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Tout savoir sur le parler en langues.

«D'une manière lucide, précise et solidement biblique, F. Legrand nous expose la source et les dangers du parler en langues actuel et du baptême des esprits qui empoisonnent le christianisme moderne. Dans nos temps de ténèbres et de tiédeur spirituelle où nous voyons l'hérésie du Pentecôtisme et du Charismatisme faire des ravages à l'échelle mondiale, ce livre luit comme une lumière dans les ténèbres. Nous le recommandons fortement à tous chrétiens sérieux qui combattent pour la vérité. De crainte que ce document précieux ne soit perdu et ne puisse être retrouvé sur l'Internet, nous avons trouvé bon de le sauvegarder et de le maintenir enligne pour que son instruction indispensable demeure accessible à tous... Cela dit, nous ne souscrivons pas à l'Arminianisme ni au Prémillénarisme de l'auteur, fausses doctrines autant dangereuses que celle dont il combat contre les langues et dont son texte en est complètement teinté, quoique nous avons cherché à le purifié le plus que possible. En aucune façon supportons-nous la théologie de la secte Darbyste qui influence grandement l'auteur de ce livre, même si celle-ci combat contre les abus chez les Pentecôtistes et le Charismatiques.»

«D'une manière lucide, précise et solidement biblique, F. Legrand nous expose la source et les dangers du parler en langues actuel et du baptême des esprits qui empoisonnent le christianisme moderne. Dans nos temps de ténèbres et de tiédeur spirituelle où nous voyons l'hérésie du Pentecôtisme et du Charismatisme faire des ravages à l'échelle mondiale, ce livre luit comme une lumière dans les ténèbres. Nous le recommandons fortement à tous chrétiens sérieux qui combattent pour la vérité. De crainte que ce document précieux ne soit perdu et ne puisse être retrouvé sur l'Internet, nous avons trouvé bon de le sauvegarder et de le maintenir enligne pour que son instruction indispensable demeure accessible à tous... Cela dit, nous ne souscrivons pas à l'Arminianisme ni au Prémillénarisme de l'auteur, fausses doctrines autant dangereuses que celle dont il combat contre les langues et dont son texte en est complètement teinté, quoique nous avons cherché à le purifié le plus que possible. En aucune façon supportons-nous la théologie de la secte Darbyste qui influence grandement l'auteur de ce livre, même si celle-ci combat contre les abus chez les Pentecôtistes et le Charismatiques.»

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TOUT SAVOIR<br />

SUR LE PARLER EN LANGUES<br />

par F.Legrand<br />

«Mise <strong>en</strong> page et annotations par Jean <strong>le</strong>Duc»<br />

1


AVIS<br />

«D'une manière lucide, précise et solidem<strong>en</strong>t biblique, F. Legrand<br />

nous expose la source et <strong>le</strong>s dangers du par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> actuel<br />

et du baptême des esprits qui empoisonn<strong>en</strong>t <strong>le</strong> christianisme<br />

moderne. Dans nos temps de ténèbres et de tiédeur spirituel<strong>le</strong> où<br />

nous voyons l'hérésie du P<strong>en</strong>tecôtisme et du Charismatisme faire<br />

des ravages à l'échel<strong>le</strong> mondia<strong>le</strong>, ce livre luit comme une lumière<br />

dans <strong>le</strong>s ténèbres. Nous <strong>le</strong> recommandons fortem<strong>en</strong>t à tous<br />

chréti<strong>en</strong>s sérieux qui combatt<strong>en</strong>t pour la vérité. De crainte que ce<br />

docum<strong>en</strong>t précieux ne soit perdu et ne puisse être retrouvé <strong>sur</strong><br />

l'Internet, nous avons trouvé bon de <strong>le</strong> sauvegarder et de <strong>le</strong><br />

maint<strong>en</strong>ir <strong>en</strong>ligne pour que son instruction indisp<strong>en</strong>sab<strong>le</strong> demeure<br />

accessib<strong>le</strong> à tous... Cela dit, nous ne souscrivons pas à<br />

l'Arminianisme ni au Prémillénarisme de l'auteur, fausses<br />

doctrines autant dangereuses que cel<strong>le</strong> dont il combat contre <strong>le</strong>s<br />

<strong>langues</strong> et dont son texte <strong>en</strong> est complètem<strong>en</strong>t teinté, quoique<br />

nous avons cherché à <strong>le</strong> purifié <strong>le</strong> plus que possib<strong>le</strong>. En aucune<br />

façon supportons-nous la théologie de la secte Darbyste qui<br />

influ<strong>en</strong>ce grandem<strong>en</strong>t l'auteur de ce livre, même si cel<strong>le</strong>-ci<br />

combat contre <strong>le</strong>s abus chez <strong>le</strong>s P<strong>en</strong>tecôtistes et <strong>le</strong><br />

Charismatiques.»<br />

Jean <strong>le</strong>Duc<br />

3


TABLE DES MATIÈRES<br />

Œuvres à consulter<br />

Avant-propos de l’auteur<br />

CHAPITRE 1<br />

L’analyse du r<strong>en</strong>ouveau charismatique<br />

CHAPITRE 2<br />

Un message aux hommes ?<br />

CHAPITRE 3<br />

Un signe pour <strong>le</strong>s croyants ?<br />

CHAPITRE 4<br />

Jésus et <strong>le</strong>s <strong>langues</strong><br />

CHAPITRE 5<br />

Deux par<strong>le</strong>rs <strong>en</strong> <strong>langues</strong> ?<br />

CHAPITRE 6<br />

L’interprétation<br />

CHAPITRE 7<br />

5


S’édifier soi-même ?<br />

CHAPITRE 8<br />

La fin du par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong><br />

CHAPITRE 9<br />

La septup<strong>le</strong> bénédiction de l’Esprit<br />

CHAPITRE 10<br />

Les <strong>langues</strong> de feu<br />

CHAPITRE 11<br />

Le pont aux six piliers<br />

CHAPITRE 12<br />

Les expéri<strong>en</strong>ces<br />

CHAPITRE 13<br />

L’origine des <strong>langues</strong> actuel<strong>le</strong>s<br />

CHAPITRE 14<br />

La relation de cause à effet<br />

(La dérive mora<strong>le</strong>)<br />

CHAPITRE 15<br />

6


La relation de cause à effet<br />

(La dérive Doctrina<strong>le</strong>)<br />

App<strong>en</strong>dice<br />

En Résumé<br />

Fina<strong>le</strong><br />

7


Œuvres à consulter<br />

Le mouvem<strong>en</strong>t Charismatique exposé<br />

La cessation des dons de l'Esprit<br />

Recevoir <strong>le</strong> Don du Saint-Esprit<br />

Satan <strong>le</strong> dieu des P<strong>en</strong>tecôtistes et des Charismatiques<br />

Les prophètes illusoires, faux signes et mirac<strong>le</strong>s<br />

Forums et Blogs chréti<strong>en</strong>s, la cyber-théologie<br />

L'apostasie au Québec<br />

La prostitution spirituel<strong>le</strong> de la délivrance<br />

L'occultisme charismatique du christianisme contrefait<br />

9


Avant-propos de l’auteur<br />

Écrire un livre <strong>sur</strong> <strong>le</strong> sujet si controversé du par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>,<br />

n’est as<strong>sur</strong>ém<strong>en</strong>t pas <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur moy<strong>en</strong> de se faire des amis.<br />

C’est au contraire la façon la plus sûre d’<strong>en</strong> perdre quelques-uns.<br />

Pour la déf<strong>en</strong>se de la vérité, l’apôtre Paul pr<strong>en</strong>ait <strong>le</strong> risque de<br />

déplaire. Il disait <strong>en</strong> Galates 1.10: "Est-ce la faveur des hommes<br />

que je désire ou cel<strong>le</strong> de Dieu ? Est-ce que je cherche à plaire aux<br />

hommes ? Si je plaisais <strong>en</strong>core aux hommes, je ne serais pas<br />

serviteur de Christ". <strong>Tout</strong>efois, que Dieu nous garde de cultiver<br />

l’art de déplaire. Comme <strong>le</strong> disait A<strong>le</strong>xandre Vinet, il faut de la<br />

charité pour <strong>le</strong>s personnes et non pour <strong>le</strong>s idées. Mais l’esprit<br />

de certains est ainsi tourné que c’est la vérité el<strong>le</strong>-même<br />

qui <strong>le</strong>s dérange. Quand Ralph Shallis a écrit son livre Le don de<br />

par<strong>le</strong>r diverses <strong>langues</strong>, il l’a fait avec tant d’amour qu’il n’a pas<br />

pris moins de dix pages pour s’excuser des vérités qu’il allait<br />

développer. Personne n’a, pour <strong>le</strong>s dire, mis autant de gants.<br />

Certains n’y ont cep<strong>en</strong>dant vu que des gants de boxe. Un adage<br />

populaire ne prét<strong>en</strong>d-il pas qu’il n’y a que la vérité qui b<strong>le</strong>sse ?<br />

Mais la Bib<strong>le</strong> dit que <strong>le</strong>s b<strong>le</strong>s<strong>sur</strong>es d’un ami prouv<strong>en</strong>t sa fidélité<br />

(Prov. 27.6). Il serait illusoire de croire que l’attitude la plus<br />

fraternel<strong>le</strong> puisse prév<strong>en</strong>ir certaines ruptures. Mes exposés<br />

antérieurs <strong>sur</strong> <strong>le</strong> sujet m’ont valu de solides et durab<strong>le</strong>s inimitiés.<br />

Paul, comme il <strong>le</strong> dit <strong>en</strong> Galates 4.16, "se faisait des <strong>en</strong>nemis <strong>en</strong><br />

disant la vérité", et cela parmi ceux qui lui étai<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s plus<br />

11


proches, qu’il avait am<strong>en</strong>és au salut et qui étai<strong>en</strong>t ses <strong>en</strong>fants<br />

spirituels.<br />

L’év<strong>en</strong>tail des positions <strong>sur</strong> cette question est tel qu’il faudrait<br />

écrire non pas un livre mais plusieurs car <strong>le</strong>s nuances sont<br />

nombreuses. Chez ceux qui sont tout acquis à la cause, on<br />

trouve, <strong>en</strong> dégradé, ceux pour qui <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> est:<br />

1. La condition sine qua non du salut.<br />

2. Le signe nécessaire ou évid<strong>en</strong>t du baptême de l’Esprit.<br />

3. Un charisme qu’ils n’exerc<strong>en</strong>t qu’<strong>en</strong> privé.<br />

4. Un moindre don.<br />

5. Une pratique qu’ils jug<strong>en</strong>t parfois abusive et contrefaite.<br />

6. Un don qu’ils ne recherch<strong>en</strong>t pas pour eux-mêmes tout <strong>en</strong><br />

admettant son exercice dans l’Église.<br />

Au bord opposé, on trouve, aussi <strong>en</strong> decresc<strong>en</strong>do, ceux pour qui<br />

<strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> actuel est:<br />

1. Une contrefaçon qu’ils dénonc<strong>en</strong>t.<br />

2. Une pratique qu’ils condamn<strong>en</strong>t avec plus de parti-pris que de<br />

connaissance biblique.<br />

3. Un sujet d’intérêt spirituel mais circonscrit à une période de<br />

l’histoire comme la Nativité et la Crucifixion.<br />

12


4. Une "possibilité" d’ordre tout à fait secondaire dont ils se<br />

méfi<strong>en</strong>t.<br />

Ces deux tab<strong>le</strong>aux peuv<strong>en</strong>t paraître incomp<strong>le</strong>ts, mais ils sont<br />

révélateurs de multip<strong>le</strong>s s<strong>en</strong>sibilités. Ne classer <strong>le</strong>s protagonistes<br />

qu’<strong>en</strong> deux camps, <strong>le</strong>s uns pour et <strong>le</strong>s autres contre, peut<br />

semb<strong>le</strong>r simpliste, mais il faut s’y résoudre si on veut que <strong>le</strong><br />

<strong>le</strong>cteur s’y retrouve.<br />

Pour donner plus de poids à cette étude, je me suis attaché à<br />

citer <strong>en</strong> priorité <strong>le</strong>s écrits d’auteurs p<strong>en</strong>tecôtistes <strong>en</strong> vue, et à <strong>en</strong><br />

faire témoigner d’autres qui ont quitté <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t pour des<br />

raisons de doctrine. Parmi eux, je donne une place de choix à<br />

mon ami Albert Busono qui a fait un travail considérab<strong>le</strong> de<br />

recherche et de compilation au niveau de la littérature<br />

p<strong>en</strong>tecôtiste anglo-saxonne. Mais <strong>en</strong> premier lieu, ce qui forme la<br />

trame de cet ouvrage, c’est mon cheminem<strong>en</strong>t personnel et celui<br />

de ma chère épouse à qui je dédie ce livre.<br />

Par défér<strong>en</strong>ce pour mes frères* p<strong>en</strong>tecôtistes modérés qui,<br />

<strong>sur</strong> l’ess<strong>en</strong>tiel, croi<strong>en</strong>t comme moi à toutes <strong>le</strong>s vérités<br />

fondam<strong>en</strong>ta<strong>le</strong>s de l’Évangi<strong>le</strong>**, j’ai évité (citations d’auteurs<br />

exceptées) de nommer <strong>le</strong>urs Églises par <strong>le</strong>urs appellations<br />

particulières. Pour désigner ceux qui, à des degrés divers,<br />

adhèr<strong>en</strong>t au par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>, je me suis rangé à l’expression la<br />

13


plus répandue: <strong>le</strong> p<strong>en</strong>tecôtisme, expression à laquel<strong>le</strong> je ne<br />

prête aucun s<strong>en</strong>s péjoratif. Jusqu’au CHAPITRE 13 je fais la<br />

distinction <strong>en</strong>tre eux et <strong>le</strong>s charismatiques catholiques: plusieurs<br />

p<strong>en</strong>tecôtistes conservateurs serai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> effet choqués d’être<br />

confondus avec ces charismatiques dont ils se démarqu<strong>en</strong>t<br />

énergiquem<strong>en</strong>t.<br />

* Il est amp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t prouvé que <strong>le</strong>s p<strong>en</strong>tecôtistes sont des faux<br />

chréti<strong>en</strong>s, <strong>le</strong>s considérés comme des frères dans la foi serait de la<br />

prostitution spirituel<strong>le</strong>, une trahison à la vérité des Saintes-<br />

Écritures.<br />

** L'évangi<strong>le</strong> proclamé par <strong>le</strong>s P<strong>en</strong>tecôtistes est un faux évangi<strong>le</strong>,<br />

un évangi<strong>le</strong> issu directem<strong>en</strong>t de l'arminianisme avec sa doctrine<br />

du libre-choix qui s'oppose à la foi de Christ et à la souveraineté<br />

de Dieu. Il est étonnant et très malheureux que l'auteur ne<br />

réalise pas cela, même qu'il se met d'accord avec eux. Chose<br />

certaine, il manque grandem<strong>en</strong>t de discernem<strong>en</strong>t dans ce<br />

domaine.<br />

Certains demanderont: pourquoi un tel livre ? Parce que<br />

beaucoup ont souhaité posséder un ouvrage de référ<strong>en</strong>ce fouillé<br />

sans être touffu, avec une ligne directrice et des sujets bi<strong>en</strong><br />

compartim<strong>en</strong>tés permettant de s’y retrouver faci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t afin de<br />

<strong>savoir</strong>, selon l’exhortation de Colossi<strong>en</strong>s 4.6, "comm<strong>en</strong>t il faut<br />

répondre à chacun".<br />

14


Ma prière à Dieu pour mes <strong>le</strong>cteurs est qu’ils soi<strong>en</strong>t animés de<br />

l’esprit des Juifs de la vil<strong>le</strong> grecque de Bérée*: "Ces Juifs avai<strong>en</strong>t<br />

des s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts plus nob<strong>le</strong>s... ils sondai<strong>en</strong>t chaque jour <strong>le</strong>s<br />

Écritures pour voir si ce qu’on <strong>le</strong>ur disait était exact"(Actes<br />

17.11).<br />

F.Legrand<br />

* Nous pourrions dire la même chose de l'auteur. N'importe qui<br />

peut citer des passages de la Bib<strong>le</strong>, mais sans l'Esprit de grâce et<br />

de vérité ces citations devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t que des <strong>le</strong>ttres mortes qui ne<br />

port<strong>en</strong>t aucun fruit réel. Le Diab<strong>le</strong> lui-même se dit chréti<strong>en</strong> et ses<br />

démons proclam<strong>en</strong>t tous la nouvel<strong>le</strong> naissance par <strong>le</strong> moy<strong>en</strong> de la<br />

foi <strong>en</strong> Christ. Tous <strong>le</strong>s <strong>en</strong>nemis de la vérité sond<strong>en</strong>t tous <strong>le</strong>s<br />

Écritures, et tous se dis<strong>en</strong>t chréti<strong>en</strong>s Bib<strong>le</strong> à main. Les Jésuites<br />

mêmes sont reconnus pour <strong>le</strong>ur connaissance des Écritures et<br />

pourtant <strong>le</strong>ur conclusion est tota<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>te que cel<strong>le</strong> des<br />

Réformateurs du 16ie sièc<strong>le</strong>. Sonder <strong>le</strong>s Écritures est bi<strong>en</strong>, mais<br />

ce n'est pas une preuve suffisante d'un christianisme<br />

auth<strong>en</strong>tique.<br />

15


CHAPITRE 1<br />

L’analyse du r<strong>en</strong>ouveau charismatique<br />

Le R<strong>en</strong>ouveau Charismatique au sein de l’Église Catholique, était<br />

sous la plume de D. Cormier, <strong>le</strong> titre d’une plaquette éditée au<br />

Canada vers la fin des années 70. El<strong>le</strong> recouvrait la position du<br />

p<strong>en</strong>tecôtisme classique de l’époque. Nous allons la résumer ici<br />

sans trahir ni tronquer la p<strong>en</strong>sée de l’auteur <strong>en</strong> la rapportant.<br />

Si, par <strong>en</strong>droit, <strong>le</strong> langage paraît excessif à certains, ce n’est pas<br />

<strong>le</strong> nôtre; ri<strong>en</strong> n’est de nous, sauf <strong>le</strong>s liaisons <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s<br />

paragraphes.<br />

Ce livre décrit <strong>le</strong> désarroi des catholiques sincères devant la<br />

sécheresse de <strong>le</strong>ur Église, <strong>le</strong>ur soif d’une auth<strong>en</strong>tique vie<br />

spirituel<strong>le</strong> et <strong>le</strong>ur recherche sincère de la vie de l’Esprit, à partir<br />

de contacts avec divers pasteurs p<strong>en</strong>tecôtistes, de la <strong>le</strong>cture du<br />

livre La Croix et <strong>le</strong> Poignard de David Wilkerson*, et d’un autre<br />

livre p<strong>en</strong>tecôtiste Ils par<strong>le</strong>nt <strong>en</strong> d’autres <strong>langues</strong> de J.L. Sherrill.<br />

* David Wilkerson était un faux chréti<strong>en</strong> et un faux prophète qui<br />

a am<strong>en</strong>é un grand nombre de personnes dans ses voies de<br />

perdition.<br />

Ils persévérèr<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>dant plus d’un an, priant chaque jour <strong>en</strong><br />

disant: Vi<strong>en</strong>s Saint-Esprit... Cela se passait à l’université<br />

Duquesne <strong>en</strong> P<strong>en</strong>nsylvanie. A South B<strong>en</strong>d <strong>en</strong> Indiana la même<br />

17


echerche, la même att<strong>en</strong>te se faisait avec des professeurs de<br />

théologie du collège Sainte-Marie. Là, ils fir<strong>en</strong>t appel au frère Ray<br />

Bullard, diacre d’une Église p<strong>en</strong>tecôtiste voisine et présid<strong>en</strong>t local<br />

du groupe des Hommes d’Affaires du P<strong>le</strong>in Évangi<strong>le</strong>. Cet homme<br />

était estimé pour sa grande expéri<strong>en</strong>ce des dons spirituels, et<br />

était décrit comme un homme humb<strong>le</strong> qui ne cherchait qu’à être<br />

utilisé par <strong>le</strong> Seigneur. Il devint <strong>en</strong> quelque sorte <strong>le</strong> parrain<br />

spirituel de la communauté charismatique qui se formait à Notre-<br />

Dame. P<strong>en</strong>dant plusieurs mois ils se réunir<strong>en</strong>t chez Ray Bullard,<br />

où se t<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t déjà des réunions p<strong>en</strong>tecôtistes et où plusieurs<br />

pasteurs p<strong>en</strong>tecôtistes fur<strong>en</strong>t invités régulièrem<strong>en</strong>t pour donner<br />

des exposés et répondre aux questions des nouveaux v<strong>en</strong>us.<br />

Puis ce fut l’explosion; un week-<strong>en</strong>d, de nombreux étudiants<br />

catholiques fur<strong>en</strong>t baptisés dans <strong>le</strong> Saint-Esprit. Cela se répandit<br />

comme une traînée de poudre. Lors d’une de ces r<strong>en</strong>contres chez<br />

Ray Bullard, un anci<strong>en</strong> missionnaire p<strong>en</strong>tecôtiste posa la<br />

question: Maint<strong>en</strong>ant que vous avez reçu <strong>le</strong> Saint-Esprit, quand<br />

comptez-vous quitter l’Église catholique ? Étonnés, ils<br />

répondir<strong>en</strong>t: Mais nous n’avons nul<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t l’int<strong>en</strong>tion de quitter<br />

l’Église ! Le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t unanime des p<strong>en</strong>tecôtistes classiques<br />

de l’époque, était que l’Esprit Saint allait tôt ou tard ouvrir<br />

<strong>le</strong>s yeux des catholiques. Mais à me<strong>sur</strong>e que <strong>le</strong> temps passait,<br />

il dev<strong>en</strong>ait évid<strong>en</strong>t qu’ils étai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> décidés à rester catholiques<br />

et que la hiérarchie récupérait <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t au profit de l’Église<br />

18


omaine. Cinq hypothèses fur<strong>en</strong>t alors émises pour expliquer<br />

l’attitude de ces catholiques qui continuai<strong>en</strong>t à suivre <strong>le</strong>s<br />

<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts et <strong>le</strong>s pratiques de <strong>le</strong>ur Église tout <strong>en</strong> affirmant<br />

avoir reçu <strong>le</strong> Saint-Esprit:<br />

1. Ce mouvem<strong>en</strong>t n’est <strong>en</strong>core qu’à ses débuts; <strong>le</strong>s catholiques<br />

qui <strong>en</strong> font partie changeront plus tard.<br />

2. Ce mouvem<strong>en</strong>t vi<strong>en</strong>t de l’Esprit, mais la hiérarchie catholique a<br />

su <strong>le</strong> canaliser à son profit.<br />

3. Ce mouvem<strong>en</strong>t est l’accomplissem<strong>en</strong>t de la prophétie :"Je<br />

répandrai mon Esprit <strong>sur</strong> toute chair", et démontre que l’Esprit<br />

Saint est au-dessus de nos préjugés religieux et peut sauver<br />

quiconque indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t de sa doctrine.<br />

4. Ce mouvem<strong>en</strong>t n’est qu’une mise <strong>en</strong> scène pour attirer <strong>le</strong>s<br />

protestants dans <strong>le</strong> piège de l’œcuménisme.<br />

5. Ce mouvem<strong>en</strong>t est une contrefaçon du diab<strong>le</strong> et prépare la<br />

v<strong>en</strong>ue de l’antéchrist.<br />

L’auteur développe la position qu’adopte <strong>en</strong>core, <strong>en</strong> Europe <strong>en</strong><br />

tout cas, une partie du p<strong>en</strong>tecôtisme historique et qui est<br />

résumée par ces cinq hypothèses:<br />

1. Ce mouvem<strong>en</strong>t n’est <strong>en</strong>core qu’à ses débuts; <strong>le</strong>s catholiques<br />

qui <strong>en</strong> font partie changeront plus tard.<br />

19


Il constate que, contrairem<strong>en</strong>t à l’att<strong>en</strong>te généra<strong>le</strong>, la<br />

caractéristique principa<strong>le</strong> du mouvem<strong>en</strong>t charismatique ram<strong>en</strong>ait<br />

au catholicisme ceux qui s’<strong>en</strong> étai<strong>en</strong>t éloignés et ranimait <strong>le</strong>urs<br />

dévotions idolâtres.<br />

Les professions de foi charismatiques s’exprimai<strong>en</strong>t ainsi:<br />

- Les dévotions maria<strong>le</strong>s se sont chargées pour nous de<br />

sanctifications.<br />

- La vie sacram<strong>en</strong>tel<strong>le</strong> de l’Église est dev<strong>en</strong>ue plus riche de s<strong>en</strong>s.<br />

- J’<strong>en</strong> suis arrivé à une compréh<strong>en</strong>sion plus profonde de<br />

l’eucharistie <strong>en</strong> tant que sacrifice, et je suis rev<strong>en</strong>u aux<br />

confessions fréqu<strong>en</strong>tes.<br />

- Je me suis alors découvert une profonde dévotion à Marie.<br />

Citant alors <strong>le</strong> Père O’Connor, il nous livre une profession de<br />

foi charismatique à faire frémir n’importe quel<br />

p<strong>en</strong>tecôtiste, évangélique ou réformé:<br />

"Les premiers effets fur<strong>en</strong>t une plus grande dévotion <strong>en</strong>vers<br />

l’eucharistie. L’effet <strong>le</strong> plus frappant, pour un bénédictin, après<br />

son baptême dans l’Esprit, a été de chanter la messe. Le culte à<br />

Marie a été r<strong>en</strong>forcé par <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>tecôtiste dans tout <strong>le</strong><br />

pays. En résumé, l’effet du mouvem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>tecôtiste a été de<br />

sauver des personnes pour l’Église, pour la prêtrise et pour la vie<br />

religieuse".<br />

20


Le changem<strong>en</strong>t att<strong>en</strong>du n’ayant pas eu lieu, cette première<br />

hypothèse ne pouvait pas être ret<strong>en</strong>ue.<br />

2. Ce mouvem<strong>en</strong>t vi<strong>en</strong>t de l’Esprit, mais la hiérarchie catholique a<br />

su <strong>le</strong> canaliser à son profit.<br />

L’explication <strong>sur</strong> ce point est moins précise. Sont cités <strong>le</strong>s noms<br />

des Pères Regimbald, O’ Connor et du cardinal Su<strong>en</strong><strong>en</strong>s qui<br />

introduisir<strong>en</strong>t <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t charismatique auprès des laïcs. Le<br />

retour aux dévotions traditionnel<strong>le</strong>s n’est pas <strong>le</strong> résultat de<br />

pressions de la part de la hiérarchie, mais l’effet même de<br />

l’expéri<strong>en</strong>ce charismatique. Le Père Mc Donnel est cité <strong>en</strong> ces<br />

mots:"Les p<strong>en</strong>tecôtistes catholiques sont portés à repr<strong>en</strong>dre et à<br />

cultiver des formes de contact avec Dieu qu’ils avai<strong>en</strong>t<br />

abandonnées. Cela ne ti<strong>en</strong>t pas à une théologie conservatrice<br />

mais plutôt à l’effet transformant de <strong>le</strong>ur expéri<strong>en</strong>ce".<br />

Si la hiérarchie romaine est bi<strong>en</strong> pour quelque chose dans un<br />

retour à ce paganisme à verni chréti<strong>en</strong>, la cause déterminante<br />

(nous ne faisons que citer) c’est l’expéri<strong>en</strong>ce"p<strong>en</strong>tecôtiste".<br />

Cette deuxième hypothèse n’est pas ret<strong>en</strong>ue.<br />

3. Ce mouvem<strong>en</strong>t est l’accomplissem<strong>en</strong>t de la prophétie:"Je<br />

répandrai mon Esprit <strong>sur</strong> toute chair"et démontre que l’Esprit<br />

21


Saint est au-dessus de nos préjugés religieux et peut sauver<br />

quiconque indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t de sa doctrine.<br />

La question qui est <strong>en</strong>suite posée est très lourde de conséqu<strong>en</strong>ce:<br />

l’esprit qui agit dans l’Église romaine est-il <strong>le</strong> Saint-Esprit ? En<br />

parlant de l’Esprit Saint, Jésus a dit: "Il vous conduira dans toute<br />

la vérité". C’est <strong>le</strong> propre du Saint-Esprit. Le propre de<br />

l’esprit mauvais est de conduire dans une partie seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

de la vérité. Or, un des effets <strong>le</strong>s plus frappants du<br />

charismatisme, c’est de conduire ses adeptes dans une partie de<br />

la vérité et une partie d’erreur comme par exemp<strong>le</strong>: la prière<br />

spontanée ET <strong>le</strong> chape<strong>le</strong>t; l’adoration du Christ ET du saintsacrem<strong>en</strong>t;<br />

la <strong>le</strong>cture de la Bib<strong>le</strong> ET <strong>le</strong> culte de Marie.<br />

Suiv<strong>en</strong>t quelques témoignages de g<strong>en</strong>s qui ont été baptisés du<br />

Saint-Esprit, l’un <strong>en</strong> finissant de réciter son chape<strong>le</strong>t, l’autre<br />

p<strong>en</strong>dant qu’il chantait une hymne à la messe, une autre <strong>en</strong>core<br />

p<strong>en</strong>dant qu’el<strong>le</strong> était ag<strong>en</strong>ouillée et priait la sainte Vierge. Ces<br />

témoignages suffis<strong>en</strong>t nettem<strong>en</strong>t à démontrer que l’esprit qui<br />

baptise ces g<strong>en</strong>s est <strong>en</strong> contradiction avec <strong>le</strong>s Écritures et<br />

ne peut aucunem<strong>en</strong>t être <strong>le</strong> Saint-Esprit. Ce n’est pas mettre<br />

<strong>en</strong> doute l’œuvre du Saint-Esprit mais bi<strong>en</strong> lui attribuer une tel<strong>le</strong><br />

horreur et une tel<strong>le</strong> idolâtrie qui constitue un blasphème contre sa<br />

divine personne. (L'auteur touche ici l'ess<strong>en</strong>ce primordia<strong>le</strong> de<br />

l'hérésie du P<strong>en</strong>tecôtisme et du Charismatisme, à <strong>savoir</strong> que <strong>le</strong><br />

22


aptême du Saint Esprit dans ces deux mouvem<strong>en</strong>ts est un<br />

baptême des esprits ou plus précisém<strong>en</strong>t «un baptême de<br />

démons». Il importe de remarquer que <strong>le</strong>s Charismatiques<br />

Catholiques ont reçu ce baptême des P<strong>en</strong>tecôtistes, et non<br />

l'inverse. En d'autres mots, ces deux branches inferna<strong>le</strong>s d'un<br />

mouvem<strong>en</strong>t mystique et extatique provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t d'une même<br />

source diabolique. Cette pratique néfaste est nul autre qu'un<br />

blasphème contre <strong>le</strong> Saint Esprit, <strong>le</strong> péché impardonnab<strong>le</strong>... ).<br />

S’accordant au p<strong>en</strong>tecôtisme biblique de l’époque, l’auteur tire<br />

une conclusion très réfléchie dont nous nous servirons plus loin:<br />

Nous vivons dans un monde marqué par <strong>le</strong> relativisme... où l’on<br />

ne croit plus <strong>en</strong> une vérité absolue mais <strong>en</strong> des vérités<br />

relatives subordonnées à l’expéri<strong>en</strong>ce humaine. L’acc<strong>en</strong>t<br />

est ainsi davantage mis <strong>sur</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce que <strong>sur</strong> la<br />

doctrine. Le fait de par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> ou de ress<strong>en</strong>tir une<br />

certaine paix intérieure... l’amour pour Dieu, Marie et <strong>le</strong>s saints<br />

est plus important que de connaître la saine doctrine. Citant<br />

Char<strong>le</strong>s Foster il dit : Quand l’expéri<strong>en</strong>ce de l’Esprit passe avant<br />

la doctrine et <strong>le</strong> salut, la séduction est certaine...<br />

La troisième hypothèse ne pouvait être ret<strong>en</strong>ue.<br />

4. Ce mouvem<strong>en</strong>t n’est qu’une mise <strong>en</strong> scène pour attirer <strong>le</strong>s<br />

protestants dans <strong>le</strong> piège de l’œcuménisme.<br />

23


<strong>Tout</strong> <strong>en</strong> reconnaissant que sans la contribution p<strong>en</strong>tecôtiste<br />

<strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t charismatique n’aurait jamais pu se<br />

développer au sein de l’Église catholique, il admet <strong>le</strong> danger<br />

et ajoute: Il est malheureux de constater que quelques chréti<strong>en</strong>s<br />

évangéliques ainsi que de nombreux protestants n’ont pas<br />

reconnu ce piège*. Des preuves abondantes démontr<strong>en</strong>t que <strong>le</strong><br />

charismatisme sert <strong>le</strong>s intérêts de Rome et de l’œcuménisme,<br />

mais nous devons rejeter l’hypothèse que ce ne serait qu’une<br />

mise <strong>en</strong> scène pour attirer <strong>le</strong>s protestants dans <strong>le</strong> piège de la<br />

débauche œcuménique. Les guérisons, prophéties, mirac<strong>le</strong>s<br />

opérés dans <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t charismatique nous interdis<strong>en</strong>t de n’y<br />

voir qu’une mise <strong>en</strong> scène humaine... Si <strong>le</strong> Saint-Esprit ne peut<br />

être derrière ce mouvem<strong>en</strong>t c’est bel et bi<strong>en</strong> un esprit réel et<br />

agissant... ce sont des événem<strong>en</strong>ts <strong>sur</strong>naturels qui ont<br />

am<strong>en</strong>é ce mouvem<strong>en</strong>t à se développer avec tant de<br />

rapidité et de vigueur.<br />

* S'ils n'ont pas reconnu <strong>le</strong> piège c'est qu'il <strong>en</strong> était déjà captifs<br />

par <strong>le</strong> faux évangi<strong>le</strong> qu'ils mainti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t et proclam<strong>en</strong>t, et qui<br />

valorise <strong>le</strong>s efforts, l'obéissance, et la persévérance de l'individuel<br />

avec <strong>le</strong>squels ils contribu<strong>en</strong>t à <strong>le</strong>ur salut, doctrine qui s'accorde<br />

très bi<strong>en</strong> avec cel<strong>le</strong> de Rome qui fut prés<strong>en</strong>tée au Conci<strong>le</strong> de<br />

Tr<strong>en</strong>te.<br />

24


N’étant donc pas <strong>le</strong> résultat direct d’un calcul humain, mais<br />

l’émanation d’un esprit étranger, cette quatrième hypothèse ne<br />

pouvait pas être ret<strong>en</strong>ue. Restait la cinquième.<br />

5. Ce mouvem<strong>en</strong>t est une contrefaçon du diab<strong>le</strong> et prépare la<br />

v<strong>en</strong>ue de l’antéchrist.<br />

On ne peut reproduire <strong>le</strong> texte in ext<strong>en</strong>so mais ce raccourci <strong>en</strong><br />

donnera <strong>le</strong>s idées principa<strong>le</strong>s.<br />

A l’université Duquesne, après <strong>le</strong> baptême du Saint-Esprit d’une<br />

tr<strong>en</strong>taine d’étudiants, plusieurs guérisons publiques et<br />

<strong>sur</strong>naturel<strong>le</strong>s suivir<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>tôt. Parmi cel<strong>le</strong>s qui impressionnèr<strong>en</strong>t<br />

<strong>le</strong> plus <strong>le</strong>s observateurs, ce fur<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s manifestations<br />

prophétiques <strong>en</strong> <strong>langues</strong> et <strong>le</strong>ur interprétation. K. et D. Ranafhan<br />

racont<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong>ur livre «Le retour de l’Esprit»: Lors d’une<br />

réunion de prière à South B<strong>en</strong>d, un prêtre qui y assistait pour la<br />

première fois, demanda à l’homme qui se trouvait près de lui, où<br />

il avait appris <strong>le</strong> grec. -- Quel grec ? (coup monté) Le prêtre dit<br />

alors au groupe qu’il avait distinctem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du son voisin<br />

répéter <strong>le</strong>s premières phrases du "Je vous salue Marie" <strong>en</strong> grec.<br />

Le Père O’Connor ajoute dans son livre: Avant cette r<strong>en</strong>contre, il<br />

n’y avait que très peu de trace de dévotion maria<strong>le</strong> dans <strong>le</strong><br />

groupe... à partir de là il y eut un élan de piété maria<strong>le</strong>. Pour eux,<br />

25


<strong>le</strong>s divers mirac<strong>le</strong>s et manifestations maria<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s preuves<br />

infaillib<strong>le</strong>s de la prés<strong>en</strong>ce de Dieu dans <strong>le</strong>ur Église.<br />

D. Cormier rétorque que la Bib<strong>le</strong> nous met cep<strong>en</strong>dant <strong>en</strong> garde<br />

contre des signes miracu<strong>le</strong>ux et m<strong>en</strong>songers* (2 Thess. 2.9-12).<br />

* Bi<strong>en</strong> évid<strong>en</strong>t, tous ceux qui se donn<strong>en</strong>t à la pratique de<br />

supposés dons miracu<strong>le</strong>ux dis<strong>en</strong>t toujours qu'eux ont <strong>le</strong>s vrais<br />

dons et que <strong>le</strong>s autres <strong>en</strong> ont que des faux, afin de justifier <strong>le</strong>urs<br />

déviations.<br />

L’analyse ne pouvait dès lors al<strong>le</strong>r que dans <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s de la dernière<br />

hypothèse. La condamnation du réveil dit charismatique est nette<br />

et sans appel. C’est, dit-il, <strong>le</strong> croisem<strong>en</strong>t du p<strong>en</strong>tecôtisme<br />

protestant et de l’idolâtrie catholique. Rappelons que ri<strong>en</strong> n’est de<br />

nous dans cette analyse. C’est pourquoi nous avons pris soin de<br />

mettre <strong>le</strong> texte original <strong>en</strong> italique.<br />

Cette analyse et ces conclusions sont-el<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s nôtres ?<br />

Permettez-nous, <strong>en</strong> un premier temps, de réserver notre réponse,<br />

car aussi abrupte qu’el<strong>le</strong> paraisse, cette conclusion est <strong>en</strong>core<br />

cel<strong>le</strong> d’une partie du p<strong>en</strong>tecôtisme conservateur europé<strong>en</strong>.<br />

Souv<strong>en</strong>ons-nous que c’est du don du par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> et du<br />

signe dont il est porteur que nous devons débattre. Si nous avons<br />

cond<strong>en</strong>sé cet artic<strong>le</strong> percutant <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s charismatiques, c’est parce<br />

qu’on trouve chez eux comme chez <strong>le</strong>s p<strong>en</strong>tecôtistes, la trip<strong>le</strong><br />

26


notion des <strong>langues</strong>, du signe et du baptême du Saint-Esprit.<br />

<strong>Tout</strong>efois, comme <strong>le</strong> fait clairem<strong>en</strong>t ressortir cette analyse, <strong>le</strong>s<br />

p<strong>en</strong>tecôtistes (<strong>en</strong>core) classiques, ni<strong>en</strong>t qu’el<strong>le</strong> ait la<br />

même origine. S’ils <strong>en</strong> sont si sûrs, pourquoi s’afflig<strong>en</strong>t-ils<br />

d’être <strong>le</strong>s initiateurs de cette erreur qu’ils qualifi<strong>en</strong>t de<br />

diabolique ?<br />

Nous citons à nouveau: "Ray Bullard, diacre d’une Église<br />

p<strong>en</strong>tecôtiste, possédant une grande expéri<strong>en</strong>ce des dons<br />

spirituels... et plusieurs pasteurs p<strong>en</strong>tecôtistes...". Ce sont eux<br />

qui ont <strong>en</strong>seigné, prié et imposé <strong>le</strong>s mains pour que ces<br />

catholiques reçoiv<strong>en</strong>t <strong>le</strong> Saint-Esprit. Et ce serait des mains<br />

des p<strong>en</strong>tecôtistes à la saine doctrine qu’ils aurai<strong>en</strong>t reçu un esprit<br />

malsain* ? Il y a là de quoi être bou<strong>le</strong>versé <strong>sur</strong>tout quand ils sont<br />

obligés d’avouer: "SI CE N’EUT ÉTÉ DE RAY BULLARD, LE DIACRE<br />

PENTECÔTISTE... JAMAIS CE MOUVEMENT N’AURAIT VU LE<br />

JOUR" (Page 15).<br />

* Un esprit malsain ne peut transmettre un esprit sain et <strong>en</strong>core<br />

moins l'Esprit Saint.<br />

Or, derrière <strong>le</strong>s anci<strong>en</strong>s qui ont imposé <strong>le</strong>s mains à Timothée, il<br />

n’y avait ri<strong>en</strong> d’autre que ce que ce jeune serviteur a reçu: <strong>le</strong> don<br />

de Dieu (2 Tim. 1.6). Et derrière <strong>le</strong>s mains d’Ananias qui <strong>le</strong>s a<br />

imposées à Saul de Tarse, il n’y avait ri<strong>en</strong> d’autre que <strong>le</strong> Saint-<br />

Esprit. Et quand ce même Saul de Tarse, dev<strong>en</strong>u l’apôtre Paul, a<br />

27


imposé <strong>le</strong>s mains aux discip<strong>le</strong>s de Jean à Éphèse, ils n’ont reçu<br />

d’autre Esprit que <strong>le</strong> vrai. Si donc c’est un esprit diabolique<br />

qu’ont reçu ces catholiques sincères, des mains de ces<br />

spécialistes chevronnés que sont Ray Bullard et <strong>le</strong>s<br />

pasteurs p<strong>en</strong>tecôtistes qui lui sont associés, c’est que<br />

derrière <strong>le</strong>urs mains et <strong>le</strong>urs prières, il y avait ce qu’ils ont<br />

déploré par la suite, c’est à dire tout autre chose que <strong>le</strong><br />

Saint-Esprit. Jésus l’a dit d’une façon tel<strong>le</strong> qu’il est impossib<strong>le</strong> de<br />

s’y mépr<strong>en</strong>dre: "Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni<br />

un mauvais arbre de bons fruits"(Mat. 7.18). Si <strong>le</strong> fruit est par<br />

eux-mêmes déclaré mauvais, c’est que <strong>le</strong>ur arbre était de la<br />

même nature.<br />

C’est ce qui semb<strong>le</strong> échapper à nos amis p<strong>en</strong>tecôtistes. Quand on<br />

<strong>le</strong>ur fait remarquer <strong>le</strong>s bizarreries dont <strong>le</strong>urs milieux sont affligés;<br />

que c’est tout autre chose que <strong>le</strong> Saint-Esprit qui produit des<br />

dérapages verbaux incontrôlab<strong>le</strong>s et des exc<strong>en</strong>tricités de<br />

comportem<strong>en</strong>t, <strong>le</strong>ur invariab<strong>le</strong> réponse est la paro<strong>le</strong> de Jésus:<br />

"Quel est <strong>le</strong> Père parmi vous qui donnera une pierre à son fils s’il<br />

lui demande du pain ? Ou s’il demande un poisson, lui donnera-til<br />

un serp<strong>en</strong>t au lieu d’un poisson ? Ou s’il demande un œuf, lui<br />

donnera-t-il un scorpion ? Si donc, méchants comme vous l’êtes,<br />

vous savez donner de bonnes choses à vos <strong>en</strong>fants, à combi<strong>en</strong><br />

plus forte raison <strong>le</strong> Père cé<strong>le</strong>ste donnera-t-il <strong>le</strong> Saint-Esprit à ceux<br />

qui <strong>le</strong> lui demand<strong>en</strong>t ?"(Luc 11.11-13).<br />

28


Mais n’est-ce pas là un argum<strong>en</strong>t-boomerang ? Car <strong>en</strong><br />

s’adressant à Ray Bullard et aux pasteurs p<strong>en</strong>tecôtistes, ces<br />

catholiques n’ont demandé ni une pierre, ni un serp<strong>en</strong>t, ni un<br />

scorpion; c’est pourtant ce qu’ils ont reçu. Maint<strong>en</strong>ant ces amis se<br />

mord<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s doigts d’avoir prié et imposé <strong>le</strong>s mains à des<br />

catholiques qui ont dès lors reçu un mauvais esprit, selon ce<br />

qu’ils <strong>en</strong> témoign<strong>en</strong>t. Ce qui devrait par-dessus tout <strong>le</strong>s<br />

inquiéter, ce n’est pas tel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t ce que ces catholiques ont<br />

reçu mais bi<strong>en</strong> plutôt ce qu’ils <strong>le</strong>ur ont transmis. Ne seraitce<br />

pas <strong>le</strong> comb<strong>le</strong> de l’aberration d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre un mari se plaindre<br />

ou s’indigner d’un sida que sa femme aurait eu de lui. Son<br />

analyse de la maladie de son épouse serait peut-être juste, mais<br />

l’accuser d’avoir contracté un mauvais sida, tout <strong>en</strong> sout<strong>en</strong>ant<br />

que <strong>le</strong> si<strong>en</strong> est bon, c’est une affaire sérieuse qui exige que l’on<br />

s’y attarde. J’abonde <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s des amis<br />

p<strong>en</strong>tecôtistes quand ils dis<strong>en</strong>t que <strong>le</strong> virus attrapé par <strong>le</strong>s<br />

charismatiques est mauvais parce qu’il est anti-biblique, mais<br />

quand on sait, d’après <strong>le</strong>ur propre aveu, où ils l’ont attrapé et de<br />

qui ils <strong>le</strong> ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t, ils devrai<strong>en</strong>t être <strong>le</strong>s premiers à se poser ces<br />

questions: Et si c’était <strong>le</strong> même "baptême de l’Esprit"? Et si c’était<br />

<strong>le</strong> même "par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>"?<br />

29


CHAPITRE 2<br />

Un message aux hommes ?<br />

Nous allons nous <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ir, tout au long de cette étude, à cet<br />

excel<strong>le</strong>nt principe énoncé au CHAPITRE 1 par D. Cormier:<br />

"L’esprit qui est <strong>en</strong> contradiction avec <strong>le</strong>s Écritures, ne peut être<br />

<strong>le</strong> Saint-Esprit". Il a permis aux p<strong>en</strong>tecôtistes conservateurs de<br />

débusquer <strong>le</strong>s graves erreurs de <strong>le</strong>urs semblab<strong>le</strong>s charismatiques<br />

et d’<strong>en</strong> conclure:<br />

"Les manifestations <strong>sur</strong>naturel<strong>le</strong>s (chez <strong>le</strong>s charismatiques) sont<br />

un signe <strong>le</strong>ur disant qu’ils n’ont ri<strong>en</strong> à craindre, qu’ils sont<br />

dans la bonne voie alors qu’ils march<strong>en</strong>t dans l’erreur...<br />

Ces manifestations el<strong>le</strong>s-mêmes reproduis<strong>en</strong>t plus ou moins<br />

fidè<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t cel<strong>le</strong>s que l’on trouve dans <strong>le</strong> Nouveau Testam<strong>en</strong>t.<br />

C’est pour cela que l’on peut par<strong>le</strong>r avec raison de<br />

contrefaçon" (Analyse du r<strong>en</strong>ouveau charismatique, Page 15).<br />

On ne peut qu’applaudir à cette clairvoyance biblique pour autant<br />

qu’on ne l’applique pas qu’aux autres. Car, s’ils scrutai<strong>en</strong>t <strong>le</strong>ur<br />

propre doctrine avec la moitié moins de rigueur qu’ils ne l’ont fait<br />

<strong>en</strong>vers <strong>le</strong>s charismatiques, ils verrai<strong>en</strong>t que, comme ils <strong>le</strong> dis<strong>en</strong>t<br />

si bi<strong>en</strong>:"Croire qu’on est dans la bonne voie grâce aux signes, aux<br />

mirac<strong>le</strong>s, au par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>", c’est aussi l’ess<strong>en</strong>tiel de ce qui<br />

fait <strong>le</strong>ur foi, <strong>le</strong>ur force et <strong>le</strong>ur s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de sécurité. Par exemp<strong>le</strong>,<br />

quand la croissance rapide du mouvem<strong>en</strong>t qu’ils condamn<strong>en</strong>t est<br />

30


attribuée aux manifestations spirituel<strong>le</strong>s, n’est-ce pas<br />

précisém<strong>en</strong>t d’el<strong>le</strong>s qu’ils se vant<strong>en</strong>t ou se réclam<strong>en</strong>t pour<br />

expliquer et justifier <strong>le</strong>ur croissance plus rapide que cel<strong>le</strong> des<br />

évangéliques ? Mais nous sommes bibliques, nous ! <strong>en</strong>t<strong>en</strong>donsnous<br />

dire. Nos pratiques sont conformes au modè<strong>le</strong> scripturaire !<br />

Quel<strong>le</strong> boutade !<br />

Un Modè<strong>le</strong> Scripturaire ?<br />

C’est ce que nous allons comm<strong>en</strong>cer par examiner dans ce<br />

deuxième CHAPITRE. Que lit-on dans la Bib<strong>le</strong> à propos de<br />

l’exercice véritab<strong>le</strong> du par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> ?:"Celui qui par<strong>le</strong> <strong>en</strong><br />

<strong>langues</strong> ne par<strong>le</strong> pas aux hommes mais à Dieu"(1 Cor. 14.2) ou<br />

plus précisém<strong>en</strong>t selon l'original «ne par<strong>le</strong> pas des hommes mais<br />

de Dieu». C’est ce que, de façon péremptoire, Paul, <strong>le</strong> plus grand<br />

docteur de l’Église et de <strong>sur</strong>croît conduit par l’Esprit, <strong>en</strong>seignait<br />

aux Corinthi<strong>en</strong>s: "... il ne par<strong>le</strong> pas aux hommes...". Ce texte à<br />

lui tout seul fait vacil<strong>le</strong>r toute la caractéristique<br />

p<strong>en</strong>tecôtiste et lézarde son système jusque dans ses<br />

fondem<strong>en</strong>ts. Le Saint-Esprit lui-même, auquel on ne résiste pas<br />

sans risque, précise que ce n’était pas à des hommes que <strong>le</strong>s<br />

paro<strong>le</strong>s dites <strong>en</strong> <strong>langues</strong>, étai<strong>en</strong>t adressées mais à Dieu. A l’instar<br />

des Béré<strong>en</strong>s (Actes 17.11) qui sondai<strong>en</strong>t chaque jour <strong>le</strong>s Écritures<br />

pour <strong>savoir</strong> si ce qu’on <strong>le</strong>ur disait était exact, ri<strong>en</strong> n’est plus faci<strong>le</strong><br />

que de <strong>le</strong>s examiner pour <strong>savoir</strong> si ce qui se dit dans <strong>le</strong><br />

mouvem<strong>en</strong>t de P<strong>en</strong>tecôte, <strong>sur</strong> ce point précis, est exact. Après<br />

31


plus de tr<strong>en</strong>te années de contacts étroits avec eux et après<br />

avoir épousé certaines de <strong>le</strong>urs idées, j’ai bi<strong>en</strong> été forcé<br />

d’admettre qu’il y avait <strong>sur</strong> ce point un désaccord flagrant avec ce<br />

que dit la Paro<strong>le</strong> de Dieu. Je me suis d’abord incliné devant son<br />

autorité, puis je suis passé à une vérification plus poussée <strong>sur</strong> <strong>le</strong><br />

terrain. A des frères bi<strong>en</strong> ancrés dans <strong>le</strong>ur conviction, j’ai<br />

plusieurs fois posé la question: Quand, dans votre Église, un<br />

par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> langue est interprété, de quoi s’agit-il ? Je ne posais pas<br />

la question parce que je ne connaissais pas la réponse, mais pour<br />

avoir, de <strong>le</strong>ur propre bouche, une réponse nette qui ne laissait<br />

aucune place à l’ambiguïté. Sans aucune exception, <strong>le</strong>s réponses<br />

allai<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s de ce que j’avais toujours constaté: c’est<br />

une paro<strong>le</strong> d’<strong>en</strong>couragem<strong>en</strong>t, ou une prophétie, ou une<br />

exhortation, ou même une évangélisation. Cela s’adressait<br />

forcém<strong>en</strong>t aux auditeurs prés<strong>en</strong>ts, aux hommes, et c’était, par<br />

voie de conséqu<strong>en</strong>ce, <strong>en</strong> tota<strong>le</strong> contradiction avec <strong>le</strong> Saint-Esprit<br />

qui a dit au contraire: "Celui qui par<strong>le</strong> <strong>en</strong> <strong>langues</strong>, ne par<strong>le</strong> pas<br />

aux hommes". En bref, l’exercice d’un don qui n’est pas<br />

conforme à l’Écriture ne peut pas v<strong>en</strong>ir de l’Esprit de Dieu<br />

mais plutôt, comme ils <strong>le</strong> dis<strong>en</strong>t si justem<strong>en</strong>t à propos de<br />

<strong>le</strong>urs frères charismatiques, d’un esprit étranger. Après<br />

avoir reçu <strong>le</strong>s réponses que je vi<strong>en</strong>s de rapporter, je faisais voir à<br />

mes interlocuteurs ce qu’<strong>en</strong> disait la Bib<strong>le</strong>. Certains étai<strong>en</strong>t<br />

comme effondrés devant ces paro<strong>le</strong>s limpides qu’ils n’avai<strong>en</strong>t<br />

jamais vues ou qu’on <strong>le</strong>ur avait toujours cachées. Les plus<br />

32


intellig<strong>en</strong>ts me<strong>sur</strong>ai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> un instant l’amp<strong>le</strong>ur du désastre<br />

doctrinal qui <strong>le</strong>s atteignait: un vrai Waterloo. La même chose<br />

s'applique si nous disons selon l'original «qu'il ne par<strong>le</strong> pas des<br />

hommes mais de Dieu», et il n'y a aucune ambigüité <strong>en</strong> celui qui<br />

par<strong>le</strong> de Dieu, il exalte son nom et lui r<strong>en</strong>d gloire dans <strong>le</strong><br />

témoignage de la vérité, particulièrem<strong>en</strong>t dans son sacrifice <strong>sur</strong> la<br />

croix.<br />

Empêché de Voir<br />

Proposition de report des pages 19 à 21 faite au CHAPITRE 12<br />

(page 126).<br />

Chez beaucoup d’autres, par contre, je constatais comme une<br />

incapacité à saisir <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s de ces paro<strong>le</strong>s pourtant claires: "... il ne<br />

par<strong>le</strong> pas aux hommes". Il y avait comme un voi<strong>le</strong> mis <strong>sur</strong> <strong>le</strong>ur<br />

intellig<strong>en</strong>ce. Ils disai<strong>en</strong>t: Mais bi<strong>en</strong> sûr que c’est comme ça !<br />

tout <strong>en</strong> étant incapab<strong>le</strong>s de voir que <strong>le</strong>ur"comme ça", ce<br />

n’était pas du tout ça, c’était même <strong>le</strong> contraire. Au départ,<br />

il n’y avait chez eux aucun esprit de dérobade mais un<br />

empêchem<strong>en</strong>t de voir*. Ils lisai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> "il ne par<strong>le</strong> pas aux<br />

hommes" mais ils semblai<strong>en</strong>t compr<strong>en</strong>dre à l’<strong>en</strong>vers, répondant<br />

que Dieu devait bi<strong>en</strong> par<strong>le</strong>r à son Église par ce moy<strong>en</strong>-là, certains<br />

allant jusqu’à dire: Comm<strong>en</strong>t Dieu nous par<strong>le</strong>rait-il si ce n’est par<br />

ce moy<strong>en</strong>-là ?<br />

* La Bib<strong>le</strong> dit clairem<strong>en</strong>t que l'apostasie (la révolte dans certaines<br />

versions) vi<strong>en</strong>drait à la fin des temps (2 Thes. 2:3) et qu'il<br />

33


s'agirait de faux chréti<strong>en</strong> qui font des prodiges et des faux<br />

mirac<strong>le</strong>s par la puissance de Satan (v.9), et que ces imposteurs<br />

et réprouvés ont reçu un esprit d'égarem<strong>en</strong>t de la part de Dieu<br />

pour qu'ils croi<strong>en</strong>t au m<strong>en</strong>songe (v.11) à cause qu'ils n'ont pas<br />

cru à la vérité mais qui ont pris plaisir dans l'injustice (v.12). Or<br />

<strong>le</strong> mot «injustice» ou «adikia» <strong>en</strong> Grec provi<strong>en</strong>t de «adikos» et<br />

signifie «agir fraudu<strong>le</strong>usem<strong>en</strong>t», c'est à dire «se donner à la<br />

fraude spirituel<strong>le</strong>, produire une contrefaçon», et c'est exactem<strong>en</strong>t<br />

<strong>le</strong> cas avec <strong>le</strong>s P<strong>en</strong>tecôtistes et <strong>le</strong>s Charismatiques. Nous ne<br />

pouvons avoir de meil<strong>le</strong>ures évid<strong>en</strong>ces pour nous indiquer <strong>le</strong><br />

christianisme contrefait de ces mouvances diaboliques, et nous<br />

compr<strong>en</strong>ons pourquoi ils sont empêchés de voir la vérité.<br />

L'excuse populaire de ces réprouvés concernant <strong>le</strong> passage qui dit<br />

«il ne par<strong>le</strong> pas aux hommes mais à Dieu» est de dire que <strong>le</strong>ur<br />

par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> est aussi un don d'édification personnel<strong>le</strong> par<br />

<strong>le</strong>quel il par<strong>le</strong> à Dieu <strong>en</strong> privé, justifiant ainsi <strong>le</strong>ur aberration.<br />

Mon plus réc<strong>en</strong>t <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> <strong>sur</strong> <strong>le</strong> sujet est révélateur de cet<br />

aveug<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t. Je me suis aperçu que citer <strong>le</strong> texte verba<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

était insuffisant. Mon interlocuteur suivait son idée et restait<br />

imperméab<strong>le</strong> à la Paro<strong>le</strong> de Dieu. Je me suis assis à côté de lui,<br />

Bib<strong>le</strong> ouverte, et je lui ai fait lire <strong>le</strong> texte à haute voix. Ri<strong>en</strong> n’y<br />

faisait. Je m’y suis repris plus de dix fois. <strong>Tout</strong> à coup, <strong>le</strong> déclic<br />

s’est fait. Il a compris de quoi il s’agissait. C’est alors que son vrai<br />

problème a débuté. Il comm<strong>en</strong>çait à me<strong>sur</strong>er la portée de cette<br />

34


vérité qui <strong>en</strong>fonçait sa position comme l’iceberg dans <strong>le</strong> flanc du<br />

Titanic avant de l’<strong>en</strong>voyer par <strong>le</strong> fond. Pauvre ami, qui heurtait de<br />

front une Bib<strong>le</strong> qui disait <strong>le</strong> contraire de ce qu’il croyait tel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

bi<strong>en</strong> connaître. Pour se sortir de ce mauvais pas, il ne lui restait<br />

d’autre issue que de m’opposer <strong>le</strong> sab<strong>le</strong> mouvant de ses<br />

expéri<strong>en</strong>ces. Dans mon premier ouvrage <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s <strong>langues</strong>, j’ai<br />

rapporté la confrontation qui eut lieu <strong>en</strong>tre un frère à l’œuvre des<br />

Assemblées dites darbystes et mon voisin, pasteur de la<br />

P<strong>en</strong>tecôte. Ce dernier ne fit vraim<strong>en</strong>t pas <strong>le</strong> poids. Acculé à<br />

reconnaître que son opposant avait raison, il ferma sa<br />

Bib<strong>le</strong>, la poussa de côté et dit: "Bibliquem<strong>en</strong>t vous avez<br />

raison, mais je ne peux pas r<strong>en</strong>ier une expéri<strong>en</strong>ce !". <strong>Tout</strong><br />

était là, dans <strong>le</strong> geste et dans la paro<strong>le</strong>. La Bib<strong>le</strong> mise de côté et<br />

l’expéri<strong>en</strong>ce mise <strong>en</strong> avant. Tr<strong>en</strong>te ans plus tard, ri<strong>en</strong> n’a changé.<br />

Comme <strong>le</strong> dit D. Cormier déjà cité plus haut:<br />

"Nous vivons dans un monde où l’on ne croit plus à la vérité<br />

absolue, mais à des vérités relatives subordonnées à l’expéri<strong>en</strong>ce<br />

humaine où l’acc<strong>en</strong>t est davantage mis <strong>sur</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce que <strong>sur</strong> la<br />

doctrine. Par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>, ress<strong>en</strong>tir une paix intérieure est plus<br />

important que de connaître la saine doctrine".<br />

Le dernier <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> auquel je fais allusion s’est terminé de la<br />

même façon que <strong>le</strong> premier. Après avoir, une fois de plus, fait<br />

remarquer à mon interlocuteur que son expéri<strong>en</strong>ce personnel<strong>le</strong> et<br />

35


son observation du par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> dans son Église s’adressait<br />

bi<strong>en</strong> à des hommes, à l’inverse de ce que dit la Bib<strong>le</strong>, je lui ai<br />

demandé: "Qu’al<strong>le</strong>z-vous mettre de côté, la Paro<strong>le</strong> de Dieu ou<br />

votre expéri<strong>en</strong>ce; vous devez faire un choix <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s deux; quel<br />

est-il ?". Sans hésitation et deux fois de suite, la réponse a été:<br />

"Je choisis l’expéri<strong>en</strong>ce !". Compréh<strong>en</strong>sib<strong>le</strong> mais malheureuse<br />

obstination qui s’explique par ce terrib<strong>le</strong> aveu d’un pasteur à<br />

propos de cet <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t biblique <strong>sur</strong> ce point particulier du<br />

par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>: "Quand cette paro<strong>le</strong> de Paul a comm<strong>en</strong>cé à<br />

circu<strong>le</strong>r dans nos Assemblées, ça a fait l’effet d’une bombe. L’idée<br />

n’a pas été ret<strong>en</strong>ue car il aurait fallu admettre que TOUT CE QUI<br />

S’ÉTAIT FAIT JUSQU’ICI ÉTAIT FAUX !".<br />

C’est faux, bi<strong>en</strong> sûr, mais on fait <strong>en</strong> sorte que ça ne se sache<br />

pas ou que ça ne <strong>le</strong> paraisse pas. Comm<strong>en</strong>t s’y pr<strong>en</strong>d-on ? Il y<br />

a quatre moy<strong>en</strong>s d’y arriver.<br />

1. En mettant déme<strong>sur</strong>ém<strong>en</strong>t l’acc<strong>en</strong>t <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s expéri<strong>en</strong>ces. Par<br />

exemp<strong>le</strong>:<br />

- une prophétie dite <strong>en</strong> langue et me concernant s’est accomplie,<br />

- une exhortation <strong>en</strong> langue conv<strong>en</strong>ait à l’état de l’Église,<br />

- une guérison annoncée <strong>en</strong> langue s’est réalisée,<br />

- <strong>le</strong> traducteur ayant fait faux-bond, <strong>le</strong> prédicateur a continué<br />

dans la langue loca<strong>le</strong> qu’il ne connaissait pas (anecdote usée<br />

jusqu’à la corde et toujours invérifiab<strong>le</strong>),<br />

36


- un besoin pressant a été révélé <strong>en</strong> langue et une délivrance<br />

adéquate y a répondu, etc.<br />

La source est intarissab<strong>le</strong>. De tels témoignages, rapportés<br />

avec aplomb, conditionn<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s auditeurs, <strong>le</strong>s néophytes<br />

<strong>sur</strong>tout, au point de <strong>le</strong>s prémunir contre toute découverte<br />

ultérieure de la vérité. Nous développerons plus longuem<strong>en</strong>t <strong>le</strong><br />

sujet des expéri<strong>en</strong>ces au CHAPITRE 9.<br />

2. Le deuxième moy<strong>en</strong> c’est d’escamoter <strong>le</strong> texte, comme l’a dit<br />

ce pasteur, <strong>en</strong> ne ret<strong>en</strong>ant pas cette p<strong>en</strong>sée trop dérangeante.<br />

C’est ce que faisai<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s rabbins avec <strong>le</strong> CHAPITRE 53 d’Ésaïe<br />

lors de la <strong>le</strong>cture méthodique de la loi et des prophètes dans <strong>le</strong>s<br />

synagogues. Quand ils arrivai<strong>en</strong>t à la fin d’Ésaïe 52, ils sautai<strong>en</strong>t<br />

à Ésaïe 54 ! J’atteste qu’<strong>en</strong> plus de tr<strong>en</strong>te ans de contacts,<br />

d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s, de débats, d’échanges fraternels et de collaboration<br />

avec <strong>le</strong>s milieux concernés, ce texte a toujours été<br />

soigneusem<strong>en</strong>t évité. Dans son livre <strong>en</strong> anglais"Vingt et une<br />

raisons pour par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>", Godron Lindsay (à ne pas<br />

confondre avec Hal Lindsay), à sa onzième bonne raison dit que<br />

c’est pour par<strong>le</strong>r à Dieu, et élude sans autre <strong>le</strong> gênant "ne par<strong>le</strong><br />

pas aux hommes". Ce "si<strong>le</strong>nce" accrédite l’idée que l’un et l’autre<br />

sont éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t bons.<br />

37


3. Le troisième moy<strong>en</strong>, c’est de hausser <strong>le</strong>s épau<strong>le</strong>s et de traiter<br />

la chose comme quantité négligeab<strong>le</strong>, avec une largeur de vue<br />

qui transforme <strong>le</strong> Saint-Esprit <strong>en</strong> girouette: "Bi<strong>en</strong> sûr que la Bib<strong>le</strong><br />

dit cela, mais qui peut sonder <strong>le</strong>s desseins de Dieu; n’est-Il pas<br />

souverain; ne peut-Il pas se servir de ses dons et <strong>le</strong>s employer<br />

comme Il <strong>le</strong> veut ?". On voit où cela peut conduire. A toutes <strong>le</strong>s<br />

hérésies du monde, à redonner la paro<strong>le</strong> au Perfide et à sa<br />

première suggestion: "Dieu a-t-Il réel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t dit ?". Tous <strong>le</strong>s<br />

maux de l’humanité ont comm<strong>en</strong>cé là ! Je me méfie d’une<br />

certaine largeur de vue <strong>sur</strong> la Souveraineté de Dieu qui<br />

<strong>en</strong>lèverait toute souveraineté à sa Paro<strong>le</strong>. Car si <strong>le</strong>s<br />

insondab<strong>le</strong>s richesses de son amour et de sa sagesse peuv<strong>en</strong>t<br />

donner un par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> qui s’adresse aux hommes, el<strong>le</strong>s<br />

peuv<strong>en</strong>t aussi nous avoir donné une reine du ciel, une corédemptrice,<br />

un ciel à mériter et une kyriel<strong>le</strong> de saints à<br />

invoquer.<br />

4. Le quatrième moy<strong>en</strong>, c’est de trouver une parade à tout<br />

prix; de plonger dans la Bib<strong>le</strong> à la recherche d’un mot,<br />

d’une allusion qui mette <strong>le</strong> Saint-Esprit <strong>en</strong> conflit avec luimême,<br />

afin de respirer plus à l’aise. Chacun sait qu’à ce<br />

jeu-là, on peut faire dire à la Bib<strong>le</strong> tout ce qu’on veut. En<br />

fait, presque toutes <strong>le</strong>s hérésies ont trouvé <strong>le</strong>ur origine dans<br />

la Bib<strong>le</strong>. Au risque d’exposer son âme à la ruine <strong>en</strong> tordant <strong>le</strong><br />

s<strong>en</strong>s des Écritures comme <strong>le</strong> dit 2 Pierre 3.16, à quel texte va-t-<br />

38


on se raccrocher pour t<strong>en</strong>ter de faire dire à la Paro<strong>le</strong> <strong>le</strong> contraire<br />

de ce qu’el<strong>le</strong> dit ? Certains croi<strong>en</strong>t l’avoir trouvé <strong>en</strong><br />

1 Corinthi<strong>en</strong>s 14.21: "C’est par des hommes d’une autre langue<br />

que je par<strong>le</strong>rai à ce peup<strong>le</strong>". Si Dieu par<strong>le</strong> à ce peup<strong>le</strong> par <strong>le</strong><br />

moy<strong>en</strong> du par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>, c’est donc qu’Il s’<strong>en</strong> sert pour par<strong>le</strong>r<br />

aux hommes. Remarquons d’abord que si tel était <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s à<br />

donner à ces paro<strong>le</strong>s, la contradiction <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s deux textes serait<br />

tota<strong>le</strong>. Il suffit de se rappe<strong>le</strong>r que tous <strong>le</strong>s signes, quels qu’ils<br />

soi<strong>en</strong>t, par<strong>le</strong>nt aux hommes. C’est selon Hébreux 1.1, une des<br />

"plusieurs manières" dont Dieu se sert pour nous par<strong>le</strong>r. C'est ce<br />

qu'il a fait <strong>en</strong> Jean 17, où nous trouvons ce qui a été appelé à<br />

juste titre, la prière sacerdota<strong>le</strong>. Au premier degré, c'est<br />

exclusivem<strong>en</strong>t à son Père seul que Jésus s'adressait. Mais au<br />

second degré, sans nous adresser un seul mot, c'est à nous qu'il<br />

par<strong>le</strong>. Cette prière à son Père nous par<strong>le</strong> de ses requêtes, de ses<br />

s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts intimes, de son caractère personnel, de son<br />

intercession pour nous, et par-dessus tout de notre grand<br />

Souverain Sacrificateur. Ainsi <strong>en</strong> était-il de ces <strong>langues</strong><br />

étrangères. Par el<strong>le</strong>s, ceux qui <strong>le</strong>s parlai<strong>en</strong>t s'adressai<strong>en</strong>t à Dieu,<br />

mais cela était très "parlant" pour ce peup<strong>le</strong>, <strong>en</strong> <strong>le</strong> r<strong>en</strong>seignant<br />

dès <strong>le</strong> départ <strong>sur</strong> cette notion toute neuve qu'était <strong>le</strong> baptême de<br />

toute langue (ou toute chair) dans un même Esprit. De cette<br />

adoration <strong>en</strong> <strong>langues</strong> étrangères, Dieu, comme il <strong>le</strong> précise<br />

au verset 21 de 1 Corinthi<strong>en</strong>s 14, allait s’<strong>en</strong> servir comme<br />

signe (ou pour faire signe) à CE PEUPLE qui justem<strong>en</strong>t<br />

39


demandait des signes et des mirac<strong>le</strong>s (1 Cor. 1.22). De quoi<br />

ce signe <strong>le</strong>ur parlait-il ? Puisque c’était un signe constitué avec<br />

des <strong>langues</strong>, <strong>le</strong> plus logiquem<strong>en</strong>t du monde, cela <strong>le</strong>ur parlait<br />

d’une affaire de <strong>langues</strong>; de <strong>langues</strong> qualifiées d’étrangères dans<br />

<strong>le</strong> même verset. Pour Dieu, il s’agissait simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t de dire à CE<br />

PEUPLE, son peup<strong>le</strong> d’Israël, que <strong>le</strong>s étrangers et <strong>le</strong>s <strong>langues</strong><br />

dont ils étai<strong>en</strong>t porteurs, avai<strong>en</strong>t désormais <strong>le</strong> même accès<br />

qu’eux au Dieu d’Israël au point de pouvoir Lui par<strong>le</strong>r comme eux<br />

<strong>le</strong> faisai<strong>en</strong>t. Voilà de quoi ce signe <strong>le</strong>ur parlait sans toutefois<br />

jamais s’adresser à eux verba<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t. C’est ce qu’explique<br />

magistra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t Pierre dans son mémorab<strong>le</strong> discours du jour de la<br />

P<strong>en</strong>tecôte. A <strong>le</strong>ur question: Ça veut dire quoi de par<strong>le</strong>r dans ces<br />

<strong>langues</strong> étrangères ? Il donna la réponse de Dieu: "Je répandrai<br />

de mon esprit <strong>sur</strong> TOUTE CHAIR", compr<strong>en</strong>ez <strong>sur</strong> toutes <strong>langues</strong>,<br />

tous peup<strong>le</strong>s, toutes tribus et toutes nations. Ce signe allait<br />

dev<strong>en</strong>ir très"parlant"pour ces Juifs qui n’avai<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong>core saisi<br />

la vocation des paï<strong>en</strong>s, ces g<strong>en</strong>s aux <strong>langues</strong> étrangères.<br />

Vérification Biblique<br />

Il ne nous reste maint<strong>en</strong>ant plus qu’à vérifier ce que l’Écriture dit<br />

de chaque occasion où un par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> nous est rapporté.<br />

Nous allons faire appel aux meil<strong>le</strong>urs auteurs p<strong>en</strong>tecôtistes pour<br />

démontrer, à l’aide de <strong>le</strong>urs écrits, qu’<strong>en</strong> aucun cas il n’y eut<br />

jamais une seu<strong>le</strong> paro<strong>le</strong> adressée aux hommes bi<strong>en</strong> que <strong>le</strong> signe<br />

fut donné à <strong>le</strong>ur int<strong>en</strong>tion.<br />

40


Donald Gee écrit: "Notre information, <strong>en</strong> ce qui concerne la<br />

manifestation donnée aux croyants lorsqu’ils sont baptisés de<br />

l’Esprit, se limite strictem<strong>en</strong>t aux cas re<strong>le</strong>vés dans <strong>le</strong>s Actes"<br />

(Glossolalia, Page 101). Cela veut dire qu’il ne veut pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong><br />

considération aucune expéri<strong>en</strong>ce autre que cel<strong>le</strong>s cont<strong>en</strong>ues dans<br />

la Paro<strong>le</strong> de Dieu.<br />

I. En Actes 2, il est dit qu’<strong>en</strong> de multip<strong>le</strong>s <strong>langues</strong> réel<strong>le</strong>s et<br />

contemporaines, on <strong>le</strong>s <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t "par<strong>le</strong>r des merveil<strong>le</strong>s de<br />

Dieu". Beaucoup ont cru, à tort, qu’il s’agissait là de la<br />

prédication de l’évangi<strong>le</strong> qui a am<strong>en</strong>é trois mil<strong>le</strong> personnes au<br />

salut. Un exam<strong>en</strong>, même rapide, de ce CHAPITRE montre que <strong>le</strong><br />

par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> de ce jour-là n’a fait que sou<strong>le</strong>ver des<br />

questions; c’est la prédication de Pierre, non pas <strong>en</strong> langue, qui a<br />

am<strong>en</strong>é cette fou<strong>le</strong> au salut. Donald Gee est indiscutab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong><br />

maître à p<strong>en</strong>ser des p<strong>en</strong>tecôtistes. Il a t<strong>en</strong>té de mettre un peu<br />

d’ordre dans <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t au niveau des idées et de lui donner<br />

une doctrine tant soit peu cohér<strong>en</strong>te. Pour la fraction modérée, il<br />

fut l’homme <strong>le</strong> plus écouté de sa génération. Dans son livre «Les<br />

dons spirituels», voici ce qu’il dit du par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> de la<br />

P<strong>en</strong>tecôte: "Le jour de la P<strong>en</strong>tecôte, ils parlai<strong>en</strong>t tous <strong>en</strong> <strong>langues</strong><br />

avant que la fou<strong>le</strong> se rassemb<strong>le</strong>. Au bruit qui eut lieu, la<br />

multitude accourut. Il <strong>sur</strong>prir<strong>en</strong>t <strong>le</strong>ur propre dia<strong>le</strong>cte dans la<br />

bouche des discip<strong>le</strong>s qui annonçai<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s merveil<strong>le</strong>s de Dieu. Il est<br />

41


clair que cette fou<strong>le</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dit des paro<strong>le</strong>s QUI NE LUI ÉTAIENT<br />

PAS ADRESSÉES. Quand <strong>le</strong> mom<strong>en</strong>t de prêcher fut v<strong>en</strong>u, ce fut<br />

Pierre seul qui s’adressa à la fou<strong>le</strong> p<strong>en</strong>dant que <strong>le</strong>s onze se<br />

t<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t avec lui. Il usa du langage commun à tous afin que tous<br />

puiss<strong>en</strong>t <strong>le</strong> compr<strong>en</strong>dre... Ainsi est contredite l’assertion<br />

erronée et séculaire du don pour la prédication de<br />

l’évangi<strong>le</strong> aux paï<strong>en</strong>s".<br />

D<strong>en</strong>nis B<strong>en</strong>nett est un homme r<strong>en</strong>ommé par ses écrits dans <strong>le</strong><br />

p<strong>en</strong>tecôtisme. Voici ce qu’il dit <strong>sur</strong> <strong>le</strong> même sujet: "Il est<br />

<strong>sur</strong>pr<strong>en</strong>ant de constater combi<strong>en</strong> de chréti<strong>en</strong>s, même fondés,<br />

p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t que <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> parlées à la P<strong>en</strong>tecôte l’étai<strong>en</strong>t pour<br />

proclamer l’évangi<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> de ces g<strong>en</strong>s qui écoutai<strong>en</strong>t<br />

parce qu’ils v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t "de toutes <strong>le</strong>s nations qui sont sous <strong>le</strong>s<br />

cieux". Mais ce que dit ce passage, c’est "qu’il y avait <strong>en</strong> séjour à<br />

Jérusa<strong>le</strong>m DES JUIFS de toutes <strong>le</strong>s nations...". C’était simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

des Juifs qui vivai<strong>en</strong>t dans d’autres pays et qui étai<strong>en</strong>t montés à<br />

Jérusa<strong>le</strong>m pour la fête. Ils n’avai<strong>en</strong>t pas besoin qu’on <strong>le</strong>ur par<strong>le</strong><br />

des <strong>langues</strong> étrangères. Ce qu’ils ont <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du n’était pas une<br />

proclamation de l’évangi<strong>le</strong>, mais ils <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dir<strong>en</strong>t ces premiers<br />

chréti<strong>en</strong>s, LOUANT ET GLORIFIANT Dieu pour <strong>le</strong>s merveil<strong>le</strong>s qu’Il<br />

avait faites (v. 11)".<br />

V<strong>en</strong>ant d’hommes aussi considérés ces témoignages <strong>sur</strong> ce point<br />

précis sont déterminants et nous marquons notre accord avec<br />

42


eux. Ce qui s’est dit <strong>en</strong> <strong>langues</strong> ne s’adressait pas aux<br />

hommes mais à Dieu.<br />

II. La seconde relation apparaît à la conversion du c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ier<br />

Corneil<strong>le</strong> et de ceux de sa maison (Actes 10). La nature de cette<br />

glossolalie est id<strong>en</strong>tique à la première puisque Pierre nous y<br />

r<strong>en</strong>voie <strong>en</strong> disant aux apôtres à Jérusa<strong>le</strong>m: "... <strong>le</strong> Saint-Esprit<br />

desc<strong>en</strong>dit <strong>sur</strong> eux comme <strong>sur</strong> nous au comm<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t", et il<br />

ajoute cette précision: "Dieu <strong>le</strong>ur a accordé <strong>le</strong> même don qu’à<br />

nous qui avons cru au Seigneur Jésus"(Actes 11.15-17).<br />

III. La troisième et dernière m<strong>en</strong>tion du par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> <strong>en</strong><br />

Actes 19.6 (la conversion des douze discip<strong>le</strong>s de Jean-Baptiste)<br />

ne nous dit ri<strong>en</strong> de plus.<br />

IV. La quatrième preuve se trouve dans <strong>le</strong>s textes qui serv<strong>en</strong>t de<br />

base à cette étude, <strong>le</strong> CHAPITRE 14 de la première <strong>le</strong>ttre aux<br />

Corinthi<strong>en</strong>s. Comm<strong>en</strong>t Paul voit-il la chose ? Il n’y voit que prier,<br />

chanter et r<strong>en</strong>dre grâce <strong>en</strong> <strong>langues</strong> (versets 15 et 16). Ri<strong>en</strong><br />

d’autre que la prière et la louange n’apparaît dans son<br />

<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s <strong>langues</strong>. Sans contredit possib<strong>le</strong>, la prière<br />

et la louange ne s’adress<strong>en</strong>t qu’à Dieu. On ne peut donc jamais y<br />

trouver un message destiné à des hommes.<br />

43


V. La cinquième preuve est dans <strong>le</strong> verset-clé de ce CHAPITRE. Il<br />

porte avec lui sa propre conclusion: "Celui qui par<strong>le</strong> <strong>en</strong> <strong>langues</strong><br />

ne par<strong>le</strong> pas aux hommes mais à Dieu" (1 Cor. 14.2). Sur un<br />

point aussi capital, la pratique p<strong>en</strong>tecôtiste de ce don est<br />

déjà <strong>en</strong> comp<strong>le</strong>t porte-à-faux. C’est au moins aussi faux<br />

que la glossolalie de <strong>le</strong>urs jumeaux charismatiques. Nous<br />

l’avons lu: Une expéri<strong>en</strong>ce, <strong>le</strong> "baptême du Saint-Esprit" qui<br />

<strong>en</strong>traîne <strong>le</strong>s âmes à pratiquer <strong>le</strong> contraire de ce que dit<br />

l’Écriture, n’est pas du Saint-Esprit. Comme <strong>le</strong> descel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

de la clé de voûte d’une ogive <strong>sur</strong>baissée <strong>en</strong>traîne ipso-facto la<br />

dislocation de tout l’ouvrage, cette première erreur <strong>sur</strong> <strong>le</strong> sujet<br />

des <strong>langues</strong>, fait aussi s’écrou<strong>le</strong>r tout <strong>le</strong> système (1) d’un seul<br />

coup. "Comme une partie crevassée qui m<strong>en</strong>ace ruine et fait<br />

saillie dans un mur é<strong>le</strong>vé, dont l’écrou<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t arrive tout à coup,<br />

<strong>en</strong> un instant: il se brise comme se brise un vase de terre, que<br />

l’on casse sans ménagem<strong>en</strong>t, et dont <strong>le</strong>s débris ne laiss<strong>en</strong>t pas un<br />

morceau pour pr<strong>en</strong>dre du feu au foyer, ou pour puiser de l’eau à<br />

la citerne"(Es. 30.13-14).<br />

(1) Par "système" il ne faut <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre ici que ce qui, chez <strong>le</strong>s<br />

frères p<strong>en</strong>tecôtistes, se rapporte au don des <strong>langues</strong>. Aucun<br />

jugem<strong>en</strong>t n’est porté <strong>sur</strong> <strong>le</strong>ur position fondam<strong>en</strong>taliste que<br />

d’ail<strong>le</strong>urs nous partageons*. Nous ne contestons pas <strong>le</strong>ur<br />

prédication de l’évangi<strong>le</strong> souv<strong>en</strong>t très biblique, ni la sincérité d’un<br />

44


grand nombre d’<strong>en</strong>tre eux, ni <strong>le</strong>ur zè<strong>le</strong>, ni <strong>le</strong>ur qualité d’<strong>en</strong>fants<br />

de Dieu.<br />

* Il est malheureux que l'auteur partage la position fondam<strong>en</strong>ta<strong>le</strong><br />

des p<strong>en</strong>tecôtistes, <strong>en</strong> cela il souti<strong>en</strong>t la fausse théologie de la<br />

secte Darbyste. Il est à noté que <strong>le</strong>s P<strong>en</strong>tecôtistes sont tous sans<br />

exceptions armini<strong>en</strong>s dans <strong>le</strong>ur théologie, et qu'ils proclam<strong>en</strong>t<br />

tous <strong>le</strong> faux évangi<strong>le</strong> du libre-choix qui s'oppose à la<br />

Souveraineté de Dieu. Nous ne pouvons donc <strong>le</strong>s reconnaître<br />

comme des <strong>en</strong>fants de Dieu mais comme des <strong>en</strong>fants du malin.<br />

S'ils sont sincères, c'est qu'ils sont sincèrem<strong>en</strong>t dans l'erreur...<br />

Il n’est pas superflu de rappe<strong>le</strong>r cette réf<strong>le</strong>xion citée plus haut:<br />

"Quand cette paro<strong>le</strong> de Paul (... pas aux hommes, 1 Cor. 14.2) a<br />

comm<strong>en</strong>cé à circu<strong>le</strong>r dans nos Assemblées, ça a fait l’effet d’une<br />

bombe. El<strong>le</strong> n’a pas été ret<strong>en</strong>ue car il aurait fallu admettre que<br />

TOUT CE QUI S’ÉTAIT FAIT JUSQUE-LÀ ÉTAIT FAUX !".<br />

Si pour nos amis p<strong>en</strong>tecôtistes conservateurs, <strong>le</strong> don qu’ils ont<br />

passé aux autres s<strong>en</strong>t <strong>le</strong> soufre, nous débouchons aussi <strong>sur</strong><br />

l’incontournab<strong>le</strong> évid<strong>en</strong>ce que <strong>le</strong>ur glossolalie est aussi antiscripturaire<br />

et de la même nature que cel<strong>le</strong> qu’ils ont<br />

communiquée aux charismatiques catholiques par l’imposition de<br />

<strong>le</strong>urs mains.<br />

45


T<strong>en</strong>tative de replâtrage<br />

Le par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> - adoration ou prière ? Avant de passer à<br />

l’erreur suivante, on ne peut pas ne pas dire un mot <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s<br />

Églises p<strong>en</strong>tecôtistes qui ont fait volte-face <strong>sur</strong> ce point. Dans<br />

<strong>le</strong>urs réunions la pratique du par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> se continue mais,<br />

<strong>sur</strong> commande, l’interprétation s’est transformée <strong>en</strong> louange ou<br />

<strong>en</strong> prière. Que faut-il <strong>en</strong> p<strong>en</strong>ser ? S’agit-il d’un courageux retour<br />

à plus de vérité ? A ce stade peu avancé de notre étude, la<br />

réponse ne serait que partiel<strong>le</strong> au point d’<strong>en</strong> paraître partia<strong>le</strong>. Les<br />

chapitres suivants nous montreront d’autres aspects<br />

volontairem<strong>en</strong>t méconnus <strong>sur</strong> <strong>le</strong> sujet et nous permettrons de<br />

donner un avis définitif. Mais déjà on est obligé de constater que<br />

là où il y a eu rectification, ri<strong>en</strong> n’est changé que l’interprétation.<br />

Le par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>, lui, est resté pareil à ce qu’il était avant: ce<br />

sont <strong>le</strong>s mêmes g<strong>en</strong>s, <strong>le</strong>s mêmes articulations bizarres, <strong>le</strong>s<br />

mêmes intonations et <strong>sur</strong>tout, nous y revi<strong>en</strong>drons, <strong>le</strong>s mêmes<br />

décalages chronologiques inacceptab<strong>le</strong>s <strong>en</strong>tre l’énoncé <strong>en</strong> langue<br />

et <strong>le</strong> temps de son interprétation. En fait, c’est comme une chaîne<br />

de montage d’automobi<strong>le</strong>s ayant des vices de fabrication et où,<br />

sans remédier aux défauts, on aurait décidé que <strong>le</strong> dernier coup<br />

de pisto<strong>le</strong>t serait différ<strong>en</strong>t. Vernie de la sorte, cette "nouvel<strong>le</strong>"<br />

génération de par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> paraît plus biblique <strong>en</strong> bout de<br />

chaîne, mais reste aussi éloignée de la Bib<strong>le</strong> et aussi défectueuse<br />

que l’autre quant au fond. L’esprit qui l’anime est <strong>le</strong> même. Son<br />

interprétation fina<strong>le</strong> ( 1), soumise comme l’autre à tout<br />

46


l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t apostolique <strong>sur</strong> <strong>le</strong> sujet, ou à une simp<strong>le</strong><br />

observation impartia<strong>le</strong> et objective, démontrera à suffisance dans<br />

quel<strong>le</strong> catégorie il faut la classer.<br />

C'est justem<strong>en</strong>t dans une Église de ce type que, récemm<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>core, j'ai été invité à faire une campagne d'évangélisation.<br />

Quelques années auparavant ils s'étai<strong>en</strong>t séparés des Assemblées<br />

de Dieu <strong>sur</strong> la base d'une mondanité grandissante et d'excès de<br />

toutes sortes dans l'exercice des dons spirituels. Ils avai<strong>en</strong>t<br />

compris que, selon 1 Cor.14:2, <strong>le</strong> don d'interprétation qui<br />

cont<strong>en</strong>ait un message aux hommes (était presque toujours <strong>le</strong><br />

cas) n'était pas du Saint-Esprit. Ce type d'interprétation fut<br />

abandonné, même condamné et obligatoirem<strong>en</strong>t remplacé par<br />

des paro<strong>le</strong>s de prière ou de louange à Dieu. Ils s'étai<strong>en</strong>t<br />

rapprochés des non-charismatique et quelque peu assagis dans<br />

<strong>le</strong>urs réunions. Ce dimanche matin, au culte, une femme partit <strong>en</strong><br />

langue, <strong>sur</strong> un mode plaintif au début, puis <strong>sur</strong> un tempo de plus<br />

<strong>en</strong> plus accéléré pour se terminer par des cris aigus. El<strong>le</strong> répétât<br />

"Ding-ding-dou" vingt, tr<strong>en</strong>te fois ou plus. Cela fut suivi d'une<br />

interprétation qui était une très commune exhortation à<br />

l'Assemblée à se préparer à la Sainte-Cène.<br />

Après la réunion, ma femme et moi, dès <strong>le</strong> premier regard, et<br />

sans nous concerter nous avons éclaté de rire (nous aurions<br />

plutôt dû p<strong>le</strong>urer) et nous nous sommes exclamés <strong>en</strong> même<br />

47


temps: "Les Cloches de Cornevil<strong>le</strong> !" où <strong>le</strong> chœur repr<strong>en</strong>d et<br />

répète l'air célèbre du "Ding-Ding-Dong". Quelques instants<br />

après, <strong>le</strong> pasteur nous rejoignit, visib<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t contrarié, non pas à<br />

cause du fantaisiste par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> langue mais du mirac<strong>le</strong> de<br />

l'interprétation qui s'était transformé <strong>en</strong> message aux hommes au<br />

lieu d'être une paro<strong>le</strong> adressée à Dieu comme l'<strong>en</strong>seigne<br />

l'Écriture. Il nous dit: "Il faut excuser ce frère, il vi<strong>en</strong>t de quitter<br />

