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Faut-il limiter la croissance démographique - Jugend Debattiert

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?<br />

La popu<strong>la</strong>tion mondiale a franchi en 2012 le seu<strong>il</strong> des 7 m<strong>il</strong>liards d’êtres humains. En parallèle, les débats sur les<br />

réserves de pétrole, sur l’énergie, sur <strong>la</strong> façon d’exploiter les sols ou sur l’accès à l’eau potable posent <strong>la</strong> question<br />

de <strong>la</strong> gestion et de <strong>la</strong> répartition des ressources naturelles. Des voix s’élèvent et se demandent si <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète n’atteint<br />

pas un seu<strong>il</strong> <strong>démographique</strong> critique. Pour certains, à <strong>la</strong> limite des ressources naturelles doit correspondre une limite<br />

<strong>démographique</strong> : le nombre d’êtres humains vivant sur terre doit être contrôlé et adapté aux ressources disponibles.<br />

Pour d’autres, <strong>la</strong> <strong>croissance</strong> <strong>démographique</strong> peut être absorbée pour autant que l’on revoie à <strong>la</strong> baisse notre mode<br />

de vie. Alors, faut-<strong>il</strong> <strong>limiter</strong> <strong>la</strong> <strong>croissance</strong> <strong>démographique</strong> pour préserver l’environnement ?<br />

Empreinte écologique<br />

Rue de <strong>la</strong> Tour 16 – 1004 Lausanne<br />

Téléphone +41 (0)21 311 28 05<br />

info@<strong>la</strong>jeunessedebat.ch<br />

www.<strong>la</strong>jeunessedebat.ch<br />

<strong>Faut</strong>-<strong>il</strong> <strong>limiter</strong> <strong>la</strong> <strong>croissance</strong> <strong>démographique</strong> pour préserver l’environnement ?<br />

L’empreinte écologique est un indice qui mesure <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre, d’une part, les surfaces de terre et de mer<br />

nécessaires à <strong>la</strong> fabrication des ressources que nous consommons et, d’autre part, <strong>la</strong> capacité de ces surfaces<br />

de se régénérer et d’absorber les déchets issus de notre consommation. L’empreinte écologique est alors une<br />

estimation de <strong>la</strong> surface nécessaire à une popu<strong>la</strong>tion et à ses modes de consommation. Selon cet indice, si<br />

toute l’humanité adoptait le mode de vie des Suisses, <strong>il</strong> faudrait entre trois et cinq p<strong>la</strong>nètes pour subvenir aux<br />

besoins de tous.<br />

Évolution de l’empreinte écologique comparée à l’évolution <strong>démographique</strong><br />

Les pays à faible revenu sont les seuls dont <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion est croissante alors que leur empreinte écologique est décroissante.<br />

hag: hectare global par personne<br />

2.5<br />

Pays à revenu élevé Pays à revenu moyen Pays à faible revenu<br />

2005 2005<br />

2.5<br />

2.5<br />

Popu<strong>la</strong>tion: 0.97 m<strong>il</strong>liards<br />

Empreinte: 6.4 hag/personne<br />

Popu<strong>la</strong>tion: 3.10 m<strong>il</strong>liards<br />

Empreinte: 2.2 hag/personne<br />

2<br />

2<br />

2<br />

1.5<br />

1.5<br />

1.5<br />

2005<br />

Popu<strong>la</strong>tion: 2.37 m<strong>il</strong>liards<br />

Empreinte: 1.0 hag/personne<br />

Indice<br />

1961 = 1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1961<br />

0.5<br />

Popu<strong>la</strong>tion: 0.69 m<strong>il</strong>liards<br />

Empreinte: 3.6 hag/personne<br />

1961 1975 1990 2005<br />

0.5<br />

1961 1961<br />

Popu<strong>la</strong>tion: 1.51 m<strong>il</strong>liards<br />

Empreinte: 1.8 hag/personne<br />

1961 1975 1990 2005<br />

0.5<br />

Popu<strong>la</strong>tion: 0.89 m<strong>il</strong>liards<br />

Empreinte: 1.3 hag/personne<br />

1961 1975 1990 2005<br />

« La démographie au pér<strong>il</strong> de <strong>la</strong> souveraineté alimentaire ? », défis Sud, n°92, déc. 2009-jan. 2010, p. 8<br />

source : WWF.<br />

Popu<strong>la</strong>tion, consommation, et technologie Initiative suisse déposée par Ecopop<br />

