre des créations, celui de<br />

la préhistoire, dont il a été ici même question<br />

pour son inauguration récente. Dans la<br />

montée du vieux village, il occupe le premier<br />

étage d’une petite bâtisse du XVIIème,<br />

où était déjà logé, sur deux niveaux inférieurs,<br />

un tout à fait remarquable Musées des<br />

métiers avec sa collection de milliers d’outils<br />

agricoles et artisanaux rassemblés au cours<br />

de sa vie par un entrepreneur tourrettan,<br />

André Carlès.<br />

Botaniste, entomologiste et conservateur du musée d’histoire<br />

naturelle, Lionel Carlès, ici devant une vitrine de papillons exotiques<br />

particulièrement chatoyants, a la délicate mission de gérer 70.000<br />

lépidoptères, coléoptères et autres hyménoptères, dont certaines espèces<br />

éteintes.<br />

Une petite centaine de mètres plus haut,<br />

la ruelle empierrée débouche sur un étroit<br />

plateau où est piqué le château avec sa tour<br />

du XIIème : racheté en 1992 par la commune,<br />

non sans susciter l’étonnement inquiet des<br />

administrés, il est affecté, avec le même écho,<br />

aux papillons. «Nous n’avions pas d’argent.<br />

Une première exposition sur ce thème avait<br />

enthousiasmé les enfants. Nous nous sommes<br />

lancés.» Heureuse idée, car avec plus de<br />

70.000 pièces aujourd’hui dans son fonds et<br />

4.500 espèces exposées, fruits de multiples<br />

donations (la dernière de Taïwan) ou d’acquisitions,<br />

le musée s’est acquis une notoriété<br />

méritée. Plus modestes dans l’ancienne chapelle<br />

jouxtant le château, deux spectaculaires<br />

dioramas de 300 animaux naturalisés valent<br />

eux-aussi la visite.<br />

D’être encore souvent absent des guides<br />

touristiques, en dépit de milliers de visiteurs,<br />

prouve que leurs rédacteurs souffrent<br />

de strabisme convergent vers le bling bling,<br />

et n’altère nullement le bonheur visible<br />

d’Alain Frère qui peut s’enorgueillir d’avoir<br />

sous peu un deuxième conservateur. Il a<br />

finalement réalisé un rêve nourri des visites<br />

de musées à la main de son oncle : faire de<br />

Tourrette «un village culturel». A quel prix ?<br />

200.000€ sur un budget de 7M€. Mais il aura<br />

fallu de la patience et de la rigueur financière<br />

pour être aujourd’hui récompensé par une<br />

Communauté d’agglomération qui «nous a<br />

allégés de bien des charges…» Comment,<br />

dans ce bilan, ignorer le rôle de mécène<br />

de Louis Tordo, l’homme qui a mené au<br />

zénith européen de l’industrie la petite ferronnerie<br />

et «ne sait pas quoi faire pour son<br />

village». Déjà propriétaire du bâtiment mis à<br />

disposition, c’est lui qui a fourni les 2/3 des<br />

30.000€ nécessaires à l’aménagement du<br />

Musée de la préhistoire. Pour deux hommes<br />

au moins, Tourrette-Levens est une affaire<br />

de cœur.<br />

Jacques Bruyas<br />

En bref<br />

BAROMÈTRE D'ACHATS DES TPE/PME<br />

Cap sur la reprise des achats des TPE/PME<br />

en 2010<br />

Companeo, 1er guide d’achat de services et d’équipements<br />

pour l’entreprise, et TNS Direct présentent la cinquième<br />

édition du baromètre «Achats dans les TPE et les PME françaises»<br />

réalisé sur le premier trimestre 2010. Après une<br />

baisse importante des achats en 2009, 2010 semble se positionner<br />

sous le signe de la reprise. Observé poste par poste,<br />

l’on remarque que le niveau d’achat des TPE/PME apparaît<br />

moins négatif que la perception globale qu’en ont leurs dirigeants.<br />

Après une forte baisse des achats en 2009 dans certains<br />

secteurs comme l’industrie (solde de -41 points), les prévisions<br />

2010 se veulent nettement plus positives (solde de + 2<br />

points). Au global, la hausse semble se généraliser sur tous<br />

les secteurs d’activité. En ce qui concerne la politique tarifaire<br />

des TPE/PME, les prix des produits et services devraient rester<br />

stables en 2010.<br />

En conclusion, l’évolution des achats apparaît totalement<br />

corrélée à la situation économique des entreprises interrogées,<br />

qui prévoient une reprise progressive et graduelle de<br />

leur politique d’achat. Après une stratégie anticrise de réduction<br />

des charges et d’optimisation des coûts en 2009, des<br />

prévisions plus optimistes se profilent sous réserve d’un retour<br />

progressif à une situation économique plus favorable.<br />

A propos du baromètre d’achats des TPE/PME :<br />

Enquête téléphonique réalisée du 11 au 26 janvier 2010,<br />

auprès d’un échantillon de 500 entreprises de moins de 50<br />

salariés. Il s’agit de la 5ème mesure du baromètre achats<br />

des entreprises, suite aux mesures réalisées en 2006, 2007<br />

et 2008. L’étude a été menée par TNS DIRECT, société du<br />

groupe TNS, leader mondial des études de marché ad hoc.<br />

http://www.companeo.com<br />

Livre éco<br />

Chine / États-Unis. Fascinations<br />

et rivalités<br />

★★ Les Etats-Unis ont favorisé la montée<br />

en puissance des multinationales et des<br />

nouveaux acteurs économiques comme<br />

la Chine. Or, toutes les sociétés asiatiques<br />

réussissent à assimiler, plus efficacement<br />

que d’autres, la dynamique capitaliste en se<br />

dotant d’un Etat développeur et d’une classe<br />

d’entrepreneurs. Evidemment, tout cela s’accompagne<br />

de stratégies de domination où<br />

la ruse et l’affabulation tiennent leur place. Tandis que<br />

le fanatisme des sectes vétéro-testamentaires dominant les<br />

USA, les amène à considérer que leurs pillages sont justifiés<br />

par une divinité adéquate, la Chine se voit comme un<br />

modèle de civilisation qui laisse jouer un rôle à chacun,<br />

comme dans un orchestre. La communication et l’échange<br />

entre ces deux mondes, désormais irréversible, signifie<br />

que des éléments culturels seront sélectionnés dans les<br />

années à venir. Sans savoir a priori quels aspects prendront<br />

le plus d’importance. Pour cela, le rabâchage des<br />

auteurs en faveur des droits de l’homme prête à sourire.<br />

Elle est aussi creuse que l’antique récitation maoïste et<br />

totalement niaise quand l’Occident abdique progressivement<br />

le modèle de liberté d’expression qu’il prétend<br />

encore être. Il y aurait beaucoup à apprendre de la Chine,<br />

en particulier que l’étranger doit servir le national, et l’ancien<br />

le nouveau. FF<br />

De Stéphanie Balme et Daniel Sabbagh aux éditions Autrement.<br />

175p. à 17€<br />

● Vendredi 13 août 2010 ● <strong>Tribune</strong> <strong>Bulletin</strong> Côte d’Azur ● 3 ●

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!