<strong>le</strong>s Assemblées de Dieu et il n'est pas <strong>en</strong>core au courant de la<br />

bonne façon de faire". Où était donc <strong>le</strong> Saint-Esprit dans tout cela<br />

? N'était-ce pas plutôt un autre "esprit" qui animait ces deux<br />

personnes, esprit qui, lui, n'était pas au courant de la bonne<br />

façon de s'y pr<strong>en</strong>dre ? Je lui <strong>en</strong> fit la remarque, et cela ne fit que<br />

l'accab<strong>le</strong>r davantage. Où était <strong>le</strong> vrai Saint-Esprit dans tout cela<br />

?. Ce soir-là, nous nous sommes quittés, apparemm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> bons<br />

termes, mais il ne m'a plus jamais invité dans son église.<br />

( 1) Sujet traité au CHAPITRE 6.<br />

48


CHAPITRE 3<br />

Un signe pour <strong>le</strong>s croyants ?<br />

Nous avons vu dans <strong>le</strong> CHAPITRE précéd<strong>en</strong>t que si <strong>le</strong> signe du<br />

par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> interpellait des hommes, <strong>le</strong> cont<strong>en</strong>u verbal, lui,<br />

ne s’adressait pas à des hommes mais à Dieu seul. D’où la<br />

limitation de ce don à la louange ou à la prière.<br />

Nous aborderons maint<strong>en</strong>ant un autre aspect pratique, largem<strong>en</strong>t<br />

répandu dans <strong>le</strong> p<strong>en</strong>tecôtisme, que nous confronterons avec<br />

l’Écriture. Ma longue expéri<strong>en</strong>ce de presque tout l’év<strong>en</strong>tail<br />

p<strong>en</strong>tecôtiste me permet de par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> connaissance de cause.<br />

Il ne faut pas perdre de vue que <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> EST UN<br />

SIGNE. A qui, aujourd’hui, ce signe est-il destiné ? La première et<br />

invariab<strong>le</strong> réponse est toujours cel<strong>le</strong>-ci:"C’est <strong>le</strong> signe indiscutab<strong>le</strong><br />

ou évid<strong>en</strong>t du baptême du Saint-Esprit; c’est la preuve que <strong>le</strong><br />

croyant est <strong>en</strong>tré dans une deuxième expéri<strong>en</strong>ce de la vie<br />

chréti<strong>en</strong>ne qui lui donne accès aux dons de l’Esprit, <strong>en</strong><br />

comm<strong>en</strong>çant par <strong>le</strong> moindre, celui des <strong>langues</strong>". Ce signe va donc<br />

lui confirmer ainsi qu’à sa congrégation qu’il a maint<strong>en</strong>ant un<br />

"plus" dans sa vie chréti<strong>en</strong>ne. Donc, vu sous cet ang<strong>le</strong>, c’est un<br />

signe pour <strong>le</strong>s croyants. Mais ce n’est pas tout, ce signe va lui<br />

servir pour d’autres occasions.<br />

49


EXEMPLE I. Cet homme <strong>en</strong>core jeune et converti, <strong>en</strong>tra dans<br />

cette seconde expéri<strong>en</strong>ce spirituel<strong>le</strong>. Sous la pression de<br />

circonstances familia<strong>le</strong>s très diffici<strong>le</strong>s, il se refroidit quant à son<br />

premier amour pour <strong>le</strong> Seigneur (Apoc. 2.4) et perdit tout contact<br />

avec sa communauté. Il était hanté intérieurem<strong>en</strong>t par la crainte<br />

d’être rejeté par Dieu. Il s’essayait de temps <strong>en</strong> temps à la<br />

glossolalie et comme cela marchait, il <strong>en</strong> éprouvait un grand<br />

apaisem<strong>en</strong>t. Il <strong>en</strong> déduisait que Dieu ne l’avait pas abandonné.<br />

(Déjà on voit que son par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> langue pr<strong>en</strong>ait la place de la foi<br />

qui est seu<strong>le</strong> "l’as<strong>sur</strong>ance des choses que l’on espère et la<br />

démonstration de cel<strong>le</strong>s qu’on ne voit pas" (Héb. 11.1). Selon lui,<br />

ce don l’aurait gardé du suicide. Ce signe lui montrait que lui, <strong>le</strong><br />

croyant, était <strong>en</strong>core dans la foi. En fait il se servait de son don<br />

pour se faire signe à lui-même. C’était donc un signe pour <strong>le</strong><br />

croyant qu’il était.<br />

EXEMPLE II. Les épreuves ne manquai<strong>en</strong>t pas à ce chréti<strong>en</strong> :<br />

<strong>en</strong>nuis de santé, contretemps et assauts dans la famil<strong>le</strong>. Sa foi<br />

était fortem<strong>en</strong>t prise à partie. Ce qui l’a t<strong>en</strong>u debout c’est, selon<br />

ses dires, sa prière quotidi<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> langue. Comm<strong>en</strong>t ne pas voir<br />

qu’ici aussi, c’est <strong>le</strong> signe qui remplace la foi car, "ce qui triomphe<br />

du monde, c’est notre foi" (1 Jn 5.4). Une fois <strong>en</strong>core, <strong>le</strong> signe<br />

s’adressait à un croyant.<br />

50


EXEMPLE III. Le péché s’est installé à demeure dans la vie de<br />

cet homme. Il <strong>en</strong> est consci<strong>en</strong>t mais il fait bon ménage avec lui. Il<br />

se juge au moy<strong>en</strong> du par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> et dit avec soulagem<strong>en</strong>t:<br />

"Si l’Esprit continue à s’exprimer par moi, c’est qu’Il ne me<br />

désapprouve pas, pas assez <strong>en</strong> tout cas pour ôter ses paro<strong>le</strong>s de<br />

ma bouche". Ce qui frappe ici, c’est que <strong>le</strong> jugem<strong>en</strong>t de soi à la<br />

lumière de la Paro<strong>le</strong> de Dieu (1 Cor. 11.28,31) est remplacé par<br />

un signe qui accrédite auprès d’un croyant ce que la Bib<strong>le</strong><br />

condamne.<br />

Ces trois exemp<strong>le</strong>s ne sont qu’un échantillonnage démontrant que<br />

presque tout l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t et la pratique des frères<br />

p<strong>en</strong>tecôtistes pivote autour d’un signe que Dieu aurait donné<br />

pour <strong>le</strong>s croyants et <strong>le</strong>ur usage personnel. Qu’<strong>en</strong> dit l’Écriture ?<br />

El<strong>le</strong> <strong>en</strong>seigne précisém<strong>en</strong>t <strong>le</strong> contraire: LES LANGUES SONT UN<br />

SIGNE NON POUR LES CROYANTS MAIS POUR LES NON-<br />

CROYANTS (1 Cor. 14.22). La contradiction est tota<strong>le</strong> et <strong>le</strong><br />

dérapage qui s’<strong>en</strong>suit ne l’est pas moins, car c’est la doctrine el<strong>le</strong>même<br />

qui est ici prise <strong>en</strong> défaut. Que de fois des croyants ne se<br />

sont-ils pas réjouis avec d’autres croyants du signe qu’ils avai<strong>en</strong>t<br />

reçu. Que de fois ne m’a-t-on pas dit et redit (et jamais ri<strong>en</strong><br />

d’autre ne m’a été dit <strong>sur</strong> ce point) que <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> était<br />

pour <strong>le</strong> croyant <strong>le</strong> signe initial ou évid<strong>en</strong>t du baptême du Saint-<br />

Esprit. Or, <strong>le</strong> Saint-Esprit Lui-même s’<strong>en</strong> déf<strong>en</strong>d énergiquem<strong>en</strong>t<br />

51


quand Il nous dit que c’était "UN SIGNE POUR LES NON-<br />

CROYANTS".<br />

Un quatrième exemp<strong>le</strong> vi<strong>en</strong>dra compléter <strong>le</strong>s trois premiers. Le<br />

frère Untel exerce son don des <strong>langues</strong> <strong>en</strong> privé, sujet <strong>sur</strong> <strong>le</strong>quel<br />

nous nous ét<strong>en</strong>drons plus longuem<strong>en</strong>t au CHAPITRE 6. Le bi<strong>en</strong><br />

qu’il dit <strong>en</strong> retirer pour lui-même, n’annu<strong>le</strong> <strong>en</strong> ri<strong>en</strong> l’obligation qui<br />

a été imposée par <strong>le</strong> Saint-Esprit, cel<strong>le</strong> de m<strong>en</strong>er l’usage de ce<br />

don à terme, à <strong>savoir</strong> : servir de signe aux INCROYANTS. Mais<br />

où sont <strong>le</strong>s incroyants quand il n’exerce ce signe que<br />

devant lui-même et devant Dieu ? Si un évangéliste, lui aussi<br />

dét<strong>en</strong>teur d’un charisme destiné à d’autres incroyants, exerçait<br />

son don <strong>en</strong> privé, n’ayant que lui seul pour auditeur, au mom<strong>en</strong>t<br />

de l’appel au salut il ne ferait signe qu’au croyant qu’il est et<br />

manquerait la cib<strong>le</strong>. De même, dans <strong>le</strong> cas du charisme des<br />

<strong>langues</strong>, <strong>le</strong> Saint-Esprit s’explique on ne peut plus clairem<strong>en</strong>t : la<br />

cib<strong>le</strong> à atteindre, ce n’est pas <strong>le</strong>s croyants mais <strong>le</strong>s incrédu<strong>le</strong>s<br />

(J.N. Darby).<br />

Que l’on nous compr<strong>en</strong>ne bi<strong>en</strong>; nous ne mettons pas <strong>en</strong> doute <strong>le</strong><br />

baptême du Saint-Esprit ni la réalité historique du par<strong>le</strong>r <strong>en</strong><br />

<strong>langues</strong>. Nous posons simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t une doub<strong>le</strong> question: 1) Quel<br />

esprit anime ceux qui attribu<strong>en</strong>t au signe dont nous v<strong>en</strong>ons de<br />

par<strong>le</strong>r, une fonction que <strong>le</strong> vrai Saint-Esprit dém<strong>en</strong>t de la façon la<br />

plus formel<strong>le</strong> ? 2) De quel esprit peuv<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> avoir été baptisés<br />

52


ceux qui mett<strong>en</strong>t sous <strong>le</strong> boisseau cette vérité si lumineuse de 1<br />

Corinthi<strong>en</strong>s 14.22 ?<br />

Pourquoi se s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t-ils gênés aux <strong>en</strong>tournures dès qu’on <strong>le</strong>ur <strong>en</strong><br />

fait la remarque ? Encore heureux si vous ne tombez pas <strong>sur</strong> un<br />

extrémiste qui, fâché de ce que vous croyiez à ce qu’a dit <strong>le</strong><br />

Saint-Esprit, vous accusera de pécher contre Lui.<br />

Nous mettrons notre conclusion <strong>en</strong> image: un pont aurait-il dix<br />

piliers, qu’il serait impraticab<strong>le</strong> si deux seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t à<br />

manquer. Or, nous v<strong>en</strong>ons d’assister à l’effondrem<strong>en</strong>t de deux<br />

d’<strong>en</strong>tre eux: a) la paro<strong>le</strong> <strong>en</strong> <strong>langues</strong> aux hommes et b) <strong>le</strong> signe<br />

pour <strong>le</strong>s croyants.<br />

Id<strong>en</strong>tification Des Non-Croyants<br />

Après avoir découvert que, contrairem<strong>en</strong>t à la croyance et à la<br />

pratique quasi-généra<strong>le</strong>, <strong>le</strong> signe des <strong>langues</strong> ne s’adressait pas<br />

aux croyants mais aux non-croyants, il reste à découvrir l’id<strong>en</strong>tité<br />

exacte de ces "incroyants". Voyons dans quels cadres <strong>le</strong> signe<br />

s’est exercé afin d’y découvrir nos "incrédu<strong>le</strong>s" (J.N. Darby).<br />

I. En Actes 2, à la P<strong>en</strong>tecôte à Jérusa<strong>le</strong>m, qui r<strong>en</strong>controns-nous ?<br />

Une fou<strong>le</strong> de "Juifs, hommes pieux de toutes <strong>le</strong>s nations qui sont<br />

sous <strong>le</strong> ciel". On ne peut pas taxer d’athées des g<strong>en</strong>s que la piété<br />

et la ferveur spirituel<strong>le</strong> poussai<strong>en</strong>t à un long, pénib<strong>le</strong> et coûteux<br />

53


voyage qui <strong>le</strong>s faisait monter de <strong>le</strong>urs pays respectifs jusqu’à<br />

Jérusa<strong>le</strong>m pour la grande fête religieuse. S’ils étai<strong>en</strong>t incrédu<strong>le</strong>s,<br />

ce n’était certainem<strong>en</strong>t pas dans <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s de l’athéisme, du<br />

scepticisme ou de l’indiffér<strong>en</strong>ce. Ce n’est pas de ce côté-là qu’il<br />

faut rechercher <strong>le</strong>ur incrédulité.<br />

II. En Actes 8, dans <strong>le</strong> récit de la conversion des Samaritains,<br />

quoique <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> ne soit pas m<strong>en</strong>tionné, certains<br />

p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t qu’il y est sous-<strong>en</strong>t<strong>en</strong>du. On chercherait <strong>en</strong> vain <strong>le</strong>s<br />

athées, ou même <strong>le</strong>s inconvertis, puisqu’ils avai<strong>en</strong>t cru au<br />

Seigneur Jésus. Il y a donc quelque part une incrédulité sousjac<strong>en</strong>te<br />

qui justifiait l’apparition du signe.<br />

III. En Actes 10, <strong>le</strong>s premiers paï<strong>en</strong>s de la maison de Corneil<strong>le</strong> se<br />

convertiss<strong>en</strong>t. Là aussi <strong>le</strong> signe apparaît, mais où sont <strong>le</strong>s<br />

incrédu<strong>le</strong>s ? Il y a bi<strong>en</strong> Pierre, l’apôtre, qui est témoin du<br />

phénomène, mais c’est un croyant, lui. A moins qu’il n’ait gardé<br />

dans son cœur un coin pour y loger une non-foi. Laquel<strong>le</strong> ? Une<br />

incrédulité lat<strong>en</strong>te se r<strong>en</strong>contre souv<strong>en</strong>t, tapie dans la vie des<br />

croyants, sans que pour autant cela <strong>le</strong>s classe parmi <strong>le</strong>s perdus.<br />

C’est au croyant Thomas que <strong>le</strong> Seigneur a reproché une<br />

incrédulité d’un type particulier (Jn 20.27). N'est-ce pas tout un<br />

peup<strong>le</strong> de croyants qui n’est pas <strong>en</strong>tré dans la terre promise à<br />

cause d’une certaine forme d’incrédulité ? (Héb. 3.19).<br />

54


En Marc 9.17, Jésus doit <strong>en</strong>core dire à ses discip<strong>le</strong>s: "O<br />

génération incrédu<strong>le</strong>, jusque à quand serai-je avec vous, jusque à<br />

quand vous supporterai-je ?". Et qui d’<strong>en</strong>tre nous n’a, plus d’une<br />

fois dans sa vie, pris à son compte <strong>le</strong>s paro<strong>le</strong>s du père de l’<strong>en</strong>fant<br />

que <strong>le</strong>s discip<strong>le</strong>s, <strong>en</strong> cette occasion, n’avai<strong>en</strong>t pas pu délivrer: "Je<br />

crois Seigneur, vi<strong>en</strong>s au secours de mon incrédulité !" (v. 24).<br />

IV. En Actes 11, <strong>le</strong> signe de la maison de Corneil<strong>le</strong> est rapporté<br />

par Pierre aux apôtres de Jérusa<strong>le</strong>m qui, de toute évid<strong>en</strong>ce ne<br />

sont pas des non-croyants, à moins que chez eux aussi il ne<br />

traîne un re<strong>le</strong>nt d’incrédulité qui reste à déterminer.<br />

V. En Actes 19, des Juifs, discip<strong>le</strong>s de Jean-Baptiste se<br />

convertiss<strong>en</strong>t au Christ et <strong>le</strong> signe apparaît à nouveau. Pas plus<br />

qu’ail<strong>le</strong>urs on n’y trouve d’incrédulité visib<strong>le</strong>, <strong>en</strong> tous cas pas dans<br />

<strong>le</strong> s<strong>en</strong>s où on l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d de nos jours. Pourtant, dans tous ces cas,<br />

il se loge une incroyance de tail<strong>le</strong> puisque <strong>le</strong> Saint-Esprit lui<br />

oppose <strong>le</strong> signe adéquat. Il ne faut pas al<strong>le</strong>r chercher bi<strong>en</strong> loin<br />

pour la débusquer. 1 Corinthi<strong>en</strong>s 14.21 nous donne la réponse:<br />

"... je par<strong>le</strong>rai à CE PEUPLE". On constate que partout où <strong>le</strong> signe<br />

se manifeste on est <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce des JUIFS, et que là où on ne <strong>le</strong>s<br />

trouve pas comme à Athènes, à Rome ou à Malte, <strong>le</strong> signe<br />

n’apparaît pas non plus.<br />

55


Il suffit donc de découvrir la nature de l’incrédulité qui <strong>le</strong>ur était<br />

commune à tous. Nul n’est besoin de faire appel à Sherlock<br />

Holmes, à Maigret ou à Colombo. Pour autant que l’on connaisse<br />

l’esprit qui animait <strong>le</strong>s Juifs, tant convertis qu’inconvertis, on ti<strong>en</strong>t<br />

<strong>le</strong> fil d’Ariane qui va nous conduire tout droit à la solution. C’EST<br />

DANS LA NATURE MÊME DU SIGNE QUE L’ON DÉCOUVRE LA<br />

NATURE DE LEUR INCRÉDULITÉ. Le signe, comme c’est écrit, se<br />

rapportait aux <strong>langues</strong> étrangères, c’est-à-dire aux étrangers par<br />

rapport aux Juifs, ou aux dia<strong>le</strong>ctes étrangers par rapport à<br />

l’idiome aramé<strong>en</strong>. Le signe dénonçait ou corrigeait <strong>le</strong>ur non-foi<br />

<strong>en</strong>vers ceux qui parlai<strong>en</strong>t des <strong>langues</strong> étrangères à la <strong>le</strong>ur, c’està-dire<br />

<strong>le</strong>s paï<strong>en</strong>s. Le signe des <strong>langues</strong> était approprié à cet<br />

extraordinaire événem<strong>en</strong>t de la P<strong>en</strong>tecôte qui était l’<strong>en</strong>trée des<br />

g<strong>en</strong>s aux <strong>langues</strong> étrangères dans l’Église qui naquit ce jour-là.<br />

Le par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> était la proclamation mise <strong>en</strong> signe de cette<br />

grande vérité. Dieu a inauguré ce jour-là un nouveau peup<strong>le</strong>, un<br />

nouveau corps composé de g<strong>en</strong>s qui parlai<strong>en</strong>t l’hébreu et de g<strong>en</strong>s<br />

qui parlai<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> étrangères à l’hébreu, à <strong>savoir</strong> des Juifs<br />

et des paï<strong>en</strong>s auxquels Il va donner une nouvel<strong>le</strong> id<strong>en</strong>tité<br />

spirituel<strong>le</strong>: l’Église, corps de Christ, dans <strong>le</strong>quel on ne compte<br />

plus <strong>en</strong> termes de Juifs ou Grecs, Scythes ou Barbares, circoncis<br />

ou incirconcis (Col. 3.11). Or, c’est précisém<strong>en</strong>t à cela que <strong>le</strong>s<br />

Juifs ne voulai<strong>en</strong>t pas croire. Non seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t ils étai<strong>en</strong>t "...<br />

<strong>en</strong>nemis de tous <strong>le</strong>s hommes, empêchant de par<strong>le</strong>r aux paï<strong>en</strong>s<br />

pour qu’ils soi<strong>en</strong>t sauvés" (1 Thess. 2.16), mais il y avait plus<br />

56


<strong>en</strong>core. Comme <strong>le</strong> dit C.I. Scofield dans sa Bib<strong>le</strong> à référ<strong>en</strong>ce<br />

(Page 1343): "L’int<strong>en</strong>tion divine était de faire des non-Juifs une<br />

<strong>en</strong>tité nouvel<strong>le</strong>: l’Église constituant <strong>le</strong> corps de Christ formée par<br />

<strong>le</strong> baptême du Saint-Esprit qui fait disparaître toute distinction<br />

<strong>en</strong>tre Juifs et non-Juifs...". L’idée de ne plus être qu’un avec des<br />

étrangers, c’était plus qu’ils n’<strong>en</strong> pouvai<strong>en</strong>t supporter. <strong>Tout</strong> <strong>le</strong>ur<br />

atavisme hébraïque se révulsait ri<strong>en</strong> que d’y p<strong>en</strong>ser. C’était<br />

pourtant cela qu’ils devai<strong>en</strong>t d’abord compr<strong>en</strong>dre et <strong>en</strong>suite<br />

admettre. Dieu va <strong>le</strong>ur donner <strong>le</strong> signe <strong>le</strong> mieux à même de <strong>le</strong>ur<br />

faire compr<strong>en</strong>dre ce qu’ils ne pouvai<strong>en</strong>t pas ou ne voulai<strong>en</strong>t pas<br />

croire: Il fait miracu<strong>le</strong>usem<strong>en</strong>t par<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s Juifs dans <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> de<br />

ces étrangers. Dieu a ainsi mis dans ces <strong>langues</strong> paï<strong>en</strong>nes<br />

l’adoration des Juifs.<br />

L'Analogie de la Foi<br />

Si, arrivée à ce point, la démonstration parait <strong>en</strong>core<br />

bibliquem<strong>en</strong>t maigre à certains, il suffira de lui adjoindre ce que<br />

Calvin appelait "l’analogie de la foi", c’est-à-dire une vue<br />

d’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> de la Paro<strong>le</strong> de Dieu. Il est dangereux de ne<br />

connaître une doctrine que par bribes, par ouï-dire ou au travers<br />

d’expéri<strong>en</strong>ces qui prét<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t s’y rapporter. J’ai plus d’une fois<br />

constaté que des textes, et mêmes des paragraphes <strong>en</strong>tiers,<br />

écrits noir <strong>sur</strong> blanc depuis deux mil<strong>le</strong> ans et plus, peuv<strong>en</strong>t nous<br />

échapper. Une <strong>le</strong>cture simp<strong>le</strong> mais att<strong>en</strong>tive de la Bib<strong>le</strong> fait se<br />

dérou<strong>le</strong>r devant nous <strong>le</strong> film de la féroce opposition des Juifs à<br />

57


tout ce qui n’était pas eux-mêmes. On voit Jonas qui déteste <strong>le</strong>s<br />

Ninivites au point de désobéir à Dieu. Il fuira à Tarsis plutôt que<br />

de <strong>le</strong>ur apporter la paro<strong>le</strong> du salut. Il contestera avec Dieu et<br />

souhaitera ouvertem<strong>en</strong>t la destruction de l’imm<strong>en</strong>se métropo<strong>le</strong><br />

assyri<strong>en</strong>ne. Pour lui, l’Éternel était <strong>le</strong> Dieu d’Israël et de personne<br />

d’autre, <strong>en</strong> tout cas pas de cette nation à la langue étrangère. Il<br />

ira, dans son dépit, jusqu’à appe<strong>le</strong>r la mort contre lui-même: "Si<br />

Ninive vit, que Jonas meure !". Il reprochera à Dieu ce qui fait sa<br />

gloire: être <strong>le</strong> Sauveur des hommes (de tous g<strong>en</strong>res d’hommes)<br />

de toutes <strong>langues</strong>, tribus, peup<strong>le</strong>s et nations. Cet esprit<br />

d’opposition et d’incrédulité ne fera que se r<strong>en</strong>forcer au cours des<br />

sièc<strong>le</strong>s. Eux sont à Yahvé et Yahvé est à eux; <strong>le</strong> cerc<strong>le</strong> intégriste<br />

est fermé: <strong>le</strong>s autres sont des maudits. <strong>Tout</strong>e t<strong>en</strong>tative de<br />

fraternisation ou de tolérance <strong>en</strong>vers <strong>le</strong>s g<strong>en</strong>s d’une autre langue,<br />

<strong>le</strong>s hérissera <strong>en</strong> des haines qui atteindront des sommets<br />

effroyab<strong>le</strong>s. Mort aux autres <strong>langues</strong> et aux peup<strong>le</strong>s qui <strong>le</strong>s<br />

par<strong>le</strong>nt ! Oser suggérer que des g<strong>en</strong>s d’une autre langue que la<br />

<strong>le</strong>ur soi<strong>en</strong>t bénéficiaires des bontés de Dieu, c’était risquer sa vie.<br />

Ils conduisir<strong>en</strong>t <strong>le</strong> Seigneur Jésus jusqu’au sommet de la<br />

montagne pour <strong>le</strong> précipiter <strong>en</strong> bas, quand Il <strong>le</strong>ur dit: "Il y avait<br />

plusieurs veuves <strong>en</strong> Israël au temps d’Elie... il ne fut <strong>en</strong>voyé vers<br />

aucune d’el<strong>le</strong>s, si ce n’est vers une femme veuve à Sarepta de<br />

Sidon". Jésus ajouta pour <strong>le</strong>ur plus grande colère: "Il y avait<br />

plusieurs lépreux <strong>en</strong> Israël du temps d’Elisée... aucun d’eux ne fut<br />

58


guéri si ce n’est Naaman <strong>le</strong> Syri<strong>en</strong>". C’était, à <strong>le</strong>urs yeux, plus<br />

qu’il n’<strong>en</strong> fallait pour mériter la mort.<br />

Le Comp<strong>le</strong>xe de Supériorité<br />

Même <strong>le</strong>s Samaritains, pourtant <strong>le</strong>urs proches par<strong>en</strong>ts,<br />

n’échappai<strong>en</strong>t pas à <strong>le</strong>ur opposition raciste, à tel point qu’un jour,<br />

parce qu’ils n’avai<strong>en</strong>t pas été reçus dans un de <strong>le</strong>urs villages, ses<br />

propres discip<strong>le</strong>s lui ont demandé: "Seigneur, veux-tu que nous<br />

commandions que <strong>le</strong> feu desc<strong>en</strong>de du ciel et <strong>le</strong>s consume ?".<br />

Jésus dut <strong>le</strong>ur répondre: "Vous ne savez pas de quel esprit vous<br />

êtes animés". L’une des pires injures que l’on pouvait faire à un<br />

Juif, c’était de <strong>le</strong> traiter de Samaritain. Quand ils avai<strong>en</strong>t dit cela,<br />

ils avai<strong>en</strong>t tout dit et ils crachai<strong>en</strong>t par terre. Quand plus tard, ils<br />

retourneront vers ces mêmes Samaritains, ils demanderont pour<br />

eux, non plus un baptême de feu, mais <strong>le</strong> baptême de l’Esprit.<br />

Cette antipathie farouche pour <strong>le</strong>s paï<strong>en</strong>s <strong>le</strong>ur v<strong>en</strong>ait de loin.<br />

C’était l’accomplissem<strong>en</strong>t littéral de la paro<strong>le</strong> prophétisée 1500<br />

ans plus tôt: "J’exciterai votre jalousie par ce qui n’est point une<br />

nation, je provoquerai votre colère par une nation sans<br />

intellig<strong>en</strong>ce" (Deut. 32.21). Peup<strong>le</strong> choisi et élu, certes, ils<br />

l’étai<strong>en</strong>t, mais ils <strong>en</strong> avai<strong>en</strong>t perverti <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s voulu par Dieu.<br />

<strong>Tout</strong>e <strong>le</strong>ur histoire devait être cel<strong>le</strong> d’un peup<strong>le</strong> témoin, mis à<br />

part et séparé des autres peup<strong>le</strong>s. Mais cette séparation d’avec <strong>le</strong><br />

mal, <strong>le</strong>s abominations et l’idolâtrie de ces peup<strong>le</strong>s, ne voulait pas<br />

dire haine, mépris, orgueil et comp<strong>le</strong>xes de supériorité. Ils étai<strong>en</strong>t<br />

59


dev<strong>en</strong>us plus royalistes que <strong>le</strong> roi, allant jusqu’à exclure tout ce<br />

qui n’était pas eux-mêmes et à emprisonner <strong>le</strong>ur Yahvé au lieu de<br />

<strong>le</strong> révé<strong>le</strong>r aux autres. Aussi, quand Dieu se révé<strong>le</strong>ra aux paï<strong>en</strong>s,<br />

la prophétie s’accomplira à la <strong>le</strong>ttre et <strong>le</strong>ur jalousie éclatera au<br />

grand jour. A Thessalonique, "<strong>le</strong>s Juifs jaloux prir<strong>en</strong>t avec eux des<br />

méchants hommes de la populace, provoquèr<strong>en</strong>t des<br />

attroupem<strong>en</strong>ts et répandir<strong>en</strong>t l’agitation dans la vil<strong>le</strong>" (Actes<br />

17.5). A Antioche, "quand <strong>le</strong>s Juifs vir<strong>en</strong>t la fou<strong>le</strong> des paï<strong>en</strong>s qui<br />

écoutai<strong>en</strong>t et recevai<strong>en</strong>t la Paro<strong>le</strong> de Dieu, ils fur<strong>en</strong>t remplis de<br />

jalousie et s’opposèr<strong>en</strong>t à ce que disait Paul <strong>en</strong> l’insultant et <strong>en</strong><br />

l’injuriant" (Actes 13.45). Quand ils <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dir<strong>en</strong>t Paul et Barnabas<br />

dire: "Je t’ai établi pour être la lumière des nations et porter <strong>le</strong><br />

salut jusqu’aux extrémités de la terre", ils provoquèr<strong>en</strong>t une<br />

persécution contre Paul et Barnabas et <strong>le</strong>s chassèr<strong>en</strong>t de <strong>le</strong>ur vil<strong>le</strong><br />

(Actes 13.50).<br />

Sur <strong>le</strong>s Marches de la Forteresse<br />

Les choses repart<strong>en</strong>t de plus bel<strong>le</strong> à Jérusa<strong>le</strong>m où Paul est<br />

rev<strong>en</strong>u. Quel récit que celui d’Actes 22 ! Paul, prisonnier, debout<br />

<strong>sur</strong> <strong>le</strong>s marches de la forteresse fait signe de la main et demande<br />

la paro<strong>le</strong>. Il par<strong>le</strong> <strong>en</strong> hébreu et un grand si<strong>le</strong>nce se fait. Tous<br />

reti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>le</strong>ur respiration pour mieux <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre. Paul raconte sa<br />

r<strong>en</strong>contre avec <strong>le</strong> Christ <strong>sur</strong> <strong>le</strong> chemin de Damas. Ils sont<br />

susp<strong>en</strong>dus à ses lèvres et personne ne l’interrompt. Sans<br />

sourcil<strong>le</strong>r ils l’écout<strong>en</strong>t par<strong>le</strong>r de son passé, de ses titres, de ses<br />

60


activités, de son zè<strong>le</strong> pour la cause juive. Il <strong>le</strong>ur par<strong>le</strong> de<br />

l’apparition de Jésus et ils ne bronch<strong>en</strong>t pas. Il <strong>le</strong>ur par<strong>le</strong> du<br />

baptême et ils ne bronch<strong>en</strong>t toujours pas. Mais au mom<strong>en</strong>t précis<br />

où il comm<strong>en</strong>ce sa phrase: "Le Seigneur m’a dit, je t’<strong>en</strong>verrai au<br />

loin vers <strong>le</strong>s nations...", la phrase reste susp<strong>en</strong>due. Ils<br />

l’écoutèr<strong>en</strong>t jusqu'à cette paro<strong>le</strong>: <strong>le</strong>s nations. Ils poussèr<strong>en</strong>t des<br />

cris, jetèr<strong>en</strong>t <strong>le</strong>urs vêtem<strong>en</strong>ts et lancèr<strong>en</strong>t de la poussière <strong>en</strong> l’air<br />

<strong>en</strong> disant: "Ôte de la terre un pareil homme. Il n’est pas digne de<br />

vivre". Qu’est-ce qui <strong>le</strong>s a fait exploser ? L’idée que Dieu serait<br />

aussi <strong>le</strong> Dieu de tout homme de toute langue. Il devi<strong>en</strong>t faci<strong>le</strong> de<br />

compr<strong>en</strong>dre pourquoi <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> est <strong>le</strong> signe de cette<br />

grande vérité et que pour "ce peup<strong>le</strong>", c’était <strong>le</strong> moy<strong>en</strong> d’accès à<br />

cette vérité. C’est cette incrédulité qui <strong>le</strong>s poussera à se lier par<br />

serm<strong>en</strong>t et à jurer contre eux-mêmes qu’ils ne pr<strong>en</strong>drai<strong>en</strong>t plus<br />

aucune nourriture, tant qu’ils n’aurai<strong>en</strong>t pas tué l’apôtre des<br />

nations, celui qui, plus que tous, œuvrait à faire connaître<br />

l'Évangi<strong>le</strong> aux <strong>langues</strong> étrangères à la si<strong>en</strong>ne.(Actes 23.12).<br />

Jonas a fait pareil. Il a boudé <strong>le</strong> Seigneur et s’est assis à l’ori<strong>en</strong>t<br />

de la vil<strong>le</strong>, s’att<strong>en</strong>dant à ce qu’el<strong>le</strong> soit détruite. Et là, sous son<br />

ricin, il s’est lam<strong>en</strong>té parce que <strong>le</strong> châtim<strong>en</strong>t tardait à v<strong>en</strong>ir, tout<br />

occupé qu’il était de ses affreuses espérances, souhaitant la mort<br />

d’un peup<strong>le</strong> que Dieu voulait sauver.<br />

61


Même <strong>le</strong>s Apôtres<br />

Jonas, qui fait <strong>le</strong> reproche à Dieu d’épargner Ninive, est <strong>en</strong><br />

quelque sorte, <strong>le</strong> père spirituel des apôtres incrédu<strong>le</strong>s qui fir<strong>en</strong>t<br />

des reproches à Pierre parce qu’il avait annoncé l’Évangi<strong>le</strong> aux<br />

paï<strong>en</strong>s (Actes 11.1-3). Stupéfiant ! Spirituel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t parlant ils<br />

étai<strong>en</strong>t durs d’oreil<strong>le</strong> et Pierre l’était aussi. Bi<strong>en</strong> qu’il eût vécu cet<br />

événem<strong>en</strong>t extraordinaire de la P<strong>en</strong>tecôte et qu’il eût parlé <strong>en</strong><br />

<strong>langues</strong> ce jour-là, pour al<strong>le</strong>r vers <strong>le</strong>s g<strong>en</strong>s d’autres <strong>langues</strong>, ce à<br />

quoi il rechignait, il dut avoir la vision de la nappe p<strong>le</strong>ine<br />

d’animaux qu’il estimait impurs. Trois fois, <strong>le</strong> Seigneur dut lui<br />

redire: "Ce que Dieu a déclaré pur, ne <strong>le</strong> regarde pas comme<br />

souillé !" avant qu’il ne se décide à al<strong>le</strong>r et à reconnaître que<br />

"Dieu ne fait pas de favoritisme mais qu’<strong>en</strong> toute nation, celui qui<br />

<strong>le</strong> craint et pratique la justice lui est agréab<strong>le</strong>" (Actes 10.9-16,<br />

34-35). Ce n’est d’ail<strong>le</strong>urs qu’après cela qu’il prononcera <strong>le</strong><br />

fameux mot "quiconque", au sein d’une phrase-clé d’un des tous<br />

grands mom<strong>en</strong>ts de l’histoire: "Tous <strong>le</strong>s prophètes r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t de lui<br />

<strong>le</strong> témoignage que quiconque croit <strong>en</strong> lui, reçoit par son nom <strong>le</strong><br />

pardon des péchés" (Actes 10.43). Ce mot quiconque permet de<br />

par<strong>le</strong>r d’un aspect très important de Jean 3.16. Ce verset que des<br />

millions de chréti<strong>en</strong>s connaiss<strong>en</strong>t par cœur conti<strong>en</strong>t une vérité<br />

doctrina<strong>le</strong> qui échappe à beaucoup. Jésus a dit à Nicodème: Car<br />

Dieu a tant aimé... Qui ? LE MONDE. Jamais un Juif n’aurait dit<br />

cela: ni Jonas, ni Pierre, ni <strong>le</strong>s autres. Ils aurai<strong>en</strong>t tous dit: Car<br />

Dieu a tant aimé ISRAËL ! Déjà si tôt dans l’Évangi<strong>le</strong>, <strong>le</strong> Seigneur<br />

62


annonce l’ét<strong>en</strong>due de son amour et de son salut: <strong>le</strong> monde <strong>en</strong>tier<br />

composé de nations, de peup<strong>le</strong>s, de tribus et de <strong>langues</strong>. Sur la<br />

Croix, <strong>le</strong> motif de sa condamnation était écrit <strong>en</strong> trois <strong>langues</strong>: <strong>en</strong><br />

latin, la langue judiciaire; <strong>en</strong> grec, la langue commercia<strong>le</strong>, <strong>en</strong><br />

hébreu, la langue religieuse. A <strong>le</strong>ur insu, <strong>le</strong>s auteurs de cet<br />

écriteau proclamai<strong>en</strong>t <strong>le</strong> côté universel de l’Évangi<strong>le</strong>. Ce panneau<br />

portait <strong>en</strong> embryon <strong>le</strong> grand commandem<strong>en</strong>t qui allait ret<strong>en</strong>tir<br />

quelques jours plus tard: "Al<strong>le</strong>z, faites des discip<strong>le</strong>s de toutes <strong>le</strong>s<br />

nations...". Mais cette vérité qui <strong>le</strong>ur était <strong>en</strong>trée dans une oreil<strong>le</strong>,<br />

était immédiatem<strong>en</strong>t ressortie par l’autre.<br />

L'Enseignem<strong>en</strong>t des Épîtres<br />

Voyons maint<strong>en</strong>ant l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t des épîtres. Quand Jean<br />

écrivit sa première, il inséra cette phrase qui va si naturel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

de soi qu’el<strong>le</strong> <strong>en</strong> apparaît superflue: "... il est mort non pour nos<br />

péchés seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t mais pour ceux du monde <strong>en</strong>tier" (1 Jn 2.2)*.<br />

Bi<strong>en</strong> sûr ! Mais cela n’était pas aussi évid<strong>en</strong>t pour <strong>le</strong>s Juifs. Jean,<br />

apôtre de la circoncision, c’est-à-dire des Juifs, exerçait son<br />

apostolat <strong>en</strong> priorité parmi eux. Il devait sans cesse <strong>le</strong>ur rappe<strong>le</strong>r<br />

que <strong>le</strong> pardon de Dieu, acquis par la mort de Christ <strong>sur</strong> la croix,<br />

n’était pas pour eux seuls mais pour tous <strong>le</strong>s g<strong>en</strong>s de toutes <strong>le</strong>s<br />

<strong>langues</strong> dans <strong>le</strong> monde <strong>en</strong>tier. Jusque dans l’Apocalypse, soixante<br />

ans après la P<strong>en</strong>tecôte, Jean revi<strong>en</strong>dra à la charge plusieurs fois.<br />

A maintes reprises il par<strong>le</strong>ra d’un "cantique nouveau" qui<br />

contraste avec <strong>le</strong> cantique de Moïse. Quel était <strong>le</strong> thème du<br />

63


cantique de Moïse ? Les relations de l’Éternel avec <strong>le</strong> peup<strong>le</strong> élu et<br />

racheté. Il ne déborde guère ce cadre. C’est <strong>le</strong> cantique de<br />

l’anci<strong>en</strong>ne alliance avec Israël. Que dit maint<strong>en</strong>ant <strong>le</strong> cantique<br />

nouveau de la nouvel<strong>le</strong> alliance ? "Tu as racheté par ton sang des<br />

hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peup<strong>le</strong> et de<br />

toute nation...". Le cantique d’Israël n’allait pas jusque-là. Cette<br />

dim<strong>en</strong>sion mondia<strong>le</strong> <strong>le</strong>ur échappait. Pour la saisir, ils avai<strong>en</strong>t<br />

besoin de l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t apostolique, de l’illumination intérieure<br />

du Saint-Esprit et d’un signe extérieur correspondant, <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong><br />

<strong>langues</strong> étrangères.<br />

* Une traduction littéra<strong>le</strong> selon <strong>le</strong> Grec de ce passage dit: «C'est<br />

lui qui est la satisfaction de la réparation pour nos péchés, dont la<br />

mortalité se rapporte non seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t à nous, mais aussi à cette<br />

disposition <strong>en</strong>tière.»<br />

Un Mystère?<br />

Paul, <strong>le</strong> docteur de l’Église explique, dans sa <strong>le</strong>ttre aux Éphési<strong>en</strong>s,<br />

que <strong>le</strong>s paï<strong>en</strong>s et <strong>le</strong>s Juifs form<strong>en</strong>t un seul corps et particip<strong>en</strong>t à<br />

une même promesse (Eph. 3.6). Ceci n’a pour nous aujourd’hui<br />

ri<strong>en</strong> de mystérieux, mais Paul l’appel<strong>le</strong>ra un mystère. Car pour <strong>le</strong>s<br />

Juifs, partager <strong>le</strong>s mêmes promesses avec <strong>le</strong>s paï<strong>en</strong>s, c’était une<br />

vérité cachée (Eph. 3.9) qu’ils ne pouvai<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>cer à<br />

compr<strong>en</strong>dre qu’avec l’aide du signe des <strong>langues</strong> car <strong>le</strong>s Juifs<br />

demand<strong>en</strong>t des signes (1 Cor. 1.22). A l’exemp<strong>le</strong> de Jonas, ils<br />

voulai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> que des hommes soi<strong>en</strong>t sauvés, mais pas tous,<br />

64


<strong>sur</strong>tout pas <strong>le</strong>s étrangers, tandis que Dieu, Lui, veut que de tous<br />

<strong>le</strong>s hommes il y ait des sauvés (1 Tim. 2.4). Cette nouveauté<br />

(pour <strong>le</strong>s Juifs), Paul la redira sous une autre forme à Tite. Il lui<br />

rappel<strong>le</strong>ra de dire et d’<strong>en</strong>seigner que la grâce de Dieu est une<br />

source de salut pour tous <strong>le</strong>s hommes (Tite 2.11). Cela n’allait<br />

pas de soi pour <strong>le</strong>s nouveaux Jonas du Nouveau Testam<strong>en</strong>t. Il a<br />

fallu un <strong>sur</strong>doué, un homme de l’<strong>en</strong>vergure de Paul pour saisir<br />

cette vérité rapidem<strong>en</strong>t, et de sa trempe pour <strong>le</strong>ur t<strong>en</strong>ir tête à<br />

tous, même à Pierre (Gal.2.5). Il faudra que Paul emploie <strong>le</strong><br />

pisto<strong>le</strong>t à répétition pour <strong>le</strong>s convaincre. Entre eux et <strong>le</strong>s<br />

étrangers, ils avai<strong>en</strong>t é<strong>le</strong>vé une sorte de mur de Berlin. Paul abat<br />

ce mur de la honte <strong>sur</strong>monté de miradors théologiques, d’abord<br />

<strong>en</strong> parlant devant eux et par <strong>le</strong> Saint-Esprit <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> de ceux<br />

qui étai<strong>en</strong>t de l’autre côté du mur, mais <strong>en</strong>core <strong>en</strong> <strong>le</strong>ur<br />

<strong>en</strong>seignant que Christ est la paix pour ceux qui sont des deux<br />

côtés du mur. Il <strong>le</strong>ur dit que «des deux, Il n’<strong>en</strong> a fait qu’un et<br />

qu’Il a r<strong>en</strong>versé <strong>le</strong> mur de séparation, l’inimitié; qu’Il s’est créé <strong>en</strong><br />

Lui-même avec <strong>le</strong>s deux un seul homme nouveau, <strong>en</strong> <strong>le</strong>s<br />

réconciliant avec Dieu l’un et l’autre <strong>en</strong> un seul corps, par la croix<br />

et <strong>en</strong> détruisant par el<strong>le</strong> l’inimitié; qu’il est v<strong>en</strong>u annoncer la paix<br />

à ceux qui étai<strong>en</strong>t loin (<strong>le</strong>s paï<strong>en</strong>s) et la paix à ceux qui étai<strong>en</strong>t<br />

près (<strong>le</strong>s Juifs), car par Lui <strong>le</strong>s uns et <strong>le</strong>s autres ont accès au Père<br />

dans un même Esprit» (Eph. 2.11-17). Alléluia ! Avec extase Paul<br />

s’écrie: "C’est à moi, <strong>le</strong> moindre de tous, que cette grâce a été<br />

accordée d’annoncer aux paï<strong>en</strong>s <strong>le</strong>s richesses incompréh<strong>en</strong>sib<strong>le</strong>s<br />

65


de Christ..." (Eph. 3.8). Tous, hélas ne partageai<strong>en</strong>t pas cette<br />

glorieuse conviction. Leur irréductib<strong>le</strong> opposition allait <strong>le</strong>s exposer<br />

au terrib<strong>le</strong> baptême de feu: "... eux, qui sont <strong>le</strong>s <strong>en</strong>nemis de tous<br />

<strong>le</strong>s hommes, qui empêch<strong>en</strong>t de par<strong>le</strong>r aux paï<strong>en</strong>s pour qu'ils<br />

soi<strong>en</strong>t sauvés, <strong>en</strong> sorte qu’ils ne cess<strong>en</strong>t de mettre <strong>le</strong> comb<strong>le</strong> à<br />

<strong>le</strong>urs péchés. Mais la colère de Dieu (qu’ils ont souhaitée aux<br />

autres) a fini par <strong>le</strong>s atteindre" (1 Thess. 2.15-16). Ces <strong>langues</strong><br />

étrangères, annonciatrices d’un si grand Évangi<strong>le</strong>, signe d’une<br />

alliance nouvel<strong>le</strong> et mondia<strong>le</strong>, allai<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>ir pour eux des<br />

<strong>langues</strong> porteuses de jugem<strong>en</strong>t. La colère de Dieu allait <strong>le</strong>s<br />

embraser comme la pail<strong>le</strong> que l’on brû<strong>le</strong> au feu (Mat. 3.12).<br />

La Vision de Pierre<br />

C’est Pierre, <strong>le</strong> croyant incrédu<strong>le</strong>, qui va nous donner une preuve<br />

irréfutab<strong>le</strong> et décisive que c’était bi<strong>en</strong> cela la nature de la noncroyance<br />

ou défiance que visait <strong>le</strong> signe des <strong>langues</strong>. Dieu va lui<br />

donner un autre signe, id<strong>en</strong>tique au par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>, et<br />

pareil<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t adapté à son besoin. Quoique ayant vécu la<br />

P<strong>en</strong>tecôte, expérim<strong>en</strong>té <strong>le</strong> don et donné par inspiration divine une<br />

explication dont la portée <strong>le</strong> dépassait autant que pour Caïphe <strong>le</strong>s<br />

paro<strong>le</strong>s prophétiques qu’il avait dites concernant la mort<br />

rédemptrice de Jésus (Jn 11.51), Pierre se dérobait <strong>en</strong>core devant<br />

cette grande vérité qu’il avait proclamée sans la compr<strong>en</strong>dre tout<br />

à fait: "je répandrai de mon Esprit <strong>sur</strong> toute chair", c’est-à-dire<br />

<strong>sur</strong> <strong>le</strong>s Juifs et <strong>le</strong>s non-Juifs. Le triste épisode de Galates 2.11-14,<br />

66


où il "s’esquiva et se tint à l’écart des paï<strong>en</strong>s", est là pour nous <strong>le</strong><br />

rappe<strong>le</strong>r si c’était <strong>en</strong>core nécessaire. Pour l’<strong>en</strong>voyer chez<br />

Corneil<strong>le</strong>, <strong>le</strong> c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ier étranger, Dieu dut vaincre la résistance de<br />

son incrédulité car, comme il <strong>le</strong> dit si bi<strong>en</strong> <strong>en</strong> Actes 10:28, "...il<br />

est déf<strong>en</strong>du à un Juif de se lier à un étranger et d'<strong>en</strong>trer chez lui".<br />

Cela nous est rappelé longuem<strong>en</strong>t aux chapitres 10 et 11 du livre<br />

des Actes. Quel<strong>le</strong> était la signification de cette nappe desc<strong>en</strong>dant<br />

du ciel et p<strong>le</strong>ine d’animaux impurs d’après la loi de Moïse et que<br />

Pierre n’aurait jamais touchés ? Cela représ<strong>en</strong>tait tout ce qui<br />

n’était pas Juif, c’est-à-dire tous <strong>le</strong>s peup<strong>le</strong>s aux <strong>langues</strong><br />

étrangères. On ne s’imagine pas un seul instant que ce signe dut<br />

convaincre quelqu’un d’autre qu’un Juif, car eux seuls devai<strong>en</strong>t<br />

être am<strong>en</strong>és à quitter cette incrédulité spécifique et à ne plus<br />

considérer comme impurs des g<strong>en</strong>s et <strong>le</strong>urs <strong>langues</strong> que Dieu<br />

t<strong>en</strong>ait pour purs au point de <strong>le</strong>s par<strong>le</strong>r par son Saint-Esprit. Le<br />

don des <strong>langues</strong> avait exactem<strong>en</strong>t la même signification. Pierre, à<br />

cause de son judaïsme, avait cette t<strong>en</strong>dance naturel<strong>le</strong> vainem<strong>en</strong>t<br />

héritée de ses pères (1 Pi. 1.18), à ne pas croire à la vocation des<br />

paï<strong>en</strong>s, aussi avait-il besoin de cette vision-signe. De même <strong>le</strong>s<br />

autres Juifs (déjà sauvés ou qui allai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>trer dans cette<br />

nouvel<strong>le</strong> alliance) avai<strong>en</strong>t éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t besoin d’un signe qui disait<br />

la même chose. Ce signe <strong>en</strong> <strong>langues</strong> étrangères, comme la trip<strong>le</strong><br />

vision de Pierre, <strong>le</strong>ur appr<strong>en</strong>ait que <strong>le</strong> salut était pour<br />

"quiconque", pour "toute chair", pour "toute langue". Si nous<br />

avons bi<strong>en</strong> dit que la vision de Pierre et <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong><br />

67


étai<strong>en</strong>t une même chose, il faut compr<strong>en</strong>dre que si la<br />

marchandise est la même, l’emballage est différ<strong>en</strong>t. T<strong>en</strong>ant<br />

compte de ces différ<strong>en</strong>ces de prés<strong>en</strong>tation, on découvre à ces<br />

deux signes des points forcém<strong>en</strong>t communs, qui ne se<br />

r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t chez aucun des autres dons de l’Esprit.<br />

Signes comparatifs<br />

I. La vision a été donnée à un croyant, mais el<strong>le</strong> visait son<br />

incrédulité. Ainsi <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> était exercé par des<br />

croyants et il concernait <strong>le</strong> même type d’incroyance.<br />

II. La vision était un signe pour <strong>le</strong>s apôtres du Christ (mais oui !)<br />

qui ne croyai<strong>en</strong>t même pas au salut de ceux qui ne parlai<strong>en</strong>t pas<br />

la même langue qu’eux. La vision de Pierre et <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong><br />

des g<strong>en</strong>s de la maison de Corneil<strong>le</strong>, ont am<strong>en</strong>é <strong>le</strong>s apôtres à<br />

croire <strong>en</strong>fin que Dieu avait accordé aux étrangers <strong>le</strong> même don<br />

qu’à eux, et à s’exclamer avec étonnem<strong>en</strong>t: "Dieu a donc accordé<br />

la rep<strong>en</strong>tance aussi aux paï<strong>en</strong>s, afin qu’ils ai<strong>en</strong>t la vie !" (Actes<br />

11.18).<br />

III. La vision ne s’est répétée qu’un nombre limité de fois puis a<br />

été retirée dans <strong>le</strong> ciel, mais sa signification nous est rappelée<br />

chaque fois que nous lisons <strong>le</strong>s chapitres 10 et 11 des Actes. De<br />

même <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> a été limité et la fin de son exercice a<br />

été clairem<strong>en</strong>t annoncé par l’Esprit-Saint <strong>en</strong> 1 Corinthi<strong>en</strong>s 13.8<br />

68


(1). Comme pour la vision de Pierre, sa signification nous est<br />

r<strong>en</strong>ouvelée chaque fois que nous lisons <strong>le</strong>s récits qui s’y<br />

rapport<strong>en</strong>t.<br />

(1) La fin des <strong>langues</strong>: sujet traité au CHAPITRE 8.<br />

IV. La vision expliquait la dim<strong>en</strong>sion universel<strong>le</strong> et<br />

multilinguistique de la nouvel<strong>le</strong> prédication. Ainsi <strong>en</strong> était-il du<br />

don des <strong>langues</strong>; il démontrait aux partisans du "seul Israël" que<br />

l’Évangi<strong>le</strong> s’ét<strong>en</strong>dait aussi à "toute langue".<br />

V. La vision n’a trouvé sa p<strong>le</strong>ine explication que dans la<br />

conversion de Corneil<strong>le</strong>. De même, <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> n’est<br />

p<strong>le</strong>inem<strong>en</strong>t compris qu’à la lumière de la conversion des peup<strong>le</strong>s<br />

"au langage étrange et à la langue barbare", c’est-à-dire <strong>le</strong>s non-<br />

Juifs.<br />

VI. La vision de Pierre serait inopportune dans une assemblée de<br />

croyants déjà acquis à l’universalité de l’offre du salut. Il <strong>en</strong> va de<br />

même pour <strong>le</strong> don des <strong>langues</strong>; il n’est pas un signe pour ces<br />

croyants-là et il serait déplacé qu’il s’exerçât <strong>en</strong> <strong>le</strong>ur sein.<br />

VII. Pierre a été personnel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t édifié par sa vision, mais<br />

seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s de ce qu’el<strong>le</strong> lui appr<strong>en</strong>ait et pas au-delà.<br />

Aucune autre signification que cel<strong>le</strong>-là ne pouvait être ret<strong>en</strong>ue ou<br />

ajoutée. Ainsi <strong>en</strong> était-il de ceux qui parlai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>langues</strong>; ils<br />

69


étai<strong>en</strong>t édifiés dans <strong>le</strong>s limites de ce que <strong>le</strong> signe voulait dire et<br />

ri<strong>en</strong> de plus. Cette idée toute neuve pour eux <strong>le</strong>ur disait, sous<br />

forme de signe, que l’Esprit de Dieu était répandu <strong>sur</strong> "toute<br />

chair, toute langue" et que, ô mystère, <strong>le</strong>s paï<strong>en</strong>s faisai<strong>en</strong>t<br />

désormais partie d’un même corps et partageai<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s mêmes<br />

promesses (Eph. 3.6).<br />

VIII. Si la vision s’est répétée trois fois pour Pierre, une fois <strong>le</strong><br />

message bi<strong>en</strong> compris, il était inconcevab<strong>le</strong> qu’il <strong>en</strong> cultivât<br />

<strong>en</strong>core la recherche p<strong>en</strong>dant <strong>le</strong> reste de son ministère. De même<br />

<strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> est rapporté trois fois <strong>en</strong> Actes 2, 10,<br />

19 et jusqu’à ce que l’Église, alors apostolique et judéochréti<strong>en</strong>ne,<br />

l’ait bi<strong>en</strong> compris et pas au-delà. Car si <strong>le</strong>s<br />

<strong>langues</strong> et ce qu’el<strong>le</strong>s signifi<strong>en</strong>t doiv<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>core recherchées<br />

de nos jours, <strong>le</strong> même principe doit s’appliquer à la vision d’Actes<br />

10. Il faut <strong>le</strong>s rechercher tous <strong>le</strong>s deux. Mais QUI dans l’Église<br />

d’aujourd’hui, composée de peup<strong>le</strong>s, de tribus, de nations et de<br />

<strong>langues</strong>, QUI a <strong>en</strong>core besoin de <strong>savoir</strong> à coups de signes répétés<br />

que l’Esprit de Dieu est répandu <strong>sur</strong> tous <strong>le</strong>s peup<strong>le</strong>s, nations,<br />

tribus et <strong>langues</strong> ? Ainsi, la vision des animaux impurs et <strong>le</strong> signe<br />

des <strong>langues</strong> disai<strong>en</strong>t exactem<strong>en</strong>t la même chose à CE PEUPLE<br />

juif, <strong>en</strong> état de non-croyance par rapport à cette vérité, que<br />

l’accès au Dieu d’Israël était libre, et que <strong>sur</strong>tout l’<strong>en</strong>trée dans <strong>le</strong><br />

corps de Christ était désormais ouverte aux étrangers et aux<br />

barbares dont <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> étai<strong>en</strong>t miracu<strong>le</strong>usem<strong>en</strong>t parlées par <strong>le</strong><br />

70


Saint-Esprit. En d'autres mots, la pratique moderne du par<strong>le</strong>r <strong>en</strong><br />

<strong>langues</strong> est un péché racial qui r<strong>en</strong>ie la grâce de Dieu. Ceux qui <strong>le</strong><br />

pratiqu<strong>en</strong>t sont donc déchus de la grâce, des imposteurs<br />

auxquels <strong>le</strong>s châtim<strong>en</strong>ts éternels sont réservés.<br />

Un Sûr Fondem<strong>en</strong>t<br />

Fondés <strong>sur</strong> <strong>le</strong> roc inamovib<strong>le</strong> des Écritures, nous concluons par<br />

cette paro<strong>le</strong> incontournab<strong>le</strong> que <strong>le</strong> Saint-Esprit a fait écrire à<br />

l’apôtre Paul: "C’est par des hommes d’une autre langue et par<br />

des lèvres d’étrangers que je par<strong>le</strong>rai à CE PEUPLE !". Et quel<br />

était CE PEUPLE à qui <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> était destiné ? Poser la<br />

question, c’est donner la réponse. En outre, dans <strong>le</strong> Nouveau<br />

Testam<strong>en</strong>t, l'expression CE PEUPLE se r<strong>en</strong>contre douze fois et,<br />

sans exception, cela désigne Israël et Israël seul.<br />

Au risque de se répéter, il faut redire que <strong>le</strong> BUT du par<strong>le</strong>r <strong>en</strong><br />

<strong>langues</strong> est lumineusem<strong>en</strong>t expliqué dans <strong>le</strong> récit même de la<br />

P<strong>en</strong>tecôte, et plus précisém<strong>en</strong>t dans ce texte déterminant: "Je<br />

répandrai de mon Esprit <strong>sur</strong> toute chair et quiconque invoquera <strong>le</strong><br />

nom du Seigneur sera sauvé". Quiconque... toute chair... voilà <strong>le</strong><br />

but ! Dire à ces Juifs irréductib<strong>le</strong>s v<strong>en</strong>us de partout, que<br />

l’Évangi<strong>le</strong> était aussi pour <strong>le</strong>s g<strong>en</strong>s de partout. Ceci permettra à<br />

Paul de conclure que <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> sont un signe, non pas pour <strong>le</strong>s<br />

croyants mais pour <strong>le</strong>s incroyants. Paul, conduit par <strong>le</strong> Saint-<br />

Esprit révè<strong>le</strong> avec exactitude l’id<strong>en</strong>tité de ces incroyants et il <strong>le</strong>s<br />

71


nomme: <strong>le</strong>s Juifs. "C’est par des lèvres d’étrangers que je par<strong>le</strong>rai<br />

à CE PEUPLE".<br />

L'Insigne de Shérif<br />

Certains demanderont: si <strong>le</strong> signe n’était que pour <strong>le</strong>s Juifs,<br />

pourquoi <strong>le</strong>s paï<strong>en</strong>s de la maison de Corneil<strong>le</strong> ont-ils aussi parlé<br />

<strong>en</strong> <strong>langues</strong> ? Dans l’Amérique d’autrefois, où il n’était pas <strong>en</strong>core<br />

de rigueur de porter l’uniforme de police, <strong>le</strong> représ<strong>en</strong>tant de la loi<br />

portait au moins un signe distinctif épinglé <strong>sur</strong> la poitrine, la<br />

fameuse étoi<strong>le</strong> de shérif. Cet insigne accréditait auprès de la<br />

population et <strong>sur</strong>tout des voyous du coin, que l’autorité dont il<br />

faisait usage n’était pas u<strong>sur</strong>pée mais parfaitem<strong>en</strong>t léga<strong>le</strong>. De<br />

même, Corneil<strong>le</strong>, par un signe-insigne irréfutab<strong>le</strong>, divinem<strong>en</strong>t<br />

"épinglé" dans son langage, accréditait à la face d’un Israël<br />

<strong>en</strong>core incrédu<strong>le</strong> <strong>sur</strong> ce point capital de doctrine, que <strong>le</strong> paï<strong>en</strong><br />

qu’il était <strong>en</strong>trait de p<strong>le</strong>in droit dans l’Église, au même titre que<br />

<strong>le</strong>s Juifs convertis. Si Corneil<strong>le</strong> a parlé <strong>en</strong> <strong>langues</strong>, c’était pour<br />

que Pierre puisse rapporter aux apôtres Juifs, qui n’accordai<strong>en</strong>t<br />

pas <strong>en</strong>core ce droit aux paï<strong>en</strong>s, que "... <strong>le</strong> Saint-Esprit desc<strong>en</strong>dit<br />

<strong>sur</strong> eux comme <strong>sur</strong> nous au comm<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t". "Après avoir<br />

<strong>en</strong>t<strong>en</strong>du cela ils se calmèr<strong>en</strong>t". Ce dernier verbe démontre à quel<br />

point la prédication de la grâce aux nations <strong>le</strong>s avait mis <strong>en</strong><br />

ébullition. C’était pour "ce peup<strong>le</strong>" <strong>le</strong> signe que <strong>le</strong>ur Dieu<br />

acceptait <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> étrangères au même titre que <strong>le</strong>s purs<br />

<strong>en</strong>fants d’Israël. Ils dur<strong>en</strong>t <strong>en</strong> conv<strong>en</strong>ir par cette exclamation,<br />

72


d’abord étonnée puis émerveillée: "Dieu a donc accordé la<br />

rep<strong>en</strong>tance aussi aux paï<strong>en</strong>s pour qu’ils ai<strong>en</strong>t la vie !". Corneil<strong>le</strong><br />

était <strong>le</strong> porteur du signe, mais <strong>le</strong> signe était pour "ce peup<strong>le</strong>", à<br />

comm<strong>en</strong>cer par <strong>le</strong>s apôtres eux-mêmes.<br />

Les Douze Discip<strong>le</strong>s d'Ephèse<br />

L’épisode d’Ephèse (Actes 19.1-7) où douze hommes par<strong>le</strong>nt<br />

soudainem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>langues</strong> reste dans la même ligne. Ces Juifs,<br />

discip<strong>le</strong>s de Jean-Baptiste et baptisés par lui du baptême de la<br />

rep<strong>en</strong>tance qui était pour ce peup<strong>le</strong>, étai<strong>en</strong>t à Éphèse qui est la<br />

Turquie d’Asie d’aujourd’hui. Grands voyageurs devant l’Éternel<br />

comme beaucoup d’autres Juifs, ils vivai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> communautés ou<br />

<strong>en</strong> mini-colonies, gardant farouchem<strong>en</strong>t <strong>le</strong>ur id<strong>en</strong>tité culturel<strong>le</strong><br />

juive au sein des populations paï<strong>en</strong>nes qu’ils côtoyai<strong>en</strong>t. Or,<br />

l’Évangi<strong>le</strong> avait comm<strong>en</strong>cé de pénétrer ces masses paï<strong>en</strong>nes et<br />

des Églises s’y constituai<strong>en</strong>t déjà. Face à <strong>le</strong>ur refus naturel d’y<br />

croire, <strong>le</strong> Saint-Esprit, par son baptême unissait ces "Juifs et ces<br />

Grecs <strong>en</strong> un seul corps"(1 Cor. 12.13), tel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t que <strong>le</strong>s <strong>langues</strong><br />

de ces g<strong>en</strong>s s’emparai<strong>en</strong>t miracu<strong>le</strong>usem<strong>en</strong>t de la <strong>le</strong>ur pour louer<br />

<strong>le</strong> Dieu d’Israël qui dev<strong>en</strong>ait aussi, à <strong>le</strong>urs yeux de Juifs, <strong>le</strong> Dieu<br />

des nations. Ces douze hommes, g<strong>en</strong>s de CE PEUPLE, avai<strong>en</strong>t<br />

besoin du signe des <strong>langues</strong> pour être édifiés quant à la<br />

dim<strong>en</strong>sion mondia<strong>le</strong> que <strong>le</strong>ur Yahvé donnait maint<strong>en</strong>ant à son<br />

salut.<br />

73


Plus d’une fois, j’ai constaté à quel point l’intellig<strong>en</strong>ce spirituel<strong>le</strong><br />

de certains chréti<strong>en</strong>s était obscurcie <strong>sur</strong> ce point de doctrine.<br />

Récemm<strong>en</strong>t, j’ai fait l’expéri<strong>en</strong>ce suivante: à trois amis<br />

nouvel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t convertis et d’un assez bas niveau d’instruction, j’ai<br />

lu deux fois <strong>le</strong>ntem<strong>en</strong>t <strong>le</strong> récit de la vision de Pierre. J’ai refait la<br />

même chose avec trois <strong>en</strong>fants qui avai<strong>en</strong>t, l’un huit ans et <strong>le</strong>s<br />

deux autres neuf ans. Je <strong>le</strong>ur ai <strong>en</strong>suite demandé ce qu’ils avai<strong>en</strong>t<br />

compris. Avec quelques hésitations bi<strong>en</strong> excusab<strong>le</strong>s, ils m’ont<br />

donné la réponse correcte ainsi résumée: "Pierre a compris qu’il<br />

pouvait al<strong>le</strong>r par<strong>le</strong>r du salut aux étrangers". Or, il faut re<strong>le</strong>ver que<br />

dans ce récit d’Actes 10, l’expression très évocatrice de "<strong>langues</strong><br />

d’étrangers" ne se trouve même pas, et cep<strong>en</strong>dant <strong>le</strong> message a<br />

été reçu cinq <strong>sur</strong> cinq par des simp<strong>le</strong>s. Il faut noter que dans<br />

l’expression "<strong>langues</strong> étrangères" la notion des étrangers et de<br />

<strong>le</strong>ur <strong>langues</strong> se trouve écrite <strong>en</strong> toute <strong>le</strong>ttre, Or, des g<strong>en</strong>s, parfois<br />

des universitaires, qui se targu<strong>en</strong>t d’être, plus que d'autres,<br />

conduits, éclairés et animés par l’Esprit de vérité, ces g<strong>en</strong>s, disje,<br />

sont comme empêchés de voir dans <strong>le</strong> signe dont ils se<br />

réclam<strong>en</strong>t que, comme celui de Pierre, il voulait dire: à tout<br />

étranger, à toute langue, <strong>en</strong> un mot: "A toute chair !". Cela se lit<br />

sans loupe et se compr<strong>en</strong>d sans explication. Ainsi, des petits<br />

<strong>en</strong>fants inconvertis et des nouveaux convertis à<br />

l’instruction limitée, ont compris ce que la vision signalait<br />

à Pierre, mais des "baptisés dans l’Esprit" sont incapab<strong>le</strong>s<br />

74


de saisir ce que signa<strong>le</strong> si simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong> signe dont ils<br />

par<strong>le</strong>nt <strong>le</strong> plus !<br />

N’est-on pas là proche de la paro<strong>le</strong> du Seigneur: "Pour eux<br />

s’accomplit cette prophétie d’Esaïe: Vous <strong>en</strong>t<strong>en</strong>drez de vos<br />

oreil<strong>le</strong>s et vous ne compr<strong>en</strong>drez point; vous regarderez de vos<br />

yeux, et vous ne verrez point. Car <strong>le</strong> cœur de ce peup<strong>le</strong> est<br />

dev<strong>en</strong>u ins<strong>en</strong>sib<strong>le</strong>; ils ont <strong>en</strong>durci <strong>le</strong>urs oreil<strong>le</strong>s, et ils ont fermé<br />

<strong>le</strong>urs yeux, DE PEUR qu’ils ne voi<strong>en</strong>t de <strong>le</strong>urs yeux, qu’ils<br />

n’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t de <strong>le</strong>urs oreil<strong>le</strong>s, qu’ils ne se convertiss<strong>en</strong>t, et que je<br />

ne <strong>le</strong>s guérisse" (Mat. 13.14-15).<br />

75


CHAPITRE 4<br />

Jésus et <strong>le</strong>s <strong>langues</strong><br />

Ce qui va maint<strong>en</strong>ant nous aider à <strong>en</strong>core mieux saisir <strong>le</strong> vrai BUT<br />

du don des <strong>langues</strong>, c’est l’exemp<strong>le</strong> de Jésus, notre Seigneur<br />

étant, dans sa personne, l’explication de sa doctrine. Mais ici la<br />

démonstration se fait par <strong>le</strong> vide. Expliquons-nous. Dans <strong>le</strong><br />

Nouveau Testam<strong>en</strong>t, c’est Jésus qui a, <strong>le</strong> premier, annoncé ce<br />

signe: "Voici <strong>le</strong>s signes... ils par<strong>le</strong>ront de nouvel<strong>le</strong>s <strong>langues</strong>"<br />

(Marc 16.17)*. Mais, fait troublant, Lui-même n’a jamais<br />

parlé <strong>en</strong> <strong>langues</strong> ! Cette simp<strong>le</strong> constatation sème <strong>le</strong> désarroi<br />

dans <strong>le</strong>s rangs de ceux qui, se réclamant de l’exemp<strong>le</strong> d’un Maître<br />

qui reste <strong>le</strong> même hier, aujourd’hui et éternel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, sont obligés<br />

de constater que <strong>le</strong> vide est total. Comm<strong>en</strong>t vont-ils se sortir de<br />

ce di<strong>le</strong>mme ?<br />

* Remarquons aussi que dans <strong>le</strong> contexte du CHAPITRE 16 de<br />

Marc, que <strong>le</strong> signe du par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> était donné seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

aux apôtres, d'<strong>en</strong>tre «ceux qui auront cru» (v. 14 et 17) comme<br />

confirmation de <strong>le</strong>ur ministère de proclamer <strong>le</strong> message de la<br />

grâce par «toute la terre» (Rom. 10:18) avec des signes<br />

miracu<strong>le</strong>ux. Le but étant accomplis <strong>le</strong>s signes n'étai<strong>en</strong>t plus<br />

nécessaire et la révélation du salut fut mise par écrit afin qu'el<strong>le</strong><br />

devi<strong>en</strong>ne disponib<strong>le</strong> pour tous <strong>le</strong>s âges.<br />

Nous livrons ici deux malheureuses explications, diamétra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

opposées l’une à l’autre, et qui démontr<strong>en</strong>t à quel point il est<br />

76


impossib<strong>le</strong> d’<strong>en</strong>core lire la Bib<strong>le</strong> sereinem<strong>en</strong>t quand on a mis <strong>le</strong><br />

doigt dans l’<strong>en</strong>gr<strong>en</strong>age de l’erreur.<br />

Le premier faux-fuyant vi<strong>en</strong>t d’un pasteur de la P<strong>en</strong>tecôte qui dit<br />

ceci: "Si Jésus-Christ n’a jamais parlé <strong>en</strong> <strong>langues</strong>, c’est parce qu’il<br />

était parfait et qu’Il n’avait donc pas besoin de s’édifier !".<br />

L’apôtre Pierre classerait l’auteur de cette affirmation dans la<br />

catégorie des "personnes ignorantes qui tord<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s Écritures pour<br />

<strong>le</strong>ur propre ruine" (2 Pi. 3.16). Invoquer l’abs<strong>en</strong>ce de don au nom<br />

de la spiritualité, c’est la triste démonstration de la plus flagrante<br />

mauvaise foi. A ce qui n’est qu’une échappatoire, nous répondons<br />

par une question bi<strong>en</strong> simp<strong>le</strong>: Pourquoi notre Seigneur a-t-Il<br />

exigé que Jean-Baptiste lui administre <strong>le</strong> baptême de rep<strong>en</strong>tance,<br />

puisqu’Il n’avait pas besoin de rep<strong>en</strong>tance ? Il l’a fait cep<strong>en</strong>dant.<br />

Et s’Il l’a fait c’était, comme Il <strong>le</strong> dit, afin d’accomplir ce qui était<br />

juste et uti<strong>le</strong> que nous sachions. Si donc <strong>le</strong> divin Fils de Dieu<br />

n’a jamais parlé <strong>en</strong> <strong>langues</strong>, c’est parce qu’Il savait que,<br />

contrairem<strong>en</strong>t à la rep<strong>en</strong>tance, la quasi-totalité de son<br />

Église n’<strong>en</strong> aurait jamais besoin. La réalité historique<br />

confirme cette assertion.<br />

La deuxième dérobade est presque pire que la première. Faisant<br />

fi du si<strong>le</strong>nce de l’Écriture, certains os<strong>en</strong>t dire (et ils l’écriv<strong>en</strong>t), à<br />

l’inverse de l’autre: "On ne peut pas imaginer un seul instant que<br />

Jésus n’ait jamais parlé <strong>en</strong> <strong>langues</strong>. Certainem<strong>en</strong>t qu’Il l’a fait, car<br />

77


tout ce que Jésus a dit et a fait n’est pas dans la Bib<strong>le</strong> (Jn 21.25).<br />

Étions-nous là pour l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> quand Il priait<br />

tout seul, une nuit <strong>en</strong>tière, <strong>sur</strong> la montagne ? Étions-nous là<br />

quand, étant <strong>en</strong> agonie, Il priait dans <strong>le</strong> jardin de Gethsémané ?<br />

Étions-nous là quand Il prés<strong>en</strong>tait avec de grands cris et avec<br />

larmes des prières et des supplications à celui qui pouvait <strong>le</strong><br />

sauver de la mort ? (Héb. 5.7)". Inouï ! Pauvres amis, réduits à<br />

justifier <strong>le</strong>ur erreur <strong>en</strong> s’aidant de nouvel<strong>le</strong>s erreurs qui port<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> el<strong>le</strong>s <strong>le</strong> germe de toutes <strong>le</strong>s hérésies: dépasser, al<strong>le</strong>r plus loin<br />

que la Paro<strong>le</strong> de Dieu. Dangereuses réf<strong>le</strong>xions que cel<strong>le</strong>s-là. Il<br />

suffirait de poursuivre:"Étions-nous là quand Il <strong>en</strong>seignait à ses<br />

discip<strong>le</strong>s la co-rédemption de Marie ? Étions-nous là quand Il <strong>le</strong>ur<br />

<strong>en</strong>seignait <strong>le</strong> purgatoire ? Étions-nous là quand Il parlait des<br />

indulg<strong>en</strong>ces ?"etc. A quels égarem<strong>en</strong>ts ne se laisse-t-on pas al<strong>le</strong>r,<br />

et à quel jugem<strong>en</strong>t ne s’expose-t-on pas, quand aux paro<strong>le</strong>s de<br />

l’Écriture on y ajoute <strong>le</strong>s nôtres ? Apocalypse 22.18 donne la<br />

réponse: être frappé des fléaux de Dieu.<br />

Prestidigitation<br />

Nous y ajoutons une troisième considération. La tactique la plus<br />

souv<strong>en</strong>t employée, c’est d’attirer l’att<strong>en</strong>tion <strong>sur</strong> d’autres textes<br />

pour mieux ignorer ceux qui gên<strong>en</strong>t, un peu comme <strong>le</strong><br />

prestidigitateur qui fixe l’att<strong>en</strong>tion des spectateurs <strong>sur</strong> une des<br />

ses mains tandis que l’autre escamote prestem<strong>en</strong>t l’objet dans<br />

l’ombre. La sal<strong>le</strong> n’y voit que du feu et applaudit. Voici ce qu’on lit<br />

78


à la page 20 de Dossier <strong>sur</strong> <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> sous la plume de<br />

T. Brès: "Au nombre des objections faites <strong>le</strong> plus souv<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong>s<br />

milieux chréti<strong>en</strong>s, on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d dire : Le Seigneur, notre divin<br />

modè<strong>le</strong>, n’a jamais parlé <strong>en</strong> <strong>langues</strong>, et n’a jamais ri<strong>en</strong> non plus<br />

<strong>en</strong>seigné à ce sujet". On trouve ici presque toute la dia<strong>le</strong>ctique du<br />

livre. L’objection est composée de DEUX propositions: 1) Jésus<br />

n’a jamais parlé <strong>en</strong> <strong>langues</strong>, 2) Jésus n’a ri<strong>en</strong> <strong>en</strong>seigné à ce sujet.<br />

Chacun de nous a appris à l’éco<strong>le</strong> primaire qu’on ne peut<br />

additionner que des unités d’un même ordre. Un cheval plus un<br />

œuf ça ne donnera jamais qu’un œuf et un cheval. On ne peut<br />

pas disserter <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s deux comme s’il ne faisai<strong>en</strong>t qu’un. Or c’est<br />

ce que fait T. Brès. Il disserte de la deuxième proposition au nom<br />

de la première, ce qui lui permet de l’ignorer superbem<strong>en</strong>t et de<br />

pousser l’inélégance jusqu’à ne pas lui donner un embryon de<br />

réponse. Il focalise <strong>le</strong>s regards <strong>sur</strong> la deuxième proposition, et ne<br />

souff<strong>le</strong> mot de l’autre, de cel<strong>le</strong> qui dit: Jésus n’a jamais parlé <strong>en</strong><br />

<strong>langues</strong>. Il met l’une sous <strong>le</strong> projecteur tandis qu’il met l’autre <strong>en</strong><br />

poche. Mais il y a plus grave. <strong>Tout</strong> démontre que la deuxième<br />

proposition n’existe pas. El<strong>le</strong> a été fabriquée par lui-même pour<br />

au moins se donner l’occasion de lui tirer dessus. En effet,<br />

jamais, au grand jamais, un chréti<strong>en</strong> évangélique n’a affirmé que<br />

Jésus n’aurait ri<strong>en</strong> dit du par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>. Il est connu et même<br />

reconnu par de nombreux p<strong>en</strong>tecôtistes, que <strong>le</strong>s évangéliques<br />

connaiss<strong>en</strong>t <strong>le</strong>ur Bib<strong>le</strong> mieux que quiconque. Ils sav<strong>en</strong>t tous que<br />

Jésus fut <strong>le</strong> premier à prophétiser <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> (Marc<br />

79


16.17). Cela personne parmi eux ne l’a jamais contesté. Cette<br />

objection, T. Brès, l’a inv<strong>en</strong>tée (ou il la ti<strong>en</strong>t par ouï-dire d’un<br />

propos isolé) afin de détourner l’att<strong>en</strong>tion de la première<br />

proposition qui el<strong>le</strong> est réel<strong>le</strong>. Cela lui permet, aux yeux du<br />

<strong>le</strong>cteur superficiel, d’esquiver cette redoutab<strong>le</strong> objection sou<strong>le</strong>vée<br />

non par <strong>le</strong>s évangéliques, mais par <strong>le</strong> Saint-Esprit Lui-même:<br />

Jésus n’a jamais parlé <strong>en</strong> <strong>langues</strong> !<br />

Analyse Sereine<br />

Analysons la situation objectivem<strong>en</strong>t et sans passion. Jésus avait<br />

la plénitude de l’Esprit et Il avait aussi tous <strong>le</strong>s dons. Mais Il<br />

n’avait pas celui-là sans que pour autant cela lui manque. Il n’<strong>en</strong><br />

parlait pas; Il ne <strong>le</strong> recherchait pas; Il ne l’exerçait pas. Si <strong>le</strong><br />

par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> était tout ce à quoi on nous dit qu’il pouvait<br />

servir, Il <strong>en</strong> aurait eu bi<strong>en</strong> besoin. Lui qui était parfois fatigué<br />

jusqu’à l’épuisem<strong>en</strong>t, pourquoi n’a-t-Il pas usé des vertus<br />

défatigantes dont s’est si souv<strong>en</strong>t servi Thomas Roberts ? (1).<br />

(1) Voir pages 161 et 176.<br />

Si ce don est à exercer chez soi, ou dans <strong>le</strong> cerc<strong>le</strong> de ses<br />

amis, pourquoi ne l’a-t-Il jamais fait dans la compagnie de<br />

ses discip<strong>le</strong>s ? Puisqu’Il a chanté avant de se r<strong>en</strong>dre au mont<br />

des Oliviers (Marc 14.26), pourquoi n’a-t-Il pas chanté <strong>en</strong> langue<br />

à cette occasion tel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t propice à la chose ? Pourquoi n’a-t-Il<br />

jamais rejoint <strong>le</strong>s anges dans <strong>le</strong>ur langage cé<strong>le</strong>ste, Lui qui <strong>le</strong>s<br />

80


voyait monter et desc<strong>en</strong>dre au-dessus de Lui (Jn 1.51). Pourquoi,<br />

pour <strong>le</strong> bi<strong>en</strong> de son ministère n’a-t-Il pas recherché ce signe pour<br />

l’ajouter aux autres signes ? Ceux qui avai<strong>en</strong>t besoin de voir ces<br />

signes, n’avai<strong>en</strong>t-ils pas besoin de voir celui-là ? Et <strong>sur</strong>tout, Jésus<br />

pouvait-Il avoir la plénitude des dons sans avoir celui-là ? En 1<br />

Corinthi<strong>en</strong>s 12, on trouve la liste des neuf dons de l’Esprit que<br />

voici: SAGESSE, CONNAISSANCE, FOI, GUÉRISON, OPÉRATION<br />

DES MIRACLES, PROPHÉTIE, DISCERNEMENT DES ESPRITS,<br />

DIVERSITÉ DES LANGUES, INTERPRÉTATION. Notre bi<strong>en</strong>-aimé<br />

Seigneur <strong>le</strong>s avait tous et <strong>le</strong>s a tous exercé, sauf <strong>le</strong> don des<br />

<strong>langues</strong> et son associé naturel: l’interprétation. Si donc Jésus<br />

n’avait pas ce don c’est qu’il n’y avait pas lieu qu’Il l’ait, mais<br />

POURQUOI ?<br />

C’est justem<strong>en</strong>t l’abs<strong>en</strong>ce de ce don dans <strong>le</strong> ministère de Jésus<br />

qui va nous confirmer l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t général de la Bib<strong>le</strong> <strong>sur</strong> <strong>le</strong><br />

sujet.<br />

Jésus, nous <strong>le</strong> savons, n’a guère franchi <strong>le</strong>s frontières de la<br />

Pa<strong>le</strong>stine. Son Évangi<strong>le</strong>, comme il l’avait dit à ses discip<strong>le</strong>s, ne<br />

s’ét<strong>en</strong>dait qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël (Mat.<br />

10.6). Il <strong>le</strong>ur avait même déf<strong>en</strong>du d’al<strong>le</strong>r vers <strong>le</strong>s paï<strong>en</strong>s et dans<br />

<strong>le</strong>s vil<strong>le</strong>s des Samaritains (10.5), c’est-à-dire vers <strong>le</strong>s <strong>langues</strong><br />

étrangères. L’aspect multi-linguistique et mondial de son œuvre<br />

rédemptrice restait secret. Il n’était pas <strong>en</strong>core question de<br />

81


"peup<strong>le</strong>s, tribus, nations et <strong>langues</strong>". Ri<strong>en</strong> ou presque ri<strong>en</strong> dans<br />

ses paro<strong>le</strong>s ne laissait voir la dim<strong>en</strong>sion internationa<strong>le</strong> de son<br />

salut. Jusque là, ri<strong>en</strong> ne pouvait hérisser <strong>le</strong>s Juifs et <strong>le</strong>s r<strong>en</strong>dre<br />

jaloux des grâces accordées aux paï<strong>en</strong>s puisqu’il n’était pas<br />

<strong>en</strong>core question d’eux. Le don des <strong>langues</strong>, signe de <strong>le</strong>ur<br />

intégration dans <strong>le</strong> plan de Dieu, n’avait donc pas <strong>en</strong>core sa<br />

raison d’être. Jésus ne dévoi<strong>le</strong>ra <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> qu’une seu<strong>le</strong><br />

fois, <strong>en</strong> Marc 16.17, tout à la fin de son ministère <strong>en</strong>vers Israël. Il<br />

est donc hautem<strong>en</strong>t significatif de voir QUAND il <strong>en</strong> par<strong>le</strong>. Dans la<br />

foulée de la phrase qui précède: "Al<strong>le</strong>z par TOUT LE MONDE". Ce<br />

qui déc<strong>le</strong>nche <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>, c’est <strong>le</strong> fameux: "A toutes<br />

créatures", c’est-à-dire à toute langue, tribu, etc. Les étroites<br />

limites d’un nationalisme juif borné vont vo<strong>le</strong>r <strong>en</strong> éclat. Mais<br />

Jésus sait que "CE PEUPLE" va tout mettre <strong>en</strong> œuvre pour que la<br />

bonne nouvel<strong>le</strong> ne soit pas annoncée aux g<strong>en</strong>s d’autres <strong>langues</strong>.<br />

Il va donc donner à ses discip<strong>le</strong>s et pour CE PEUPLE, <strong>le</strong> signe<br />

approprié, <strong>le</strong> seul que, d’<strong>en</strong>tre tous <strong>le</strong>s autres signes Il n’avait pas<br />

eu à exercer. Ce "si<strong>le</strong>nce" dans la vie de Jésus, nous instruit<br />

mieux que beaucoup de paro<strong>le</strong>s. Il confirme que <strong>le</strong> but du don<br />

des <strong>langues</strong> était conforme à ce qu’<strong>en</strong> ont dit Paul et Pierre, à<br />

<strong>savoir</strong> que c’était <strong>le</strong> signe pour "ce peup<strong>le</strong>" incrédu<strong>le</strong>, que Dieu,<br />

selon Joël 2.28, répandait désormais de son Esprit, non pas <strong>sur</strong><br />

Israël seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, mais <strong>sur</strong> "toute chair" et <strong>sur</strong> "quiconque".<br />

82


CHAPITRE 5<br />

Deux par<strong>le</strong>rs <strong>en</strong> <strong>langues</strong> ?<br />

Récapitulons brièvem<strong>en</strong>t ce que nous avons déjà découvert dans<br />

la Paro<strong>le</strong>. Contrairem<strong>en</strong>t à la doctrine et à la pratique de la<br />

glossolalie moderne:<br />

<br />

<br />

<br />

I. Le don des <strong>langues</strong> ne s’adressait jamais à des hommes et<br />

ne servait pas non plus à l’évangélisation selon Donald Gee<br />

lui-même.<br />

II. Ce n’était pas un signe pour <strong>le</strong>s croyants mais pour <strong>le</strong>s<br />

incroyants.<br />

III. Ces incroyants étai<strong>en</strong>t exclusivem<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s Juifs qui<br />

répugnai<strong>en</strong>t à admettre <strong>le</strong>ur unité avec <strong>le</strong>s porteurs de<br />

<strong>langues</strong> étrangères; <strong>le</strong> Saint-Esprit confirmant dans <strong>le</strong>s deux<br />

Testam<strong>en</strong>ts que <strong>le</strong> signe était pour "ce peup<strong>le</strong>" d’Israël (1<br />

Cor. 14.22).<br />

Cela fait déjà beaucoup d’erreurs, beaucoup trop. Et c’est loin<br />

d’être fini. Ce qui <strong>sur</strong>pr<strong>en</strong>d désagréab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t quand on participe à<br />

des cultes où s’exerce la glossolalie, c’est <strong>le</strong> côté toujours<br />

incompréh<strong>en</strong>sib<strong>le</strong> de ce qui est dit. Les sons émis sont souv<strong>en</strong>t<br />

bizarres, et même quand ils ne <strong>le</strong> sont pas, ils ne ressemb<strong>le</strong>nt<br />

pas à une vraie langue. Se basant <strong>sur</strong> 1 Corinthi<strong>en</strong>s 13:1,<br />

certains affirm<strong>en</strong>t que ce sont "<strong>le</strong>s <strong>langues</strong> des anges". Mais voilà,<br />

chaque fois que, dans la Bib<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s anges ont parlé, c’était<br />

toujours dans des <strong>langues</strong> compréh<strong>en</strong>sib<strong>le</strong>s et contemporaines de<br />

83


l’occasion. De plus, il saute aux yeux que dans ce passage,<br />

l’Esprit conduit Paul à employer plusieurs fois <strong>le</strong> "même si" de<br />

l’hyperbo<strong>le</strong>. Paul n’a pas eu connaissance de tous <strong>le</strong>s mystères<br />

puisqu’il ajoute quelques versets plus loin qu’il ne connaît qu’<strong>en</strong><br />

partie. Il n’a pas davantage donné son corps pour être brûlé. Ne<br />

possédant ri<strong>en</strong> ou si peu il n’a pas non plus eu l’occasion de<br />

donner tous ses bi<strong>en</strong>s aux pauvres. Il ne parlait pas non plus<br />

toutes <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> des hommes et des anges. Il pouvait d’autant<br />

moins par<strong>le</strong>r ces dernières qu’il fait référ<strong>en</strong>ce à son ravissem<strong>en</strong>t<br />

dans <strong>le</strong> troisième ciel où il a <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du "des paro<strong>le</strong>s qu’il n’est pas<br />

permis à un homme d’exprimer" (2 Cor. 12.4). C’est <strong>le</strong> "Si" du<br />

conditionnel qu’il a employé. Un <strong>en</strong>fant compr<strong>en</strong>drait cela. Dans<br />

<strong>le</strong> but de me convaincre, des spécialistes de la question m’ont<br />

expliqué que dans <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> on se dépasse; du français<br />

on passe au sublime jusqu’à rejoindre <strong>le</strong>s anges dans <strong>le</strong>ur<br />

langage cé<strong>le</strong>ste et que, lorsqu’on se trouve à court de mots pour<br />

par<strong>le</strong>r à Dieu, <strong>le</strong> Saint-Esprit vi<strong>en</strong>t à notre secours pour nous<br />