L’impact que les humains exercent sur <strong>la</strong><br />

p<strong>la</strong>nète est, selon de nombreux chercheurs,<br />

déterminé par trois facteurs :<br />

a) <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion (combien nous sommes) ;<br />

b) le mode de consommation (le type de<br />

produits que nous consommons pour vivre et<br />

leur quantité) ;<br />

c) <strong>la</strong> technologie ;<br />

La technologie peut avoir un impact positif ou<br />

négatif sur le résultat car elle peut être une<br />

grande consommatrice d’énergie (l’ordinateur<br />

par exemple) mais elle peut aussi permettre<br />

de réduire notre consommation d’énergie<br />

et d’améliorer le traitement de nos déchets<br />

(l’énergie éolienne par exemple).<br />

En Suisse, une initiative du groupe Ecopop qui vise à<br />

<strong>limiter</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion sur le territoire suisse a été déposée<br />

en mai 2011 à <strong>la</strong> Chancellerie fédérale. L’initiative « Halte<br />

à <strong>la</strong> surpopu<strong>la</strong>tion ; Oui à <strong>la</strong> préservation durable des<br />

ressources naturelles » vise trois objectifs :<br />

a) <strong>la</strong> limitation du taux de <strong>croissance</strong> <strong>démographique</strong> dû à<br />

<strong>la</strong> migration à 0,2% par an<br />

b) faire en sorte que « <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion résidant en Suisse<br />

ne dépasse pas un niveau qui soit compatible avec <strong>la</strong><br />

préservation durable des ressources naturelles ».<br />

c) <strong>la</strong> nécessité de consacrer 10 % des fonds d’aide au<br />

développement à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification fam<strong>il</strong>iale volontaire dans<br />

le monde.<br />

Cette initiative défend ainsi l’idée selon <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong><br />

<strong>croissance</strong> économique, <strong>la</strong> <strong>croissance</strong> <strong>démographique</strong> et<br />

<strong>la</strong> <strong>croissance</strong> de <strong>la</strong> consommation représentent une triple<br />

menace sur l’environnement.


<strong>Faut</strong>-<strong>il</strong> <strong>limiter</strong> <strong>la</strong> <strong>croissance</strong> <strong>démographique</strong> pour préserver l’environnement ?<br />

Le vie<strong>il</strong>lissement de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion suisse Les modes alternatifs de consommation<br />

Le vie<strong>il</strong>lissement <strong>démographique</strong> va s’amplifier en<br />

Suisse, et dans les pays du Nord ces prochaines<br />

années. Une transformation importante s’est<br />

produite au cours du 20ème siècle avec<br />

l’augmentation du nombre de personnes âgées<br />

et <strong>la</strong> diminution du nombre de jeunes gens et<br />

de personnes en âge de trava<strong>il</strong>ler (de 20 à 64<br />

ans). Grâce aux migrations, les effets d’un tel<br />

phénomène sont atténués. En effet, on observe<br />

que <strong>la</strong> majorité des personnes immigrant en<br />

Suisse ont entre 20 et 39 ans. De ce point de<br />

vue, une limitation de <strong>la</strong> migration gênerait le<br />

renouvellement des générations au Nord. Sans<br />

un rajeunissement de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, certains<br />

fondements de notre société pourraient être remis<br />

en question, comme le système des retraites.<br />

Face aux défis posés par <strong>la</strong> limitation des ressources naturelles,<br />

certains mouvements prônent un changement de nos modes de<br />

vie. Qu’elle soit liée à nos besoins quotidiens en alimentation ou<br />

en énergie, l’empreinte écologique des pays riches a augmenté<br />

de plus de 50% entre 1961 et 2007. Selon ces mouvements, le<br />

développement durable doit orienter l’économie et <strong>la</strong> consommation<br />

afin d’assurer un équ<strong>il</strong>ibre à long terme entre popu<strong>la</strong>tion et<br />

ressources.<br />

Une mesure alternative à <strong>la</strong> limitation <strong>démographique</strong> serait de<br />

freiner <strong>la</strong> consommation de matières premières en faisant payer<br />

l’usage d’un bien, plutôt que le bien lui-même. Les entreprises qui<br />

adoptent cette mesure restent propriétaires de leurs biens et les<br />

mettent à <strong>la</strong> disposition de leurs clients. Les entreprises de covoiturage<br />

en Suisse fonctionnent selon ces principes. L’entreprise<br />

met à disposition de ses clients des voitures qu’<strong>il</strong>s peuvent louer à<br />

tout moment, après s’être acquittés d’un abonnement. Ainsi, les gens<br />

n’achètent pas de voiture mais peuvent bénéficier d’un véhicule pour<br />

une durée déterminée lorsqu’<strong>il</strong>s en ont besoin.<br />

L’évolution <strong>démographique</strong> et les atteintes aux libertés fondamentales<br />

