Apollo Magazine # 5

NUMÉRO 5
automne/hiver
2014
M A G A Z I N E
FRAGRANCES
L’empire des essences
HORLOGERIE
L’esprit du futur
JARROD SCOTT
LONE
RANGER
GOURMETS
DES GÂTEAUX SI BEAUX
LES SPIRITUEUX PASSIONNÉMENT
MAIS MODÉRÉMENT…
LE CIGARE, UN VOYAGE
DE VOLUTES À LA HAVANE
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MEXICO / CARACAS

M A G A Z I N E
ACTUA LITÉS
P14
P26
P30
News
Portrait Gaia Trussardi
Interview Cinq Sens : Olivier Carreras
FORME ET BIEN-ÊTRE
P32
P41
P42
Essences masculines
Textures cosmétiques
Dietetique. Un nouvel équilibre alimentaire
DESIGN ET ARCHITECTURE
P74 Renzo Piano, fortissimo
H ORLOGERIE
P78 Real Humans
APOLLO MAGAZINE n° 5 : Couverture réalisée par Richard Voinnet - Photographe François
Rousseau - Styliste Fleur Huynh Evans - Model Jarrod Scott @ New Madison Paris, porte un
blouson et un Tee shirt gauffré Emporio Armani - Maquillage et coiffure Cyril Auchère avec le
Sérum de soie sublimateur, Leonor Greyl.
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M A G A Z I N E
MOD E
P44
P46
P62
P88
P102
P114
P118
P130
Interview Jarrod Scott
Lonesome Cowboy
Smart Winter
Italian Story
Orient Extrême
Francesco Smalto
Ultra Polygones
Eat Me
L I F ESTYLE
P142
P146
P148
P150
P152
Siam road movie
Arabesque, une histoire du cigare
Cognac, au plus près des cieux
La pâtisserie de nos rêves
Le lévrier, le prince du désert
AUTOMOB ILE
P154 Peugeot lâche le lion
C L A P D E F IN
P160 Exclusivité : étuis Prada et tablette Acer
10

M A G A Z I N E
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION - RÉDACTEUR EN CHEF
Richard Voinnet
RÉDACTION MODE ET CASTING
Fleur Huynh Evans
CONSEIL & RÉDACTION LIFESTYLE
Brigit Mettra
CONTRIBUTEUR MODE
Marco Manni
CONTRIBUTEUR CULINAIRE & VOYAGE
Jean Paul Frétillet
CONTRIBUTEUR AUTOMOBILE
David Lamboley
ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO
Jeanne Denjean, Oarystys@paris, Edith Konaté, Benjamin Maillet, Anne Montenot, Loris de Rodez-Bénavent, Peter Yin Cheung
CONTRIBUTEURS PHOTOS
Dominique Amphonesinh, Fabrice Bouquet, Alban Couturier, Jean-François Gschwindt, Thomas Laisné,
Urivaldo Lopes, Ivan Muselli, Philip Neufeldt, François Rousseau, Julio Valentin Calvo
ILLUSTRATIONS
Kai Karenin
DIRECTION ARTISTIQUE GRAPHIQUE
Virginie Heid
APOLLO MAGAZINE
6 Ter, rue Rouget de l’Isle
92400 Courbevoie
RÉGIE PUBLICITAIRE
Kamate Regie, Dominique Olivier-Toumanoff
06 87 06 62 32
01 47 68 59 43
6 Ter, rue Rouget de l’Isle
92400 Courbevoie
ÉDITÉ PAR CISCOPROD
pour Société Richard VOINNET Style
11, Rue Marbeuf
75008 PARIS
DIFFUSION M.L.P.
Imprimé en Italie par Arti Grafiche Boccia S.p.a
Via Tiberio Claudio Felice, 7
84131 Salerno (Italy)
SERVICE DES VENTES
Pagure Presse (01 44 69 82 82)
Dépôt légal à parution. n°ISSn : 2264-3826
n° de commission paritaire : en cours
Dépôt du titre auprès du parquet du TGI du lieu d’impression : en cours
La rédaction n’est pas responsable des textes, photos, illustrations et dessins qui engagent la seule responsabilité de leurs auteurs.
La reproduction, même partielle, de tous les articles, illustrations et photographies parus dans Apollo Magazine est interdite.
Le magazine décline toute responsabilité pour les documents remis.
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THE LONDON ÉDITION
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en partenariat avec Marriott International, l’hôtel London Edition conserve
les plus beaux aspects historique du bâtiment (anciennement le Berners
Hotel), mais réinvente les espaces intérieur pour créer une fusion dynamique
entre un style ancien et un confort contemporain.
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l’aristocratique architecture du manoir anglais et l’esprit des clubs privés
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n’utilise que des peausseries françaises en cuir de veau pleine fleur
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le lancement de sa nouvelle collection
exclusive « best of british » pour l’hiver
2013, dans la cadre d’un partenariat sur
trois ans avec le british fashion council.
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La collection homme se compose de
44 pièces iconiques dont une ligne de
costumes droits ou croisés, réalisés
avec les plus beaux tissus britanniques,
des manteaux classiques inspirés des
tendances du siècle dernier, des pièces
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FARROW & BALL
La Rolls Royce de la peinture
Reconnus dans le monde entier, les magnifiques papiers peints artisanaux et les peintures
de l’entreprise britannique sont dotés d’une pureté et d’une profondeur de couleur inégalée et
se marient pour créer des intérieurs aux teintes uniques et inimitables.
Farrow & Ball fabrique de la peinture dans
le Dorset, bain par bain, depuis 1946, et reste
l’une des rares entreprises qui continue à produire
une gamme complète de finitions traditionnelles et
modernes de la plus haute qualité.
La profondeur et la beauté des couleurs offertes
par la marque prestigieuse restent inégalées.
La marque utilise davantage de pigments et résines
de haute qualité, sans aucune matière de charge
de basse qualité, ce qui donne aux couleurs une
profondeur et une pureté visiblement plus intenses,
à présent désignées par le terme « le look Farrow &
Ball » qui est en passe de devenir un nom commun.
Papier peint Blue trellis
Peinture Stone Blue 86
Contrairement à la majorité des autres fabricants sur
le marché, Farrow and Ball utilise des pigments
naturels, tels que les terres d’ombre sous leur forme la
plus pure. Ils privilégient également des ingrédients
naturels historiques, comme la craie, la pâte de chaux,
l’huile de lin et le kaolin. Le résultat ? Des teintes d’une
beauté sidérante, au fini irréprochable et à la qualité à
toute épreuve. La précision et la qualité des couleurs
sont sans pareil car les employés de l’entreprise
assurent le contrôle total de chaque pot de peinture
et de chaque rouleau de papier peint sortant de notre
usine. Un soin et une méticulosité exceptionnelle
dans une époque de production de masse. La marque
ne laisse à personne d’autre la responsabilité de
fabriquer les produits à sa place. Grâce à cette exigence
sans faille, les peintures Farrow & Ball ornent les
murs de certaines des plus belles demeures dans le
monde entier, notamment les plus sublimes châteaux
britanniques. Les couleurs et finitions ont des origines
historiques, sont recherchées de façon méticuleuse et
reflètent l’héritage unique de l’entreprise. Ils appliquent
la même approche caractéristique à la fabrication
des papiers peints : Farrow and Ball sont les seuls
à utiliser leurs propres peintures et des méthodes
d’impression traditionnelles pour créer des papiers
peints d’une texture et d’une beauté exceptionnelles.—
20