é<strong>le</strong>ver d’un ou plusieurs crans dans des transports inaccessib<strong>le</strong>s à<br />

la bel<strong>le</strong> langue de Voltaire.<br />

Matto Grosso<br />

Ayant au début émis des réserves et signalé que j’avais au<br />

contraire constaté des bruits insolites, des sons inarticulés, des<br />

syllabes constamm<strong>en</strong>t répétées et jusqu’à des vociférations qui<br />

n’avai<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong> d’angélique, ces mêmes amis qui m’avai<strong>en</strong>t<br />

84


expliqué la chose <strong>en</strong> se servant des anges, me l’expliquai<strong>en</strong>t tout<br />

à coup <strong>en</strong> se servant des sauvages. Cela pouvait être, selon eux,<br />

un dia<strong>le</strong>cte des tribus indi<strong>en</strong>nes de l’Amérique du Sud, du Matto<br />

Grosso, des indigènes de Bornéo ou de l’Afrique c<strong>en</strong>tra<strong>le</strong>. Cela<br />

m’est apparu comme un non-s<strong>en</strong>s de tail<strong>le</strong>. Notre langue est<br />

parmi <strong>le</strong>s plus riches et <strong>le</strong>s plus complètes du monde; comm<strong>en</strong>t<br />

une autre langue rudim<strong>en</strong>taire, au vocabulaire c<strong>en</strong>t fois plus<br />

limité, aurait-el<strong>le</strong> pu sublimer ce que <strong>le</strong> français ne pouvait faire ?<br />

Et puis, quand <strong>le</strong> Seigneur a fait par<strong>le</strong>r l’ânesse de Balaam, Il ne<br />

l’a pas fait s’exprimer avec des sons confus; el<strong>le</strong> n’a pas<br />

baragouiné n’importe quoi. Balaam a très bi<strong>en</strong> compris ce qu’el<strong>le</strong><br />

disait, au point de dialoguer avec el<strong>le</strong>. Le Dieu qui a créé l’homme<br />

à son image et qui, par la conversion, l’a r<strong>en</strong>ouvelé dans son<br />

<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t, l’abaisserait-Il jusqu’à <strong>le</strong> faire par<strong>le</strong>r moins bi<strong>en</strong><br />

qu’une bête de somme ? Il semb<strong>le</strong>rait <strong>en</strong> fait qu'une ânesse serait<br />

plus intellig<strong>en</strong>te que tous <strong>le</strong>s p<strong>en</strong>tecôtistes et charismatiques<br />

combinés.<br />

Pour <strong>le</strong> <strong>savoir</strong>, il suffit de voir ce qui s’est passé à la P<strong>en</strong>tecôte où<br />

l’on trouve la norme du par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>. Chacun de ces Juifs,<br />

v<strong>en</strong>us de toutes <strong>le</strong>s nations qui sont sous <strong>le</strong> ciel, "<strong>le</strong>s <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dait<br />

par<strong>le</strong>r dans sa propre langue" (Actes 2.6), et ils dir<strong>en</strong>t:<br />

"Comm<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dons-nous dans notre propre langue à<br />

chacun, dans notre langue maternel<strong>le</strong> ?" (v. 8). Une troisième<br />

fois, au verset 11, après avoir énuméré quinze peup<strong>le</strong>s aux<br />

85


dia<strong>le</strong>ctes différ<strong>en</strong>ts, ils reposèr<strong>en</strong>t la question: "Comm<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s<br />

<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dons-nous par<strong>le</strong>r dans nos <strong>langues</strong> des merveil<strong>le</strong>s de Dieu<br />

?". Il s’agissait bi<strong>en</strong> de <strong>langues</strong> humaines réel<strong>le</strong>s, parlées et<br />

contemporaines.<br />

Contradictions<br />

Comm<strong>en</strong>t donc une autre glossolalie, où l’on n’y compr<strong>en</strong>d ri<strong>en</strong>,<br />

a-t-el<strong>le</strong> pu se glisser dans <strong>le</strong>s esprits et s’y <strong>en</strong>raciner si fortem<strong>en</strong>t<br />

? Il faut al<strong>le</strong>r chercher cette contradiction d’appar<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> 1<br />

Corinthi<strong>en</strong>s 14.2 où, contrairem<strong>en</strong>t à Actes 2, il est dit: "Celui qui<br />

par<strong>le</strong> <strong>en</strong> <strong>langues</strong>... personne ne <strong>le</strong> compr<strong>en</strong>d". Il y aurait donc<br />

deux par<strong>le</strong>rs <strong>en</strong> <strong>langues</strong>, celui des Actes que l’on compr<strong>en</strong>ait, et<br />

celui d’après que l’on ne compr<strong>en</strong>ait plus. Il saute aux yeux que si<br />

<strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> de l’épître avait été une glossolalie différ<strong>en</strong>te<br />

de cel<strong>le</strong> de la P<strong>en</strong>tecôte, cela devrait se retrouver au niveau des<br />

termes employés pour <strong>le</strong>s décrire. Or il n’<strong>en</strong> est ri<strong>en</strong>. Luc, auteur<br />

du livre des Actes, se sert des mêmes mots que Paul dans sa<br />

<strong>le</strong>ttre aux Corinthi<strong>en</strong>s. Si donc <strong>le</strong>s deux par<strong>le</strong>rs <strong>en</strong> <strong>langues</strong><br />

n’étai<strong>en</strong>t pas semblab<strong>le</strong>s, Luc l’aurait signalé, ne fut-ce que par<br />

des mots différ<strong>en</strong>ts. On sait que <strong>le</strong>s Actes ont été écrits bi<strong>en</strong><br />

après l’épître aux Corinthi<strong>en</strong>s et que cette dernière circulait dans<br />

<strong>le</strong>s Églises. Luc, cela va sans dire, était au courant du cont<strong>en</strong>u de<br />

cette <strong>le</strong>ttre, et cela d’autant plus qu’il était <strong>le</strong> compagnon de<br />

voyage de Paul. Personne mieux que lui n’était au courant de la<br />

p<strong>en</strong>sée paulini<strong>en</strong>ne <strong>sur</strong> <strong>le</strong> sujet. Si donc ce qu’il rapporte dans<br />

86


son livre était différ<strong>en</strong>t de ce qu’avait dit Paul dans <strong>le</strong> si<strong>en</strong>, il<br />

n’aurait pas manqué de <strong>le</strong> signa<strong>le</strong>r pour éviter la confusion. Mais<br />

il n’<strong>en</strong> a ri<strong>en</strong> fait; il <strong>en</strong> a parlé comme Paul <strong>en</strong> a parlé et il a<br />

employé <strong>le</strong> même mot pour par<strong>le</strong>r d’une même chose. C’est<br />

la"glossa"dans un cas comme dans l’autre. Les textes grecs sont<br />

formels. Paul a <strong>en</strong> vue des <strong>langues</strong> aussi connues que cel<strong>le</strong>s dont<br />

par<strong>le</strong> Luc puisqu’il dit: "... aussi nombreuses que puiss<strong>en</strong>t être<br />

dans <strong>le</strong> monde <strong>le</strong>s diverses <strong>langues</strong> ..." (1 Cor. 14.10). Il s’agit<br />

bi<strong>en</strong> dans la p<strong>en</strong>sée de Paul de <strong>langues</strong> humaines. Si el<strong>le</strong>s<br />

étai<strong>en</strong>t de notre monde, pourquoi n’étai<strong>en</strong>t-el<strong>le</strong>s plus comprises<br />

des Corinthi<strong>en</strong>s alors qu’el<strong>le</strong>s l’étai<strong>en</strong>t quelques années plus tôt à<br />

Jérusa<strong>le</strong>m ? Y aurait-il contradiction ?<br />

Retour à Jérusa<strong>le</strong>m<br />

Voyons ce qui s’est passé exactem<strong>en</strong>t à Jérusa<strong>le</strong>m. A la v<strong>en</strong>ue du<br />

Saint-Esprit des <strong>langues</strong> de feu séparées se posèr<strong>en</strong>t <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s<br />

discip<strong>le</strong>s qui, séparém<strong>en</strong>t et distinctem<strong>en</strong>t parlèr<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong>s<br />

dia<strong>le</strong>ctes des g<strong>en</strong>s prés<strong>en</strong>ts. Quinze pays et peup<strong>le</strong>s sont cités,<br />

chacun compr<strong>en</strong>ant la langue parlée dans <strong>le</strong> pays d’où il v<strong>en</strong>ait.<br />

Au niveau de l’audition, il n’y avait là ri<strong>en</strong> de miracu<strong>le</strong>ux;<br />

l’émission était <strong>sur</strong>naturel<strong>le</strong> mais la réception était naturel<strong>le</strong><br />

puisque c’était <strong>le</strong>ur langue à eux qu’ils compr<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t. Quant aux<br />

quatorze autres <strong>langues</strong>, à moins de <strong>le</strong>s connaître, ils ne<br />

pouvai<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s compr<strong>en</strong>dre, pas plus que <strong>le</strong>s Corinthi<strong>en</strong>s ne<br />

pouvai<strong>en</strong>t compr<strong>en</strong>dre des <strong>langues</strong> qu’ils ne connaissai<strong>en</strong>t pas.<br />

87


Nous souv<strong>en</strong>ant qu’un petit croquis vaut mieux qu’un long<br />

discours nous allons mettre cet axiome <strong>en</strong> image. Supposons qu’il<br />

y ait eu des Corinthi<strong>en</strong>s prés<strong>en</strong>ts à la P<strong>en</strong>tecôte, munis de quinze<br />

magnétophones et qu’ils ai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>registré séparém<strong>en</strong>t ce qui y<br />

avait été dit et compris. Imaginons que, r<strong>en</strong>trés dans <strong>le</strong>ur Église à<br />

Corinthe, ils y ai<strong>en</strong>t fait <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre ces quinze cassettes à ces<br />

chréti<strong>en</strong>s qui ne connaissai<strong>en</strong>t qu’une langue, peut-être deux.<br />

L’inévitab<strong>le</strong> conclusion aurait été cel<strong>le</strong> de Paul: personne ne <strong>le</strong>s<br />

compr<strong>en</strong>d. Forcém<strong>en</strong>t, puisque à Corinthe, à part <strong>le</strong> grec, nul ne<br />

pouvait compr<strong>en</strong>dre. Allons plus loin <strong>en</strong>core. Si ces cassettes<br />

<strong>en</strong>registrées, traversant <strong>le</strong>s sièc<strong>le</strong>s, étai<strong>en</strong>t écoutées de nos jours<br />

dans des Assemblées de Paris, New York, G<strong>en</strong>ève, Londres ou<br />

Melbourne, <strong>le</strong> résultat serait <strong>le</strong> même. Ces quinze idiomes qui<br />

étai<strong>en</strong>t compris à Jérusa<strong>le</strong>m, ne <strong>le</strong> serai<strong>en</strong>t pas plus de notre<br />

temps qu’ils ne l’étai<strong>en</strong>t à Corinthe au premier sièc<strong>le</strong>.<br />

Inversem<strong>en</strong>t, imaginons qu’à l’aide de la machine à remonter <strong>le</strong><br />

temps, on ait transporté <strong>en</strong> bloc l’Assemblée de Corinthe à<br />

Jérusa<strong>le</strong>m. Ils aurai<strong>en</strong>t compris <strong>le</strong>s paro<strong>le</strong>s dites miracu<strong>le</strong>usem<strong>en</strong>t<br />

dans <strong>le</strong>ur langue, <strong>le</strong> grec, mais ils n’aurai<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong> compris des<br />

quatorze autres <strong>langues</strong>. Forcém<strong>en</strong>t. Et si <strong>le</strong> grec n’avait pas été<br />

au programme du Saint-Esprit ce jour-là, ils n’aurai<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong><br />

compris du tout ! C’est précisém<strong>en</strong>t ce qui se passait dans <strong>le</strong>urs<br />

réunions à Corinthe; c’était dans d’autres <strong>langues</strong> que <strong>le</strong> grec<br />

qu’on y parlait par l’Esprit. Personne n’y compr<strong>en</strong>ait ri<strong>en</strong>, non<br />

parce que c’était une autre sorte de par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>, ou un<br />

88


langage extatique ou angélique, mais tout simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t parce que<br />

ce n’était pas du grec. Ce qui s’y disait, quoique <strong>en</strong> <strong>langues</strong> aussi<br />

contemporaines qu’à la P<strong>en</strong>tecôte, <strong>le</strong>ur était aussi inaccessib<strong>le</strong><br />

que de téléphoner <strong>en</strong> arabe à quelqu’un qui ne compr<strong>en</strong>d que <strong>le</strong><br />

français.<br />

Encore à Jérusa<strong>le</strong>m<br />

En outre, et pour <strong>le</strong>s mêmes raisons, on remarque qu’à la<br />

P<strong>en</strong>tecôte certains, comme à Corinthe, n’ont pas non plus<br />

compris ce qui s’y disait. Il est clair, d’après Actes 2, qu’il y avait<br />

deux groupes de Juifs prés<strong>en</strong>ts à la fête religieuse: 1) ceux qui<br />

étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> visite à Jérusa<strong>le</strong>m (Actes 2.5), v<strong>en</strong>us de quinze pays<br />

différ<strong>en</strong>ts et qui, outre l’aramé<strong>en</strong>, parlai<strong>en</strong>t l’une de ces quinze<br />

<strong>langues</strong>; 2) <strong>le</strong>s Juifs indigènes qui, forcém<strong>en</strong>t, ne parlai<strong>en</strong>t ni ne<br />

compr<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t aucun de ces quinze dia<strong>le</strong>ctes. C’était eux "<strong>le</strong>s<br />

autres" (Actes 2.13) qui se moquai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> disant: "Ils sont p<strong>le</strong>ins<br />

de vin doux". Ces Juifs autochtones qui ne connaissai<strong>en</strong>t que<br />

l’aramé<strong>en</strong> n’ont pas non plus compris <strong>le</strong>s <strong>langues</strong><br />

miracu<strong>le</strong>usem<strong>en</strong>t parlées ce jour-là. Au lieu de s’informer auprès<br />

de ceux qui avai<strong>en</strong>t compris, ils ont préféré tourner la chose <strong>en</strong><br />

dérision disant que <strong>le</strong>s discip<strong>le</strong>s étai<strong>en</strong>t sous l’emprise de la<br />

boisson. Ce qu’il convi<strong>en</strong>t de ret<strong>en</strong>ir c’est qu’ils aurai<strong>en</strong>t pu dire<br />

exactem<strong>en</strong>t ce que Paul écrira <strong>en</strong>viron vingt-cinq ans plus tard<br />

aux Corinthi<strong>en</strong>s: "Personne ne compr<strong>en</strong>d". Et si personne ne<br />

compr<strong>en</strong>d, Paul osera <strong>le</strong>s fustiger par une expression cinglante:<br />

89


"... ne dira-t-on pas que vous êtes fous ?" En résumé, qu’est-ce<br />

que cela prouve ? Que <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> dont il est question à<br />

Corinthe n’était pas un verbiage extatique inintelligib<strong>le</strong> ou un<br />

inaccessib<strong>le</strong> langage angélique, mais des <strong>langues</strong> aussi nationa<strong>le</strong>s<br />

et contemporaines que cel<strong>le</strong>s d’Actes 2. Et si, comme <strong>le</strong> dit Paul,<br />

personne ne <strong>le</strong>s compr<strong>en</strong>d, c’est tout simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t parce qu’il n’y<br />

avait pas dans <strong>le</strong>ur Église, contrairem<strong>en</strong>t à Jérusa<strong>le</strong>m, <strong>le</strong>s quinze<br />

oreil<strong>le</strong>s pour <strong>le</strong>s compr<strong>en</strong>dre !<br />

En conclusion, <strong>le</strong> "personne ne compr<strong>en</strong>d" est dev<strong>en</strong>u un<br />

parav<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> commode pour dissimu<strong>le</strong>r cette quatrième erreur<br />

que l’on soustrait ainsi à toute possibilité de contrô<strong>le</strong>.<br />

Heureusem<strong>en</strong>t, <strong>le</strong> Saint-Esprit a prévu un moy<strong>en</strong> de vérification<br />

qui jettera plus d’éclairage <strong>sur</strong> l’erreur dont on vi<strong>en</strong>t de par<strong>le</strong>r, et<br />

qui débouchera <strong>sur</strong> une cinquième de la plus extrême gravité. Ce<br />

sera <strong>le</strong> sujet du prochain CHAPITRE.<br />

90


CHAPITRE 6<br />

L’interprétation<br />

Nous allons à prés<strong>en</strong>t aborder <strong>le</strong> don de l’interprétation. Au<br />

charisme des <strong>langues</strong>, <strong>le</strong> Saint-Esprit y a adjoint celui<br />

d’interpréter ces <strong>langues</strong>. A la P<strong>en</strong>tecôte, <strong>le</strong>s discip<strong>le</strong>s s’étant mis<br />

à par<strong>le</strong>r miracu<strong>le</strong>usem<strong>en</strong>t dans des <strong>langues</strong> étrangères que la<br />

fou<strong>le</strong> compr<strong>en</strong>ait, il n’y avait pas lieu de <strong>le</strong>s traduire. Quand<br />

l’apôtre Paul exerçait ce don, et il <strong>le</strong> faisait plus et mieux que<br />

n’importe qui d’autre, c’était dans des circonstances similaires. Il<br />

se déf<strong>en</strong>dait d’exercer ce don dans l’Église qui est un cerc<strong>le</strong><br />

composé généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t de croyants. Comme ce signe était pour<br />

<strong>le</strong>s Juifs incrédu<strong>le</strong>s, il dit que, dans l’Église, il préfère dire cinq<br />

mots intellig<strong>en</strong>ts que dix mil<strong>le</strong> <strong>en</strong> <strong>langues</strong>. Il est donc DEUX<br />

MILLE fois plus favorab<strong>le</strong> à ce qu’on y par<strong>le</strong> <strong>le</strong> langage de tous <strong>le</strong>s<br />

jours qu’à ce qu’on y par<strong>le</strong> <strong>en</strong> <strong>langues</strong> ou, si l’on préfère, il était<br />

deux mil<strong>le</strong> fois plus opposé à ce qu’on y par<strong>le</strong> <strong>en</strong> <strong>langues</strong><br />

qu’autrem<strong>en</strong>t. Quand Paul parlait <strong>en</strong> <strong>langues</strong> c’était non pas<br />

comme battant l’air, comme un airain qui résonne ou comme une<br />

trompette qui r<strong>en</strong>d un son confus. Non, il est efficace. Il exerce ce<br />

don dans <strong>le</strong> cadre prévu à cet effet, c’est-à-dire celui de l’Israël<br />

hyper-patriotique et hyper-saint qui rejetait ces corps étrangers<br />

qu’étai<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s paï<strong>en</strong>s. Si on <strong>le</strong> suit dans ses nombreux voyages,<br />

on <strong>le</strong> trouve partout et toujours <strong>en</strong> conflit avec <strong>le</strong>s Juifs, et même<br />

avec ses frères Juifs convertis, qui étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> désaccord avec lui<br />

<strong>sur</strong> ce point capital. Quand il r<strong>en</strong>tra de son premier voyage<br />

91


missionnaire à l’Église d’Antioche d’où il était parti, il raconta<br />

"comm<strong>en</strong>t Dieu avait ouvert aux nations (<strong>le</strong>s <strong>langues</strong> étrangères)<br />

la porte de la foi" (Actes 14.27). C’est vraisemblab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t dans de<br />

tel<strong>le</strong>s occasions, qu’il exerçait ce don de louer <strong>le</strong> Dieu d’Israël<br />

dans la langue des paï<strong>en</strong>s.<br />

Fausse Piste<br />

Du côté de Paul il n’y avait pas de risque de dérapage. Mais il<br />

n’était pas <strong>le</strong> seul à par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>. D’autres, qui avai<strong>en</strong>t ce<br />

charisme, n’<strong>en</strong> faisai<strong>en</strong>t pas <strong>le</strong> même usage. Oubliant à qui<br />

<strong>le</strong> signe devait faire signe, ils éprouvai<strong>en</strong>t une satisfaction<br />

personnel<strong>le</strong> à se faire <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre jusque dans <strong>le</strong>s réunions de<br />

l’Église, et <strong>en</strong> l’abs<strong>en</strong>ce d’opposants Juifs, là donc où il n’y avait<br />

aucune raison de <strong>le</strong> faire, sinon occasionnel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, une fois <strong>sur</strong><br />

DEUX MILLE par exemp<strong>le</strong> (1 Cor. 14.19). Puisque c’était, à<br />

l’époque, un auth<strong>en</strong>tique don de l’Esprit, Paul ne voulait<br />

pas <strong>en</strong> interdire l’exercice. Mais c’était dev<strong>en</strong>u chez certains<br />

comme la force herculé<strong>en</strong>ne de Samson qui était aussi un don de<br />

Dieu. Tels de nouveaux Samson, ils s’<strong>en</strong> servai<strong>en</strong>t à tort et<br />

à travers, sans intellig<strong>en</strong>ce. C’est ce que Paul <strong>le</strong>ur rappel<strong>le</strong>:<br />

employer aussi <strong>le</strong>ur intellig<strong>en</strong>ce. Ce n’était pas <strong>le</strong>s dons qui<br />

manquai<strong>en</strong>t aux Corinthi<strong>en</strong>s, mais l’intellig<strong>en</strong>ce de ces<br />

dons. Paul doit <strong>le</strong>ur faire <strong>le</strong> reproche d’être restés au stade de<br />

l’<strong>en</strong>fance. N’<strong>en</strong> étant <strong>en</strong>core qu’au lait, spirituel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t parlant (1<br />

Cor. 3.2), ils y allai<strong>en</strong>t tous <strong>en</strong>semb<strong>le</strong> de <strong>le</strong>ur petite<br />

92


démonstration linguistique. N’étant que des bébés sous <strong>le</strong> rapport<br />

de la foi, ils étai<strong>en</strong>t tout fiers de montrer qu’ils avai<strong>en</strong>t au moins<br />

"ça". Nous allons paraphraser <strong>en</strong> tournure populaire ce que Paul<br />

doit <strong>le</strong>ur dire aux versets 16 et 17 du CHAPITRE 14: "C’est bi<strong>en</strong><br />

beau de faire de bel<strong>le</strong>s prières et de bel<strong>le</strong>s actions de grâce <strong>en</strong><br />

égypti<strong>en</strong>, ou <strong>en</strong> perse, ou <strong>en</strong> latin, mais il n’y a même pas un Juif<br />

intégriste v<strong>en</strong>u d’A<strong>le</strong>xandrie, de Persépolis et de Rome parmi<br />

vous cette semaine. On veut bi<strong>en</strong> croire que ton latin est du plus<br />

haut classique et que ça te fait plaisir et peut-être même du bi<strong>en</strong>.<br />

Mais à quoi ça peut bi<strong>en</strong> servir, personne ici n’y compr<strong>en</strong>d goutte<br />

? Comm<strong>en</strong>t veux-tu qu’on dise am<strong>en</strong> après toi puisqu’on ne sait<br />

pas ce que tu as dit ?"<br />

Quatre choses se dégag<strong>en</strong>t déjà <strong>en</strong> rapport avec la pratique<br />

corinthi<strong>en</strong>ne de l’interprétation:<br />

<br />

<br />

1) Associée au par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>, l’interprétation devait <strong>le</strong><br />

compléter et atteindre <strong>le</strong> but premier qui restait de servir de<br />

signe à "ce peup<strong>le</strong>" et à son incrédulité, sujet largem<strong>en</strong>t<br />

débattu précédemm<strong>en</strong>t.<br />

2) A tout par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> il fallait nécessairem<strong>en</strong>t qu’une<br />

traduction l’accompagne. Pourquoi ? Afin, comme <strong>le</strong> dit Paul,<br />

que l’on compr<strong>en</strong>ne ce qui avait été dit et qu’ainsi on puisse<br />

y ajouter son am<strong>en</strong> personnel et adhérer intelligemm<strong>en</strong>t à la<br />

prière <strong>en</strong>fin comprise. Pour traduire <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong><br />

dans l’Église, Dieu avait donné à celui qui parlait (v. 13), ou<br />

93


à quelqu’un d’autre prés<strong>en</strong>t dans l’Église, <strong>le</strong> don non moins<br />

miracu<strong>le</strong>ux de l’interprétation.<br />

3) Ce qui était dit <strong>en</strong> <strong>langues</strong> devait obligatoirem<strong>en</strong>t être<br />

interprété. Il ne pouvait <strong>en</strong> aucun cas s’exercer sans son<br />

complém<strong>en</strong>t explicatif (v. 28). De plus, il y avait obligation<br />

de s’as<strong>sur</strong>er qu’il y avait un interprète dans l’assemblée<br />

AVANT de comm<strong>en</strong>cer à par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> et non après: "...<br />

s’il n’y a pas d’interprète, qu’on se taise". A la lumière de<br />

ces quelques précisions, on s’aperçoit que <strong>le</strong>s Corinthi<strong>en</strong>s<br />

eux-mêmes étai<strong>en</strong>t loin du modè<strong>le</strong> divin. Aujourd’hui plus<br />

qu’alors, ces textes sont écartés avec la plus grande<br />

désinvolture.<br />

4) Une autre pratique, qui el<strong>le</strong> aussi était antibiblique,<br />

c’était de prier ou de chanter tous <strong>en</strong>semb<strong>le</strong><br />

<strong>en</strong> <strong>langues</strong>. L’interprétation, même si el<strong>le</strong> était <strong>en</strong>visagée,<br />

dev<strong>en</strong>ait impossib<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> brouhaha qui <strong>en</strong> résultait.<br />

C’était, <strong>en</strong>core là, une façon de faire que Dieu réprouvait par<br />

un terme fort: <strong>le</strong> désordre. Son Saint-Esprit ne pouvait pas<br />

produire <strong>le</strong> contraire de ce qu’Il ordonnait. Et qu’ordonnait-Il<br />

? Voici la réponse:<br />

"En est-il qui par<strong>le</strong>nt <strong>en</strong> langue ? Que deux ou trois au plus<br />

par<strong>le</strong>nt, chacun à son tour et que quelqu’un interprète" (v. 27).<br />

Arrivés à ce point de notre étude, si on additionne <strong>le</strong>s<br />

<strong>en</strong>torses faites à l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t divin, on constate déjà<br />

94


que <strong>le</strong>s p<strong>en</strong>tecôtistes conservateurs sont, autant que <strong>le</strong>s<br />

charismatiques qu’ils honniss<strong>en</strong>t, "à côté de la plaque". En<br />

terme d’alpinisme on dirait qu’ils ont dévissé, ou <strong>en</strong> terme<br />

de slalom spécial qu’ils ont <strong>en</strong>fourché toutes <strong>le</strong>s portes.<br />

Soyons plus précis, ils sont tous des psychopathes qui se donn<strong>en</strong>t<br />

aux délires de <strong>le</strong>ur consci<strong>en</strong>ce déréglée, des <strong>en</strong>nemis de la vérité<br />

qui déform<strong>en</strong>t la grâce de Dieu <strong>en</strong> dissolution (Jude 4).<br />

Fantaisies<br />

<strong>Tout</strong> ceci est déjà très grave, mais il y a plus grave <strong>en</strong>core. Dans<br />

tous <strong>le</strong>s cas d’interprétation que j’ai personnel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t vérifié avec<br />

<strong>le</strong> plus grand soin et un esprit ouvert, je n’ai découvert ri<strong>en</strong><br />

d’autre qu’une fabrication humaine, une tromperie<br />

délibérée. Ce qui m’avait <strong>sur</strong>pris, c’était <strong>le</strong> décalage inadmissib<strong>le</strong><br />

<strong>en</strong>tre la brièveté des par<strong>le</strong>rs <strong>en</strong> <strong>langues</strong> et la longueur déme<strong>sur</strong>ée<br />

des interprétations comme, par exemp<strong>le</strong>, quelques <strong>le</strong>ntes syllabes<br />

d’un chant très court qui s’est transformé <strong>en</strong> une traduction<br />

f<strong>le</strong>uve. A force de questionner <strong>en</strong> procédant par recoupem<strong>en</strong>t, on<br />

a fini par m’avouer <strong>en</strong> haut-lieu que:<br />

<br />

<br />

<br />

a) celui qui par<strong>le</strong> <strong>en</strong> langue ne compr<strong>en</strong>d pas ce qu’il dit,<br />

b) l’auditoire ne compr<strong>en</strong>d pas non plus ce qui est dit,<br />

c) celui qui interprète ne compr<strong>en</strong>d pas non plus ce qu’a dit<br />

celui qu’il traduit !<br />

M’étant offusqué de pareil<strong>le</strong>s tricheries, on m’a candidem<strong>en</strong>t<br />

répondu que l’interprétation n’était pas une traduction réel<strong>le</strong>,<br />

95


mais que c’était une traduction du cœur ! C’était donc<br />

n’importe quoi laissé à la fantaisie d’un pseudo-interprète.<br />

Ce n’est là, ni ce que la Bib<strong>le</strong> dit, ni ce qu’a <strong>en</strong>seigné Donald Gee,<br />

<strong>le</strong> maître à p<strong>en</strong>ser du p<strong>en</strong>tecôtisme qui affirme que<br />

l’interprétation était bel et bi<strong>en</strong> une traduction. Un autre, pour<br />

essayer de se sortir de cette situation embarrassante, m’a dit que<br />

l’interprétation n’était pas la traduction de ce qui était dit <strong>en</strong><br />

langue, mais la réponse du ciel à ce qui v<strong>en</strong>ait d’être dit ! On est<br />

ici <strong>en</strong> p<strong>le</strong>ine divagation. L’Écriture est délibérém<strong>en</strong>t foulée aux<br />

pieds, cette Paro<strong>le</strong> qui précise (v. 16), que <strong>le</strong>s actions de grâces<br />

<strong>en</strong> <strong>langues</strong> devai<strong>en</strong>t être interprétées de tel<strong>le</strong> sorte que l’on<br />

compr<strong>en</strong>ne "CE QUI EST DIT" afin que l’auditoire puisse marquer<br />

son accord et faire si<strong>en</strong>nes ces actions de grâces <strong>en</strong> disant: il <strong>en</strong><br />

est ainsi, am<strong>en</strong> !<br />

Un autre responsab<strong>le</strong> charismatique a osé me dire qu'un seul<br />

par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> pouvait <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer plusieurs types différ<strong>en</strong>ts<br />

d'interprétation ! Si je compr<strong>en</strong>ds bi<strong>en</strong>, c'est comme un semis de<br />

from<strong>en</strong>t qui, à la récolte, donnerait aussi du maïs, de l'orge et du<br />

tournesol sans que <strong>le</strong> fermier s'<strong>en</strong> étonne. Peut-on s'att<strong>en</strong>dre à ce<br />

qu'une chatte donne naissance à des chiots, des chatons et de<br />

poussins ? Et personne ne s'indigne quand, dans <strong>le</strong> domaine<br />

spirituel, UN par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> langue <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre plusieurs types<br />

d'interprétation ? Existerait-il un darwinisme charismatique et<br />

96


assisterions-nous là à une sorte de mutation des espèces ?<br />

Devais-je accepter passivem<strong>en</strong>t sans crier à la fraude ?<br />

Une Vraie Traduction<br />

Pour se convaincre que l'interprétation dont il s'agit est une vraie<br />

TRADUCTION, <strong>le</strong> terme herm<strong>en</strong>êia employé ici par Paul se<br />

retrouve ail<strong>le</strong>urs dans <strong>le</strong> Nouveau Testam<strong>en</strong>t. En voici quelques<br />

exemp<strong>le</strong>s:<br />

- Marc 5:41 (JND) "Ayant pris la main de l'<strong>en</strong>fant, il lui dit Tabithe<br />

coumi; ce qui interprété (herm<strong>en</strong>eia) est: Jeune fil<strong>le</strong>, je te <strong>le</strong> dis,<br />

lève-toi".<br />

- Jean 1:38 "..Rabbi, ce qui interprété (herm<strong>en</strong>eia) signifie<br />

maître".<br />

- Jean 1:42 "Nous avons trouvé <strong>le</strong> Messie, ce qui, interprété<br />

(herm<strong>en</strong>eia) est Christ".<br />

- Jean 9:7 "Va, et lave-toi au réservoir de Siloé, ce qui est<br />

interprété (herm<strong>en</strong>eia) Envoyé".<br />

- Actes 9:36 "..une femme discip<strong>le</strong> nommée Tabitha, qui,<br />

interprété (herm<strong>en</strong>eia) signifie Dorcas".<br />

Il suffit maint<strong>en</strong>ant de poursuivre avec:<br />

- 1Cor.12:10 "...à un autre l'interprétation (herm<strong>en</strong>eia) des<br />

<strong>langues</strong>".<br />

97


- 1 Cor.14:26 "...chacun de vous a ...une interprétation<br />

(herm<strong>en</strong>eia)".<br />

Sur ce point <strong>en</strong> tous cas, nous arrivons avec Donald Gee, l'un des<br />

grands maîtres du P<strong>en</strong>tecôtisme à l'incontournab<strong>le</strong> évid<strong>en</strong>ce que<br />

l'interprétation (herm<strong>en</strong>eia), <strong>le</strong> terme choisi par <strong>le</strong> Saint-Esprit,<br />

ne peut ri<strong>en</strong> être d'autre que TRADUCTION.<br />

Un Colonel de l’Armée du Salut à la retraite m’a raconté à quel<br />

point il avait été consterné lors d’un culte auquel il assistait. Il<br />

avait r<strong>en</strong>du grâce <strong>en</strong> lingala, la langue vernaculaire de l’ouest<br />

africain, son champ de mission. Dans l’assemblée, un "interprète"<br />

croyant avoir a faire à un par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> puisqu’il n’avait ri<strong>en</strong><br />

compris, a donné une "interprétation" qui n’avait ri<strong>en</strong> à voir ni de<br />

près ni de loin avec ce qui v<strong>en</strong>ait d’être dit.<br />

Contrefaçon<br />

J’ai personnel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t constaté que cette contrefaçon était connue<br />

des milieux concernés. Un chréti<strong>en</strong> des î<strong>le</strong>s du Cap Vert v<strong>en</strong>ait de<br />

prier dans sa langue; à peine avait-il dit am<strong>en</strong>, qu’un responsab<strong>le</strong><br />

plus avisé que <strong>le</strong>s autres a coupé la paro<strong>le</strong> d’interprétation <strong>en</strong><br />

disant: "Notre frère vi<strong>en</strong>t de r<strong>en</strong>dre grâce dans la langue de son<br />

pays". Cela veut dire que, sans cette interv<strong>en</strong>tion, il y aurait eu <strong>le</strong><br />

mirac<strong>le</strong> d’une "interprétation" évangélique au niveau des termes<br />

employés, mais aussi fausse dans l’esprit que <strong>le</strong>s paro<strong>le</strong>s de la<br />

98


jeune pythonisse d’Actes 16.17 qui, par <strong>le</strong> même esprit de<br />

confusion a pu dire: "Ces hommes sont <strong>le</strong>s serviteurs du Dieu<br />

très-haut et ils vous annonc<strong>en</strong>t la voie du salut"!<br />

De quel<strong>le</strong> oreil<strong>le</strong> att<strong>en</strong>tive n’ai-je pas écouté ce par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong><br />

heurté, saccadé, incompréh<strong>en</strong>sib<strong>le</strong> comme tous <strong>le</strong>s autres, au<br />

cours duquel, tout à coup a <strong>sur</strong>gi trois fois, un "spiriti santi" <strong>en</strong><br />

itali<strong>en</strong>. Ayant saisi cette trip<strong>le</strong> répétition, j’ai guetté l’arrivée de<br />

ces trois expressions dans l’interprétation. Je <strong>le</strong>s ai att<strong>en</strong>dues <strong>en</strong><br />

vain. Le Saint-Esprit qui était s<strong>en</strong>sé <strong>le</strong>s avoir inspirées dans <strong>le</strong><br />

par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>, <strong>le</strong>s aurait-Il oubliées dans l’interprétation ? Ou<br />

bi<strong>en</strong> l’Esprit de Dieu ne serait-Il pour ri<strong>en</strong> dans un cas comme<br />

dans l’autre ? Mais alors, quel "esprit" a pris la relève ?<br />

Un ami espagnol, dans une communauté p<strong>en</strong>tecôtiste<br />

francophone, avait prié <strong>le</strong> "Notre Père" dans sa langue<br />

maternel<strong>le</strong>. Il s’<strong>en</strong> était suivi une interprétation qui était tout sauf<br />

<strong>le</strong> Pater Noster. Ce fut, pour lui aussi, une preuve de plus que<br />

celui qui interprétait, non seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t ne compr<strong>en</strong>ait pas<br />

plus que <strong>le</strong>s autres, mais qu’il trompait tout son monde<br />

sous <strong>le</strong> couvert d’une phraséologie évangélique.<br />

Profondém<strong>en</strong>t attristé par cette nouvel<strong>le</strong> malhonnêteté, je me<br />

suis décidé à passer à une vérification plus poussée. J’ai demandé<br />

à un ami écossais ayant un acc<strong>en</strong>t typique de son pays, de<br />

mettre <strong>le</strong> Notre Père, deux fois de suite <strong>sur</strong> magnétophone. Muni<br />

99


de cet <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t et de deux autres par<strong>le</strong>rs <strong>en</strong> <strong>langues</strong> pris<br />

<strong>sur</strong> <strong>le</strong> vif et suivis des interprétations qui <strong>en</strong> avai<strong>en</strong>t été données,<br />

je suis allé voir des amis p<strong>en</strong>tecôtistes très modérés pour qui <strong>le</strong>s<br />

exagérations et <strong>le</strong>s dérapages ne se r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t que chez <strong>le</strong>s<br />

autres. Personne, dans la communauté, ne mettait <strong>en</strong> doute <strong>le</strong>ur<br />

conversion, ou <strong>le</strong>ur sincérité, ou la réalité de <strong>le</strong>ur "charisme".<br />

Après avoir prié <strong>en</strong>semb<strong>le</strong>, je <strong>le</strong>ur ai demandé d’interpréter ce<br />

pseudo et ces "vraies" <strong>langues</strong>. Cela fut fait sans objection ni<br />

rétic<strong>en</strong>ce. Hélas, mil<strong>le</strong> fois hélas, <strong>le</strong> Notre Père <strong>en</strong> anglais s’est<br />

transformé <strong>en</strong> un message d’<strong>en</strong>couragem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> français. Quant<br />

au reste, c’était aussi différ<strong>en</strong>t de la première interprétation que<br />

<strong>le</strong> Rhône est différ<strong>en</strong>t du Rhin et cou<strong>le</strong> dans la direction opposée.<br />

Cette av<strong>en</strong>ture, rapportée à mon ami écossais, l’a laissé sans<br />

voix. Il ne pouvait que bredouil<strong>le</strong>r: "Mais alors ! Mais alors !...".<br />

En effet, peut-on <strong>en</strong>core se dire chréti<strong>en</strong> quand on<br />

s’acoquine de si près avec celui qui se déguise aussi <strong>en</strong><br />

ange de lumière (2 Cor. 11.14) ? Pour se sortir de cette<br />

mauvaise passe, certains allègueront, sans trop y croire, qu’on ne<br />

soumet pas un don de l’Esprit à une épreuve é<strong>le</strong>ctronique. Il faut<br />

donc faire remarquer que ce n’est pas l’épreuve qui a créé la<br />

tricherie, el<strong>le</strong> n’a fait que la confirmer et el<strong>le</strong> a de <strong>sur</strong>croît<br />

démontré que ces prét<strong>en</strong>dus dons vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t d’ail<strong>le</strong>urs que d’<strong>en</strong>haut.<br />

100


Dr. Jeckill et Mr. Hyde<br />

Ce qui va suivre ne relève pas de l’é<strong>le</strong>ctronique; voyez pourtant.<br />

Plusieurs ont découvert que ce qui se disait <strong>en</strong> langue était<br />

ori<strong>en</strong>té dans des s<strong>en</strong>s opposés <strong>en</strong> fonction des courants de<br />

sympathie ou d’antipathie. J’ai personnel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t été la cib<strong>le</strong> de<br />

deux exhortations <strong>en</strong> <strong>langues</strong>, ayant trait à une même situation.<br />

Selon <strong>le</strong>s s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts cultivés, <strong>le</strong>s paro<strong>le</strong>s "divines", étai<strong>en</strong>t toutes<br />

de consolation dans un cas et toute condamnation dans l’autre !<br />

Est-ce sérieux ? Le Saint-Esprit serait-Il selon l’humeur du<br />

mom<strong>en</strong>t, Dr Jeckyll et M. Hyde ? Un pasteur p<strong>en</strong>tecôtiste n’y<br />

croyait pas non plus. Sa situation particulière était diffici<strong>le</strong>. Dans<br />

certaines Églises, il se voyait gratifié d’une prophétie <strong>en</strong> langue<br />

trop bi<strong>en</strong> docum<strong>en</strong>tée et ori<strong>en</strong>tée pour ne pas être préméditée. Il<br />

<strong>le</strong> savait. Sa conclusion était la suivante:<br />

«Je n’accepte ce qu’on dit <strong>en</strong> langue que là où on ne me connaît<br />

pas !» Il admettait donc la supercherie. Mais à ses yeux, el<strong>le</strong><br />

n’était que d’un côté; dans <strong>le</strong> camp de ceux qui, ne <strong>le</strong> connaissant<br />

pas, ne lui décochai<strong>en</strong>t aucune flèche. Or, chacun sait que si une<br />

pièce de monnaie est fausse d’un côté, el<strong>le</strong> l’est des deux: pi<strong>le</strong>,<br />

face, et même tranche !<br />

En supplém<strong>en</strong>t, ce qui démontre à suffisance que tout n’est<br />

qu’humain et subjectif dans l’actuel don des <strong>langues</strong>, et<br />

101


que <strong>le</strong> Saint-Esprit n’y est pour ri<strong>en</strong>, c’est que l’interprétation<br />

est toujours <strong>le</strong> ref<strong>le</strong>t de courants et de s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts particuliers:<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

- Les charismatiques y révè<strong>le</strong>nt <strong>le</strong>ur appart<strong>en</strong>ance au<br />

catholicisme romain.<br />

- Les spirites y trouv<strong>en</strong>t des révélations occultes.<br />

- Les frères p<strong>en</strong>tecôtistes, étant évangéliques, pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>le</strong><br />

langage évangélique et <strong>le</strong>s tournures de phrase propres à<br />

<strong>le</strong>ur milieu. Convaincus de la guérison divine, ils y<br />

projett<strong>en</strong>t <strong>le</strong>ur conviction. Des guérisons qui n’ont pas<br />

lieu sont prophétisées par ce moy<strong>en</strong>, démontrant selon<br />

Deutéronome 17.20-22, que l’esprit qui préside à la<br />

chose n’est pas celui de Dieu.<br />

- Le jour où <strong>le</strong>s musulmans par<strong>le</strong>ront <strong>en</strong> <strong>langues</strong>, on peut<br />

être sûr que <strong>le</strong> faux prophète Mahomet aura une place de<br />

choix dans <strong>le</strong>ur vocabulaire inspiré, ce qui conférera à l’islam<br />

un label d’auth<strong>en</strong>ticité divine. <strong>Tout</strong> ceci pour dire qu’une fois<br />

l’incompréh<strong>en</strong>sib<strong>le</strong> don confronté à son interprétation, <strong>le</strong><br />

masque tombe et son vrai visage est dévoilé.<br />

Immunité diplomatique<br />

J’ai aussi remarqué que mes interlocuteurs, ou mes<br />

correspondants, n’étai<strong>en</strong>t jamais autant irrités que lorsque je <strong>le</strong>ur<br />

parlais de vérification de ces deux dons-là. Cela <strong>le</strong>s mettait hors<br />

d’eux-mêmes, certains allant jusqu’à jeter l’anathème.<br />

102


Ainsi donc, seul <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> ne devrait pas subir<br />

l’épreuve de la vérité ? La Bib<strong>le</strong>, au contraire, nous dit d’éprouver<br />

<strong>le</strong>s esprits (1 Jn 4.1-3):<br />

<br />

<br />

- Le don de l’évangéliste et l’esprit qui l’anime sont mis à<br />

l’épreuve selon 1 Corinthi<strong>en</strong>s 15.1-4: "Tel que je vous l’ai<br />

annoncé, sinon vous auriez cru <strong>en</strong> vain"; ou selon Galates<br />

1.8: "... un autre Évangi<strong>le</strong> s’écartant de celui que nous vous<br />

avons prêché...".<br />

- Le signe d’auth<strong>en</strong>ticité de la foi qui prouve <strong>le</strong> don de<br />

guérison est, selon Marc 16.17 et 18, que <strong>le</strong> malade à qui on<br />

a imposé <strong>le</strong>s mains soit guéri.<br />

- Le don de prophétie devait être éprouvé selon 1<br />

Corinthi<strong>en</strong>s 14.29: "...que deux ou trois prophétis<strong>en</strong>t et que<br />

<strong>le</strong>s autres jug<strong>en</strong>t"; ou, selon <strong>le</strong> v. 32: "Les esprits des<br />

prophètes sont soumis aux prophètes", ce qui veut dire<br />

qu’un don de prophétie ne peut pas contredire la prophétie<br />

généra<strong>le</strong> qui <strong>le</strong> met ainsi à l’épreuve.<br />

<br />

- Quant au don de Paul, celui d’apôtre <strong>en</strong>tre autres (Eph.<br />

4.7-11), il peut <strong>en</strong> dire: "Les preuves de mon apostolat ont<br />

éclaté au milieu de vous par une pati<strong>en</strong>ce à toute épreuve,<br />

par des signes, des prodiges et des mirac<strong>le</strong>s" (2 Cor. 12.12),<br />

etc.<br />

Pourquoi, seuls ces deux charismes jouirai<strong>en</strong>t-ils d’une sorte<br />

d’immunité diplomatique ou devrai<strong>en</strong>t-ils être mis au-dessus des<br />

103


lois de l’épreuve ? A des g<strong>en</strong>s qui rechignai<strong>en</strong>t à soumettre <strong>le</strong>ur<br />

don au test décisif du magnétophone, au nom d’une ambiance qui<br />

ne serait pas propice à l’action de l’Esprit, j’ai rappelé:<br />

<br />

<br />

<br />

a) que David Wilkerson, qu’ils admir<strong>en</strong>t, affirme (et<br />

beaucoup d’autres avec lui) pouvoir par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> à<br />

volonté, n’importe quand et n’importe où;<br />

b) qu’<strong>en</strong> 1986, TF1 a programmé une émission où trois<br />

p<strong>en</strong>tecôtistes ont posé devant <strong>le</strong>s caméras de télévision et<br />

ont <strong>en</strong>gagé <strong>en</strong>tre eux une conversation <strong>en</strong> <strong>langues</strong>. Le cadre<br />

d’un studio d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t s’est prêté à cette<br />

manifestation spirituel<strong>le</strong> aussi bi<strong>en</strong> qu’une réunion d’Église<br />

et que, toujours dans cette même ambiance de prises de<br />

vues, une interprétation avait été <strong>en</strong>registrée;<br />

c) qu’un de <strong>le</strong>urs chefs de fi<strong>le</strong>, Gordon Lindsay, dit dans The<br />

Gift of the Spirit, Page 147"qu’à UN par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>, il<br />

pouvait y avoir PLUSIEURS DÉSIRS D’INTERPRETATION"!<br />

A partir de ces trois prémisses p<strong>en</strong>tecôtistes qu’ils ne pouvai<strong>en</strong>t<br />

pas rejeter, ma proposition a été cel<strong>le</strong>-ci: PRÉPARER UNE<br />

RENCONTRE OU UN DES LEURS PARLERAIT EN LANGUE ET TROIS<br />

AUTRES INTERPRÉTERAIENT ISOLEMENT SOUS ÉCOUTE<br />

MAGNÉTIQUE. LES INTERPRÉTATIONS QUI DEVRAIENT DIRE LA<br />

MÊME CHOSE A QUELQUE NUANCE PRÈS, SERAIENT ALORS<br />

COMPARÉES. Cette proposition qui est restée sans réponse, je la<br />

mainti<strong>en</strong>s ici par écrit, à mon corps déf<strong>en</strong>dant, face à toutes <strong>le</strong>s<br />

104


communautés charismatiques de la francophonie. Pourquoi n’y a-<br />

t-il pas eu et n’y aura-t-il jamais de réponse à cette offre<br />

pourtant loya<strong>le</strong> ?<br />

Ambuscade<br />

Voici la réponse combinée de deux d’<strong>en</strong>tre eux qui, échaudés, ont<br />

pris <strong>le</strong>urs distances vis à vis d’une position doctrina<strong>le</strong> et d’une<br />

attitude mora<strong>le</strong> qu’ils réprouv<strong>en</strong>t:<br />

"Pr<strong>en</strong>ez garde, frère, si ces g<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t dans votre jeu, ce n’est<br />

que pour vous faire <strong>en</strong>trer dans <strong>le</strong> <strong>le</strong>ur et t<strong>en</strong>ter de vous abuser<br />

par la fraude. Ils n’<strong>en</strong>treront dans la vérification de <strong>le</strong>ur don que<br />

s’ils sont sûrs de tricher dès <strong>le</strong> départ, c’est-à-dire se concerter<br />

par avance <strong>sur</strong> un texte court, comme par exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong> Psaume 23<br />

qu’ils appr<strong>en</strong>dront par cœur, <strong>en</strong> changeant un mot ici et là. Mais<br />

si vous exigez une interprétation spontanée avec des interprètes<br />

qui ne se connaiss<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong>tre eux, vous n’essuierez que <strong>le</strong>ur<br />

refus. Nous aussi, nous avons cru p<strong>en</strong>dant longtemps, que notre<br />

Église était <strong>le</strong> théâtre des manifestations de l’Esprit. Au culte, lors<br />

de par<strong>le</strong>rs <strong>en</strong> <strong>langues</strong> interprétés, on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dait des "révélations"<br />

à caractère privé, indéniab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t exactes qui touchai<strong>en</strong>t presque<br />

toutes <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s de l’Église. On mettait cela <strong>sur</strong> <strong>le</strong> compte d’un<br />

don de "connaissance" qui se révélait <strong>en</strong> <strong>langues</strong>. On a quand<br />

même fini par s’<strong>en</strong> étonner puis par s’<strong>en</strong> inquiéter. Cela a duré<br />

jusqu’au jour où <strong>le</strong> pot aux roses fut découvert. L’occasion qui<br />

105


évéla la mascarade, fut une bisbil<strong>le</strong> qui tourna à la division dans<br />

l’Église. Les <strong>langues</strong> se délièr<strong>en</strong>t alors. On apprit qu’un des<br />

anci<strong>en</strong>s faisait <strong>le</strong> tour des famil<strong>le</strong>s et s’arrangeait <strong>en</strong>suite avec<br />

deux autres qui, <strong>le</strong> dimanche, révélai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> langue d’abord et <strong>en</strong><br />

interprétation <strong>en</strong>suite, des faits souv<strong>en</strong>t anodins qui avai<strong>en</strong>t été<br />

notés dans <strong>le</strong>s contacts des jours précéd<strong>en</strong>ts"!<br />

Face à cette tricherie organisée, <strong>le</strong> conseil de ces amis à être <strong>sur</strong><br />

ses gardes reste de saison, car là où la fraude est érigée <strong>en</strong><br />

principe, on doit s’att<strong>en</strong>dre au pire. Là où il n’y a plus de<br />

chréti<strong>en</strong> que <strong>le</strong> nom, tous <strong>le</strong>s coups bas sont permis. Qu’il<br />

fail<strong>le</strong>, tel<strong>le</strong>s des brebis au milieu des loups, être prud<strong>en</strong>ts comme<br />

des serp<strong>en</strong>ts et simp<strong>le</strong>s comme des colombes, vis à vis du monde<br />

on peut l’admettre. Mais que l’on doive appliquer ces me<strong>sur</strong>es<br />

extrêmes à ceux pour qui, sincérité, droiture et loyauté devrai<strong>en</strong>t<br />

être la règ<strong>le</strong> de vie, cela fait chavirer <strong>le</strong> cœur jusqu’à la nausée.<br />

"Le Seigneur dit: Quand ce peup<strong>le</strong> s’approche de moi, il m’honore<br />

de la bouche et des lèvres: mais son cœur est éloigné de moi, et<br />

la crainte qu’il a de moi n’est qu’un précepte de tradition<br />

humaine"(Es. 29.13).<br />

Certes, on ne peut pas, à priori, faire un procès d’int<strong>en</strong>tion à tous<br />

<strong>le</strong>s frères p<strong>en</strong>tecôtistes <strong>en</strong> <strong>le</strong>s accusant d’imposture et de<br />

mauvaise foi. La charité chréti<strong>en</strong>ne commande de croire, <strong>sur</strong>tout<br />

chez <strong>le</strong>s modérés, à <strong>le</strong>ur sincérité JUSQU’A CE QUE l’occasion <strong>le</strong>ur<br />

106


soit offerte de prouver <strong>le</strong> bi<strong>en</strong>-fondé de la confiance qu’on <strong>le</strong>ur<br />

témoigne. Nous avons bi<strong>en</strong> dit JUSQU’A CE QUE, et pas au-delà.<br />

Car, quand la vérification du don incriminé est refusée,<br />

l’honnêteté mora<strong>le</strong> pr<strong>en</strong>d fin et l’erreur doctrina<strong>le</strong> devi<strong>en</strong>t<br />

un péché. C’est la même conclusion que Jésus a donnée au<br />

péché d’aveug<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t des pharisi<strong>en</strong>s lors de la guérison de<br />

l’aveug<strong>le</strong>-né de Jérusa<strong>le</strong>m: "Si vous étiez aveug<strong>le</strong>s, vous n’auriez<br />

pas de péché. Mais maint<strong>en</strong>ant vous dites: Nous voyons, c’est<br />

pourquoi votre péché subsiste" (Jn 9.40-41).<br />

Rapport Charismatique <strong>sur</strong> l'É<strong>le</strong>ctronique<br />

Obstiném<strong>en</strong>t, beaucoup, pour ne pas dire tous, refus<strong>en</strong>t l’épreuve<br />

magnétique sous <strong>le</strong> fallacieux prétexte qu’on n’a pas <strong>le</strong> droit de<br />

soumettre un don de l’Esprit à un exam<strong>en</strong> é<strong>le</strong>ctronique. Ceux qui<br />

dis<strong>en</strong>t cela ont-ils à ce point peur de découvrir la vérité ?<br />

Comm<strong>en</strong>t admettre que pour ces mêmes charismes, on se sert<br />

tant et plus de l’audio-visuel ? Des guérisons ou des mirac<strong>le</strong>s dits<br />

de l’Esprit sont photographiés, filmés, reproduits, diffusés. Des<br />

par<strong>le</strong>rs <strong>en</strong> <strong>langues</strong> et <strong>le</strong>ur interprétation sont <strong>en</strong>registrés puis<br />

ré<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dus et comm<strong>en</strong>tés dans des cerc<strong>le</strong>s privés ou élargis. Des<br />

millions de cassettes avec des messages évangéliques circu<strong>le</strong>nt<br />

dans <strong>le</strong> monde et sont diffusées <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s ondes, écoutées, copiées<br />

et analysées par des multitudes. Ces cassettes magnétiques sont<br />

à ce point porteuses de l’Esprit de Dieu que beaucoup sont édifiés<br />

107


et que d’autres naiss<strong>en</strong>t de nouveau par <strong>le</strong> Saint-Esprit <strong>en</strong> <strong>le</strong>s<br />

écoutant.<br />

Non, ce refus d’analyse par <strong>le</strong> moy<strong>en</strong> d’une technique neutre et<br />

impartia<strong>le</strong> n’est motivé que par la crainte de découvrir que <strong>le</strong><br />

combiné <strong>langues</strong>-interprétation n’existe qu’à l’état de<br />

contrefaçon. Nous apportons maint<strong>en</strong>ant la preuve décisive que<br />

ce refus d’analyse n’est pas <strong>le</strong> fruit d’une conviction scripturaire,<br />

mais une dérobade qui n’est autre chose que l’art très politique<br />

d’esquiver <strong>le</strong>s questions embarrassantes.<br />

La revue Expéri<strong>en</strong>ces est incontestab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t d’obédi<strong>en</strong>ce<br />

p<strong>en</strong>tecôtiste. Dans <strong>le</strong> n° 73 de 1989, il n’y est question que de<br />

l’extraordinaire découverte des stupéfiantes structures<br />

mathématiques de la Bib<strong>le</strong>, au moy<strong>en</strong> des ordinateurs ultrarapides<br />

(page 24 et autres). Les moy<strong>en</strong>s humains de ces<br />

recherches sont <strong>le</strong>s plus grands mathématici<strong>en</strong>s Israéli<strong>en</strong>s et<br />

Américains des universités de Jérusa<strong>le</strong>m, Tel Aviv, Ya<strong>le</strong> et<br />

Harvard. Ces recherches sont des travaux sérieux m<strong>en</strong>és par des<br />

g<strong>en</strong>s sérieux (page 24). On est au bout des superlatifs pour<br />

qualifier l’<strong>en</strong>treprise et <strong>sur</strong>tout <strong>le</strong>s résultats. L’ordinateur<br />

démontre que la Bib<strong>le</strong> est unique et conti<strong>en</strong>t <strong>en</strong> el<strong>le</strong>-même la<br />

signature du Créateur au-delà de ce que <strong>le</strong>s hommes de Dieu <strong>le</strong>s<br />

plus remplis de foi pouvai<strong>en</strong>t imaginer (page 4). Et qu’est-ce qui<br />

met cette vérité <strong>en</strong> lumière ? De l’é<strong>le</strong>ctronique. Or, la rédaction<br />

108


de la Bib<strong>le</strong> a été un charisme que 1 Corinthi<strong>en</strong>s 13 appel<strong>le</strong> <strong>le</strong> don<br />

de connaissance et de prophétie. L’Écriture est constituée de ces<br />

deux élém<strong>en</strong>ts. Autrem<strong>en</strong>t dit, tout dans la Bib<strong>le</strong> est<br />

connaissance et prophétie. C’est là <strong>le</strong> cont<strong>en</strong>u de la<br />

révélation écrite et c’est <strong>le</strong> charisme non pas <strong>le</strong> plus<br />

inspiré, mais <strong>le</strong> plus indubitab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t inspiré de tous.<br />

"<strong>Tout</strong>e l’Écriture est inspirée de Dieu" (2 Tim. 3.16) et "ce n’est<br />

pas par une volonté d’homme qu’une prophétie a jamais été<br />

apportée, mais c’est poussé par <strong>le</strong> Saint-Esprit que des hommes<br />

ont parlé de la part de Dieu" (2 Pi. 1.18).<br />

Or, Expéri<strong>en</strong>ces approuve sans réserve et avec un <strong>en</strong>thousiasme<br />

débordant (que nous partageons), l’exam<strong>en</strong> é<strong>le</strong>ctronique de ce<br />

charisme divin qui a présidé à la rédaction du canon des<br />

Écritures. Nous ne pouvons pas faire à Dieu l’injure de croire que<br />

<strong>le</strong>s Paro<strong>le</strong>s qu’Il est s<strong>en</strong>sé mettre dans la bouche des frères<br />

p<strong>en</strong>tecôtistes soi<strong>en</strong>t moins vérifiab<strong>le</strong>s que cel<strong>le</strong>s prononcées puis<br />

écrites par Moïse, ou par Jérémie ou par Jésus, Pierre ou Paul. Si<br />

la technique moderne ne fait que décup<strong>le</strong>r notre confiance <strong>en</strong> la<br />

Paro<strong>le</strong>, el<strong>le</strong> devrait <strong>en</strong> faire autant <strong>en</strong>vers ces autres paro<strong>le</strong>s dont<br />

on nous affirme avec force qu’el<strong>le</strong>s sont de Dieu. Pourquoi toutes<br />

ces tergiversations ? Y aurait-il un doute ? Où est <strong>le</strong> problème ?<br />

La raison du problème est dans <strong>le</strong> texte de la revue précitée que<br />

nous allons reproduire intégra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t (pages 6 et 7). Au lieu de<br />

"Bib<strong>le</strong>", nous y mettrons simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t "<strong>langues</strong>" qui vaudra pour<br />

109


<strong>le</strong>s dons de par<strong>le</strong>r et interpréter. Nous demandons aux <strong>le</strong>cteurs<br />

de lire et de relire avec la plus grande réf<strong>le</strong>xion <strong>le</strong>s lignes qui<br />

suiv<strong>en</strong>t.<br />

"Nous sommes arrivés à des conclusions fantastiques. Ce sont<br />

des faits auxquels on ne peut ri<strong>en</strong> changer. Un sci<strong>en</strong>tifique qui<br />

veut des évid<strong>en</strong>ces pourra vérifier <strong>le</strong>s faits. Mais nous nous<br />

heurtons à un problème psychologique (moral). C’est une<br />

question ess<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong> qui touche la vie et la mort, et qui<br />

implique un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t, car ou bi<strong>en</strong> <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> sont<br />

vraies, ou bi<strong>en</strong> tout est à jeter; ou bi<strong>en</strong> ce travail apporte une<br />

découverte nouvel<strong>le</strong>, ou bi<strong>en</strong> il n’y a ri<strong>en</strong>. Nombreux sont ceux<br />

qui se sont intéressés à nos travaux, mais plusieurs, DES QU’ILS<br />

S’APERÇOIVENT OU CELA LES MÈNE REFUSENT D’ALLER PLUS<br />

LOIN EN DISANT: "CHACUN PEUT CROIRE CE QU’IL VEUT...".<br />

MAIS NON ! Dans son imagination, <strong>sur</strong> <strong>le</strong> plan psychologique,<br />

chacun peut trouver ce qu’il veut, mais ici nous nous trouvons<br />

devant une structure mathématique... Deux et deux font quatre<br />

pour tout <strong>le</strong> monde. On ne peut pas croire ce qu’on veut dans ce<br />

domaine".<br />

Voilà la raison cachée de l’objection à al<strong>le</strong>r plus loin dans<br />

l’investigation du don des <strong>langues</strong>; c’est la peur de devoir<br />

admettre que, si l’épreuve é<strong>le</strong>ctronique confirme que la Bib<strong>le</strong> est<br />

la signature de Dieu, la même épreuve ne fasse apparaître la<br />

110


signature de celui qui contrefait l’ange de lumière. N’importe qui<br />

peut s’as<strong>sur</strong>er de la chose. La vérification est d’autant plus faci<strong>le</strong><br />

qu’el<strong>le</strong> n’exige aucun appareil coûteux ou compliqué. Qui, à<br />

l’heure qu’il est, n’a pas un <strong>en</strong>registreur portatif chez soi ? Que<br />

l’honnête chercheur de vérité y <strong>en</strong>registre son propre par<strong>le</strong>r <strong>en</strong><br />

<strong>langues</strong>, ou qu’il <strong>en</strong> capte un dans son Église. S’il croit que ce don<br />

est auth<strong>en</strong>tique, il doit obligatoirem<strong>en</strong>t croire que <strong>le</strong> don<br />

d’interprétation des autres ne l’est pas moins. Qu’il ail<strong>le</strong> vers ceux<br />

qui sont reconnus pour avoir ce charisme. Qu’il demande à<br />

plusieurs SÉPARÉMENT, c’est-à-dire à l’insu <strong>le</strong>s uns des autres,<br />

d’interpréter ce qui a été mis <strong>sur</strong> bande, qu’il compare <strong>en</strong>suite <strong>le</strong>s<br />

diverses "interprétations". Personnel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t je l’ai fait. La<br />

signature n’était pas cel<strong>le</strong> du Père des lumières mais plutôt<br />

cel<strong>le</strong> du père du m<strong>en</strong>songe (Jacques 1:17; Jean 8:44). En<br />

d'autres mots, <strong>le</strong> don moderne des <strong>langues</strong> est une puissance<br />

diabolique (2 Thes. 2:9) issu d'un baptême mystique qu'on<br />

prét<strong>en</strong>d être du Saint-Esprit. Il s'agit incontestab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t du péché<br />

impardonnab<strong>le</strong> par <strong>le</strong>quel on dit que la puissance de Satan est<br />

cel<strong>le</strong> du Saint-Esprit, <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drant une contrefaçon de la vérité qui<br />

déforme la grâce de Dieu avec un faux évangi<strong>le</strong>. Nous sommes <strong>en</strong><br />

réalité dans cette époque ou Satan a été délié de ses chaînes et<br />

délivré de sa prison pour séduire <strong>le</strong>s nations (Apoc. 20:3,7,8), ses<br />

instrum<strong>en</strong>ts de séduction étant <strong>le</strong>s P<strong>en</strong>tecôtistes et <strong>le</strong>s<br />

Charismatiques avec <strong>le</strong>urs dons de puissances occultes.<br />

111


Puisque l'épreuve é<strong>le</strong>ctronique fait bondir d'une feinte indignation<br />

ceux qui ont peur de découvrir <strong>le</strong>ur erreur, je <strong>le</strong>ur ai suggéré un<br />

autre type de vérification. Voici ce que, par écrit, j'ai proposé à<br />

deux des plus hautes sommités du charismatisme de France et de<br />

Suisse:<br />

"Puisque vous croyez, soi-disant <strong>en</strong> toute bonne foi, que votre<br />

don des <strong>langues</strong> existe <strong>en</strong>core et qu'il est auth<strong>en</strong>tique, vous êtes<br />

t<strong>en</strong>us de croire que son inséparab<strong>le</strong> corollaire, <strong>le</strong> don<br />

d'interprétation existe <strong>en</strong>core lui aussi et qu'il possède <strong>le</strong>s mêmes<br />

caractéristiques miracu<strong>le</strong>uses et divines. Nous pr<strong>en</strong>drons chacun<br />

deux témoins et nous irons tous <strong>en</strong>semb<strong>le</strong> dans une Assemblée<br />

charismatique de mon choix où personne ne nous connaît et où<br />

l'interprétation de tout par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> est exigé. P<strong>en</strong>dant <strong>le</strong><br />

culte, j'y par<strong>le</strong>rai votre charabia et vous mon baragouin. Nous<br />

constaterons alors que de ces deux "ri<strong>en</strong> du tout", du vôtre<br />

autant que du mi<strong>en</strong>, vont sortir deux "interprétations" 100 % au<br />

niveau de l'énoncé, ce qui démontrera que toute l'affaire n'est<br />

ri<strong>en</strong> d'autre que fabrication humaine et vulgaire<br />

contrefaçon. Ayant constaté la fraude, vous, moi et nos<br />

témoins, nous établirons <strong>sur</strong> <strong>le</strong> champ un rapport des faits que<br />

nous signerons et que nous <strong>en</strong>verrons à toutes <strong>le</strong>s Églises de nos<br />

deux pays". Le premier n'a jamais donné suite à cette<br />

proposition; l'autre a décliné l'offre dans une <strong>le</strong>ttre où il<br />

112


m'accusait d’être à la fois un blasphémateur contre <strong>le</strong> Saint-Esprit<br />

et un faux prophète!!!<br />

Un chréti<strong>en</strong> serait-il <strong>en</strong>core digne de ce nom s’il se montrait<br />

moins honnête que <strong>le</strong>s abominab<strong>le</strong>s prophètes de Baal qui, eux,<br />

acceptèr<strong>en</strong>t <strong>le</strong> défi d’Elie quant à l’auth<strong>en</strong>ticité de <strong>le</strong>ur dieu ? (1<br />

Rois 18).<br />

Explication<br />

En ce qui concerne <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> et <strong>le</strong>ur interprétation, comm<strong>en</strong>t<br />

expliquer que des g<strong>en</strong>s dûm<strong>en</strong>t ou prét<strong>en</strong>dum<strong>en</strong>t convertis,<br />

nés de nouveau et dont la vie a été changée, parfois même <strong>en</strong><br />

profondeur, puiss<strong>en</strong>t être à ce point manipulés par <strong>le</strong> père du<br />

m<strong>en</strong>songe ? Cela paraît impossib<strong>le</strong>. Un vrai chréti<strong>en</strong> ne peut ni<br />

m<strong>en</strong>tir ni continuer à se m<strong>en</strong>tir à lui-même<br />

systématiquem<strong>en</strong>t. Cela mérite une explication. Il faut avoir<br />

vécu ou côtoyé largem<strong>en</strong>t ces milieux pour saisir l’atmosphère<br />

dans laquel<strong>le</strong> ils baign<strong>en</strong>t à longueur d’années. Par exemp<strong>le</strong>, on<br />

compr<strong>en</strong>d mieux la vie décousue d’un Samson, quand on sait qu’il<br />

vivait à une époque ou "chacun faisait ce qu’il lui semblait bon".<br />

Samson était un <strong>en</strong>fant du sièc<strong>le</strong> conditionné par son <strong>en</strong>tourage.<br />

C’est vrai pour un chréti<strong>en</strong> qui évolue dans une communauté où<br />

l’usage du tabac* est admis, où des conducteurs montr<strong>en</strong>t<br />

l’exemp<strong>le</strong> et où l’on a bi<strong>en</strong> soin de ne jamais souff<strong>le</strong>r mot <strong>sur</strong> <strong>le</strong><br />

sujet. Ce chréti<strong>en</strong> ne sera jamais délivré de l’asservissem<strong>en</strong>t de la<br />

113


plante à Nicot. Il <strong>en</strong> aura d’autant moins <strong>en</strong>vie que la drogue aura<br />

passé dans son sang et dans son mode de vie sans que sa<br />

consci<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> soit a<strong>le</strong>rtée. Pourquoi se rep<strong>en</strong>tirait-il d’un li<strong>en</strong> que<br />

son <strong>en</strong>tourage approuve ou <strong>en</strong> tout cas ne désapprouve pas ?<br />

* L'usage du tabac n'a aucun rapport avec <strong>le</strong>s dons occultes du<br />

par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> et ses interprétations. L'auteur fait preuve de<br />

pharisianisme, il exagère <strong>le</strong>s faits. Le tabac est peut être nocif<br />

pour la santé du corps, mais «ce n'est pas ce qui <strong>en</strong>tre par la<br />

bouche qui souil<strong>le</strong> l'homme, mais ce qui sort de son cœur».<br />

Idem pour <strong>le</strong> catholique qui ne peut se séparer d’une mondanité<br />

qui lui est tel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t naturel<strong>le</strong> que sa vie religieuse <strong>en</strong> est<br />

imprégnée. Du porche de l’Église il passera sans transition à la<br />

porte de la taverne d’<strong>en</strong> face, y jouera aux cartes avec <strong>le</strong>s amis,<br />

pointera <strong>le</strong> tiercé ou <strong>le</strong> loto sportif, poussera la chansonnette <strong>en</strong><br />

trinquant avec son curé qui lui confiera l’organisation du prochain<br />

bal paroissial. La mondanité ambiante qu’il partage, l’empêchera<br />

de pr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ce de son état de perdition. Il croira de bonne<br />

foi plaire au Bon Dieu et ajouter une bonne œuvre à la fabrication<br />

de son salut. Comm<strong>en</strong>t ouvrirait-il la porte de la rep<strong>en</strong>tance ? La<br />

clé <strong>en</strong> a été <strong>en</strong><strong>le</strong>vée par son directeur de consci<strong>en</strong>ce ! Le<br />

Seigneur est <strong>le</strong> seul directeur de la consci<strong>en</strong>ce. N'est-il pas assez<br />

puissant pour délivrer de la perdition qui il veut et quand il veut ?<br />

à moins que la personne soit réprouvée. Le légalisme de l'auteur<br />

est aberrant concernant ces choses, il s'éloigne du sujet <strong>en</strong><br />

114


question pour émettre ses opinions personnel<strong>le</strong>s, ce qui est<br />

fortem<strong>en</strong>t regrettab<strong>le</strong> car il s'oppose à la souveraineté absolue du<br />

Dieu <strong>Tout</strong>-Puissant.<br />

C’est aussi ce qui se passe dans <strong>le</strong>s communautés à forte<br />

influ<strong>en</strong>ce charismatique. L’expéri<strong>en</strong>ce y prime la doctrine.<br />

L’exaltation mystique est appréciée. Historiettes,<br />

expéri<strong>en</strong>ces, témoignages, visions ou prophéties y supplant<strong>en</strong>t<br />

l’étude sérieuse et <strong>en</strong> profondeur de la Paro<strong>le</strong> de Dieu. C’est la<br />

préparation idéa<strong>le</strong> à la démission de la raison. Le manque de foi<br />

est stigmatisé à outrance. "<strong>Tout</strong> ce que vous demanderez <strong>en</strong><br />

priant, croyez que vous l’avez reçu, et vous <strong>le</strong> verrez s’accomplir"<br />

(Marc 11.24), est <strong>le</strong> g<strong>en</strong>re de vérité biblique qui s’hypertrophie à<br />

force de la pres<strong>sur</strong>er à l’extrême. Chacun se fait une obligation de<br />

témoigner de ce qu’il a déjà reçu, même s’il ne l’a pas <strong>en</strong>core<br />

reçu ou qu’il ne <strong>le</strong> recevra jamais. Un pied dans la tombe, on<br />

vous affirme sans vergogne que l’on est guéri. Ce n’est pas un<br />

m<strong>en</strong>songe, c’est au contraire <strong>le</strong> triomphe de la foi. Il faut<br />

continuer à croire coûte que coûte et <strong>sur</strong>tout ne pas douter.<br />

C’est cette déme<strong>sur</strong>e dans la distorsion des textes qui façonne <strong>le</strong>s<br />

m<strong>en</strong>talités, à tel<strong>le</strong> <strong>en</strong>seigne que, quand quelqu’un interprète mal<br />

une langue dont il n’a ri<strong>en</strong> saisi, il ne fraude pas, il ne m<strong>en</strong>t pas,<br />

il croit tout simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t. Il honore Dieu par sa foi <strong>en</strong> l’exercice<br />

d’un don qu’il croit avoir reçu parce qu’il l’a demandé ou parce<br />

115


qu’on lui a fait croire qu’il l’avait. Et comme personne dans sa<br />

congrégation ne se permet de contester et de contrô<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s<br />

platitudes évangéliques qu’il débite, il s’<strong>en</strong>ferre toujours plus dans<br />

ce qu’il croit être vrai, même si cela heurte la vérité de front.<br />

Quand ce pasteur affirma que la grande sal<strong>le</strong> où il avait prêché ce<br />

soir-là était comb<strong>le</strong>, alors qu’il y avait moins de quinze personnes<br />

prés<strong>en</strong>tes, il ne m<strong>en</strong>tait pas; il croyait tout simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t que Dieu,<br />

à qui il avait demandé avec foi de la remplir, ne pouvait qu’avoir<br />

t<strong>en</strong>u sa promesse. Puisqu’il est écrit: "... croyez que vous l’avez<br />

reçu", il <strong>le</strong> croyait, donc il l’avait reçu, et il pouvait <strong>le</strong> dire tout<br />

haut dans la prés<strong>en</strong>ce de ceux qui avai<strong>en</strong>t été témoins du<br />

contraire. Ce sont là des vérités dev<strong>en</strong>ues fol<strong>le</strong>s qui<br />

<strong>en</strong>g<strong>en</strong>dr<strong>en</strong>t des états d’âme, qui devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t vite des états<br />

d’esprit, inconnus des autres chréti<strong>en</strong>s évangéliques qui<br />

ont de la peine à croire que de tels abus puiss<strong>en</strong>t exister<br />

réel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t.<br />

C’est <strong>en</strong> fait une maladie spirituel<strong>le</strong> proche des religions<br />

ori<strong>en</strong>ta<strong>le</strong>s. C’est l’abandon de la volonté, la démission de l’esprit,<br />

la dévalorisation du raisonnem<strong>en</strong>t. L’un des <strong>le</strong>urs, G. Ramseyer<br />

(m<strong>en</strong>tor de Michel<strong>le</strong> d'Astier nommée aussi la sorcière de la<br />

Vigerie, névrosée charismatique qui fait de la délivrance de<br />

démons chimériques), n’a-t-il pas écrit un livre (dont nous<br />

repar<strong>le</strong>rons) intitulé «Vous raisonnez trop ?» C’est l’annihilation<br />

du moi jusqu’à <strong>en</strong> perdre consci<strong>en</strong>ce, pour être rempli d’un autre<br />

116


esprit. Mais quel esprit ? Il est faci<strong>le</strong> d’y col<strong>le</strong>r <strong>le</strong> texte de 1 Cor.<br />

14.14: "Si je prie <strong>en</strong> langue mon esprit est <strong>en</strong> prière mais mon<br />

intellig<strong>en</strong>ce demeure stéri<strong>le</strong>". Séparé du verset qui suit, qui fait la<br />

rectification <strong>en</strong> recommandant aussi l’usage de l’intellig<strong>en</strong>ce, on<br />

<strong>en</strong> arrive à accueillir tout ce qui n’est pas de la p<strong>en</strong>sée<br />

intellig<strong>en</strong>te. Indirectem<strong>en</strong>t cela devi<strong>en</strong>t <strong>le</strong> mépris de ce qui<br />

distingue l’homme de l’animal, et cela conduit à la négation<br />

du premier et plus grand commandem<strong>en</strong>t: "Tu aimeras <strong>le</strong><br />

Seigneur ton Dieu de toute... ta p<strong>en</strong>sée", c’est-à-dire de tout ton<br />

<strong>savoir</strong>, de tout ton raisonnem<strong>en</strong>t, de toute ta volonté, de toute<br />

ton intellig<strong>en</strong>ce, de tout ton esprit. Là où <strong>le</strong> langage favori est au<br />

contraire: "Ne résistez pas, abandonnez-vous, ne raisonnez plus,<br />

donnez toute la place à l’Esprit, laissez-vous al<strong>le</strong>r, faites-Lui<br />

confiance, laissez-vous <strong>en</strong>vahir et subjuguer par lui, faites <strong>le</strong> vide<br />

<strong>en</strong> vous-même", on peut être sûr que, selon Matthieu 12.44,<br />

l’<strong>en</strong>nemi, trouvant la place vide de la résistance préconisée <strong>en</strong><br />

Jacques 4.7, s’empressera de v<strong>en</strong>ir la remplir sous la fausse<br />

appellation du Saint-Esprit. C’est la seu<strong>le</strong> explication du "don"<br />

d’interprétation que nous v<strong>en</strong>ons d’analyser longuem<strong>en</strong>t.<br />

En définitive, ce qui va donner plus de poids à notre <strong>en</strong>quête <strong>sur</strong><br />

<strong>le</strong> sujet, c’est l’aveu de ceux qui ont trempé dans ce trafic de<br />

dons falsifiés et qui, une fois convertis de cette imposture, ont<br />

déclaré que <strong>le</strong>ur usage de ces "dons" n’avait été que FAUX ET<br />

USAGE DE FAUX. Si cette dernière formu<strong>le</strong> devait faire de la<br />

117


peine à quelqu’un, puisse-t-il se rappe<strong>le</strong>r que c’est dans des<br />

termes plus viru<strong>le</strong>nts, que <strong>le</strong> p<strong>en</strong>tecôtisme classique condamnait<br />

naguère ses frères charismatiques qui exerc<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s mêmes dons<br />

qu’il <strong>le</strong>ur a par ail<strong>le</strong>urs transmis.<br />

Un frère <strong>en</strong> Christ nous a laissé par écrit cette courageuse mais<br />

terrib<strong>le</strong> confession-réquisitoire: "Avec nous, l’argum<strong>en</strong>tation<br />

logique n’est pas la bonne façon de s’y pr<strong>en</strong>dre; nous n’y sommes<br />

s<strong>en</strong>sib<strong>le</strong>s que quand el<strong>le</strong> nous avantage. Nous sommes des<br />

malades; ce dont nous avons besoin, c’est d’être guéris". Cela, il<br />

nous l’a écrit après sa guérison. Nul ne peut empêcher <strong>le</strong>s fauxmonnayeurs<br />

d’imprimer des "bonnes" coupures, ni de s’<strong>en</strong> servir,<br />

ni de <strong>le</strong>s faire circu<strong>le</strong>r. Les faux bil<strong>le</strong>ts, comme <strong>le</strong>s faux dons,<br />

procur<strong>en</strong>t à <strong>le</strong>urs possesseurs de la vraie joie, des vrais bi<strong>en</strong>s,<br />

une vraie notoriété, une bel<strong>le</strong> confiance <strong>en</strong> soi et <strong>en</strong> l’av<strong>en</strong>ir<br />

jusqu’à ce qu’ils se fass<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dre. Le jour approche où tous <strong>le</strong>s<br />

faussaires devront faire face à cette terrib<strong>le</strong> échéance ainsi<br />

libellée:<br />

a) "R<strong>en</strong>ds compte de ton administration..."(Luc 16.2),<br />

<br />

b) "... il est réservé aux hommes de mourir une seu<strong>le</strong> fois,<br />

après quoi vi<strong>en</strong>t <strong>le</strong> jugem<strong>en</strong>t"(Héb. 9.27).<br />

Que feront <strong>en</strong> ce jour-là ceux qui, dans <strong>le</strong> domaine du sacré, se<br />

seront servis du m<strong>en</strong>songe sous prétexte de mieux par<strong>le</strong>r au Nom<br />

du Seigneur. Ils ne pourront plus l’invoquer. C’est vers <strong>le</strong>s<br />

118


ochers qu’ils se tourneront pour <strong>le</strong>ur dire ainsi qu’aux<br />

montagnes: "... tombez <strong>sur</strong> nous, et cachez-nous devant la face<br />

de celui qui est assis <strong>sur</strong> <strong>le</strong> trône, et devant la colère de l’Agneau;<br />

car <strong>le</strong> grand jour de sa colère est v<strong>en</strong>u, et qui peut subsister<br />

?"(Apoc. 6.16-17).<br />

S’être trompé, chacun <strong>le</strong> sait, c’est déjà grave; avoir refusé de<br />

vérifier si l’on s’est trompé ou si on a été trompé, c’est <strong>en</strong>core<br />

plus grave; mais <strong>en</strong> avoir <strong>en</strong>traîné d’autres dans la tromperie et<br />

par la tromperie, cela ne peut déboucher que <strong>sur</strong> une seu<strong>le</strong> issue,<br />

cel<strong>le</strong> dont <strong>le</strong> Bi<strong>en</strong>-Aimé Sauveur a parlé: "Si un aveug<strong>le</strong> conduit<br />

un autre aveug<strong>le</strong>, ils tomberont tous <strong>le</strong>s deux dans la fosse" (Mat.<br />

15.14).<br />

Que personne, qui pratique de tel<strong>le</strong>s iniquités, ne s’abuse <strong>en</strong><br />

espérant pouvoir Lui dire <strong>en</strong> ce jour-là: "Seigneur, Seigneur, n’aije<br />

pas prophétisé par ton nom ? n’ai-je pas chassé des démons<br />

par ton nom ? n’ai-je pas fait beaucoup de mirac<strong>le</strong>s par ton nom<br />

? Alors je <strong>le</strong>ur dirai ouvertem<strong>en</strong>t: Je ne vous ai jamais connus,<br />

retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité" (Mat. 7.22-<br />

23). (Il est très significatif que dans <strong>le</strong> Grec original <strong>le</strong> mot<br />

«iniquité» porte aussi la nuance de «frauder»...)<br />

119


La vieil<strong>le</strong> horloge<br />

Quand j’étais un jeune garçon, mon père revint un jour à la<br />

maison avec une antiquité. C’était une horloge <strong>en</strong> bronze ciselé<br />

sous globe <strong>en</strong> verre, représ<strong>en</strong>tant une scène et des personnages<br />

champêtres. Chaque visiteur avait droit à une contemplation de<br />

l’objet, accompagnée de comm<strong>en</strong>taires <strong>sur</strong> cette précieuse œuvre<br />

d’art. On remontait <strong>le</strong> mécanisme avec d’infinies précautions.<br />

C’était un cérémonial quasi religieux. P<strong>en</strong>dant quinze ans cette<br />

pièce d’orfèvrerie a trôné <strong>sur</strong> la cheminée du salon, faisant bi<strong>en</strong><br />

des <strong>en</strong>vieux. Je passais de longs mom<strong>en</strong>ts à contemp<strong>le</strong>r cette<br />

merveil<strong>le</strong> qui sonnait <strong>le</strong>s heures et <strong>le</strong>s demies. El<strong>le</strong> pr<strong>en</strong>ait bi<strong>en</strong><br />

vingt minutes d’avance <strong>en</strong>tre deux remontages, mais ça on <strong>le</strong><br />

gardait pour nous. Vénérab<strong>le</strong> p<strong>en</strong>du<strong>le</strong> qui depuis si longtemps<br />

supportait <strong>le</strong> temps tout <strong>en</strong> <strong>le</strong> traversant et <strong>le</strong> marquant. El<strong>le</strong> fut<br />

notre fierté p<strong>en</strong>dant quinze ans. Quand mon père mourut, il fallut<br />

s’<strong>en</strong> séparer. Ma mère et moi, avons pris conseil d’un spécialiste<br />

pour <strong>en</strong> fixer <strong>le</strong> montant. L’homme <strong>en</strong> indiqua un prix tel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

dérisoire que nous <strong>en</strong> fûmes choqués. Comm<strong>en</strong>t, une antiquité de<br />

bronze travaillé pour une croûte de pain ! Avec un sourire navré,<br />

l’expert prit <strong>le</strong> trésor dans ses mains, l’inclina et me fit voir<br />

l’intérieur. Ce n’était que de l’étain coulé recouvert de dorure !<br />

L’auth<strong>en</strong>tique était tout <strong>en</strong> toc ! Ce n’était qu’une imitation sans<br />

va<strong>le</strong>ur réel<strong>le</strong>. On a eu quand même <strong>le</strong> cœur gros de la voir partir,<br />

el<strong>le</strong> qui nous avait donné de la joie, du rêve, du bonheur même<br />

et <strong>sur</strong>tout l’illusion d’une certaine richesse, d’un "plus" qui,<br />

120


fina<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, n’était qu’un "moins" puisque mon père avait fait un<br />

marché de dupe. Cela ne serait pas arrivé si, au départ, il avait<br />

fait faire une simp<strong>le</strong> expertise. Le parallè<strong>le</strong> avec <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong><br />

<strong>langues</strong> est évid<strong>en</strong>t. Nous aurions pu garder la p<strong>en</strong>du<strong>le</strong> et son<br />

triste secret et, <strong>en</strong> secret, continuer à admirer son clinquant, à<br />

rêvasser <strong>en</strong> écoutant avec extase ses tintem<strong>en</strong>ts bi-horaires tout<br />

chargés d’une vraie fausse histoire. C’est ce que beaucoup font<br />

avec <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>. L’expertise biblique et magnétique<br />

<strong>le</strong>ur a révélé ce qu’ils press<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t confusém<strong>en</strong>t, à <strong>savoir</strong><br />

que ce n’était, au mieux, qu’une extase psychique sans<br />

rapport, ni de près ni de loin, avec l’antique auth<strong>en</strong>ticité<br />

apostolique. Mais ils ont de la peine à se détacher de <strong>le</strong>urs<br />

souv<strong>en</strong>irs, de <strong>le</strong>urs états d’âme, des rêves caressés, du tintem<strong>en</strong>t<br />

des paro<strong>le</strong>s qui ont marqué <strong>le</strong>ur parcours. Cette nostalgie, on<br />

peut la compr<strong>en</strong>dre.<br />

Pour <strong>en</strong> rev<strong>en</strong>ir à notre horloge, ce qui aurait été plus grave que<br />

d’<strong>en</strong> garder la nostalgie, ce qui déjà aurait été une façon de me<br />

m<strong>en</strong>tir à moi-même, c’eût été de m<strong>en</strong>tir aux autres <strong>en</strong> continuant<br />

à <strong>le</strong>ur <strong>en</strong> par<strong>le</strong>r comme si el<strong>le</strong> était auth<strong>en</strong>tique et d’al<strong>le</strong>r jusqu’à<br />

essayer de <strong>le</strong>ur refi<strong>le</strong>r la marchandise.<br />

Faire l'Artic<strong>le</strong><br />

C’est hélas ce que beaucoup font dans <strong>le</strong> domaine des choses<br />

sacrées. Ils organis<strong>en</strong>t des réunions de recherche et d’att<strong>en</strong>te et<br />

121


ils font l’artic<strong>le</strong>. La façon dont ils s’y pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t sonne aussi faux<br />

que ce qu’ils propos<strong>en</strong>t. Ce qui va suivre n’est que <strong>le</strong> pâ<strong>le</strong> ref<strong>le</strong>t<br />

de ce que nous avons vu et de ce qui nous a été rapporté par des<br />

témoins oculaires.<br />

Comm<strong>en</strong>ce d’abord la séance d’échauffem<strong>en</strong>t où tous <strong>le</strong>s déboires<br />

des non-baptisés dans l’Esprit sont passés <strong>en</strong> revue et où toute la<br />

panoplie d’efficacité et de puissance a été évoquée pour ceux qui<br />

par<strong>le</strong>ront <strong>en</strong> langue. Quand l’auditoire est acquis à d’aussi<br />

brillantes perspectives (et qui ne succomberait pas au charme de<br />

ce m<strong>en</strong>tal training ?), on passe à la phase active. C’est alors la<br />

prière int<strong>en</strong>se, émotive, l’att<strong>en</strong>te de l’événem<strong>en</strong>t <strong>sur</strong>naturel au<br />

milieu de soupirs, de paro<strong>le</strong>s et de cris confus allant presque<br />

toujours jusqu’à la vocifération. Puis vi<strong>en</strong>t l’imposition des mains<br />

accompagnée d’appels tonitruants et d’ordres donnés à l’Esprit<br />

pour qu’Il (ou il) tombe <strong>sur</strong> <strong>le</strong> chercheur. Ce dernier est alors<br />

pressé de prier avec l’espoir qu’il ne <strong>le</strong> fera plus <strong>en</strong> français.<br />

Quand <strong>le</strong> sujet est résistant, son conseil<strong>le</strong>r <strong>le</strong> poussera jusque<br />

dans ses derniers retranchem<strong>en</strong>ts. Il lui inculquera une courte<br />

phrase comme: "Alléluia, Jésus est vivant !" qu’il devra répéter<br />

dix fois, vingt fois, cinquante fois, de plus <strong>en</strong> plus vite, <strong>en</strong>couragé<br />