L’évolution <strong>démographique</strong> d’une popu<strong>la</strong>tion dépend de deux variables : le solde naturel (différence entre les naissances et les<br />

décès) et le solde migratoire (différence entre l’immigration et l’émigration). Si l’on veut <strong>limiter</strong> <strong>la</strong> <strong>croissance</strong> <strong>démographique</strong> pour<br />

des raisons écologiques, <strong>il</strong> faut s’en prendre à l’une ou l’autre, voire aux deux variables. Or, les choses ne sont pas si simples.<br />

Si l’on décide de réglementer le solde naturel, <strong>la</strong> liberté de procréer est remise en question. Quant au solde migratoire, les pays<br />

de l’Union européenne auraient du mal à influer sur ce facteur car ce<strong>la</strong> remettrait en cause <strong>la</strong> libre circu<strong>la</strong>tion des personnes,<br />

élément clé dans <strong>la</strong> définition et <strong>la</strong> constitution de l’Europe.<br />

POUR<br />

<strong>Faut</strong>-<strong>il</strong> <strong>limiter</strong> <strong>la</strong> <strong>croissance</strong> <strong>démographique</strong><br />

« Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, <strong>il</strong> serait 4 à 5<br />

fois plus efficace d’investir dans le p<strong>la</strong>nning fam<strong>il</strong>ial plutôt que dans<br />

les technologies peu émettrices de CO2. […] Réduire d’une tonne les<br />

émissions de CO2 coûte 7 dol<strong>la</strong>rs si on finance <strong>la</strong> contraception, contre<br />

24 dol<strong>la</strong>rs si on investit dans l’éolien ou 51 dol<strong>la</strong>rs dans le so<strong>la</strong>ire. »<br />

Rapport de <strong>la</strong> Optimum Popu<strong>la</strong>tion Trust, août 2009.<br />

« Que se passe-t-<strong>il</strong> une fois qu’on a ut<strong>il</strong>isé toutes les ressources sur<br />

Terre ? On atteint les 7 m<strong>il</strong>liards d’habitants aujourd’hui : comment<br />

fait-on ? ça n’est pas viable. Or, (…) nous allons droit dans le mur,<br />

mais nous préférons fermer les yeux. Nous épuisons, les unes après<br />

les autres, les ressources dont nous dépendons pour notre mode<br />

de vie : tous les minéraux, sans parler du pétrole et bientôt l’eau. »<br />

Eric Gates, Terra Eco, octobre 2009.<br />

« Aujourd’hui, nous sommes 7 m<strong>il</strong>liards d’habitants sur <strong>la</strong><br />

p<strong>la</strong>nète alors que nous étions moins de 1,6 m<strong>il</strong>liards en 1900. La<br />

régu<strong>la</strong>tion volontaire des naissances est aussi un des facteurs<br />

d’une <strong>croissance</strong> et d’un développement contrôlés des pays. »<br />

Sabine Wirth, membre du comité directeur<br />

d’Ecopop, 24Heures, ju<strong>il</strong>let 2011.<br />

« Si nous continuons dans cette voie, si nous ne faisons<br />

rien pour enrayer l’accroissement de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, nous<br />

