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Détente<br />

Festival > A Monaco, la mer comme<br />

ultime frontière<br />

Le Musée Océanographique fête ses 100 ans. Et renoue avec<br />

sa vocation artistique, en accueillant l’exposition Cornucopia de<br />

Damien Hirst jusqu’au 30 septembre.<br />

I<br />

l flotte. Ange de la mort<br />

suspendu dans l’éternité de<br />

son bassin de verre et acier.<br />

«The Immortal», un grand requin<br />

blanc de près de cinq mètres de<br />

long, gueule béante projetée en<br />

avant dans une posture d’attaque,<br />

interpelle le visiteur dès l’entrée<br />

du salon d’honneur au Musée<br />

Océanographique de Monaco.<br />

Il est l’une des 60 pièces de l’exposition<br />

Damien Hirst, invité en<br />

Principauté pour la célébration<br />

du centenaire de la vénérable<br />

institution. Son fondateur, le<br />

Prince Albert Ier souhaitait y<br />

«réunir dans un même éclat les<br />

deux forces directrices de la civilisation»<br />

que sont l’Art et la Science. «La science a<br />

pris le dessus, notamment avec les campagnes très<br />

médiatiques du Commandant Cousteau, directeur<br />

des lieux de 1957 à 1988», commente Charlotte<br />

Pringuey, médiatrice culturelle, qui orchestre en<br />

ces murs de passionnantes visites guidées (tous<br />

les jours à 14 et 16h, gratuit). «Ce centenaire<br />

était l’occasion de renouer avec cette dimension<br />

artistique, par une politique d’accueil de créateurs<br />

contemporains mêlant la nature à leur travail plastique».<br />

A 45 ans, Damien Hirst est une star, un<br />

conceptualiste touche-à-tout qui continue de<br />

faire évoluer la recherche dans l’art. Natures<br />

mortes, sculptures, peintures, installations animées…<br />

comme un écho naturel à la beauté des<br />

collections rassemblées par le prince explorateur,<br />

dans les salles d’un musée rénové pendant un<br />

an pour l’occasion, Une cure de jouvence qui<br />

Livres<br />

ROMAN<br />

L’ombre des secrets<br />

★★★★ Chaud sur la pelouse ou sur<br />

la plage ? Voilà un rafraîchissement<br />

à portée de main avec ce bouquet de<br />

romans et nouvelles d’un écrivain issu<br />

de la Cornouaille humide et verte, qui a saupoudré<br />

son œuvre de rafales de pluies froides. Alfred<br />

Hitchcock en avait le béguin ; il adapta trois des dix<br />

titres à l’écran. On retrouve «Les oiseaux» dans «Le<br />

vol du faucon, La maison sur le rivage», l’éditeur<br />

n’ayant pas repris les emblématiques «L’auberge<br />

de la Jamaïque» et «Rebecca», auxquels soit dit en<br />

passant le préfacier dénie le caractère «romantique»<br />

dans le sens bluette. DdM n’est pas à confondre<br />

avec Barbara Cartland. Femme de caractère, elle fut<br />

un bel écrivain, tout en sachant planter des atmosphères<br />

baignant dans le halo du mystère typique<br />

d’une Celte, et s’interrogeait sur d’autres mystères:<br />

ceux de l’âme humaine. Démonstration dans ce<br />

recueil que vous ne lâcherez pas. AB<br />

De Daphné du Maurier chez Omnibus 1248p à 28a<br />

BD<br />

Manette/ Colchiques<br />

★★★ Toujours drôle et tendre, la vie de<br />

la vieille dame et de ses copines… Et<br />

loin d’ignorer les réalités du jour quand<br />

le grand fiston est au chômage et que<br />

Maxou a des problèmes à l’école. Le tournage dans<br />

le quartier d’un film sur les années d’Occupation<br />

ravive les souvenirs, et nul n’étant à l’abri du sentimentalisme,<br />

il s’avère que Mademoiselle Pinsec est<br />

une fan de romans d’amour. Beaucoup de finesse<br />

dans cet épisode. L.T.<br />

De Nob chez Glénat, 48p à 9,40a<br />

Notre appréciation<br />

★ raté ★★ gentil ★★★ réussi ★★★★ remarquable<br />

Dans le salon d’honneur fraîchement rénové, l’œuvre «The Immortal» sous le<br />

regard du Prince Albert Ier, fondateur du musée.<br />

semble booster la fréquentation de ce palais des<br />

mers perché sur le rocher de la Principauté. «En<br />

trois mois, le musée a enregistré 200.000 entrées.<br />

Et plus de 20% des visiteurs se déplacent pour la<br />

rétrospective Hirst.» Très scénarisée par l’artiste<br />