<strong>en</strong> cela par des "<strong>en</strong>core plus vite, <strong>en</strong>core plus vite" jusqu’à ce<br />

que, n’<strong>en</strong> pouvant plus, sa langue se retourne dans sa bouche et<br />

émette des sons forcém<strong>en</strong>t étranges. Une clameur de victoire<br />

saluera ce "baptême dans l’Esprit". Suivront alors félicitations,<br />

122


embrassades, accolades, visages rayonnants et regards<br />

larmoyants. Depuis quelques années, dans certaines<br />

communautés une nouveauté est à l’honneur; <strong>le</strong>s nouveaux<br />

"baptisés de l’Esprit", afin d’être sûrs de persévérer dans cette<br />

voie pourront suivre des COURS DE PARLER EN LANGUES* !<br />

Révoltant, diront certains; n’est-ce pas là, au nom du Saint-<br />

Esprit une façon de blasphémer contre Lui ? S’il est des<br />

frères p<strong>en</strong>tecôtistes qui sont outrés par ces pratiques proprem<strong>en</strong>t<br />

scanda<strong>le</strong>uses, beaucoup d’autres par contre, racont<strong>en</strong>t ces choses<br />

<strong>le</strong> plus naturel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t du monde, donnant <strong>le</strong>ur p<strong>le</strong>ine adhésion à<br />

ce lavage de cerveau qu’ils ont subi et, qu’à <strong>le</strong>ur tour, ils font<br />

subir à d’autres. Paul dirait de ces g<strong>en</strong>s: "Ils mett<strong>en</strong>t <strong>le</strong>ur gloire<br />

dans ce qui fait <strong>le</strong>ur honte" (Phil. 3.19).<br />

* Au sein du charismatisme de la troisième vague, on est r<strong>en</strong>du<br />

même à donner des Séminaires pour appr<strong>en</strong>dre comm<strong>en</strong>t chasser<br />

des démons, aberrations de dérèg<strong>le</strong>m<strong>en</strong>ts psychiques propagée<br />

par des réprouvés comme la dénommée Michel<strong>le</strong> d'Astier,<br />

<strong>sur</strong>nommée aussi «la reine des démons» et tous ses sbires, g<strong>en</strong>s<br />

m<strong>en</strong>ta<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t détraqués qui s'imagin<strong>en</strong>t que des démons<br />

cohabit<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semb<strong>le</strong> avec <strong>le</strong> Saint-Esprit dans <strong>le</strong> cœur de<br />

personnes dites chréti<strong>en</strong>nes. Ce g<strong>en</strong>re d'abominations devi<strong>en</strong>t de<br />

plus <strong>en</strong> plus courant dans ces milieux malsains.<br />

Dans notre région, un homme exerce <strong>le</strong> don qu'il s'est découvert,<br />

celui de conduire des jeunes <strong>en</strong>fants dans <strong>le</strong> baptême du Saint-<br />

123


Esprit. Avec l'accord des Assemblées de l'<strong>en</strong>droit, il visite <strong>le</strong>s<br />

famil<strong>le</strong>s chréti<strong>en</strong>nes et <strong>en</strong>seigne aux <strong>en</strong>fants comm<strong>en</strong>t par<strong>le</strong>r <strong>en</strong><br />

<strong>langues</strong>.<br />

Certains frères du Mouvem<strong>en</strong>t diront que cela ne se passe pas<br />

chez eux. Mais al<strong>le</strong>z donc <strong>savoir</strong>. Cet ami pieux et tranquil<strong>le</strong> qui<br />

se déf<strong>en</strong>d d’extrémisme quand il vous par<strong>le</strong> seul à seul, pourquoi<br />

se transforme-t-il <strong>en</strong> agité quand il r<strong>en</strong>tre dans son cerc<strong>le</strong>. Ces<br />

frères chréti<strong>en</strong>s pr<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t un air navré quand je <strong>le</strong>ur rapportais<br />

de tel excès. Étai<strong>en</strong>t-ils sincères quand ils m’ont donné la réponse<br />

passe-partout: "Cela se passe chez <strong>le</strong>s autres mais pas chez<br />

nous". C’est chez eux pourtant que, dans la banlieue parisi<strong>en</strong>ne,<br />

je me suis trouvé inopiném<strong>en</strong>t à la réunion de prière de <strong>le</strong>ur<br />

groupe de jeunes auquel j’allais m’adresser une heure plus tard.<br />

Ce que j’y ai vu et <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du défie toute description. Les lignes qui<br />

suiv<strong>en</strong>t sont écrites devant Dieu. J’emploie la formu<strong>le</strong> quatre fois<br />

utilisée par Paul: "Je dis la vérité, je ne m<strong>en</strong>s pas". Voici la seu<strong>le</strong><br />

comparaison capab<strong>le</strong> de faire compr<strong>en</strong>dre de quoi j’ai été <strong>le</strong><br />

témoin ce soir-là: Un jour je me suis arrêté <strong>sur</strong> l’aire de parc d’un<br />

grand supermarché à Bi<strong>en</strong>ne, occupé <strong>en</strong> partie par la ménagerie<br />

d’un cirque. Je suis arrivé à l’heure du repas des fauves. C’était<br />

effrayant de <strong>le</strong>s <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre rugir. La réunion de prière à laquel<strong>le</strong> je<br />

fais allusion, c’était ça: clameurs, rugissem<strong>en</strong>ts, vociférations, où<br />

chacun semblait vouloir crier plus fort que tous <strong>le</strong>s autres<br />

<strong>en</strong>semb<strong>le</strong>, au point que je me suis trouvé <strong>en</strong> train de contre-prier<br />

124


intérieurem<strong>en</strong>t. J’étais atterré; c’est bou<strong>le</strong>versé jusqu’à<br />

l’écœurem<strong>en</strong>t que je suis sorti de là (1).<br />

(1) A quelques décibels près, j’ai personnel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t subi deux fois<br />

<strong>en</strong>core cette navrante expéri<strong>en</strong>ce.<br />

Ail<strong>le</strong>urs <strong>en</strong>core, et 25 ans avant la "la bénédiction de Toronto", là<br />

où l’on vous dit qu’on est digne et modéré et <strong>sur</strong>tout pas comme<br />

chez <strong>le</strong>s autres, au culte du dimanche matin, une femme fut prise<br />

d’un rire "spirituel" strid<strong>en</strong>t. Le pasteur, à l’<strong>en</strong> croire un modè<strong>le</strong><br />

de modération, confirma ce "rire spirituel" <strong>en</strong> <strong>en</strong>courageant tout<br />

l’auditoire à rire: "Riez, riez dans <strong>le</strong> Saint-Esprit". Des rires<br />

fusèr<strong>en</strong>t alors de partout jusqu’à ce que toute l’assemblée se<br />

mette à rire. <strong>Tout</strong> <strong>le</strong> monde riait sauf un, ou plutôt une, qui ne<br />

devait pas être dans la ligne de l’Esprit ce matin-là. C’était mon<br />

épouse !<br />

G.H. Lang a écrit un livre qui ne se veut pas doctrinal mais qui<br />

est extrêmem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> docum<strong>en</strong>té <strong>sur</strong> la question. Nous <strong>en</strong><br />

recommandons vivem<strong>en</strong>t la <strong>le</strong>cture: D’où vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t ces <strong>langues</strong>,<br />

Edition du C.C.B.P, F-19440 LIGINIAC. Il explique à l’aide d’une<br />

fou<strong>le</strong> d’exemp<strong>le</strong>s comm<strong>en</strong>t ces g<strong>en</strong>s, une fois r<strong>en</strong>dus à la<br />

norma<strong>le</strong>, semb<strong>le</strong>nt avoir perdu consci<strong>en</strong>ce de ce qui s’est passé<br />

et affirm<strong>en</strong>t ne pas être au courant des débordem<strong>en</strong>ts auxquels<br />

ils ont pris part. Voici un exemp<strong>le</strong> tiré des pages 75 et 83:<br />

125


"A Coonoor résidai<strong>en</strong>t un homme pieux et sa femme d’un rang<br />

social é<strong>le</strong>vé. C’étai<strong>en</strong>t des chréti<strong>en</strong>s partout estimés. J’était<br />

heureux de la relation spirituel<strong>le</strong> que j’avais avec eux, qui n’était<br />

nul<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>en</strong>travée par <strong>le</strong> fait qu’ils étai<strong>en</strong>t responsab<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong><br />

Mouvem<strong>en</strong>t. Lors de son "baptême", il prononça seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

quelques syllabes <strong>en</strong> <strong>langues</strong>, ce qui fut suffisant pour provoquer<br />

des alléluias et des cris que nous <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dions <strong>en</strong>core à plus d’un<br />

kilomètre de là. Je racontai à ce coup<strong>le</strong> <strong>le</strong>s faits de l’année<br />

précéd<strong>en</strong>te; ils ne pouvai<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s contester. Leur réponse me<br />

sidéra. Ils avai<strong>en</strong>t été à ces r<strong>en</strong>contres mais n’avai<strong>en</strong>t jamais vu<br />

de tels actes. Leur sincérité ne peut être mise <strong>en</strong> doute; alors,<br />

comm<strong>en</strong>t expliquer qu’ils ignorai<strong>en</strong>t tout cela ? Il semb<strong>le</strong>rait<br />

qu’à Coonoor et à Londres, de puissantes forces de<br />

ténèbres ai<strong>en</strong>t ôté la faculté de perception à de braves<br />

personnes qui ne voyai<strong>en</strong>t pas et n’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t pas <strong>le</strong>s<br />

réalités auxquel<strong>le</strong>s el<strong>le</strong>s assistai<strong>en</strong>t, tandis qu’el<strong>le</strong>s<br />

voyai<strong>en</strong>t effectivem<strong>en</strong>t des choses irréel<strong>le</strong>s. Leur bonne foi<br />

n’est pas à mettre <strong>en</strong> cause puisqu’el<strong>le</strong>s étai<strong>en</strong>t inconsci<strong>en</strong>tes de<br />

la confusion à laquel<strong>le</strong> el<strong>le</strong>s participai<strong>en</strong>t. El<strong>le</strong>s étai<strong>en</strong>t au<br />

contraire persuadées que ces r<strong>en</strong>contres étai<strong>en</strong>t de caractère<br />

cé<strong>le</strong>ste. <strong>Tout</strong> cela nous porte à croire que ces expéri<strong>en</strong>ces SONT<br />

ISSUES DE LA MÊME ORIGINE REDOUTABLE". Quand on se laisse<br />

al<strong>le</strong>r à l’<strong>en</strong>gr<strong>en</strong>age de la contrefaçon douloureusem<strong>en</strong>t évoquée<br />

dans ce CHAPITRE, <strong>le</strong> mauvais esprit qui la préside fini par<br />

déteindre <strong>sur</strong> ceux qui s’y livr<strong>en</strong>t. Quand <strong>le</strong>s cœurs<br />

126


s’<strong>en</strong>durciss<strong>en</strong>t dans cette voie, Dieu <strong>le</strong>s livre à <strong>le</strong>urs s<strong>en</strong>s<br />

réprouvés au point que, dépassant <strong>le</strong>s mythomanes qui<br />

racont<strong>en</strong>t ce qui n’est pas, eux ne peuv<strong>en</strong>t même plus<br />

raconter ce qui est.<br />

127


CHAPITRE 7<br />

S’édifier soi-même<br />

Nous aborderons à prés<strong>en</strong>t la phrase tant de fois citée pour<br />

essayer de justifier <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> actuel: "Celui qui par<strong>le</strong> <strong>en</strong><br />

langue s’édifie lui-même" (1 Cor. 14.4). Ce serait donc un don<br />

pour l’édification personnel<strong>le</strong>; et comme tous ont besoin<br />

d’édification, tous devrai<strong>en</strong>t avoir ce don. Sortie de son<br />

contexte, c’est ce que cette demi-phrase semb<strong>le</strong> vouloir<br />

dire. Mais, a-t-on <strong>le</strong> droit d’extirper <strong>le</strong>s quatre mots" s’édifie luimême"<br />

des chapitres 12, 13 et 14, et de <strong>le</strong>ur donner un s<strong>en</strong>s qui<br />

va à contre-courant de tout <strong>le</strong> contexte ? Quel<strong>le</strong> est l’idée<br />

maîtresse, <strong>le</strong> fil conducteur de ces trois chapitres ? Les autres,<br />

l’utilité commune, l’église. Toujours, ce qui est <strong>en</strong> vue, c’est <strong>le</strong><br />

bi<strong>en</strong> de l’autre, l’édification de l’autre. Cela revi<strong>en</strong>t comme un<br />

<strong>le</strong>itmotiv: l’autre, l’autre, l’autre, sous différ<strong>en</strong>ts vocab<strong>le</strong>s:<br />

- 12.7 : "... à chacun la manifestation de l’Esprit est donnée pour<br />

l’utilité commune...".<br />

- 12.25 : "... que <strong>le</strong>s membres ai<strong>en</strong>t éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t soin <strong>le</strong>s uns des<br />

autres...".<br />

- 14.3 : "... celui qui prophétise au contraire <strong>le</strong>s édifie, <strong>le</strong>s<br />

exhorte, <strong>le</strong>s conso<strong>le</strong>...".<br />

- 14.4 : "... il édifie l’église...".<br />

- 14.5 : "... pour que l église <strong>en</strong> reçoive de l’édification...".<br />

- 14.6 : "... de quel<strong>le</strong> utilité vous serais-je ?".<br />

128


- 14.7 : "... comm<strong>en</strong>t reconnaîtra-t-on...".<br />

- 14.8 : "... qui se préparera...".<br />

- 14.9 : "... comm<strong>en</strong>t saura-t-on...".<br />

- 14.12 : "... que ce soit pour l’édification de l’église".<br />

- 14.16 : "... comm<strong>en</strong>t celui qui écoute... dira-t-il am<strong>en</strong>...".<br />

- 14.16 : "... puisqu’il ne sait pas ce que tu as dit..."<br />

- 14.17 : "... l’autre n’est pas édifié".<br />

- 14.19 : "... afin d’instruire aussi <strong>le</strong>s autres...".<br />

- 14.26 : "... que tout se fasse pour l’édification".<br />

- 14.31 : "... afin que tous soi<strong>en</strong>t instruits".<br />

- 14.31 : "... afin que tous soi<strong>en</strong>t exhortés".<br />

- <strong>Tout</strong> <strong>le</strong> CHAPITRE 13 où il est question de l’amour qui, par<br />

excel<strong>le</strong>nce, est un fruit pour <strong>le</strong>s autres car un arbre ne porte pas<br />

du fruit pour lui-même. Mais voici qu’au beau milieu de cet<br />

altruisme général qui est <strong>le</strong> BUT de tout don de l’Esprit,<br />

<strong>sur</strong>git <strong>le</strong> plus beau spécim<strong>en</strong> d’égoc<strong>en</strong>trisme qu’on puisse<br />

r<strong>en</strong>contrer: il n’édifiait plus <strong>le</strong>s autres, il n’édifiait plus que luimême,<br />

ce que Paul condamne <strong>en</strong> 1 Corinthi<strong>en</strong>s 13.5: "(l’amour)<br />

ne cherche pas son intérêt". Que c’est petit ! Se faire signe à<br />

soi-même. Ram<strong>en</strong>er à soi un charisme que Dieu donnait<br />

comme signe pour <strong>le</strong>s autres. Quel <strong>en</strong>fantillage, <strong>le</strong>ur dira Paul<br />

au verset 20 ! Car c’est bi<strong>en</strong> <strong>sur</strong> un ton de reproche, ou comme <strong>le</strong><br />

dit Héb. 8.8 "sous la forme d’un blâme", que Paul <strong>le</strong>ur fait<br />

compr<strong>en</strong>dre que celui qui parlait <strong>en</strong> langue n’édifiait que lui-<br />

129


même. Il est significatif de constater que c’est dans la même<br />

phrase que Paul oppose <strong>le</strong> prophète au par<strong>le</strong>ur <strong>en</strong> langue. Tandis<br />

que ce dernier n’édifiait que lui-même, "celui qui prophétisait, au<br />

contraire, parlait aux hommes, <strong>le</strong>s édifiait... édifiait l’Église"<br />

(14.3-4). En disant "au contraire" <strong>le</strong> Saint-Esprit ne sous-<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<br />

pas que <strong>le</strong> prophète ne s’édifiait pas lui-même <strong>en</strong> édifiant <strong>le</strong>s<br />

autres. Il tirait aussi profit de son charisme, mais il n’édifiait pas<br />

que lui-même.<br />

Il n’est aucun don qui ne porte <strong>en</strong> soi sa propre source<br />

d’édification. Le pasteur s’édifie aussi quand il paît <strong>le</strong> troupeau<br />

du Seigneur, mais il n’instruit pas que lui-même, il instruit <strong>le</strong>s<br />

autres. Le docteur de la Paro<strong>le</strong> n’édifie pas que lui seul quand il<br />

expose la doctrine, il édifie <strong>le</strong>s autres. L’évangéliste tire de<br />

l’édification personnel<strong>le</strong> de son don, mais ce sont <strong>le</strong>s appelés qui<br />

<strong>en</strong> bénéfici<strong>en</strong>t. Si l’Esprit met <strong>en</strong> opposition <strong>le</strong>s résultats de la<br />

prophétie et du par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> dans la même phrase c’est<br />

parce que, non seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong> premier édifiait l’Église,<br />

contrairem<strong>en</strong>t à l’autre qui n’édifiait que lui-même, mais <strong>en</strong> plus<br />

ce dernier passait pour un barbare aux yeux des simp<strong>le</strong>s<br />

auditeurs (14.11). En fait, Paul dit aux Corinthi<strong>en</strong>s que celui qui<br />

prophétisait atteignait <strong>le</strong> but: <strong>le</strong>s autres; tandis que celui qui<br />

parlait <strong>en</strong> langue dans <strong>le</strong>s conditions que nous avons vues, ratait<br />

la cib<strong>le</strong>. De son côté, Pierre confirme que la seu<strong>le</strong> cib<strong>le</strong> possib<strong>le</strong><br />

130


est: "... que chacun mette au service des autres <strong>le</strong> don qu’il a<br />

reçu" (1 Pi. 4.10).<br />

John Stott, dans son livre <strong>en</strong> français Du baptême à la plénitude<br />

dit que "... l’édification pour soi-même n’est pas conforme à<br />

l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t du Nouveau Testam<strong>en</strong>t <strong>sur</strong> l’édification... Ne<br />

sommes-nous pas obligés d’admettre qu’il y avait un emploi<br />

abusif d’un don spirituel ? Que devrait-on p<strong>en</strong>ser d’un<br />

professeur qui se donnerait à lui-même des <strong>le</strong>çons privées<br />

? Où d’un homme ayant un don de guérison qui ne se<br />

guérirait que lui-même ? Il est diffici<strong>le</strong> de justifier l’usage à des<br />

fins personnel<strong>le</strong>s d’un don expressém<strong>en</strong>t donné pour <strong>le</strong> bi<strong>en</strong> des<br />

autres".<br />

En Privé<br />

C’est de cette mauvaise interprétation qu’est née, l’idée, inconnue<br />

dans l’Écriture, que l’on pouvait par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> chez soi, à la<br />

maison. Mais là <strong>en</strong>core, pas un paragraphe, pas une ligne, pas un<br />

mot, pas même une allusion allant dans ce s<strong>en</strong>s. Forcém<strong>en</strong>t,<br />

comm<strong>en</strong>t Dieu donnerait-Il ce don à usage privé alors qu’Il<br />

<strong>le</strong> désigne comme un signe à usage public pour une<br />

catégorie bi<strong>en</strong> définie de personnes ? Exercer ce don <strong>en</strong><br />

privé, mais c’est la négation du signe et de sa fonction.<br />

Imaginerait-on l’évangéliste Billy Graham, faisant une campagne<br />

d’évangélisation dans sa chambre à coucher, n’ayant pour tout<br />

131


auditoire que sa propre image se reflétant dans <strong>le</strong> miroir de sa<br />

commode ? Le verrait-on, sous prétexte d’édification personnel<strong>le</strong>,<br />

ne se prêchant <strong>le</strong> salut qu’à lui-même, et cep<strong>en</strong>dant faisant signe<br />

de s’avancer à des g<strong>en</strong>s qui ne serai<strong>en</strong>t pas là ? Il est possib<strong>le</strong><br />

qu’il <strong>en</strong> tirerait des <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts pour lui-même, mais ce<br />

spectac<strong>le</strong>-pantomime relèverait de l’ab<strong>sur</strong>dité. Compr<strong>en</strong>drait-on<br />

que Paul ait écrit ses treize épîtres, signe de son apostolat, mais<br />

qu’il <strong>le</strong>s ait gardées pour sa propre édification, <strong>le</strong>s lisant <strong>en</strong> aparté<br />

au cours de ses nombreux voyages ? De même, faire des<br />

signes <strong>en</strong> <strong>langues</strong> <strong>en</strong> privé, c’est faire des signes à ...<br />

personne ! C’est écrire des <strong>le</strong>ttres et ne jamais <strong>le</strong>s poster.<br />

Verrait-on un prédicateur du p<strong>le</strong>in évangi<strong>le</strong>, exerçant son don de<br />

guérison tout seul à huis clos et faisant <strong>le</strong> simulacre d’imposer <strong>le</strong>s<br />

mains à des malades qui ne serai<strong>en</strong>t pas là ? Ne serait-ce pas la<br />

négation des paro<strong>le</strong>s du Seigneur Jésus: "Voici <strong>le</strong>s signes... ils<br />

imposeront <strong>le</strong>s mains aux malades...". Mais si <strong>le</strong>s malades ne<br />

sont pas là, <strong>le</strong> signe est comme un pignon fou qui tourne dans <strong>le</strong><br />

vide. Idem pour <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> étrangères à l’hébreu; si CE<br />

PEUPLE des Hébreux n’est pas là pour voir <strong>le</strong> signe qui lui est<br />

spécifiquem<strong>en</strong>t destiné, cela ne rime à ri<strong>en</strong>. Admettrait-on que<br />

dans un jeu de bou<strong>le</strong>s, pour <strong>le</strong> seul plaisir de <strong>le</strong>s lancer, on ôte <strong>le</strong>s<br />

quil<strong>le</strong>s ? Sans el<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> jeu n’est plus qu’un faux-semblant.<br />

Ainsi, par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> pour soi-même, sans son objet (<strong>le</strong> signe)<br />

et sans son sujet (l’incroyant), c’est comme jouer à la pétanque<br />

132


sans <strong>le</strong> cochonnet ou mieux <strong>en</strong>core, jouer au t<strong>en</strong>nis sans bal<strong>le</strong> et<br />

sans raquette. Les feux tricolores sont des signes destinés aux<br />

usagers de la route. Que p<strong>en</strong>serait-on des responsab<strong>le</strong>s de la<br />

circulation routière, s’ils <strong>le</strong>s rassemblai<strong>en</strong>t dans une sal<strong>le</strong> de la<br />

mairie de <strong>le</strong>ur vil<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s faire fonctionner <strong>en</strong> privé ? En dehors<br />

de <strong>le</strong>urs carrefours, l’utilisation de ces signaux n’a aucun s<strong>en</strong>s.<br />

Pareil<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, à quoi pourrait servir <strong>le</strong> feu vert du par<strong>le</strong>r <strong>en</strong><br />

<strong>langues</strong> chez soi, <strong>en</strong>tre quatre murs, hors de vue de CE PEUPLE à<br />

qui ce signe était destiné ? Car c’est bi<strong>en</strong> là ce que ce signe<br />

voulait dire: que depuis la P<strong>en</strong>tecôte, <strong>le</strong> feu avait viré au vert,<br />

donnant libre passage à toutes <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> de la terre pour<br />

qu’el<strong>le</strong>s se joign<strong>en</strong>t, el<strong>le</strong>s aussi, aux louanges destinées au<br />

Sauveur de tous <strong>le</strong>s hommes.<br />

En l’exerçant <strong>en</strong> privé, certains croi<strong>en</strong>t pouvoir se servir d’UNE de<br />

ses composantes tout <strong>en</strong> ignorant <strong>le</strong>s autres. Mais on ne peut pas<br />

débiter un charisme <strong>en</strong> tranches pour n’<strong>en</strong> ret<strong>en</strong>ir qu’une partie.<br />

Une automobi<strong>le</strong> est une mécanique comp<strong>le</strong>xe que l’on conduit<br />

tout <strong>en</strong>tière ou qu’on ne conduit pas du tout. On ne peut pas faire<br />

tourner <strong>le</strong>s roues et <strong>en</strong> même temps laisser la carrosserie au<br />

garage. Quand une voiture rou<strong>le</strong>, c’est tout qui avance. De<br />

même, <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> ne se découpai<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong> rondel<strong>le</strong>s de<br />

saucisson. El<strong>le</strong>s devai<strong>en</strong>t édifier celui qui <strong>le</strong>s parlait ET édifier <strong>le</strong>s<br />

autres ET être un signe pour <strong>le</strong>s incroyants ET être<br />

compréh<strong>en</strong>sib<strong>le</strong>s ou r<strong>en</strong>dues tel<strong>le</strong>s. El<strong>le</strong>s devai<strong>en</strong>t être tout cela à<br />

133


la fois. Le don était inséparab<strong>le</strong> de sa raison d'être PERMANENTE:<br />

être pour <strong>le</strong>s Juifs qui n'y croyai<strong>en</strong>t pas, <strong>le</strong> signe de l'universalité<br />

de l'offre du salut.<br />

Certains p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t avoir <strong>en</strong>trevu la possibilité d'exercer ce<br />

charisme <strong>en</strong> privé là où Paul dit que s'il n'y a pas d'interprète<br />

dans l'Église, celui qui parlait <strong>en</strong> langue devait se taire et "par<strong>le</strong>r<br />

à lui-même et à Dieu" (1 Cor. 14:28). Malheureusem<strong>en</strong>t pour<br />

eux, l'idée de par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> langue à soi-même ne se trouve pas dans<br />

ces paro<strong>le</strong>s. Pour l'y trouver il faut l'ajouter et ainsi dénaturer <strong>le</strong><br />

texte. Paul pouvait d'autant moins l'imaginer qu'il v<strong>en</strong>ait juste de<br />

dire: "Les <strong>langues</strong> sont un signe...pour <strong>le</strong>s incrédu<strong>le</strong>s" (14:22).<br />

Étant un signe vocal audib<strong>le</strong>, comm<strong>en</strong>t aurait-on pu<br />

s'adresser verba<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t aux incroyant tandis qu'on parlait<br />

si<strong>le</strong>ncieusem<strong>en</strong>t à soi-même et à Dieu?!<br />

Quelqu'un m'a dit: Pour vous, tout se résume donc à un signe ?<br />

Bi<strong>en</strong> sûr ! Et c'est la Bib<strong>le</strong> qui <strong>le</strong> dit. Pr<strong>en</strong>ez une signalisation<br />

routière comme un poteau indicateur. On peut disserter à volonté<br />

<strong>sur</strong> ses dim<strong>en</strong>sions, sa forme, sa cou<strong>le</strong>ur, la tail<strong>le</strong> et la<br />

phosphoresc<strong>en</strong>ce de ses <strong>le</strong>ttres. Mais quel<strong>le</strong> que soit l'exactitude<br />

de ces remarques, il restera toujours vrai que son seul et ultime<br />

but est de signifier quelque chose et de <strong>le</strong> signa<strong>le</strong>r. Ainsi <strong>en</strong> estil<br />

du Par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>: de quelque côté que vous <strong>le</strong><br />

134


egardiez, <strong>le</strong> Saint-Esprit dit que c'était un SIGNE pour ce<br />

peup<strong>le</strong> incrédu<strong>le</strong> qu'était Israël.<br />

Sur ce point comme <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s autres, on constate que <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s du<br />

jeu ne sont pas observées. Aux règ<strong>le</strong>s divines, <strong>le</strong> par<strong>le</strong>ur <strong>en</strong><br />

langue isolé a substitué <strong>le</strong>s si<strong>en</strong>nes. Le sérieux de la chose<br />

s‘évalue d’après 2 Tim. 2.5: "...l’athlète n’est pas couronné, s’il<br />

n’a pas combattu suivant <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s".<br />

135


CHAPITRE 8<br />

La fin du par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong><br />

Nous avons vu <strong>en</strong> introduction la sévère condamnation portée par<br />

<strong>le</strong> p<strong>en</strong>tecôtisme conservateur, contre ce qu’il appel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s fausses<br />

doctrines charismatiques. Les mêmes points de sa propre<br />

doctrine, analysés selon sa méthode, ont déjà révélé sept faux<br />

pas importants:<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

1. Les paro<strong>le</strong>s dites <strong>en</strong> <strong>langues</strong> ne s’adressai<strong>en</strong>t jamais à des<br />

hommes.<br />

2. Ce n’était pas un signe pour <strong>le</strong>s croyants.<br />

3. C ‘était un signe pour <strong>le</strong>s Juifs incroyants.<br />

4. Ce n’était pas un langage incompréh<strong>en</strong>sib<strong>le</strong>.<br />

5. L’interprétation actuel<strong>le</strong> est une mystification.<br />

6. Le non-par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> de Jésus, conforte la notion d’un<br />

signe exclusivem<strong>en</strong>t adressé à"ce peup<strong>le</strong>".<br />

7. L’usage privé du par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> est inconnu de<br />

l’Écriture; ce serait la négation du signe dont il est porteur.<br />

Procédons d’abord par déduction. A eux deux, <strong>le</strong>s points 3 et 6<br />

serai<strong>en</strong>t suffisants pour prouver, selon ce qu’<strong>en</strong> dit l’Esprit, que <strong>le</strong><br />

don a cessé depuis fort longtemps.<br />

St-Augustin avait bi<strong>en</strong> saisi <strong>le</strong> but du par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>. C’était<br />

pour lui, <strong>le</strong> signe fait à "ce peup<strong>le</strong>" que Dieu répandait son Esprit<br />

<strong>sur</strong> toute chair, c’est-à-dire <strong>sur</strong> tout homme, à quelque langue ou<br />

136


nation qu’il apparti<strong>en</strong>ne. "C’étai<strong>en</strong>t des signes appropriés à cette<br />

époque. Ils étai<strong>en</strong>t destinés à annoncer la v<strong>en</strong>ue du Saint-Esprit<br />

chez <strong>le</strong>s humains de toutes <strong>langues</strong>, pour démontrer que<br />

l’Évangi<strong>le</strong> de Dieu devait être annoncé à toutes <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> de la<br />

terre. Cette chose arriva pour annoncer quelque chose puis<br />

disparut" (Homélies <strong>sur</strong> la première épître de Jean).<br />

C’est d’une clarté et d’une logique qui <strong>en</strong> font presque une<br />

lapalissade. L’Église primitive dev<strong>en</strong>ait de moins <strong>en</strong> moins juive et<br />

de plus <strong>en</strong> plus composée de g<strong>en</strong>s de toutes <strong>langues</strong>, donc de<br />

plus <strong>en</strong> plus convaincue de l’universalité de l’offre du salut. Une<br />

fois la chose p<strong>le</strong>inem<strong>en</strong>t admise, il ne restait plus personne à<br />

convaincre que Dieu avait tant aimé "<strong>le</strong> monde", et pas<br />

seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t Israël. L’Éternel était plus que <strong>le</strong> Dieu de ceux qui<br />

parlai<strong>en</strong>t l’hébreu, Il était aussi <strong>le</strong> Dieu de ceux qui parlai<strong>en</strong>t<br />

d’autres <strong>langues</strong>. Cette vérité n’étant plus remise <strong>en</strong><br />

question dans l’Église (et même dans <strong>le</strong> monde), <strong>le</strong><br />

charisme qui <strong>en</strong> était <strong>le</strong> signe n’avait plus sa raison d’être.<br />

Dieu l’a retiré, comme Il a retiré dans <strong>le</strong> ciel la nappe qui<br />

était apparue trois fois à Pierre, parce qu’il n’<strong>en</strong> avait plus<br />

besoin. Conserver un signe qui ne signa<strong>le</strong> plus ri<strong>en</strong> à personne<br />

équivaudrait à maint<strong>en</strong>ir des signaux d'avertissem<strong>en</strong>t <strong>sur</strong> une<br />

route où <strong>le</strong>s travaux serai<strong>en</strong>t terminés depuis longtemps. Cela ne<br />

pourrait que semer la confusion dans l’esprit des automobilistes.<br />

137


Un Peu Plus de Connaissance Biblique S.V.P.<br />

Pour beaucoup d’inconditionnels du par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>, ce qui <strong>le</strong>s<br />

exaspère <strong>le</strong> plus, c’est que des dons de l’Esprit, si uti<strong>le</strong>s à l’Église<br />

apostolique, pourrai<strong>en</strong>t ne plus exister alors que l’Église existe<br />

toujours. Ils dis<strong>en</strong>t que si l’Église des premiers temps <strong>en</strong> avait<br />

besoin, combi<strong>en</strong> plus cel<strong>le</strong> qui est arrivée aux temps diffici<strong>le</strong>s de<br />

la fin. Hélas pour eux, cette logique appar<strong>en</strong>te ne résiste pas à un<br />

minimum de réf<strong>le</strong>xion et de connaissance des Écritures.<br />

Débattant du sujet avec un de mes bons amis, il m’a cité ces<br />

deux paro<strong>le</strong>s archi-connues: «Jésus-Christ est <strong>le</strong> même, hier,<br />

aujourd’hui et éternel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t» (Héb. 13.8) et: «Les dons et <strong>le</strong>s<br />

appels de Dieu sont sans rep<strong>en</strong>tance» (Rom. 11.29). A ses yeux,<br />

tout ce qui était écrit dans la Bib<strong>le</strong>, ainsi que tous <strong>le</strong>s dons<br />

d’autrefois étai<strong>en</strong>t valab<strong>le</strong>s aujourd’hui. Je lui ai demandé s’il<br />

avait, selon la Paro<strong>le</strong>, fait circoncire son fils et s’il offrait <strong>le</strong>s<br />

sacrifices prescrits pour <strong>le</strong>s fêtes de l’Éternel ? D’abord <strong>sur</strong>pris par<br />

la question, il reconnut qu’il avait parlé hâtivem<strong>en</strong>t car, s’il est<br />

vrai que la Paro<strong>le</strong> de Dieu demeure éternel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, certains<br />

de ses <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts ne sont plus d’application dans<br />

l’actuel<strong>le</strong> disp<strong>en</strong>sation. Il se reprit <strong>en</strong> disant que certainem<strong>en</strong>t,<br />

dans l’Anci<strong>en</strong> Testam<strong>en</strong>t, certaines pratiques ne nous<br />

concernai<strong>en</strong>t plus, mais qu’il n’<strong>en</strong> était pas ainsi dans <strong>le</strong> Nouveau<br />

Testam<strong>en</strong>t; on doit <strong>le</strong> recevoir <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t et, par dessus tout,<br />

<strong>le</strong>s paro<strong>le</strong>s de Jésus. Ouvrant alors ma Bib<strong>le</strong>, je lui ai demandé de<br />

138


m’expliquer <strong>le</strong>s paro<strong>le</strong>s de Jésus <strong>en</strong> Matt. 10.5 où Il <strong>en</strong>voie <strong>le</strong>s<br />

douze avec cet ordre précis: "N’al<strong>le</strong>z pas vers <strong>le</strong>s paï<strong>en</strong>s", ce qui<br />

voulait dire de n’al<strong>le</strong>r prêcher l’Évangi<strong>le</strong> à personne d’autre<br />

qu’aux Juifs.<br />

- Acceptez-vous cette paro<strong>le</strong> du Seigneur pour vous-même<br />

aujourd’hui ? Après un mom<strong>en</strong>t de réf<strong>le</strong>xion il répondit qu’il n’y<br />

avait jamais p<strong>en</strong>sé.<br />

- Donc, cette paro<strong>le</strong> n’est plus de saison ?<br />

- Non.<br />

Je lui ai alors demandé si <strong>le</strong> don de l’Esprit, <strong>le</strong> plus auth<strong>en</strong>tique et<br />

<strong>le</strong> plus vérifiab<strong>le</strong> de tous, celui d’ajouter des pages de<br />

connaissance et de prophétie inspirées, si uti<strong>le</strong> pour bâtir l’Église,<br />

existait toujours ?<br />

- Non.<br />

- Alors, vous croyez aussi que Dieu a retiré ce don ? (1)<br />

- Oui.<br />

- A votre avis, la Bib<strong>le</strong> dit-el<strong>le</strong> que ce don a cessé ?<br />

- Non, pas à ma connaissance.<br />

(1) Certains p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t avoir trouvé la fin de l’inspiration de la Bib<strong>le</strong><br />

<strong>en</strong> Apoc. 22.18, mais ce verset ne concerne que "la prophétie de<br />

CE livre". Le même interdit d’ajouter quoi que ce soit à la loi se<br />

retrouve dans <strong>le</strong> Deut. 12.33. Cep<strong>en</strong>dant de nombreux livres ont<br />

139


été rajoutés au P<strong>en</strong>tateuque. La raison de la fin de l’inspiration se<br />

trouve ail<strong>le</strong>urs, mais cela déborderait <strong>le</strong> cadre de notre étude.<br />

- Et pourtant vous croyez qu’il a cessé ?<br />

- Oui.<br />

- Ainsi vous croyez que ce don de l’Esprit a cessé quoique la Bib<strong>le</strong><br />

ne dise nul<strong>le</strong> part qu’il ait cessé. Dites-moi pourquoi vous refusez<br />

de croire à la fin du don des <strong>langues</strong> alors que la Bib<strong>le</strong> dit que <strong>le</strong>s<br />

<strong>langues</strong> cesseront ?! (1 Cor. 13.8).<br />

Quant à la fin de l’inspiration, <strong>le</strong> p<strong>en</strong>tecôtisme partage la position<br />

doctrina<strong>le</strong> commune à tous <strong>le</strong>s milieux évangéliques. Mais, on<br />

découvre, chez beaucoup d’<strong>en</strong>tre eux, comme une gêne à <strong>en</strong><br />

par<strong>le</strong>r. Pourquoi ? Parce qu’il faut alors admettre que Dieu a retiré<br />

ce don. Une brèche est ainsi ouverte dans <strong>le</strong>ur flanc, car si <strong>le</strong><br />

Saint-Esprit a retiré <strong>le</strong> charisme <strong>le</strong> plus évid<strong>en</strong>t de tous, ri<strong>en</strong> ne<br />

peut plus s’opposer à l’idée biblique que d’autres ai<strong>en</strong>t cessés.<br />

D’ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong> même Esprit qui, <strong>le</strong> jour de la P<strong>en</strong>tecôte, a<br />

fait accompagner son baptême d’un grand souff<strong>le</strong> et de<br />

<strong>langues</strong> de feu, a fait cesser ces deux manifestations qu’on<br />

ne retrouve plus nul<strong>le</strong> part dans la suite des événem<strong>en</strong>ts<br />

bibliques. On ne peut donc plus invoquer cet argum<strong>en</strong>t spécieux<br />

qui consiste à dire que si l’Église du premier sièc<strong>le</strong> avait besoin de<br />

ces deux manifestations-là, à combi<strong>en</strong> plus forte raison cel<strong>le</strong><br />

d’aujourd’hui; ni que si ces signes-là se sont produits autrefois,<br />

140


ils doiv<strong>en</strong>t obligatoirem<strong>en</strong>t se voir <strong>en</strong>core. Dieu <strong>le</strong>s a retirés très<br />

tôt après <strong>le</strong>s avoir donnés, et nous devons nous <strong>en</strong> accommoder.<br />

Si donc l’Église s’est très bi<strong>en</strong> passée des "langes de feu" et du<br />

"grand bruit" p<strong>en</strong>dant dix-neuf sièc<strong>le</strong>s, et continue à ne plus <strong>le</strong>s<br />

voir aujourd’hui, pas plus <strong>le</strong>s Églises Charismatiques que <strong>le</strong>s<br />

autres, c’est qu’el<strong>le</strong> pouvait faire sans. C’est la preuve que<br />

certains dons et <strong>le</strong>urs manifestations n’étai<strong>en</strong>t pas perman<strong>en</strong>ts.<br />

Quand<br />

De la déduction logique, passons aux textes. La question qui vi<strong>en</strong>t<br />

tout naturel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t à l’esprit est: Quand <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> devai<strong>en</strong>t-el<strong>le</strong>s<br />

cesser ? L’idée admise dans <strong>le</strong>s sphères p<strong>en</strong>tecôtistes et<br />

charismatiques, c’est que la fin du don des <strong>langues</strong> serait lié à<br />

cette phrase de 1 Corinthi<strong>en</strong>s 13.10: "Quand ce qui est parfait<br />

sera v<strong>en</strong>u", ce "parfait" étant selon eux, <strong>le</strong> retour de Jésus-Christ.<br />

Or, NULLE PART DANS LA BIBLE ON NE TROUVE ÉCRIT QUE LE<br />

DON DES LANGUES CESSERA A LA VENUE DE CE QUI EST<br />

PARFAIT !!! Il suffit de lire <strong>le</strong>ntem<strong>en</strong>t et posém<strong>en</strong>t la Paro<strong>le</strong> de<br />

Dieu. <strong>Tout</strong> est limpide dans <strong>le</strong>s versets de ce CHAPITRE 13,<br />

souv<strong>en</strong>t expliqués à rebours. Au verset 8 il est écrit:<br />

<br />

<br />

<br />

1. - Les prophéties pr<strong>en</strong>dront fin,<br />

2. - <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> cesseront, (ou ne continueront pas),<br />

3. - la connaissance( 1) disparaîtra.<br />

(1) Pour t<strong>en</strong>ter de prouver que <strong>le</strong> don de connaissance existe<br />

toujours, certains lui donn<strong>en</strong>t <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s de voyance et révélation<br />

141


prophétique comme, par exemp<strong>le</strong>, avoir connaissance d’un fait,<br />

d’une situation, d’un péché ignorés qui serai<strong>en</strong>t alors révélés par<br />

une paro<strong>le</strong> dite de "connaissance". Ce mot gnosis qui se<br />

r<strong>en</strong>contre 28 fois dans <strong>le</strong> Nouveau Testam<strong>en</strong>t n’est jamais<br />

employé dans ce s<strong>en</strong>s-là. Il est toujours compris dans <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s du<br />

"<strong>savoir</strong> intellig<strong>en</strong>t", de "sci<strong>en</strong>ce".<br />

- 1 Cor. 8.1 : "Pour ce qui est des viandes sacrifiées aux ido<strong>le</strong>s...<br />

nous avons tous la connaissance".<br />

- 1 Cor. 8.7 : "Mais cette connaissance n’est pas chez tous".<br />

- 1 Cor. 8.10-11: "Ainsi <strong>le</strong> faib<strong>le</strong> périra par ta connaissance".<br />

- 1 Cor. 14.6 : "De quel<strong>le</strong> utilité vous serais-je, si je v<strong>en</strong>ais à<br />

vous <strong>en</strong> parlant <strong>en</strong> <strong>langues</strong>, et si je ne vous parlais pas par<br />

révélation, ou par connaissance, ou par prophétie, ou par doctrine<br />

?".<br />

Ce dernier verset démontre à suffisance que la connaissance c’est<br />

autre chose que la prophétie, ou la révélation, ou une quelconque<br />

voyance. C’est selon Rom. 2.17-20 (J.N.D.)"avoir la connaissance<br />

de la volonté de Dieu, discerner <strong>le</strong>s choses excel<strong>le</strong>ntes (faire la<br />

différ<strong>en</strong>ce des choses); c’est la vraie connaissance qui a la loi<br />

pour formu<strong>le</strong> (règ<strong>le</strong>)".<br />

142


C’est très clair. Sans transition, <strong>le</strong> verset 9 qui suit va nous dire<br />

ce qui, à la v<strong>en</strong>ue de ce qui est parfait va disparaître. Lisons<br />

bi<strong>en</strong>:<br />

<br />

<br />

1. - Nous connaissons <strong>en</strong> partie (don de connaissance)<br />

2. - Nous prophétisons <strong>en</strong> partie (don de prophétie)<br />

3. - ???<br />

Où est passé <strong>le</strong> don des <strong>langues</strong> ? Il n’est plus là. Quelqu’un nous<br />

a écrit qu’<strong>en</strong> effet il n’y était pas, mais que c’était comme s’il y<br />

était ! Il est à craindre que certains l’introduis<strong>en</strong>t<br />

m<strong>en</strong>ta<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong> verset 9 pour se persuader que ce<br />

don, comme <strong>le</strong>s deux autres, reste jusqu’à ce que <strong>le</strong><br />

"parfait" soit v<strong>en</strong>u. Mais voilà, la fin du par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong><br />

n’est pas liée comme <strong>le</strong>s deux autres à la v<strong>en</strong>ue de ce qui<br />

est parfait. Le Saint-Esprit ne l’a jamais dit ni <strong>en</strong>seigné. Au<br />

contraire, Il <strong>en</strong>seigne comme nous l’avons souligné maintes et<br />

maintes fois, que ce don est lié à quelque chose de tout à fait<br />

différ<strong>en</strong>t. Il est lié au BUT pour <strong>le</strong>quel Dieu l’a donné. Et ce but a<br />

été p<strong>le</strong>inem<strong>en</strong>t atteint lorsqu’il a été p<strong>le</strong>inem<strong>en</strong>t admis dans<br />

l’Église que <strong>le</strong>s "<strong>langues</strong>, tribus, peup<strong>le</strong>s et nations "<strong>en</strong>trai<strong>en</strong>t<br />

dans la nouvel<strong>le</strong> alliance au même titre que "ce peup<strong>le</strong>". Ce fait<br />

étant dev<strong>en</strong>u tel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t évid<strong>en</strong>t, universel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t cru, accepté et<br />

<strong>sur</strong>tout n’étant plus contesté par personne, ce signe n’avait plus<br />

sa raison d’être. Ces "<strong>langues</strong> de feu" se sont éteintes, non à<br />

la v<strong>en</strong>ue de ce qui est parfait, mais faute de <strong>le</strong>ur<br />

combustib<strong>le</strong> naturel: la prés<strong>en</strong>ce de "ce peup<strong>le</strong>" et de son<br />

143


incrédulité à admettre <strong>le</strong> salut des autres peup<strong>le</strong>s. Les<br />

étoi<strong>le</strong>s, chacun <strong>le</strong> sait, ne se voi<strong>en</strong>t et ne sont uti<strong>le</strong>s que la nuit.<br />

El<strong>le</strong>s s’éteign<strong>en</strong>t à la lumière du jour. De même, <strong>le</strong>s <strong>langues</strong><br />

n’étai<strong>en</strong>t uti<strong>le</strong>s qu’à l’obscurantisme d’un Israël ancré dans son<br />

incrédulité quant à l’é<strong>le</strong>ction des g<strong>en</strong>s aux <strong>langues</strong> étrangères. Le<br />

don s’est éteint tout naturel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t quand toute la lumière<br />

a été faite <strong>sur</strong> la vocation des paï<strong>en</strong>s.<br />

Il y a quelques mois, un des principaux <strong>le</strong>ader du Charismatisme<br />

français a essayé de me piéger <strong>en</strong> me posant cette question: A<br />

quel<strong>le</strong> date <strong>le</strong> don des <strong>langues</strong> a-t-il cessé et comm<strong>en</strong>t s'appelait<br />

l'homme qui s'<strong>en</strong> est servi <strong>en</strong> dernier ? Un peu malicieusem<strong>en</strong>t je<br />

lui ai répondu: Dites-moi quand et par quel décret de loi <strong>le</strong>s<br />

réverbères à gaz de nos vil<strong>le</strong>s ont-ils été supprimés et quel était<br />

<strong>le</strong> nom et l'âge du dernier allumeur de réverbère ? Chacun sait<br />

que l'éclairage au gaz s'est terminé naturel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t avec<br />

l'apparition de l'ampou<strong>le</strong> é<strong>le</strong>ctrique. De la même façon, <strong>le</strong>s<br />

<strong>langues</strong> ont cessé simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t quand toute la lumière a été<br />

faite <strong>sur</strong> la vocations des nations, de ces peup<strong>le</strong>s aux<br />

<strong>langues</strong> étrangères.<br />

Puisque <strong>le</strong> Saint-Esprit ne lie pas la fin des <strong>langues</strong> avec la v<strong>en</strong>ue<br />

de ce qui est parfait, il est superflu de s’ét<strong>en</strong>dre pour <strong>savoir</strong> si ce<br />

"parfait" s’id<strong>en</strong>tifie au Seigneur Jésus et à son retour, ou s’il<br />

s’agit, comme beaucoup <strong>le</strong> p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t, de l’achèvem<strong>en</strong>t de la<br />

144


évélation écrite. Que ce soit l’un ou que ce soit l’autre, cela n’a<br />

plus aucune incid<strong>en</strong>ce <strong>sur</strong> notre étude. Les considérations que<br />

l’on fait habituel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>en</strong>trer dans <strong>le</strong> débat comme: "alors ce qui<br />

est partiel disparaîtra", "alors nous verrons face à face", "alors je<br />

connaîtrai comme j’ai été connu", etc... de la fin du CHAPITRE 13,<br />

sont désormais sans intérêt pour la fin du don des <strong>langues</strong> car<br />

cela ne s’y rapporte pas. Puisque <strong>le</strong> Saint-Esprit a<br />

souverainem<strong>en</strong>t écarté <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> du verset 9, ne liant que la<br />

connaissance et la prophétie avec la v<strong>en</strong>ue de ce qui est parfait,<br />

qui aurait l’audace de <strong>le</strong>s introduire (ce qui fausserait tout <strong>le</strong><br />

débat) comme si Dieu <strong>le</strong> Saint-Esprit avait "oublié" de <strong>le</strong>s y<br />

mettre. Quoique <strong>le</strong> don des <strong>langues</strong> ne soit pas m<strong>en</strong>tionné dans<br />

<strong>le</strong> verset 9, il est évid<strong>en</strong>t que sa cessation est introduite dans <strong>le</strong><br />

contexte avec <strong>le</strong>s autres dons qui devai<strong>en</strong>t êtres abolis. Inuti<strong>le</strong><br />

donc d'essayer de briser la chaîne des dons <strong>en</strong> maillons séparé<br />

car tous ont atteint <strong>le</strong> but qu'ils étai<strong>en</strong>t désigné pour, ils fur<strong>en</strong>t<br />

retirés et s'éclipsèr<strong>en</strong>t pour de bon. Lorsque <strong>le</strong> châtim<strong>en</strong>t de Dieu<br />

s'abattit <strong>sur</strong> Israël et que Jérusa<strong>le</strong>m et <strong>le</strong> temp<strong>le</strong> fur<strong>en</strong>t détruits<br />

par <strong>le</strong>s armées romaines <strong>en</strong> l'an 70, <strong>le</strong>s signes miracu<strong>le</strong>ux fur<strong>en</strong>t<br />

discontinués, n'ayant plus aucune nécessité pratique de<br />

témoignage <strong>en</strong>vers un peup<strong>le</strong> incrédu<strong>le</strong>. Néanmoins l'auteur ce<br />

fourvoie dans sa notion de «ce qui est parfait», car <strong>le</strong> mot<br />

«te<strong>le</strong>ios» traduit par «parfait» signifie littéra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t «am<strong>en</strong>é à sa<br />

fin, <strong>en</strong> voie d'être achevé», et cela se rapporte définitivem<strong>en</strong>t à<br />

l'accomplissem<strong>en</strong>t des écrits du Nouveau Testam<strong>en</strong>t qui incorpore<br />

145


toute la révélation des prophéties et de l'amour de Dieu dans <strong>le</strong><br />

sacrifice de la croix. Le sacrifice de Christ est l'ess<strong>en</strong>ce même de<br />

l'amour de Dieu, <strong>le</strong>s signes miracu<strong>le</strong>ux fur<strong>en</strong>t tous donné pour <strong>en</strong><br />

r<strong>en</strong>dre témoignage, voila «ce qui est parfait». Il n'y a ri<strong>en</strong> de plus<br />

parfait dans toutes <strong>le</strong>s Saintes-Écritures que la révélation de la<br />

grâce du salut qui nous est accordée gratuitem<strong>en</strong>t et<br />

inconditionnel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Christ. <strong>Tout</strong> <strong>le</strong> CHAPITRE 13 de 1<br />

Corinthi<strong>en</strong>s, du premier au dernier verset, se rapporte à cet<br />

amour glorieux, il ne vise aucunem<strong>en</strong>t <strong>le</strong> retour de Christ mais la<br />

croix, et cela il est grand temps que <strong>le</strong>s g<strong>en</strong>s <strong>le</strong> réalis<strong>en</strong>t et<br />

cess<strong>en</strong>t d'extrapo<strong>le</strong>r <strong>sur</strong> <strong>le</strong> sujet. Ce qui est plus grave <strong>en</strong>core est<br />

que <strong>le</strong>s dons miracu<strong>le</strong>ux modernes sont tous sans exception des<br />

agressions et des att<strong>en</strong>tats contre <strong>le</strong> sacrifice de la croix, des<br />

outrages au sang de la Nouvel<strong>le</strong> Alliance qui a été versé pour nos<br />

péchés. Si la colère de Dieu tomba <strong>sur</strong> <strong>le</strong> peup<strong>le</strong> incrédu<strong>le</strong> d'Israël<br />

pour l'anéantir, à plus forte raison va t'el<strong>le</strong> tomber <strong>sur</strong> un<br />

christianisme contrefait avec ses dons miracu<strong>le</strong>ux pour <strong>le</strong> détruire<br />

avec un feu qui vi<strong>en</strong>dra du ciel (1 Thes. 1:6-10; 2:8-12; Apoc.<br />

20:9).<br />

Six ou Trois?<br />

Pour ne pas laisser <strong>en</strong> susp<strong>en</strong>s une contestation ultérieure nous<br />

allons, <strong>le</strong> temps d’une par<strong>en</strong>thèse, faire comme si <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> se<br />

trouvai<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong> verset 9. Nous allons démontrer que, même<br />

146


ainsi, "la v<strong>en</strong>ue de ce qui est parfait" ne peut être synonyme de<br />

retour de Christ.<br />

Il faut signa<strong>le</strong>r que Paul ne par<strong>le</strong> pas de trois choses mais de<br />

SIX:<br />

1. - connaissance,<br />

2. - <strong>langues</strong>,<br />

3. - prophéties,<br />

4. - foi,<br />

5. - espérance,<br />

6. - amour.<br />

L’Esprit précise que de ces six, <strong>le</strong>s seu<strong>le</strong>s qui ne cess<strong>en</strong>t pas sont<br />

<strong>le</strong>s trois dernières, la foi, l’espérance et l’amour (1) qui, el<strong>le</strong>s,<br />

continu<strong>en</strong>t jusqu’au retour de Christ. Il est impossib<strong>le</strong> de<br />

s’exprimer plus clairem<strong>en</strong>t. Si des six, il y <strong>en</strong> a trois qui<br />

DEMEURENT, c’est qu’il y <strong>en</strong> a trois qui ne DEMEURENT PAS. Et<br />

qui sont-el<strong>le</strong>s ? C’est écrit <strong>en</strong> toute <strong>le</strong>ttres: la connaissance, <strong>le</strong>s<br />

<strong>langues</strong>, et <strong>le</strong>s prophéties. Persister à nier la disparition précoce<br />

de ces trois-là, ce serait faire dire au Saint-Esprit: SIX CHOSES<br />

DEMEURENT jusqu’à la v<strong>en</strong>ue de Jésus. Pardon, dit Paul ! Des six,<br />

il n’y <strong>en</strong> a que trois, la foi, l'espérance et l'amour qui vont al<strong>le</strong>r<br />

jusqu’au bout; <strong>le</strong>s autres ne vont pas demeurer, el<strong>le</strong>s vont<br />

s’arrêter avant. Et quand vont-el<strong>le</strong>s s’arrêter ? Puisque la v<strong>en</strong>ue<br />

de ce parfait se situe avant <strong>le</strong> retour de Jésus, qui lui est au bout<br />

avec <strong>le</strong>s trois autres, cette expression ne peut <strong>en</strong> aucune manière<br />

147


vouloir dire <strong>le</strong> jour de son avènem<strong>en</strong>t. Car, si c’est là ce que ça<br />

veut dire, il faut raturer la Paro<strong>le</strong> de Dieu et la <strong>sur</strong>charger d’une<br />

rectification que certains ont déjà opérée m<strong>en</strong>ta<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t: SIX<br />

CHOSES DEMEURENT !!! Le Saint-Esprit a dit TROIS. Il faut<br />

choisir.<br />

(1) L’amour étant éternel ne cessera jamais. La foi et l’espérance<br />

cesseront de demeurer quand <strong>le</strong> Seigneur vi<strong>en</strong>dra (2 Cor. 5.7;<br />

Rom. 8.24-25).<br />

Que veut dire Parfait?<br />

Avant de clore ce CHAPITRE nous allons répondre à une dernière<br />

objection qui permettra d’expliquer ce que veut dire: "Quand ce<br />

qui est parfait sera v<strong>en</strong>u". Certains diront que si <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> ont<br />

cessé, <strong>le</strong>s dons de connaissance et de prophétie ont aussi été<br />

retirés. C’est ce que nous admettons sans peine et nous allons<br />

nous <strong>en</strong> expliquer.<br />

Quand Paul a écrit ces lignes (v. 8), <strong>le</strong> canon des Écritures<br />

n’était pas clôturé. Presque tout <strong>le</strong> Nouveau Testam<strong>en</strong>t, y<br />

compris trois des quatre évangi<strong>le</strong>s étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core à<br />

rédiger. De quoi est composée la Paro<strong>le</strong> de Dieu ? De<br />

connaissance qu’el<strong>le</strong> communique et de prophéties qu’el<strong>le</strong> révè<strong>le</strong>.<br />

A l’époque où ces deux élém<strong>en</strong>ts constituants de la foi chréti<strong>en</strong>ne<br />

n’étai<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong>core scellés dans <strong>le</strong> Nouveau Testam<strong>en</strong>t, il y<br />

avait, données par l’Esprit dans <strong>le</strong>s réunions de la première<br />

148


Église, une paro<strong>le</strong> spontanée de connaissance et une édification<br />

prophétique tout aussi spontanée (1 Cor. 12.8). Paul, et d’autres<br />

avec lui, nous feront faire par écrit la connaissance du Seigneur<br />

et de son <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t, et ils nous donneront toutes <strong>le</strong>s<br />

révélations prophétiques nécessaires au développem<strong>en</strong>t de notre<br />

vie spirituel<strong>le</strong>. Paul dira aux Ephési<strong>en</strong>s: "Voyez la connaissance<br />

que j’ai du mystère de Christ" (Eph. 3.3-4). Cette connaissance et<br />

ces prophéties, même écrites, ne sont malgré tout que partiel<strong>le</strong>s<br />

(Jn 21.25; 1 Cor. 13.9), mais p<strong>le</strong>inem<strong>en</strong>t suffisantes pour notre<br />

salut et notre édification, Dieu n’ayant pas jugé uti<strong>le</strong> de nous <strong>en</strong><br />

dire plus, ni <strong>sur</strong> son Fils ni <strong>sur</strong> l’av<strong>en</strong>ir. Mais une fois toute cette<br />

connaissance et toutes ces prophéties, même partiel<strong>le</strong>s,<br />

consignées dans <strong>le</strong> Nouveau Testam<strong>en</strong>t, ces deux charismes eux<br />

aussi pr<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t fin. Avec l’achèvem<strong>en</strong>t du canon des<br />

Écritures, "ce qui est parfait" était v<strong>en</strong>u.<br />

Les nombreux témoignages de la perfection de la Bib<strong>le</strong> se<br />

résum<strong>en</strong>t tous dans ce merveil<strong>le</strong>ux verset 96 du Psaume 119: "Je<br />

vois des bornes à tout ce qui est parfait, mais tes<br />

commandem<strong>en</strong>ts (la Paro<strong>le</strong>) n’ont point de limite"! Cette<br />

perfection est tel<strong>le</strong> que depuis bi<strong>en</strong>tôt mil<strong>le</strong> neuf c<strong>en</strong>ts ans,<br />

ri<strong>en</strong> n’y a été ajouté. Il n’y a dès lors plus qu’une connaissance<br />

et des prophéties au second degré; el<strong>le</strong>s ne sont que <strong>le</strong>s<br />

comm<strong>en</strong>taires des premières. El<strong>le</strong>s <strong>en</strong> sont une explication, une<br />

interprétation qui n’ajouteront plus jamais ri<strong>en</strong> à ce qui a été écrit<br />

149


et dont la va<strong>le</strong>ur inspirée ne peut <strong>en</strong> aucun cas <strong>le</strong>ur être<br />

comparée, sinon il faudrait <strong>le</strong>s ajouter à la Bib<strong>le</strong>. Il peut y avoir<br />

une prophétie du g<strong>en</strong>re de cel<strong>le</strong> d’Agabus qui annonça une famine<br />

(Actes 11.28), mais qui n’a ri<strong>en</strong> de commun avec cel<strong>le</strong>s dont Paul<br />

dira: "Vous êtes édifiés <strong>sur</strong> <strong>le</strong> fondem<strong>en</strong>t des apôtres, des<br />

prophètes, Jésus-Christ Lui-même étant la pierre angulaire" (Eph.<br />

2.20). Il y a donc la connaissance et la prophétie des fondem<strong>en</strong>ts<br />

auxquels personne ne peut ri<strong>en</strong> ajouter. De cette "connaissance"<br />

et de ces "prophéties" des fondem<strong>en</strong>ts, Paul avait dit qu’el<strong>le</strong>s<br />

cesserai<strong>en</strong>t à la v<strong>en</strong>ue de ce qui est parfait. La révélation<br />

parfaite étant v<strong>en</strong>ue, tout chréti<strong>en</strong> peut dire avec lui<br />

qu’el<strong>le</strong>s ont cessé avec <strong>le</strong>s dernières lignes écrites par<br />

l’auteur de l’Apocalypse.<br />

Voici ce qu’<strong>en</strong> dit <strong>le</strong> Dr Scofield dans sa Bib<strong>le</strong> avec comm<strong>en</strong>taire,<br />

Page 1311: "Le prophète du Nouveau Testam<strong>en</strong>t n’était pas un<br />

simp<strong>le</strong> prédicateur, mais un prédicateur inspiré qui communiquait<br />

<strong>le</strong>s révélations correspondant à la nouvel<strong>le</strong> disp<strong>en</strong>sation (1 Cor.<br />

14.29-30) jusqu’à ce que soit terminée la rédaction du<br />

Nouveau Testam<strong>en</strong>t".<br />

Comme <strong>le</strong> Serp<strong>en</strong>t d'Airain<br />

Le serp<strong>en</strong>t d’airain fabriqué par Moïse, l’avait été <strong>sur</strong> l’ordre de<br />

Dieu et il avait servi au salut de milliers de personnes (Nom.<br />

21.9). C’était un don divin, une puissance de Dieu pour <strong>le</strong> salut<br />

150


de ceux qui avai<strong>en</strong>t cru à la Paro<strong>le</strong> de Dieu. Le Seigneur Jésus<br />

allait l’évoquer lors de sa mémorab<strong>le</strong> <strong>en</strong>trevue avec Nicodème. Il<br />

a été jusqu’à tracer un parallè<strong>le</strong> saisissant <strong>en</strong>tre sa personne, son<br />

œuvre et <strong>le</strong> serp<strong>en</strong>t: "Comme Moïse é<strong>le</strong>va <strong>le</strong> serp<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong><br />

désert, il faut de même que <strong>le</strong> fils de l’homme soit é<strong>le</strong>vé" (Jn<br />

3.14). Ce serp<strong>en</strong>t d’airain, <strong>le</strong>s Israélites l’avai<strong>en</strong>t pieusem<strong>en</strong>t<br />

conservé p<strong>en</strong>dant des sièc<strong>le</strong>s. Qu’<strong>en</strong> fit <strong>le</strong> bon roi Ezechias ? "Il fit<br />

disparaître <strong>le</strong>s hauts lieux, brisa <strong>le</strong>s statues, abattit <strong>le</strong>s ido<strong>le</strong>s et<br />

mit <strong>en</strong> pièces <strong>le</strong> serp<strong>en</strong>t d’airain que Moïse avait fait, car <strong>le</strong>s<br />

<strong>en</strong>fants d’Israël avai<strong>en</strong>t jusqu’alors brûlé des parfums devant<br />

lui...". Ce serp<strong>en</strong>t était dev<strong>en</strong>u une occasion de chute pour Israël.<br />

C’était pourtant <strong>le</strong> même serp<strong>en</strong>t qu’autrefois. Ce n’était pas une<br />

copie truquée, une imitation du vrai. C’était <strong>le</strong> vrai, <strong>le</strong> bon,<br />

l’original. L’usage initial qui avait été de <strong>le</strong> regarder s’était même<br />

étoffé et <strong>en</strong>richi avec <strong>le</strong>s sièc<strong>le</strong>s. On lui offrait des parfums. Sous<br />

<strong>le</strong> couvert de l’attachem<strong>en</strong>t à Dieu, il avait fini par pr<strong>en</strong>dre la<br />

place de Dieu et il était dev<strong>en</strong>u une ido<strong>le</strong> comme <strong>le</strong>s autres. On<br />

peut être sûr que celui qui a dénoncé l’usage périmé du serp<strong>en</strong>t<br />

n’a pas fait l’unanimité autour de lui ! Les partisans du serp<strong>en</strong>t<br />

d’airain pouvai<strong>en</strong>t, à l’appui de <strong>le</strong>ur foi, invoquer des<br />

données historiques, bibliques, et, à n’<strong>en</strong> pas douter<br />

expérim<strong>en</strong>ta<strong>le</strong>s. Ils pouvai<strong>en</strong>t arguer que <strong>le</strong> Dieu qui<br />

l’avait commandé ne change pas parce qu’Il reste <strong>le</strong> même<br />

hier, aujourd’hui et éternel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t; que ce qui s’était passé<br />

au désert pouvait <strong>en</strong>core se passer de <strong>le</strong>urs jours; que la<br />

151


puissance de Dieu n’avait pas changé et que <strong>sur</strong>tout, pas<br />

un seul mot n’était dit concernant la fin de son action, de<br />

son usage et de son utilité.<br />

En fait, <strong>le</strong>s exercices spirituels qui gravitai<strong>en</strong>t autour de cette<br />

relique étai<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>us une abomination. Pour beaucoup, <strong>le</strong>s<br />

<strong>langues</strong> sont aussi une relique qu’ils port<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong>ur cœur, dont<br />

ils par<strong>le</strong>nt sans cesse et à laquel<strong>le</strong> ils vou<strong>en</strong>t une dévotion sans<br />

borne. Ils la déf<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t <strong>en</strong> disant que c’est Dieu qui l’a donnée.<br />

Mais Dieu avait aussi donné <strong>le</strong> serp<strong>en</strong>t d’airain, pour une<br />

occasion précise, pour un temps limité. Au-delà de ce temps,<br />

il dev<strong>en</strong>ait périmé comme des marchandises ou des médicam<strong>en</strong>ts<br />

qui ont dépassé la date limite et qui devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t dangereux. La<br />

guérison se transforme <strong>en</strong> infection. C’est ce qui s’est passé avec<br />

<strong>le</strong> serp<strong>en</strong>t d’airain; <strong>le</strong>ur vie spirituel<strong>le</strong> <strong>en</strong> a été infectée. Lorsque<br />

<strong>le</strong> serp<strong>en</strong>t <strong>le</strong>ur a été retiré, beaucoup ont vu <strong>le</strong>ur ardeur<br />

spirituel<strong>le</strong> décliner car ils n’avai<strong>en</strong>t plus ri<strong>en</strong> de tangib<strong>le</strong> à quoi se<br />

raccrocher. J’ai aussi compris pourquoi certains se cramponnai<strong>en</strong>t<br />

au par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> avec une sorte de frénésie. Leur vie<br />

spirituel<strong>le</strong> était si pauvre, si peu fondée <strong>sur</strong> la Bib<strong>le</strong> que s’ils<br />

perdai<strong>en</strong>t ça, il ne <strong>le</strong>ur restait plus ri<strong>en</strong>.<br />

La Manne<br />

P<strong>en</strong>dant <strong>le</strong>urs quarante années au désert, <strong>le</strong>s Israélites recevai<strong>en</strong>t<br />

six jours <strong>sur</strong> sept ce don du ciel qu’était la manne, <strong>le</strong> pain d’<strong>en</strong>-<br />

152


haut qui desc<strong>en</strong>dait <strong>sur</strong> la terre. Ce don était <strong>le</strong> signe, la preuve<br />

par anticipation que des riches moissons <strong>le</strong>s att<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

Canaan. Cela a duré quarante ans, mais dès <strong>le</strong>ur <strong>en</strong>trée<br />

dans la terre promise, la manne a cessé. Le Dieu qui l’avait<br />

donnée l’a aussi retirée. Pourquoi ? Parce qu’ils avai<strong>en</strong>t<br />

désormais <strong>le</strong>s récoltes du pays. Le don, à la fois signe et ombre<br />

des choses promises était dev<strong>en</strong>u réalité et il s’arrêta. Comme la<br />

manne annonçait <strong>le</strong>s moissons de Canaan, <strong>le</strong> don des<br />

<strong>langues</strong> annonçait au peup<strong>le</strong> juif la moisson des paï<strong>en</strong>s.<br />

Comme la manne n’a pas continué, <strong>le</strong> don des <strong>langues</strong> n’a<br />

pas non plus continué quand la moisson des paï<strong>en</strong>s est<br />

dev<strong>en</strong>ue une évid<strong>en</strong>ce que personne n’a plus niée ou<br />

combattue.<br />

De l’illustration biblique, passons à la doctrine:<br />

<br />

I. Le jugem<strong>en</strong>t (1) qu’annonçait <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> <strong>sur</strong><br />

l’Israël incrédu<strong>le</strong> (Es. 28.11-13; 1 Thess. 2.16;<br />

1 Cor. 14.21), est dramatiquem<strong>en</strong>t tombé <strong>sur</strong> lui à partir de<br />

l’an 70 par la prise de Jérusa<strong>le</strong>m et la dispersion mondia<strong>le</strong><br />

du peup<strong>le</strong> juif.<br />

(1) Voir au CHAPITRE 10: Les <strong>langues</strong> de feu.<br />

<br />

II. L’<strong>en</strong>trée massive des peup<strong>le</strong>s aux <strong>langues</strong> étrangères<br />

dans l’Église (Rom. 11:25), qu’annonçait aussi <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong><br />

<strong>langues</strong> étrangères, s’est faite parallè<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t avec la mise à<br />

l’écart et <strong>le</strong> jugem<strong>en</strong>t d’Israël. Le signe était <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t<br />

153


accompli. Aussi accompli que <strong>le</strong> grand "<strong>Tout</strong> est accompli"<br />

de la croix qui interdit tout r<strong>en</strong>ouvel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t de ce sacrifice.<br />

Le par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> non plus ne se perpétue pas,<br />

selon ce qu’<strong>en</strong> a prophétisé <strong>le</strong> Saint-Esprit: "Les<br />

<strong>langues</strong> ne continueront pas" (1 Cor. 13.8).<br />

154


CHAPITRE 9<br />

La septup<strong>le</strong> bénédiction de l’Esprit<br />

La Bib<strong>le</strong> étant divinem<strong>en</strong>t inspirée, <strong>le</strong>s mots qu’el<strong>le</strong> choisit sont<br />

toujours ceux qui convi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>le</strong> mieux pour faire passer <strong>le</strong>s<br />

vérités qu’el<strong>le</strong> veut nous communiquer. Là où certaines<br />

expressions sont employées, nous n’avons pas la liberté de <strong>le</strong>s<br />

mélanger ou d’<strong>en</strong> par<strong>le</strong>r comme si el<strong>le</strong>s étai<strong>en</strong>t interchangeab<strong>le</strong>s<br />

ou synonymes. Nous allons <strong>le</strong> voir <strong>en</strong> relation avec la septup<strong>le</strong><br />

bénédiction du Saint-Esprit.<br />

I. Le DON du Saint-Esprit. On lit <strong>en</strong> Actes 2.38:<br />

"Rep<strong>en</strong>tez-vous et que chacun soit baptisé au nom du<br />

Seigneur Jésus pour la rémission des péchés, et vous<br />

recevrez <strong>le</strong> DON du Saint-Esprit". L’Esprit était <strong>le</strong> DON du<br />

Père à l’Église et, cela va de soi, à chaque croyant<br />

séparém<strong>en</strong>t, selon la promesse réitérée de Jésus <strong>en</strong> Actes<br />

1.8. Cette promesse a été t<strong>en</strong>ue <strong>le</strong> jour de la P<strong>en</strong>tecôte.<br />

C’est un fait historique. Le Saint-Esprit a été donné comme<br />

l’héritage fut donné à Abraham et à Israël, tel un don de<br />

Dieu à son peup<strong>le</strong>. Mais quoique Dieu ait donné à Israël cet<br />

héritage tout <strong>en</strong>tier et d’un seul coup, Moïse a dit: "<strong>Tout</strong> lieu<br />

que fou<strong>le</strong>ra la plante de votre pied sera à vous" (Deut.<br />

11.24). Comm<strong>en</strong>t pouvait-il dire cela s’il <strong>le</strong>ur appart<strong>en</strong>ait<br />

déjà par don divin ? Parce qu’il faut faire une distinction<br />

<strong>en</strong>tre l’héritage et la possession. L’héritage, c’était tout ce<br />

155


que Dieu donnait à Israël sans réserve; la possession c’était<br />

ce qu’ils s’appropriai<strong>en</strong>t. Ainsi <strong>en</strong> est-il du Saint-Esprit; Dieu<br />

nous l’a donné et Il ne peut pas nous <strong>le</strong> donner plus, mais il<br />

y a un s<strong>en</strong>s où, ayant reçu <strong>le</strong> don, il faut faire de cet<br />

héritage notre possession. Partout où il y a un donateur il<br />

doit y avoir un récipi<strong>en</strong>daire. Ainsi <strong>le</strong> don, comme dans <strong>le</strong><br />

salut, ne devi<strong>en</strong>t propriété personnel<strong>le</strong> que lorsque nous <strong>le</strong><br />

pr<strong>en</strong>ons*. Il faut donc se l’approprier par la foi comme <strong>le</strong> dit<br />

Galates 3.2,14:"C’est par la foi que nous avons reçu <strong>le</strong><br />

Saint-Esprit qui avait été promis". * Une tel<strong>le</strong> interprétation<br />

est subti<strong>le</strong> et dangereuse, el<strong>le</strong> néglige la nature dépravée de<br />

l'homme et <strong>le</strong> fait qu'il est mort spirituel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t à cause du<br />

péché. Il ne peut donc «pr<strong>en</strong>dre» <strong>le</strong> Don de l'Esprit, pas plus<br />

qu'un mort peut décider par lui-même de repr<strong>en</strong>dre la vie.<br />

L'homme a besoin d'être régénéré, il a besoin de naître de<br />

nouveau pour recevoir la rep<strong>en</strong>tance et la foi, et non<br />

l'inverse. Il importe de spécifier aussi qu'une personne ne<br />

peut se rep<strong>en</strong>tir ni avoir la foi à moins d'avoir été destinée à<br />

cela (Actes 13:48). La rep<strong>en</strong>tance et la foi sont des dons de<br />

Dieu accordés aux élus dans <strong>le</strong>s mérites du sacrifice de<br />

Christ <strong>sur</strong> la croix. L'auteur prône l'hérésie funeste et<br />

pernicieuse de l'arminianisme qui remet la grâce du salut<br />

aux choix de l'homme issus de sa volonté qui est esclave de<br />

la chair et du péché, ce qui est une perversion de la vérité et<br />

un affront à la souveraineté de Dieu.<br />

156


II. Le SCEAU de l’Esprit. "Ayant cru, vous avez été scellés<br />

du sceau de la promesse" (Eph. 1.13);"... par <strong>le</strong>quel vous<br />

avez été scellés pour <strong>le</strong> jour de la rédemption" (4.30).<br />

"Scellés" par Celui qui est <strong>le</strong> DON et <strong>le</strong> SCEAU. Il est<br />

significatif que cela soit dit aux Éphési<strong>en</strong>s. Éphèse était un<br />

port de mer animé d’un grand commerce de bois. Les<br />

négociants achetai<strong>en</strong>t à Éphèse <strong>le</strong>s troncs d’arbres qui<br />

étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite acheminés par flottage jusqu’à <strong>le</strong>ur<br />

destination. En achetant <strong>le</strong>ur lots, ils y mettai<strong>en</strong>t <strong>le</strong>ur cachet<br />

qui attestait qu’ils <strong>le</strong>ur appart<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t jusqu’au jour de la<br />

récupération (rédemption). Ainsi ce SCEAU nous est<br />

prés<strong>en</strong>té, non avec <strong>le</strong> bi<strong>en</strong>fait premier de la rédemption mais<br />

avec son aspect final, la glorification de notre corps. Mais<br />

quoique ce jour ne se soit pas <strong>en</strong>core <strong>le</strong>vé, chaque <strong>en</strong>fant de<br />

Dieu porte <strong>le</strong> SCEAU signalant qu’il est la propriété as<strong>sur</strong>ée<br />

de Dieu.<br />

<br />

III. L’HABITATION de l’Esprit. "Ne savez-vous pas que<br />

vous êtes <strong>le</strong> temp<strong>le</strong> de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite <strong>en</strong><br />

vous ?" (1 Cor. 3.16). Dans la chambre haute, Jésus avait<br />

dit à ses discip<strong>le</strong>s, <strong>en</strong> parlant de l’Esprit: "Il est avec vous et<br />

Il sera <strong>en</strong> vous" (Jn 14.17). N’était-Il pas <strong>en</strong>core <strong>en</strong> eux ? Le<br />

Saint-Esprit était à l’œuvre dans l’Anci<strong>en</strong> Testam<strong>en</strong>t. Il<br />

v<strong>en</strong>ait <strong>sur</strong> <strong>le</strong> peup<strong>le</strong> de Dieu et pr<strong>en</strong>ait possession de<br />

quelques-uns pour un service spécial, mais Il n’habitait pas<br />

157


<strong>en</strong> eux comme dans la nouvel<strong>le</strong> alliance. Ce qui distingue la<br />

nouvel<strong>le</strong> disp<strong>en</strong>sation de l’autre, c’est que <strong>le</strong> croyant a reçu<br />

l’Esprit d’adoption (Rom. 8.15) qui fait de lui son habitation<br />

intérieure et perman<strong>en</strong>te. Et ceci indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t de son<br />

niveau spirituel et de son caractère. Il faut noter que ce<br />

passage apparaît dans la <strong>le</strong>ttre à l’Église de Corinthe et nous<br />

savons dans quel état était cette Église: la qualité de la vie<br />

était médiocre, <strong>le</strong> témoignage indig<strong>en</strong>t et ses membres<br />

étai<strong>en</strong>t coupab<strong>le</strong>s d’erreurs mora<strong>le</strong>s et doctrina<strong>le</strong>s. Paul ne<br />

<strong>le</strong>s a pas <strong>en</strong>couragés à rechercher cette habitation<br />

intérieure; il la reconnaît de facto et il s’<strong>en</strong> sert pour <strong>le</strong>s<br />

inviter à un type de vie chréti<strong>en</strong>ne plus nob<strong>le</strong> et plus digne<br />

de cette habitation. En outre, aucun avertissem<strong>en</strong>t ne nous<br />

est donné qui pourrait nous faire croire qu’Il puisse un jour<br />

déloger de notre vie. Nous pouvons l’attrister et <strong>le</strong> réduire<br />

au si<strong>le</strong>nce par nos péchés, mais nous ne pouvons pas <strong>le</strong><br />

chasser de chez nous. Dieu s’est approprié de nous par son<br />

habitation intérieure.<br />

<br />

IV. Les PRÉMICES de l’Esprit. 2 Corinthi<strong>en</strong>s 1.22 et<br />

Éphési<strong>en</strong>s 1.14 dis<strong>en</strong>t que l’Esprit de la promesse est <strong>le</strong>s<br />

arrhes, ou <strong>le</strong>s gages, ou <strong>le</strong>s prémices de notre héritage.<br />

C’est un avant-goût de ce qui doit v<strong>en</strong>ir. Les espions qui<br />

fur<strong>en</strong>t <strong>en</strong>voyés pour explorer Canaan <strong>en</strong> fir<strong>en</strong>t un rapport à<br />

Moïse et ram<strong>en</strong>èr<strong>en</strong>t la grappe d’Eschol. Ces raisins étai<strong>en</strong>t<br />

158


<strong>le</strong>s prémices de ce qui att<strong>en</strong>dait <strong>le</strong> peup<strong>le</strong> quand il <strong>en</strong>trerait<br />

dans la terre promise. C’était une preuve et un échantillon<br />

de ce qui <strong>le</strong>ur était réservé. De même, <strong>le</strong> Saint-Esprit est la<br />

preuve, l’avant-goût, l’échantillon, <strong>le</strong>s arrhes de ce qui nous<br />

att<strong>en</strong>d. Quelque <strong>en</strong>richissantes qu’ai<strong>en</strong>t pu être nos<br />

expéri<strong>en</strong>ces dans <strong>le</strong> Saint-Esprit, <strong>le</strong>s plus bénies ne sont<br />

<strong>en</strong>core qu’un avant-goût. C’est une façon de dire que, pour<br />

<strong>le</strong> croyant, <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur est toujours à v<strong>en</strong>ir. Il est triste pour<br />

un homme que ses plus beaux jours soi<strong>en</strong>t derrière lui; pour<br />

nous qui croyons <strong>en</strong> Christ il n’<strong>en</strong> est jamais ainsi: tout est<br />

devant nous.<br />

<br />

V. L’ONCTION de l’Esprit. "Celui qui nous affermit avec<br />

vous <strong>en</strong> Christ, et qui nous a OINT, c’est Dieu" (2 Cor.<br />

1.21). L’onction indique une mise à part pour <strong>le</strong> service. El<strong>le</strong><br />

était pratiquée <strong>sur</strong> divers objets du culte (Ex. 30.26-29).<br />

Dans l’Anci<strong>en</strong> Testam<strong>en</strong>t, <strong>le</strong>s sacrificateurs, <strong>le</strong>s rois et <strong>le</strong>s<br />

prophètes étai<strong>en</strong>t oints pour <strong>le</strong> service qui <strong>le</strong>ur était imparti.<br />

Chez <strong>le</strong> Seigneur Jésus, cette onction n’était pas physique,<br />

c’était cel<strong>le</strong> qui v<strong>en</strong>ait directem<strong>en</strong>t du Saint-Esprit (Luc 4.18;<br />

Actes 10.38). El<strong>le</strong> <strong>le</strong> mettait à part pour <strong>le</strong> trip<strong>le</strong> ministère<br />

de Sacrificateur, Roi et de Prophète. Ses rachetés étant mis<br />

à part pour Dieu, comme rois et sacrificateurs (1 Pi. 2.5, 9)<br />

ils ont aussi reçu une onction spirituel<strong>le</strong> (2 Cor. 1.21) par la<br />

v<strong>en</strong>ue de l’Esprit d’adoption dans <strong>le</strong>ur cœur. De cette<br />

159


onction il est <strong>en</strong> outre dit <strong>en</strong> 1 Jean 2.20, 27: "L’onction que<br />

vous avez reçue de Lui demeure <strong>en</strong> vous". Mais on peut al<strong>le</strong>r<br />

<strong>en</strong>terrer <strong>le</strong> ta<strong>le</strong>nt et l’onction qui l’accompagne. On peut fuir<br />

ses responsabilités comme Saül qui, bi<strong>en</strong> qu’ayant reçu<br />

l’onction roya<strong>le</strong>, t<strong>en</strong>tait d’échapper à ses responsabilités <strong>en</strong><br />

se cachant derrière <strong>le</strong>s bagages. Ou pis, on peut servir Dieu<br />

dans un esprit contraire à l’onction reçue, ce qui arriva plus<br />

tard à Saül. Son service pour Dieu était <strong>en</strong>taché de tel<strong>le</strong>s<br />

désobéissances, que l’onction dont il était pourtant revêtu<br />

sans retour, dev<strong>en</strong>ait inefficace au point que Dieu dut se<br />

retirer de lui. Quel<strong>le</strong> différ<strong>en</strong>ce quand cette onction qui<br />

demeure trouve dans <strong>le</strong> croyant un instrum<strong>en</strong>t obéissant et<br />

consacré ! Ce sont alors des f<strong>le</strong>uves d’eaux vives qui<br />

jailliss<strong>en</strong>t <strong>en</strong> bénédiction pour <strong>le</strong>s autres et pour lui-même.<br />

<br />

VI. La PLENITUDE de l’Esprit. "Ne vous <strong>en</strong>ivrez pas de<br />

vin, c’est de la débauche. Soyez au contraire remplis de<br />

l’Esprit" (Eph. 5.18). Le Saint-Esprit étant une personne<br />

(Jésus dit que Dieu est Esprit et non une personne), on ne<br />

peut pas recevoir moins que sa Personne (son Être) et la<br />

plénitude qu’Il représ<strong>en</strong>te. Il est à noter que la plénitude<br />

de l’Esprit est donnée au croyant dès <strong>le</strong> départ de sa<br />

nouvel<strong>le</strong> vie selon ce qu’<strong>en</strong> dit Jean 3.34 (J.N. Darby): "Car<br />

Dieu ne donne pas l’Esprit par me<strong>sur</strong>e". Il est appelé à vivre<br />

à la me<strong>sur</strong>e de cette plénitude. Si Dieu ne vous a pas<br />

160


me<strong>sur</strong>é l’Esprit, vous, ne <strong>le</strong> me<strong>sur</strong>ez pas ! C’est comme si un<br />

m<strong>en</strong>diant, tout à coup héritier d’une fortune restait <strong>en</strong><br />

gu<strong>en</strong>il<strong>le</strong>s. On pourrait lui dire: Maint<strong>en</strong>ant que vous êtes<br />

riche, soyez-<strong>le</strong> ! Faites passer votre p<strong>le</strong>in de richesses dans<br />

votre façon d’être. C’est ainsi que des hellénistes voi<strong>en</strong>t<br />

Ephési<strong>en</strong>s 5.18: "Soyez, étant remplis de l’Esprit".<br />

Autrem<strong>en</strong>t dit: "Ne soyez plus des princes aux allures de<br />

clochards. Soyez-<strong>le</strong>, Princes !". Ce s<strong>en</strong>s étant, il est clair<br />

qu’on peut être chréti<strong>en</strong> sans goûter à la plénitude. Ma<br />

sécurité éternel<strong>le</strong> ne serait pas compromise, mais beaucoup<br />

dans ma vie <strong>en</strong> serait affecté. Quelqu’un demandera:<br />

Vou<strong>le</strong>z-vous dire qu’il est possib<strong>le</strong> pour un vrai croyant de<br />

vivre, de mourir et d’al<strong>le</strong>r au ciel sans avoir jamais vécu la<br />

plénitude de l’Esprit ? Sans hésitation je réponds "oui"! Que<br />

veut dire cette exhortation à être rempli de l’Esprit ?<br />

Simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t de laisser l’Esprit vous posséder et vous<br />

contrô<strong>le</strong>r. Si un verre est rempli d’eau, l’eau pr<strong>en</strong>d<br />

possession du verre mais ne <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> pas et la<br />

comparaison s’arrête là. Mais quand <strong>le</strong> cont<strong>en</strong>u c’est <strong>le</strong><br />

Saint-Esprit, il y a une idée de contrô<strong>le</strong> de l’intérieur ajoutée<br />

à cel<strong>le</strong> du remplissage. Si je ne lui cède qu’à demi, il y a des<br />

chances pour que l’autre moitié de moi-même échappe à<br />

son contrô<strong>le</strong> (qui échappe au contrô<strong>le</strong> de Dieu, qui peut<br />

s'opposer à sa volonté souveraine: personne). Mais<br />

comm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> être rempli ? Beaucoup de prédications qui sont<br />

161


faites dans ce s<strong>en</strong>s <strong>en</strong> appel<strong>le</strong>nt aux émotions plutôt qu’à<br />

l’intellig<strong>en</strong>ce. Mais la foi doit avoir une base intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong> (la<br />

base de la foi est Christ et non l'intel<strong>le</strong>ct de l'homme); nous<br />

devons <strong>savoir</strong> ce qui est exigé de nous et comm<strong>en</strong>t y faire<br />

face. Entre rempli du Saint-Esprit, cela veut dire: qu’Il<br />

pr<strong>en</strong>ne votre Esprit et p<strong>en</strong>se au travers de lui; qu’Il pr<strong>en</strong>ne<br />

votre cœur et s<strong>en</strong>te au travers de lui; qu’Il pr<strong>en</strong>ne votre<br />

consci<strong>en</strong>ce et juge par el<strong>le</strong>; qu’Il pr<strong>en</strong>ne votre volonté et<br />

qu’Il décide par el<strong>le</strong>; qu’Il pr<strong>en</strong>ne tout votre être et qu’Il s’<strong>en</strong><br />

serve comme Il lui plaît. Cela peut se faire sans un soupçon<br />

d’émotion. Aucune de ces bénédictions ne pr<strong>en</strong>d appui <strong>sur</strong><br />

des s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts d’exaltation. Certains sont plus émotifs que<br />

d’autres; ces derniers sont-ils plus frustrés par rapport aux<br />

premiers ? Pas du tout: <strong>Tout</strong>e <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s du monde,<br />

qu’el<strong>le</strong>s soi<strong>en</strong>t latines, germaines, slaves ou autres peuv<strong>en</strong>t,<br />

calmem<strong>en</strong>t, compr<strong>en</strong>ant ce qui <strong>le</strong>ur est demandé, ouvrir <strong>le</strong>ur<br />

vie à la plénitude de l’Esprit.<br />

VII. Le BAPTÊME du Saint-Esprit. Chacune des<br />

opérations que nous v<strong>en</strong>ons de <strong>sur</strong>vo<strong>le</strong>r vi<strong>en</strong>t du seul Saint-<br />