allons en payer le prix, nous allons nous retrouver dans<br />

un monde surpeuplé. La démographie a un impact sur<br />

le développement économique, sur l’environnement et<br />

sur les ressources de <strong>la</strong> Terre qui sont limitées.»<br />

Kofi Annan, ancien Secrétaire général des Nations<br />

Unies, www.demographie-responsable.org.<br />

« Si l’humanité continue comme elle l’a toujours fait,<br />

sans réaliser qu’elle est devenue une puissance<br />

géologique, au même titre qu’un volcan ou une<br />

météorite, elle va au-devant de très mauvaises<br />

surprises, comme des déstab<strong>il</strong>isations économiques<br />

et politiques qui dégraderont sensiblement notre<br />

qualité de vie. Toutefois, les humains sont assez<br />

intelligents, et si nous multiplions vite des actions nous<br />

pourrions peut-être inverser le cours des choses. »<br />

Tony Barnosky, scientifique, Libération, août 2012.<br />

« Ce n’est pas <strong>la</strong> barque suisse qui est pleine, mais<br />

l’écosystème terre qui est en danger. Les solutions doivent se<br />

construire aujourd’hui pour que nos enfants, dans 50 ou 60<br />

ans, puissent encore vivre sur une p<strong>la</strong>nète conservée. »<br />

Benno Büeler, président du comité de l’initiative<br />

Ecopop, 24Heures, ju<strong>il</strong>let 2011.<br />

« Dans de nombreuses zones, l’eau récupérable devrait être<br />

épuisée dans moins de dix ans. Quand on atteindra <strong>la</strong> limite,<br />

une anarchie sans nom se répandra dans l’Inde rurale. »<br />

Tushaar Shah, hydrologue, Terra Eco, octobre 2009.


L’Homme et <strong>la</strong> chaîne écologique Le mouvement de <strong>la</strong> dé<strong>croissance</strong><br />

La Terre est un lieu où règne un équ<strong>il</strong>ibre entre les<br />

différentes espèces animales, végétales et minérales<br />

qui <strong>la</strong> peuplent. Parmi celles-ci, l’humain est l’entité<br />

qui a certainement le plus d’impact sur l’existence des<br />

autres entités. Ainsi, de <strong>la</strong> même façon que les humains<br />

contrôlent le développement de certaines popu<strong>la</strong>tions<br />

animales ou végétales, <strong>il</strong>s devraient également contrôler<br />

leur propre expansion pour assurer un certain équ<strong>il</strong>ibre<br />

écologique. Selon cette perspective, l’espace sur terre<br />

est limité pour chaque espèce, y compris pour les êtres<br />

humains.<br />

Les opposants au mouvement de <strong>la</strong> dé<strong>croissance</strong><br />

Les thèses de <strong>la</strong> dé<strong>croissance</strong> sont vivement critiquées<br />

par certains économistes qui voient dans <strong>la</strong> dé<strong>croissance</strong><br />

un ennemi du progrès et le retour à une société pauvre<br />

et primitive. Ces critiques insistent sur <strong>la</strong> capacité des<br />

humains à inventer des manières de surpasser les limites<br />

naturelles par l’innovation et les nouvelles technologies,<br />

comme l’énergie so<strong>la</strong>ire par exemple. La dé<strong>croissance</strong><br />

revêt selon eux une connotation négative parce qu’elle<br />

empêcherait les progrès technologiques et remettrait en<br />

cause le principe d’innovation.<br />

Nicho<strong>la</strong>s Georgescu-Roegen (1906-1994) était un<br />

mathématicien et économiste roumain qui fut le premier<br />

à présenter le modèle de <strong>la</strong> dé<strong>croissance</strong>. Son innovation<br />

réside dans le fait qu’<strong>il</strong> pense l’économie comme faisant<br />

partie intégrante de <strong>la</strong> nature. Selon lui, le système<br />

économique que nous avons adopté depuis le 19ème<br />

siècle et qui prône une augmentation constante de <strong>la</strong><br />

production et de <strong>la</strong> consommation n’est pas soutenable.<br />

Etant donné qu’<strong>il</strong> n’est pas possible de faire abstraction<br />

des limites imposées par les lois de <strong>la</strong> nature, <strong>la</strong><br />

dé<strong>croissance</strong> économique constitue <strong>la</strong> seule solution<br />

pour un développement mondial réellement durable. Ceci<br />

implique que les pays riches revoient leur mode de vie, de<br />

production et de consommation.<br />

L’idée de dé<strong>croissance</strong> vient des pays du Nord<br />

Certains économistes ironisent sur <strong>la</strong> façon dont l’idée de<br />

dé<strong>croissance</strong> est issue des pays du Nord. Selon eux, ces<br />

pays ont déjà abondamment puisé dans les ressources<br />

naturelles sans trop se soucier des conséquences. C’est<br />

au moment où des pays émergents ont un fort besoin de<br />

matières premières pour se développer que les pays du<br />

Nord semblent vouloir en rationaliser l’usage.<br />

pour préserver l’environnement ?<br />

CONTRE<br />

« Il s’agit de faire confiance à <strong>la</strong> capacité des sociétés à<br />

réguler leur interaction avec l’environnement pour en réduire<br />

l’impact négatif sur leur condition humaine. »<br />

Emmanuel de Loel, Défis Sud, janvier 2010.<br />

« […] La <strong>croissance</strong> <strong>démographique</strong> n’est que l’une des causes de<br />

l’exploitation accrue des ressources disponibles et de <strong>la</strong> gestion<br />

souvent incontrôlée de l’espace et n’est pas nécessairement le facteur<br />

le plus déterminant de <strong>la</strong> dégradation de l’environnement. »<br />