lui-même, cette exposition volontiers provocante<br />

dévoile deux exclusivités, The Forgiveness (et ses<br />

3.502 insectes et arachnides) et Myth, un écorché<br />

de licorne à peine sorti de l’atelier de fabrication.<br />

Prochaine étape ? La rénovation de l’étage<br />

des aquariums (avec son exceptionnel lagon aux<br />

requins) et cette exposition consacrée à Huang<br />

Yong Ping à l’automne, axée vers la protection de<br />

la Méditerranée.<br />

Marc Piola Caselli<br />

Musée Océanographique de Monaco, avenue St-Martin.<br />

Tous les jours de 9h30 à 19h30 (août)<br />

et 19h jusqu’à octobre. Tarif adulte 13€.<br />

Renseignements : (+377)93.15.36.00 et www.oceano.mc<br />

Expo > Bill Wyman,<br />

la vie en rock et<br />

l’œil dans le viseur<br />

L<br />

e bassiste historique<br />

des Stones ouvre ses<br />

archives le temps<br />

d’une exposition de ses<br />

photographies à Saint-<br />

Paul de Vence. De Jagger<br />

à Chagall et César, un<br />

regard différent sur les<br />

plus grands artistes du<br />

XXème siècle. Les Rolling<br />

Stones n’en finissent<br />

décidément pas de marquer<br />

la Côte d’Azur de leur<br />

empreinte. Bill Wyman<br />

(William Perks pour l’état<br />

civil) tombe amoureux de Saint-Paul au point<br />

d’y acquérir une maison, dès 1971, alors que le<br />

groupe s’est expatrié dans le sud de la France<br />

pour raisons fiscales. On connaît la suite: enregistrement<br />

du chef d’œuvre «Exile on main<br />

street» à Villefranche, mariage de Mick Jagger à<br />

Saint-Tropez… L’été azuréen se passe, paisible,<br />

de séances de studio en bacchanales, avant que<br />

le mode de vie du guitariste, décidément trop<br />

rock’n’roll, ne génère de nouveaux démêlés<br />

avec la justice. De ces années-là, Bill Wyman,<br />

en retraite des Stones depuis 1992, a conservé<br />

une véritable affection pour notre région… et ses<br />

artistes emblématiques. La raison pour laquelle<br />

cet archiviste méticuleux choisit aujourd’hui le<br />

village qui l’a accueilli autrefois pour présenter<br />

une exposition d’une centaine de clichés, souvent<br />

inédits, qui racontent, à la ville comme à la<br />

scène, plusieurs décennies de la vie d’un monstre<br />

du rock.<br />

Marc Piola Caselli<br />

Concert > Dessay et Florez<br />

à Orange ou le bel canto<br />

porté au pinacle<br />

Nathalie Dessay et Juan Diego Florez<br />

© Philippe Gromelle photo Grand Angle Orange<br />

P<br />

Bill Wyman<br />

vu par lui-même.<br />

artenaires sur les plus grandes scènes de<br />

la planète et médiatisés notamment par<br />

les retransmissions au cinéma en direct<br />

du Metropolitan Opera de New York, Nathalie<br />

Dessay et Juan Diego Florez ont rempli, comme<br />

il fallait s’y attendre, le vaste vaisseau du Théâtre<br />

Antique. Une fois de plus, soulevant par rafales<br />

des nuages de poussière, le mistral s’était invité<br />

à la fête, ennemi redoutable des gosiers fragiles,<br />

mais notre couple vedette, impavide, lui a<br />

opposé une belle résistance. Juan Diego Florez<br />

est sans conteste le dernier témoin d’une école<br />

désormais révolue où la perfection du legato<br />

s’allie à l’aisance des extrêmes aigus. Il est<br />

l’exemple inouï d’un art du chant dont on paraît<br />

aujourd’hui avoir perdu les fondements ainsi<br />

que le démontre, dès le début du concert, l’air<br />

de Tebaldo extrait de «I Capuleti e I Montecchi»,<br />

suivi d’une cabalette éblouissante. Nathalie Dessay<br />

déploie des qualités identiques dans l’air<br />

d’Amina de «La sonnambula», recueillant à son<br />

tour une ovation de l’auditoire. Leurs deux voix<br />

s’unissent ensuite dans des duos enivrants mais,<br />

bien entendu, c’est dans «La fille du régiment» et<br />

«Lucia di Lammermoor» que les deux interprètes<br />

atteignent le sommet de leur art avant des bis<br />

consacrés à Verdi (Traviata et Rigoletto). Légendaire<br />

!<br />

Christian Jarniat<br />

● Vendredi 13 août 2010<br />

● <strong>Tribune</strong> <strong>Bulletin</strong> Côte d’Azur ● 18 ●

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