Esprit. S’Il <strong>le</strong>s a différ<strong>en</strong>ciées, ce n’est pas pour que nous <strong>le</strong>s<br />

confondions. Je suis sûr que Dieu nous pardonnera si nous<br />

appelons la bénédiction précéd<strong>en</strong>te "baptême" au lieu de<br />

"plénitude", mais de grâce, mettons de l’ordre dans nos<br />

appellations. Ne collons pas l’étiquette d’un bon bourgogne<br />

162


même <strong>sur</strong> un excel<strong>le</strong>nt bordeaux. La nature de ces deux<br />

"produit de France" ne serait pas affectée mais la confusion<br />

serait intolérab<strong>le</strong>. La Paro<strong>le</strong> de Dieu, est-il dit <strong>en</strong> Hébreux.<br />

4.12, est vivante et efficace; el<strong>le</strong> tranche, pénètre et<br />

partage. Chacune de ses appellations est spécifique; si donc<br />

on veut bi<strong>en</strong> par<strong>le</strong>r du baptême de l’Esprit, il faut lui laisser<br />

sa spécificité. Le baptême ce n’est pas <strong>le</strong> don, ni <strong>le</strong> sceau, ni<br />

l’habitation intérieure, ni <strong>le</strong>s prémices, ni l’onction, ni la<br />

plénitude même s’ils sont v<strong>en</strong>us au monde <strong>en</strong>semb<strong>le</strong> et sont<br />

organiquem<strong>en</strong>t associés. Un <strong>en</strong>fant ne vi<strong>en</strong>t pas au monde<br />

<strong>en</strong> pièces détachées interchangeab<strong>le</strong>s. Ce serait un petit<br />

monstre si on devait dire que sa tête marche, ses pieds<br />

p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t, son foie respire et ses poumons voi<strong>en</strong>t. Chaque<br />

chose à sa place et une place pour chaque chose, disait mon<br />

père. Dans l’œuvre comp<strong>le</strong>xe du Saint-Esprit, quel<strong>le</strong> est la<br />

place, <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> et <strong>le</strong> but de ce baptême ?<br />

Où <strong>le</strong> situer dans <strong>le</strong> Temps?<br />

A. Voyons d’abord la place qu’il occupe dans <strong>le</strong> temps. Il n’est pas<br />

superflu de redire qu’il est m<strong>en</strong>tionné dans chacun des évangi<strong>le</strong>s<br />

et dans <strong>le</strong> premier CHAPITRE des Actes toujours au futur: "Il vous<br />

baptisera...". Mais après Actes 1, il n’est plus jamais vu<br />

autrem<strong>en</strong>t que dans <strong>le</strong> passé. Cette constatation paraît<br />

insignifiante au premier abord mais el<strong>le</strong> va occuper une place<br />

importante dans <strong>le</strong> débat. Faisant abstraction de mes convictions<br />

163


et de mes recherches antérieures <strong>sur</strong> <strong>le</strong> sujet, je me suis mis <strong>en</strong><br />

quête de tout ce que je pouvais trouver <strong>sur</strong> ce point précis. Sans<br />

aucune exception <strong>le</strong>s comm<strong>en</strong>taires allai<strong>en</strong>t tous dans <strong>le</strong><br />

même s<strong>en</strong>s, sauf dans <strong>le</strong>s écrits p<strong>en</strong>tecôtistes où cette<br />

vérité n’est jamais, au grand jamais re<strong>le</strong>vée. Ce n’est pas un<br />

oubli; cela procède d’une volonté déterminée de l’ignorer. C’est <strong>le</strong><br />

black-out total. Les milieux charismatiques, toutes t<strong>en</strong>dances<br />

confondues, <strong>en</strong>seign<strong>en</strong>t que <strong>le</strong> croyant doit rechercher <strong>le</strong><br />

baptême du Saint-Esprit. Or, voici que la Bib<strong>le</strong> situe ce baptême<br />

dans <strong>le</strong> passé des croyants, même des croyants infanti<strong>le</strong>s comme<br />

ceux de Corinthe. Et non seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t ils avai<strong>en</strong>t été baptisés dans<br />

l’Esprit, mais ils l’avai<strong>en</strong>t TOUS été. S’il existe un tel baptême<br />

qu’un chréti<strong>en</strong> ne posséderait pas et devrait essayer d’obt<strong>en</strong>ir,<br />

sûrem<strong>en</strong>t qu’il y aurait quelque Écriture pour <strong>le</strong> dire et quelques<br />

passages exhortant à <strong>le</strong> rechercher et à <strong>le</strong> recevoir, mais on n’<strong>en</strong><br />

trouve aucun. Alors que Dieu exhorte à tout mettre <strong>en</strong> œuvre <strong>en</strong><br />

vue:<br />

- d’être rempli de la plénitude de l’Esprit (Eph. 5.18),<br />

- de s’efforcer de conserver l’unité de l’Esprit (Eph. 4.3),<br />

- de ne pas attrister l’Esprit (Eph. 4.20),<br />

- de marcher selon l’Esprit (Gal. 5.16, 25),<br />

- de ne pas éteindre l’Esprit (1 Thess. 5.19), jamais on ne trouve<br />

une exhortation semblab<strong>le</strong> pour <strong>le</strong> baptême de l’Esprit. Aucune<br />

recherche, aucune "att<strong>en</strong>te" n’est recommandée. Ce<br />

164


aptême est comme <strong>le</strong> mariage ou <strong>le</strong> salut, il se vit tous <strong>le</strong>s jours<br />

sans plus jamais être contracté, ni recherché. A l’Église de<br />

Corinthe qui vivait bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>-dessous du niveau normal de la vie<br />

chréti<strong>en</strong>ne, Paul à écrit: "Vous avez tous été baptisés dans un<br />

seul Esprit...". Le temps employé exclut toute possibilité d’erreur<br />

quant au mom<strong>en</strong>t et à l’événem<strong>en</strong>t visé. Matthieu, Marc, Luc,<br />

Jean et Actes 1 regard<strong>en</strong>t <strong>en</strong> avant; 1 Corinthi<strong>en</strong>s 12.13 regarde<br />

<strong>en</strong> arrière. Où <strong>le</strong>s deux se rejoign<strong>en</strong>t-ils ? Sans contestation<br />

possib<strong>le</strong>, à la P<strong>en</strong>tecôte.<br />

B. Le BAPTEME DE L’ESPRIT est-il une deuxième expéri<strong>en</strong>ce ? Si<br />

cette doctrine est <strong>le</strong> fondem<strong>en</strong>t de tout <strong>le</strong> système p<strong>en</strong>tecôtiste, il<br />

faut <strong>savoir</strong> que tout <strong>le</strong> monde chez eux ne voit pas la chose<br />

de la même façon. Un très cher ami pasteur, qui évolue dans la<br />

frange modérée du mouvem<strong>en</strong>t, m’a certifié qu’il voyait <strong>le</strong><br />

baptême du Saint-Esprit, non comme une seconde expéri<strong>en</strong>ce,<br />

mais comme l’<strong>en</strong>trée du croyant dans <strong>le</strong> corps de Christ. Quant<br />

au par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> comme signe initial, obligatoire ou évid<strong>en</strong>t<br />

de ce baptême, il s’élève du milieu quelques voix <strong>en</strong>core timides<br />

pour contester la chose, mais c’est <strong>en</strong>core l’exception. Quant à la<br />

"deuxième" expéri<strong>en</strong>ce, c’est <strong>le</strong> livre des Actes qui va d’abord<br />

nous r<strong>en</strong>seigner.<br />

165


A la P<strong>en</strong>tecôte. Actes 2<br />

C’est à la P<strong>en</strong>tecôte, et non quelques semaines plus tôt <strong>en</strong> Jean<br />

20.22, que <strong>le</strong>s discip<strong>le</strong>s ont fait l’expéri<strong>en</strong>ce initia<strong>le</strong> du don de<br />

l’Esprit. Il ne pouvait pas <strong>en</strong> être autrem<strong>en</strong>t car <strong>le</strong> Saint-Esprit<br />

n’avait jamais été donné de pareil<strong>le</strong> façon avant ce jour-là. C’est<br />

ce qui est clairem<strong>en</strong>t dit <strong>en</strong> Jean 7.38 et 39: "...des f<strong>le</strong>uves d’eau<br />

vive cou<strong>le</strong>ront de son sein... Jésus dit cela de l’Esprit que<br />

devai<strong>en</strong>t recevoir ceux qui croirai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> lui; car l’Esprit n’était pas<br />

<strong>en</strong>core (donné) parce que Jésus n’avait pas <strong>en</strong>core été glorifié".<br />

Ce n’est donc qu’après sa glorification que Jésus a donné l’Esprit,<br />

et pas avant. A partir de cette constatation doctrina<strong>le</strong> et<br />

chronologique, il n’y a plus aucune difficulté à compr<strong>en</strong>dre<br />

Jean 19.22 où, avant de monter au ciel "Jésus souffla <strong>sur</strong> eux et<br />

<strong>le</strong>ur dit: Recevez <strong>le</strong> Saint-Esprit". C’était là une promesse<br />

prophétique immin<strong>en</strong>te dont voici l’accomplissem<strong>en</strong>t: "Il vint du<br />

ciel un bruit comme celui d’un v<strong>en</strong>t (<strong>le</strong> souff<strong>le</strong>) impétueux" (Actes<br />

2.2). Il ne servirait à ri<strong>en</strong> de vouloir convaincre <strong>en</strong> citant tous <strong>le</strong>s<br />

meil<strong>le</strong>urs comm<strong>en</strong>tateurs (dont Shallis, Pache, Ku<strong>en</strong>, Campbell<br />

Morgan) qui tous vont dans ce s<strong>en</strong>s. Mieux vaut se rabattre <strong>sur</strong><br />

ce qu’<strong>en</strong> dit un p<strong>en</strong>tecôtiste de tail<strong>le</strong> comme Emirian dans son<br />

livre <strong>le</strong> Don du Saint-Esprit, page 89: "Cette fois-ci, je serai <strong>en</strong><br />

désaccord avec mes frères p<strong>en</strong>tecôtistes et charismatiques et <strong>en</strong><br />

accord avec mes frères évangéliques même si <strong>le</strong> résultat du don<br />

de l’Esprit n’a pas pour nous la même signification. Je crois avec<br />

Pache, Ku<strong>en</strong>, Blocher et d’autres que ce geste de Jésus, <strong>le</strong> soir de<br />

166


la ré<strong>sur</strong>rection, N’EST RIEN D’AUTRE QU’UN GESTE<br />

PROPHÉTIQUE DE LA GRANDE PROMESSE annoncée dans <strong>le</strong>s<br />

textes cités plus haut". Emirian précise qu’il ne s’agit pas ici de la<br />

nouvel<strong>le</strong> naissance. La P<strong>en</strong>tecôte n’était donc pas, dans la vie des<br />

discip<strong>le</strong>s une deuxième expéri<strong>en</strong>ce.<br />

A la Maison de Corneil<strong>le</strong>. Actes 10<br />

Ce qui s’est passé <strong>en</strong> Actes 10 nous est <strong>en</strong>core beaucoup plus<br />

proche, dans ce s<strong>en</strong>s que Corneil<strong>le</strong> est de notre bord à tous<br />

puisqu’il était comme nous, un étranger d’<strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s paï<strong>en</strong>s. Ce qui<br />

se passe chez lui est donc normatif de la conversion des paï<strong>en</strong>s.<br />

C’est à sa première expéri<strong>en</strong>ce, cel<strong>le</strong> de la conversion, que <strong>le</strong><br />

Saint-Esprit desc<strong>en</strong>d <strong>sur</strong> lui et sa maison comme <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s discip<strong>le</strong>s<br />

à la P<strong>en</strong>tecôte. Certes, il n’y a plus de grand souff<strong>le</strong> ni de <strong>langues</strong><br />

de feu, mais Pierre insiste et dit que c’est la même chose (11.15).<br />

<strong>Tout</strong>e la maison de Corneil<strong>le</strong> <strong>en</strong>tre dans <strong>le</strong> baptême de l’Esprit<br />

d’abord (v. 16) et dans <strong>le</strong> baptême d’eau <strong>en</strong>suite (10.48).<br />

Les douze Discip<strong>le</strong>s d'Éphèse<br />

En Actes 19 on retrouve <strong>le</strong> même scénario mais cette fois avec<br />

des Juifs. Ils étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>viron douze <strong>en</strong> tout et ils n’étai<strong>en</strong>t pas,<br />

comme certains l’ont cru, des discip<strong>le</strong>s de Christ mais, comme<br />

cela est précisé, des discip<strong>le</strong>s de Jean-Baptiste qui vivai<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

marge de 1’Église d’Éphèse. Discernant une anomalie de<br />

comportem<strong>en</strong>t, Paul <strong>le</strong>ur pose d’<strong>en</strong>trée de jeu la question: Avez-<br />

167


vous reçu <strong>le</strong> Saint-Esprit quand vous avez cru ? Cela montre<br />

que pour être baptisé du Saint-Esprit il suffit d’avoir cru au<br />

Seigneur Jésus. Cela rejoint Éphési<strong>en</strong>s. 1.13 qui <strong>le</strong> confirme:<br />

"Ayant cru, vous avez été scellés du Saint-Esprit de la promesse"<br />

(J.N.D.). Leur réponse montre bi<strong>en</strong> qu’ils n’étai<strong>en</strong>t pas des<br />

discip<strong>le</strong>s de Christ: "Nous n’avons même pas <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du dire qu’il y<br />

ait un Saint-Esprit".<br />

Peut-on imaginer que l'on puisse passer ne serait-ce qu'une<br />

heure dans une réunion charismatique sans découvrir l'exist<strong>en</strong>ce<br />

du Saint-Esprit ? Et l'on voudrait nous faire croire que ces douze<br />

aurai<strong>en</strong>t vécu toutes ces années dans l'Église apostolique,<br />

atteignant même la qualité de discip<strong>le</strong>s capab<strong>le</strong>s d'<strong>en</strong>seigner <strong>le</strong>s<br />

autres, et qu'ils n'<strong>en</strong> aurai<strong>en</strong>t jamais <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du par<strong>le</strong>r!!<br />

Quand on connaît l’acc<strong>en</strong>t qui était mis <strong>sur</strong> l’Esprit au début, il<br />

était impossib<strong>le</strong> de ne pas l’avoir <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du dire. Si donc ils ne Le<br />

connaissai<strong>en</strong>t pas c'est que, manifestem<strong>en</strong>t, ils n'étai<strong>en</strong>t pas des<br />

discip<strong>le</strong>s du Seigneur. Et non seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t ils ignorai<strong>en</strong>t qu'il y eut<br />

un Saint-Esprit, mais ils ne connaissai<strong>en</strong>t pas non plus <strong>le</strong><br />

baptême chréti<strong>en</strong>, ce qui était éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t impossib<strong>le</strong> s'ils euss<strong>en</strong>t<br />

été des discip<strong>le</strong>s du Seigneur et de sa Paro<strong>le</strong>. Comm<strong>en</strong>t serai<strong>en</strong>tils<br />

passé à côté d'un baptême alors administré immédiatem<strong>en</strong>t<br />

après la conversion comme cela se pratiquait dans <strong>le</strong> livre des<br />

Actes et dont voici un résumé ?<br />

168


Actes 2:41 Ceux qui acceptèr<strong>en</strong>t sa paro<strong>le</strong> fur<strong>en</strong>t baptisés.<br />

Actes 8:12 Quand ils eur<strong>en</strong>t cru... ils se fir<strong>en</strong>t baptiser.<br />

Actes 8:37,38 L'eunuque répondit: Je crois que Jésus-Christ est<br />

<strong>le</strong> fils de DIEU...et Philippe <strong>le</strong> baptisat<br />

Actes 9:18 Saul se convertit et est baptisé<br />

Actes 10:47 Corneil<strong>le</strong> et ceux qui <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dir<strong>en</strong>t... fur<strong>en</strong>t baptisés<br />

Actes 16:15 Lydie ouvre son cœur et est baptisée.<br />

Actes 16:22 Le geôlier de la vil<strong>le</strong> de Philippe croit et est<br />

immédiatem<strong>en</strong>t baptisé,<br />

Actes 19:5 Et <strong>en</strong>fin ces douze dont nous étudions <strong>le</strong> cas: Sur ces<br />

paro<strong>le</strong>s (croire <strong>en</strong> Jésus) ils fur<strong>en</strong>t baptisés au nom du Seigneur<br />

Jésus.<br />

Ces douze étai<strong>en</strong>t des Juifs de la diaspora comme il y <strong>en</strong> avait<br />

tant, qui faisai<strong>en</strong>t partie d’une colonie juive v<strong>en</strong>ue se fixer à<br />

Éphèse. De toute évid<strong>en</strong>ce ils n’avai<strong>en</strong>t pas lié connaissance avec<br />

des chréti<strong>en</strong>s. <strong>Tout</strong>e la lumière se fit quand Paul <strong>le</strong>ur demanda de<br />

quel baptême ils avai<strong>en</strong>t été baptisés. Ils répondir<strong>en</strong>t: "Du<br />

baptême de Jean". On est maint<strong>en</strong>ant au clair. Ils étai<strong>en</strong>t des<br />

discip<strong>le</strong>s de Jean-Baptiste: c’était des Juifs émigrés <strong>en</strong> Asie<br />

Mineure. Le grand docteur de l’Église a vite saisi la situation. En<br />

quelques mots, il <strong>le</strong>ur expliqua <strong>le</strong>ur statut spirituel: "Jean a<br />

baptisé du baptême de rep<strong>en</strong>tance, disant au peup<strong>le</strong> (juif) de<br />

croire <strong>en</strong> celui qui v<strong>en</strong>ait après lui, c’est-à-dire <strong>en</strong> Jésus". Ils<br />

croyai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ce que Jean avait annoncé au désert, <strong>en</strong> un Messie<br />

169


qui allait v<strong>en</strong>ir. Par Paul ils vont croire <strong>en</strong> Celui qui était v<strong>en</strong>u. Sur<br />

<strong>le</strong> champ re-baptisés au nom du Seigneur Jésus, Paul <strong>le</strong>ur imposa<br />

<strong>le</strong>s mains (pour <strong>le</strong>s mêmes raisons que nous verrons au<br />

paragraphe suivant) et eux aussi reçur<strong>en</strong>t <strong>le</strong> Saint-Esprit (Le<br />

texte n'indique aucunem<strong>en</strong>t qu'il s'agit du baptême d'eau). La<br />

question de Paul t<strong>en</strong>ait maint<strong>en</strong>ant sa réponse: Oui, nous avons<br />

reçu <strong>le</strong> Saint-Esprit quand nous avons cru. Ici, pas plus que dans<br />

<strong>le</strong>s deux occasions précéd<strong>en</strong>tes, <strong>le</strong> baptême de l’Esprit n’est vu<br />

comme une deuxième expéri<strong>en</strong>ce.<br />

Les Samaritains. Actes 8<br />

Il ne reste que l’épisode des Samaritains d’Actes 8. C’est <strong>le</strong> seul<br />

qui apparaisse différ<strong>en</strong>t des trois autres, car il s’écou<strong>le</strong> un laps de<br />

temps <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>ur conversion et <strong>le</strong>ur réception du Saint-Esprit.<br />

C’est ici <strong>le</strong> seul <strong>en</strong>droit de l’Écriture qui donne à la théorie de la<br />

deuxième expéri<strong>en</strong>ce une appar<strong>en</strong>ce de vérité; c’est <strong>le</strong> seul<br />

passage que <strong>le</strong> p<strong>en</strong>tecôtisme puisse invoquer à l’appui de sa<br />

doctrine. L’explication, pour plus ét<strong>en</strong>due qu’el<strong>le</strong> soit, n’est<br />

cep<strong>en</strong>dant pas compliquée, <strong>en</strong>core faut-il que la connaissance<br />

biblique suive. Suite à la persécution contre l’Église à Jérusa<strong>le</strong>m<br />

et à la dispersion des discip<strong>le</strong>s dans la Judée et la Samarie, la<br />

prédication de l’Évangi<strong>le</strong> s’est ét<strong>en</strong>due et des Samaritains<br />

notamm<strong>en</strong>t ont comm<strong>en</strong>cé à se convertir. Pourquoi alors n’ont-ils<br />

pas reçu <strong>le</strong> Saint-Esprit comme <strong>le</strong>s autres <strong>en</strong> une seu<strong>le</strong> fois après<br />

avoir cru ?<br />

170


Qui étai<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s Samaritains ? Nous avons déjà eff<strong>le</strong>uré <strong>le</strong> sujet au<br />

CHAPITRE 3; nous apportons maint<strong>en</strong>ant des détails<br />

complém<strong>en</strong>taires. C’étai<strong>en</strong>t des g<strong>en</strong>s que Nébucadnetsar avait<br />

transplantés dans cette province de Pa<strong>le</strong>stine après l’avoir vidée<br />

de ses habitants naturels. Ces g<strong>en</strong>s avai<strong>en</strong>t adopté la langue et la<br />

religion des Juifs, religion qu’ils pratiquai<strong>en</strong>t de façon assez peu<br />

orthodoxe. Au lieu de monter au temp<strong>le</strong> à Jérusa<strong>le</strong>m, ils avai<strong>en</strong>t<br />

érigé <strong>le</strong> <strong>le</strong>ur <strong>sur</strong> la montagne de Samarie (Jn 4.20), créant ainsi<br />

un schisme, au point que <strong>le</strong>s Juifs n’avai<strong>en</strong>t plus de relation avec<br />

<strong>le</strong>s Samaritains (Jn 4.9). Entre eux il y avait une barrière<br />

religieuse, racia<strong>le</strong> et culturel<strong>le</strong>. Ils se haïssai<strong>en</strong>t réciproquem<strong>en</strong>t.<br />

Quand, lors d’un voyage, <strong>le</strong> plus court chemin d’un point à l’autre<br />

passait par la Samarie, <strong>le</strong>s Juifs, contrairem<strong>en</strong>t au Seigneur<br />

Jésus, n’hésitai<strong>en</strong>t pas à rallonger la route <strong>en</strong> faisant un détour.<br />

Les Samaritains, comme bi<strong>en</strong> l’on p<strong>en</strong>sé, <strong>le</strong>ur r<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t la<br />

monnaie de la pièce. Un soir que Jésus et ses discip<strong>le</strong>s<br />

s’arrêtèr<strong>en</strong>t dans un bourg des Samaritains avec l’int<strong>en</strong>tion d’y<br />

passer la nuit, on ne <strong>le</strong>s reçut pas, parce qu’ils se dirigeai<strong>en</strong>t <strong>sur</strong><br />

Jérusa<strong>le</strong>m ! (Luc 9.52-56) Le sang des discip<strong>le</strong>s n’a fait qu’un<br />

tour. C’est à cette occasion qu’ils ont demandé au Seigneur:<br />

"Veux-tu que nous commandions que <strong>le</strong> feu desc<strong>en</strong>de du ciel et<br />

<strong>le</strong>s consume ?". Holà ! Ce n’est <strong>en</strong> tout cas pas eux qui <strong>le</strong>ur<br />

aurai<strong>en</strong>t imposé <strong>le</strong>s mains pour qu’ils reçoiv<strong>en</strong>t <strong>le</strong> Saint-Esprit;<br />

pour qu’ils gril<strong>le</strong>nt au feu, oui, mais pas pour autre chose. Et<br />

jamais un Samaritain ne se serait laissé mettre la main dessus<br />

171


par <strong>le</strong> Juif exécré. La pire insulte qu’on pouvait faire à un Juif,<br />

c’était de cracher par terre <strong>en</strong> lui disant: "Tu es un Samaritain"(Jn<br />

8.48). Entre <strong>le</strong>s deux parties la situation était on ne peut plus<br />

explosive.<br />

Un interval<strong>le</strong> programmé<br />

Si donc <strong>le</strong>s Samaritains avai<strong>en</strong>t reçu <strong>le</strong> Saint-Esprit dans cet état<br />

d’esprit au mom<strong>en</strong>t où ils ont cru, <strong>le</strong> terrib<strong>le</strong> fossé qui <strong>le</strong>s séparait<br />

se serait prolongé dans l’Église chréti<strong>en</strong>ne. Pourquoi ? Mais parce<br />

que la P<strong>en</strong>tecôte avait été un événem<strong>en</strong>t juif. L’Église qui était<br />

née à Jérusa<strong>le</strong>m ce jour-là était faite de croyants juifs. Si <strong>le</strong>s<br />

Samaritains avai<strong>en</strong>t démarré <strong>le</strong>ur propre groupe, <strong>le</strong>urs rivalités<br />

ancestra<strong>le</strong>s se serai<strong>en</strong>t aussi perpétuées. C’EUT ÉTÉ LA<br />

NÉGATION DU BAPTÊME DU SAINT-ESPRIT, duquel il est écrit:<br />

«Nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit POUR FORMER<br />

UN SEUL CORPS» ! Ces Samaritains devai<strong>en</strong>t admettre que ce qui<br />

se passait chez eux n’était pas une "P<strong>en</strong>tecôte samaritaine" et<br />

qu’il n’y avait qu’une P<strong>en</strong>tecôte, une seu<strong>le</strong> naissance de l’Église.<br />

La P<strong>en</strong>tecôte à Jérusa<strong>le</strong>m était <strong>le</strong> début d’un nouvel âge, tandis<br />

que <strong>le</strong> réveil de Samarie n’était que l’<strong>en</strong>trée dans <strong>le</strong>s bénédictions<br />

de cet âge et non l’inauguration de cet âge. L’épisode de Samarie<br />

était une croissance de l’Église et non une naissance. Il était<br />

capital que tous, prés<strong>en</strong>ts à Samarie, sach<strong>en</strong>t qu’il n’y avait pas<br />

deux Églises mais une seu<strong>le</strong>. En ce faisant, <strong>le</strong> Saint-Esprit<br />

r<strong>en</strong>versait <strong>le</strong>s barrières d’amertume et abattait <strong>le</strong> mur de<br />

172


séparation (Eph. 2.14) dès <strong>le</strong> départ. Les apôtres Juifs, porteparo<strong>le</strong>s<br />

de Dieu, voyai<strong>en</strong>t ainsi <strong>le</strong>ur autorité reconnue au-delà de<br />

la culture et des frontières du judaïsme. Il était crucial que <strong>le</strong>s<br />

Samaritains reconnuss<strong>en</strong>t ce que Jésus avait dit à la Samaritaine:<br />

"Le salut vi<strong>en</strong>t des Juifs" (Jn 4.22), ainsi que l’autorité et la<br />

puissance de ses apôtres dépositaires de la vérité. Il faut aussi<br />

<strong>savoir</strong> que <strong>le</strong>s Samaritains n'ont pas "att<strong>en</strong>du" <strong>le</strong> Saint-Esprit<br />

mais que, au contraire, c'est <strong>le</strong> Saint-Esprit qui a att<strong>en</strong>du la<br />

v<strong>en</strong>ue de Pierre et de Jean de Jérusa<strong>le</strong>m . Ainsi, cet interval<strong>le</strong><br />

<strong>en</strong>tre <strong>le</strong> mom<strong>en</strong>t où ces Samaritains ont reçu Christ, et <strong>le</strong><br />

mom<strong>en</strong>t où ils ont reçu <strong>le</strong> Saint-Esprit n’est pas fortuit. Il était<br />

voulu, car s’il était nécessaire que <strong>le</strong>s Samaritains voi<strong>en</strong>t qu’ils<br />

dép<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t de l’autorité apostolique il était tout aussi nécessaire<br />

que <strong>le</strong>s apôtres (ces mêmes apôtres qui voulai<strong>en</strong>t prier pour que<br />

<strong>le</strong> feu du ciel consume <strong>le</strong>s Samaritains) compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à <strong>le</strong>ur tour<br />

que ces g<strong>en</strong>s avec qui ils n’avai<strong>en</strong>t que des relations t<strong>en</strong>dues,<br />

<strong>en</strong>trai<strong>en</strong>t dans la même Église, avai<strong>en</strong>t <strong>le</strong> même Christ, <strong>le</strong> même<br />

salut, <strong>le</strong> même accès à Dieu, <strong>le</strong> même Saint-Esprit, ce qui est <strong>le</strong><br />

s<strong>en</strong>s, <strong>le</strong> seul s<strong>en</strong>s que Paul donne au baptême du Saint-Esprit:<br />

"Former un seul corps" (1 Cor. 12.13).<br />

Ces réf<strong>le</strong>xions sont valab<strong>le</strong>s pour <strong>le</strong> groupuscu<strong>le</strong> isolé d’Actes 19<br />

qui vivait <strong>en</strong> marge des chréti<strong>en</strong>s et des paï<strong>en</strong>s. L’imposition des<br />

mains y revêt un caractère analogue à cel<strong>le</strong> des Samaritains. Par<br />

cette imposition des mains et par <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> qui a suivi,<br />

173


ils étai<strong>en</strong>t am<strong>en</strong>és à accepter qu’ils formai<strong>en</strong>t un seul corps, non<br />

seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t avec <strong>le</strong>s apôtres mais aussi avec ces étrangers dont ils<br />

parlai<strong>en</strong>t miracu<strong>le</strong>usem<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> et dont certains faisai<strong>en</strong>t<br />

partie de l'équipe de Paul.<br />

Stuart Olyott, <strong>le</strong> pasteur de l’Église baptiste de Lausanne,<br />

explique d’une façon imagée pourquoi <strong>le</strong> baptême du Saint-Esprit<br />

ne peut pas être une seconde expéri<strong>en</strong>ce qui suppléerait à la<br />

première. Il <strong>en</strong> est, dit-il, de la nouvel<strong>le</strong> naissance comme de la<br />

naissance physique; lorsqu’un bébé vi<strong>en</strong>t au monde, il y vi<strong>en</strong>t au<br />

comp<strong>le</strong>t, il ne lui manque ri<strong>en</strong>. Ces tout petits pieds sont <strong>en</strong>core<br />

si petits, mais ils seront peut-être ceux d’un athlète; ces petites<br />

m<strong>en</strong>ottes devi<strong>en</strong>dront peut-être cel<strong>le</strong>s d’une infirmière ou d’un<br />

grand chirurgi<strong>en</strong>; ce petit cerveau dans cette petite tête <strong>en</strong>core<br />

toute fripée sera peut-être celui d’un illustre mathématici<strong>en</strong>.<br />

Serions-nous moins comp<strong>le</strong>ts et aurions-nous moins de<br />

possibilités lorsque nous naissons d’<strong>en</strong>-haut, non de la volonté<br />

d’un homme mais de Dieu ? Notre Père cé<strong>le</strong>ste nous aurait-il<br />

moins bi<strong>en</strong> faits que nos par<strong>en</strong>ts terrestres ? C’est ce que certains<br />

voudrai<strong>en</strong>t nous faire croire. Ils vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t voir <strong>le</strong> bébé et nous<br />

dis<strong>en</strong>t: "Oh, mais il lui manque <strong>le</strong>s poumons, ou <strong>le</strong> foie, ou un<br />

rein. Mais ce n’est ri<strong>en</strong>, v<strong>en</strong>ez chez nous, on va lui <strong>en</strong> greffer un<br />

!". Non merci. Quand Dieu nous régénère par sa Paro<strong>le</strong> et son<br />

Esprit, Il ne crée pas des monstres ou des avortons. Ri<strong>en</strong> ne<br />

manque au nouveau-né spirituel de la septup<strong>le</strong> bénédiction de<br />

174


l’Esprit et <strong>sur</strong>tout pas <strong>le</strong> baptême du Saint-Esprit par <strong>le</strong>quel se<br />

forme l’unité de la famil<strong>le</strong> divine (1 Cor. 12.13). "Nous avons tout<br />

p<strong>le</strong>inem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Christ" dit Paul (Col. 2.10), et nous l’avons tous<br />

dès notre nouvel<strong>le</strong> naissance, mais il va falloir <strong>le</strong> développer par<br />

tout ce que la Paro<strong>le</strong> de Dieu est pour nous: lait, pain, et viande<br />

"jusqu’à ce que nous soyons tous parv<strong>en</strong>us à l’état d’hommes<br />

faits, à la me<strong>sur</strong>e de la stature parfaite de Christ" (Eph. 4.13).<br />

Le But du Baptême du Saint-Esprit<br />

Nous n’avons pas <strong>en</strong>core abordé l’ess<strong>en</strong>tiel de la doctrine <strong>sur</strong> <strong>le</strong><br />

but du baptême dans l’Esprit. C’est ce but qui va achever de nous<br />

démontrer au-delà de tout doute, qu’il ne peut s’agir d’une<br />

deuxième expéri<strong>en</strong>ce. Nous allons nous <strong>en</strong> expliquer <strong>en</strong> suivant <strong>le</strong><br />

même cheminem<strong>en</strong>t que pour <strong>le</strong> baptême d’eau, <strong>le</strong>quel est:<br />

- annoncé dans <strong>le</strong>s évangi<strong>le</strong>s,<br />

- pratiqué dans <strong>le</strong>s Actes,<br />

- expliqué dans <strong>le</strong>s épîtres.<br />

Il <strong>en</strong> va de même pour <strong>le</strong> baptême de l’Esprit. Lui aussi est<br />

annoncé sans explication dans <strong>le</strong>s évangi<strong>le</strong>s; il est vécu dans <strong>le</strong><br />

livre des Actes comme l’expéri<strong>en</strong>ce initia<strong>le</strong> du croyant; il est<br />

expliqué dans <strong>le</strong>s épîtres. A vrai dire, il faut mettre épîtres au<br />

singulier car, dans <strong>le</strong> Nouveau Testam<strong>en</strong>t, la seu<strong>le</strong> explication qui<br />

nous soit donnée de ce baptême se trouve dans 1 Corinthi<strong>en</strong>s<br />

175


12.13. El<strong>le</strong> est là, seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t là et nul<strong>le</strong> part ail<strong>le</strong>urs. D’où<br />

l’importance capita<strong>le</strong> que revêt ce verset, <strong>le</strong>quel, dans mes<br />

discussions avec mes amis p<strong>en</strong>tecôtistes a toujours été passé<br />

sous si<strong>le</strong>nce.<br />

Les éditeurs du livre ultra-p<strong>en</strong>tecôtiste réc<strong>en</strong>t Dossier <strong>sur</strong> <strong>le</strong><br />

par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> (1988) ont réussi l’exploit d’unir trois auteurs,<br />

et non des moindres (A. Thomas-Brès, H. Horton et Donald Gee)<br />

pour faire un livre de 119 pages, format 210 x 135, <strong>sur</strong> <strong>le</strong><br />

baptême du Saint-Esprit, sans écrire ni comm<strong>en</strong>ter, ne serait-ce<br />

qu’une fois, <strong>le</strong> seul verset de la Bib<strong>le</strong> qui l’explique: 1 Corinthi<strong>en</strong>s<br />

12.13 ! Il est impossib<strong>le</strong> d’imaginer que ces spécialistes de la<br />

cause ne connaissai<strong>en</strong>t pas ce texte déterminant. Pour expliquer<br />

<strong>le</strong>s choses à <strong>le</strong>ur façon, ils ont sciemm<strong>en</strong>t escamoté l’unique<br />

explication doctrina<strong>le</strong> que <strong>le</strong> Saint-Esprit donne de son baptême.<br />

C'est aussi peu crédib<strong>le</strong> que de prét<strong>en</strong>dre expliquer Waterloo sans<br />

par<strong>le</strong>r de Napoléon. C’est ce qui s’appel<strong>le</strong> cultiver à son plus haut<br />

niveau l’art anti-chréti<strong>en</strong> de la dissimulation et de la<br />

désinformation. Cet oubli "volontaire" nous attriste profondém<strong>en</strong>t<br />

parce qu’il porte atteinte à l’honnêteté exégétique. Il confirme la<br />

mauvaise foi qu’ont reconnue ceux qui ont quitté <strong>le</strong> Mouvem<strong>en</strong>t,<br />

parce que: "Les textes de la Bib<strong>le</strong> qui contrariai<strong>en</strong>t ce qu’on y<br />

<strong>en</strong>seignait, étai<strong>en</strong>t systématiquem<strong>en</strong>t écartés". Quand on sait que<br />

1 Corinthi<strong>en</strong>s 12.13 est la rectification de tout l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t<br />

p<strong>en</strong>tecôtiste <strong>sur</strong> <strong>le</strong> sujet, on compr<strong>en</strong>d qu’ils lui ai<strong>en</strong>t déclaré la<br />

176


guerre du si<strong>le</strong>nce. Ainsi décapité, 1 Corinthi<strong>en</strong>s 12.13 peut<br />

s’écrier comme Camil<strong>le</strong> Desmoulin au pied de l’échafaud: "O<br />

vérité (1), que de crimes on commet <strong>en</strong> ton nom !".<br />

(1) Liberté.<br />

A la page 49 du même livre, H. Horton fait un mélange astucieux<br />

d’anti-vérités et de citations <strong>en</strong> porte-à-faux <strong>en</strong>robées de paro<strong>le</strong>s<br />

évangéliques: "Si vous étudiez soigneusem<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s épîtres, vous<br />

vi<strong>en</strong>drez nécessairem<strong>en</strong>t à la conclusion qu’el<strong>le</strong>s fur<strong>en</strong>t écrites<br />

par des chréti<strong>en</strong>s qui étai<strong>en</strong>t tous remplis du Saint-Esprit...".<br />

Jusque là on peut <strong>en</strong>core <strong>le</strong> suivre, mais il poursuit: "... et qui,<br />

par conséqu<strong>en</strong>t, parlai<strong>en</strong>t ou avai<strong>en</strong>t parlé d’autres <strong>langues</strong>". Où<br />

a-t-il été déniché cela ! Comme si la rédaction inspirée du<br />

Nouveau Testam<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>ait à l’exercice du don des <strong>langues</strong> ! On<br />

est <strong>en</strong> p<strong>le</strong>ine divagation. Me<strong>sur</strong>é à cette règ<strong>le</strong>, Jésus n'aurait<br />

jamais pu écrire une épître et <strong>en</strong>core moins l'inspirer puisqu'il n'a<br />

jamais parlé <strong>en</strong> <strong>langues</strong>. Il n'aurait donc pas connu non plus la<br />

plénitude de l'Esprit. Mais il y a pis; il appuie ce qu’il dit par la<br />

référ<strong>en</strong>ce de 1 Corinthi<strong>en</strong>s 12.13 dont il se garde bi<strong>en</strong> de donner<br />

<strong>le</strong> texte et d’<strong>en</strong> fournir l’explication, car el<strong>le</strong> est hors-cadre avec<br />

ce qu’il vi<strong>en</strong>t de dire. Il mise <strong>sur</strong> l’improbabilité du <strong>le</strong>cteur à<br />

interrompre sa <strong>le</strong>cture et à vérifier la référ<strong>en</strong>ce. Est-ce honnête ?<br />

177


A Voir de Plus Prés<br />

Voyons de plus près <strong>le</strong> but du baptême du Saint-Esprit. Qu’<strong>en</strong> dit<br />

l’apôtre des nations sous l’inspiration de l’Esprit:<br />

"Nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit pour..." Pour<br />

quoi ?<br />

- Pour avoir accès aux dons de l’Esprit ? Non !<br />

- Pour accéder à une édification personnel<strong>le</strong> ? Non !<br />

- Pour par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> ? Non !<br />

- Pour avoir "plus" que <strong>le</strong>s autres croyants ? Non !<br />

- Pour avoir un témoignage plus puissant ? Non !<br />

Alors, pour quoi ? Il suffit de lire: "... pour que <strong>le</strong>s Juifs et <strong>le</strong>s<br />

Grecs form<strong>en</strong>t un seul corps". Voilà <strong>le</strong> pourquoi, <strong>le</strong> BUT: former<br />

ce corps <strong>en</strong> y introduisant ceux qui vont <strong>le</strong> constituer, c’est-à-dire<br />

des hommes et des femmes de toutes <strong>langues</strong> (Juifs et Grecs)<br />

nés de nouveau par <strong>le</strong> Saint-Esprit. Il n’est guère dans tout <strong>le</strong><br />

Nouveau Testam<strong>en</strong>t de vérité exprimée plus simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t et qui<br />

soit plus faci<strong>le</strong> à compr<strong>en</strong>dre que cel<strong>le</strong>-ci. J’ai fait tous <strong>le</strong>s efforts<br />

pour essayer de <strong>le</strong> compr<strong>en</strong>dre autrem<strong>en</strong>t sans toutefois y<br />

arriver.<br />

Ce qui m’a grandem<strong>en</strong>t <strong>sur</strong>pris dans tous <strong>le</strong>s comm<strong>en</strong>taires que<br />

j’ai pu consulter, c’est un oubli d’autant plus étonnant qu’il a une<br />

importance capita<strong>le</strong> pour la compréh<strong>en</strong>sion du texte. Dans <strong>le</strong>s<br />

178


vingt premiers mots qui font l’ess<strong>en</strong>tiel du verset, il y <strong>en</strong> a<br />

quatre, soit un cinquième du texte, qui sont comme oubliés par<br />

<strong>le</strong>s exégètes: "... soit Juifs soit Grecs". C’est comme si <strong>en</strong> Jean<br />

3.16 on glissait <strong>sur</strong> un cinquième du verset comme par exemp<strong>le</strong>:<br />

"Car Dieu a tant aimé <strong>le</strong> monde afin que quiconque croit <strong>en</strong> lui ne<br />

périsse point mais qu’il ait la vie éternel<strong>le</strong>", laissant de côté <strong>le</strong> "...<br />

Il a donné son fils unique". Il manquerait au texte une dim<strong>en</strong>sion<br />

qui <strong>en</strong> affaiblirait la portée. C’est ce que <strong>le</strong>s comm<strong>en</strong>tateurs font<br />

avec 1 Corinthi<strong>en</strong>s 12.13; un cinquième de la phrase semb<strong>le</strong> <strong>le</strong>ur<br />

échapper. Le résultat est qu’ils ont <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s <strong>langues</strong>, comme <strong>sur</strong> <strong>le</strong><br />

baptême de l’Esprit, une vision brouillonne et incomplète parce<br />

qu’il <strong>le</strong>ur manque ces "quatre longueurs". Le "soit Juifs soit<br />

Grecs" est la distance manquante pour la juste interprétation des<br />

<strong>langues</strong> et du baptême. Ce sont là deux vérités qui<br />

s’interpénètr<strong>en</strong>t mais dans un s<strong>en</strong>s tout différ<strong>en</strong>t de celui qu’<strong>en</strong><br />

donne <strong>le</strong> p<strong>en</strong>tecôtisme. Le "soit Juifs soit Grecs" nous ramène à<br />

Jérusa<strong>le</strong>m au jour où Pierre explique la converg<strong>en</strong>ce des <strong>langues</strong><br />

et du baptême qu’ils vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de recevoir, par cette citation: "Je<br />

répandrai de mon Esprit <strong>sur</strong>... <strong>le</strong>s Juifs seuls !" Non ! "Sur toute<br />

chair" veut dire <strong>sur</strong> des g<strong>en</strong>s de toute condition, tant Juifs que<br />

Grecs. Le terme "Grecs" <strong>en</strong>globant tout ce qui était non-juif, <strong>le</strong><br />

"soit Juifs, soit Grecs" nous conduit à nouveau à la vision de<br />

Pierre, laquel<strong>le</strong> avait une portée équiva<strong>le</strong>nte au par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>.<br />

Le "soit Juifs soit Grecs" nous fait saisir que <strong>le</strong> baptême dans<br />

l’Esprit, c’est plus que l’<strong>en</strong>trée du croyant dans <strong>le</strong> corps de Christ,<br />

179


c’est l’<strong>en</strong>trée des croyants de toute langue, Juifs et Grecs et de<br />

toute condition, esclaves ou libres. 1 Corinthi<strong>en</strong>s 12.13 se lit:<br />

"Nous avons tous, Juifs et Grecs été baptisés dans un Esprit pour<br />

former un seul corps" ou mieux <strong>en</strong>core: "C’est pour former un<br />

seul corps que Juifs et Grecs nous avons tous été baptisés dans<br />

un seul Esprit".<br />

C’est <strong>sur</strong>tout cela que <strong>le</strong>s Juifs ne voulai<strong>en</strong>t pas croire: que <strong>le</strong>s<br />

étrangers, <strong>le</strong>s Grecs, <strong>le</strong>s barbares, <strong>le</strong>s autres <strong>langues</strong>, <strong>en</strong> un mot<br />

<strong>le</strong>s paï<strong>en</strong>s, formai<strong>en</strong>t avec eux une <strong>en</strong>tité nouvel<strong>le</strong>: l’Église. Ainsi<br />

replacé dans son contexte, ri<strong>en</strong> ne s’oppose à ce qu’on évoque <strong>le</strong>s<br />

<strong>langues</strong> étrangères quand on par<strong>le</strong> du baptême du Saint-Esprit,<br />

pour autant que l’on sache ce qu’il est vraim<strong>en</strong>t. Car <strong>le</strong> baptême<br />

de l’Esprit, c’est l’<strong>en</strong>trée des <strong>langues</strong> de toute chair dans ce grand<br />

mystère qu’est <strong>le</strong> Corps de Christ. C’est ce que dit Paul: "C’est<br />

pour former un seul corps que nous tous, GENS DE TOUTE<br />

LANGUE (soit Juifs soit Grecs), nous avons été baptisés dans un<br />

seul Esprit". C’est ce que Paul dit ail<strong>le</strong>urs d’une façon beaucoup<br />

plus ét<strong>en</strong>due: "C’est pourquoi, vous autrefois paï<strong>en</strong>s dans la<br />

chair... souv<strong>en</strong>ez-vous que vous étiez <strong>en</strong> ce temps-là sans Christ,<br />

privés du droit de cité <strong>en</strong> Israël, étrangers aux alliances de la<br />

promesse, sans espérance et sans Dieu dans <strong>le</strong> monde. Mais<br />

maint<strong>en</strong>ant, <strong>en</strong> Jésus-Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous<br />

avez été rapprochés par <strong>le</strong> sang de Christ. Car il est notre paix,<br />

lui qui des deux n’<strong>en</strong> a fait qu’un, et qui a r<strong>en</strong>versé <strong>le</strong> mur de<br />

180


séparation, l’inimitié... il a voulu créer <strong>en</strong> lui-même AVEC LES<br />

DEUX UN SEUL HOMME NOUVEAU, <strong>en</strong> établissant la paix, et de<br />

<strong>le</strong>s réconcilier avec Dieu L’UN ET l’AUTRE EN UN SEUL CORPS, par<br />

la croix, <strong>en</strong> détruisant par el<strong>le</strong> l’inimitié. Il est v<strong>en</strong>u annoncer la<br />

paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étai<strong>en</strong>t près; car<br />

par lui <strong>le</strong>s uns et <strong>le</strong>s autres nous avons accès auprès du Père par<br />

un même Esprit. Ainsi donc vous n’êtes plus des étrangers, ni des<br />

g<strong>en</strong>s du dehors, mais vous êtes concitoy<strong>en</strong>s des saints, g<strong>en</strong>s de<br />

la maison de Dieu" (Eph 2.11-19). "A moi qui suis <strong>le</strong> moindre de<br />

tous <strong>le</strong>s saints, cette grâce a été accordée d’annoncer ... LE<br />

MYSTÈRE caché de toute éternité <strong>en</strong> Dieu..." (3.8, 9). Quel<br />

mystère ? Écoutons la réponse de Paul <strong>en</strong> Éphési<strong>en</strong>s 3.6 puis <strong>en</strong> 1<br />

Corinthi<strong>en</strong>s 12.13: "Ce mystère c’est que <strong>le</strong>s paï<strong>en</strong>s form<strong>en</strong>t un<br />

même corps". Maint<strong>en</strong>ant, que chacun réponde à cette question:<br />

Comm<strong>en</strong>t Dieu appel<strong>le</strong>-t-il l'action par laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong> Saint-Esprit<br />

forme ce nouveau Corps désormais composé de Juifs et de non-<br />

Juifs ? La seu<strong>le</strong> réponse possib<strong>le</strong> est <strong>le</strong> Baptême du Saint-Esprit.<br />

"C’est pour former un seul corps que soit Juifs soit Grecs nous<br />

avons été baptisés dans un seul Esprit". C’est ÇA <strong>le</strong> baptême du<br />

Saint-Esprit et je suis assez <strong>sur</strong>pris que bon nombre de<br />

comm<strong>en</strong>tateurs évangéliques ne l’ai<strong>en</strong>t pas vu. Certes, ils vis<strong>en</strong>t<br />

dans la bonne direction mais ils ne sont pas au c<strong>en</strong>tre de la cib<strong>le</strong>.<br />

181


Les Dernières Paro<strong>le</strong>s de Jésus<br />

Ils sont certes dans la bonne visée et dans la cib<strong>le</strong>, mais pas tout<br />

à fait dans <strong>le</strong> c<strong>en</strong>tre. En Actes 1.4-8 on trouve une remarquab<strong>le</strong><br />

suite de versets qui, dans <strong>le</strong>ur <strong>en</strong>chaînem<strong>en</strong>t logique, expliqu<strong>en</strong>t<br />

la même vérité avec <strong>le</strong>s mêmes élém<strong>en</strong>ts. Ce sont <strong>le</strong>s dernières<br />

paro<strong>le</strong>s de Jésus <strong>sur</strong> cette terre, d’où <strong>le</strong>ur importance, et el<strong>le</strong>s ont<br />

trait au baptême du Saint-Esprit. Il suffit de suivre <strong>le</strong> texte dans<br />

l’ordre où il a plu à Dieu de <strong>le</strong> donner pour découvrir la p<strong>en</strong>sée du<br />

Seigneur <strong>sur</strong> <strong>le</strong> sujet.<br />

"Comme il se trouvait avec eux, il <strong>le</strong>ur recommanda de ne pas<br />

s’éloigner de Jérusa<strong>le</strong>m, mais d’att<strong>en</strong>dre ce que <strong>le</strong> Père avait<br />

promis, ce que je vous ai annoncé, <strong>le</strong>ur dit-il, car Jean a baptisé<br />

d’eau, mais vous, dans peu de jours vous serez baptisés du<br />

Saint-Esprit". Devant l’immin<strong>en</strong>ce et l’importance de ce grand<br />

événem<strong>en</strong>t, ils réagiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Juifs. "Alors <strong>le</strong>s apôtres réunis lui<br />

demandèr<strong>en</strong>t: Seigneur, est-ce <strong>en</strong> ce temps que tu rétabliras <strong>le</strong><br />

royaume d’Israël ?". Voilà <strong>le</strong>ur idée de l’événem<strong>en</strong>t: Israël,<br />

toujours Israël et ri<strong>en</strong> qu’Israël. Cette idée étant la négation de<br />

l’ét<strong>en</strong>due internationa<strong>le</strong> du baptême de l’Esprit, <strong>le</strong> Seigneur <strong>le</strong>s<br />

tance assez vertem<strong>en</strong>t: "Il <strong>le</strong>ur répondit : Ce n’est pas à vous de<br />

connaître <strong>le</strong>s temps ou <strong>le</strong>s mom<strong>en</strong>ts que <strong>le</strong> Père a fixé de sa<br />

propre autorité". Il <strong>le</strong>ur montre par là que <strong>le</strong> baptême du Saint-<br />

Esprit c’est tout autre chose que la restauration d’Israël. Dans la<br />

phrase qui suit Il <strong>le</strong>ur dit que ce qui constitue l’ess<strong>en</strong>ce même de<br />

182


ce baptême, c’est sa dim<strong>en</strong>sion multi-linguistique: "Mais vous<br />

recevrez une puissance, <strong>le</strong> Saint-Esprit <strong>sur</strong>v<strong>en</strong>ant <strong>sur</strong> vous et<br />

vous serez mes témoins à JÉRUSALEM, dans toute la JUDÉE, dans<br />

la SAMARIE et JUSQU’AUX EXTRÉMITÉS DU MONDE".<br />

Déjà on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d Pierre expliquer <strong>le</strong> baptême de l’Esprit et <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r<br />

<strong>en</strong> <strong>langues</strong>: "Je répandrai de mon Esprit <strong>sur</strong> toute chair" =<br />

Jérusa<strong>le</strong>m, Judée, Samarie, extrémités du monde.<br />

Déjà on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d Paul l’expliquer doctrina<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t: "Nous avons tous<br />

été baptisés dans un seul Esprit pour former un seul corps, soit<br />

Juifs soit Grecs" = Jérusa<strong>le</strong>m, Judée, Samarie, extrémités du<br />

monde.<br />

Magistra<strong>le</strong> description prophétique que nous <strong>en</strong> a laissé notre<br />

Seigneur, laquel<strong>le</strong> confirme l’extraordinaire unité doctrina<strong>le</strong> de sa<br />

Paro<strong>le</strong>. Ainsi donc, à quelque texte que l’on t<strong>en</strong>te de faire appel,<br />

<strong>le</strong> baptême du Saint-Esprit n’est <strong>en</strong> aucun cas une deuxième<br />

expéri<strong>en</strong>ce, non seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t parce que la Bib<strong>le</strong> n’<strong>en</strong>seigne nul<strong>le</strong><br />

part qu’il fail<strong>le</strong> <strong>le</strong> rechercher, mais parce que, dans son ess<strong>en</strong>ce, il<br />

ne peut l’être. Il a deux phases, comme <strong>le</strong> symbolisme du<br />

baptême d’eau expliqué par Paul <strong>en</strong> Romains 6 (ces passages<br />

n'ont absolum<strong>en</strong>t aucun rapport avec <strong>le</strong> baptême d'eau, il s'agit<br />

plutôt de notre intégration ou <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t dans la mort et la<br />

ré<strong>sur</strong>rection de Christ par la puissance du Saint-Esprit. Aucun<br />

183


aptême d'eau ne déti<strong>en</strong>t une tel<strong>le</strong> puissance, seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong><br />

Baptême de l'Esprit. L'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t de l'auteur <strong>sur</strong> ce sujet est<br />

complètem<strong>en</strong>t erroné, son raisonnem<strong>en</strong>t est teinté de la théologie<br />

Baptiste et Darbyste.): la mort et la ré<strong>sur</strong>rection. Phase 1: la<br />

mort au péché <strong>en</strong> disparaissant dans l’eau. Phase 2: la<br />

ré<strong>sur</strong>rection avec Christ <strong>en</strong> nouveauté de vie <strong>en</strong> ressortant de<br />

l’eau. Il <strong>en</strong> va de même du baptême de l’Esprit:<br />

<br />

<br />

- phase 1 : la pluralité des <strong>langues</strong> et de ceux qui <strong>le</strong>s par<strong>le</strong>nt<br />

(et qui <strong>le</strong>s dresse <strong>le</strong>s uns contre <strong>le</strong>s autres), sont immergés<br />

dans <strong>le</strong> Saint-Esprit qui <strong>le</strong>s absorbe (ouf, mais quel<strong>le</strong><br />

aberration, l'auteur déforme complètem<strong>en</strong>t l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t<br />

du contexte, ils n'ont pas été «immergés dans <strong>le</strong> Saint-<br />

Esprit», l'Esprit a été répandu <strong>sur</strong> eux comme on verse un<br />

cont<strong>en</strong>ant d'hui<strong>le</strong>. Le texte indique clairem<strong>en</strong>t qu'il s'agit<br />

d'un versem<strong>en</strong>t et non d'une immersion.) Les différ<strong>en</strong>ces et<br />

<strong>le</strong>s privilèges meur<strong>en</strong>t plongés dans ce bain de la<br />

régénération (Tite 3.5).<br />

- phase 2 : <strong>en</strong> sortir <strong>en</strong> nouveauté de vie pour par<strong>le</strong>r un<br />

autre langage que celui de la division, mais au contraire<br />

celui de l’unité du Corps :"Nous avons tous, soit Juifs soit<br />

Grecs, soit esclaves soit libres, été baptisés dans un seul<br />

Esprit pour... pour quoi ? POUR FORMER UN SEUL CORPS !<br />

Tel est <strong>le</strong> baptême du Saint-Esprit. Il est cela, tout cela et<br />

ri<strong>en</strong> que cela. (Du fait incontestab<strong>le</strong> que <strong>le</strong> Baptême nous<br />

184


intègre <strong>en</strong> un seul corps, il nous faut regarder <strong>le</strong> symbolisme<br />

de Romains 6 à la même lumière, c'est à dire non à un<br />

symbolisme d'un baptême d'eau mais à notre intégration<br />

initia<strong>le</strong> au corps de Christ: nous avons été introduit <strong>en</strong><br />

Christ, nous avons été <strong>en</strong>gagé <strong>en</strong> sa mort, voila la<br />

signification réel<strong>le</strong> de Romains 6. Paul ne fait aucune allusion<br />

à un baptême d'eau dans ces passages mais au Baptême de<br />

l'Esprit...).<br />

Là où des g<strong>en</strong>s se convertiss<strong>en</strong>t aujourd’hui, l’Esprit Saint<br />

poursuit son œuvre de la même façon. Il plonge (mais où dans<br />

la Bib<strong>le</strong> va-t-il chercher une tel<strong>le</strong> notion aberrante, nul part<br />

est-il écrit que <strong>le</strong> Saint-Esprit plonge <strong>le</strong>s croyants dans son<br />

baptême.), dans son baptême intérieur et spirituel, <strong>le</strong> problème<br />

des <strong>langues</strong> (soit Juifs soit Grecs) et celui des classes (soit<br />

esclaves soit libres). Tels des matériaux aux propriétés<br />

différ<strong>en</strong>tes, sous l’effet de ce bain de la régénération, il se<br />

fond<strong>en</strong>t et s’uniss<strong>en</strong>t pour former un nouvel alliage qui est<br />

l’Église. Mais, comme nous l’avons vu, maint<strong>en</strong>ant qu’el<strong>le</strong> est<br />

formée de toutes ces <strong>langues</strong>, à qui Dieu peut-Il <strong>en</strong>core faire<br />

signe ? Aux Juifs d’aujourd’hui ? Mais ils n’ont plus <strong>le</strong> pouvoir de<br />

s’opposer à l’évangélisation du monde et à la formation de<br />

l’Église. Cette grande affaire est <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s mains des convertis de<br />

tous peup<strong>le</strong>s, tribus, nations et <strong>langues</strong>. Le signe, s’il existait<br />

<strong>en</strong>core, ne ferait plus signe à personne. Sa cessation ayant été<br />

185


annoncée dès <strong>le</strong> début (1 Cor. 13.8), il n’existe plus qu’à l’état de<br />

contrefaçon comme cela a été démontré au CHAPITRE 5.<br />

186


CHAPITRE 10<br />

Les <strong>langues</strong> de feu<br />

Au CHAPITRE du baptême de l’Esprit, il faut <strong>en</strong> ajouter un autre<br />

plus court, celui du baptême de feu qui explique un aspect ignoré<br />

du par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>. Les <strong>langues</strong> n’ont pas seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t été<br />

associées au baptême de l’Esprit (dans <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s où nous v<strong>en</strong>ons de<br />

l’étudier (1)) mais aussi avec <strong>le</strong> baptême de feu.<br />

1) Nous donnons cette précision <strong>en</strong>tre par<strong>en</strong>thèses, afin de parer<br />

d’avance à toute t<strong>en</strong>tative ultérieure visant à déformer ce que<br />

nous avons dit <strong>sur</strong> la relation existant <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> et <strong>le</strong><br />

baptême dans l’Esprit. Cela a été précisé aux pages 115-116 et<br />

est aux antipodes de la position p<strong>en</strong>tecôtiste <strong>sur</strong> <strong>le</strong> sujet.<br />

Sait-on, par exemp<strong>le</strong>, que la première fois où l’on a "parlé <strong>en</strong><br />

<strong>langues</strong>", ce n’était pas à Jérusa<strong>le</strong>m à la P<strong>en</strong>tecôte, mais à la tour<br />

de Babel ?! La diversité des <strong>langues</strong> était un JUGEMENT. Il y<br />

a dans la Bib<strong>le</strong> ce qu’on appel<strong>le</strong> la loi de la première m<strong>en</strong>tion.<br />

Cela veut dire qu’une vérité qui y est m<strong>en</strong>tionnée pour la<br />

première fois, gardera sa signification initia<strong>le</strong> jusqu’au bout. En<br />

chemin el<strong>le</strong> pourra se charger de s<strong>en</strong>s, se développer, s’<strong>en</strong>richir,<br />

mais sa va<strong>le</strong>ur de départ ne s’annu<strong>le</strong>ra pas.<br />

Est-il donc possib<strong>le</strong> que <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> portait <strong>en</strong> lui une<br />

idée de jugem<strong>en</strong>t ? C’est <strong>en</strong> tout cas ce qu’affirm<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s versets<br />

187


qui s’y rapport<strong>en</strong>t. Le texte de base du par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> repris<br />

par Paul, se trouve <strong>en</strong> Esaie 28.11. Paul porté par l’Esprit <strong>le</strong> cite<br />

librem<strong>en</strong>t: "C’est par des hommes d’une autre langue et par des<br />

lèvres d’étrangers que je par<strong>le</strong>rai à ce peup<strong>le</strong>" (1 Cor. 14.21). La<br />

citation d’Esaie continue par une précision qui confirme que <strong>le</strong><br />

jugem<strong>en</strong>t est bi<strong>en</strong> cont<strong>en</strong>u dans <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>: "...afin<br />

qu’<strong>en</strong> marchant ils tomb<strong>en</strong>t et se bris<strong>en</strong>t, afin qu’ils soi<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>lacés et pris". Cet <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t de base à échappé à la<br />

totalité du mouvem<strong>en</strong>t de p<strong>en</strong>tecôte, bi<strong>en</strong> que depuis toujours on<br />

lise <strong>en</strong> Actes 2 que <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> qui sont desc<strong>en</strong>dues séparém<strong>en</strong>t<br />

<strong>sur</strong> chacun étai<strong>en</strong>t de FEU. Or, dans l’Écriture, <strong>le</strong> feu est sans<br />

contredit un symbo<strong>le</strong> de jugem<strong>en</strong>t. C’est <strong>en</strong>core Esaïe qui <strong>le</strong><br />

dit, résumant ainsi tout l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t biblique <strong>sur</strong> <strong>le</strong> sujet:<br />

"Voici l’Éternel arrive dans un feu... il convertit sa colère <strong>en</strong> un<br />

brasier, et ses m<strong>en</strong>aces <strong>en</strong> flammes de feu. C’est par <strong>le</strong> feu que<br />

l’Éternel exerce ses jugem<strong>en</strong>ts" (Es. 66.15-16). Même si certains<br />

de ses effets sont purificateurs, <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s du jugem<strong>en</strong>t se retrouve<br />

partout dans <strong>le</strong> feu. Cela est clairem<strong>en</strong>t expliqué par un texte<br />

souv<strong>en</strong>t compris et cité à rebours. Jean-Baptise a dit des paro<strong>le</strong>s<br />

qui sont reprises cinq fois dans <strong>le</strong> Nouveau Testam<strong>en</strong>t dont<br />

quatre dans <strong>le</strong>s évangi<strong>le</strong>s: "Lui (Jésus), vous baptisera de Saint-<br />

Esprit et de feu"." Le Seigneur Jésus apparaîtra du ciel... au<br />

milieu d'une flamme de feu pour punir d'une ruine éternel<strong>le</strong>..." (2<br />

Thess,2:7-9). Dans <strong>le</strong> Nouveau Testam<strong>en</strong>t, <strong>le</strong> feu, dans son s<strong>en</strong>s<br />

188


figuratif, se r<strong>en</strong>contre 63 fois, et toujours dans <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s du<br />

jugem<strong>en</strong>t.<br />

Le Baptême de Feu<br />

Une <strong>le</strong>cture att<strong>en</strong>tive fait découvrir que Jean, Marc et Actes 1,<br />

omett<strong>en</strong>t de par<strong>le</strong>r du feu. Seuls Matthieu et Luc <strong>le</strong> font parce que<br />

<strong>le</strong>s pharisi<strong>en</strong>s, <strong>le</strong>s opposants sont là, prés<strong>en</strong>ts et cités dans <strong>le</strong><br />

contexte. C’est <strong>en</strong> raison de <strong>le</strong>ur prés<strong>en</strong>ce et à <strong>le</strong>ur adresse<br />

que <strong>le</strong> feu est m<strong>en</strong>tionné. Les opposants étant abs<strong>en</strong>ts du<br />

contexte de Marc, de Jean et d’Actes 1, <strong>le</strong> baptême de feu et <strong>le</strong><br />

jugem<strong>en</strong>t sont aussi abs<strong>en</strong>ts. C’est Jean-Baptiste lui-même qui <strong>en</strong><br />

donne l’interprétation: "Il amassera son blé dans <strong>le</strong> gr<strong>en</strong>ier (c’est<br />

<strong>le</strong> baptême du Saint-Esprit) et il brû<strong>le</strong>ra la pail<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> feu (c’est<br />

<strong>le</strong> baptême de feu)". Et pour éviter toute spéculation <strong>sur</strong> <strong>le</strong> sujet,<br />

il par<strong>le</strong> trois fois de ce feu dans <strong>le</strong> texte qui s’y rapporte (Mat.<br />

3.7-12), et il désigne ce feu comme étant "<strong>le</strong> feu qui ne s’éteint<br />

point" (versets 10 et 12), et non pas comme un quelconque<br />

<strong>en</strong>thousiasme ou revêtem<strong>en</strong>t de puissance.<br />

Ce doub<strong>le</strong> aspect ne devrait étonner personne puisque l’évangi<strong>le</strong>,<br />

qui est pourtant la Bonne Nouvel<strong>le</strong> par excel<strong>le</strong>nce, porte aussi <strong>en</strong><br />

lui-même cette notion de jugem<strong>en</strong>t (spécifions que <strong>le</strong> mot<br />

Évangi<strong>le</strong> signifie littéra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, dans <strong>le</strong> contexte du sacrifice de la<br />

croix, «message de la grâce», définition plus précise qui reflète <strong>le</strong><br />

Grec original. L'interprétation «Bonne Nouvel<strong>le</strong>» donne la fausse<br />

189


impression qu'une personne peut accepter cette nouvel<strong>le</strong> par une<br />

décision du libre-choix, mais cel<strong>le</strong> de «Message de la grâce»<br />

indique que cel<strong>le</strong>-ci est donnée de Christ et qu'el<strong>le</strong> ne dép<strong>en</strong>d<br />

aucunem<strong>en</strong>t <strong>sur</strong> <strong>le</strong> choix de l'homme). Nous lisons <strong>en</strong> 2<br />

Corinthi<strong>en</strong>s 2.16 "que l’évangi<strong>le</strong> est pour <strong>le</strong>s uns une odeur de vie<br />

donnant la vie et pour <strong>le</strong>s autres une odeur de mort donnant la<br />

mort". Le par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> étrangères était aussi confronté à<br />

deux catégories de personnes. Il sera pour <strong>le</strong>s Juifs bi<strong>en</strong> disposés,<br />

la révélation du grand mystère de l’<strong>en</strong>trée dans l’Église des g<strong>en</strong>s<br />

aux <strong>langues</strong> étrangères pour ne plus former qu’un seul corps avec<br />

eux; mais aux autres Juifs il sera l’annonce, comme <strong>le</strong> précise<br />

Esaïe, d’un terrib<strong>le</strong> jugem<strong>en</strong>t fait de chute, de brisem<strong>en</strong>t, de li<strong>en</strong>s<br />

et de prison (Es. 28.13). Quel<strong>le</strong> était donc l’attitude de ces Juifs<br />

pour qu’une tel<strong>le</strong> m<strong>en</strong>ace soit cont<strong>en</strong>ue dans une tel<strong>le</strong><br />

bénédiction ? El<strong>le</strong> nous est décrite par un Juif de l’autre bord:<br />

"...<strong>le</strong>s Juifs... qui nous ont persécutés, qui ne plais<strong>en</strong>t point à<br />

Dieu et qui sont <strong>en</strong>nemis de tous <strong>le</strong>s hommes, nous empêchant<br />

de par<strong>le</strong>r aux paï<strong>en</strong>s pour qu’ils soi<strong>en</strong>t sauvés, <strong>en</strong> sorte qu’ils ne<br />

cess<strong>en</strong>t de mettre <strong>le</strong> comb<strong>le</strong> à <strong>le</strong>urs péchés. Mais la COLÈRE a fini<br />

par <strong>le</strong>s atteindre" (1 Thess. 2.14-16). Et ce terrib<strong>le</strong> baptême<br />

de feu que <strong>le</strong>ur annonçai<strong>en</strong>t ces <strong>langues</strong> de feu, a<br />

comm<strong>en</strong>cé à <strong>le</strong>s atteindre nationa<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t lors de la prise<br />

historique de Jérusa<strong>le</strong>m <strong>en</strong> l’an 70, et par la plus longue et<br />

la plus douloureuse diaspora de toute <strong>le</strong>ur histoire.<br />

190


Nous posons une question toute simp<strong>le</strong>: Où est <strong>le</strong> signe de ce<br />

jugem<strong>en</strong>t dans l’actuel par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> et où est <strong>le</strong> peup<strong>le</strong> à qui<br />

il s’adresse ? (Il semb<strong>le</strong>rait que <strong>le</strong> jugem<strong>en</strong>t du par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> langue<br />

actuel se trouve dans 2 Thess. 2: 8-12 et Apoc. 20:9).<br />

191


CHAPITRE 11<br />

Le pont aux six piliers<br />

Le don des <strong>langues</strong> est comme l’évangi<strong>le</strong>; il ne suffit pas de dire<br />

n’importe quoi, puis de prét<strong>en</strong>dre que c’est paro<strong>le</strong> d’évangi<strong>le</strong> pour<br />

que ce soit vrai. L’évangi<strong>le</strong>, comme <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>, est<br />

soumis à des règ<strong>le</strong>s strictes et des points concrets. Le Saint-<br />

Esprit donne un résumé aussi remarquab<strong>le</strong> que précis du vrai<br />

évangi<strong>le</strong>, <strong>le</strong> seul qui sauve, <strong>en</strong> 1 Corinthi<strong>en</strong>s 15.1-4: "Je vous<br />

rappel<strong>le</strong>, frères, l’évangi<strong>le</strong> que je vous ai annoncé, que vous avez<br />

reçu, dans <strong>le</strong>quel vous avez persévéré, et par <strong>le</strong>quel vous êtes<br />

sauvés, si vous <strong>le</strong> ret<strong>en</strong>ez tel (dans <strong>le</strong>s termes) que je vous l’ai<br />

annoncé; autrem<strong>en</strong>t vous auriez cru <strong>en</strong> vain. Je vous ai <strong>en</strong>seigné<br />

avant tout, comme je l’avais aussi reçu, que Christ est mort pour<br />

nos péchés, selon <strong>le</strong>s Écritures; qu’il a été <strong>en</strong>seveli, et qu’il est<br />

ressuscité <strong>le</strong> troisième jour, selon <strong>le</strong>s Écritures". L’évangi<strong>le</strong> est <strong>le</strong><br />

pont du salut <strong>en</strong>jambant <strong>le</strong> f<strong>le</strong>uve de la perdition. (Nous avons<br />

supprimé <strong>le</strong> reste de l'explication <strong>sur</strong> l'Évangi<strong>le</strong> par l'auteur, son<br />

cont<strong>en</strong>u étant tel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t tordu, tel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t odieux, que nous avons<br />

préféré l'<strong>en</strong><strong>le</strong>ver que de t<strong>en</strong>ter une correction qui aurait nécessité<br />

une refonte complète de son texte <strong>sur</strong> ce sujet. Suffit de dire que<br />

sa conception de l'Évangi<strong>le</strong> <strong>en</strong> six piliers déforme tota<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

l'ess<strong>en</strong>ce de la grâce du salut <strong>en</strong> lui donnant une signification<br />

armini<strong>en</strong>ne qui la <strong>sur</strong>passe même dans sa répugnance. Nous ne<br />

pouvons <strong>en</strong> toute bonne consci<strong>en</strong>ce nous permettre d'exposer <strong>le</strong>s<br />

<strong>le</strong>cteurs à une tel<strong>le</strong> ab<strong>sur</strong>dité exécrab<strong>le</strong> qui fait de l'Évangi<strong>le</strong> de la<br />

192


grâce un évangi<strong>le</strong> de disgrâce, un évangi<strong>le</strong> purem<strong>en</strong>t humain et<br />

abominab<strong>le</strong> au plus haut point. Ceci n'empêchera pas <strong>le</strong>s curieux<br />

de faire une comparaison avec l'anci<strong>en</strong> texte, mais <strong>le</strong>s réprouvés<br />

n'y compr<strong>en</strong>drons ri<strong>en</strong> et ne pourrons saisir la portée de l'hérésie<br />

que nous voulons éviter à nos <strong>le</strong>cteurs car ils sont déjà sous<br />

l'influ<strong>en</strong>ce de sa séduction. Il est vraim<strong>en</strong>t dommage que l'auteur<br />

ne peut demeurer dans <strong>le</strong> contexte du sujet <strong>sur</strong> <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong><br />

<strong>langues</strong> qu'il expose si habi<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, sans s'égarer <strong>sur</strong> des s<strong>en</strong>tiers<br />

étranges qui déform<strong>en</strong>t la vérité <strong>sur</strong> la grâce du salut et qui<br />

outrag<strong>en</strong>t la souveraineté de Dieu.)<br />

Il <strong>en</strong> va de même du don des <strong>langues</strong>. Il est comme un pont à six<br />

piliers qu’on pourrait appe<strong>le</strong>r <strong>le</strong> grand pont de la P<strong>en</strong>tecôte, qui a<br />

permis aux Juifs et aux non-Juifs de se r<strong>en</strong>contrer par-dessus la<br />

rivière de séparation qui <strong>le</strong>s a t<strong>en</strong>us à distance <strong>le</strong>s uns des autres.<br />

Mais pour avoir l’auth<strong>en</strong>tique pont des <strong>langues</strong>, il faudra que <strong>le</strong>s<br />

six piliers y soi<strong>en</strong>t, et pas un de moins. Chacun sait qu’un bil<strong>le</strong>t<br />

de banque qui serait vrai à un sixième près, ne serait jamais<br />

qu’un faux bil<strong>le</strong>t. Le vrai par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>, celui de la Bib<strong>le</strong>,<br />

devait au moins cont<strong>en</strong>ir ces six points:<br />

<br />

<br />

1. - Être une langue réel<strong>le</strong> et existante (1 Cor. 14.10; Actes<br />

2.8).<br />

2. - Ne s’adresse qu’à Dieu et jamais aux hommes (1 Cor.<br />

14.2).<br />

193


3. - Ne pas être un signe pour <strong>le</strong>s croyants (1 Cor. 14.22).<br />

<br />

4. - Faire signe à "ce peup<strong>le</strong>" juif incrédu<strong>le</strong> quant à la<br />

vocation des paï<strong>en</strong>s (1 Cor. 14.21).<br />

5. - Annoncer <strong>le</strong> feu d’un jugem<strong>en</strong>t à "ce peup<strong>le</strong>" (Es. 28.11-<br />

13; 1 Cor. 14.21; Actes 2.3).<br />

6. - Être concordant à son corollaire explicatif,<br />

l’interprétation.<br />

Si aujourd’hui, on nous prés<strong>en</strong>tait un don des <strong>langues</strong> portant <strong>en</strong><br />

lui la garantie biblique de ces six élém<strong>en</strong>ts, nous dirions aussi:<br />

"N’empêchez pas de par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>". Mais au vingtième sièc<strong>le</strong>,<br />

ce minimum de six conditions ne se trouveront jamais réunies<br />

dans aucun mouvem<strong>en</strong>t ou Église à la <strong>sur</strong>face de la terre. Ce<br />

qu’on nous propose aujourd’hui n’a ri<strong>en</strong> à voir, ni de près ni de<br />

loin avec <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> scripturaire; ce n’<strong>en</strong> est que la grossière, la<br />

très grossière contrefaçon. Et chacun devrait <strong>savoir</strong> à quoi <strong>le</strong>s<br />

contrefacteurs s’expos<strong>en</strong>t. C’est la raison pour laquel<strong>le</strong> on ne<br />

verra jamais un faussaire se prés<strong>en</strong>ter à l’Hôtel des Monnaies<br />

pour y faire examiner ses fausses coupures. C’est pour la même<br />

raison que <strong>le</strong>s par<strong>le</strong>urs <strong>en</strong> <strong>langues</strong> d’aujourd’hui ne décolèr<strong>en</strong>t<br />

pas et anathématis<strong>en</strong>t ceux qu’ils accus<strong>en</strong>t de blasphémer contre<br />

<strong>le</strong> Saint-Esprit, simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t parce qu’ils <strong>le</strong>ur fourniss<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s<br />

moy<strong>en</strong>s bibliques et autres de soumettre <strong>le</strong>ur "don" à la plus<br />

impartia<strong>le</strong> des vérifications.<br />

194


CHAPITRE 12<br />

Les expéri<strong>en</strong>ces<br />

Ce qui mainti<strong>en</strong>t <strong>le</strong> plus de g<strong>en</strong>s dans la croyance <strong>en</strong> la<br />

perman<strong>en</strong>ce et l’actualité du don des <strong>langues</strong>, c’est moins <strong>le</strong> fruit<br />

d’une connaissance biblique que l’argum<strong>en</strong>t, décisif selon eux,<br />

des expéri<strong>en</strong>ces.<br />

Souv<strong>en</strong>ons-nous de la réponse de ce pasteur confronté à la Bib<strong>le</strong>:<br />

"Je ne peux pas r<strong>en</strong>ier une expéri<strong>en</strong>ce". C’est ce que m’a répondu<br />

une femme catholique à qui je prés<strong>en</strong>tais la Bib<strong>le</strong>: "Je revi<strong>en</strong>s de<br />

Lourdes, ce que j’y ai vu me suffit". De même, et au mépris des<br />

<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts de la Bib<strong>le</strong>, des amis p<strong>en</strong>tecôtisants m’ont<br />

adressé une fin de non-recevoir au nom d’"évid<strong>en</strong>ces" qui <strong>le</strong>s<br />

satisfont. C’est ce qu’on appel<strong>le</strong> <strong>le</strong> subjectivisme ou la théologie<br />

de l’expéri<strong>en</strong>ce, plaie de notre sièc<strong>le</strong> qui, tel<strong>le</strong> une lame de fond,<br />

emporte avec el<strong>le</strong> une partie du peup<strong>le</strong> de Dieu (Il est impossib<strong>le</strong><br />

que <strong>le</strong> vrai peup<strong>le</strong> de Dieu soit emporter par la séduction du<br />

par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> moderne. Le Seigneur dirige et protège ses<br />

élus, seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s réprouvés sont séduits par cette hérésie<br />

satanique car «Dieu <strong>le</strong>ur a <strong>en</strong>voyé une puissance d'égarem<strong>en</strong>t<br />

pour qu'ils croi<strong>en</strong>t au m<strong>en</strong>songe afin qu'ils soi<strong>en</strong>t condamnés» - 2<br />

Thes. 2:3-12). Sans doute est-on là devant une réaction à un<br />

rationalisme desséchant et mortel. A un christianisme cérébral<br />

répond maint<strong>en</strong>ant un christianisme mystique où la<br />

doctrine naît de l’expéri<strong>en</strong>ce, des émotions, des visions, de<br />

195


l’exaltation, du s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de bi<strong>en</strong>-être, etc. D. Cormier, que<br />

j’ai déjà cité, a écrit: "Nous vivons dans un monde où on ne croit<br />

plus à la vérité absolue mais <strong>en</strong> des vérités relatives,<br />

subordonnées à l’expéri<strong>en</strong>ce humaine. On met davantage l’acc<strong>en</strong>t<br />

<strong>sur</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce que <strong>sur</strong> la doctrine". Nous <strong>en</strong> profitons pour<br />

poser la question: Que vaut une théologie dite de l’expéri<strong>en</strong>ce qui<br />

heurte de front la Paro<strong>le</strong> de Dieu ? A qui faut-il obéir ? A ce qui se<br />

déguise <strong>en</strong> ange de lumière ou à Dieu ?<br />

Ri<strong>en</strong> n’est plus sujet à caution que <strong>le</strong> sab<strong>le</strong> mouvant des<br />

expéri<strong>en</strong>ces. Que p<strong>en</strong>ser de cet ami qui, irrité de se voir sans<br />

cesse ram<strong>en</strong>é <strong>sur</strong> <strong>le</strong> terrain des Écritures, s’est écrié: "Mais <strong>en</strong>fin<br />

! J’ai <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du une prophétie <strong>en</strong> langue et el<strong>le</strong> s’est réalisée dans<br />

ma vie !". Pour lui, <strong>le</strong> ciel avait parlé. En sommes-nous sûrs ? Car<br />

<strong>le</strong> ciel, et ça on <strong>en</strong> est sûr, a parlé dans la Bib<strong>le</strong>, et cette<br />

expéri<strong>en</strong>ce y est contredite. Entre une expéri<strong>en</strong>ce qui dit que, par<br />

une langue, <strong>le</strong> ciel par<strong>le</strong> aux hommes, et la Bib<strong>le</strong> qui précise <strong>le</strong><br />

contraire, il faut faire un choix. A qui faut-il donner raison ? Job a<br />

résolu ce di<strong>le</strong>mme quand il a dit: "J’ai fait plier ma volonté à ta<br />

Paro<strong>le</strong>" (Job 23.12).<br />

Qu'est-ce que ça Prouve?<br />

L’expéri<strong>en</strong>ce se r<strong>en</strong>contre partout dans la vie, mais el<strong>le</strong> ne prouve<br />

pas grand-chose. En effet, il arrive aussi à l’horoscope de ne pas<br />

se tromper, et des milliers de g<strong>en</strong>s sont prêts à <strong>en</strong> témoigner.<br />

196


Madame So<strong>le</strong>il, la grande voyante française décédée récemm<strong>en</strong>t,<br />

savait dire des choses extraordinairem<strong>en</strong>t vraies parfois. Jeanne<br />

Dixon, la voyante Américaine, avait prédit l’assassinat du<br />

présid<strong>en</strong>t John F. K<strong>en</strong>nedy, et une autre l’att<strong>en</strong>tat contre <strong>le</strong><br />

présid<strong>en</strong>t R. Reagan. Les parois de la chapel<strong>le</strong> de Notre-Dame de<br />

la Garde à Marseil<strong>le</strong> sont couvertes de plaquettes de<br />

reconnaissance attestant des exaucem<strong>en</strong>ts de prières. Les<br />

béquil<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s prothèses susp<strong>en</strong>dues dans la grotte de Lourdes<br />

accrédit<strong>en</strong>t la doctrine maria<strong>le</strong> de la médiation de Marie. Cela<br />

aussi, c’est de l’expéri<strong>en</strong>ce. Le radiesthésiste qui indique <strong>le</strong> lieu<br />

d’un objet perdu à des c<strong>en</strong>taines de kilomètres de là, ri<strong>en</strong> qu’<strong>en</strong><br />

passant son p<strong>en</strong>du<strong>le</strong> <strong>sur</strong> une carte routière, ou qui diagnostique<br />

exactem<strong>en</strong>t une maladie sans ausculter <strong>le</strong> pati<strong>en</strong>t, cela aussi,<br />

c’est de l’expéri<strong>en</strong>ce. Des milliers de g<strong>en</strong>s de nos jours, se ru<strong>en</strong>t<br />

<strong>sur</strong> <strong>le</strong>s brace<strong>le</strong>ts et autres bijoux magnétiques; certains attestant<br />

d’un "plus" dans <strong>le</strong>ur vie, <strong>le</strong>urs relations, <strong>le</strong>ur santé, <strong>le</strong>urs<br />

affaires, etc. Des multitudes ont de plus <strong>en</strong> plus recours à ces<br />

pratiques parce que la réalité des expéri<strong>en</strong>ces <strong>le</strong>s empêche de<br />

compr<strong>en</strong>dre <strong>le</strong> langage biblique et de voir <strong>le</strong> côté occulte et<br />

divinatoire de ces choses.<br />

La Bib<strong>le</strong> aussi rapporte quantité d’anti-expéri<strong>en</strong>ces et nous met<br />

<strong>en</strong> garde contre el<strong>le</strong>s. Car si c’est <strong>le</strong> Saint-Esprit qui par<strong>le</strong> là où il<br />

y a tant soit peu de vérité, dans quel<strong>le</strong> catégorie faut-il classer<br />

cel<strong>le</strong> d’Actes 16 où une jeune fil<strong>le</strong>, douée d’un extraordinaire<br />

197


"don" de prophétie, se met à suivre deux hommes qu’el<strong>le</strong> n’a<br />

jamais r<strong>en</strong>contrés et, p<strong>en</strong>dant trois jours, crie à qui veut<br />

l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre, qu’ils sont des serviteurs de Dieu et qu’ils annonc<strong>en</strong>t<br />

la voie du salut ? Cela aussi c’était de l’expéri<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>robée de<br />

paro<strong>le</strong>s évangéliques. Mais c’était un démon qui parlait et Paul lui<br />

a fait vider <strong>le</strong>s lieux. Tant que cette servante pouvait dire ces<br />

vérités, el<strong>le</strong> était dans l’erreur. Ce n’est qu’une fois délivrée de<br />

ces "expéri<strong>en</strong>ces", et incapab<strong>le</strong> de <strong>le</strong>s reproduire, qu’el<strong>le</strong> fut dans<br />

la vérité. De l’expéri<strong>en</strong>ce ! Pharaon <strong>en</strong> avait tant qu’il <strong>en</strong> voulait.<br />

Ses magici<strong>en</strong>s changeai<strong>en</strong>t l’eau <strong>en</strong> sang, faisai<strong>en</strong>t proliférer <strong>le</strong>s<br />

gr<strong>en</strong>ouil<strong>le</strong>s et changeai<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s bâtons <strong>en</strong> serp<strong>en</strong>ts. C’était du vrai,<br />

de l’auth<strong>en</strong>tique, mais qui se cachait derrière ? Auth<strong>en</strong>tique aussi<br />

l’expéri<strong>en</strong>ce de ces femmes <strong>en</strong> Jérémie 44.16-18: "...quand nous<br />

offrions de l’<strong>en</strong>c<strong>en</strong>s à la reine du ciel... alors nous avions du pain<br />

pour nous rassasier, nous étions heureux, et nous n’éprouvions<br />

point de malheur. Et depuis que nous avons cessé d’offrir l’<strong>en</strong>c<strong>en</strong>s<br />

à la reine du ciel et de lui offrir des libations, nous avons manqué<br />

de tout...". Quel rapport accablant pour la loi de Dieu !<br />

L’expéri<strong>en</strong>ce donnait raison à ces femmes contre la Bib<strong>le</strong> ! Mais<br />

qu’est-ce qui détermine qu’une chose est selon Dieu ? Le<br />

témoignage même vécu ou l’autorité souveraine des Écritures ?<br />

Démystification<br />

Il est temps de démystifier certaines expéri<strong>en</strong>ces qui ne sont<br />

autre chose que des dérapages de l’Écriture. Tel, par exemp<strong>le</strong>, ce<br />

198


jeune chréti<strong>en</strong> dont <strong>le</strong>s par<strong>en</strong>ts dis<strong>en</strong>t que, lorsqu’il desc<strong>en</strong>dait de<br />

sa chambre après être resté devant Dieu <strong>en</strong> langue, il était un<br />

peu comme Moïse qui redesc<strong>en</strong>dait de la montagne, transfiguré<br />

par la prés<strong>en</strong>ce de Dieu. Alléchant témoignage mais qui ne cadre<br />

pas avec l’Écriture qui est mise à mal plusieurs fois:<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

1. Il n’avait édifié que lui-même, contrairem<strong>en</strong>t au but de<br />

tout don.<br />

2. Son expéri<strong>en</strong>ce-signe n’avait pas fait signe à "ce peup<strong>le</strong>".<br />

3. La pratique privée des <strong>langues</strong> est inconnue dans <strong>le</strong><br />

Nouveau Testam<strong>en</strong>t.<br />

4. Cela était perçu par des par<strong>en</strong>ts croyants comme signe de<br />

la spiritualité de <strong>le</strong>ur fils, alors que <strong>le</strong> vrai signe était destiné<br />

aux non-croyants.<br />

5. Il s’était exprimé <strong>en</strong> <strong>langues</strong> inexistantes.<br />

6.Il n’avait t<strong>en</strong>u aucun compte de l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t divin <strong>sur</strong><br />

la cessation du don.<br />

Cela fait déjà beaucoup de coups de pied donnés dans la<br />

Bib<strong>le</strong>. Mais, <strong>le</strong> résultat, dira-t-on ? Ne sait-on pas que <strong>le</strong>s<br />

religions ori<strong>en</strong>ta<strong>le</strong>s à caractère mystique <strong>en</strong> donn<strong>en</strong>t autant<br />

et souv<strong>en</strong>t plus ? N’est-il pas écrit <strong>en</strong> Ezéchiel 8.14 que des<br />

femmes, à la porte du temp<strong>le</strong> de Jérusa<strong>le</strong>m, étai<strong>en</strong>t<br />

plongées dans une dévotion qui <strong>le</strong>ur arrachait des larmes?<br />

Nul doute qu’el<strong>le</strong>s <strong>en</strong> ress<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t un bi<strong>en</strong>fait et un<br />

199


allégem<strong>en</strong>t intérieur, mais c’était une ido<strong>le</strong> abominab<strong>le</strong><br />

appelée Thammuz qui <strong>le</strong>s faisait accéder à cette extase.<br />

Le Père Chiniquy ne témoigne-t-il pas que dans sa vie de<br />

prêtre, <strong>le</strong>s mom<strong>en</strong>ts <strong>le</strong>s plus sublimes, il <strong>le</strong>s a vécu<br />

ag<strong>en</strong>ouillé <strong>en</strong> adoration devant l’hostie. Il <strong>en</strong> était transporté<br />

et comme transfiguré. Après sa conversion à Jésus-Christ,<br />

cette sublimation issue de l’abominab<strong>le</strong> doctrine de la<br />

transsubstantiation, lui est apparue comme une idolâtrie. Et<br />

pourtant, quel<strong>le</strong> élévation, quel<strong>le</strong> exaltation devant son Bon<br />

Dieu <strong>en</strong> mie de pain, et quel témoignage de cette expéri<strong>en</strong>ce<br />