Hervé Domenach, démographe, Mondes en Développement, vol. 36, 2008/2.<br />

« Dans un pays occidental, un humain supplémentaire génère le même impact<br />

écologique que 12 Burkinabés ou 620 allers-retours entre Paris et New-York… »<br />

Yves Cochet, député Vert français, Politis, juin 2009.<br />

« Depuis 50 ans, l’augmentation de notre poids sur<br />

l’environnement est tout autant due à <strong>la</strong> <strong>croissance</strong> de <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion mondiale qu’à <strong>la</strong> frénésie de consommation de<br />

ressources naturelles dans les pays les plus riches. »<br />

Aurélien Boutaud, Dossier dé<strong>croissance</strong> et<br />

démographie, S<strong>il</strong>ence, n°389, avr<strong>il</strong> 2011.<br />

« Si 800 m<strong>il</strong>lions d’êtres humains sont toujours sousalimentés,<br />

si des famines dramatiques se produisent<br />

chaque année, <strong>la</strong> raison en tient moins à <strong>la</strong> <strong>croissance</strong><br />

<strong>démographique</strong> qu’à des causes politiques et sociales :<br />

guerres civ<strong>il</strong>es, inégal accès aux ressources. »<br />

Gérard Vindt, Croissance <strong>démographique</strong> et<br />

développement, Histoire, n°218, octobre 2003.<br />

« Je ne suis pas certain que nous puissions agir plus efficacement sur <strong>la</strong><br />

variable <strong>démographique</strong> que sur les variables de comportement individuel.<br />

[…] Le jour où le pétrole viendra à manquer, cette nouvelle donne nous sera<br />

imposée et nous devrons modifier nos comportements. En revanche, faire ou<br />

ne pas faire des enfants, ce<strong>la</strong> repose davantage sur <strong>la</strong> volonté individuelle. »<br />

Henri Leridon, démographe, Terra Eco, octobre 2009.<br />

« Au niveau écologique, le facteur popu<strong>la</strong>tion joue mais est loin d’être le facteur<br />

principal. La dégradation de notre terre est surtout due au fait de l’activité<br />

de l’Homme et non pas de son nombre. Nous pourrions <strong>la</strong>rgement vivre sur<br />

terre à neuf ou même dix m<strong>il</strong>liards d’habitants, mais certainement pas si tout<br />

le monde adoptait le monde de vie des Américains ou des Européens.»<br />

G<strong>il</strong>les Pinson, démographe, At<strong>la</strong>ntico.fr, août 2011.<br />

« Dans son livre Effondrement, le géographe Jared Diamond<br />

montre bien que certaines civ<strong>il</strong>isations, peu nombreuses, comme<br />

celle de l’île de Pâques, se sont quand même effondrées parce<br />

qu’elles ont détruit leur environnement. Plutôt que de s’attaquer<br />

au nombre, <strong>il</strong> faut changer le système et inventer des politiques<br />

vertueuses vis-à-vis du climat ET de <strong>la</strong> biodiversité. »<br />

Nathalie Kosciusko-Morizet, politicienne française<br />

de l’UMP, Libération, août 2012.<br />

« En réalité, le vrai problème est celui de nos modes de<br />

consommation. […] Il faut changer de cap, trouver des<br />

moyens alternatifs de faire mieux avec moins. »<br />

Raphaël Mahaim, député Les Verts, Le Courrier, février 2012.