!<br />

Jeunes convertis, un ami et moi, lors d’un camp biblique <strong>en</strong><br />

Alsace, nous nous sommes mis, <strong>le</strong> temps d’un après-midi,<br />

<strong>en</strong> marge de la discipline du camp, dans <strong>le</strong> désir sincère<br />

d’évangéliser <strong>le</strong> bourg voisin. Au Nom de Jésus-Christ nous<br />

avons vécu une escapade anodine et glorieuse. Nous<br />

croyions avoir fait des exploits. Sur <strong>le</strong> chemin du retour,<br />

nous étions rayonnants et légers dans notre démarche,<br />

comme portés par des anges. Du haut de notre euphorie,<br />

nous jugions <strong>le</strong> directeur du camp, pourtant homme de Dieu<br />

et d’expéri<strong>en</strong>ce, comme ne compr<strong>en</strong>ant ri<strong>en</strong> à ri<strong>en</strong>. Notre<br />

béatitude était notre justification. Nous étions si sûrs de<br />

nous ! N’était-ce pas du ress<strong>en</strong>ti et du vécu ? Mais cette<br />

200


exaltation n’a pas duré et il ne nous a pas fallu longtemps<br />

pour lui col<strong>le</strong>r une autre étiquette que cel<strong>le</strong> de l’extase, de la<br />

révélation ou de la spiritualité. Ce n’était qu’une <strong>sur</strong>chauffe<br />

mystique émotionnel<strong>le</strong> très éphémère, qui fut bi<strong>en</strong>tôt suivie<br />

de vague à l’âme et d’un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’échec et de frustration.<br />

Les états d’âme é<strong>le</strong>vés n’augur<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong> de bon quand<br />

c’est <strong>le</strong> serp<strong>en</strong>t d’airain, même biblique, qui <strong>le</strong>s<br />

inspire. Depuis quand l’int<strong>en</strong>sité émotive, même<br />

religieuse, est-el<strong>le</strong> synonyme de vérité et de<br />

spiritualité ? Il sera toujours vrai que Dieu préfère<br />

l’obéissance aux sacrifices (1 Sam. 15.22). Aujourd’hui<br />

<strong>sur</strong>tout, où tant d’expéri<strong>en</strong>ces psychiques et mystiques se<br />

substitu<strong>en</strong>t à la simp<strong>le</strong> foi obéissante et la Paro<strong>le</strong> de Dieu, il<br />

faut crier avec <strong>le</strong> prophète: "A la loi et au témoignage !" (Es.<br />

8.20).<br />

La Bib<strong>le</strong> nous met <strong>en</strong> garde contre la t<strong>en</strong>tation de vivre par<br />

la vue, à coups de mirac<strong>le</strong>s, de signes, de visions et<br />

d’expéri<strong>en</strong>ces. Ceux qui s’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t <strong>sur</strong> cette voie<br />

dangereuse, seront une proie faci<strong>le</strong> pour l’Antichrist qui vi<strong>en</strong>t<br />

précisém<strong>en</strong>t avec "toutes sortes de mirac<strong>le</strong>s, de signes, de<br />

prodiges m<strong>en</strong>songers et avec toutes <strong>le</strong>s séductions de<br />

l’iniquité". Son esprit satanique est à l’œuvre aujourd’hui, et<br />

son chemin est bi<strong>en</strong> préparé dans <strong>le</strong> cœur de ceux qui, tout<br />

201


<strong>en</strong> se réclamant du Christ, se plac<strong>en</strong>t <strong>sur</strong> son terrain de<br />

prédi<strong>le</strong>ction. En fait l'Antichrist est déjà parmi nous, <strong>le</strong>s g<strong>en</strong>s<br />

ne sav<strong>en</strong>t <strong>le</strong> reconnaître car ils s'att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t un g<strong>en</strong>re de<br />

dictateur, un tyran de quelque sorte, un chef politique ou<br />

religieux. Mais l'Antichrist n'est pas un homme mais une<br />

doctrine qui est à la base du christianisme contrefait<br />

moderne, doctrine qui est l'ess<strong>en</strong>ce même d'un faux peup<strong>le</strong><br />

de Dieu, à <strong>savoir</strong> l'arminianisme ou doctrine du libre-choix<br />

qui élève la souveraineté de l'homme au même niveau que<br />

Dieu, transformant la justification par la foi <strong>en</strong> une<br />

justification par <strong>le</strong> choix qui valorise toutes sortes<br />

d'expéri<strong>en</strong>ces. La guerre <strong>en</strong>tre la souveraineté de l'homme<br />

et la Souveraineté de Dieu est la guerre des derniers temps,<br />

et nous savons qui rapporte la victoire.<br />

Diagnostic et Remède<br />

Et dans l’immédiat, que de perturbations spirituel<strong>le</strong>s !<br />

Plusieurs m’ont dit <strong>le</strong>ur désarroi. L’exercice de ce "don"<br />

n’était qu’une façade qui masquait la réalité d’une<br />

faillite spirituel<strong>le</strong> et mora<strong>le</strong> quasi-tota<strong>le</strong>. Leur glossolalie<br />

était une sorte de comp<strong>en</strong>sation à une vie d’échec. Ils<br />

restai<strong>en</strong>t superficiels tout <strong>en</strong> ayant l’air de démontrer <strong>le</strong><br />

contraire. Mais ils <strong>en</strong> avai<strong>en</strong>t besoin pour se faire signe à<br />

eux-mêmes et ainsi se revaloriser à <strong>le</strong>urs propres yeux et<br />

aux yeux des autres. En d'autres mots, <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong><br />

202


est la drogue spirituel<strong>le</strong> des réprouvés qui <strong>le</strong>s pousse dans<br />

<strong>le</strong>s délires de <strong>le</strong>ur consci<strong>en</strong>ce dépravée. Ceux qui<br />

s’adonnai<strong>en</strong>t <strong>le</strong> plus fréquemm<strong>en</strong>t à cette pratique, étai<strong>en</strong>t<br />

atteints d’une affligeante instabilité dont ils souffrai<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

secret, sans oser <strong>le</strong> dire et sans <strong>en</strong> deviner la cause. Ils<br />

devai<strong>en</strong>t toujours doub<strong>le</strong>r la mise pour ne pas perdre la face<br />

devant <strong>le</strong>s autres et pour se sécuriser vis-à-vis d’euxmêmes.<br />

Ils tournai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> rond autour de <strong>le</strong>urs expéri<strong>en</strong>ces,<br />

comme pris dans un cerc<strong>le</strong> vicieux. Le sab<strong>le</strong> mouvant des<br />

expéri<strong>en</strong>ces mystiques -- pour ne <strong>le</strong>s appe<strong>le</strong>r que de ce nom<br />

-- <strong>le</strong>s conduisait à une vie de hauts et de bas et à des sautes<br />

d’humeur imprévisib<strong>le</strong>s: tantôt dans la joie, tantôt dans<br />

l’accab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t. Le diagramme de <strong>le</strong>ur vie était <strong>en</strong> d<strong>en</strong>t de<br />

scie: as<strong>sur</strong>és de <strong>le</strong>ur salut aujourd’hui et <strong>en</strong> doutant <strong>le</strong><br />

<strong>le</strong>ndemain; <strong>en</strong>c<strong>en</strong>sant <strong>le</strong>ur pasteur <strong>le</strong> mois d’avant et <strong>le</strong><br />

dénigrant <strong>le</strong> mois d’après; changeant d’assemblée comme<br />

on change de chemise.<br />

Le chemin qui conduit à la délivrance est <strong>le</strong> suivant: d’abord<br />

s’as<strong>sur</strong>er que l’on est bi<strong>en</strong> né de nouveau, que <strong>le</strong>s choses<br />

anci<strong>en</strong>nes sont passées et que toutes choses sont dev<strong>en</strong>ues<br />

nouvel<strong>le</strong>s par la foi au Seigneur Jésus, seul Sauveur et seul<br />

Médiateur <strong>en</strong>tre Dieu et <strong>le</strong>s hommes. Ensuite, faire comme<br />

<strong>le</strong> bon roi Ezéchias qui mit <strong>en</strong> pièces <strong>le</strong> serp<strong>en</strong>t d’airain que<br />

Moïse avait fait, c’est-à-dire apporter l’erreur d’appellation<br />

203


iblique et ses conséqu<strong>en</strong>ces dans une p<strong>le</strong>ine confession,<br />

tout <strong>en</strong> se réclamant du sang de Jésus-Christ (1 Jn 1.7, 9).<br />

Dieu, qui a pardonné à Israël son dérail<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t biblique,<br />

pardonnera aussi celui-là. La foi doit alors saisir <strong>le</strong> p<strong>le</strong>in<br />

pardon et la p<strong>le</strong>ine délivrance de ces forces psychiques et de<br />

<strong>le</strong>ur influ<strong>en</strong>ce déstabilisante. Aux pieds de Jésus, l’instab<strong>le</strong><br />

Légion, l’homme aux cris inarticulés, l’abonné des<br />

montagnes russes (Marc 5.5) qui finissait toujours par se<br />

retrouver <strong>en</strong> bas, trouve paix, repos, bon s<strong>en</strong>s, et la<br />

puissance de prés<strong>en</strong>ter à ceux qui <strong>le</strong> voi<strong>en</strong>t et l’écout<strong>en</strong>t, un<br />

témoignage <strong>en</strong>fin cohér<strong>en</strong>t.<br />

Que l’Esprit Saint qui conduit dans toute la vérité et qui<br />

délivre de toute aliénation, libère aussi ceux qui sont <strong>en</strong>core<br />

ret<strong>en</strong>us captifs de la très séduisante mais très dangereuse<br />

théologie de l’expéri<strong>en</strong>ce.<br />

Ray H. Hugues, <strong>sur</strong>int<strong>en</strong>dant de l’Église de Dieu p<strong>en</strong>tecôtiste<br />

de C<strong>le</strong>veland a écrit: "<strong>Tout</strong>e expéri<strong>en</strong>ce qui ne r<strong>en</strong>tre pas<br />

dans <strong>le</strong> cadre de l’Écriture doit être stigmatisée comme<br />

fausse, si impressionnante qu’el<strong>le</strong> soit". Si un tel homme sait<br />

dire de si bonnes choses, et <strong>en</strong> même temps admettre dans<br />

sa vie et dans son mouvem<strong>en</strong>t des "expéri<strong>en</strong>ces<br />

impressionnantes" dont il ne peut discerner qu’el<strong>le</strong>s<br />

204


n’<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t pas dans <strong>le</strong> cadre des Écritures, c’est que<br />

manifestem<strong>en</strong>t:<br />

- ou, il n’a qu’une connaissance tronquée des Écritures qu’il<br />

invoque,<br />

- ou il est frappé d’aveug<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t partiel, ou, comme l’a<br />

avoué un ex-p<strong>en</strong>tecôtiste: "Nous n’étions bibliques que<br />

quand ça nous arrangeait de l’être. Quand une vérité<br />

dérangeante nous était signalée, l’invariab<strong>le</strong> attitude était de<br />

faire comme si el<strong>le</strong> n’existait pas".<br />

- ou, il s'agit d'une puissance d'égarem<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>ant de Dieu<br />

pour qu'ils soi<strong>en</strong>t condamnés, car ils n'ont pas l'amour de la<br />

vérité.<br />

205


CHAPITRE 13<br />

L’origine des <strong>langues</strong> actuel<strong>le</strong>s<br />

Tel<strong>le</strong>s qu’el<strong>le</strong>s nous sont prés<strong>en</strong>tées dans <strong>le</strong> Nouveau<br />

Testam<strong>en</strong>t, et harmonisées aux rectifications de Paul aux<br />

Corinthi<strong>en</strong>s, <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> étai<strong>en</strong>t un don de l’Esprit et avai<strong>en</strong>t<br />

un caractère miracu<strong>le</strong>ux et infaillib<strong>le</strong>.<br />

Grosso modo, la ré<strong>sur</strong>g<strong>en</strong>ce moderne des <strong>langues</strong> date du<br />

début de ce sièc<strong>le</strong>. Nous <strong>en</strong> avons assez longuem<strong>en</strong>t débattu<br />

pour saisir qu’el<strong>le</strong>s n’ont pas la même origine cé<strong>le</strong>ste que<br />

cel<strong>le</strong>s des temps apostoliques. El<strong>le</strong>s n’<strong>en</strong> sont qu’une<br />

mauvaise contrefaçon très éloignée de l’original. Et<br />

qui dit contrefaçon dit fraudeur, c’est-à-dire de la<br />

par<strong>en</strong>té spirituel<strong>le</strong> de celui qui <strong>en</strong> est <strong>le</strong> père dès <strong>le</strong><br />

comm<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t.<br />

Mais, dans ces ténèbres, il faut admettre qu’il y a des degrés<br />

de culpabilité et de responsabilité. <strong>Tout</strong> m<strong>en</strong>songe vi<strong>en</strong>t du<br />

diab<strong>le</strong>, certes, mais tous ceux qui ont m<strong>en</strong>ti ne sont pas<br />

nécessairem<strong>en</strong>t diaboliques. (Tous <strong>le</strong>s hommes sont<br />

m<strong>en</strong>teurs, donc tous <strong>le</strong>s hommes sont diaboliques, il n'y a<br />

pas de degré dans <strong>le</strong> m<strong>en</strong>songe, un m<strong>en</strong>songe c'est un<br />

m<strong>en</strong>songe quelqu'<strong>en</strong> soit la portée ou l'int<strong>en</strong>tion. Certains <strong>le</strong><br />

sont moins tandis que d'autres <strong>le</strong> sont plus, cela ne change<br />

206


i<strong>en</strong> au m<strong>en</strong>songe, <strong>le</strong> diab<strong>le</strong> est <strong>le</strong> père des deux, inuti<strong>le</strong> de<br />

chercher à <strong>en</strong> justifier certains dans ce domaine).<br />

1. Il est bon de rappe<strong>le</strong>r qu’un bon nombre de chréti<strong>en</strong>s<br />

p<strong>en</strong>tecôtistes, et même quelques-uns de <strong>le</strong>urs pasteurs,<br />

n’ont jamais parlé <strong>en</strong> <strong>langues</strong> et qu’ils ne s’<strong>en</strong> port<strong>en</strong>t que<br />

mieux. Ils sont pareils aux chréti<strong>en</strong>s des autres<br />

dénominations évangéliques. Ils ne tomb<strong>en</strong>t pas dans la<br />

classe des contrefacteurs. L’emprise satanique est exclue<br />

dans ce cas (Notions complètem<strong>en</strong>t fausse, tous <strong>le</strong>s<br />

évangéliques proclam<strong>en</strong>t un évangi<strong>le</strong> contrefait à la sauce<br />

armini<strong>en</strong>ne ou hérésie du libre-choix qui valorise <strong>le</strong>s efforts<br />

de l'homme dans la grâce du salut. La seu<strong>le</strong> différ<strong>en</strong>ce est<br />

que <strong>le</strong>s évangéliques sont traditionnels dans <strong>le</strong>ur approche,<br />

tandis que <strong>le</strong>s P<strong>en</strong>tecôtistes et <strong>le</strong>s Charismatiques sont<br />

extatiques, mais <strong>le</strong>s deux sont sous l'emprise satanique de<br />

la contrefaçon. Le P<strong>en</strong>tecôtisme et <strong>le</strong> Charismatisme sont<br />

des <strong>en</strong>fants du mouvem<strong>en</strong>t Évangélique. Il est évid<strong>en</strong>t que<br />

l'auteur cherche à déf<strong>en</strong>dre son point de vue et à protéger<br />

sa position pour s'exclure de la condamnation qu'il porte au<br />

mouvem<strong>en</strong>t des <strong>langues</strong>. Mais que son exposé <strong>sur</strong> ce sujet<br />

soit très bi<strong>en</strong>, il <strong>en</strong> advi<strong>en</strong>t que lui-même porte la<br />

condamnation de la contrefaçon par rapport à l'Évangi<strong>le</strong>).<br />

207


2. Dans beaucoup d’autres cas, l’intéressé, <strong>en</strong>traîné par<br />

l’ambiance particulière et l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t du milieu, a<br />

balbutié quelques mots sans suite auxquels l’étiquette de<br />

baptême de l’Esprit a été aussitôt accolée, sans que plus<br />

jamais la chose ne se r<strong>en</strong>ouvel<strong>le</strong> dans sa vie. La contrefaçon<br />

est ici tel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t ténue et occasionnel<strong>le</strong> qu’on ne peut lui<br />

imputer une int<strong>en</strong>tion de fraude. Si l’Esprit de Dieu n’y est<br />

pour ri<strong>en</strong>, l’autre ne l’est guère plus. (Il faut aussi réaliser<br />

que dans un tel contexte plusieurs s'autosuggestionn<strong>en</strong>t<br />

pour par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> afin de ne pas perdre face devant <strong>le</strong><br />

reste du groupe et <strong>le</strong>urs amis, tandis que la grande majorité<br />

<strong>en</strong> est littéra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t possédé, il y a espérance pour <strong>le</strong>s<br />

premiers mais non pour <strong>le</strong>s derniers.)<br />

3. Il y a <strong>le</strong> cas de ceux qui ont été induits <strong>en</strong> erreur, qui se<br />

sont trompés et qui l’ont reconnu. A la base de <strong>le</strong>ur<br />

expéri<strong>en</strong>ce passagère, il n’y avait pas plus d’esprit<br />

malfaisant qu’il n’y avait de Saint-Esprit. Nous avons<br />

accueilli quelque temps chez nous un jeune à problèmes qui<br />

fréqu<strong>en</strong>tait un groupe de jeunes d’obédi<strong>en</strong>ce p<strong>en</strong>tecôtiste.<br />

Sans qu’il fût jamais question de nouvel<strong>le</strong> naissance, il fut<br />

pressé d’être baptisé de l’Esprit pour accéder aux dons et il y<br />

arriva sans peine. Cette "victoire" fut inévitab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t suivie<br />

de défaites <strong>en</strong> cascade et il s’<strong>en</strong>fonça toujours plus dans <strong>le</strong><br />

péché. Puisqu’il parlait <strong>en</strong> langue, sans rep<strong>en</strong>tance ni<br />

208


conversion, il n’était donc plus question de lui <strong>en</strong> indiquer <strong>le</strong><br />

chemin. Pour se sortir de ses chutes on lui recommanda de<br />

prier <strong>en</strong> langue <strong>le</strong> plus souv<strong>en</strong>t possib<strong>le</strong>. Il redoubla d’ardeur<br />

dans l’articulation de syllabes désarticulées et <strong>le</strong> résultat<br />

moral fut désastreux. Le Saint-Esprit n’était pour ri<strong>en</strong> làdedans,<br />

et <strong>le</strong> diab<strong>le</strong> pour pas grand-chose, sinon chez ses<br />

mauvais conseil<strong>le</strong>urs (Ah bon, nous voila avec des domaines<br />

qui échapp<strong>en</strong>t au Saint-Esprit et même presqu'au diab<strong>le</strong>.<br />

Bel<strong>le</strong> théologie subti<strong>le</strong> que cel<strong>le</strong> de l'auteur.) Ce n’était<br />

qu’une poulie fol<strong>le</strong>, un pignon baladeur qui tourne dans <strong>le</strong><br />

vide. Il s’est arrêté tout seul lorsque, découragé, il a quitté<br />

<strong>le</strong> groupe qui la faisait tourner. L’affaire a sombré dans<br />

l’oubli et lui dans la délinquance.<br />

Avant de mettre sous presse, nous appr<strong>en</strong>ons de première<br />

main, qu’il y a quelques semaines, un homme pieux mais<br />

inconverti, conseil<strong>le</strong>r de paroisse dans son Église réformée,<br />

jugeant son baptême d’<strong>en</strong>fant insuffisant, s’adressa à une<br />

Église p<strong>en</strong>tecôtiste pour être baptisé <strong>en</strong> tant qu’adulte et par<br />

immersion, ce qui fut fait sans s’<strong>en</strong>quérir s’il était né de<br />

nouveau. On lui parla d’un autre baptême, celui dit de<br />

l’Esprit, à la recherche duquel on l’aiguilla. Comme <strong>le</strong> signe<br />

devait <strong>en</strong> être la glossolalie, il <strong>en</strong>tra dans cette expéri<strong>en</strong>ce<br />

qui ne fut suivie d’aucun "plus". Sa vie chréti<strong>en</strong>ne se<br />

poursuivit dans la médiocrité. Une par<strong>en</strong>te chréti<strong>en</strong>ne lui<br />

209


prêta des cassettes de messages que j'avais <strong>en</strong>registrées<br />

naguère <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s réveils de l’Anci<strong>en</strong> Testam<strong>en</strong>t. Il <strong>le</strong>s écouta<br />

<strong>en</strong> conduisant sa voiture. C’est alors que saisi par la Paro<strong>le</strong><br />

et n’y t<strong>en</strong>ant plus, il s’arrêta au bord de l’autoroute,<br />

s’effondra <strong>en</strong> sanglots et se convertit à Jésus-Christ ! C’est<br />

là qu’il naquit de nouveau et que sa vie <strong>en</strong> fut radica<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

transformée. Cela montre que dans ce cas comme dans <strong>le</strong>s<br />

autres, l’Esprit n’est pour ri<strong>en</strong> dans l’affaire des <strong>langues</strong><br />

contemporaines et que l’autre esprit n’y était pas pour<br />

grand-chose, si tant est qu’il y était pour quelque chose.<br />

Mais cela démontre que la glossolalie actuel<strong>le</strong> se fait<br />

sans <strong>le</strong> Saint-Esprit et qu’<strong>en</strong> bout de course son pseudopar<strong>le</strong>r<br />

<strong>en</strong> <strong>langues</strong>, interprété par <strong>le</strong> même esprit, aurait<br />

donné un "auth<strong>en</strong>tique" message, évangélique à c<strong>en</strong>t pour<br />

c<strong>en</strong>t, comme cela a été vu au CHAPITRE 6 où la fraude à<br />

l’interprétation est mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce.<br />

Sans plus de dard ni d’odeur de soufre que dans <strong>le</strong> cas<br />

précéd<strong>en</strong>t, voici <strong>le</strong> témoignage d’un jeune catholique ferv<strong>en</strong>t<br />

qui découvrit la vérité <strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dant la prédication du simp<strong>le</strong><br />

évangi<strong>le</strong> de la grâce. Il se convertit à cette vérité à laquel<strong>le</strong><br />

il se donna <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t. Comme Saul de Tarse qui était<br />

irréprochab<strong>le</strong> selon la loi, il devint irréprochab<strong>le</strong> selon la<br />

doctrine de son Église qui fit de lui son jeune anci<strong>en</strong>, de loin<br />

<strong>le</strong> plus actif. Ses dons d’organisation <strong>en</strong> fir<strong>en</strong>t <strong>le</strong> fer de lance<br />

210


du programme d’évangélisation. Il épousa une jeune fil<strong>le</strong> de<br />

l’Église. Extérieurem<strong>en</strong>t, tout allait bi<strong>en</strong>, tant dans<br />

l’Assemblée que dans <strong>le</strong> ménage. Mais c’est spirituel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t,<br />

avec <strong>le</strong>ur Seigneur, dans <strong>le</strong>ur consécration que, malgré tous<br />

<strong>le</strong>urs efforts, il y avait, comme on dit, "de l’eau dans <strong>le</strong> gaz".<br />

Sur ces <strong>en</strong>trefaites, de nouveaux membres de l’Église, qui<br />

par déception avait quitté <strong>le</strong> p<strong>en</strong>tecôtisme sans <strong>en</strong> ri<strong>en</strong><br />

r<strong>en</strong>ier, lui dir<strong>en</strong>t que si seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t il était baptisé dans<br />

l’Esprit, tout s’arrangerait car il serait alors revêtu de<br />

puissance. Sans pr<strong>en</strong>dre la peine de vérifier ce que la Bib<strong>le</strong><br />

<strong>en</strong> disait, il rechercha cette deuxième expéri<strong>en</strong>ce dont <strong>le</strong><br />

signe devait être <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>. Et il parla, mais la<br />

puissance promise n’était pas au r<strong>en</strong>dez-vous. Quelque<br />

temps plus tard, cet homme irréprochab<strong>le</strong>, maint<strong>en</strong>ant<br />

"baptisé de l’Esprit" et <strong>le</strong> démontrant par <strong>le</strong> signe "évid<strong>en</strong>t"<br />

du don des <strong>langues</strong>, découvrait pourquoi ça n’allait pas dans<br />

sa vie chréti<strong>en</strong>ne. Au contact de chréti<strong>en</strong>s qui ni<strong>en</strong>t cette<br />

deuxième expéri<strong>en</strong>ce et qui la combatt<strong>en</strong>t, IL SE CONVERTIT<br />

A JÉSUS-CHRIST !!! Ce que <strong>le</strong> baptême de l’Esprit ne lui<br />

avait pas donné, la conversion à Jésus-Christ (et non<br />

l’adhésion à une juste doctrine) <strong>le</strong> lui a apporté. Et cela au<br />

grand dam de ceux qui ne compr<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t plus comm<strong>en</strong>t il<br />

avait pu par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> par <strong>le</strong> Saint-Esprit sans l’avoir<br />

reçu. A <strong>le</strong>ur tour, ils pouvai<strong>en</strong>t se demander s’ils n’étai<strong>en</strong>t<br />

pas dans <strong>le</strong> même cas. Un autre esprit que celui de Dieu<br />

211


était-il pour quelque chose dans la stérilité de cette<br />

expéri<strong>en</strong>ce extra-biblique ? Nous n’oserions pas affirmer que<br />

quelques phrases incohér<strong>en</strong>tes, certes fausses dans <strong>le</strong>ur<br />

ess<strong>en</strong>ce, mais sans <strong>le</strong>ndemain, ai<strong>en</strong>t fait de cet honnête<br />

homme un faussaire pat<strong>en</strong>té des choses divines, d’autant<br />

moins qu’il <strong>en</strong> a très tôt reconnu et confessé l’erreur. Non,<br />

arrivés, dans ce CHAPITRE, à ce point de notre analyse, ne<br />

donnons pas au diab<strong>le</strong> une place qu’il n’a pas; ce serait lui<br />

faire trop d’honneur.<br />

4. Par contre, ce qui est inquiétant, c’est quand<br />

l’occasionnel devi<strong>en</strong>t obsessionnel au point de cultiver<br />

l’art de baragouiner n’importe quoi et de l’attribuer à<br />

l’action de l’Esprit. La poulie fol<strong>le</strong> ne tourne plus librem<strong>en</strong>t<br />

<strong>sur</strong> son axe, el<strong>le</strong> comm<strong>en</strong>ce a l’<strong>en</strong>traîner; la mécanique du<br />

m<strong>en</strong>songe perman<strong>en</strong>t <strong>le</strong> met <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t et ri<strong>en</strong> ne peut<br />

plus l’arrêter. Celui qui laisse la tricherie s’instal<strong>le</strong>r dans sa<br />

vie, finit par faire corps avec <strong>le</strong> m<strong>en</strong>songe. C’est ce<br />

qu’affirme avec force l’Esprit de vérité: "Parce qu’ils n’ont<br />

pas reçu l’amour de la vérité, Dieu <strong>le</strong>ur <strong>en</strong>voie une puissance<br />

d’égarem<strong>en</strong>t (une énergie d’erreur, J.N.D.) pour qu’ils<br />

croi<strong>en</strong>t au m<strong>en</strong>songe" (2 Thess. 2.10-11). Maint<strong>en</strong>ant<br />

qu’ils y croi<strong>en</strong>t, <strong>le</strong> m<strong>en</strong>songe est dev<strong>en</strong>u <strong>le</strong>ur vérité.<br />

Ceux qui <strong>en</strong> sont là ne peuv<strong>en</strong>t plus s’<strong>en</strong> sortir car l’<strong>en</strong>nemi<br />

est dans la place et ils <strong>le</strong> trait<strong>en</strong>t comme s’il était <strong>le</strong><br />

212


Seigneur. De bénin, <strong>le</strong> mal est dev<strong>en</strong>u malin. Ces paro<strong>le</strong>s<br />

peuv<strong>en</strong>t paraître dures, mais n’est-ce pas là <strong>le</strong> jugem<strong>en</strong>t<br />

divin que, dans <strong>le</strong>s années 70, <strong>le</strong> p<strong>en</strong>tecôtisme évangélique<br />

et conservateur portait <strong>en</strong>core <strong>sur</strong> <strong>le</strong> don des <strong>langues</strong><br />

qu’exerçai<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s charismatiques ? Rappelons-<strong>en</strong> <strong>le</strong>s termes:<br />

"Ce mouvem<strong>en</strong>t est <strong>le</strong> croisem<strong>en</strong>t du p<strong>en</strong>tecôtisme<br />

protestant et de l’idolâtrie catholique... C’EST UNE<br />

CONTREFAÇON DU DIABLE qui prépare la v<strong>en</strong>ue de<br />

l’Antichrist". Et qu’est-ce qui était à <strong>le</strong>urs yeux une<br />

contrefaçon du diab<strong>le</strong> ? Le baptême dans l’Esprit et son<br />

signe évid<strong>en</strong>t qu’est <strong>le</strong> don des <strong>langues</strong> chez ceux avec qui<br />

(on y arrive tout doucem<strong>en</strong>t) ils sont maint<strong>en</strong>ant à tu et à<br />

toi. Or, cette deuxième fausse expéri<strong>en</strong>ce, c’est d’eux qu’ils<br />

l’ont reçue et quel<strong>le</strong> que soit la forme différ<strong>en</strong>te qu’el<strong>le</strong><br />

pr<strong>en</strong>d chez <strong>le</strong>s uns ou chez <strong>le</strong>s autres, c’est la même<br />

expéri<strong>en</strong>ce qui bute contre <strong>le</strong>s Écritures (Nous pouvons dire<br />

la même chose du faux évangi<strong>le</strong> qui se propage dans tous<br />

ces groupes, incluant celui de l'auteur).<br />

L’origine occulte de cette expéri<strong>en</strong>ce ne se dévoi<strong>le</strong>-tel<strong>le</strong><br />

pas quand des pasteurs p<strong>en</strong>tecôtistes<br />

reconnaiss<strong>en</strong>t que des spirites recherch<strong>en</strong>t certaines<br />

de <strong>le</strong>urs réunions alors qu’ils fui<strong>en</strong>t toutes cel<strong>le</strong>s des<br />

autres ? C’est parce qu’ils y trouv<strong>en</strong>t une atmosphère qui<br />

<strong>le</strong>ur convi<strong>en</strong>t. J’ai personnel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du <strong>le</strong> présid<strong>en</strong>t du<br />

213


spiritisme français dire: "Chez nous on par<strong>le</strong> aussi <strong>en</strong><br />

<strong>langues</strong> comme chez <strong>le</strong>s p<strong>en</strong>tecôtistes, mais avec cet<br />

avantage <strong>sur</strong> eux que, chez nous, ce sont des <strong>langues</strong><br />

compréh<strong>en</strong>sib<strong>le</strong>s". Il y a là de quoi faire se hérisser <strong>le</strong>s<br />

cheveux <strong>sur</strong> la tête.<br />

Lors du passage du Dalaï-Lama <strong>en</strong> France, la presse a<br />

rapporté un événem<strong>en</strong>t particulier de sa jeune <strong>en</strong>fance.<br />

Quoique vivant dans une province éloignée de Lhassa, il<br />

parlait <strong>le</strong> dia<strong>le</strong>cte de la capita<strong>le</strong> sans l’avoir jamais appris. Ce<br />

par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> était vérifiab<strong>le</strong> et personne ne peut mettre<br />

<strong>en</strong> doute son auth<strong>en</strong>ticité. Mais, par quel esprit <strong>le</strong> Dalaï-<br />

Lama par<strong>le</strong>-t-il <strong>en</strong> langue ? Les p<strong>en</strong>tecôtistes classiques ont<br />

dit que c’est <strong>le</strong> même que celui qui fait par<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s<br />

charismatiques. Mais <strong>le</strong> <strong>le</strong>ur est pareil puisque ce n’est plus<br />

celui des apôtres; la conclusion est très faci<strong>le</strong> à tirer.<br />

5. C’est toujours avec beaucoup de scepticisme que j’ai lu et<br />

<strong>en</strong>t<strong>en</strong>du des rapports <strong>sur</strong> des par<strong>le</strong>rs <strong>en</strong> <strong>langues</strong> qui se<br />

révélai<strong>en</strong>t diaboliques quand ils étai<strong>en</strong>t compris par un des<br />

auditeurs prés<strong>en</strong>ts. Le docteur Gabelin affirme qu’un<br />

missionnaire a <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du un par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> où des phrases<br />

dites <strong>en</strong> un dia<strong>le</strong>cte chinois qu’il connaissait, étai<strong>en</strong>t trop<br />

vi<strong>le</strong>s et obscènes pour être répétées. Dans une autre<br />

occasion, <strong>le</strong> par<strong>le</strong>ur <strong>en</strong> langue aurait blasphémé <strong>le</strong> nom du<br />

214


Seigneur Jésus de la plus horrib<strong>le</strong> façon. C’est avec rétic<strong>en</strong>ce<br />

que j’accordais du crédit à ces témoignages. J’ai pour<br />

principe de ne pas ajouter foi aux on-dit, de quelque bord<br />

qu’ils soi<strong>en</strong>t, et de ne jamais me faire une opinion par simp<strong>le</strong><br />

ouï-dire. Mais quand c’est un chréti<strong>en</strong> de l’<strong>en</strong>vergure de<br />

Ralph Shallis qui fait part de son expéri<strong>en</strong>ce personnel<strong>le</strong><br />

dans ce domaine, on est bi<strong>en</strong> forcé de t<strong>en</strong>dre l’oreil<strong>le</strong>. Aux<br />

pages 281 et 282 de son livre Le don de par<strong>le</strong>r diverses<br />

<strong>langues</strong>, il dit ceci:<br />

Je me souvi<strong>en</strong>drai toute ma vie de la réunion de prière<br />

privée à laquel<strong>le</strong> j’ai pu assister. Ceux qui étai<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts<br />

se sont laissés al<strong>le</strong>r sans aucune rétic<strong>en</strong>ce à des<br />

exagérations qui ont profondém<strong>en</strong>t choqué mon esprit.<br />

Subitem<strong>en</strong>t, l’un d’eux, celui d’ail<strong>le</strong>urs qui me paraissait<br />

l’homme <strong>le</strong> plus spirituel de tous (ou, peut-être <strong>le</strong> moins<br />

charnel ?) s’est mis à chanter étrangem<strong>en</strong>t dans une langue<br />

inconnue. Il n’a prononcé qu’une seu<strong>le</strong> phrase, dont j’ai très<br />

bi<strong>en</strong> ret<strong>en</strong>u <strong>le</strong>s deux premiers mots: MAHA DEVI Cet homme<br />

a alors interprété cette phrase <strong>en</strong> français de la manière<br />

suivante: "Je suis <strong>le</strong> Dieu tout-puissant: mets ta confiance<br />

<strong>en</strong> moi". Toujours avec la même mélodie curieuse, il a<br />

répété SIX FOIS cette phrase de façon id<strong>en</strong>tique et SIX FOIS<br />

il l’a traduite avec exactem<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s mêmes mots, ce qui l’a<br />

fixée dans ma mémoire. Pour <strong>le</strong>s autres personnes qui<br />

215


assistai<strong>en</strong>t à cette r<strong>en</strong>contre,"c’était Dieu qui <strong>le</strong>ur parlait"; ils<br />

acclamai<strong>en</strong>t cette "langue" avec des Am<strong>en</strong> et des Alléluia...<br />

Mais pour moi, c’était tout autre chose; j’ai reconnu <strong>en</strong>fin la<br />

voix de l’esprit auquel j’étais confronté: c’était cel<strong>le</strong> de<br />

l’<strong>en</strong>nemi. La signification réel<strong>le</strong> de ces deux mots six fois<br />

répétés <strong>en</strong> était la preuve, car MAHA DEVI signifie: la grande<br />

déesse. C’est <strong>le</strong> titre (parmi d’autres) de la femme de Civa,<br />

la troisième personne de la triade hindoue, <strong>le</strong> dieu de la<br />

destruction. La divinité MAHA DEVI est adorée partout aux<br />

Indes sous différ<strong>en</strong>tes formes, y compris cel<strong>le</strong>s des déesses<br />

KALI et DOURGA. Dourga est une divinité destructrice<br />

terrifiante. Kali signifie: Noire; el<strong>le</strong> est représ<strong>en</strong>tée avec un<br />

collier de têtes de morts et des mains cadavériques; el<strong>le</strong><br />

ti<strong>en</strong>t dans sa main une tête décapitée; el<strong>le</strong> est couverte de<br />

sang et el<strong>le</strong> tire la langue <strong>en</strong> signe de rail<strong>le</strong>rie contre son<br />

mari Civa qu’el<strong>le</strong> piétine parfois. El<strong>le</strong> est adorée avec des<br />

rites impurs dont la seu<strong>le</strong> prostitution cultuel<strong>le</strong> a <strong>en</strong>traîné<br />

d’innombrab<strong>le</strong>s <strong>en</strong>fants dans une vie de dégradation et de<br />

souffrance. Et voilà que cet homme, se disant chréti<strong>en</strong>, sans<br />

compr<strong>en</strong>dre <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s de son "par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>", id<strong>en</strong>tifiait<br />

cette divinité paï<strong>en</strong>ne au Dieu <strong>Tout</strong>-Puissant et nous<br />

ordonnait de mettre notre confiance <strong>en</strong> el<strong>le</strong>... et ceux qui<br />

l’<strong>en</strong>tourai<strong>en</strong>t croyai<strong>en</strong>t volontiers que c’était l’Esprit Saint du<br />

Père de notre Seigneur Jésus-Christ qui l’inspirait ! <strong>Tout</strong> cela<br />

s’est passé dans une r<strong>en</strong>contre dite chréti<strong>en</strong>ne et biblique !<br />

216


Dieu s’est servi du Dr Rebecca Brown pour am<strong>en</strong>er à Jésus-<br />

Christ l’une des plus grandes sorcières des États-Unis (On ne<br />

peut donner aucune crédibilité à cette réprouvée qui souffre<br />

de névrose et qui dit avoir parlé avec des anges et Satan <strong>en</strong><br />

personne, et pour qui des créatures fantasmagoriques<br />

comme des vampires et des loups-garous serai<strong>en</strong>t réels).<br />

Dans son livre Il est v<strong>en</strong>u libérer <strong>le</strong>s captifs, el<strong>le</strong> donne <strong>le</strong><br />

témoignage de l’ex-sorcière qui, <strong>sur</strong> ordre de Satan,<br />

s’infiltrait dans <strong>le</strong>s communautés chréti<strong>en</strong>nes <strong>en</strong> vue de <strong>le</strong>s<br />

démolir. A la page 257 el<strong>le</strong> dit notamm<strong>en</strong>t:<br />

"Il est habituel dans <strong>le</strong>s Églises charismatiques que<br />

beaucoup de g<strong>en</strong>s par<strong>le</strong>nt et pri<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>langues</strong> <strong>en</strong>semb<strong>le</strong>,<br />

dans des cultes ou des réunions de prières, sans que ces<br />

par<strong>le</strong>rs <strong>en</strong> <strong>langues</strong> soi<strong>en</strong>t interprétés. Les satanistes tir<strong>en</strong>t<br />

de grands avantages de cette pratique. Lorsque j’étais au<br />

service de Satan je parlais régulièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>langues</strong> dans<br />

tous <strong>le</strong>s cultes et réunions de prières. Et <strong>le</strong>s autres<br />

satanistes avec <strong>le</strong>squels je travaillais <strong>en</strong> faisai<strong>en</strong>t autant.<br />

Personne n’interprétait. Nous maudissions l’Église, <strong>le</strong><br />

pasteur, <strong>le</strong>s chréti<strong>en</strong>s et Dieu ! Et personne ne s’<strong>en</strong> doutait...<br />

(1)".<br />

217


(1) Certains ouvrages étant de va<strong>le</strong>ur inéga<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s citations<br />

qui <strong>en</strong> sont tirées ne recommand<strong>en</strong>t pas automatiquem<strong>en</strong>t<br />

<strong>le</strong>urs auteurs et l’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> de <strong>le</strong>urs écrits.<br />

Ce que ces chères sœurs semb<strong>le</strong>nt <strong>en</strong>core ignorer c’est que<br />

<strong>le</strong>s "interprétations", comme nous l’avons m<strong>en</strong>tionné au<br />

CHAPITRE 6 sont aussi fausses que <strong>le</strong>s "<strong>langues</strong>" parce<br />

qu’el<strong>le</strong>s sont la contrefaçon de la contrefaçon. Il <strong>en</strong> résulte<br />

un doub<strong>le</strong> camouflage qui brouil<strong>le</strong> <strong>le</strong>s pistes. C’est ce que<br />

révè<strong>le</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce de R. Shallis ci-dessus rapportée ainsi<br />

que cel<strong>le</strong> qui suit.<br />

Au CHAPITRE 6, je par<strong>le</strong> de cette occasion où, lors d’un<br />

par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> incompréh<strong>en</strong>sib<strong>le</strong>, j’ai tout à coup <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du<br />

l’expression trois fois répétée: "Spiriti Santi", sans que<br />

l’équiva<strong>le</strong>nt soit repris dans l’interprétation qui a suivi.<br />

Derrière cette première preuve de contrefaçon, il y a plus<br />

grave <strong>en</strong>core. Ayant quelque connaissance de la "bella<br />

lingua", je savais qu’<strong>en</strong> itali<strong>en</strong> <strong>le</strong> Saint-Esprit se dit "lo<br />

Spirito Santo" et que <strong>le</strong> pluriel des mots <strong>en</strong> "o" se termine<br />

<strong>en</strong> "i". Cela veut dire qu’<strong>en</strong> plus de la tricherie au niveau de<br />

l’interprétation, cet homme paganisait <strong>le</strong> Saint-Esprit <strong>en</strong> <strong>le</strong><br />

mettant au pluriel ! QUI, à ce mom<strong>en</strong>t manipulait la langue<br />

de ce "frère" pour l’am<strong>en</strong>er à proférer <strong>le</strong> pire blasphème qui<br />

soit contre la divine et unique Personne du Saint-Esprit (et<br />

218


l'auteur ose appe<strong>le</strong>r une tel<strong>le</strong> personne «un frère», où est<br />

son discernem<strong>en</strong>t ?) ? Et toute l’Assemblée s’est associée à<br />

cette injure contre la Divinité par de vibrants Am<strong>en</strong> ! Cela<br />

s’est passé dans un culte dit chréti<strong>en</strong> du p<strong>en</strong>tecôtisme<br />

conservateur et modéré.<br />

Est-ce diabolique ? C’est <strong>en</strong> tout cas ce qu’eux-mêmes<br />

affirmai<strong>en</strong>t tout récemm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core à propos des<br />

dérail<strong>le</strong>m<strong>en</strong>ts scripturaires de <strong>le</strong>urs frères charismatiques à<br />

qui ils ont transmis ce "don" qu’ils exerc<strong>en</strong>t à la suite d’un<br />

même "baptême de l’Esprit". Nous n’oserions <strong>le</strong>s contredire.<br />

Nous ne pouvons qu’abonder dans <strong>le</strong>ur s<strong>en</strong>s et donner<br />

raison à l’analyse qui aboutit à la terrib<strong>le</strong> conclusion que<br />

toute l’affaire s<strong>en</strong>t <strong>le</strong> soufre à p<strong>le</strong>in nez. MAIS PAS QUE<br />

CHEZ CEUX D’EN FACE !<br />

Éprouvez <strong>le</strong>s esprits (1 Jean 4:1)<br />

En voici quelques preuves supplém<strong>en</strong>taires. Dans son livre<br />

<strong>sur</strong> la mise à l’épreuve du don des <strong>langues</strong>, <strong>le</strong><br />

Dr G. MacGraw écrit:<br />

"... après quelques instants de prière, nous recommandons à<br />

la personne conseillée de par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>. Ensuite <strong>le</strong> chef<br />

de groupe adressera ses questions non pas à cette<br />

personne, mais à l’esprit qui inspire <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong><br />

219


<strong>langues</strong>... La plupart avai<strong>en</strong>t exercé <strong>le</strong> don des <strong>langues</strong> au<br />

cours de <strong>le</strong>ur recueil<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t personnel. Beaucoup doutai<strong>en</strong>t<br />

de l’auth<strong>en</strong>ticité de ce don, mais beaucoup étai<strong>en</strong>t certains<br />

que l’exam<strong>en</strong> auquel ils se soumettai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> confirmerait<br />

l’origine divine. Le fait choquant, c’est que plus de 90 pour<br />

c<strong>en</strong>t dur<strong>en</strong>t admettre l’origine démoniaque de <strong>le</strong>ur<br />

don des <strong>langues</strong>. Il y a bi<strong>en</strong> des p<strong>en</strong>tecôtistes et des<br />

charismatiques qui reconnaiss<strong>en</strong>t que <strong>le</strong>s <strong>langues</strong><br />

démoniaques exist<strong>en</strong>t. Cep<strong>en</strong>dant ils sont certains que <strong>le</strong><br />

don qu’ils ont reçu est auth<strong>en</strong>tique. Une jeune fil<strong>le</strong><br />

demanda d’examiner son don car el<strong>le</strong> ress<strong>en</strong>tait des<br />

influ<strong>en</strong>ces mauvaises dans sa vie... el<strong>le</strong> était certaine que<br />

son don était d’origine divine, une dame de son Église lui<br />

ayant affirmé que chez el<strong>le</strong>, <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> v<strong>en</strong>ait du<br />

Saint-Esprit. Lorsque nous nous réunîmes dans <strong>le</strong> but de<br />

prier pour la délivrance de cette sœur, l’esprit nous dit qu’il<br />

haïssait <strong>le</strong> Seigneur Jésus-Christ. En <strong>le</strong> questionnant, <strong>le</strong><br />

démon admit que c’était lui l’esprit à l’origine de ce<br />

don des <strong>langues</strong>... Des chréti<strong>en</strong>s très fondés peuv<strong>en</strong>t être<br />

possédés par un démon qui par<strong>le</strong> <strong>en</strong> <strong>langues</strong>... Il s’est<br />

trouvé que des missionnaires <strong>en</strong> congé <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t par<strong>le</strong>r<br />

<strong>en</strong> <strong>langues</strong> de façon blasphématoire dans <strong>le</strong> langage de <strong>le</strong>ur<br />

champ de mission... Quelqu’un demanda un <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>.<br />

C’était une chréti<strong>en</strong>ne remarquab<strong>le</strong>, douée, équilibrée, <strong>sur</strong><br />

qui l’on pouvait compter, une gagneuse d’âmes... Il me fut<br />

220


impossib<strong>le</strong> d’imaginer que cette chréti<strong>en</strong>ne distinguée put<br />

héberger un démon par rapport aux <strong>langues</strong>... bi<strong>en</strong>tôt se<br />

manifesta un par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> exprimant de l’amertume et<br />

de la haine à l’égard de Christ, à l’égard d’el<strong>le</strong>-même et à<br />

notre égard. Il était indéniab<strong>le</strong> qu’un don de <strong>langues</strong><br />

démoniaques l’habitait. D’autres... sont profondém<strong>en</strong>t<br />

sincères et spirituels. Leur vie témoigne de conversion<br />

réel<strong>le</strong>, d’une faim de croissance spirituel<strong>le</strong>... mais <strong>le</strong>s mises<br />

à l’épreuve des esprits conduis<strong>en</strong>t à la conclusion que des<br />

multitudes d’<strong>en</strong>thousiastes qui croi<strong>en</strong>t avoir un vrai don des<br />

<strong>langues</strong> s’illusionn<strong>en</strong>t". (MacGraw glisse une erreur<br />

magistra<strong>le</strong> dans ce qu'il dit, car aucun chréti<strong>en</strong> réel ne peut<br />

être possédé car l'Esprit de Christ demeure <strong>en</strong> lui, ceux qui<br />

sont possédé du don des <strong>langues</strong> font preuve qu'ils sont des<br />

pseudo-chréti<strong>en</strong>s, des imposteurs. Ceci est <strong>en</strong>core plus<br />

évid<strong>en</strong>t lorsque nous considérons que l'arminianisme est<br />

rampant dans ces milieux...).<br />

Il ne faudrait toutefois pas conclure qu’<strong>en</strong> laissant dix pour<br />

c<strong>en</strong>t d’incertitude MacGraw veuil<strong>le</strong> dire qu’un par<strong>le</strong>ur <strong>en</strong><br />

<strong>langues</strong> <strong>sur</strong> dix ait la chance d’avoir <strong>le</strong> vrai don. Les dix pour<br />

c<strong>en</strong>t restants tomb<strong>en</strong>t dans la catégorie "poulie fol<strong>le</strong>" d’un<br />

baragouin inintelligib<strong>le</strong> qui, comme nous l’avons vu au début<br />

de ce CHAPITRE, n’a ri<strong>en</strong> à voir avec <strong>le</strong> Saint-Esprit ni avec<br />

Belzébuth.<br />

221


Ralph Shallis, ami de George Burch, <strong>le</strong> cite dans son livre Le<br />

don de par<strong>le</strong>r diverses <strong>langues</strong>. G. Burch a éprouvé <strong>le</strong> don<br />

des <strong>langues</strong> de 147 personnes. Il y a trouvé trois cas<br />

douteux, tandis que <strong>le</strong>s 144 autres étai<strong>en</strong>t tous des cas de<br />

possession démoniaque.<br />

<strong>Tout</strong> inconditionnel de la glossolalie peut à son gré évacuer<br />

ces redoutab<strong>le</strong>s évid<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> <strong>le</strong>s niant, comme certains<br />

ni<strong>en</strong>t l’exist<strong>en</strong>ce des chambres à gaz du régime nazi. Mais<br />

couvrir une pratique m<strong>en</strong>songère par d’autres m<strong>en</strong>songes,<br />

n’est-ce pas doub<strong>le</strong>r la mise de la mauvaise foi ?<br />

Dans la vil<strong>le</strong> de H. où je faisais une campagne<br />

d’évangélisation, la mise à l’épreuve des esprits<br />

expérim<strong>en</strong>tée par G. Burch, fut rapportée au pasteur<br />

p<strong>en</strong>tecôtiste de l’<strong>en</strong>droit. Il convint de la chose mais il ajouta<br />

aussitôt: "C’est vrai, mais <strong>le</strong> pasteur de l’Église de p<strong>en</strong>tecôte<br />

de la vil<strong>le</strong> de G. Burch est allé <strong>le</strong> trouver, et lui a demandé<br />

de soumettre son don des <strong>langues</strong> à la même épreuve. G.<br />

Burch lui a répondu qu’il <strong>le</strong> connaissait bi<strong>en</strong> et que, dans son<br />

cas, il était inuti<strong>le</strong> de mettre son don à l’épreuve car il <strong>le</strong><br />

t<strong>en</strong>ait pour auth<strong>en</strong>tique". J’ai eu la conviction intérieure que<br />

cet homme m<strong>en</strong>tait. Je me suis immédiatem<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong><br />

rapport avec George Burch, par l’<strong>en</strong>tremise de son ami<br />

Ralph Shallis, pour lui demander si cette affaire était vraie.<br />

222


La réponse que j’ai conservée, fut <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t négative: G.<br />

Burch n’avait aucune connaissance de cet événem<strong>en</strong>t. Ainsi,<br />

ce berger qui aurait dû être un modè<strong>le</strong> du troupeau,<br />

déf<strong>en</strong>dait la précarité de sa doctrine par une escroquerie<br />

mora<strong>le</strong>. Il manœuvrait <strong>en</strong> vue de faire croire que si <strong>le</strong>s 147<br />

cas analysés étai<strong>en</strong>t d’origine satanique, <strong>le</strong> 148ème ne l’était<br />

pas ! Par cette dia<strong>le</strong>ctique de mauvais aloi, tous <strong>le</strong>s par<strong>le</strong>urs<br />

<strong>en</strong> <strong>langues</strong> du monde peuv<strong>en</strong>t croire qu’ils sont, eux, <strong>le</strong><br />

148e cas. A qui m<strong>en</strong>tait ce "pasteur"<strong>en</strong> forgeant<br />

délibérém<strong>en</strong>t un m<strong>en</strong>songe <strong>sur</strong> une <strong>en</strong>trevue imaginaire? On<br />

trouve la réponse <strong>en</strong> Actes 5.1-11 où Ananias et Saphira<br />

croyant ne m<strong>en</strong>tir qu’à Pierre, tombèr<strong>en</strong>t raides morts pour<br />

avoir <strong>en</strong> réalité "m<strong>en</strong>ti au Saint-Esprit". Si donc la paro<strong>le</strong><br />

consci<strong>en</strong>te de cet homme était capab<strong>le</strong> d’une pareil<strong>le</strong> fraude<br />

mora<strong>le</strong>, à quel<strong>le</strong>s forfaitures ne devait-il pas se laisser al<strong>le</strong>r<br />

dans ses par<strong>le</strong>rs <strong>en</strong> <strong>langues</strong> incontrôlés ?<br />

Que sortait-il de la bouche de ces trois individus sans<br />

vergogne qui, <strong>sur</strong> une chaîne de télévision française, ont<br />

offert à des millions de téléspectateurs, l’image délirante<br />

d’une conversation à trois <strong>en</strong> <strong>langues</strong> inconnues, poussant<br />

l’imposture jusqu’à faire semblant de se compr<strong>en</strong>dre l’un<br />

l’autre; et cela au nom du Saint-Esprit. Jamais, <strong>le</strong> sacré n’a<br />

été bafoué aussi publiquem<strong>en</strong>t et de façon plus éhontée que<br />

ce soir-là. On semb<strong>le</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre Jude qui, après avoir exhorté<br />

223


<strong>le</strong>s bi<strong>en</strong>-aimés <strong>en</strong> Christ à combattre pour la foi (doctrine)<br />

qui a été transmise aux saints une fois pour toutes (v. 3),<br />

continue avec indignation: "Il s’est glissé parmi vous<br />

certains hommes, dont la condamnation est écrite depuis<br />

longtemps, qui chang<strong>en</strong>t la grâce de notre Dieu <strong>en</strong><br />

dérèg<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t... <strong>en</strong>traînés par <strong>le</strong>urs rêveries... ils se<br />

corromp<strong>en</strong>t dans ce qu’ils sav<strong>en</strong>t naturel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t... Malheur à<br />

eux ! hommes s<strong>en</strong>suels, n’ayant pas l’Esprit". Ce terrib<strong>le</strong><br />

verdict ne vi<strong>en</strong>t pas de nous mais de l’Esprit de vérité que la<br />

tricherie religieuse off<strong>en</strong>se plus que toute autre.<br />

224


CHAPITRE 14<br />

A. La relation de cause à effet<br />

(La dérive mora<strong>le</strong>)<br />

Nous avons consci<strong>en</strong>ce d’aborder à prés<strong>en</strong>t la partie la plus<br />

désagréab<strong>le</strong> du livre car el<strong>le</strong> implique de citer des noms,<br />

quitter <strong>le</strong>s généralités, préciser <strong>le</strong>s appart<strong>en</strong>ances<br />

ecclésiastiques et débattre de situations mora<strong>le</strong>s et<br />

doctrina<strong>le</strong>s de la plus haute gravité.<br />

L’erreur n’est jamais gratuite et el<strong>le</strong> ne s’arrête pas à el<strong>le</strong>même.<br />

El<strong>le</strong> fait partie d’un plan élaboré avec soin. El<strong>le</strong> a un<br />

maître qui, sans relâche, poursuit un but à court, moy<strong>en</strong> et<br />

long terme.<br />

Rappelons quel est <strong>le</strong> blâme, à nos yeux justifié, à l’<strong>en</strong>contre<br />

des charismatiques catholiques: "Le fait de par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong><br />

ou de ress<strong>en</strong>tir une paix intérieure, l’amour pour Dieu, Marie<br />

et <strong>le</strong>s saints, est plus important que de connaître la saine<br />

doctrine" (chap. 1). A court terme, on se s<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> dans sa<br />

peau; Dieu est c<strong>en</strong>sé se révé<strong>le</strong>r par des p<strong>en</strong>sées fortes, des<br />

visions, des songes, des extases, des prophéties, des<br />

s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts exaltés. Cela c’est l’EFFET. Qu’est-ce qui produit<br />

ces EFFETS typiquem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>tecôtistes chez <strong>le</strong>urs frères<br />

charismatiques ? La réponse est donnée par <strong>le</strong> Père<br />

McDonnel qui l’impute à "l’effet transformant de <strong>le</strong>ur<br />

225


expéri<strong>en</strong>ce" (chap. 1). Mais quel<strong>le</strong> expéri<strong>en</strong>ce ? Le "baptême<br />

de l’Esprit" qu’ils ont reçu lors de l’imposition des mains des<br />

p<strong>en</strong>tecôtistes auxquels ils ont fait appel pour <strong>en</strong>trer dans<br />

<strong>le</strong>ur bénédiction. Mais voilà que <strong>le</strong>s p<strong>en</strong>tecôtistes <strong>en</strong>core<br />

classiques dis<strong>en</strong>t <strong>en</strong> parlant des EFFETS de ce baptême<br />

spirituel, que "c’est un esprit de m<strong>en</strong>songe qui est à la base<br />

(la cause) de cette expéri<strong>en</strong>ce !" (chap. 1). Or, il est<br />

universel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t admis que <strong>le</strong>s mêmes causes<br />

produis<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s mêmes effets.<br />

Nous avons précédemm<strong>en</strong>t examiné:<br />

<br />

<br />

1. Le caractère anti-scripturaire et fraudu<strong>le</strong>ux d’un prét<strong>en</strong>du<br />

don des <strong>langues</strong> chez ces ex-frères <strong>en</strong>nemis, <strong>en</strong>tre-temps<br />

réconciliés, que sont <strong>le</strong>s charismatiques catholiques et <strong>le</strong>s<br />

p<strong>en</strong>tecôtistes.<br />

2. La contrefaçon délibérée et indirectem<strong>en</strong>t avouée par <strong>le</strong><br />

rejet catégorique de toute idée de contrô<strong>le</strong> ou de<br />

confrontation de <strong>le</strong>ur prét<strong>en</strong>du "don" des <strong>langues</strong>. De tel<strong>le</strong>s<br />

dérobades augm<strong>en</strong>tées de tel<strong>le</strong>s fraudes doiv<strong>en</strong>t<br />

nécessairem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer d’autres distorsions et erreurs de<br />

comportem<strong>en</strong>t Au début du sièc<strong>le</strong>, Parham, <strong>le</strong> plus connu<br />

des fondateurs du p<strong>en</strong>tecôtisme primitif, fut incarcéré<br />

pour immoralité grossière. Depuis lors et <strong>en</strong><br />

perman<strong>en</strong>ce, <strong>le</strong> problème <strong>le</strong> plus sérieux du<br />

mouvem<strong>en</strong>t de p<strong>en</strong>tecôte a été <strong>le</strong> fait que la plupart<br />

226


de ses <strong>le</strong>aders sont tombés dans l’immoralité. Jamais,<br />

aucun autre mouvem<strong>en</strong>t évangélique, adversaire de la<br />

doctrine dont nous débattons, n’a eu, face au monde un<br />

aussi déplorab<strong>le</strong> témoignage.<br />

Récemm<strong>en</strong>t, <strong>le</strong> fils d'un de mes amis, pasteur p<strong>en</strong>tecôtiste<br />

de t<strong>en</strong>dance très modérée, m'a demandé, avec un malaise<br />

évid<strong>en</strong>t, pourquoi tous <strong>le</strong>s ténors du P<strong>en</strong>tecôtisme dans la<br />

région étai<strong>en</strong>t impliqués dans des affaires mora<strong>le</strong>s<br />

scabreuses. Sa propre sœur, <strong>en</strong>core ado<strong>le</strong>sc<strong>en</strong>te, avait été<br />

abusée par l'un d'eux. Le résultat c'est que c'est hors du<br />

mouvem<strong>en</strong>t que son père continuait son ministère.<br />

P. Emirian, déf<strong>en</strong>seur attitré du mouvem<strong>en</strong>t, est forcé<br />

d’admettre <strong>le</strong>s scanda<strong>le</strong>s qui éclabouss<strong>en</strong>t <strong>le</strong> p<strong>en</strong>tecôtisme.<br />

Citant divers auteurs évangéliques et notamm<strong>en</strong>t A. Ku<strong>en</strong>, il<br />

écrit dans son livre Le don du Saint-Esprit: "... des chréti<strong>en</strong>s<br />

"baptisés de l’Esprit" sont parfois bi<strong>en</strong> loin d’avoir la<br />

conduite qu’on est <strong>en</strong> droit d’att<strong>en</strong>dre d’eux. Le fait est<br />

malheureusem<strong>en</strong>t trop certain". Donald Gee, de son côté,<br />

déplore que <strong>le</strong>s p<strong>en</strong>tecôtistes qui ont parlé <strong>en</strong> langue ne<br />

manifest<strong>en</strong>t guère de sainteté dans <strong>le</strong>ur vie... et il reconnaît<br />

<strong>en</strong> outre que des chréti<strong>en</strong>s qui n’ont pas fait cette<br />

expéri<strong>en</strong>ce, témoign<strong>en</strong>t par <strong>le</strong>ur vie sainte que Christ vit<br />

dans <strong>le</strong>ur cœur. Il <strong>le</strong>s donne <strong>en</strong> exemp<strong>le</strong> aux p<strong>en</strong>tecôtistes,<br />

227


affirmant qu’ils mèn<strong>en</strong>t une meil<strong>le</strong>ure vie chréti<strong>en</strong>ne que<br />

ceux qui ont reçu <strong>le</strong> "baptême". En fait, nombre de sectes<br />

dites chréti<strong>en</strong>nes comme <strong>le</strong>s Mormons, <strong>le</strong>s Adv<strong>en</strong>tistes du<br />

Septième Jour, <strong>le</strong>s Témoins de Jéhovah, donn<strong>en</strong>t un meil<strong>le</strong>ur<br />

témoignage.<br />

Pourquoi alors un "baptême de l’Esprit" suivi de <strong>langues</strong>, si<br />

tout ce qu’il est c<strong>en</strong>sé produire peut être obt<strong>en</strong>u et même<br />

dépassé dans des vies chréti<strong>en</strong>nes qui <strong>le</strong> réprouv<strong>en</strong>t ?<br />

On a reçu un "baptême spirituel" qui est c<strong>en</strong>sé nous conférer<br />

la plénitude de l’Esprit, l’amour pour <strong>le</strong> Seigneur et la haine<br />

du péché, et on se retrouve au même point (et même<br />

souv<strong>en</strong>t plus bas) que ceux qui n’ont pas reçu ce baptême,<br />

c’est-à-dire obligé de lutter chaque jour pour se maint<strong>en</strong>ir<br />

<strong>en</strong> communion avec Dieu et pour résister aux t<strong>en</strong>tations. On<br />

voit à côté de soi tant de frères et de sœurs qui, malgré <strong>le</strong>ur<br />

"baptême du Saint-Esprit", tomb<strong>en</strong>t dans des péchés<br />

grossiers auxquels ceux qui n’ont pas joui de ce privilège<br />

semb<strong>le</strong>nt résister plus victorieusem<strong>en</strong>t". Des observateurs<br />

ont noté une corrélation <strong>en</strong>tre des expéri<strong>en</strong>ces<br />

émotionnel<strong>le</strong>s appelées "baptême du Saint-Esprit" et<br />

une recrudesc<strong>en</strong>ce de désordres moraux dans certains<br />

milieux de type p<strong>en</strong>tecôtiste ou néo-p<strong>en</strong>tecôtiste, <strong>en</strong><br />

particulier un nombre impressionnant de relations<br />

228


sexuel<strong>le</strong>s irrégulières. Il y eut des réunions où des g<strong>en</strong>s,<br />

recherchant de grandes expéri<strong>en</strong>ces émotionnel<strong>le</strong>s,<br />

demandèr<strong>en</strong>t au Saint-Esprit de desc<strong>en</strong>dre <strong>sur</strong> eux. D’abord<br />

il chantèr<strong>en</strong>t "dans l’Esprit", puis prièr<strong>en</strong>t "dans l’Esprit".<br />

Cela était bi<strong>en</strong>. Puis ils dansèr<strong>en</strong>t "dans l’Esprit", et avant<br />

que la nuit fut terminée, des douzaines d’hommes et de<br />

femmes fur<strong>en</strong>t <strong>en</strong>traînés dans l’immoralité la plus grossière"<br />

dans l’Esprit".<br />

Bauman cite la réf<strong>le</strong>xion d’un jeune homme qui disait: "Je<br />

fus <strong>sur</strong>pris de découvrir que ces émotions bénies dans mon<br />

âme, semblai<strong>en</strong>t être accompagnées de passions sexuel<strong>le</strong>s<br />

dans mon corps".<br />

De la plume du Dr K. Koch: "Je r<strong>en</strong>contrai au cours de mes<br />

consultations un autre exemp<strong>le</strong> tout aussi terrib<strong>le</strong>... une<br />

jeune fil<strong>le</strong> très malheureuse vint à moi pour être conseillée.<br />

El<strong>le</strong> était étudiante dans un institut biblique. Une des<br />

<strong>en</strong>seignantes est discip<strong>le</strong> du nouveau mouvem<strong>en</strong>t des<br />

<strong>langues</strong>. Cette <strong>en</strong>seignante par<strong>le</strong> <strong>en</strong> <strong>langues</strong> et a <strong>en</strong>traîné un<br />

certain nombre d’étudiantes dans la même expéri<strong>en</strong>ce. Pour<br />

comb<strong>le</strong> cette femme a des t<strong>en</strong>dances <strong>le</strong>sbi<strong>en</strong>nes et el<strong>le</strong><br />

commet des off<strong>en</strong>ses sexuel<strong>le</strong>s avec certaines des<br />

étudiantes. La jeune fil<strong>le</strong> <strong>en</strong> question avait été séduite par<br />

el<strong>le</strong>. Dans ce pays, la chose se fait <strong>en</strong>core".<br />

229


De D. Shakarian, <strong>le</strong>ader p<strong>en</strong>tecôtiste notoire: "C’était la<br />

première fois, mais ce ne fut pas la dernière, loin de là, que<br />

nous nous heurtions, Rose et moi au cas étrangem<strong>en</strong>t<br />

déroutant d’un homme qui exerce un ministère divin<br />

extraordinairem<strong>en</strong>t puissant <strong>en</strong> faveur des autres et dont la<br />

vie personnel<strong>le</strong> est une véritab<strong>le</strong> catastrophe (sic).(1)<br />

Parfois, comme cet homme-là, <strong>le</strong> point faib<strong>le</strong> est l’arg<strong>en</strong>t.<br />

Dans d’autres cas c’est l’alcool. Cela peut être aussi <strong>le</strong>s<br />

femmes ou la drogue ou <strong>le</strong>s perversions sexuel<strong>le</strong>s" (sic),<br />

(pages 229-231). Quel terrib<strong>le</strong> aveu !<br />

(1) sic n’est pas dans <strong>le</strong> texte. Se met <strong>en</strong> par<strong>en</strong>thèses à la<br />

suite d’une expression ou d’une phrase citée, pour souligner<br />

qu’on cite textuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, si étranges que paraiss<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s<br />

termes (Petit Robert).<br />

Certes <strong>le</strong>s milieux évangéliques non p<strong>en</strong>tecôtistes ne sont<br />

pas parfaits. Ils n’y prét<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t d’ail<strong>le</strong>urs pas. On y r<strong>en</strong>contre<br />

à l’occasion de regrettab<strong>le</strong>s tares spirituel<strong>le</strong>s; ils ont <strong>le</strong>urs<br />

faib<strong>le</strong>sses et <strong>le</strong>urs chancres: luttes d’influ<strong>en</strong>ce, conflits de<br />

personnes, t<strong>en</strong>sions internes, rivalités, médisance et dureté<br />

de cœur... Il serait vain de nier que de tel<strong>le</strong>s choses exist<strong>en</strong>t<br />

même au niveau de certains responsab<strong>le</strong>s, mais el<strong>le</strong>s ne<br />

ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas <strong>le</strong> haut du pavé. Hélas oui, des serviteurs de<br />

Dieu y ont été salis, mais plus qu’ils ne se sont salis. Moody<br />

230


lui-même a dû faire face à d’odieuses insinuations, au point<br />

que son ministère s’<strong>en</strong> est ress<strong>en</strong>ti pour un temps, jusqu’à<br />

ce qu’il triomphe, tout comme Wes<strong>le</strong>y, du fiel amer de<br />

détracteurs irresponsab<strong>le</strong>s. Mais jamais l’opinion<br />

publique n’a été a<strong>le</strong>rtée dans des proportions aussi<br />

désastreuses que cel<strong>le</strong>s qui atteign<strong>en</strong>t presque toutes<br />

<strong>le</strong>s grandes figures de proue du p<strong>en</strong>tecôtisme. Des<br />

adeptes du mouvem<strong>en</strong>t souffr<strong>en</strong>t terrib<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t de ce<br />

lam<strong>en</strong>tab<strong>le</strong> état de choses, mais ne devrai<strong>en</strong>t-ils pas plutôt<br />

s’interroger <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s causes qui <strong>le</strong>s provoqu<strong>en</strong>t? Ils<br />

découvrirai<strong>en</strong>t alors que la cause première, c’est ce qui <strong>le</strong>s<br />

différ<strong>en</strong>cie des autres évangéliques. Et cette différ<strong>en</strong>ce, c’est<br />

précisém<strong>en</strong>t <strong>le</strong>ur doctrine particulière du baptême de<br />

l’Esprit.<br />

Confiance Mal Placée<br />

En écrivant son livre <strong>en</strong> 1983, Emirian croyait pouvoir se<br />

prévaloir de l’honorabilité de quelques grands noms de<br />

l’Église é<strong>le</strong>ctronique, tels T.L. Osborn, O. Roberts qu’il cite,<br />

et autres télévangélistes comme J. Swaggart, R. Humbard,<br />

J. Bakker... Depuis lors, ces hommes ont été mêlés à des<br />

scanda<strong>le</strong>s financiers et moraux que <strong>le</strong> petit écran a livrés <strong>en</strong><br />

pâture au monde <strong>en</strong>tier. Le mal fait à la cause évangélique<br />

est incalculab<strong>le</strong>. Et par qui ces scanda<strong>le</strong>s sont-ils arrivés ?<br />

De quel bord étai<strong>en</strong>t ceux qui, <strong>en</strong>tre deux sermons à la<br />

231


télévision, lutinai<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s gourgandines ? Quels sont ceux qui,<br />

avec l’arg<strong>en</strong>t des offrandes consacrées à Dieu donnai<strong>en</strong>t des<br />

fortunes à <strong>le</strong>urs secrétaires et aux prostituées pour acheter<br />

<strong>le</strong>ur si<strong>le</strong>nce ? Qui a accumulé des malversations au point de<br />

risquer plus de c<strong>en</strong>t ans de prison ? Qui a été déféré devant<br />

<strong>le</strong>s tribunaux, et contre qui <strong>le</strong>s autorités ont-el<strong>le</strong>s pris des<br />

me<strong>sur</strong>es d’expulsion ? Qui, pour <strong>en</strong>granger des millions,<br />

prêche un pseudo-évangi<strong>le</strong> de la prospérité ? De qui la<br />

presse séculière a fait mouche <strong>en</strong> ironisant: "Laissez v<strong>en</strong>ir à<br />

moi <strong>le</strong>s petits c<strong>en</strong>ts francs"? Uniquem<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s "baptisés de<br />

l’Esprit" aux prét<strong>en</strong>tions spirituel<strong>le</strong>s inouïes. La grande<br />

presse lausannoise de septembre 1989, <strong>sur</strong> une page<br />

<strong>en</strong>tière du journal 24 Heures a stigmatisé avec preuves à<br />

l’appui, <strong>le</strong> caractère débauché, l’esprit de lucre et <strong>le</strong>s<br />

méthodes suspectes des télévangélistes p<strong>en</strong>tecôtistes. Deux<br />

mois plus tard, la même presse, sous <strong>le</strong> titre "Jim Bakker<br />

reconnu coupab<strong>le</strong>", complétait <strong>le</strong> portrait <strong>en</strong> ces termes: "Le<br />

télévangéliste J. Bakker, Fondateur de PTL (Praise The<br />

Lord), une organisation religieuse dev<strong>en</strong>ue un empire<br />

financier, a été reconnu coupab<strong>le</strong> jeudi par un Tribunal<br />

fédéral de Charlotte (Caroline du Nord) d’avoir rançonné ses<br />

fidè<strong>le</strong>s de 3,7 millions de dollars. Le télévangéliste, dont <strong>le</strong><br />

mode de vie au luxe ost<strong>en</strong>tatoire est dev<strong>en</strong>u lég<strong>en</strong>daire,<br />

risque 120 ans de prison et 5 millions de dollars d’am<strong>en</strong>de"<br />

(afp). S’il y a de tel<strong>le</strong>s vagues <strong>en</strong> Europe, par quel raz de<br />

232


marée l’Amérique n’est-el<strong>le</strong> pas balayée ? J'étais aux U.S.A,<br />

<strong>en</strong> décembre 1990. Incidemm<strong>en</strong>t, aux nouvel<strong>le</strong>s télévisées,<br />

c'est avec un serrem<strong>en</strong>t de cœur que j'ai vu cet homme<br />

<strong>en</strong>trer <strong>en</strong> prison <strong>en</strong> p<strong>le</strong>urant pour <strong>le</strong> restant de ses jours. Ce<br />

qui m'a fait plus mal <strong>en</strong>core, c'est d'<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre <strong>le</strong>s<br />

comm<strong>en</strong>taires ironiques du comm<strong>en</strong>tateur.<br />

Mais Billy Graham a été nettem<strong>en</strong>t distingué du lot. Or, Billy<br />

Graham n’est justem<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong>tré dans l’expéri<strong>en</strong>ce<br />

p<strong>en</strong>tecôtiste du baptême dans l’Esprit dont il conteste la<br />

définition (Billy Graham est un réprouvé, un v<strong>en</strong>du, qui<br />

<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t des relations avec <strong>le</strong> Vatican, qui honore <strong>le</strong> pape<br />

comme étant un homme né de nouveau, et qui prêche un<br />

faux évangi<strong>le</strong>. Qu'une tel<strong>le</strong> fripouil<strong>le</strong>, un géant de la<br />

défiance, soit l'exemp<strong>le</strong> de l'auteur dit beaucoup pour son<br />

propre caractère.)<br />

Le Guêpier<br />

Emirian croit se sortir de ce guêpier <strong>en</strong> citant à nouveau D.<br />

Shakarian qui lui aussi s’esquive avec ces mots: "Les<br />

hommes qui sont <strong>en</strong> première ligne se font b<strong>le</strong>sser". Mais<br />

alors, comm<strong>en</strong>t expliquer que des géants de la foi comme G.<br />

Mul<strong>le</strong>r, C. Spurgeon, J.N. Darby, Hudson Taylor, D.L.<br />

Moody, J. Wes<strong>le</strong>y, François Coillard, Adolphe Monod,<br />

Félix Neff, Rub<strong>en</strong> Sail<strong>le</strong>ns, Billy Graham et tant d’autres<br />

233


que nous ne pouvons citer, qui, plus que tout autres ont été<br />

<strong>en</strong> première ligne, parfois même exposés à la calomnie, sont<br />

cep<strong>en</strong>dant restés irréprochab<strong>le</strong>s <strong>sur</strong> <strong>le</strong> plan moral, doctrinal<br />

et financier ? (Tous <strong>le</strong>s hommes m<strong>en</strong>tionnés par l'auteur,<br />

sauf C. Spurgeon, sont des discip<strong>le</strong>s de l'hérésie<br />

armini<strong>en</strong>ne avec son faux évangi<strong>le</strong> du libre-choix. Qu'il<br />

considère de tels hommes comme «des géants de la foi»,<br />

dont plusieurs comme J.N. Darby et J. Wes<strong>le</strong>y étai<strong>en</strong>t des<br />

faux docteurs et des faux prophètes, est une vraie<br />

abomination). L’explication nous ramène toujours à la cause<br />

première qui fait la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s deux. Et ce qui fait<br />

cette différ<strong>en</strong>ce a été re<strong>le</strong>vé au deuxième paragraphe du<br />

CHAPITRE 1: c’est l’expéri<strong>en</strong>ce "p<strong>en</strong>tecôtiste". Si c’est vrai<br />

pour <strong>le</strong>s charismatiques, ça l’est doub<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t pour <strong>le</strong>s<br />

Swaggard, Osborne, Bakker et compagnie de triste<br />

réputation, promoteurs d'une doctrine dérivée d'Oral<br />

Roberts, appelée aussi l'Évangi<strong>le</strong> de la prospérité qui promet<br />

guérison, amour, réussite et prospérité matériel<strong>le</strong> <strong>en</strong><br />

contrepartie de libéralités ori<strong>en</strong>tées vers <strong>le</strong>urs propres<br />

œuvres dont quelques-unes sont dev<strong>en</strong>ues des empires<br />

financiers. Ainsi, tant par <strong>le</strong>urs comm<strong>en</strong>taires que par <strong>le</strong>ur<br />

conduite, ils fourniss<strong>en</strong>t la preuve que c’est <strong>le</strong>ur doctrine<br />

particulière qui produit ces effets-là, puisque <strong>le</strong>s autres<br />

Églises qui la combatt<strong>en</strong>t, sont protégées des scanda<strong>le</strong>s<br />

qu’el<strong>le</strong> produit.<br />

234


Emirian, dans une deuxième t<strong>en</strong>tative pour sortir son<br />

mouvem<strong>en</strong>t de ce très mauvais pas, et pour minimiser <strong>le</strong><br />

mauvais témoignage qu’il est bi<strong>en</strong> forcé de reconnaître,<br />

explique à rebours la doctrine du baptême de l’Esprit. Selon<br />

lui, cette "deuxième expéri<strong>en</strong>ce" ne produit pas de<br />

communion plus int<strong>en</strong>se avec Dieu, ni la victoire <strong>sur</strong> <strong>le</strong><br />

péché et el<strong>le</strong> n’est pas donnée pour la sanctification mais<br />

seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t pour <strong>le</strong> témoignage et <strong>le</strong> service. Le blasphème<br />

contre l’Esprit n’est pas loin. Ceux qui par<strong>le</strong>nt ainsi<br />

oubli<strong>en</strong>t que l’appellation caractéristique du SAINT-Esprit,<br />

c’est précisém<strong>en</strong>t d’être l’Esprit SAINT, l’Esprit de SAINTETÉ<br />

qui SANCTIFIE tout ce qui se rapporte à son action. Nous<br />

protestons avec véhém<strong>en</strong>ce contre cette façon d’interpréter<br />

des textes qui dépouil<strong>le</strong> la troisième personne de la<br />

Trinité d’une partie de ce qui fait sa gloire propre, cel<strong>le</strong><br />

d’être <strong>le</strong> porteur et <strong>le</strong> garant de la SAINTETÉ ÉTERNELLE et<br />

de la communiquer à tous <strong>le</strong>s niveaux de son opération<br />

(Faudrait peut-être que l'auteur, avant de faire de tel<strong>le</strong>s<br />

affirmations, comm<strong>en</strong>ce par se purifier lui-même de toutes<br />

<strong>le</strong>s fausses doctrines qu'il mainti<strong>en</strong>t au niveau du salut par la<br />

grâce, de la souveraineté de Dieu, de son pharisianisme ou<br />

légalisme, et de la fausse doctrine de la Trinité Ontologique<br />

qui est la pire des hérésies <strong>sur</strong> toute la face de la terre).<br />

Étrange baptême d’un Esprit qui, lors de son opération<br />

intérieure de l’admission des croyants dans <strong>le</strong> Corps de<br />

235


Christ, laisserait sa sanctification au vestiaire au lieu de <strong>le</strong>s<br />

<strong>en</strong> revêtir ! Serait-il <strong>en</strong>core <strong>le</strong> SAINT-Esprit, s’il accordait sa<br />

puissance et son service indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t de sa sainteté ?<br />

Hors de cette sanctification sans laquel<strong>le</strong> personne ne peut<br />

voir <strong>le</strong> Seigneur pour soi-même (Héb. 12.14), ni <strong>le</strong> faire voir<br />

valab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t aux autres, il ne reste plus du témoignage<br />

qu’un contre-témoignage par <strong>le</strong>quel <strong>le</strong> Nom de Dieu est<br />

blasphémé parmi <strong>le</strong>s paï<strong>en</strong>s (Rom. 2.24). Quel témoignage<br />

peut <strong>en</strong>core avoir l’homme "puissant" cité plus haut si sa vie<br />

est un mauvais témoignage; ou ces télévangélistes dont <strong>le</strong>s<br />

médias ont révélé la mégalomanie de l’arg<strong>en</strong>t et <strong>le</strong>s<br />

scabreuses affaires de mœurs ? Leurs actes par<strong>le</strong>nt si fort<br />

qu’on n’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d plus <strong>le</strong> son de <strong>le</strong>ur voix. Certes, ils peuv<strong>en</strong>t<br />

être "puissants", comme ils aim<strong>en</strong>t à <strong>le</strong> dire, prophétiser,<br />

chasser des démons, faire beaucoup de mirac<strong>le</strong>s au Nom de<br />

Jésus (Mat. 7.21-23), mais s’ils ne r<strong>en</strong>i<strong>en</strong>t pas, non<br />

seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s mauvais effets, mais la CAUSE qui <strong>le</strong>s produit,<br />

ils s’expos<strong>en</strong>t à <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre la redoutab<strong>le</strong> s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ce: "Je ne<br />

vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui<br />

commettez l’iniquité", condamnation que porte l'auteur luimême.<br />

Rappelons brièvem<strong>en</strong>t ce qui a été développé au CHAPITRE<br />

9, que la seu<strong>le</strong> explication du baptême de l’Esprit que donne<br />

<strong>le</strong> Nouveau Testam<strong>en</strong>t, se trouve <strong>en</strong> 1 Corinthi<strong>en</strong>s 12.13, où<br />

236


<strong>le</strong> but est précisé: pour que <strong>le</strong>s Juifs et <strong>le</strong>s non-Juifs, c’est-àdire<br />

des g<strong>en</strong>s de <strong>langues</strong>, de nationalité et de conditions<br />

différ<strong>en</strong>tes, form<strong>en</strong>t un seul corps, l’Église. Tel<strong>le</strong> est l’unique<br />

explication que <strong>le</strong> Saint-Esprit nous donne de son baptême;<br />

al<strong>le</strong>r au-delà c’est déjà mettre <strong>le</strong> pied à l’étrier de l’hérésie.<br />

Et comme il y a toujours une relation de cause à effet, on<br />

peut prédire, sans risquer de se tromper, que <strong>le</strong> temps des<br />

excès, des scanda<strong>le</strong>s et des tricheries n’est pas fini. C'est<br />

pourquoi la soi-disant bénédiction de Toronto, n'est<br />

qu'un pas de plus vers d'autres dérives mora<strong>le</strong>s.<br />

Dérive Prophétique<br />

Quelques frères p<strong>en</strong>tecôtistes sincères et modérés (Dieu<br />

merci, il <strong>en</strong> reste) diront avec raison qu’il y a dans <strong>le</strong><br />

mouvem<strong>en</strong>t, des Églises et des individus qui, <strong>sur</strong> <strong>le</strong> plan<br />

moral <strong>en</strong> tout cas, ne sont pas tombés si bas. Heureusem<strong>en</strong>t<br />

! Nous serions <strong>le</strong>s premiers désolés s’il <strong>en</strong> était autrem<strong>en</strong>t.<br />

Nous nous réjouissons quand on peut citer <strong>le</strong> nom de David<br />

Wilkerson sans avoir à rougir (David Wilkerson était un<br />

réprouvé et un faux prophète qui prêchait un faux évangi<strong>le</strong><br />

et faisait des fausses prophéties. Que l'auteur se réjouisse<br />

d'une tel<strong>le</strong> vipère sans <strong>en</strong> avoir honte, même s'il <strong>en</strong> a des<br />

réserves, indique par ce fait qu'il partage son lot et qu'il <strong>en</strong><br />

portera <strong>le</strong>s mêmes condamnations). Mais <strong>le</strong> monde aussi a<br />

ses grands hommes dont il peut, <strong>sur</strong> certains plans, être fier<br />

237


avec raison. C’est pourquoi, malgré <strong>le</strong> respect qu’on peut<br />

avoir pour l’auteur de La croix et <strong>le</strong> poignard et pour son<br />

œuvre parmi <strong>le</strong>s drogués, c’est avec de nettes réserves<br />

que j’ai lu ses Révélations prophétiques (La Vision).<br />

El<strong>le</strong>s ont été largem<strong>en</strong>t diffusées <strong>en</strong> <strong>le</strong>ur temps et ont été<br />

saluées comme <strong>le</strong>s plus extraordinaires prophéties des<br />

temps modernes. Sans vouloir <strong>en</strong> ri<strong>en</strong> assombrir <strong>le</strong> côté<br />

positif du ministère de D. Wilkerson, qui lui aussi a eu<br />

accès, par un baptême spirituel, au don des <strong>langues</strong>, nous<br />

<strong>en</strong>courageons vivem<strong>en</strong>t chacun à retrouver la copie de<br />

l’édition origina<strong>le</strong> de ses "prophéties". Qu’on relise avec soin<br />

<strong>le</strong> paragraphe consacré aux automobi<strong>le</strong>s où il est question<br />

du non-r<strong>en</strong>ouvel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t du matériel <strong>en</strong> fonction des dates et<br />

délais qui y sont "révélés". Qu’on lise alors avec att<strong>en</strong>tion<br />

Deutéronome 18.20-22, <strong>le</strong> verset 22 <strong>en</strong> particulier: "Mais <strong>le</strong><br />

prophète qui aura l’audace de dire <strong>en</strong> mon nom une paro<strong>le</strong><br />

que je ne lui aurais point commandé de dire... ce prophètelà<br />

sera puni de mort. Peut-être diras-tu: Comm<strong>en</strong>t<br />

connaîtrons-nous la paro<strong>le</strong> que l’Éternel n’aura point dite ?<br />

Quand ce que dira <strong>le</strong> prophète n’aura pas lieu et n’arrivera<br />

pas, ce sera une paro<strong>le</strong> que l’Éternel n’aura point dite: C’est<br />

par audace que <strong>le</strong> prophète l’aura dite: n’aie pas peur de<br />

lui". Selon l’ordre divin, nous n’avons pas peur de dire que,<br />

si prophétie il y avait, son don est un <strong>le</strong>urre et que son<br />

238


don des <strong>langues</strong>, issu du même esprit, est taillé dans<br />

<strong>le</strong> même bois.<br />

On dira que des grands hommes de Dieu se sont aussi<br />

trompés, ou trop avancés dans <strong>le</strong>urs comm<strong>en</strong>taires des<br />

événem<strong>en</strong>ts prophétiques. Peut-être, mais <strong>le</strong>ur paro<strong>le</strong> ou<br />

<strong>le</strong>urs écrits n’étai<strong>en</strong>t que des comm<strong>en</strong>taires; jamais ils n’ont<br />

prét<strong>en</strong>du posséder <strong>le</strong> don, forcém<strong>en</strong>t infaillib<strong>le</strong>, de<br />

prophétie. La nuance se doit d’être signalée car el<strong>le</strong> est<br />

imm<strong>en</strong>se (Faire des fausses prophéties dans des<br />

comm<strong>en</strong>taires ou par un prét<strong>en</strong>du don, ne change <strong>en</strong> ri<strong>en</strong> du<br />

fait qu'il s'agit toujours de fausses prophéties).<br />

Au risque de se répéter, quel esprit animait <strong>le</strong> don des<br />

<strong>langues</strong> de ces trois "prophètes" qui ont chacun prophétisé<br />

au nom de Jésus-Christ, deux guérisons et une ré<strong>sur</strong>rection<br />

sans qu’il y <strong>en</strong> ait aucune? Quel autre esprit de m<strong>en</strong>songe<br />

dirigeait la langue de ceux qui ont annoncé que Dieu serait<br />

glorifié par la guérison d’une jeune femme et qui, <strong>le</strong> jour de<br />

son <strong>en</strong>terrem<strong>en</strong>t, ont poussé l’effronterie jusqu’à déclarer<br />

publiquem<strong>en</strong>t devant la tombe ouverte, que la promesse de<br />

Dieu s’était accomplie parce que cette sœur était maint<strong>en</strong>ant<br />

<strong>en</strong>trée dans la parfaite guérison et que Dieu était glorifié<br />

dans cette journée par la prédication ! A quel g<strong>en</strong>re de "don"<br />

ces conducteurs spirituels ont-ils eu accès, et par quel esprit<br />

239


? Seul <strong>le</strong> père du m<strong>en</strong>songe pouvait être à la base de<br />

ces "charismes". Mais loin de se voir appliquer la sanction<br />

prévue par <strong>le</strong> code divin (Deut. 18.20), ces faux prophètes<br />

continu<strong>en</strong>t d’être écoutés comme <strong>le</strong>s orac<strong>le</strong>s de Dieu.<br />

C.H. Lang, dans son livre D’où vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t ces <strong>langues</strong>, à la<br />

page 86, <strong>en</strong>chaîne <strong>sur</strong> <strong>le</strong> même sujet: "...à Sutherland, un<br />

pasteur, <strong>le</strong> Révér<strong>en</strong>d JM. Pollock était un partisan<br />

<strong>en</strong>thousiaste du mouvem<strong>en</strong>t. C’était <strong>le</strong> frère de Mme Boddy.<br />

Il me raconta <strong>le</strong>s faits suivants et me <strong>le</strong>s confirma par écrit:<br />

Le petit garçon d’un voisin était malade. Mme Boddy avait<br />

été avertie par <strong>le</strong>s "<strong>langues</strong>" que l’<strong>en</strong>fant guérirait et serait à<br />

nouveau <strong>en</strong> parfaite santé. El<strong>le</strong> demanda à son frère de<br />

communiquer ces bonnes nouvel<strong>le</strong>s au père de l’<strong>en</strong>fant. En<br />

chemin, la "puissance" tomba <strong>sur</strong> M. Pollock qui, par <strong>le</strong>s<br />

"<strong>langues</strong>" et l’interprétation, reçut la confirmation du<br />

message; mais <strong>en</strong> arrivant à la maison, il apprit que l’<strong>en</strong>fant<br />

était déjà mort ! Il voulut faire admettre à sa sœur que, de<br />

toute évid<strong>en</strong>ce, c’était un esprit m<strong>en</strong>teur qui avait agi; après<br />

s’être remise du premier choc, el<strong>le</strong> dit qu’el<strong>le</strong> <strong>en</strong> avait reçu<br />

l’explication. Ils avai<strong>en</strong>t mal compris <strong>le</strong> message dont <strong>le</strong><br />

véritab<strong>le</strong> s<strong>en</strong>s était que l’<strong>en</strong>fant serait bi<strong>en</strong> dans l’autre<br />

monde et non pas ici <strong>sur</strong> cette terre... En se pliant à cette<br />

échappatoire évid<strong>en</strong>te, cette femme, activem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>gagée<br />

240


dans ce c<strong>en</strong>tre britannique du mouvem<strong>en</strong>t, fut <strong>en</strong>core<br />

davantage aveuglée et d’autant plus fortem<strong>en</strong>t liée. M.<br />

Pollock abandonna <strong>en</strong>suite <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t, mais p<strong>en</strong>dant<br />

plusieurs années, il fut cruel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t tourm<strong>en</strong>té par <strong>le</strong>s<br />

puissances du mal qu’il avait répudiées.<br />

Ce que Dis<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s Vrais Prophètes<br />

L’affaire est plus sérieuse que certains voudrai<strong>en</strong>t <strong>le</strong> croire.<br />

Comme nous allons <strong>le</strong> voir un peu plus loin, l'erreur est<br />

appuyée par un mirac<strong>le</strong> de prophétie, lui-même appuyé par<br />

un mirac<strong>le</strong> <strong>en</strong> <strong>langues</strong> et <strong>le</strong> tout doublé d'un mirac<strong>le</strong><br />

d'interprétation. La gravité de la chose est confirmée par <strong>le</strong><br />

langage très sévère de la Paro<strong>le</strong>: "A ceux qui prophétis<strong>en</strong>t<br />

selon <strong>le</strong>ur propre cœur... Malheur aux prophètes ins<strong>en</strong>sés<br />

qui suiv<strong>en</strong>t <strong>le</strong>ur propre esprit et qui ne voi<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong> !... Tels<br />

des r<strong>en</strong>ards au milieu des ruines, tels sont tes prophètes...<br />

Leurs visions sont vaines et <strong>le</strong>urs orac<strong>le</strong>s m<strong>en</strong>teurs; ils<br />

dis<strong>en</strong>t: l’Éternel a dit ! Et l’Éternel ne <strong>le</strong>s a point <strong>en</strong>voyés; et<br />

ils font espérer que <strong>le</strong>ur paro<strong>le</strong> s’accomplira... Vous dites:<br />

l’Éternel a dit ! et je n’ai point parlé. C’est pourquoi ainsi<br />

par<strong>le</strong> <strong>le</strong> Seigneur l’Éternel: parce que vous dites des choses<br />

vaines et que vos visions sont des m<strong>en</strong>songes, voici j’<strong>en</strong><br />

veux à vous... ma main sera contre <strong>le</strong>s prophètes dont <strong>le</strong>s<br />

visions sont vaines et <strong>le</strong>s orac<strong>le</strong>s m<strong>en</strong>teurs; ils ne feront<br />

point partie de l’assemblée de mon peup<strong>le</strong>, ils ne seront pas<br />

241


inscrits dans <strong>le</strong> livre" (Ez. 13). "C’est <strong>le</strong> m<strong>en</strong>songe que<br />

prophétis<strong>en</strong>t <strong>en</strong> mon nom <strong>le</strong>s prophètes; je ne <strong>le</strong>s ai point<br />

<strong>en</strong>voyés, je ne <strong>le</strong>ur ai point donné d’ordre, je ne <strong>le</strong>ur ai point<br />

parlé; ce sont des visions m<strong>en</strong>songères, de vaines<br />

prédictions, des tromperies de <strong>le</strong>ur cœur qu’ils vous<br />

prophétis<strong>en</strong>t" (Jér. 14.14). "Voici, dit l’Éternel, j’<strong>en</strong> veux aux<br />

prophètes qui pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>le</strong>ur propre paro<strong>le</strong> et qui la donn<strong>en</strong>t<br />

pour ma paro<strong>le</strong>" (Jér. 23.31-32). "Voici j’<strong>en</strong> veux à ceux qui<br />

prophétis<strong>en</strong>t des songes faux, qui <strong>le</strong>s racont<strong>en</strong>t, et qui<br />

égar<strong>en</strong>t mon peup<strong>le</strong> par <strong>le</strong>ur m<strong>en</strong>songe et <strong>le</strong>ur témérité; je<br />

ne <strong>le</strong>s ai point <strong>en</strong>voyés, je ne <strong>le</strong>ur ai point donné d’ordre, et<br />

ils ne sont d’aucune utilité à ce peup<strong>le</strong>" (Jér. 23.32).<br />

Il n’y a plus de remède quand Dieu est obligé de constater<br />

que non seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t "mon peup<strong>le</strong> écoute <strong>le</strong> m<strong>en</strong>songe" (Ez.<br />

13.19), mais <strong>en</strong>core que "<strong>le</strong>s prophètes prophétis<strong>en</strong>t avec<br />

fausseté et mon peup<strong>le</strong> pr<strong>en</strong>d plaisir à cela" (Jér. 5.31). On<br />

résiste rarem<strong>en</strong>t à ce qui fait plaisir, <strong>sur</strong>tout quand<br />

c’est du domaine de l’âme, de l’irrationnel et du<br />

mystère. Salomon n’at-il pas dit: "Les eaux dérobées sont<br />

douces et <strong>le</strong> pain du mystère est agréab<strong>le</strong>" (Prov. 9.17).<br />

N’est-on pas <strong>en</strong> p<strong>le</strong>in irréalisme mystique, comme cela m’a<br />

été donné de <strong>le</strong> constater, quand on voit des g<strong>en</strong>s jugés<br />

raisonnab<strong>le</strong>s, exhiber des photos grossièrem<strong>en</strong>t truquées,<br />

prises lors de baptêmes aux antipodes, et s<strong>en</strong>sées<br />

242


eprés<strong>en</strong>ter, au-dessus des baptisés d’eau, des <strong>langues</strong> de<br />

feu pareil<strong>le</strong>s à cel<strong>le</strong>s de la P<strong>en</strong>tecôte, que nul œil n’avait pu<br />

voir mais que la caméra avait saisi !!! Et voilà tout un<br />

monde "baptisé de l’Esprit" qui marche dans la combine,<br />

comme incapab<strong>le</strong> de déce<strong>le</strong>r un truquage à vous crever <strong>le</strong>s<br />

yeux, aussi aveuglé intérieurem<strong>en</strong>t que Balaam <strong>le</strong> voyant<br />

qui ne voyait pas ce que voyait son âne: qu’il était <strong>sur</strong> un<br />

chemin d’égarem<strong>en</strong>t et que son euphorie n’était que de la<br />

dém<strong>en</strong>ce (2 Pi. 2.16).<br />

Davantage de Dérive<br />

Un exceptionnel esprit de fraude et de dissimulation<br />

régit <strong>le</strong>s plus viru<strong>le</strong>nts. Plus ils se réclam<strong>en</strong>t de l’Esprit de<br />

vérité, et moins la vérité <strong>le</strong>s habite. Quand j’ai connu ces<br />

g<strong>en</strong>s, ils avai<strong>en</strong>t coupé <strong>le</strong>s ponts avec <strong>le</strong>urs amis adeptes de<br />

la glossolalie. Ayant perdu un petit garçon, il <strong>le</strong>ur fut<br />

prophétisé au nom d’un Dieu qui ne peut m<strong>en</strong>tir ni se<br />

tromper, qu’un autre fils vi<strong>en</strong>drait bi<strong>en</strong>tôt remplacer <strong>le</strong><br />

premier. La jeune femme se trouva à nouveau <strong>en</strong> espérance<br />

et ils annoncèr<strong>en</strong>t à la ronde la v<strong>en</strong>ue d’un garçon selon la<br />

promesse divine. Contrairem<strong>en</strong>t aux vrais prophètes qui<br />

souv<strong>en</strong>t n’avai<strong>en</strong>t qu’une chance <strong>sur</strong> un million de ne pas se<br />

tromper (et jamais ils ne se sont trompés), cet "esprit", lui,<br />

n’<strong>en</strong> avait qu’une <strong>sur</strong> deux. Mais ce fut un garçon manqué<br />

qui naquit. Espérai<strong>en</strong>t-ils un mirac<strong>le</strong> transsexuel ? Toujours<br />

243


est-il que pour honorer cette prophétie, ils donnèr<strong>en</strong>t à<br />

l’<strong>en</strong>fant un prénom ambisexué, l’habillèr<strong>en</strong>t comme un<br />

garçon et <strong>le</strong> prés<strong>en</strong>tèr<strong>en</strong>t comme tel jusqu’au jour où ils<br />

dur<strong>en</strong>t passer par l’humiliation et reconnaître ouvertem<strong>en</strong>t<br />

que <strong>le</strong>s responsab<strong>le</strong>s de cette Église <strong>le</strong>s avai<strong>en</strong>t abusés à<br />

l’aide des "dons de l’Esprit". L'addition s'établissait comme<br />

suit: 1 langue + 1 prophétie + 1 interprétation = 1<br />

m<strong>en</strong>songe. Ils n’ont dès lors plus jamais eu aucune peine<br />

pour <strong>savoir</strong> si l’initia<strong>le</strong> de cet "esprit" s’orthographiait ou non<br />

avec une majuscu<strong>le</strong>. Ce qui pouvait <strong>le</strong>ur arriver de pire pour<br />

<strong>le</strong>ur av<strong>en</strong>ir spirituel a été évité: que la chance ait été du côté<br />

des faux-prophètes. N’ayant de loin pas <strong>le</strong> discernem<strong>en</strong>t de<br />

Paul, ils se serai<strong>en</strong>t prévalus de cette expéri<strong>en</strong>ce pour<br />

s’<strong>en</strong>foncer toujours plus dans des "vérités" qui aurai<strong>en</strong>t fait<br />

<strong>le</strong>ur perte, car <strong>le</strong> chemin de la rep<strong>en</strong>tance et de la<br />

restauration <strong>le</strong>ur aurait été barré à toujours.<br />

Comm<strong>en</strong>t des g<strong>en</strong>s qui se dis<strong>en</strong>t nés de nouveau par l’Esprit<br />

de vérité peuv<strong>en</strong>t-ils se complaire dans ce qu’ils sav<strong>en</strong>t ne<br />

pas être vrai ? (Simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t à cause qu'ils ne sont pas<br />

réel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t nés de nouveau, et qu'ils sont des réprouvés et<br />

des imposteurs). Parce qu’ils subiss<strong>en</strong>t à <strong>le</strong>ur insu l’effet<br />

d’une cause première. Comme <strong>le</strong>s charismatiques auxquels<br />

on a imposé <strong>le</strong>s mains pour qu’ils reçoiv<strong>en</strong>t l’Esprit et qu’on<br />

accuse d’avoir un mauvais esprit, beaucoup, de ces mêmes<br />

244


mains, ont reçu au départ de <strong>le</strong>ur "deuxième expéri<strong>en</strong>ce" <strong>le</strong><br />

même esprit d’erreur auquel on a accolé un label biblique.<br />

Ils se sont abandonnés à des "puissances" psychiques<br />

(voila fina<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t la vérité et la source du problème) et se<br />

sont ouverts à un esprit de <strong>langues</strong> inexistantes qu’on <strong>le</strong>ur a<br />

dit v<strong>en</strong>ir du Saint-Esprit; l’<strong>en</strong>nemi trouvant la porte ouverte<br />

s’est installé dans la place, d’où tous <strong>le</strong>s excès m<strong>en</strong>songers<br />

dont nous parlons. C’est pourquoi on assiste à cette dualité<br />

que dénonce D. Cormier au CHAPITRE 1: "Le propre du<br />

Saint-Esprit, c’est de conduire dans toute la vérité; <strong>le</strong><br />

propre de l’esprit mauvais c’est de conduire dans une<br />

partie seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t de la vérité". Ce qu’ils dénonc<strong>en</strong>t chez<br />

<strong>le</strong>s autres se reproduit chez eux. A l’exemp<strong>le</strong> des<br />

charismatiques, <strong>le</strong>s vérités <strong>le</strong>s plus sublimes côtoi<strong>en</strong>t des<br />

abîmes de m<strong>en</strong>songes auxquels ils ne peuv<strong>en</strong>t résister car<br />

ils <strong>en</strong> sont pénétrés depuis l’intérieur. Cela donne des<br />

dérail<strong>le</strong>m<strong>en</strong>ts de ce g<strong>en</strong>re: dans un grand rassemb<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t où<br />

j’avais la charge d’apporter <strong>le</strong> message final, un jeune<br />

homme s’offrit à donner <strong>le</strong> témoignage de sa conversion. Il<br />

<strong>en</strong> profita pour raconter la grande bénédiction de sa vie <strong>en</strong><br />

ces termes: "Croyez-moi ou ne me croyez pas, mais quand<br />

j’ai reçu <strong>le</strong> Saint-Esprit, il m’est <strong>en</strong>tré par la plante des pieds<br />

!!!". La suite de sa vie a prouvé qu’il n’avait ri<strong>en</strong> reçu du tout<br />

et qu’il se servait de ses pieds pour <strong>le</strong>s essuyer <strong>sur</strong> l’Esprit<br />

de sainteté.<br />

245


Encore plus de Dérive<br />

Quel esprit <strong>le</strong>ur a communiqué <strong>le</strong> goût prononcé de la<br />

fabulation et créé <strong>en</strong> eux un état proche de la mythomanie ?<br />

Lorsque j’étais étudiant à l’institut biblique <strong>en</strong> Ang<strong>le</strong>terre, j’ai<br />

fait partie d’une équipe d’évangélisation itinérante. Un soir,<br />

nous avons été bi<strong>en</strong> accueillis dans une petite communauté<br />

p<strong>en</strong>tecôtiste. Le pasteur s’est montré très fraternel avec<br />

nous. Il rev<strong>en</strong>ait d’une conv<strong>en</strong>tion de quelques jours dans<br />

l’East Anglia. Il <strong>en</strong> paraissait dynamisé tant il semblait<br />

heureux. Il nous a raconté qu’ils avai<strong>en</strong>t vécu des choses<br />

extraordinaires. Il précisa: Il y a eu trois mil<strong>le</strong> conversions !.<br />

Nous étions muets de stupeur. Un des nôtres lui demanda<br />

timidem<strong>en</strong>t d’une voix étranglée: Combi<strong>en</strong> ? Il nous répéta<br />

sans vergogne: "Yes, three thousand saved !". Or, nous<br />

savions qu’à cette conv<strong>en</strong>tion, chréti<strong>en</strong>s compris, il n’y avait<br />

même pas la moitié de participants que <strong>le</strong> chiffre avancé.<br />

Comm<strong>en</strong>t pouvait-il y avoir dix fois plus de conversions qu’il<br />

n’y avait d’inconvertis ? Pourquoi,? Parce qu'il y a eu 3.000<br />

conversions <strong>le</strong> jour de la P<strong>en</strong>tecôte et cela est dev<strong>en</strong>u <strong>le</strong>ur<br />

nombre fétiche que l'on r<strong>en</strong>contre dans <strong>le</strong>urs prières, <strong>le</strong>urs<br />

att<strong>en</strong>tes et <strong>le</strong>urs rapports. D’où <strong>le</strong>ur vi<strong>en</strong>t cet esprit<br />

d’illusionnisme aveug<strong>le</strong> que n’ont pas <strong>le</strong>s autres<br />

évangéliques qui eux, se ti<strong>en</strong>dront <strong>en</strong>-dessous de la<br />

246


éalité de peur d’off<strong>en</strong>ser et de m<strong>en</strong>tir au Saint-<br />

Esprit ?<br />

Des g<strong>en</strong>s qui décol<strong>le</strong>nt de la réalité de pareil<strong>le</strong> façon, ne sont<br />

de toute évid<strong>en</strong>ce plus dans un état normal. C’est souv<strong>en</strong>t<br />

après s’être mis dans un état second, à la limite de<br />

l’inconsci<strong>en</strong>ce tant prisée par <strong>le</strong>s religions ori<strong>en</strong>ta<strong>le</strong>s, qu’ils<br />

ont reçu un baptême à l’image des tristes fruits qu’ils<br />

port<strong>en</strong>t. (Il <strong>en</strong> est de même avec la névrosée Michel<strong>le</strong><br />

d'Astier, <strong>sur</strong>nommée «la sorcière de la Vigerie» et «la reine<br />

des démons» qui, avec ses pantins et ses sbires, fait de la<br />

délivrance à outrance et chasse des démons imaginaires.<br />

Ces g<strong>en</strong>s ne viv<strong>en</strong>t plus dans la réalité, mais dans <strong>le</strong>s délires<br />

psychotiques de <strong>le</strong>ur consci<strong>en</strong>ce déréglée.)<br />

Quelqu’un nous fera peut-être <strong>le</strong> reproche de rapporter des<br />

histoires de corps de garde, même si el<strong>le</strong>s sont vraies, et<br />

qu’on ne juge pas tout un mouvem<strong>en</strong>t par <strong>le</strong>s bévues de<br />

quelques sous-fifres. Mais justem<strong>en</strong>t, ce ne sont pas que des<br />

caporaux qui command<strong>en</strong>t la manœuvre; ce sont au<br />

contraire <strong>le</strong>s chevronnés qui s’égar<strong>en</strong>t et égar<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s autres<br />

dans des expéri<strong>en</strong>ces et des explications extra-scripturaires.<br />

247


Officiers Supérieurs<br />

Feu Thomas Roberts, incontestab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t un des <strong>le</strong>aders<br />

p<strong>en</strong>tecôtistes du monde francophone, disait haut et clair,<br />

que, vu son âge avancé et la fatigue occasionnée par ses<br />

nombreuses prédications, il lui suffisait de par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong><br />

quelques instants pour être r<strong>en</strong>ouvelé dans son corps. Ainsi,<br />

il saluait <strong>le</strong> don des <strong>langues</strong> et <strong>le</strong> recommandait comme<br />

défatiguant antiséni<strong>le</strong>. Tel était l’un des usages qu’il faisait<br />

de ce don de l’Esprit.<br />

Mais tous <strong>le</strong>s records du rocambo<strong>le</strong>sque sont battus par<br />

Gaston Ramseyer (m<strong>en</strong>tor de la sorcière de la Vigerie, lui<br />

ayant supposém<strong>en</strong>t transmis son ministère avant sa mort,<br />

selon <strong>le</strong>s dires de cette réprouvée), prédicateur p<strong>en</strong>tecôtiste<br />

très écouté qui jouit d’une large audi<strong>en</strong>ce et a ses <strong>en</strong>trées<br />

dans des Églises autres que cel<strong>le</strong>s dites du Réveil. Dans son<br />

livre intitulé Vous raisonnez trop, à côté de quelques pages<br />

de bon s<strong>en</strong>s, on est consterné de lire la recommandation<br />

qu’il fait du par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>. Il traite l’insomnie par <strong>le</strong> don<br />

des <strong>langues</strong> <strong>en</strong> des termes que chacun peut vérifier: "Je dis<br />

donc à tous ceux qui ont des problèmes d’insomnie faute de<br />

pouvoir stopper <strong>le</strong>urs p<strong>en</strong>sées et raisonnem<strong>en</strong>ts: Par<strong>le</strong>z <strong>en</strong><br />

<strong>langues</strong> et vous dormirez. Si vous n’avez pas <strong>en</strong>core reçu ce<br />

cadeau divin, demandez-<strong>le</strong> à Dieu, Il vous l’accordera. Si<br />

vous par<strong>le</strong>z <strong>en</strong> <strong>langues</strong> intérieurem<strong>en</strong>t <strong>sur</strong> votre couche, vos<br />

248


aisonnem<strong>en</strong>ts cesseront et vous ne tarderez pas à dormir.<br />

(...) Permettez-moi d’insister. Au lieu de vous retourner dix<br />

fois dans votre lit, par<strong>le</strong>z <strong>en</strong> <strong>langues</strong>, et priez Jésus. Vous<br />

n’aurez plus besoin de somnifère. Le remède est infaillib<strong>le</strong>"<br />

(sic). Rejoignant <strong>en</strong> cela Thomas Roberts, il ajoute: "Même<br />

votre fatigue physique et cérébra<strong>le</strong> disparaîtra" (Page 113).<br />

Quel non-s<strong>en</strong>s ! Ce que G.Ramseyer pr<strong>en</strong>d soin de ne<br />

pas dire c'est que, réciter des Ave Maria ou "compter<br />

des moutons", ont <strong>le</strong>s mêmes résultats soporifiques.<br />

Que de balivernes ! Et ce sont ces g<strong>en</strong>s qui prét<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t<br />

nous expliquer la Bib<strong>le</strong> ! Leur doctrine <strong>sur</strong> <strong>le</strong> sujet est<br />

nécessairem<strong>en</strong>t à la hauteur de <strong>le</strong>urs sornettes.<br />

L’Académie confierait-el<strong>le</strong> des travaux d’histoire à des<br />

pareils fantaisistes ? Au lycée, nos potaches appr<strong>en</strong>drai<strong>en</strong>t<br />

alors qu’à Waterloo, Wellington et Ney combattai<strong>en</strong>t côte à<br />

côte contre Blücher et Napoléon. Quel<strong>le</strong> salade si l’Histoire<br />

était <strong>en</strong>seignée comme certains expliqu<strong>en</strong>t la Bib<strong>le</strong> !<br />

Pauvre, pauvre christianisme que celui qui se repaît<br />

de tel<strong>le</strong>s niaiseries. Avec quel<strong>le</strong> sévérité Paul ne dit-il pas:<br />

"Repousse <strong>le</strong>s contes profanes de vieil<strong>le</strong>s femmes" (1 Tim.<br />

4.16), et ajoutons «de vieil<strong>le</strong>s sorcières aussi. Roberts et<br />

Ramseyer pour ne citer qu’eux, tomb<strong>en</strong>t dans la triste<br />

catégorie de ceux qui chang<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s choses sacrées <strong>en</strong><br />

choses profanes et qui, d’un don spirituel destiné à<br />

249


être un signe public pour l’Israël incroyant quant au<br />

salut des paï<strong>en</strong>s, <strong>en</strong> font une ab<strong>sur</strong>de ordonnance de<br />

médecine parallè<strong>le</strong>. Dans <strong>le</strong> même paragraphe où il par<strong>le</strong><br />

de contes de vieil<strong>le</strong>s femmes, Paul par<strong>le</strong> aussi de deux<br />

esprits: "Mais l’Esprit dit expressém<strong>en</strong>t que, dans <strong>le</strong>s<br />

derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi<br />

(doctrine) pour s’attacher à des esprits séducteurs et à des<br />

doctrines de démons par l’hypocrisie de faux docteurs,<br />

portant la marque de la flétris<strong>sur</strong>e dans <strong>le</strong>ur propre<br />

consci<strong>en</strong>ce" (1 Tim. 4.1), voila la preuve que <strong>le</strong> ministère de<br />

délivrance de plusieurs charismatiques est «une doctrine de<br />

démon», cela est tel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t évid<strong>en</strong>t que ça <strong>en</strong> crève <strong>le</strong>s<br />

yeux. Jamais, au grand jamais, une tel<strong>le</strong> profanation n’est<br />

apparue dans l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t d’aucun homme de Dieu qui<br />

récuse l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>tecôtiste du baptême du Saint-<br />

Esprit.<br />

Désinformation et Mauvaise Foi<br />

A cette profanation s’ajoute un esprit de mauvaise foi et de<br />

distorsion des faits, <strong>sur</strong>tout au niveau des responsab<strong>le</strong>s. G.<br />

Ramseyer dans une autre occasion, comm<strong>en</strong>tant mon<br />

premier livre <strong>sur</strong> <strong>le</strong> sujet Je par<strong>le</strong> <strong>en</strong> langue plus que vous<br />

tous, dit qu’il comm<strong>en</strong>ce par l’argum<strong>en</strong>t usé jusqu’à la corde<br />

que <strong>le</strong> don a cessé dès <strong>le</strong> temps des apôtres. Or, justem<strong>en</strong>t<br />

<strong>le</strong> livre incriminé comm<strong>en</strong>ce par l’argum<strong>en</strong>t contraire ! Non,<br />

250


<strong>le</strong> Saint-Esprit n’est pas dys<strong>le</strong>xique; Il ne lit pas à l’<strong>en</strong>vers et<br />

ne se spécialise pas dans la désinformation. Plus quelqu’un<br />

par<strong>le</strong> <strong>en</strong> langue et <strong>le</strong> recommande, et plus ce que dit sa<br />

langue (ou sa plume) est sujet à caution. C’est ainsi que<br />

pour récupérer la puissance qui accompagnait la prédication<br />

de Moody ou de Finney, on n’hésite pas à affirmer et à écrire<br />

qu’ils parlai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>langues</strong>, signe de <strong>le</strong>ur baptême de l’Esprit<br />

et de <strong>le</strong>ur revêtem<strong>en</strong>t de puissance. La même chose est<br />

colportée de Billy Graham. Et comme il s’<strong>en</strong> déf<strong>en</strong>d, il<br />

l’aurait fait "sans <strong>le</strong> <strong>savoir</strong>" ! Voulant <strong>en</strong> avoir <strong>le</strong> cœur net, R.<br />

Cherix, <strong>le</strong> regretté pasteur de l’Église Libre de Neuchâtel a<br />

écrit au directeur du Moody Bib<strong>le</strong> Institute pour s’<strong>en</strong>quérir à<br />

la source si, comme cela est publié, Moody avait fait<br />

l’expéri<strong>en</strong>ce du baptême du Saint-Esprit dans <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s<br />

p<strong>en</strong>tecôtiste et s’il l’avait <strong>en</strong>seigné. J’ai personnel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t vu<br />

la réponse qui dit qu’on ne trouve nul<strong>le</strong> trace de cette<br />

doctrine dans l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t de Moody. Mais parce qu’il<br />

avait dit un jour, <strong>en</strong> parlant de quelqu’un, qu’il avait bi<strong>en</strong><br />

besoin d’être baptisé du Saint-Esprit, on s’<strong>en</strong> est emparé<br />

pour donner l’impression que Moody parlait de la même<br />

chose et qu’il la recommandait. Comme ces g<strong>en</strong>s tir<strong>en</strong>t <strong>le</strong>ur<br />

citation de The life of D.L. Moody, il est certain que c’est par<br />

malhonnêteté qu’ils se sont exprimés de la sorte.<br />

251


Toujours à propos du même homme, Emirian, aux pages<br />

182-184 de son livre s’accommode de cette désinformation<br />

et la transmet, y confondant <strong>en</strong> outre <strong>le</strong>s deux expressions:<br />

baptême et plénitude de l’Esprit.<br />

Un esprit de déloyauté quasi inconnu des autres<br />

milieux anime ce mouvem<strong>en</strong>t. Il y a quelques années,<br />

j’étais l’orateur invité de l’Action Commune d’Évangélisation,<br />

pour une campagne qui se faisait à l’échel<strong>le</strong> d’une grande<br />

vil<strong>le</strong> de l’Est de la France. Cet effort <strong>en</strong> commun regroupait<br />

tout ce que la vil<strong>le</strong> comptait d’Églises évangéliques et parmi<br />

el<strong>le</strong>s cel<strong>le</strong> de p<strong>en</strong>tecôte. Des conseil<strong>le</strong>rs issus de chaque<br />

communauté, et <strong>en</strong> nombre bi<strong>en</strong> défini, avai<strong>en</strong>t été choisis<br />

et formés pour accueillir ceux qui répondrai<strong>en</strong>t à l’appel.<br />

Pour autant qu’on puisse <strong>en</strong> juger de ce côté-ci de la vie,<br />

l’Esprit de Dieu était à l’œuvre et beaucoup s’avancèr<strong>en</strong>t à<br />

l’appel, <strong>sur</strong>tout <strong>le</strong> dernier soir. C’est dans cette soirée<br />

d’apothéose qu’on découvrit que <strong>le</strong>s amis p<strong>en</strong>tecôtistes<br />

avai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> secret doublé <strong>le</strong>urs conseil<strong>le</strong>rs dans <strong>le</strong> but de<br />

s’accaparer <strong>le</strong>s nouveaux convertis. Et ce soir-là, comb<strong>le</strong> de<br />

la trahison, sans que <strong>le</strong>s autres Églises <strong>en</strong> fuss<strong>en</strong>t avisées,<br />

ils distribuai<strong>en</strong>t à la sortie des invitations à v<strong>en</strong>ir, quelques<br />

jours plus tard, écouter chez eux une série de confér<strong>en</strong>ces<br />

<strong>sur</strong> des thèmes que l’on devine. De toutes <strong>le</strong>s communautés<br />

<strong>en</strong>gagées, une seu<strong>le</strong> a trompé <strong>le</strong>s autres, et c’est justem<strong>en</strong>t<br />

252


cel<strong>le</strong> qui avait un plus de 1’"esprit". Mais quel esprit ? Ceci a<br />

am<strong>en</strong>é un de mes amis à <strong>le</strong>ur dire: Mon Saint-Esprit à moi,<br />

n'est pas malhonnête ! Qu’il y ait une relation de cause à<br />

effet, cela ne fait aucun doute. L’affaire ci-dessus l’atteste à<br />

suffisance "découverte", il était spirituel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t trop honnête<br />

pour desc<strong>en</strong>dre si bas. C’est son accès au pseudo-dons<br />

d’un esprit auquel il s’est abandonné qui ont fait de lui<br />

un fabulateur et un parjure. Car, à ma connaissance, il<br />

était <strong>le</strong> seul de ce grand et grave colloque à avoir ce "plus".<br />

A ma connaissance <strong>en</strong>core, il est <strong>le</strong> seul à être desc<strong>en</strong>du<br />

dans cet abîme de forfaiture. Le titre de ce CHAPITRE était,<br />

ne l’oublions pas, LA RELATION DE CAUSE A EFFET !<br />

En fait de cause et d’effet, l’argum<strong>en</strong>t <strong>le</strong> plus souv<strong>en</strong>t<br />

employé pour t<strong>en</strong>ter d’occulter ces graves problèmes<br />

moraux, c’est celui de la croissance numérique<br />

comparativem<strong>en</strong>t plus rapide des Églises du type<br />

p<strong>en</strong>tecôtiste, comme si <strong>le</strong> succès et <strong>le</strong> nombre étai<strong>en</strong>t une<br />

garantie de vérité. Le bois, <strong>le</strong> foin et <strong>le</strong> chaume de 1<br />

Corinthi<strong>en</strong>s 3 ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t beaucoup plus de place et se voi<strong>en</strong>t<br />

bi<strong>en</strong> mieux que l’or, l’arg<strong>en</strong>t et <strong>le</strong>s pierres précieuses. Si<br />

l’expansion est un sujet de réjouissance, el<strong>le</strong> n’est pas<br />

un critère de vérité. Non, même <strong>en</strong> démocratie, <strong>le</strong> plus<br />

grand nombre n’a pas toujours raison. S’il <strong>en</strong> était ainsi, à<br />

qui faudrait-il se rallier: aux Témoins de Jéhovah, aux<br />

253


Mormons, au Nouvel Age ou à l’Islam qui ont connu ces<br />

dernières déc<strong>en</strong>nies un réveil aussi ét<strong>en</strong>du qu’inquiétant ?<br />

Nul ne songerait à nier que beaucoup ont connu <strong>le</strong> salut,<br />

justem<strong>en</strong>t par <strong>le</strong> côté fidè<strong>le</strong>, <strong>le</strong> côté vrai de la doctrine<br />

p<strong>en</strong>tecôtiste, c’est-à-dire la prédication de l’évangi<strong>le</strong> biblique<br />

de la grâce (Notion complètem<strong>en</strong>t aberrante et tota<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

fausse, comme nous l'avons dit à maintes reprises dans ce<br />

docum<strong>en</strong>t. Le faux évangi<strong>le</strong> des Évangéliques et des<br />

P<strong>en</strong>tecôtistes ne peut produire que des faux chréti<strong>en</strong>s qui<br />

s'illusionn<strong>en</strong>t être nés de nouveau et sauvé). Mais beaucoup<br />

ne veut pas dire tous. Là comme ail<strong>le</strong>urs, ces amis font de<br />

terrib<strong>le</strong>s écorchures à la vérité, même historique comme,<br />

par exemp<strong>le</strong>, à propos du réveil du Pays de Gal<strong>le</strong>s. Le<br />

mouvem<strong>en</strong>t des <strong>langues</strong> essaye, <strong>en</strong>core aujourd’hui, de <strong>le</strong><br />

récupérer à son profit et de s’<strong>en</strong> attribuer la paternité. Or,<br />

tous <strong>le</strong>s témoins de l’époque, qui nous <strong>en</strong> ont narré<br />

l’extraordinaire puissance, dém<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t cette appropriation.<br />

Les manifestations <strong>en</strong> <strong>langues</strong> ont été, comme dans d’autres<br />

réveils, une infiltration de plusieurs années postérieures au<br />

début du réveil. Il ne faut jamais oublier que <strong>le</strong>s plus<br />

grandes <strong>en</strong>treprises missionnaires qui ont gagné des millions<br />

d’âmes à Christ, ne sont pas du type charismatique. Dieu a<br />

établi, et continue d’établir dans <strong>le</strong> monde, de très vivantes<br />

communautés <strong>en</strong> se servant d’Églises qui rejett<strong>en</strong>t la<br />

doctrine particulière qui fait l’objet de notre étude. Dans<br />

254


plusieurs vil<strong>le</strong>s de notre Europe francophone, on assiste<br />

parfois à une situation inverse: des Églises p<strong>en</strong>tecôtistes<br />

végèt<strong>en</strong>t et disparaiss<strong>en</strong>t là où d’autres prospèr<strong>en</strong>t et vont<br />

jusqu’à dédoub<strong>le</strong>r <strong>le</strong>urs cultes, faute de place.<br />

Plutôt que de donner notre avis qui, nous <strong>le</strong> savons, ne<br />

ferait pas autorité, nous préférons laisser la conclusion aux<br />

p<strong>en</strong>tecôtistes conservateurs. Face à la croissance rapide de<br />

<strong>le</strong>urs alter ego charismatiques (qui ont la même doctrine<br />

que la <strong>le</strong>ur quant aux <strong>langues</strong> et au baptême de l’Esprit) ils<br />

croi<strong>en</strong>t toujours que "guérisons, prophéties, mirac<strong>le</strong>s... ne<br />

sont pas du Saint-Esprit, mais c’est bel et bi<strong>en</strong> un esprit réel<br />

(autre que l’Esprit) qui a am<strong>en</strong>é ce mouvem<strong>en</strong>t à se<br />

développer avec tant de vigueur" (Le r<strong>en</strong>ouveau<br />

charismatique, Page 13).<br />

Pr<strong>en</strong>ant la place de Candide, on aimerait qu’on nous<br />

explique, à nous <strong>le</strong>s simp<strong>le</strong>s, comm<strong>en</strong>t une doctrine<br />

bibliquem<strong>en</strong>t insout<strong>en</strong>ab<strong>le</strong>, doublée d’une moralité de basétage,<br />

a <strong>le</strong>s faveurs du Saint-Esprit chez <strong>le</strong>s uns et sa<br />

désapprobation chez <strong>le</strong>s autres ?<br />

255


CHAPITRE 15<br />

B. La relation de cause à effet<br />

(La Dérive Doctrina<strong>le</strong>)<br />

On se souvi<strong>en</strong>dra qu’au CHAPITRE 1, nous livrions l’étude<br />

rigoureuse et biblique concernant <strong>le</strong>s dons de l’Esprit<br />

exercés dans <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t charismatique. C’était il y a<br />

vingt ans. La quasi totalité du mouvem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>tecôtiste<br />

souscrivait <strong>en</strong>core à cette condamnation sans appel. C’était<br />

<strong>en</strong> filigrane, Belzébuth qui grimaçait et tirait <strong>le</strong>s ficel<strong>le</strong>s de ce<br />

baptême de l’Esprit et de ce don des <strong>langues</strong>. Mais <strong>le</strong> v<strong>en</strong>t<br />

semb<strong>le</strong> avoir tourné de 180°. Sans qu’aucune rectification<br />

doctrina<strong>le</strong> ne soit perceptib<strong>le</strong> chez <strong>le</strong>s charismatiques de tout<br />

bord, <strong>le</strong> p<strong>en</strong>tecôtisme traditionnel se met tout à coup à<br />

adorer ce qu’il avait brûlé. C’est ainsi que l’on a vu <strong>le</strong>s<br />

Assemblées de Dieu, au niveau de <strong>le</strong>urs sphères dirigeantes,<br />

rejoindre officiel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong> C.O.E. (Conseil Œcuménique des<br />

Églises). La plupart d’<strong>en</strong>tre el<strong>le</strong>s sont maint<strong>en</strong>ant bras<br />

dessus bras dessous, non seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t avec <strong>le</strong>s<br />

charismatiques catholiques, mais avec l’Église<br />

catholique el<strong>le</strong>-même. Comm<strong>en</strong>t pourrai<strong>en</strong>t-el<strong>le</strong>s faire<br />

autrem<strong>en</strong>t puisque <strong>le</strong>s grandes Églises traditionnel<strong>le</strong>s sont<br />

dev<strong>en</strong>ues perméab<strong>le</strong>s à <strong>le</strong>ur doctrine spécifique ? Comm<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>core voir dans <strong>le</strong> pape une figure de l’Antichrist<br />

puisqu’il récupère et bénit l’expéri<strong>en</strong>ce p<strong>en</strong>tecôtiste<br />

dans son Église ? Et pourquoi évangéliser des g<strong>en</strong>s qui<br />

256


n’<strong>en</strong> ont plus besoin dès lors qu’ils par<strong>le</strong>nt <strong>en</strong> <strong>langues</strong> par <strong>le</strong><br />

Saint-Esprit qui est aussi l’Esprit de Jésus (Actes 16.7) ?<br />

Pourquoi par<strong>le</strong>r d’al<strong>le</strong>r au ciel à des g<strong>en</strong>s qui, sans connaître<br />

d’autre nouvel<strong>le</strong> naissance que cel<strong>le</strong> de <strong>le</strong>ur baptême<br />

d’<strong>en</strong>fant, par<strong>le</strong>nt déjà <strong>sur</strong> cette terre la langue des anges<br />

dans <strong>le</strong> ciel ? C’est que, <strong>en</strong> vingt ans, la mode a bi<strong>en</strong><br />

changé. A presque tous <strong>le</strong>s niveaux on r<strong>en</strong>contre une<br />

démission face à l’ordre de "combattre pour la foi (la<br />

doctrine) qui a été transmise aux saints" (Jude 3). A la<br />

place de cette résistance à l’erreur s’instal<strong>le</strong> l’esprit<br />

du sièc<strong>le</strong>, esprit de neutralité, d’accommodem<strong>en</strong>t et<br />

même de capitulation au point de craindre d’<strong>en</strong>core<br />

dire la vérité par peur de froisser "l’autre".<br />

En voici un exemp<strong>le</strong>: jusqu’à récemm<strong>en</strong>t des livres et de la<br />

littérature destinés à aider <strong>le</strong> travail d’évangélisation parmi<br />

<strong>le</strong>s catholiques se trouvai<strong>en</strong>t faci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t et étai<strong>en</strong>t exposés<br />

dans <strong>le</strong>s librairies. Mais cela a changé. Rares sont <strong>le</strong>s<br />

maisons d’édition qui propos<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core ce g<strong>en</strong>re de<br />

littérature. Parce que l’idée qui prévaut dans <strong>le</strong>s cerc<strong>le</strong>s<br />

chréti<strong>en</strong>s, c’est que <strong>le</strong>s catholiques sont maint<strong>en</strong>ant de vrais<br />

frères et sœurs <strong>en</strong> Christ. De même, la position p<strong>en</strong>tecôtiste<br />

classique est très largem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tamée. Il y a <strong>en</strong>core ici et là<br />

quelques îlots de résistance, des groupuscu<strong>le</strong>s qui ne livr<strong>en</strong>t<br />

257


plus (et pour combi<strong>en</strong> de temps <strong>en</strong>core ?) que des combats<br />

d’arrière-garde.<br />

L’unité d’esprit avec l’Église romaine a été exprimée par des<br />

figures de proue du p<strong>en</strong>tecôtisme conservateur. Kathryn<br />

Kuhlman, connue pour son extrême s<strong>en</strong>sibilité aux<br />

atmosphères spirituel<strong>le</strong>s, a eu une audi<strong>en</strong>ce privée avec <strong>le</strong><br />

pape. Déjà à cette époque el<strong>le</strong> a dit: "Quand j’ai r<strong>en</strong>contré <strong>le</strong><br />

pape Paul, il y avait une unité d’esprit <strong>en</strong>tre nous. Il y avait<br />

un interprète, mais nous n’avions pas besoin d’interprète".<br />

De sa r<strong>en</strong>contre avec <strong>le</strong> même pape, Rex Humbard a<br />

rapporté dans Réponse de mars 1980: Alors que nous<br />

marchions <strong>en</strong>semb<strong>le</strong>, je ress<strong>en</strong>tais de plus <strong>en</strong> plus que notre<br />

mission était la même, bâtir <strong>le</strong> corps de Christ, sout<strong>en</strong>ir nos<br />

frères dans <strong>le</strong> Seigneur, gagner <strong>le</strong> monde pour <strong>le</strong> Royaume<br />

et partager ce message que Jésus nous a donné à partager.<br />

De son côté, <strong>le</strong> cardinal Augustin Bea, Jésuite et secrétaire<br />

du Vatican pour l’œcuménisme, n’est pas <strong>en</strong> reste avec <strong>le</strong><br />

p<strong>en</strong>tecôtisme. Très rapidem<strong>en</strong>t, il perçut qu’il déversait une<br />

nouvel<strong>le</strong> énergie dans <strong>le</strong>s efforts du Vatican pour arriver à<br />

l’unité. Sa satisfaction ne fit que croître quand <strong>le</strong> groupe des<br />

Hommes d’Affaires du P<strong>le</strong>in Évangi<strong>le</strong> a accepté des<br />

catholiques ferv<strong>en</strong>ts et pratiquants <strong>sur</strong> la seu<strong>le</strong> base de<br />

258


l’expéri<strong>en</strong>ce p<strong>en</strong>tecôtiste (Nelson Ewin, Bib<strong>le</strong> Baptist Church,<br />

Nashua, U.S.A.).<br />

Le "Logos International", organe du groupe précité a écrit:<br />

"Il est possib<strong>le</strong> qu’aucune personnalité n’ait influ<strong>en</strong>cé <strong>le</strong><br />

r<strong>en</strong>ouveau charismatique autant que David Du P<strong>le</strong>ssis pour<br />

que ce r<strong>en</strong>ouveau spirituel soit à la fois charismatique et<br />

œcuménique" (jan-fév. 1981). Dans cette même édition D.<br />

Du P<strong>le</strong>ssis par<strong>le</strong> de l’unité p<strong>en</strong>tecôtiste-catholique romaine<br />

<strong>en</strong> ces mots: "Pour <strong>le</strong> salut de l’humanité, l’Église doit<br />

accepter la bénédiction de l’Église de la P<strong>en</strong>tecôte comme<br />

unité". D. Du P<strong>le</strong>ssis, aussi appelé Monsieur P<strong>en</strong>tecôte, a<br />

expérim<strong>en</strong>té cette unité <strong>en</strong> miniature. C’était à la basilique<br />

St Pierre où vingt mil<strong>le</strong> charismatiques étai<strong>en</strong>t assemblés au<br />

Vatican pour <strong>le</strong> congrès charismatique dans l’Église<br />

catholique. Il a raconté l’histoire <strong>en</strong> ces mots: "Le pape est<br />

monté <strong>sur</strong> son trône... Durant la célébration de l’eucharistie,<br />

on chantait <strong>en</strong> Esprit, g<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t, t<strong>en</strong>drem<strong>en</strong>t, avec<br />

révér<strong>en</strong>ce et de façon parfaitem<strong>en</strong>t adéquate. C’était <strong>en</strong> fait<br />

un culte p<strong>en</strong>tecôtiste, avec des manifestations p<strong>en</strong>tecôtistes<br />

et d’évid<strong>en</strong>tes bénédictions p<strong>en</strong>tecôtistes. Nous avions tous<br />

prié pour qu’il y ait un mirac<strong>le</strong> p<strong>en</strong>tecôtiste mais personne<br />

ne s’att<strong>en</strong>dait à une manifestation aussi riche et positive<br />

d’une nouvel<strong>le</strong> P<strong>en</strong>tecôte (sic). J’ai perçu cette nuit-là que<br />

trois courants étai<strong>en</strong>t à l’œuvre dans <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t de<br />

259


p<strong>en</strong>tecôte <strong>en</strong> général. Il y avait <strong>le</strong>s p<strong>en</strong>tecôtistes classiques,<br />

<strong>le</strong>s néo-p<strong>en</strong>tecôtistes et <strong>le</strong>s p<strong>en</strong>tecôtistes catholiques. De<br />

plus <strong>en</strong> plus ces courants convergeai<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> coopération, <strong>en</strong><br />

communion par rapport l’un à l’autre..." Gloire", ai-je crié<br />

tout haut dans <strong>le</strong> noir, et m’adressant à moi-même: David,<br />

tu es maint<strong>en</strong>ant un vrai œcuméniaque ! (sic). Oui, c’est<br />

bi<strong>en</strong> ça, me suis-je redit. Je n’accepterai ri<strong>en</strong> <strong>en</strong> dessous<br />

d’une p<strong>le</strong>ine œcuménicité, toute la famil<strong>le</strong> des nations" (Un<br />

homme appelé M. P<strong>en</strong>tecôte, pages 238-244).<br />

Ainsi, c’est David Du P<strong>le</strong>ssis, M. P<strong>en</strong>tecôte <strong>en</strong> personne qui<br />

répond à la question: Quel<strong>le</strong> est la position <strong>en</strong> ce qui<br />

concerne l’unité <strong>en</strong>visagée avec Rome ? Leur porte-paro<strong>le</strong>, <strong>le</strong><br />

seul homme qui porte <strong>le</strong> nom de M. P<strong>en</strong>tecôte dit: RIEN<br />

MOINS QU’UNE PLEINE ŒCUMÉNICITÉ ! Et qu’est-ce qu’une<br />

p<strong>le</strong>ine œcuménicité ? El<strong>le</strong> a été soigneusem<strong>en</strong>t définie par <strong>le</strong><br />

pontife romain quand il a r<strong>en</strong>contré <strong>le</strong>s 523 délégués<br />

charismatiques de la quatrième confér<strong>en</strong>ce internationa<strong>le</strong><br />

des dirigeants charismatiques, t<strong>en</strong>ue du 4 au 9 mai 1981 à<br />

Rome: "VOTRE CHOIX DE ROME COMME SITE DE CETTE<br />

CONFÉRENCE EST UN SIGNE UNIQUE DE VOTRE<br />

COMPRÉHENSION DE L’IMPORTANCE D’ÊTRE ENRACINÉ<br />

DANS CETTE UNITÉ CATHOLIQUE DE FOI ET DE CHARITÉ<br />

QUI TROUVE SON CENTRE VISIBLE DANS LE SIÈGE DE<br />

PIERRE. Ces paro<strong>le</strong>s étai<strong>en</strong>t des lèvres du pape Jean-Paul II.<br />

260


L'évènem<strong>en</strong>t a rassemblé 523 délégués du mouvem<strong>en</strong>t<br />

charismatique mondial. Dans quel But? La définition des<br />

termes de l'unité. L'allocution se fit dans <strong>le</strong>s jardins du<br />

Vatican et à la grotte de la Vierge Bi<strong>en</strong>heureuse à Lourdes.<br />

Le pape a alors donné <strong>en</strong> plusieurs points ce qui devait<br />

guider <strong>le</strong> r<strong>en</strong>ouveau charismatique: "<strong>le</strong> premier de ces<br />

principes est la fidélité à l'auth<strong>en</strong>tique doctrine de la foi.<br />

<strong>Tout</strong> ce qui contredit cette doctrine ne vi<strong>en</strong>t pas de<br />

l'Esprit...".<br />

Cette Doctrine...<br />

Oui, mais de quel<strong>le</strong> doctrine s'agit-il? En cette fin du XXme.<br />

sièc<strong>le</strong> notre méfiance du Romanisme peut paraître d'un<br />

autre âge. Pour rafraîchir nos mémoires défaillantes quant à<br />

cette doctrine, voici un extrait du serm<strong>en</strong>t des Pères<br />

Conciliaires de Vatican II qui, lui, ne date pas du Moy<strong>en</strong>-Age.<br />

En lisant ce serm<strong>en</strong>t, souv<strong>en</strong>ons-nous que tout subordonné,<br />

charismatique ou non, est t<strong>en</strong>u d'y adhérer, ayant<br />

personnel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t prononcé ses vœux dans ce s<strong>en</strong>s:<br />

«Je reconnais fermem<strong>en</strong>t et j'embrasse <strong>le</strong>s traditions<br />

apostoliques et <strong>le</strong>s autres coutumes et règ<strong>le</strong>m<strong>en</strong>ts de<br />

l'Église. De même, je reconnais l'Écriture Sainte, dans <strong>le</strong><br />

s<strong>en</strong>s où notre Sainte Mère l'Église l'a t<strong>en</strong>u et la ti<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core.<br />

A el<strong>le</strong> apparti<strong>en</strong>t <strong>le</strong> jugem<strong>en</strong>t <strong>sur</strong> <strong>le</strong> véritab<strong>le</strong> s<strong>en</strong>s et<br />

261


l'explication des Saintes Écritures. Jamais je ne<br />

l'interpréterai et ne l'expliquerai autrem<strong>en</strong>t que par<br />

l'interprétation des Pères.<br />

Je confesse aussi qu'il y a, au s<strong>en</strong>s propre et véritab<strong>le</strong> du<br />

terme, sept sacrem<strong>en</strong>ts de la Nouvel<strong>le</strong> Alliance qui ont été<br />

institués par notre Seigneur Jésus-Christ, et qui sont<br />

nécessaires pour <strong>le</strong> salut du g<strong>en</strong>re humain, quoiqu'ils<br />

ne <strong>le</strong> soi<strong>en</strong>t pas tous pour chaque individu, à <strong>savoir</strong>: <strong>le</strong><br />

baptême, la confirmation, l'eucharistie, la pénit<strong>en</strong>ce,<br />

l'extrême-onction, l'ordination, <strong>le</strong> mariage; qu'ils<br />

communiqu<strong>en</strong>t la grâce, et que parmi eux <strong>le</strong> baptême,<br />

la confirmation et l'ordination ne peuv<strong>en</strong>t être<br />

r<strong>en</strong>ouvelés sans sacrilège. J'accepte aussi et<br />

j'approuve tous <strong>le</strong>s rites approuvés par l'Église lors de<br />

l'administration so<strong>le</strong>nnel<strong>le</strong> des dits sacrem<strong>en</strong>ts.<br />

J'accepte <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t tout ce qui a été déclaré et décidé au<br />

Conci<strong>le</strong> de T<strong>en</strong>te <strong>sur</strong> <strong>le</strong> péché originel et <strong>sur</strong> la justification.<br />

Je confesse <strong>en</strong>core que dans <strong>le</strong>s messes est consommé un<br />

sacrifice véritab<strong>le</strong> et expiatoire pour <strong>le</strong>s vivants et <strong>le</strong>s morts,<br />

que dans <strong>le</strong> très saint sacrem<strong>en</strong>t de l'Eucharistie <strong>le</strong> corps et<br />

<strong>le</strong> sang, <strong>en</strong> même temps que l'âme et la divinité de notre<br />

Seigneur Jésus-Christ, sont réel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t et véritab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

262


prés<strong>en</strong>ts, qu'il se produit une transformation de toute la<br />

substance du pain dans <strong>le</strong> corps et de toute la substance du<br />

vin dans <strong>le</strong> sang. Cette transformation, l'Église catholique la<br />

nomme Transsubstantiation. Je confesse <strong>en</strong> outre que <strong>le</strong><br />

Christ tout <strong>en</strong>tier et <strong>le</strong> véritab<strong>le</strong> sacrem<strong>en</strong>t sont<br />

prés<strong>en</strong>ts même sous une seu<strong>le</strong> espèce.<br />

Je ti<strong>en</strong>s fermem<strong>en</strong>t qu'il existe un purgatoire, et que <strong>le</strong>s<br />

âmes qui y sont <strong>en</strong>fermées trouv<strong>en</strong>t un secours dans la<br />

prière des croyants.<br />

Je crois fermem<strong>en</strong>t que l'on doit vénérer et invoquer <strong>le</strong>s<br />

saints qui règn<strong>en</strong>t avec <strong>le</strong> Christ, qu'ils apport<strong>en</strong>t pour nous<br />

des prières à Dieu, que l'on doit vénérer <strong>le</strong>urs reliques.<br />

J'affirme fermem<strong>en</strong>t que l'on doit avoir et conserver <strong>le</strong>s<br />

images du Christ, de la mère de Dieu toujours vierge, ainsi<br />

que des saints; qu'on doit <strong>le</strong>ur témoigner <strong>le</strong> respect et la<br />

vénération qui <strong>le</strong>ur sont dus.<br />

Je dis aussi que <strong>le</strong> Christ a donné à l'Église p<strong>le</strong>in pouvoir<br />

pour <strong>le</strong>s indulg<strong>en</strong>ces et que <strong>le</strong>ur usage apporte une grande<br />

bénédiction au peup<strong>le</strong> chréti<strong>en</strong>.<br />

Je reconnais la sainte Église Romaine, catholique et<br />

apostolique comme la mère et l'éducatrice de toutes <strong>le</strong>s<br />

263


Églises, je promets et jure vraie obéissance au Pape romain,<br />

successeur de Saint Pierre, <strong>le</strong> prince des apôtres et vicaire<br />

de Jésus-Christ.<br />

J'accepte aussi sans é<strong>le</strong>ver aucun doute et confesse toutes<br />

<strong>le</strong>s autres choses qui ont été transmises, décidées et<br />

déclarées par <strong>le</strong>s saints Conci<strong>le</strong>s œcuméniques, avant tout<br />

par <strong>le</strong> saint Conci<strong>le</strong> de Tr<strong>en</strong>te et par <strong>le</strong> Conci<strong>le</strong> œcuménique<br />

du Vatican, particulièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ce qui concerne la primauté<br />

de l'évêque de Rome et son magistère infaillib<strong>le</strong>. Et de<br />

même je condamne, je rejette et j'anathématise tout ce qui<br />

est <strong>en</strong> contradiction avec cela et toutes <strong>le</strong>s fausses doctrines<br />

que l'Église a condamnées, rejetées et anathématisées.<br />

Cette véritab<strong>le</strong> foi catholique <strong>en</strong> dehors de laquel<strong>le</strong> personne<br />

ne peut être sauvé, que je confesse ici librem<strong>en</strong>t et à<br />

laquel<strong>le</strong> je ti<strong>en</strong>s fermem<strong>en</strong>t, je veux la conserver<br />

constamm<strong>en</strong>t et la confesser, pure et sans mélange,<br />

jusqu'au dernier souff<strong>le</strong> de ma vie, et je veil<strong>le</strong>rai, dans la<br />

me<strong>sur</strong>e où cela dép<strong>en</strong>d de moi, à ce qu'el<strong>le</strong> soit conservée,<br />

<strong>en</strong>seignée et prêchée par mes subordonnés et par ceux dont<br />

je dis avoir soin <strong>en</strong> vertu de mon office. Je <strong>le</strong> promets, j'<strong>en</strong><br />

fais vœu et je <strong>le</strong> jure. Que Dieu et ses saints Évangi<strong>le</strong>s me<br />

vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> aide.»<br />

264


Quelques incorrigib<strong>le</strong>s optimistes essai<strong>en</strong>t, bi<strong>en</strong> naïvem<strong>en</strong>t,<br />

de se convaincre que certains de ces subordonnés, avec qui<br />

ils partag<strong>en</strong>t une chaude id<strong>en</strong>tité charismatique, ne sont pas<br />

liés par <strong>le</strong> système auquel ils adhèr<strong>en</strong>t. Qu'ils demand<strong>en</strong>t<br />

aux porteurs des doctrines précitées, qui <strong>le</strong>s ni<strong>en</strong>t <strong>en</strong> aparté,<br />

de <strong>le</strong>s abjurer publiquem<strong>en</strong>t. Leur réponse, ou plutôt <strong>le</strong>ur<br />

non-réponse serait édifiante !<br />

En plus, nous rapportons ici quelques extraits de la prière à<br />

Marie du pape actuel pour l'année maria<strong>le</strong> 1988. Outre<br />

l'abomination de s'adresser par la prière à un mort (Deut.18<br />

et 1 Sam.28), qu'ils <strong>en</strong> pès<strong>en</strong>t chaque mot :<br />

«Le Saint-Esprit t'a aimée, comme sa mystique épouse.<br />

Il t'a comblée de dons singuliers.<br />

A la veil<strong>le</strong> du troisième millénaire chréti<strong>en</strong>,<br />

Nous te confions l'Église, qui te reconnaît et t'invoque<br />

comme Mère.<br />

A toi, Mère des hommes et des nations, nous te confions<br />

avec foi<br />

l'humanité tout <strong>en</strong>tière...<br />

Souti<strong>en</strong>s, ô Vierge Marie, notre chemin de foi<br />

et obti<strong>en</strong>s-nous la grâce du salut éternel,<br />

ô clém<strong>en</strong>te, ô pieuse, ô douce Mère de Dieu<br />

et notre Mère, Marie.»<br />

265


Cela se passe de comm<strong>en</strong>taires ! Et cep<strong>en</strong>dant l'unité est<br />

exprimée, non seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t avec <strong>le</strong>s catholiques<br />

charismatiques qui glorifi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>langues</strong> l'Épouse Mystique,<br />

la Mère de Dieu tout comme <strong>le</strong> Souverain Pontife, mais aussi<br />

avec l'Église romaine el<strong>le</strong>-même, comme nous l'avons<br />

signalé, de la bouche de Mr. P<strong>en</strong>tecôte, chef de fi<strong>le</strong> des<br />

baptisés de l'Esprit.<br />

Cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t si<strong>le</strong>ncieux<br />

Le 28 avril 1980, cette force de gravitation avait déjà happé<br />

trois c<strong>en</strong>t mil<strong>le</strong> charismatiques qui participai<strong>en</strong>t à<br />

Washington au Jesus Rally. Ce fut un chef-d’œuvre de<br />

coordination de p<strong>en</strong>tecôtistes non-catholiques et de<br />

charismatiques catholiques. Parmi eux il y avait Pat<br />

Roberston, une des stars de l’Église é<strong>le</strong>ctronique, Rex<br />

Humbard, Jim Bakker (de triste notoriété), David Du P<strong>le</strong>ssis,<br />

Demos Shakarian et Thomas Zimmermann, <strong>le</strong> superint<strong>en</strong>dant<br />

des Assemblées de Dieu, et beaucoup d’autres qui<br />

côtoyai<strong>en</strong>t des pères catholiques comme J. Bertolucci, J.<br />

Randall et M. Scanlon.<br />

Le 14 février 1988, s’est t<strong>en</strong>u à Thomson Hall à Toronto, un<br />

service inter-confessionnel d’actions de grâces. Dans la liste<br />

des vingt-trois groupes représ<strong>en</strong>tés <strong>sur</strong> l’estrade, nous ne<br />

citerons que <strong>le</strong>s Églises luthéri<strong>en</strong>nes, catholiques,<br />

266


orthodoxes, anglicanes, unitari<strong>en</strong>nes, <strong>le</strong>s Quakers et <strong>le</strong>s<br />

Assemblées p<strong>en</strong>tecôtistes du Canada.<br />

Parmi nos nombreux docum<strong>en</strong>ts, nous possédons la copie de<br />

la publication m<strong>en</strong>suel<strong>le</strong> p<strong>en</strong>tecôtiste Charisma et de son<br />

homologue catholique New Cov<strong>en</strong>ant. La couverture du<br />

premier est occupée par la photo de Mère Angélica et cel<strong>le</strong><br />

du second par D. Du P<strong>le</strong>ssis, M. P<strong>en</strong>tecôte. Comm<strong>en</strong>t<br />

continuer à être comme chi<strong>en</strong> et chat quand on est<br />

obligé de reconnaître que, sans conversion et sans<br />

soucis de doctrine, <strong>le</strong>s uns et <strong>le</strong>s autres font <strong>le</strong>s<br />

mêmes expéri<strong>en</strong>ces dites de l’Esprit ? Si l’"Esprit" par<strong>le</strong>,<br />

œuvre, guérit, baptise, réveil<strong>le</strong> et vivifie aussi bi<strong>en</strong> <strong>le</strong>s uns<br />

que <strong>le</strong>s autres, cela r<strong>en</strong>d la thèse des p<strong>en</strong>tecôtistes<br />

conservateurs dont nous nous sommes servi, insout<strong>en</strong>ab<strong>le</strong><br />

et caduque. C’est ce que p<strong>en</strong>se aujourd’hui l’imm<strong>en</strong>se<br />

majorité des p<strong>en</strong>tecôtistes dans <strong>le</strong> monde.<br />

Quand Rome Réagit<br />

Pourquoi Rome n’excommunie-t-el<strong>le</strong> pas tout <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t<br />

charismatique qui est dans son sein, et pourquoi est-el<strong>le</strong> si<br />

compréh<strong>en</strong>sive <strong>en</strong>vers <strong>le</strong> monde p<strong>en</strong>tecôtiste qui <strong>le</strong> lui r<strong>en</strong>d<br />

bi<strong>en</strong> ? Parce que <strong>le</strong>s premiers adhèr<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t aux<br />

dogmes romains et que <strong>le</strong>s seconds ne <strong>le</strong>s dénonc<strong>en</strong>t plus.<br />

Car, quand Rome a affaire à des prises de position nettes,<br />

267


el<strong>le</strong> réagit avec la vio<strong>le</strong>nce d’antan. L’Hebdo du 22 décembre<br />

1988 a fait paraître un artic<strong>le</strong> intitulé: "Le curé<br />

excommunié", où il est dit notamm<strong>en</strong>t que l’abbé G.<br />

Daillard, curé de Gräch<strong>en</strong> <strong>en</strong> Valais, a été non seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

déchu de son ministère, mais purem<strong>en</strong>t et simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

excommunié. Quel<strong>le</strong> foudre l’a donc frappé ?... Le curé de<br />

Gräch<strong>en</strong> évoque <strong>le</strong>s origines paï<strong>en</strong>nes de la dévotion de la<br />

Vierge dont on a fait un faux dieu. Marie est la mère de<br />

Jésus, sa vie exemplaire nous par<strong>le</strong> <strong>en</strong>core aujourd’hui, mais<br />

on n’a pas à l’adorer... Sa mise <strong>en</strong> doute de l’Assomption de<br />

la Sainte Vierge a été la goutte qui a fait déborder <strong>le</strong><br />

bénitier... Cet ecclésiastique s’est mis lui-même <strong>en</strong> état<br />

d’hérésie, explique l’évêché. Si donc <strong>le</strong>s charismatiques<br />

de tout bord, y compris <strong>le</strong>s p<strong>en</strong>tecôtistes, ont la<br />

bénédiction de Rome, c’est qu’ils ne font plus<br />

déborder <strong>le</strong> bénitier. <strong>Tout</strong> ce qu’ils sont <strong>en</strong> train de<br />

faire, c’est de s’y noyer. Ils sont dev<strong>en</strong>us moins<br />

dangereux pour Rome qu’un simp<strong>le</strong> curé de campagne. Ils<br />

ne sont plus contagieux; ils ont perdu <strong>le</strong> virus de l’hérésie.<br />

Relation de cause à effet aidant, <strong>le</strong>ur "baptême de l’Esprit"<br />

<strong>le</strong>s a aseptisés, spirituel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t parlant.<br />

En 1971, <strong>le</strong> Dr Synan, histori<strong>en</strong> du mouvem<strong>en</strong>t de<br />

P<strong>en</strong>tecôte, ne pouvait pas <strong>en</strong>core se faire à l’idée que <strong>le</strong>s<br />

catholiques faisai<strong>en</strong>t du Saint-Esprit la même expéri<strong>en</strong>ce<br />

268


que la si<strong>en</strong>ne. Mais à South B<strong>en</strong>d, il vit des autocars<br />

déverser des milliers de participants qui appart<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t aux<br />

plus anci<strong>en</strong>nes dénominations p<strong>en</strong>tecôtistes, se joindre à ce<br />

grand rassemb<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t charismatique. Voici ce qu’il dit dans<br />

son livre Ponts Charismatiques: "J’ai couru au lieu de<br />

r<strong>en</strong>contre et j’ai été abasourdi de voir plus de dix mil<strong>le</strong><br />

personnes déjà rassemblées pour la réunion d’ouverture...<br />

Langues, prophéties, <strong>le</strong>ctures bibliques, prédications,<br />

chœurs, jaillir<strong>en</strong>t avec tel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t de puissance et de<br />

conviction que j’<strong>en</strong> étais littéra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t submergé. Ils (<strong>le</strong>s<br />

catholiques) chantai<strong>en</strong>t "nos"cantiques et exerçai<strong>en</strong>t<br />

nos dons". C’était plus que je n’<strong>en</strong> pouvais supporter. Une<br />

sorte de choc culturel et théologique me fit al<strong>le</strong>r me réfugier<br />

dans une sal<strong>le</strong> annexe où, p<strong>en</strong>dant quinze minutes, je ne<br />

pus ri<strong>en</strong> faire d’autre que p<strong>le</strong>urer".<br />

Aussi impressionnant que soit ce rapport, on notera<br />

d’emblée qu’il n’y est pas question de la conversion<br />

des catholiques, mais de l’exercice des dons spirituels<br />

p<strong>en</strong>tecôtistes. C’est <strong>le</strong> vocabulaire qui est adopté et ri<strong>en</strong> de<br />

plus. Langues, prophéties, cantiques, <strong>le</strong>ctures bibliques,<br />

chants spontanés et langage évangélique comme:<br />

conversion, nouvel<strong>le</strong> naissance, baptême de l’Esprit. Mais<br />

qu’est-ce que cela veut dire pour un catholique ? Pas grandchose<br />

et souv<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong> du tout. L’émotion de V. Synan<br />

269


évè<strong>le</strong> un manque total de discernem<strong>en</strong>t qui est<br />

pourtant un des dons de l’Esprit (1 Cor. 12.10). Les<br />

mêmes mots recouvr<strong>en</strong>t parfois des réalités fort différ<strong>en</strong>tes.<br />

Lors d’une exposition biblique, j’ai guidé un prêtre et j’ai eu<br />

avec lui un long <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>. Comme il semblait très att<strong>en</strong>tif, je<br />

lui ai expliqué la nouvel<strong>le</strong> naissance dont Jésus a parlé à<br />

Nicodème comme étant la condition sine qua non du salut.<br />

<strong>Tout</strong> au long du développem<strong>en</strong>t du sujet il opinait de la tête.<br />

Jusqu’au bout il marqua son accord à ce que je lui disais, à<br />

tel point que je me demandais si je ne rêvais pas. J’ai donc<br />

redoublé de précision car ce que je lui exposais était<br />

tel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>en</strong> contradiction avec la doctrine du salut de son<br />

Église que ses acquiescem<strong>en</strong>ts m’aurai<strong>en</strong>t fait douter que<br />

j’avais devant moi un déf<strong>en</strong>seur attitré de cette doctrine. Si<br />

l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> s’était terminé là, j’<strong>en</strong> aurais presque conclu que<br />

j’avais peut-être eu <strong>en</strong> face de moi un <strong>en</strong>fant de Dieu, un<br />

frère <strong>en</strong> Christ vraim<strong>en</strong>t né de nouveau. Je lui ai alors posé<br />

la question: Monsieur l’abbé, quand avez-vous fait cette<br />

expéri<strong>en</strong>ce décisive de la nouvel<strong>le</strong> naissance ? Il me répondit<br />

sans hésitation: Quand j’ai été baptisé. B<strong>en</strong> voyons ! Il a<br />

suffi de cinq mots pour tout faire bascu<strong>le</strong>r. Sa référ<strong>en</strong>ce à<br />

son baptême d’<strong>en</strong>fant était la négation de la doctrine<br />

biblique. "Est dev<strong>en</strong>u <strong>en</strong>fant de Dieu par <strong>le</strong> baptême" restait<br />

sa devise. La nouvel<strong>le</strong> naissance passait par son sacrem<strong>en</strong>t.<br />

Un gouffre imm<strong>en</strong>se séparait nos deux positions. Quand<br />

270


c’est <strong>le</strong> pont du par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>, jeté pardessus cet abîme,<br />

qui permet à des g<strong>en</strong>s de se réjouir de <strong>le</strong>ur unité, on peut se<br />

poser sérieusem<strong>en</strong>t la question: A quoi ce pont est-il<br />

susp<strong>en</strong>du ? A une terminologie ambiguë, à une doctrine<br />

erronée, à des s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts euphoriques, à des expéri<strong>en</strong>ces<br />

communes, <strong>en</strong> un mot à du v<strong>en</strong>t ou, pour rester biblique, à<br />

du sab<strong>le</strong>, du bois, du foin, du chaume. Quand tour à tour,<br />

l’eau et <strong>le</strong> feu du jugem<strong>en</strong>t passeront par là...<br />

Chez d’autres, la confusion doctrina<strong>le</strong> est augm<strong>en</strong>tée d’une<br />

démission de <strong>le</strong>urs convictions qui <strong>le</strong>s fait se s<strong>en</strong>tir et se<br />

comporter dans une famil<strong>le</strong> étrangère comme s’ils étai<strong>en</strong>t à<br />

la maison, et cela par une habi<strong>le</strong> dia<strong>le</strong>ctique, une sorte de<br />

schizophrénie spirituel<strong>le</strong> dont voici un exemp<strong>le</strong>. Une<br />

jeune fil<strong>le</strong> catholique est v<strong>en</strong>ue se joindre au groupe de<br />

jeunes que j’avais chargé d’instruire, ce jour-là, <strong>sur</strong> <strong>le</strong><br />

baptême d’eau selon la Bib<strong>le</strong>. Cette jeune personne,<br />

instruite, est <strong>en</strong>trée dans l’étude avec ses brillantes qualités.<br />

Sa perception du baptême des adultes, et des adultes seuls,<br />

était <strong>sur</strong>pr<strong>en</strong>ante. Bib<strong>le</strong> <strong>en</strong> main, el<strong>le</strong> découvrait avec une<br />

remarquab<strong>le</strong> facilité toute la vérité <strong>sur</strong> <strong>le</strong> sujet, et, du même<br />

coup, l’erreur sacram<strong>en</strong>tel<strong>le</strong> de son Église. En public, la<br />

pertin<strong>en</strong>ce et la justesse de ses réponses pouvait faire croire<br />

que <strong>le</strong>s jours de son appart<strong>en</strong>ance à l’Église catholique<br />

étai<strong>en</strong>t comptés. Mais dans une conversation privée, el<strong>le</strong><br />

271


s’est révélée être une tout autre personne. Ce qu’el<strong>le</strong> avait<br />

saisi du baptême n’était que "<strong>le</strong> point de vue biblique". Pour<br />

el<strong>le</strong>, seul comptait <strong>le</strong> point de vue catholique; el<strong>le</strong> m’a bi<strong>en</strong><br />

fait compr<strong>en</strong>dre qu’il n’<strong>en</strong>trait pas dans ses int<strong>en</strong>tions de<br />

changer quoi que ce soit à sa façon de voir, ni <strong>en</strong>vers <strong>le</strong><br />

baptême ni <strong>en</strong>vers son Église. Comme une femme<br />

adultère qui a un mari et pr<strong>en</strong>d un amant, el<strong>le</strong> pouvait<br />

très bi<strong>en</strong> admettre une chose et son contraire et faire<br />

bon ménage avec <strong>le</strong>s deux ! L’ami dont nous parlions au<br />

CHAPITRE 2 n’a pas réagi autrem<strong>en</strong>t quand, forcé<br />

d’admettre que son don des <strong>langues</strong> n’était pas scripturaire,<br />

il se retrancha derrière ces paro<strong>le</strong>s: "Bibliquem<strong>en</strong>t, vous<br />

avez raison, mais je ne peux pas r<strong>en</strong>ier une expéri<strong>en</strong>ce".<br />

Depuis quand la vérité s’accommode-t-el<strong>le</strong> de l’erreur ? Si<br />

Christ s’accorde avec Bélial (2 Cor. 6.15-16), c’est que<br />

sous <strong>le</strong> déguisem<strong>en</strong>t d’un ange de lumière un autre a<br />

pris Sa place. C’est cet "autre" que nous nous efforçons de<br />

dévoi<strong>le</strong>r depuis <strong>le</strong> début. S’il suffit d’avoir un vocabulaire<br />

d’emprunt, de taper bruyamm<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong>s mains, de<br />

pr<strong>en</strong>dre des poses extatiques, de baragouiner des mots sans<br />

suite, de lancer des Alléluia à tort et à travers pour être<br />

reconnu comme faisant partie de la famil<strong>le</strong>, il y a fort à<br />

parier que l’esprit qui est derrière cette Babel n’est pas <strong>le</strong><br />

Saint-Esprit. Non, cet esprit qui par son baptême <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre<br />

des faussaires, et qui à tout v<strong>en</strong>t distribue ses "dons", même<br />

272


ceux qui n’exist<strong>en</strong>t plus, ne nous dit ri<strong>en</strong> qui vail<strong>le</strong>. Être<br />

inconverti ou éloigné de la vérité et <strong>le</strong> rester ne serait<br />

ri<strong>en</strong>, seu<strong>le</strong> compterait une seconde expéri<strong>en</strong>ce même<br />

s’il n’y <strong>en</strong> a pas eu de première ! Comm<strong>en</strong>t ! faire une<br />

deuxième expéri<strong>en</strong>ce sans rep<strong>en</strong>tance première, sans<br />

conversion première, sans une première soumission à la<br />

Paro<strong>le</strong> de Dieu, sans un premier brisem<strong>en</strong>t, sans une volteface<br />

doctrina<strong>le</strong> !!! Ri<strong>en</strong> d’étonnant à ce que notre génération<br />

assiste à un amalgame religieux sans précéd<strong>en</strong>t qui ne laisse<br />

ri<strong>en</strong> augurer de bon, et qui ne peut conduire qu’à la grande<br />

religion unique et syncrétiste, la dernière, cel<strong>le</strong> que la Bib<strong>le</strong><br />

appel<strong>le</strong> la "prostituée". Babylone semb<strong>le</strong> déjà bi<strong>en</strong> avancée.<br />

Le Conseil Œcuménique des Églises fut fondé <strong>en</strong> 1948 dans<br />

<strong>le</strong> but de faire l’unité religieuse globa<strong>le</strong> à tout prix. C’est-àdire<br />

l’unité sans discrimination de croyance, compr<strong>en</strong>ant<br />

bouddhistes, hindous, sikhs, musulmans, sionistes et la<br />

chréti<strong>en</strong>té apostate.. Cela n’a pas empêché l’esprit<br />

p<strong>en</strong>tecôtiste d’y faire sa joyeuse <strong>en</strong>trée. Ce que<br />

l’œcuménisme n’est pas arrivé à faire, <strong>le</strong> "Saint-Esprit" est<br />

<strong>en</strong> train de <strong>le</strong> réussir: unir dans un même élan<br />

charismatique <strong>le</strong>s positions <strong>le</strong>s plus antagonistes. Le 24<br />

juil<strong>le</strong>t 83, lors de la sixième assemblée à Vancouver, des<br />

fou<strong>le</strong>s y représ<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>tecôtiste global.<br />

Son nouveau directeur pour l’Afrique, G. Cashmore, y a fait<br />

son <strong>en</strong>trée accompagné de la sœur franciscaine Joan Puls.<br />

273


David Du P<strong>le</strong>ssis (M. P<strong>en</strong>tecôte), parlant à une assemblée<br />

plénière, a exprimé son <strong>en</strong>thousiasme par ces mots: "J’ai été<br />

aux cinq assemblées. Au début, je n’y voyais que de l’ivraie.<br />

Maint<strong>en</strong>ant c’est <strong>le</strong> bon grain qui recouvre l’ivraie !". Bi<strong>en</strong><br />

sûr qu’on ne voit plus l’ivraie quand el<strong>le</strong> par<strong>le</strong> comme <strong>le</strong> bon<br />

grain, se revêt de son appar<strong>en</strong>ce, opère <strong>le</strong>s mêmes mirac<strong>le</strong>s<br />

par <strong>le</strong> même "Saint-Esprit"!<br />

Le Dr Synan, l’histori<strong>en</strong> <strong>le</strong> plus écouté du p<strong>en</strong>tecôtisme est<br />

l’auteur <strong>en</strong>tre autres, de Ponts charismatiques. En janvier<br />

84, il affirmait que "catholiques et p<strong>en</strong>tecôtistes<br />

charismatiques sont appelés à faire bloc". Il appuya<br />

cette assertion <strong>en</strong> apportant <strong>le</strong> témoignage de sa<br />

collaboration avec <strong>le</strong> catholicisme romain depuis plusieurs<br />

années. Dès 1973 il participait au dialogue œcuménique<br />

<strong>en</strong>tre <strong>le</strong> Vatican et <strong>le</strong>s théologi<strong>en</strong>s p<strong>en</strong>tecôtistes. En 1977 il<br />

prêta main-forte à l’organisation de la confér<strong>en</strong>ce de Kansas<br />

City. Il démontra sa tota<strong>le</strong> indiffér<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>vers la vérité<br />

quand N. Cavnar lui posa la question: Nous (catholiques)<br />

avons pris beaucoup de précautions à faire de nos<br />

charismatiques de vrais catholiques. Comm<strong>en</strong>t voyez-vous la<br />

chose ? Il répondit: "Cela ne me pose aucun problème de<br />

voir un catholique charismatique aimer son Église. Je ne<br />

p<strong>en</strong>se pas qu’il y aurait un intérêt quelconque à ce qu’il la<br />

274


quitte. Ce qui compte, c’est qu’il soit catholique fidè<strong>le</strong> à son<br />

Église et cep<strong>en</strong>dant baptisé du Saint-Esprit...".<br />

Ne voit-on pas Demos Shakarian, fondateur du groupe<br />

d’Hommes d’Affaires du P<strong>le</strong>in Évangi<strong>le</strong>, inviter comme<br />

prédicateurs des prêtres catholiques bon ton, tel <strong>le</strong> Père<br />

Braun, à <strong>le</strong>urs conv<strong>en</strong>tions, simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t parce qu’ils ont reçu<br />

l’expéri<strong>en</strong>ce p<strong>en</strong>tecôtiste. N’est-ce pas là, la preuve<br />

qu’on peut faire cette expéri<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> dehors de toute<br />

nouvel<strong>le</strong> naissance, de toute conversion mora<strong>le</strong> ou<br />

doctrina<strong>le</strong>, exactem<strong>en</strong>t comme l’auront faite ceux qui,<br />

sans jamais avoir été connus du Seigneur, pourront<br />

prét<strong>en</strong>dre avoir exercé <strong>le</strong>s "dons de l’Esprit" <strong>en</strong> son<br />

nom ? (Mat. 7.22-23).<br />

L’Amérique, dira-t-on, c’est bi<strong>en</strong> loin ! Alors, rev<strong>en</strong>ons chez<br />

nous. Tous ceux que je connaissais bi<strong>en</strong> dans <strong>le</strong> mouvem<strong>en</strong>t<br />

p<strong>en</strong>tecôtiste étai<strong>en</strong>t tous fermem<strong>en</strong>t opposés au<br />

Romanisme. Quel<strong>le</strong> est la CAUSE qui <strong>le</strong>s a am<strong>en</strong>é à<br />

composer avec un système qu'ils appelai<strong>en</strong>t "une synagogue<br />

de Satan" d'après Apoc.3:9 ? La cause de cette capitulation<br />

se trouve dans <strong>le</strong>ur propre erreur, l'expéri<strong>en</strong>ce p<strong>en</strong>tecôtiste,<br />

qu'ils ont inoculée aux Catholiques comme <strong>le</strong> confirme ce qui<br />

suit.<br />

275


La Pou<strong>le</strong> qui Couve des Œufs de Canard<br />

Thomas Roberts décédé récemm<strong>en</strong>t, fut un prédicateur<br />

apprécié issu du p<strong>en</strong>tecôtisme modéré. Avec <strong>le</strong>s années, il<br />

devint <strong>le</strong> fer de lance du charismatisme francophone. Il fut <strong>le</strong><br />

vecteur de l’expéri<strong>en</strong>ce p<strong>en</strong>tecôtiste dans <strong>le</strong>s milieux<br />

catholiques. Il vit s’y produire sa "seconde bénédiction" avec<br />

<strong>le</strong>s signes qui l’accompagn<strong>en</strong>t. Il a travaillé inlassab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t à<br />

promouvoir l’inter-communion <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s charismatiques<br />

protestants et catholiques au niveau de la Sainte Cène chez<br />

<strong>le</strong>s premiers et de l’Eucharistie faussem<strong>en</strong>t ainsi nommée<br />

chez <strong>le</strong>s seconds. Il s’y donna tant et si bi<strong>en</strong> que son id<strong>en</strong>tité<br />

évangélique finit par se diluer. Voyant sa progéniture<br />

spirituel<strong>le</strong> s’adresser miracu<strong>le</strong>usem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>langues</strong> à la Sainte<br />

Vierge Marie, il pouvait d’autant moins s’y opposer que<br />

c’était par son ministère et l’imposition de ses mains que ces<br />

catholiques avai<strong>en</strong>t reçu ce don. N’ayant jamais contesté sa<br />

propre expéri<strong>en</strong>ce, il ne pouvait contester la <strong>le</strong>ur sans se<br />

r<strong>en</strong>ier lui-même. Il se retrouva comme une pou<strong>le</strong> qui a<br />

couvé des œufs de cane et qui suit ses canetons jusqu’à se<br />

tremper dans l’eau. Il s’y est si bi<strong>en</strong> trempé qu’il a fini par<br />

s’y noyer. Puisque ses <strong>en</strong>fants spirituels, animés du<br />

même "esprit" que <strong>le</strong> si<strong>en</strong> priai<strong>en</strong>t la Vierge, il <strong>en</strong> fit<br />

autant. Un de mes amis lui <strong>en</strong> fit sévèrem<strong>en</strong>t la remarque<br />

et <strong>le</strong> reproche. Il ne nia pas la chose mais il t<strong>en</strong>ta de<br />

l’atténuer, <strong>en</strong> disant que: "Il ne fallait pas voir la prière que<br />

276


l’ON POUVAIT ADRESSER A MARIE comme la voi<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s<br />

catholiques mais comme une louange à Dieu pour <strong>le</strong> service<br />

de cette humb<strong>le</strong> servante". Quelque peu tirée par <strong>le</strong>s<br />

cheveux que soit son explication, <strong>le</strong> fait est qu’il s’adressait<br />

à el<strong>le</strong>. Faut-il rappe<strong>le</strong>r qu’au-delà de ce très grave péché<br />

doctrinal, on y trouve <strong>le</strong> péché d’abomination qui consiste à<br />

s’adresser à l’esprit d’une morte. Et cette morte fut-el<strong>le</strong> une<br />

sainte ne change ri<strong>en</strong> à une affaire qui a des s<strong>en</strong>teurs de<br />

nécromancie (Deut. 18). Comme l’avait très bi<strong>en</strong> compris <strong>en</strong><br />

son temps D. Cormier, l’esprit qui pousse <strong>le</strong>s âmes dans<br />

cette direction ne peut pas être <strong>le</strong> Saint-Esprit.<br />

Non, l’erreur n’est jamais gratuite. Il y a toujours une<br />

relation de cause à effet. Une doctrine qui tord <strong>le</strong>s textes de<br />

l’Écriture, qui <strong>en</strong> passe d’autres sous si<strong>le</strong>nce et qui privilégie<br />

l’expéri<strong>en</strong>ce à la Bib<strong>le</strong> peut, dans l’immédiat, paraître<br />

agréab<strong>le</strong> au palais, mais el<strong>le</strong> finira par être amère aux<br />

<strong>en</strong>trail<strong>le</strong>s. Les pères du par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> ont mangé des<br />

raisins verts et maint<strong>en</strong>ant <strong>le</strong>s d<strong>en</strong>ts de <strong>le</strong>urs <strong>en</strong>fants sont<br />

agacées. Nous v<strong>en</strong>ons d’<strong>en</strong> donner un aperçu; voyons où<br />

cela va conduire à plus longue échéance.<br />

L'esprit qui Tue<br />

Toujours ram<strong>en</strong>er quelqu'un à la <strong>le</strong>ttre de l'Écriture, c'est<br />

courir <strong>le</strong> risque d'être accusé de légaliste.<br />

277


- Frère, n'avez-vous pas lu que la <strong>le</strong>ttre tue mais que l'Esprit<br />

vivifie ? Vous vous attachez à la <strong>le</strong>ttre qui n'est pas une<br />

mauvaise chose <strong>en</strong> soi, mais <strong>en</strong> ce faisant, vous vous privez<br />

de la glorieuse liberté de l 'Esprit.<br />

- En êtes-vous si sûr ?<br />

En 2 Samuel 6, à l'issue d'une batail<strong>le</strong> victorieuse, David et<br />

une fou<strong>le</strong> de 30.000 personnes s'<strong>en</strong> vinr<strong>en</strong>t retirer l'Arche de<br />

Dieu de chez <strong>le</strong>s Philistins. La scène qui s'y passe pourrait<br />

être qualifiée de charismatique avant la <strong>le</strong>ttre. Un vrai culte<br />

nouvel<strong>le</strong> vague. Ils saut<strong>en</strong>t, dans<strong>en</strong>t, chant<strong>en</strong>t avec des<br />

harpes, des luths, des tambourins, des systres et des<br />

cymba<strong>le</strong>s. Le problème mineur à <strong>le</strong>urs yeux était celui du<br />

transport de l'Arche, problème qui fut vite résolu grâce à<br />

une charrette toute neuve et une bonne paire de bœufs pour<br />

la tirer. Aucune voix discordante ne s'est é<strong>le</strong>vée, excepté<br />

peut-être, cel<strong>le</strong> d'un légaliste rabat-joie comme moi pour<br />

<strong>le</strong>ur rappe<strong>le</strong>r que, selon la <strong>le</strong>ttre de la Paro<strong>le</strong> de Dieu, l'Arche<br />

devait être portée <strong>sur</strong> des épau<strong>le</strong>s d'hommes (Nombres<br />

4:17; 7:9) et que Dieu devait être obéi à la <strong>le</strong>ttre. Y aurait-il<br />

eu un tel troub<strong>le</strong>-fête pour <strong>le</strong>ur rappe<strong>le</strong>r la chose qu'ils<br />

aurai<strong>en</strong>t rétorqué:<br />

278


- Cher vieux frère démodé, vous devriez <strong>savoir</strong> que là où est<br />

l'Esprit, là est la liberté ! (2 Cor.3:6,17). Frère, vous êtes<br />

<strong>en</strong>core esclave de la <strong>le</strong>ttre qui tue, nous, nous sommes <strong>le</strong>s<br />

libres <strong>en</strong>fants de l'Esprit qui vivifie. Al<strong>le</strong>z, hue, avanti !<br />

Est-ce qu'on ose raconter la suite ? "La colère de Dieu<br />

s'<strong>en</strong>flamma contre Uzza à cause de sa faute (et de la <strong>le</strong>ur)<br />

et il mourut là".<br />

Cette joyeuse Assemblée <strong>en</strong>gagée dans un esprit de<br />

r<strong>en</strong>ouveau spirituel et dynamisée par un esprit de conquête,<br />

de ferveur et de liberté n'a pas fait long feu. Le tout s'est<br />

terminé par un service funèbre. La conclusion reste valab<strong>le</strong><br />

pour <strong>le</strong>s temps de dangereux relâchem<strong>en</strong>t comme ceux que<br />

nous vivons: <strong>Tout</strong> esprit qui ne sort pas de la <strong>le</strong>ttre des<br />

Écritures, tue autant, sinon plus, qu'une <strong>le</strong>ttre de laquel<strong>le</strong><br />

l'Esprit serait abs<strong>en</strong>t.<br />

Dieu avait donné l’ordre formel et irréversib<strong>le</strong> de ne pas<br />

allumer l’autel des parfums avec un feu étranger. Ce devait<br />

être celui qui v<strong>en</strong>ait de l’autel des holocaustes (Lév. 16.12-<br />

13). Les deux fils d’Aaron, Nadab et Abihu périr<strong>en</strong>t pour<br />

n’avoir pas cherché la p<strong>en</strong>sée de Dieu <strong>sur</strong> ce point (Lév.<br />

10.1-2). Nul doute qu’une ferveur nouvel<strong>le</strong> embrase diverses<br />

couches de la chréti<strong>en</strong>té, mais ferveur n’est pas<br />

279


synonyme de vérité. Saul de Tarse était ferv<strong>en</strong>t, réveillé<br />

et <strong>en</strong>gagé comme on dit aujourd’hui. Ce feu vi<strong>en</strong>t-il de la<br />

conversion à Christ par la foi obéissante (Rom. 1.5) à la<br />

Paro<strong>le</strong> de Dieu ? Dans <strong>le</strong> cas de Nadab et d’Abihu, cela<br />

v<strong>en</strong>ait de <strong>le</strong>ur ignorance et de <strong>le</strong>urs seu<strong>le</strong>s bonnes<br />

int<strong>en</strong>tions. Nous l’avons vu, <strong>le</strong> baptême de l’Esprit et <strong>le</strong><br />

par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> dans <strong>le</strong>ur explication charismatique,<br />

ne sont pas des feux allumés par la Paro<strong>le</strong> de Dieu.<br />

Que de bonnes int<strong>en</strong>tions <strong>en</strong> soi<strong>en</strong>t la flamme initia<strong>le</strong>, nul ne<br />