L’exemple de <strong>la</strong> Chine et sa politique de l’enfant unique<br />

La République Popu<strong>la</strong>ire de Chine connut, entre 1950 et 1970, une <strong>croissance</strong> <strong>démographique</strong> spectacu<strong>la</strong>ire avec une augmentation<br />

de près de 350 m<strong>il</strong>lions d’habitants. Dès le m<strong>il</strong>ieu des années 1970, le gouvernement décida d’agir pour réduire les naissances.<br />

Diverses mesures furent décidées et, en 1979, <strong>la</strong> « politique de l’enfant unique » fut imposée. Suite à ces mesures, le taux de<br />

fécondité baissa fortement, passant de 6,06 enfants par femme pour <strong>la</strong> période 1965-1970 à 1,64 enfant pour <strong>la</strong> période 2005-2010.<br />

Malthus et le malthusianisme<br />

Thomas Robert Malthus (1766-1834) était un pasteur anglican et économiste ang<strong>la</strong>is qui fut l’un des premiers à s’intéresser<br />

aux questions de popu<strong>la</strong>tion. Il réalisa que les popu<strong>la</strong>tions et les ressources naturelles ne croissaient pas au même rythme. Il<br />

conclut que cette tendance était l’une des principales raisons de <strong>la</strong> misère et de <strong>la</strong> pauvreté. Alors, pour remédier à ces maux<br />

sociaux, Malthus préconisa que les fam<strong>il</strong>les qui n’avaient pas les moyens de se nourrir n’aient plus d’enfants. Nous avons fini par<br />

appeler « malthusianisme » toute politique visant <strong>la</strong> restriction de <strong>la</strong> natalité, en particulier lorsque celle-ci vise les plus démunis.<br />

Actuellement, les peurs liées à <strong>la</strong> surpopu<strong>la</strong>tion et <strong>la</strong> volonté d’endiguer le phénomène réapparaissent pour des motifs écologiques.<br />

Nombreuses sont les figures scientifiques (le commandant Jacques-Yves Cousteau, l’anthropologue C<strong>la</strong>ude Lévi-Strauss) à<br />

s’inquiéter des conséquences écologiques et sociales d’une augmentation constante de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion mondiale. Les humains font<strong>il</strong>s<br />

donc face à un seu<strong>il</strong> <strong>démographique</strong> au-delà duquel <strong>il</strong>s remettent en cause leurs modes de vie, leurs organisations politiques et,<br />

plus fondamentalement, leur existence ?<br />

Lexique<br />

Démographie : <strong>la</strong> démographie est l’étude statistique des popu<strong>la</strong>tions humaines. La démographie prend en compte un territoire<br />

donné et analyse les évolutions – mouvements, natalité, fécondité, âge, mortalité – de ses occupants.<br />

Croissance <strong>démographique</strong> : La <strong>croissance</strong> <strong>démographique</strong> est une hausse de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion qui est constatée pour une région,<br />

un pays ou <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète entière.<br />

P<strong>la</strong>nification fam<strong>il</strong>iale ou p<strong>la</strong>nning fam<strong>il</strong>ial : <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification fam<strong>il</strong>iale est l’ensemble des mesures destinées à informer les femmes,<br />

et plus <strong>la</strong>rgement les couples, sur leurs droits en matière de sexualité. Le contrôle des naissances, l’accès aux contraceptifs et les<br />

suivis de grossesses sont au centre de ces démarches.<br />

Ressources naturelles : Les ressources naturelles sont l’ensemble des produits, substances ou corps issus de <strong>la</strong> Terre (minerais,<br />

métaux, eau, pétrole, bois, végétaux et animaux) que les êtres humains ut<strong>il</strong>isent pour subvenir à leurs besoins (manger, se dép<strong>la</strong>cer,<br />

se chauffer, etc.).<br />

Liens internet<br />

Site suisse du World W<strong>il</strong>dlife Fund (WWF): www.wwf.ch<br />

Site de l’association Ecologie et Popu<strong>la</strong>tion qui a déposé l’initiative « Halte à <strong>la</strong> surpopu<strong>la</strong>tion » en 2011 à <strong>la</strong> Chancellerie<br />

fédérale : www.ecopop.ch<br />

Site de l’Office fédéral de <strong>la</strong> statistique portant sur les questions de démographie suisse : www.bfs.admin.ch/bfs/portal/<br />

fr/index/themen/01.html<br />

Dossier de presse sur <strong>la</strong> question : www.alliancesud.ch/fr/documentation/projets/<strong>la</strong>-jeunesse-debat/ecopop<br />

Avec le soutien de:<br />

Av. de Cour 1 - 1007 Lausanne<br />

Téléphone +41 (0)21 612 00 81<br />

fed@globaleducation.ch<br />

www.globaleducation.ch<br />

Décembre 2012

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