<strong>le</strong> contestera, mais ne dit-on pas que l’<strong>en</strong>fer lui aussi est<br />

pavé de bonnes int<strong>en</strong>tions. Or, tout est étranger dans<br />

cette affaire, <strong>le</strong> feu, <strong>le</strong> combustib<strong>le</strong> et la ferveur religieuse<br />

qui s’<strong>en</strong> dégage. Ri<strong>en</strong> n’est conforme au modè<strong>le</strong> scripturaire.<br />

Quand l’autel des parfums serait d'appellation évangélique,<br />

si c’est un feu étranger à la Paro<strong>le</strong> qui l’allume, cela ne laisse<br />

augurer ri<strong>en</strong> de bon pour la suite. C’est peut-être un feu<br />

chatoyant, éblouissant, bruyant qui captive et <strong>en</strong>voûte, mais<br />

ce n’est jamais qu’un feu d’ARTIFICE. Voici que justem<strong>en</strong>t <strong>le</strong><br />

grand artificier est à la porte. Le jour approche où un<br />

<strong>sur</strong>homme vi<strong>en</strong>dra avec un nom d’emprunt, une super-<br />

Église et une panoplie complète d’instrum<strong>en</strong>ts de séduction,<br />

semblab<strong>le</strong> à un agneau et parlant comme un dragon (Apoc.<br />

13.11). Dieu appel<strong>le</strong> l’apparition de cet hyper-charismatique<br />

<strong>le</strong> Mystère de l’iniquité. Ce Mystère ira comme un gant à<br />

ceux qui se sont laissés al<strong>le</strong>r au mysticisme. Rappelons<br />

280


ièvem<strong>en</strong>t que <strong>le</strong> mysticisme c’est, par définition "la<br />

croyance qu’il est possib<strong>le</strong> d’avoir communion avec<br />

Dieu par la contemplation et l’amour sans la raison<br />

humaine" comme par exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong>s Corinthi<strong>en</strong>s qui priai<strong>en</strong>t<br />

par l’esprit <strong>en</strong> écartant l’intellig<strong>en</strong>ce, ce que Paul corrige (1<br />

Cor. 14.15). C’est dans <strong>le</strong> domaine de la mystique que<br />

s’exerceront <strong>le</strong>s pouvoirs de l’Antichrist. Par la puissance de<br />

Satan, grand expert <strong>en</strong> la matière, il déploiera tout son<br />

év<strong>en</strong>tail de séductions: atmosphères, signes et prodiges.<br />

Quels sont ceux qui seront séduits ? Ceux qui n’ont pas reçu<br />

l’amour de la vérité et qui ont pris plaisir aux injustices antiscripturaires<br />

examinées dans ce livre (lire 2 Thess. 2.3-12).<br />

Et quels sont ceux qui échapperont à cette séduction ? C’est<br />

<strong>le</strong> même texte qui <strong>le</strong> dit: "Ils seront sauvés par la<br />

sanctification de l’Esprit (et non par <strong>le</strong>s pseudo-dons) et par<br />

la foi <strong>en</strong> la vérité" (v. 13). La sauvegarde de l’Église de<br />

Philadelphie nous est rapportée <strong>en</strong> ces termes: "Parce que<br />

tu as gardé MA PAROLE... je te garderai aussi de l’heure de<br />

la t<strong>en</strong>tation qui va v<strong>en</strong>ir <strong>sur</strong> <strong>le</strong> monde <strong>en</strong>tier" (Apoc. 3.8-10).<br />

B. Creme, qui dit être <strong>le</strong> Jean-Baptiste, <strong>le</strong> précurseur du<br />

Nouvel Age, annonce la proche v<strong>en</strong>ue du "vrai Christ" <strong>en</strong> ces<br />

termes: "Le Christ opérera une fusion m<strong>en</strong>ta<strong>le</strong><br />

simultaném<strong>en</strong>t avec l’humanité <strong>en</strong>tière. Chaque personne<br />

<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dra télépathiquem<strong>en</strong>t dans sa propre langue <strong>le</strong>s<br />

281


paro<strong>le</strong>s du Christ car il reproduira à l’échel<strong>le</strong> mondia<strong>le</strong><br />

l’événem<strong>en</strong>t de la P<strong>en</strong>tecôte. Il se produira aussi dans <strong>le</strong><br />

monde <strong>en</strong>tier des c<strong>en</strong>taines de milliers de guérisons<br />

spontanées. L’humanité saura d’après ces phénomènes que<br />

cet homme, et seul cet homme, est <strong>le</strong> vrai Christ". Ces<br />

phénomènes auront-ils vraim<strong>en</strong>t lieu? Seul <strong>le</strong> temps pourra<br />

nous <strong>le</strong> dire, mais ils sont dans la ligne de l’apparition de<br />

l’impie, de l’homme de péché que <strong>le</strong> Seigneur détruira par <strong>le</strong><br />

souff<strong>le</strong> de sa bouche (sa Paro<strong>le</strong>). Tous ceux qui viv<strong>en</strong>t<br />

d’ambiances, d’expéri<strong>en</strong>ces, de s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts saupoudrés de<br />

quelques textes bibliques souv<strong>en</strong>t arrachés à <strong>le</strong>ur contexte,<br />

sont déjà mûrs pour acclamer l’Homme-Provid<strong>en</strong>ce que sera<br />

ce nouveau Monsieur Super-P<strong>en</strong>tecôte qui (2 Thess. 2.4)<br />

s’assiéra dans <strong>le</strong> temp<strong>le</strong> de millions de cœurs, <strong>le</strong>squels dans<br />

un élan de mysticisme aveug<strong>le</strong>, voueront une dévotion sans<br />

borne à cet "autre Jésus" que sera l’hyper-pontife des<br />

temps de la fin. Le charismatisme prépare la voie de cette<br />

capitulation généra<strong>le</strong> <strong>en</strong> semant la confusion de Babylone<br />

dans <strong>le</strong>s esprits.<br />

T. Sp<strong>en</strong>ce, précédemm<strong>en</strong>t pasteur p<strong>en</strong>tecôtiste qui a été<br />

éclairé <strong>sur</strong> son mouvem<strong>en</strong>t a écrit: "Dans <strong>le</strong> passé,<br />

l’œcuménisme avait besoin d’unir deux secteurs pour<br />

dev<strong>en</strong>ir effectif: l’esprit et la doctrine. Maint<strong>en</strong>ant que l’unité<br />

se fait par "l’Esprit", on peut être sûr que l’unité doctrina<strong>le</strong><br />

282


va suivre. D’abord vi<strong>en</strong>t l’erreur, puis <strong>le</strong> chemin, et <strong>en</strong>fin la<br />

doctrine. Ce qu’on voit aujourd’hui, c’est plus qu’une<br />

avancée <strong>en</strong> direction d’un nouvel œcuménisme par <strong>le</strong><br />

truchem<strong>en</strong>t du charismatisme catholique, C’EST UN<br />

AMALGAME QUI VA DANS LE SENS D’UNE RELIGION FINALE<br />

QUI EST CELLE DE L’ANTICHRIST".<br />

Où cela conduit-il, demanderons-nous <strong>en</strong>core une fois ?<br />

Laissons <strong>en</strong>core la paro<strong>le</strong> au Dr Synan, porte-paro<strong>le</strong> du<br />

mouvem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>tecôtiste global: "Dans sa perspective<br />

historique, <strong>le</strong> p<strong>en</strong>tecôtisme représ<strong>en</strong>te un mouvem<strong>en</strong>t qui a<br />

comm<strong>en</strong>cé avec <strong>le</strong> début du sièc<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s Églises de<br />

Sainteté (Holiness Churches), essaimant <strong>en</strong> de nombreux<br />

autres groupes p<strong>en</strong>tecôtistes, essaimant <strong>en</strong>core et pénétrant<br />

<strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s dénominations protestantes et pénétrant<br />

1’Église catholique... Il est clair que dans <strong>le</strong>s dernières<br />

déc<strong>en</strong>nies de ce sièc<strong>le</strong> et dans <strong>le</strong>s premières du<br />

prochain, <strong>le</strong>s affaires chréti<strong>en</strong>nes seront de plus <strong>en</strong><br />

plus <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s mains des catholiques et des<br />

p<strong>en</strong>tecôtistes. Le seul pont <strong>en</strong>tre ces deux groupes, pour <strong>le</strong><br />

moins au niveau populaire, ce sont <strong>le</strong>s charismatiques... Le<br />

p<strong>en</strong>tecôtisme qui met l’acc<strong>en</strong>t <strong>sur</strong> la puissance de l’Esprit est<br />

la plus grande force dans la chréti<strong>en</strong>té aujourd’hui. C’est la<br />

puissance qui révolutionnera <strong>le</strong> christianisme et c’est ce que<br />

p<strong>en</strong>tecôtistes et charismatiques catholiques ont <strong>en</strong><br />

283


commun..." (New Cov<strong>en</strong>ant, janvier 1984). Comme <strong>le</strong>s<br />

choses et <strong>le</strong>s doctrines chang<strong>en</strong>t vite ! En moins de vingt<br />

ans, l’analyse p<strong>en</strong>tecôtiste du r<strong>en</strong>ouveau charismatique dont<br />

nous nous sommes faits l’écho au CHAPITRE 1, est mise aux<br />

oubliettes. L’appel à l’unité dans cet esprit-là est, il est vrai,<br />

une force extraordinaire qui unira <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>tes parties<br />

d’une apostate, la fausse épouse de Christ, la Babylone<br />

mystique, la prostituée.<br />

Mais une autre voix se fait <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre. Son appel n’est pas<br />

basé <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s expéri<strong>en</strong>ces mystiques de la glossolalie mais <strong>sur</strong><br />

une unité qui naît de la séparation tel<strong>le</strong> qu’el<strong>le</strong> est définie<br />

dans la Bib<strong>le</strong>. Le vrai Saint-Esprit de Dieu dit: "Sortez du<br />

milieu d’eux, mon peup<strong>le</strong>, et séparez-vous dit <strong>le</strong> Seigneur;<br />

ne touchez pas ce qui est impur et je vous accueil<strong>le</strong>rai" (2<br />

Cor. 6.17). L’esprit qui préside à la glossolalie actuel<strong>le</strong><br />

ramène des millions de g<strong>en</strong>s à pactiser avec <strong>le</strong>s<br />

abominab<strong>le</strong>s erreurs d’un système idolâtre. C’est un<br />

système que Dieu hait et qu’Il s’est <strong>en</strong>gagé à détruire.<br />

C’est lui qui dit <strong>en</strong> Apocalypse 18.4: "Sortez du milieu d’el<strong>le</strong>,<br />

mon peup<strong>le</strong>, afin que vous ne participiez point à ses péchés,<br />

et que vous n’ayez point part à ses fléaux".<br />

284


App<strong>en</strong>dice<br />

Ce supplém<strong>en</strong>t n’est ajouté que pour répondre à des<br />

questions isolées qui ont été c<strong>en</strong>t fois posées. Il nous a paru<br />

uti<strong>le</strong> d’y répondre d’autant qu’el<strong>le</strong>s rest<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong> cadre du<br />

sujet traité. <strong>Tout</strong>efois, <strong>le</strong> vrai don des <strong>langues</strong> ayant<br />

cessé depuis longtemps, ces questions sont, pour la<br />

plupart, sans objet, mais nous aurions mauvaise grâce à<br />

refuser d’y répondre. Nous y cons<strong>en</strong>tons pour ne ri<strong>en</strong> laisser<br />

<strong>en</strong> susp<strong>en</strong>s. Nous <strong>le</strong> faisons à la lumière de 1 Corinthi<strong>en</strong>s<br />

13.8 qui a annoncé la disparition de ce don. Il est<br />

souhaitab<strong>le</strong> qu’avant d’al<strong>le</strong>r plus loin, <strong>le</strong> <strong>le</strong>cteur <strong>en</strong> relise<br />

l’explication au CHAPITRE 8.<br />

LE PARLER EN LANGUES EST UNE EXPÉRIENCE QUE<br />

TOUT CHRÉTIEN DEVRAIT FAIRE.<br />

Cela a été dit et redit. C’est ce qu’affirme avec force G.<br />

Lindsay dans son livre 21 raisons pour <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s<br />

chréti<strong>en</strong>s devrai<strong>en</strong>t par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>. A la base de cette<br />

thèse il y a l’éclairage p<strong>en</strong>tecôtiste du baptême du Saint-<br />

Esprit. Nous r<strong>en</strong>voyons <strong>le</strong> <strong>le</strong>cteur au CHAPITRE 9 qui nous<br />

montre que la doctrine biblique <strong>sur</strong> <strong>le</strong> sujet est tout autre<br />

chose que ce qu’on voudrait faire croire qu’el<strong>le</strong> est. Le texte<br />

<strong>le</strong> plus souv<strong>en</strong>t cité à l’appui de cette idée est celui de Paul:<br />

"Je voudrais que vous parliez tous <strong>en</strong> <strong>langues</strong>" (1 Cor. 14.5).<br />

Si ce désir de l’apôtre est à pr<strong>en</strong>dre comme un impératif<br />

285


doctrinal, comm<strong>en</strong>t faut-il compr<strong>en</strong>dre <strong>le</strong>s paro<strong>le</strong>s du même<br />

apôtre qui, dans la même épître, dit aussi: "Je voudrais que<br />

tous <strong>le</strong>s hommes soi<strong>en</strong>t comme moi", c’est-à-dire<br />

célibataires ! (1 Cor. 7.7). En grec, <strong>le</strong>s deux expressions "je<br />

voudrais" sont id<strong>en</strong>tiques. Faut-il donner à ces deux désirs<br />

force de loi ? On remarque (permettez-nous d’être un<br />

tantinet malicieux) que tous ceux qui voi<strong>en</strong>t <strong>le</strong> feu au vert<br />

quand ils lis<strong>en</strong>t 1 Corinthi<strong>en</strong>s 14.5, <strong>le</strong> voi<strong>en</strong>t au rouge <strong>en</strong> 1<br />

Corinthi<strong>en</strong>s 7.7 ! Serai<strong>en</strong>t-ils subitem<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>us daltoni<strong>en</strong>s<br />

? Car, s’il faut voir dans <strong>le</strong> premier une norme de la vie<br />

chréti<strong>en</strong>ne, il faut aussi, pour rester honnête, reconnaître la<br />

même norme au second. Tous ceux qui privilégi<strong>en</strong>t <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r<br />

<strong>en</strong> <strong>langues</strong> devrai<strong>en</strong>t donc s’imposer <strong>le</strong> célibat. Par quel<strong>le</strong><br />

gymnastique cérébra<strong>le</strong> arrive-t-on à dire qu’il faut faire<br />

comme Paul quant aux <strong>langues</strong>, mais pas quant au mariage<br />

? Cette remarque empreinte d’humour a fait mouche, à<br />

chaque fois. Un jeune homme, mordu du don des <strong>langues</strong>, à<br />

qui je disais ces choses, a pris <strong>le</strong>s mords aux d<strong>en</strong>ts et m’est<br />

carrém<strong>en</strong>t "r<strong>en</strong>tré dedans". Il était furibond. Pour se<br />

justifier, il a avancé une idée qu’il avait lue quelque part,<br />

selon laquel<strong>le</strong> Paul était, non pas célibataire mais veuf. Il ne<br />

m’appr<strong>en</strong>ait ri<strong>en</strong>. Cette p<strong>en</strong>sée se base <strong>sur</strong> <strong>le</strong> fait que pour<br />

être membre du sanhédrin, il fallait obligatoirem<strong>en</strong>t avoir<br />

été marié. Et comme Saul de Tarse avait été membre de ce<br />

sanhédrin c’est qu’il n’était plus célibataire mais<br />

286


vraisemblab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t veuf. Je lui ai fait remarquer que, si tel<br />

était <strong>le</strong> cas, Paul aurait donc voulu dire qu’il souhaitait que<br />

tous <strong>le</strong>s hommes fuss<strong>en</strong>t veufs ! Le ridicu<strong>le</strong> de la situation l’a<br />

laissé sans réponse. Il a tourné <strong>le</strong>s talons et s’<strong>en</strong> est allé.<br />

Il y a toute une implication doctrina<strong>le</strong> derrière <strong>le</strong>s paro<strong>le</strong>s de<br />

Paul. Comme tous <strong>le</strong>s Corinthi<strong>en</strong>s n’étai<strong>en</strong>t pas appelés à<br />

être célibataires, tous non plus n’étai<strong>en</strong>t pas appelés à par<strong>le</strong>r<br />

<strong>en</strong> <strong>langues</strong>. Paul accepte ces deux idées. D’une part que<br />

tous n’avai<strong>en</strong>t pas <strong>le</strong> don du célibat (1 Cor. 7.7), et d’autre<br />

part que tous n’avai<strong>en</strong>t pas <strong>le</strong> don des <strong>langues</strong> quand il dit:<br />

"Tous sont-ils apôtres ? Tous sont-ils prophètes ? Tous sontils<br />

docteurs ?... Tous par<strong>le</strong>nt-ils <strong>en</strong> <strong>langues</strong> ?" Poser la<br />

question c’est donner la réponse. S’il <strong>en</strong> était autrem<strong>en</strong>t, il<br />

n’y aurait qu’une façon de compr<strong>en</strong>dre <strong>le</strong>s cinq élém<strong>en</strong>ts de<br />

la paro<strong>le</strong> du Seigneur <strong>en</strong> Marc 16.17-18: "Voici <strong>le</strong>s mirac<strong>le</strong>s<br />

qui accompagneront ceux qui auront cru: <strong>en</strong> mon nom 1) ils<br />

chasseront des démons, 2) ils par<strong>le</strong>ront de nouvel<strong>le</strong>s<br />

<strong>langues</strong>, 3) ils saisiront des serp<strong>en</strong>ts, 4) s’ils boiv<strong>en</strong>t<br />

quelque breuvage mortel, il ne <strong>le</strong>ur fera point de mal, 5) ils<br />

imposeront <strong>le</strong>s mains aux malades et <strong>le</strong>s malades seront<br />

guéris". Tous devrai<strong>en</strong>t obligatoirem<strong>en</strong>t faire la preuve de<br />

<strong>le</strong>ur foi, non seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>en</strong> parlant de nouvel<strong>le</strong>s <strong>langues</strong> mais<br />

<strong>en</strong> chassant chacun des démons, <strong>en</strong> buvant tous un<br />

breuvage mortel ou <strong>en</strong> mangeant sans danger une amanite<br />

287


phalloïde, <strong>en</strong> guérissant tous des malades et <strong>en</strong> plongeant<br />

chacun sa main dans un nœud de vipères à l’exemp<strong>le</strong> de<br />

l’apôtre Paul qui fut mordu par l’une d’el<strong>le</strong>s sans qu’il <strong>en</strong><br />

résulte ni n’<strong>en</strong> ress<strong>en</strong>te du mal. D’ail<strong>le</strong>urs, aucun de ceux qui<br />

font la démonstration de <strong>le</strong>ur acquis spirituel par <strong>le</strong>s <strong>langues</strong><br />

ne se risque à <strong>le</strong> faire par <strong>le</strong>s serp<strong>en</strong>ts.<br />

Un jour, un pasteur extrémiste dans cette voie, essayait de<br />

me convaincre que par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> était une expéri<strong>en</strong>ce<br />

que tout chréti<strong>en</strong> devait nécessairem<strong>en</strong>t faire. J’ai ouvert ma<br />

Bib<strong>le</strong> et je lui ai demandé de lire avec moi <strong>le</strong>s versets cités<br />

plus haut (1 Cor. 12.29-30):<br />

- Tous sont-ils apôtres ? Non, bi<strong>en</strong> sûr m’a-t-il répondu !<br />

- Tous sont-ils prophètes ? Non !<br />

- Tous sont-ils docteurs ? Non !<br />

Arrivé à ce point, il a refusé d’al<strong>le</strong>r plus loin. Il v<strong>en</strong>ait de se<br />

r<strong>en</strong>dre compte où <strong>le</strong> texte allait <strong>le</strong> conduire: à lire "Tous<br />

par<strong>le</strong>nt-ils <strong>en</strong> <strong>langues</strong> ?" La réponse ne pouvait être que<br />

NON ! Et il <strong>le</strong> savait. Trois fois j’ai essayé de repr<strong>en</strong>dre <strong>le</strong><br />

texte avec lui. Trois fois il a refusé d’al<strong>le</strong>r jusqu’au bout. Il<br />

s’<strong>en</strong> est allé réel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t fâché contre moi.<br />

288


Ainsi, même au temps de Paul où <strong>le</strong> vrai don existait et<br />

devait être employé comme signe de l’internationalisation du<br />

salut aux Juifs qui n’y croyai<strong>en</strong>t pas, tous n’avai<strong>en</strong>t pas ce<br />

don car "l’Esprit distribue ses dons à chacun <strong>en</strong> particulier<br />

comme il veut" (1 Cor. 12.11). De même que tous n’étai<strong>en</strong>t<br />

pas apôtres, ou prophètes, ou célibataires, tous non plus ne<br />

parlai<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong> <strong>langues</strong>.<br />

JE PARLE EN LANGUE PLUS QUE VOUS TOUS - (1 Cor.<br />

14.18).<br />

Il ne s’agit pas ici de volubilité. Ces bavards de Corinthi<strong>en</strong>s<br />

étai<strong>en</strong>t plus loquaces que Paul dont la paro<strong>le</strong> ou l’élocution<br />

était, selon eux, méprisab<strong>le</strong> (2 Cor. 10.10). Paul n’<strong>en</strong>tre pas<br />

ici <strong>en</strong> compétition avec la faconde corinthi<strong>en</strong>ne. La raison<br />

pour laquel<strong>le</strong> il <strong>le</strong>ur dit qu’il par<strong>le</strong> plus qu’eux tous est<br />

simp<strong>le</strong>. Paul était l’apôtre des nations, <strong>en</strong>voyé par Dieu vers<br />

<strong>le</strong>s peup<strong>le</strong>s aux <strong>langues</strong> étrangères, c’est-à-dire autres que<br />

l’hébreu. Cet appel était contesté par ses adversaires Juifs<br />

qui l’empêchai<strong>en</strong>t de par<strong>le</strong>r aux paï<strong>en</strong>s (1 Thess. 2.16). Et<br />

non seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s Juifs inconvertis, mais <strong>le</strong>s convertis<br />

d’Israël avai<strong>en</strong>t beaucoup de peine à saisir la grande<br />

nouveauté ou vérité spécifique à l’ère de l’Église inaugurée à<br />

la P<strong>en</strong>tecôte: Dieu répandait désormais son Esprit <strong>sur</strong> toute<br />

chair, ce qui revi<strong>en</strong>t à dire <strong>sur</strong> toutes <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> du monde<br />

et <strong>le</strong>s peup<strong>le</strong>s qui <strong>le</strong>s par<strong>le</strong>nt. Le livre des Actes montre que<br />

289


partout où il allait, Paul <strong>en</strong>trait <strong>en</strong> contact et <strong>en</strong> conflit avec<br />

<strong>le</strong>s Juifs à ce sujet. En parlant miracu<strong>le</strong>usem<strong>en</strong>t ces <strong>langues</strong><br />

par l’Esprit, Paul, outre son <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t, <strong>le</strong>ur donnait <strong>le</strong><br />

signe prévu à cet effet. Il <strong>le</strong>ur démontrait ainsi que <strong>le</strong>s<br />

<strong>langues</strong> étrangères pouvai<strong>en</strong>t, tout aussi bi<strong>en</strong> que la <strong>le</strong>ur,<br />

louer <strong>le</strong> Yavhé d’Israël et que <strong>le</strong> mur de séparation était<br />

abattu une fois pour toutes. Pour bi<strong>en</strong> <strong>le</strong> prouver, cet expharisi<strong>en</strong><br />

libéré et éclairé, de ses lèvres de Juif, publiait<br />

miracu<strong>le</strong>usem<strong>en</strong>t au vu et au su des Juifs, <strong>le</strong>s merveil<strong>le</strong>s du<br />

Dieu des Juifs dans <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> des paï<strong>en</strong>s ! Merveil<strong>le</strong> pour<br />

<strong>le</strong>s uns (Juifs et paï<strong>en</strong>s acquis à cette vérité nouvel<strong>le</strong>); feu<br />

de jugem<strong>en</strong>t pour <strong>le</strong>s autres (Juifs incroyants et opposés).<br />

Plus que n’importe qui, et peut-être seul de sa génération,<br />

Paul pouvait dire sans forfanterie: "J’ai travaillé plus qu’eux<br />

tous" (1 Cor. 15.10). De par sa vocation particulière, ses<br />

nombreux voyages, son labeur incessant et ses nouveaux<br />

contacts, Paul, à bon esci<strong>en</strong>t, parlait aussi <strong>en</strong> <strong>langues</strong> plus<br />

que <strong>le</strong>s autres.<br />

N’EMPÊCHEZ PAS DE PARLER EN LANGUES - (1 Cor.<br />

14.39).<br />

Il faut <strong>savoir</strong> que <strong>le</strong> charisme dont Paul par<strong>le</strong> ici, c’était <strong>le</strong><br />

vrai et non la contrefaçon qu’on nous propose aujourd’hui.<br />

Malgré son auth<strong>en</strong>ticité, il était <strong>en</strong>taché de tel<strong>le</strong>s malfaçons<br />

que l’apôtre inspiré dut écrire presque trois chapitres pour<br />

290


emettre <strong>le</strong>s Corinthi<strong>en</strong>s <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s rails. Ils l’utilisai<strong>en</strong>t à tort et<br />

à travers comme Samson sa force herculé<strong>en</strong>ne qui lui v<strong>en</strong>ait<br />

aussi de Dieu. Champion de la classe biberon, premier prix<br />

d’infantilisme tels <strong>le</strong>s Corinthi<strong>en</strong>s (1 Cor. 14.20), il <strong>en</strong> usait<br />

et <strong>en</strong> abusait à des fins personnel<strong>le</strong>s et charnel<strong>le</strong>s. Dieu ne<br />

l’a pas empêché de se servir de la force qu’il lui avait<br />

donnée, mais il ne l’avait pas reçue pour s’<strong>en</strong> servir comme<br />

il <strong>le</strong> faisait. De même, Paul a apporté un sérieux rectificatif<br />

aux erreurs corinthi<strong>en</strong>nes, mais tant que <strong>le</strong> don était <strong>en</strong>core<br />

de saison, il ne pouvait empêcher qu’on l’exerçât avec à-<br />

propos. Mais quand il dev<strong>en</strong>ait inapproprié, comme par<br />

exemp<strong>le</strong> <strong>en</strong> l'abs<strong>en</strong>ce d'interprète, Paul empêchait de<br />

par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>, donnant alors l'ordre de se taire (1<br />

Cor.14:28). Il <strong>en</strong> était du don des <strong>langues</strong> comme du<br />

don de rédaction des livres du Nouveau Testam<strong>en</strong>t.<br />

Paul aurait pu dire qu’il écrivait plus d’épîtres que <strong>le</strong>s autres,<br />

et même que tous <strong>le</strong>s autres <strong>en</strong>semb<strong>le</strong>. Comme pour <strong>le</strong>s<br />

<strong>langues</strong>, il signa<strong>le</strong> l’exist<strong>en</strong>ce d’écrits douteux (2 Thess.<br />

2.2), mais il n’empêchera ni Jean, ni Pierre, ni Luc, ni<br />

personne d’autre d’écrire <strong>le</strong>s vrais. <strong>Tout</strong>efois, continuer à <strong>en</strong><br />

écrire aujourd’hui, ou continuer à contrefaire <strong>le</strong> don des<br />

<strong>langues</strong> alors que ces deux dons ont cessé, cela se définit<br />

par une expression: faux et usage de faux.<br />

291


CELUI QUI PARLE EN LANGUE... PARLE A DIEU.. C’EST<br />

EN ESPRIT QU’IL DIT DES MYSTÈRES (1 Cor. 14.2)<br />

Les MYSTÈRES dont il est question ici n’ont ri<strong>en</strong> de commun<br />

avec <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s qu’on <strong>le</strong>ur prête de nos jours: insaisissab<strong>le</strong>s,<br />

incompréh<strong>en</strong>sib<strong>le</strong>s, inconnus, secrets, etc. Dans <strong>le</strong> Nouveau<br />

Testam<strong>en</strong>t <strong>le</strong> mot se r<strong>en</strong>contre vingt-sept fois. Sans<br />

exception il s’agit, comme l’<strong>en</strong>seigne Scofield "d’une vérité<br />

cachée auparavant, que Dieu révè<strong>le</strong> <strong>en</strong> partie dans <strong>le</strong> temps<br />

prés<strong>en</strong>t". Son analyse très intéressante se trouve à la Page<br />

1075 de sa Bib<strong>le</strong> à référ<strong>en</strong>ces où il cite <strong>le</strong>s dix mystères:<br />

1. Du royaume des cieux.<br />

2. De l’<strong>en</strong>durcissem<strong>en</strong>t d’Israël.<br />

3. De l’Église composée de Juifs et de paï<strong>en</strong>s, épouse de<br />

Christ.<br />

4. De la vie de Christ <strong>en</strong> nous.<br />

5. De Dieu, à <strong>savoir</strong> Christ.<br />

6. De la piété.<br />

7. De l’<strong>en</strong>lèvem<strong>en</strong>t des saints.<br />

8. De l’iniquité.<br />

9. Des sept étoi<strong>le</strong>s.<br />

10. De Babylone.<br />

Ceux qui parlai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>langues</strong> adorai<strong>en</strong>t Dieu <strong>sur</strong> la base de<br />

la plupart (ou de l’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong>) de ces mystères. Ce sont<br />

292


exactem<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s mêmes mystères que <strong>le</strong>s rachetés<br />

proclam<strong>en</strong>t lorsqu’ils lou<strong>en</strong>t <strong>le</strong> Seigneur. Nous <strong>le</strong> bénissons,<br />

ô combi<strong>en</strong>, pour son royaume à v<strong>en</strong>ir que nous saluons par<br />

la foi sans pouvoir <strong>en</strong> sonder l’ét<strong>en</strong>due ! Que de louanges<br />

exprimées pour la grâce qui nous a été faite à nous qui<br />

étions éloignés, qui n’ avions aucun droit de cité <strong>en</strong> Israël,<br />

mais qui sommes dev<strong>en</strong>us héritiers de la promesse par <strong>le</strong>ur<br />

chute ! (Rom. 11). Que d’adoration pour <strong>le</strong> mystère de<br />

Christ lui-même; pour celui de son incarnation, mystère d’un<br />

Dieu quittant sa gloire et y retournant après s’être manifesté<br />

<strong>en</strong> chair, choses dans <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s anges eux-mêmes<br />

désir<strong>en</strong>t plonger <strong>le</strong>urs regards ! Que d’actions de grâce pour<br />

<strong>le</strong> jour où <strong>le</strong> mystère de l’iniquité qui corrompt cette terre<br />

sera terminé ! Quel<strong>le</strong> bénédiction aussi pour <strong>le</strong> jour où morts<br />

et vivants seront changés dans un corps r<strong>en</strong>du conforme à<br />

celui de sa gloire et que <strong>le</strong>s rachetés salu<strong>en</strong>t <strong>en</strong> disant:<br />

"Am<strong>en</strong>, vi<strong>en</strong>s Seigneur Jésus". Mais par-dessus tout, ce qui,<br />

<strong>en</strong> <strong>langues</strong> étrangères, était au c<strong>en</strong>tre de la louange, c’était<br />

<strong>le</strong> mystère qui s’y rapportait <strong>le</strong> plus et qui avait une<br />

importance capita<strong>le</strong> à cette époque, c’est-à-dire: "Ce<br />

mystère c’est que <strong>le</strong>s paï<strong>en</strong>s sont co-héritiers, form<strong>en</strong>t un<br />

même corps et particip<strong>en</strong>t à la même promesse <strong>en</strong> Jésus-<br />

Christ par l’évangi<strong>le</strong>" (Eph. 3.6). Paul, après avoir expliqué<br />

<strong>le</strong> mystère de l’<strong>en</strong>durcissem<strong>en</strong>t d’Israël et du salut des<br />

paï<strong>en</strong>s dit: "Dieu a r<strong>en</strong>fermé tous <strong>le</strong>s hommes (Juifs et non-<br />

293


Juifs) dans la désobéissance pour faire miséricorde à tous"<br />

(Rom. 11.31). Comme ébloui par cette vérité, Paul conclut<br />

dans un élan d’adoration: "O profondeur de la richesse, de la<br />

sagesse et de la sci<strong>en</strong>ce de Dieu ! Que ses jugem<strong>en</strong>ts sont<br />

insondab<strong>le</strong>s et ses voies incompréh<strong>en</strong>sib<strong>le</strong>s" (Rom. 11.33).<br />

Ce mystère est tel que <strong>le</strong>s vingt-quatre anci<strong>en</strong>s d’Apocalypse<br />

3.8-10 se courb<strong>en</strong>t <strong>en</strong> adoration et chant<strong>en</strong>t un cantique<br />

nouveau à la gloire de l’Agneau immolé qui a racheté par<br />

son sang des hommes de toute tribu, DE TOUTE LANGUE, de<br />

tout peup<strong>le</strong> et de toute nation. C’est pour ces mystères que<br />

Pierre et <strong>le</strong>s autres glorifièr<strong>en</strong>t Dieu <strong>en</strong> <strong>langues</strong> étrangères<br />

au jour de la P<strong>en</strong>tecôte qui était <strong>le</strong> jour inaugural d’une<br />

disp<strong>en</strong>sation qui s’ét<strong>en</strong>dait désormais à tous peup<strong>le</strong>s et<br />

<strong>langues</strong> de la terre. A tous ceux qui n’avai<strong>en</strong>t pas compris,<br />

ils ont donné séance t<strong>en</strong>ante une explication claire, disant<br />

qu’à partir de ce mom<strong>en</strong>t-là Dieu déversait son Esprit <strong>sur</strong><br />

toute <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> de la terre (toute chair). Ils apportèr<strong>en</strong>t<br />

une preuve indiscutab<strong>le</strong> de cette doctrine <strong>en</strong> parlant <strong>sur</strong> <strong>le</strong><br />

champ quinze d’<strong>en</strong>tre el<strong>le</strong>s.<br />

POUR QUOI AUX JUIFS SEULS ?<br />

Cette insistance à dire avec Paul que <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>,<br />

comme la vision de Pierre, ne faisait signe qu’à "ce peup<strong>le</strong>",<br />

peut indisposer des amis qui demanderont avec une certaine<br />

irritation: Pourquoi, ri<strong>en</strong> qu’aux Juifs ? Outre <strong>le</strong> fait que <strong>le</strong><br />

294


Saint-Esprit <strong>le</strong> dit <strong>en</strong> 1 Corinthi<strong>en</strong>s: "... à ce peup<strong>le</strong>", et que<br />

<strong>le</strong> plus élém<strong>en</strong>taire bon s<strong>en</strong>s empêche de <strong>le</strong> compr<strong>en</strong>dre<br />

autrem<strong>en</strong>t, il faut y ajouter deux autres considérations. La<br />

première, déjà m<strong>en</strong>tionnée au CHAPITRE 3, rappel<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s<br />

12 fois où l'expression CE PEUPLE se r<strong>en</strong>contre dans <strong>le</strong><br />

Nouveau Testam<strong>en</strong>t, el<strong>le</strong> ne désigne qu'Israël. La seconde,<br />

c'est qu'<strong>en</strong> Romains 9.4, il est dit que c’est aux Juifs<br />

qu’apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t l’adoption, la gloire, <strong>le</strong>s alliances, la loi, <strong>le</strong><br />

culte, <strong>le</strong>s promesses, <strong>le</strong>s patriarches. C’est pour eux d’abord<br />

que <strong>le</strong> Sauveur était v<strong>en</strong>u. Les apôtres étai<strong>en</strong>t Juifs; au<br />

début, l’Église était <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t juive; tout, y compris la<br />

proclamation du salut, était <strong>en</strong>tre des mains juives. Or, <strong>le</strong>s<br />

mieux disposés d’<strong>en</strong>tre eux, Pierre <strong>le</strong> premier, se serai<strong>en</strong>t<br />

bi<strong>en</strong> gardés de partager la Bonne Nouvel<strong>le</strong> avec des<br />

étrangers (Act. 10.28) qu’ils classai<strong>en</strong>t, eux et <strong>le</strong>urs <strong>langues</strong>,<br />

comme étant barbares. Par<strong>le</strong>r par l’Esprit dans ces <strong>langues</strong><br />

détestées, plus la vision de Pierre, ont été <strong>le</strong>s deux signes<br />

par <strong>le</strong>squels Dieu voulait convaincre ce peup<strong>le</strong> du caractère<br />

universel de l’évangi<strong>le</strong>. Par ces moy<strong>en</strong>s Dieu triomphait de<br />

<strong>le</strong>ur rétic<strong>en</strong>ce à l’annoncer aux autres peup<strong>le</strong>s. La<br />

compréh<strong>en</strong>sion de cette vérité ne pouvait al<strong>le</strong>r que dans <strong>le</strong><br />

s<strong>en</strong>s Juifs-paï<strong>en</strong>s et jamais dans <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s paï<strong>en</strong>s-Juifs ou<br />

paï<strong>en</strong>s-paï<strong>en</strong>s. Voici un exemp<strong>le</strong> du plus parfait contre-s<strong>en</strong>s<br />

qu’on puisse trouver. Un certain magazine très branché <strong>sur</strong><br />

"l’expéri<strong>en</strong>ce" a rapporté qu’un pasteur français ne sachant<br />

295


pas un mot d’hébreu, s’est mis à <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r par l’Esprit et que<br />

cela fut compris par un de ses collègues. Et voilà tout un<br />

parterre de g<strong>en</strong>s sérieux qui applaudit à cette "orthodoxie"<br />

biblique. En supposant que l’incid<strong>en</strong>t raconté soit vrai (ayant<br />

été témoins de tant de faux rapports dans ce domaine, nous<br />

nous permettons de douter de la véracité du fait) nous<br />

sommes <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’une contrefaçon toute cousue de<br />

gros fil blanc.<br />

<br />

<br />

1. D’abord, <strong>le</strong> don a été reconnu et compris par un croyant<br />

déjà convaincu de l’offre universel<strong>le</strong> du salut. Outre <strong>le</strong> fait<br />

que <strong>le</strong> signe ne lui appr<strong>en</strong>ait plus ri<strong>en</strong>, il était <strong>en</strong> complète<br />

contradiction avec <strong>le</strong> Saint-Esprit qui précise que <strong>le</strong> signe<br />

était pour <strong>le</strong>s non-croyants.<br />

2. Le don des <strong>langues</strong>, tel qu’il était <strong>en</strong>seigné et pratiqué<br />

dans <strong>le</strong> Nouveau Testam<strong>en</strong>t, était tout sauf de l’hébreu. En<br />

effet, <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> parlées par l’Esprit y sont définies comme<br />

étant ÉTRANGÈRES ou BARBARES, c’est-à-dire autres que<br />

l’hébreu. Maint<strong>en</strong>ant, qui étai<strong>en</strong>t ces étrangers ou ces<br />

barbares ? Il n’y a qu’une seu<strong>le</strong> réponse possib<strong>le</strong>: <strong>le</strong>s non-<br />

Juifs. Il va de soi qu’aucun paï<strong>en</strong> n’avait besoin d’être<br />

convaincu que <strong>le</strong>s Juifs pouvai<strong>en</strong>t avoir accès à Dieu puisque<br />

c’était Dieu qui <strong>en</strong>voyait ces Juifs pour <strong>le</strong>ur annoncer <strong>le</strong> salut<br />

! Le signe était donné pour que <strong>le</strong>s Juifs compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

296


que <strong>le</strong> salut passait aux paï<strong>en</strong>s et JAMAIS LE<br />

CONTRAIRE !<br />

Faire par<strong>le</strong>r un français <strong>en</strong> hébreu, c’est r<strong>en</strong>verser l’ordre<br />

divin comme, par exemp<strong>le</strong>, donner la vision de Pierre au<br />

paï<strong>en</strong> Corneil<strong>le</strong>. Or Corneil<strong>le</strong>, recevant <strong>le</strong> salut de la bouche<br />

de Pierre, n’avait nul<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t besoin d’appr<strong>en</strong>dre que Pierre y<br />

avait droit autant que lui ! C’eût été un contre-s<strong>en</strong>s doublé<br />

d’un non-s<strong>en</strong>s monum<strong>en</strong>tal. Peut-on imaginer qu’un Anglais<br />

ait besoin d’un mirac<strong>le</strong> linguistique <strong>en</strong> langue d’oc pour se<br />

convaincre que <strong>le</strong>s Français ont droit à la nationalité<br />

française ? Quel ridicu<strong>le</strong> ! C’est un peu ce que l’artic<strong>le</strong> mis <strong>en</strong><br />

cause ci-dessus relate: que ce par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> <strong>en</strong> hébreu<br />

révélait à deux croyants français que <strong>le</strong>s Hébreux avai<strong>en</strong>t<br />

droit à <strong>le</strong>ur propre Dieu !<br />

SI TOUS PARLENT EN LANGUES, NE DIRONT-ILS PAS<br />

QUE VOUS ÊTES FOUS ? (1 Cor. 14.23)<br />

Les versets 21 à 25 de 1 Corinthi<strong>en</strong>s rest<strong>en</strong>t pour beaucoup<br />

d’exégètes un véritab<strong>le</strong> casse-tête.<br />

Verset 21: "C’est par des hommes d’une autre langue et par<br />

des lèvres d’étrangers que je par<strong>le</strong>rai à ce peup<strong>le</strong>".<br />

Verset 22: "Par conséqu<strong>en</strong>t, <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> sont un signe, non<br />

pour <strong>le</strong>s croyants mais pour <strong>le</strong>s incroyants; la prophétie; au<br />

297


contraire, est un signe, non pour <strong>le</strong>s non-croyants, mais<br />

pour <strong>le</strong>s croyants".<br />

Verset 23: "Si donc, dans une assemblée de l’Église <strong>en</strong>tière,<br />

tous par<strong>le</strong>nt <strong>en</strong> <strong>langues</strong>, et qu’il <strong>en</strong>tre des simp<strong>le</strong>s auditeurs<br />

ou des non-croyants, ne diront-ils pas que vous êtes fous ?".<br />

Verset 24: "Mais si tous prophétis<strong>en</strong>t, et qu’il <strong>en</strong>tre un noncroyant<br />

ou un simp<strong>le</strong> auditeur, il est convaincu par tous..."<br />

Au verset 22, l’Esprit dit que <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> sont un signe pour<br />

<strong>le</strong>s non-croyants. Mais au verset suivant, il semb<strong>le</strong> dire <strong>le</strong><br />

contraire: <strong>le</strong>s non-croyants y cri<strong>en</strong>t "au fou !" <strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dant<br />

par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>. On butte là dans un inextricab<strong>le</strong> paradoxe<br />

que personne, de quelque bord qu’il soit, ne m’a jamais<br />

expliqué. Car si <strong>le</strong>s non-croyants des versets 22, 23 et 24<br />

sont indifféremm<strong>en</strong>t des Juifs et des paï<strong>en</strong>s, l’appar<strong>en</strong>te<br />

contradiction est in<strong>sur</strong>montab<strong>le</strong>, c’est la bouteil<strong>le</strong> à <strong>en</strong>cre.<br />

Mais la difficulté disparaît d’el<strong>le</strong>-même si l’on ti<strong>en</strong>t compte<br />

que l’Esprit avait <strong>en</strong> vue deux sortes d’incroyants. Les noncroyants<br />

du verset 22 sont id<strong>en</strong>tifiés par <strong>le</strong> verset 21: "Je<br />

par<strong>le</strong>rai à ce peup<strong>le</strong>". Ce sont <strong>le</strong>s Juifs et <strong>le</strong> signe est<br />

pour eux. Mais <strong>le</strong>s non-croyants du verset 23 sont id<strong>en</strong>tifiés<br />

par l’expression de "simp<strong>le</strong>s auditeurs" ou "simp<strong>le</strong>s" selon<br />

J.N. Darby. En grec, c’est "idiotès" (consonance bi<strong>en</strong> connue<br />

!). C’est bi<strong>en</strong> ainsi que <strong>le</strong>s Juifs voyai<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s paï<strong>en</strong>s:<br />

ignorants, barbares, simp<strong>le</strong>s, non-instruits des choses de la<br />

298


loi (Rom. 2.20). C’était à Corinthe, <strong>le</strong>s g<strong>en</strong>s du commun<br />

peup<strong>le</strong> et non de "ce peup<strong>le</strong>". Cette exégèse honore <strong>le</strong> texte<br />

et son contexte, supprime la contradiction et confirme que<br />

<strong>le</strong> signe des <strong>langues</strong>, manifestem<strong>en</strong>t hors de portée<br />

des g<strong>en</strong>s de Corinthe, n’était pas pour eux. Il était<br />

pour "ce peup<strong>le</strong>" juif afin de l’am<strong>en</strong>er à croire <strong>en</strong>fin<br />

que <strong>le</strong>s paï<strong>en</strong>s étai<strong>en</strong>t greffés, insérés, baptisés avec<br />

eux dans <strong>le</strong> Corps de Christ qu’est l’Église.<br />

On ne peut terminer ce paragraphe sans attirer l’att<strong>en</strong>tion<br />

<strong>sur</strong> <strong>le</strong>s deux versets qui suiv<strong>en</strong>t où, une fois de plus, <strong>le</strong> don<br />

de prophétie est mis <strong>en</strong> contraste avec celui des <strong>langues</strong>:<br />

"Mais si tous prophétis<strong>en</strong>t et qu’il <strong>en</strong>tre un non-croyant ou<br />

un "idiotès", il est convaincu par tous, il est jugé par tous,<br />

<strong>le</strong>s secrets de son cœur sont dévoilés de tel<strong>le</strong> sorte que,<br />

tombant <strong>sur</strong> sa face, il adorera Dieu et publiera que Dieu est<br />

réel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t au milieu de vous" (v. 24,25). Quoique destinée<br />

<strong>en</strong> priorité aux croyants, la prophétie avait l’imm<strong>en</strong>se<br />

avantage d’être comprise même par <strong>le</strong>s "idiotès" parce<br />

qu’el<strong>le</strong> était articulée dans <strong>le</strong>ur propre langue. Il <strong>en</strong> résultait<br />

des consci<strong>en</strong>ces remuées et des conversions profondes, au<br />

point que des simp<strong>le</strong>s g<strong>en</strong>s du peup<strong>le</strong> tombai<strong>en</strong>t <strong>sur</strong> <strong>le</strong>ur<br />

face, publiant que Dieu était là.<br />

299


Si Paul privilégiait la prophétie aux <strong>langues</strong> (v. 5, 19), c’est<br />

parce que là-même où il y avait une interprétation, ce don<br />

n’avait qu’un cont<strong>en</strong>u restreint puisqu’il ne servait de signe<br />

qu’à l’incroyant juif. Tandis que la prophétie couvrait<br />

presque tout <strong>le</strong> champ de l’expéri<strong>en</strong>ce chréti<strong>en</strong>ne résumée<br />

par ces trois mots: el<strong>le</strong> édifie, exhorte, conso<strong>le</strong> (v. 3). C’est<br />

aussi la raison pour laquel<strong>le</strong>, dans l’Assemblée, Paul<br />

préférera ne dire que cinq paro<strong>le</strong>s intellig<strong>en</strong>tes plutôt que dix<br />

mil<strong>le</strong> <strong>en</strong> <strong>langues</strong>. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Si<br />

quelqu’un dit qu’il préfère cinq chats à dix mil<strong>le</strong> chi<strong>en</strong>s, c’est<br />

qu’il ne veut pas de chi<strong>en</strong>. Cette boutade n’est peut-être pas<br />

de haut vol, mais el<strong>le</strong> a <strong>le</strong> mérite de bi<strong>en</strong> dire ce qu’el<strong>le</strong> veut<br />

dire. Au niveau des chiffres <strong>en</strong> tout cas, Paul n’a pas<br />

dédaigné cette comparaison.<br />

CELUI QUI PARLE EN LANGUE... PARLE A DIEU (2<br />

Cor.14:2)<br />

Certains ont sauté à la conclusion: Puisque celui qui parlait<br />

<strong>en</strong> <strong>langues</strong> parlait à Dieu, servons-nous <strong>en</strong> pour <strong>en</strong> faire<br />

autant. Mais cela, comme aussi de s'édifier soi-même,<br />

n'était que deux composants du par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> langue, et pas son<br />

BUT. Permettez- moi, une fois <strong>en</strong>core, de clarifier ce qu'était<br />

<strong>le</strong> but ultime de ce don par voie de comparaison.<br />

300


Dans certains pays europé<strong>en</strong>s, <strong>le</strong>s autobus sont<br />

officiel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t classés comme "Véhicu<strong>le</strong>s pour <strong>le</strong> transport de<br />

personnes" Cela, c'est <strong>le</strong> premier et seul but de l'utilisation<br />

de ce moy<strong>en</strong> de transport. Mais quelqu'un dira:<br />

1- Un autobus consomme du carburant. Puisqu'il <strong>en</strong> est<br />

ainsi, laissons tourner <strong>le</strong> moteur pour qu'il <strong>en</strong> consomme !<br />

Qui réfléchirait ainsi ?<br />

2- Un autobus fait du bruit. Alors, faisons vrombir <strong>le</strong> moteur<br />

tant et plus !<br />

3- Un autobus dégage de la cha<strong>le</strong>ur. Prouvons-<strong>le</strong> <strong>en</strong> faisant<br />

<strong>sur</strong>chauffer la machine !<br />

4- Un autobus transporte son propre chauffeur. Qu'il se<br />

promène avec son <strong>en</strong>gin <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s Champs-Elysées ou <strong>le</strong> long<br />

des quais de la Seine pour se transporter lui-même et<br />

accroître ses capacités au volant !<br />

Ces quatre points sont faisab<strong>le</strong>s et pourrai<strong>en</strong>t s'inscrire dans<br />

<strong>le</strong>s possibilités d'utilisation d'un autobus. Et pourtant, <strong>le</strong><br />

chauffeur qui s'aviserait de s'<strong>en</strong> servir dans ces buts, serait<br />

mis à la porte <strong>sur</strong>-<strong>le</strong>-champ.<br />

Ainsi <strong>en</strong> va-t-il du Par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>. Il est juste de p<strong>en</strong>ser<br />

que :<br />

1- C'était la louange ou la prière à Dieu seul.<br />

2- Il édifiait celui qui parlait.<br />

301


3- Il édifiait l'Église par l'interprétation.<br />

Mais ces trois points <strong>en</strong> eux-mêmes, manquai<strong>en</strong>t la cib<strong>le</strong>,<br />

autant que de conduire un autobus hors de son seul et<br />

ultime but: Transporter des passagers. Et quel était <strong>le</strong> but<br />

de par<strong>le</strong>r à Dieu dans <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> des nations ? La réponse<br />

est dans <strong>le</strong> récit de la P<strong>en</strong>tecôte et <strong>en</strong> 1 Cor.14 que nous<br />

résumons ainsi: Dieu <strong>le</strong> Saint-Esprit, dans la bouche des<br />

Juifs opposés au salut de toute chair (<strong>le</strong>s paï<strong>en</strong>s), y souff<strong>le</strong><br />

miracu<strong>le</strong>usem<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> des barbares comme autant de<br />

prière ou de louange à Lui-même, pour servir de signe à<br />

ces mêmes Juifs incrédu<strong>le</strong>s que l'accès à <strong>le</strong>ur Yaveh était<br />

désormais ouvert à ces barbares dont <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> étai<strong>en</strong>t<br />

maint<strong>en</strong>ant articulées par <strong>le</strong>urs propres lèvres de Juifs.<br />

PRIER ET CHANTER PAR L’ESPRIT - (1 Cor. 14.15)<br />

Faisant fi de la cessation du don des <strong>langues</strong>, ce texte est<br />

souv<strong>en</strong>t cité pour essayer de justifier la prière personnel<strong>le</strong><br />

<strong>en</strong> langue. Il est à noter:<br />

1. Que Paul ne mettait pas du tout son accord à une prière<br />

purem<strong>en</strong>t éthérée qui n’aurait pas son contrepoids<br />

intel<strong>le</strong>ctuel. C’est tronquer sciemm<strong>en</strong>t la Paro<strong>le</strong> de Dieu que<br />

de ne pas citer <strong>en</strong> <strong>en</strong>tier <strong>le</strong> verset qui <strong>en</strong>joignait de prier ou<br />

302


de chanter, non seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t par l’esprit "mais aussi avec<br />

l’intellig<strong>en</strong>ce". Et cela est répété deux fois dans <strong>le</strong> verset 15.<br />

2. Que l’esprit dont il est question n’est que l’esprit humain<br />

et non l’Esprit de Dieu. La différ<strong>en</strong>ce est énorme.<br />

Volontairem<strong>en</strong>t ignorants de cette différ<strong>en</strong>ce, deux textes<br />

tota<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t étrangers au par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> lui sont<br />

arbitrairem<strong>en</strong>t accolés. Le premier est Éphési<strong>en</strong>s 6.18:<br />

"Faites <strong>en</strong> tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et<br />

de supplications...". Le second est Romains 8.26-27: "De<br />

même aussi l’Esprit nous aide dans notre faib<strong>le</strong>sse, car nous<br />

ne savons pas ce qu’il convi<strong>en</strong>t de demander dans nos<br />

prières. Mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs<br />

inexprimab<strong>le</strong>s; et celui qui sonde <strong>le</strong>s cœurs connaît la<br />

p<strong>en</strong>sée de l’Esprit, parce que c’est selon Dieu qu’il intercède<br />

<strong>en</strong> faveur des saints". Ri<strong>en</strong> ne permet de croire qu’il s’agit là<br />

de la prière <strong>en</strong> <strong>langues</strong>. Pour l’y trouver il faut l’inv<strong>en</strong>ter. Si<br />

tel était <strong>le</strong> cas, Jésus n’aurait jamais prié par l’Esprit<br />

puisqu’il n’a jamais prié <strong>en</strong> <strong>langues</strong>. La Bib<strong>le</strong> est p<strong>le</strong>ine de<br />

prières faites par l’Esprit; aucune n’a été articulée <strong>en</strong><br />

<strong>langues</strong>; ni la célèbre sacerdota<strong>le</strong> de Jean 17, ni la prière<br />

agonisante de Gethsémané. D’Eti<strong>en</strong>ne, <strong>le</strong> premier martyr<br />

chréti<strong>en</strong>, il est dit qu’il était p<strong>le</strong>in du Saint-Esprit, p<strong>le</strong>in de<br />

grâce et de puissance, qu’il faisait des prodiges et des<br />

mirac<strong>le</strong>s et que nul ne pouvait résister à la sagesse et à<br />

303


l’Esprit par <strong>le</strong>quel il parlait (Act. 6.3, 8, 10). Cep<strong>en</strong>dant, bi<strong>en</strong><br />

qu’il parlait par l’Esprit, il ne <strong>le</strong>ur a t<strong>en</strong>u son impressionnant<br />

discours ni dans la langue de l’ange auquel il ressemblait <strong>en</strong><br />

cet instant, ni dans aucune autre langue que cel<strong>le</strong> de tous<br />

<strong>le</strong>s jours.<br />

Qui a tout-à-coup poussé cet ami à se <strong>le</strong>ver au milieu de la<br />

nuit et à prier à g<strong>en</strong>oux pour un frère chréti<strong>en</strong> qui, à cette<br />

minute était <strong>en</strong> danger de mort, l’avion qui l’emportait<br />

raclant la cime des arbres au point d’<strong>en</strong> emporter quelques<br />

branches. Peut-on trouver prière plus inspirée de l’Esprit que<br />

cel<strong>le</strong>-là ? El<strong>le</strong> ne fut cep<strong>en</strong>dant pas exprimée <strong>en</strong> langue.<br />

Pourquoi, voici quelque temps, ai-je été contraint, à un<br />

mom<strong>en</strong>t précis de la journée, de prier pour un frère <strong>en</strong><br />

Christ vivant à mil<strong>le</strong> kilomètres de chez moi et dont je<br />

n’avais aucune nouvel<strong>le</strong> précise ? Une conviction à<br />

laquel<strong>le</strong> je ne pus résister me fit plier <strong>le</strong>s g<strong>en</strong>oux et<br />

crier au ciel pour lui. Ce n’est que quelques mois plus tard<br />

que j’ai appris qu’il traversait à ce mom<strong>en</strong>t-là la crise la plus<br />

douloureuse de son ministère. Seul l’Esprit de Dieu pouvait<br />

m’avoir inspiré cet impérieux besoin de prier. Le Saint-Esprit<br />

qui l’a formé dans mon esprit et <strong>sur</strong> mes lèvres ne l’a pas<br />

fait <strong>en</strong> <strong>langues</strong>. Comm<strong>en</strong>t l’aurait-Il pu, lui qui l’a donnée<br />

comme signe aux non-croyants (et il n’y avait pas<br />

d’incroyants dans la chambre où je me trouvais), qui a prévu<br />

304


la cessation de ce don et qui l’a retiré depuis de nombreux<br />

sièc<strong>le</strong>s selon ce qu’<strong>en</strong> atteste 1 Corinthi<strong>en</strong>s 13.8 ? (voir<br />

CHAPITRE 8).<br />

La dernière prière de la Bib<strong>le</strong> (Apoc. 22.17-20) est cel<strong>le</strong>-ci:<br />

"L’Esprit et l’épouse dis<strong>en</strong>t: Vi<strong>en</strong>s ! Am<strong>en</strong> ! Vi<strong>en</strong>s Seigneur<br />

Jésus !". Si au monde il y une prière qui est "dans l’Esprit"<br />

c’est bi<strong>en</strong> cel<strong>le</strong>-là. Mais pas plus que <strong>le</strong>s autres el<strong>le</strong> n’a été<br />

faite <strong>en</strong> langue.<br />

CONTESTER L’ACTUALITÉ DU DON DES LANGUES,<br />

N’EST-CE PAS UNE FAÇON D’ARRACHER DES PAGES A<br />

LA BIBLE ?<br />

Pas plus que de contester la doctrine maria<strong>le</strong> de l’Église<br />

romaine. <strong>Tout</strong> chréti<strong>en</strong> évangélique admet sans réserve ce<br />

que la Bib<strong>le</strong> dit de Marie: <strong>le</strong> choix divin qui s’est porté <strong>sur</strong><br />

el<strong>le</strong>, sa foi, son obéissance, <strong>le</strong> risque d’opprobre<br />

courageusem<strong>en</strong>t accepté, la naissance virgina<strong>le</strong> du Sauveur,<br />

ses maternités, la remontrance de son Fils (Jn 2.4), son<br />

incompréh<strong>en</strong>sion du ministère de Jésus (Marc 3.21,31-35),<br />

la sollicitude du Seigneur <strong>en</strong>vers sa mère (Jn 19.26-27) et<br />

<strong>le</strong>s quelques soixante-cinq années de si<strong>le</strong>nce la concernant,<br />

<strong>en</strong>tre sa dernière apparition <strong>en</strong> Actes 1 et la fin de<br />

l’Apocalypse. Admettre que son rô<strong>le</strong> est terminé et que son<br />

action s’est éteinte dans 1’Église militante, n’arrache aucune<br />

305


page à la Révélation écrite et ne jette un quelconque<br />

discrédit <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s estimab<strong>le</strong>s qualités de cel<strong>le</strong> qui fut la mère<br />

du Sauveur, ni <strong>sur</strong> la part importante qui fut la si<strong>en</strong>ne dans<br />

<strong>le</strong> plan de Dieu pour cette occasion. Mais de là à <strong>en</strong> faire<br />

l’Immaculée Conception, la Mère de Dieu et de l’Église, la<br />

Reine des anges et du ciel, la Co-rédemptrice, la Médiatrice<br />

de toutes <strong>le</strong>s grâces et, par voie de conséqu<strong>en</strong>ce, lui<br />

reconnaître une action dans l’Église actuel<strong>le</strong>, il y a une<br />

monstruosité doctrina<strong>le</strong> à laquel<strong>le</strong> nous nous opposons<br />

farouchem<strong>en</strong>t.<br />

Quelqu’un demandera pourquoi nous sou<strong>le</strong>vons ici cette<br />

question ? Parce qu’el<strong>le</strong> permet de faire un rapprochem<strong>en</strong>t<br />

avec <strong>le</strong> sujet débattu. A cet ami qui m’a dit un jour: "Le don<br />

des <strong>langues</strong>, c’est biblique, non !", je lui ai simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

répondu par une question semblab<strong>le</strong>: "Et Marie, c’est<br />

biblique, non ?". Pas plus que l’historicité de la vierge<br />

Marie, personne ne songe à contester la réalité<br />

biblique et historique du don des <strong>langues</strong>, ni l’action ni<br />

la place qu’il a eu dans l’Église. Il était au nombre des<br />

dons miracu<strong>le</strong>ux comme ceux de prophétie et de<br />

connaissance qui ont présidé à la rédaction des Écrits<br />

inspirés du Nouveau Testam<strong>en</strong>t et dont personne ne<br />

nie qu’ils ont cessé. Nous croyons avec Paul qu’il n’était<br />

pas un signe pour <strong>le</strong>s croyants. Nous croyons, toujours<br />

306


avec Paul, qu’il était au contraire un signe pour <strong>le</strong>s<br />

incroyants de "ce peup<strong>le</strong>". Avec Paul <strong>en</strong>core nous croyons<br />

qu’il était donné pour l’édification des autres et non pour<br />

l’édification personnel<strong>le</strong>, etc. Nous croyons tout cela. Mais,<br />

faire subir au par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> <strong>le</strong> sort que l’Église catholique<br />

a fait subir à Marie, non merci. Le faire s’adresser aux<br />

hommes, <strong>en</strong> faire pour <strong>le</strong>s croyants <strong>le</strong> signe évid<strong>en</strong>t du<br />

baptême de l’Esprit, l’exercer <strong>en</strong> privé alors qu’il était un<br />

signe destiné aux incroyants, y voir un remède contre<br />

l’insomnie, <strong>le</strong> saluer comme une cure de jouv<strong>en</strong>ce et <strong>sur</strong>tout<br />

propager l’idée qu’il existe <strong>en</strong>core aujourd’hui sous sa forme<br />

primitive alors qu’il n’<strong>en</strong> est qu’une évid<strong>en</strong>te contrefaçon que<br />

<strong>le</strong>s faits vérifiés démontr<strong>en</strong>t et que <strong>le</strong> refus de mise à<br />

l’épreuve confirme, il y a là un pas que toute consci<strong>en</strong>ce<br />

éclairée et honnête refusera de franchir.<br />

Ce ne serait pas non plus ôter des vérités à la Bib<strong>le</strong> que<br />

d’affirmer avec Paul que <strong>le</strong> chréti<strong>en</strong> n’est plus sous la Loi<br />

(Rom. 6.14-15), et que des livres <strong>en</strong>tiers d’une Bib<strong>le</strong><br />

pourtant inspirée au iota près, ne sont plus normatifs de la<br />

vie chréti<strong>en</strong>ne. Admettre <strong>le</strong>s disp<strong>en</strong>sations, reconnaître que<br />

certains hauts faits sont à jamais figés dans l’histoire et<br />

n’auront jamais de r<strong>en</strong>ouvel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t (Nativité, Crucifixion,<br />

Asc<strong>en</strong>sion) si ce n’est dans <strong>le</strong> souv<strong>en</strong>ir et <strong>le</strong> cœur des<br />

croyants, se plier à l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t divin <strong>sur</strong> la cessation de<br />

307


certains dons, celui des <strong>langues</strong> y compris, ce n’est faire<br />

injure ni à la Bib<strong>le</strong> ni au Saint-Esprit. Par contre, ce qui <strong>le</strong>ur<br />

est une off<strong>en</strong>se, c’est de pr<strong>en</strong>dre des vérités historiques<br />

comme Marie, <strong>le</strong>s <strong>langues</strong> ou <strong>le</strong> sacrifice de la croix<br />

transformé <strong>en</strong> messe, et de <strong>le</strong>s actualiser <strong>en</strong> essayant de <strong>le</strong>s<br />

reproduire à la manière des faussaires, ceux-ci ayant cet<br />

avantage moral qu’ils se donn<strong>en</strong>t au moins beaucoup de<br />

peine pour imiter <strong>le</strong> véritab<strong>le</strong>, tandis que dans <strong>le</strong> domaine du<br />

sacré, l’imitation est tel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t gros-grain que seuls des<br />

aveug<strong>le</strong>s peuv<strong>en</strong>t s’y mépr<strong>en</strong>dre. On connaît la saillie<br />

attribuée aux Jésuites: "M<strong>en</strong>tez, m<strong>en</strong>tez, il <strong>en</strong> restera<br />

toujours quelque chose; ne dites pas de petits m<strong>en</strong>songes,<br />

dites-<strong>en</strong> des grands, répétez-<strong>le</strong>s, on finira par <strong>le</strong>s croire".<br />

C’est ce que Rome a fait avec Marie, et avec quel<strong>le</strong> réussite !<br />

Idem avec <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> et <strong>le</strong> baptême du Saint-<br />

Esprit. On assiste à un matraquage verbal qui, comme la<br />

mariolâtrie, trouve ses sources dans la Bib<strong>le</strong>. Les croyants<br />

immatures sont abreuvés d’expressions à consonance<br />

biblique qui <strong>le</strong>s conditionn<strong>en</strong>t à <strong>le</strong>ur insu, et <strong>le</strong>s<br />

r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t incapab<strong>le</strong>s d’exercer sainem<strong>en</strong>t <strong>le</strong>ur<br />

jugem<strong>en</strong>t. Plus on <strong>le</strong>s trompe et plus ils y croi<strong>en</strong>t au point<br />

que des affirmations ahurissantes comme <strong>le</strong> remède à<br />

l’insomnie de Ramseyer, <strong>le</strong> défatiguant de Thomas Roberts,<br />

<strong>le</strong>s interprétations chronométriquem<strong>en</strong>t déphasées et <strong>le</strong><br />

signe aux croyants, ne <strong>le</strong>s font même plus sourcil<strong>le</strong>r. Plus<br />

308


l’erreur est de tail<strong>le</strong> et vérifiab<strong>le</strong>, plus on s’y adonne<br />

jusqu’au paroxysme. Certains se ferai<strong>en</strong>t couper <strong>en</strong><br />

petits morceaux pour <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> comme<br />

d’autres donnerai<strong>en</strong>t <strong>le</strong>ur vie pour Marie. Quand on <strong>en</strong><br />

est là, on a quitté <strong>le</strong> terrain de l’objectivité<br />

scripturaire; <strong>le</strong>s garde-fous sont <strong>en</strong>foncés. A l’exemp<strong>le</strong><br />

des Jésuites, on n’est plus que <strong>le</strong>s déf<strong>en</strong>seurs attitrés<br />

d’une doctrine particulière. Comme certains nous<br />

accus<strong>en</strong>t de ne pas croire à la Sainte Vierge, d’autres nous<br />

accus<strong>en</strong>t de ne pas croire au don des <strong>langues</strong> sans pr<strong>en</strong>dre<br />

la peine de vérifier <strong>le</strong> bi<strong>en</strong>-fondé de nos objections.<br />

LA PARADE CHARISMATIQUE<br />

Quand a paru mon premier livre <strong>sur</strong> <strong>le</strong> sujet Je par<strong>le</strong> <strong>en</strong><br />

<strong>langues</strong> plus que vous tous, suivi de celui de Ralph Shallis Le<br />

don de par<strong>le</strong>r diverses <strong>langues</strong> et de D’où vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t ces<br />

<strong>langues</strong> de G.H. Lang, un ami m’a dit, <strong>en</strong> parlant des<br />

charismatiques: "Il <strong>le</strong>ur sera diffici<strong>le</strong> de trouver la parade".<br />

C’était sans compter <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s ressources de l’esprit humain à<br />

se sortir de situations diffici<strong>le</strong>s <strong>en</strong> "tordant <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s des<br />

Écritures pour <strong>le</strong>ur propre ruine" (2 Pi. 3.16).<br />

Pour donner <strong>le</strong> change face à l’in<strong>sur</strong>montab<strong>le</strong> difficulté<br />

doctrina<strong>le</strong>, au moins six scénarios ont été expérim<strong>en</strong>tés.<br />

309


1. Ignorer tota<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong> problème et continuer comme si de<br />

ri<strong>en</strong> n’était.<br />

2. Plusieurs communautés ont procédé comme suit: Parlons<br />

<strong>en</strong> <strong>langues</strong> et voyons si ça marche. Et bi<strong>en</strong> sûr, ça a marché.<br />

Les interprétations ont même confirmé que c’était vrai. Donc<br />

c’était vrai ! C’est comme si quelqu’un allait dans un<br />

supermarché avec un faux bil<strong>le</strong>t et qu’il dise: Puisque j’ai la<br />

marchandise chez moi et que la caissière a laissé passer,<br />

c’est que <strong>le</strong> bil<strong>le</strong>t était bon.<br />

3. D’autres ont dit: Plus on essaiera de prouver que notre<br />

don des <strong>langues</strong> est faux, plus nous l’exercerons. Cela ne<br />

rappel<strong>le</strong> que trop ce bigot dont Sainte Philomène était la<br />

patronne favorite. Lorsqu’il apprit qu’el<strong>le</strong> n’avait jamais<br />

existé, il s’écria: Qu’el<strong>le</strong> existe ou qu’el<strong>le</strong> n’existe pas, je la<br />

prierai quand même !<br />

4. Quelqu’un m’a dit: Je ne lirai jamais votre livre. Si vous<br />

vouliez me par<strong>le</strong>r de ce sujet, je m’efforcerais de p<strong>en</strong>ser à<br />

autre chose pour ne pas <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre ou ret<strong>en</strong>ir un seul mot de<br />

ce que vous dites !<br />

5. Nous ne sommes pas d’accord ! Ce n’est pas un<br />

argum<strong>en</strong>t, ce n’est qu’une négation. Avant de publier mon<br />

premier livre, j’<strong>en</strong> ai confié <strong>le</strong> manuscrit à des amis<br />

p<strong>en</strong>tecôtistes; je <strong>le</strong>ur ai demandé de m’<strong>en</strong> faire la critique<br />

biblique la plus serrée qui soit. Incapab<strong>le</strong>s de trouver une<br />

fail<strong>le</strong> à l’exégèse globa<strong>le</strong>, ils n’ont trouvé de réponse que:<br />

310


On n’est pas d’accord ! Ce n’est pas ce que je <strong>le</strong>ur avais<br />

demandé. Je savais d’avance qu’ils ne l’étai<strong>en</strong>t pas, mais je<br />

voulais qu’ils me montr<strong>en</strong>t ou j’étais <strong>en</strong> désaccord avec la<br />

Bib<strong>le</strong>. Et cela, à ce jour, aucun des <strong>le</strong>urs n’a pu <strong>le</strong> faire.<br />

6. Pour essayer de me prouver que son par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong><br />

était toujours d’actualité, un bon Parisi<strong>en</strong> m’a <strong>en</strong>voyé une<br />

<strong>le</strong>ttre discourtoise partiel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t écrite "<strong>en</strong> langue<br />

étrangère"!!!<br />

UNE QUESTION PERSONNELLE ET PERTINENTE<br />

Plusieurs m’ont posé la question: Avez-vous parlé <strong>en</strong> langue<br />

? Cela mérite mieux que de répondre par oui ou par non.<br />

Mon itinéraire spirituel a, très tôt après ma conversion, subi<br />

l’influ<strong>en</strong>ce p<strong>en</strong>tecôtiste. J’ai fréqu<strong>en</strong>té <strong>le</strong>urs Assemblées,<br />

côtoyé de très près <strong>le</strong>urs pasteurs et collaboré avec eux à de<br />

nombreuses campagnes d’évangélisation. Beaucoup qui ont<br />

été sauvés par mon ministère, font maint<strong>en</strong>ant partie de<br />

<strong>le</strong>urs Églises. Certains exerc<strong>en</strong>t un ministère pastoral dans la<br />

frange modérée du mouvem<strong>en</strong>t. De même qu’on peut être<br />

baptiste de conviction sans être membre d’une Église<br />

baptiste, j’ai partagé des convictions p<strong>en</strong>tecôtistes sans pour<br />

autant faire officiel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t partie de <strong>le</strong>ur mouvem<strong>en</strong>t, ce qui<br />

est loin d’être un cas isolé. Ma prédication <strong>en</strong> a été<br />

influ<strong>en</strong>cée au point que certains ont très mal pris ce qu’ils<br />

311


croyai<strong>en</strong>t être une nouvel<strong>le</strong> (et mauvaise) ori<strong>en</strong>tation. Ils me<br />

l’on fait <strong>savoir</strong> par des remarques où <strong>le</strong>s m<strong>en</strong>aces étai<strong>en</strong>t à<br />

peine voilées. Mon adhésion à ces idées, sans être tota<strong>le</strong>, a<br />

été suffisante pour être qualifié de p<strong>en</strong>tecôtiste. J’<strong>en</strong> par<strong>le</strong><br />

non avec <strong>le</strong>s a priori de ceux qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de l’extérieur du<br />

mouvem<strong>en</strong>t, mais plutôt avec <strong>le</strong>s expéri<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>registrées à<br />

l’intérieur. Je sais donc de quoi je par<strong>le</strong>.<br />

A la lumière de ce que je vi<strong>en</strong>s de dire, j’estime que la<br />

question est imparfaitem<strong>en</strong>t posée. El<strong>le</strong> doit être formulée<br />

comme suit: Avez-vous parlé <strong>en</strong> <strong>langues</strong> par <strong>le</strong> Saint-<br />

Esprit selon <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> biblique ? A cela je répondrai NON<br />

! Non, ni moi ni personne n’avons dans notre temps<br />

exercé l’auth<strong>en</strong>tique don de l’Esprit pour toutes <strong>le</strong>s<br />

raisons décrites dans ce livre. Mais si on me demande si<br />

j’ai baragouiné comme <strong>le</strong>s autres un incompréh<strong>en</strong>sib<strong>le</strong><br />

galimatias étiqueté "Appellation Contrôlée" alors, sans<br />

hésitation je réponds OUI ! Et je peux, devant qui <strong>le</strong> veut,<br />

<strong>en</strong> faire une démonstration <strong>sur</strong> l’heure. Un "interprète" y<br />

trouverait matière à un bon message évangélique, ce qui<br />

démontrerait que si ce que je dis "<strong>en</strong> langue" est faux, ce<br />

qui est "interprété" l’est tout autant.<br />

Un jeune ami, récemm<strong>en</strong>t sorti de ce milieu, confessait<br />

humb<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t (avec <strong>le</strong> langage actuel de la jeunesse que<br />

312


nous nous permettons de reproduire) que la pratique du<br />

par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> c’était "du bidon".<br />

- Comm<strong>en</strong>t pouviez-vous vous plier à cette<br />

contrefaçon ?<br />

o<br />

Parce que c’était l’ambiance du groupe; tous on devait<br />

essayer pour ne pas avoir l’air de rester <strong>en</strong> arrière;<br />

nous étions jeunes et ignorants et la Bib<strong>le</strong> ne nous était<br />

<strong>en</strong>seignée que par bribes et jamais de façon suivie. Les<br />

textes qui contredisai<strong>en</strong>t nos pratiques étai<strong>en</strong>t évités.<br />

Ces choses faisai<strong>en</strong>t partie de notre jargon sans qu’on<br />

sache ce que ça voulait dire. C’était prés<strong>en</strong>té comme <strong>le</strong><br />

remède à tout ce qui n’allait pas chez nous. Il fallait<br />

croire, croire. Se poser des questions, c’était presque<br />

l’impardonnab<strong>le</strong> péché contre <strong>le</strong> Saint-Esprit. Nous<br />

devions nous boucher <strong>le</strong>s oreil<strong>le</strong>s et nous méfier de<br />

ceux qu’on nous décrivait comme des minus qui ne<br />

croyai<strong>en</strong>t pas au Saint-Esprit. Mais on m’a ouvert <strong>le</strong>s<br />

yeux à ce que dit la Bib<strong>le</strong>. J’ai compris que <strong>le</strong> Saint-<br />

Esprit et l’esprit qui animait notre groupe, ça faisait<br />

deux !<br />

ESPÉREZ-VOUS, PAR CET EXPOSÉ, CONVAINCRE LES<br />

CHARISMATIQUES DE LEUR DOUBLE ERREUR SUR LE<br />

313


BAPTÊME DU SAINT-ESPRIT ET LE PARLER EN<br />

LANGUES ?<br />

Bi<strong>en</strong> qu’étant la Vérité incarnée, Jésus était ress<strong>en</strong>ti comme<br />

un troub<strong>le</strong>-fête. Barrabas était moins dérangeant. On sait<br />

comm<strong>en</strong>t cela a fini; comme la "pierre vivante et d’ang<strong>le</strong><br />

rejetée par <strong>le</strong>s hommes" (2 Pi. 2.4). Il serait utopique de<br />

croire que tous laisseront <strong>le</strong>ur erreur préférée. El<strong>le</strong> est pour<br />

eux comme <strong>le</strong> fameux suaire de Turin dont nous tirerons<br />

trois analogies.<br />

1. Il a fallu sept sièc<strong>le</strong>s à l’Église catholique pour <strong>en</strong> arriver à<br />

reconnaître ce que tout chréti<strong>en</strong> muni d’un peu de bon s<strong>en</strong>s<br />

connaissait d’instinct, à <strong>savoir</strong> que c’était un faux. P<strong>en</strong>dant<br />

longtemps <strong>en</strong>core, beaucoup de charismatiques souti<strong>en</strong>dront<br />

mordicus, <strong>en</strong>vers et contre toute évid<strong>en</strong>ce même scripturaire<br />

que <strong>le</strong>ur faux est vrai. Cela durera aussi longtemps qu’ils<br />

refuseront de se plier à l’Écriture et de se soumettre à<br />

l’épreuve é<strong>le</strong>ctronique dont nous avons parlé au CHAPITRE<br />

6. L’Église catholique a eu, el<strong>le</strong>, cette honnêteté et on sait ce<br />

que ça a donné. Nous <strong>le</strong> répétons, c’est parce qu’ils<br />

sav<strong>en</strong>t aussi quel sera <strong>le</strong> résultat final que <strong>le</strong>s<br />

charismatiques refus<strong>en</strong>t la confrontation sci<strong>en</strong>tifique.<br />

2. Certains admettrons <strong>le</strong>ur erreur, mais du bout des lèvres<br />

seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t. Ils ne manqueront pas de dire comme <strong>le</strong> cardinal<br />

314


Bal<strong>le</strong>strero qui, après avoir <strong>le</strong> 13 octobre 1988 à 10 h,<br />

annoncé la fin du mythe a cep<strong>en</strong>dant ajouté: "L’Église<br />

réaffirme son respect et sa vénération pour cette image du<br />

Christ". Et que ça continue ! C’est faux, mais mieux vaut<br />

faire comme si c’était vrai. N’est-ce pas là ce que disait cet<br />

ami concernant 1 Corinthi<strong>en</strong>s 14.2 où <strong>le</strong> Saint-Esprit dit que<br />

celui qui parlait <strong>en</strong> <strong>langues</strong> ne "parlait pas aux hommes":<br />

"...ce fut une véritab<strong>le</strong> bombe, mais l’idée n’a pas été<br />

reconnue car il aurait fallu admettre que tout ce qui s’était<br />

fait jusqu’ici était faux". Bi<strong>en</strong> sûr que <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong><br />

<strong>langues</strong> actuel est faux, bibliquem<strong>en</strong>t,<br />

sci<strong>en</strong>tifiquem<strong>en</strong>t et raisonnab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t parlant et<br />

beaucoup de charismatiques <strong>le</strong> sav<strong>en</strong>t, mais ils lui<br />

réaffirmeront néanmoins <strong>le</strong>ur respect et <strong>le</strong>ur vénération<br />

comme Israël <strong>le</strong> faisait au temps d’Ezéchias pour <strong>le</strong> serp<strong>en</strong>t<br />

d’airain que Moïse avait fait.<br />

3. Ceux qui seront convaincus <strong>en</strong> profondeur devront<br />

payer <strong>le</strong> prix de <strong>le</strong>ur conviction et de <strong>le</strong>ur sincérité. Si,<br />

dans <strong>le</strong>ur milieu, ils protest<strong>en</strong>t de <strong>le</strong>ur foi obéissante à la<br />

Paro<strong>le</strong> de Dieu ne serait-ce que <strong>sur</strong> ces quatre textes:<br />

- 1 Cor. 12.13: Le but du baptême de l’Esprit.<br />

- I Cor. 14.2: La paro<strong>le</strong> <strong>en</strong> <strong>langues</strong> dirigée vers Dieu seul.<br />

- 1 Cor. 14.21: Le signe pour Israël.<br />

- 1 Cor. 14.21: Le signe aux incroyants.<br />

315


S’ils insist<strong>en</strong>t <strong>en</strong> disant que Jésus n’a jamais parlé <strong>en</strong><br />

<strong>langues</strong>, s’ils exig<strong>en</strong>t une mise à l’épreuve du don<br />

d’interprétation, ce n’est pas cette étude qui <strong>le</strong>s sortira du<br />

charismatisme, c’est <strong>le</strong> charismatisme qui <strong>le</strong>s priera de<br />

sortir. C’est ce qui est arrivé à un chréti<strong>en</strong> lausannois: on lui<br />

a montré la porte de la communauté uniquem<strong>en</strong>t parce qu’il<br />

était trop biblique.<br />

Puisse <strong>le</strong>s autres Églises évangéliques <strong>le</strong>s recevoir comme <strong>le</strong><br />

Seigneur lui-même <strong>le</strong>s recevrait.<br />

316


EN RÉSUME<br />

Si on me demandait de citer trois vérités bibliques parmi <strong>le</strong>s<br />

plus simp<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s plus faci<strong>le</strong>s à résumer, je crois bi<strong>en</strong> que<br />

mon choix se porterait <strong>sur</strong>:<br />

1. La doctrine maria<strong>le</strong>.<br />

2. Le baptême dans l’Esprit.<br />

3. Le par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>.<br />

1. Pour ce qui est de Marie, c’est simp<strong>le</strong>. Peu de choses nous<br />

sont dites d’el<strong>le</strong>: la prophétie d’Esaïe 7.14, l’annonciation, <strong>le</strong><br />

magnificat, la nativité, quelques rares "flashes" isolés que<br />

rapporte l’Évangi<strong>le</strong> et une dernière m<strong>en</strong>tion de sa prés<strong>en</strong>ce<br />

dans la chambre haute <strong>en</strong> Actes 1.14 où ses fils<br />

l’accompagn<strong>en</strong>t, puis plus ri<strong>en</strong>. <strong>Tout</strong> ce qui nous est dit<br />

d’el<strong>le</strong> n’est pas toujours à son avantage, mais ça n’<strong>en</strong> est<br />

pas moins une bel<strong>le</strong>, une très bel<strong>le</strong> histoire, sans<br />

rebondissem<strong>en</strong>t et sans combinaison secrète. C’est net et<br />

sans bavure. Aucun risque de se fourvoyer: lire c’est<br />

compr<strong>en</strong>dre.<br />

2. Pour <strong>le</strong> baptême du Saint-Esprit, c’est <strong>en</strong>core plus simp<strong>le</strong><br />

puisque son explication ne nous est donnée que dans un<br />

seul verset: 1 Corinthi<strong>en</strong>s 12.13: "Nous avons tous, Juifs et<br />

Grecs, esclaves et libres, été baptisés dans un seul Esprit<br />

pour former un seul corps". C’est, sans distinction de classe,<br />

317


l’affiliation initia<strong>le</strong> à l’Église de tous <strong>le</strong>s croyants, qu’ils<br />

par<strong>le</strong>nt la langue des Juifs ou cel<strong>le</strong>s des étrangers, pour<br />

qu’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> ils form<strong>en</strong>t un seul corps. C’est tout. Étant<br />

l’expéri<strong>en</strong>ce première du croyant (être mis dans ce Corps),<br />

el<strong>le</strong> ne peut donc être la seconde. (Pour l’épisode des<br />

Samaritains <strong>en</strong> Actes 8, relire <strong>le</strong> CHAPITRE 9).<br />

<br />

<br />

<br />

3. Pour <strong>le</strong> par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong>, ri<strong>en</strong> n’est compliqué. Il était<br />

dans la nature du signe de dire à quoi il servait. Les <strong>langues</strong><br />

étrangères étai<strong>en</strong>t:<br />

1) Le signe aux incroyants de "ce peup<strong>le</strong>" juif, que <strong>le</strong>s<br />

étrangers porteurs de ces <strong>langues</strong> et appelés "toute chair" <strong>le</strong><br />

jour de la P<strong>en</strong>tecôte, étai<strong>en</strong>t comme eux et avec eux,<br />

plongés par l’Esprit dans un nouveau corps qui était l’Église<br />

(Actes 2.17; I Cor. 14.21). Voir CHAPITRE 3.<br />

2) Des <strong>langues</strong> réel<strong>le</strong>s et existantes (1 Cor. 14.10; Actes<br />

2.8). Voir CHAPITRE 5.<br />

3) Ne s’adressai<strong>en</strong>t qu’à Dieu et jamais aux hommes (1 Cor.<br />

14.2). Voir CHAPITRE 2.<br />

4) N’étai<strong>en</strong>t pas un signe pour <strong>le</strong>s croyants (1 Cor. 14.22).<br />

Voir CHAPITRE 3.<br />

<br />

5) Annonçai<strong>en</strong>t à "ce peup<strong>le</strong>" <strong>le</strong> feu d’un jugem<strong>en</strong>t (Es.<br />

28.11-13; 1 Cor. 14.21; Actes 2.3). Voir CHAPITRE 10.<br />

6) Étai<strong>en</strong>t concordantes à <strong>le</strong>ur corollaire explicatif,<br />

l’interprétation (1 Cor. 14.14, 16). Voir CHAPITRE 6.<br />

318


7) N’étai<strong>en</strong>t pas liées au retour de Jésus et devai<strong>en</strong>t cesser<br />

avant (1 Cor. 13.8, 13). Voir CHAPITRE 8.<br />

8) N’ont jamais été exercées par <strong>le</strong> Seigneur. Voir CHAPITRE<br />

5.<br />

9) Ne s’exerçai<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong> privé. Voir CHAPITRE 7.<br />

La définition de St-Augustin, qui est parfaitem<strong>en</strong>t dans la<br />

ligne des Écritures, fait donc autorité: "C’étai<strong>en</strong>t des signes<br />

appropriés à cette époque. Ils étai<strong>en</strong>t destinés à annoncer la<br />

v<strong>en</strong>ue du Saint-Esprit CHEZ LES HUMAINS DE TOUTES<br />

LANGUES pour démontrer que l’Évangi<strong>le</strong> devait être annoncé<br />

A TOUTES LES LANGUES DE LA TERRE: Cette chose arriva<br />

pour annoncer quelque chose puis disparut".<br />

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FINALE<br />

Un mot <strong>en</strong>core à l’adresse des frères charismatiques (ou<br />

p<strong>en</strong>tecôtistes) de t<strong>en</strong>dance modérée qui, <strong>en</strong> consci<strong>en</strong>ce,<br />

s’interrog<strong>en</strong>t <strong>sur</strong> <strong>le</strong> bi<strong>en</strong>-fondé de la doctrine des <strong>langues</strong> et<br />

s’inquièt<strong>en</strong>t des excès qu’el<strong>le</strong> produit. Jésus a un jour dit:<br />

"Si quelqu’un veut faire ma volonté, il saura si ma doctrine<br />

est de Dieu" (Jn 7.17). La connaissance de la vérité est liée<br />

à de bonnes dispositions intérieures qu’Il appel<strong>le</strong> ail<strong>le</strong>urs "un<br />

cœur honnête et bon" (Luc 8.15). Ces bonnes dispositions<br />

consist<strong>en</strong>t, quel qu’<strong>en</strong> soit <strong>le</strong> prix, <strong>le</strong> plus cher étant<br />

l’abaissem<strong>en</strong>t de notre orgueil naturel, à donner raison à<br />

Dieu et à reconnaître que l’on s’est trompé. C’est ce qu’a fait<br />

l’auteur. Il n’a ri<strong>en</strong> perdu au change bi<strong>en</strong> au contraire car la<br />

vérité n’aliène pas, el<strong>le</strong> affranchit (Jn 8.32).<br />

Le dernier mot sera pour nos frères évangéliques qui<br />

subiss<strong>en</strong>t la pression charismatique tous azimuts, qui ne<br />

peuv<strong>en</strong>t plus se retrouver dans des r<strong>en</strong>contres communes<br />

sans se voir gratifiés à tout propos de par<strong>le</strong>r <strong>en</strong> <strong>langues</strong> et<br />

de baptême du Saint-Esprit. Les deux derniers points du<br />

résumé relus, étudiés et mémorisés avec application <strong>le</strong>ur<br />

donneront comme à Eti<strong>en</strong>ne, une connaissance scripturaire<br />

et une sagesse spirituel<strong>le</strong> à laquel<strong>le</strong> on ne pourra résister.<br />

Ceux qui ont de la peine à formu<strong>le</strong>r <strong>le</strong>urs convictions dans ce<br />

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domaine, pourront alors faire <strong>le</strong>urs <strong>le</strong>s deux célèbres vers de<br />

Boi<strong>le</strong>au:<br />

"Ce qui se conçoit bi<strong>en</strong> s’énonce clairem<strong>en</strong>t, et <strong>le</strong>s mots pour<br />

<strong>le</strong> dire arriv<strong>en</strong>t aisém<strong>en</strong>t".<br />

A CHRIST SEUL SOIT LA GLOIRE<br />

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Un par<strong>le</strong>ur <strong>en</strong> <strong>langues</strong> dans <strong>le</strong> feu de l’<strong>en</strong>fer<br />

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