4 avril 2013, Paris
Clément Chabernaud photographié par Karim Sadli
Boutique en ligne : defursac.fr

N E W S
Le Havre, vue aerienne vers l’eglise
Saint Joseph - © CNAM
Auguste Perret
visionnaire de son temps
Salle hypostyle © Benoit Fougeirol
22
Fils d’un tailleur de pierre communard,
Auguste Perret (1874-1954) a joué un rôle
de premier plan dans la définition d’une
esthétique spécifique au béton armé.
Tout au long de sa carrière il a développé
une pratique architecturale exigeante
fondée sur des dispositifs inédits reliant
le pensé, le graphique et le construit
en une puissante mécanique créative à
l’origine d’un nombre impressionnant
de chefs-d’œuvre. Son talent a été salué
en 2005 par l’inscription d’une partie
de son œuvre sur la Liste du patrimoine
mondial de l’Unesco.
Se distinguant des manifestations
précédentes consacrées à Auguste Perret,
cette exposition poursuit un objectif
ambitieux : faire partager à un large
public l’intimité d’une démarche créative
qui compte parmi les plus élevées qu’ait
produites la discipline architecturale.
Il était naturel que cette exposition soit
accueillie au sein du Palais d’Iéna, une
des réalisations majeures de l’architecte,
le plus bel aboutissement du nouvel ordre
classique inventé par Perret, comparable
aux ordres antiques, mais dérivé des
techniques modernes de construction -
l’ordre du béton armé.—
Palais d’Iéna - © Benoit Fougeirol
EXPOSITION gratuite
et ouverte au public tous
les jours du 27 novembre
2013 au 19 février 2014
(11h - 18h).
Palais d’Iéna, Siège du Conseil
économique, social
et environnemental.
9 place d’Iéna - 75016 Paris.

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La maison de champagne Mumm créé les « Champagne Protocoles
de G.H.MUMM ». Ces coffrets d’exception réinventent les codes de
dégustation dans toute leur noblesse et leur authenticité : choisir la
flûte qui saura mettre en valeur la robe du champagne, tenir le flacon
à la température idéale et pourquoi pas, le sabrer.
Avec la création de ce sabre à champagne, G.H.MUMM confirme son
attachement à la grande tradition champenoise: une culture vivante et
authentique qu’elle développe depuis sa fondation en 1827.
Le geste du sabrage apparaît avec l’un des administrateurs de la Maison,
Alexandre de Bary. Dandy et figure de la vie mondaine
de la Belle Époque, il organise des dîners fameux qu’il ouvre d’un
magistral sabrage. Ce geste, il le tient du régiment de cavalerie dans
lequel il a servi, les dragons, qui poursuivaient une tradition initiée par
les hussards de Napoléon 1 er : de retour de bataille, du revers de la lame
de leur sabre, les officiers faisaient sauter le goulot des bouteilles de
champagne, alors scellées par des ficelles, de la cire et du goudron.
Pour mieux s’intégrer au XXI ème siècle, le sabre G.H.MUMM a
été dessiné par le designer anglais Ross Lovegrove : l’objet se veut
intemporel, à travers le choix d’un matériau unique : l’acier inoxydable.
Le designer l’a choisi précisément pour sa modernité et « parce qu’il
possède la même pérennité que le champagne ». Habillée du célèbre
Cordon Rouge, en hommage à la légion d’honneur, cette cuvée iconique
personnifie l’adage de la Maison « Seulement le meilleur », cher à son
fondateur Georges Hermann Mumm. Une complexité d’arômes de fruits
frais charnus, une vinosité ronde et ample, des bulles fines et délicates,
un équilibre alliant fraîcheur et intensité font du Cordon Rouge plus
qu’un simple Champagne.—
EDITION LIMITÉE disponible depuis le 15 Novembre 2013 en
exclusivité chez Colette au 213 rue Saint-Honoré à Paris.
Vous pourrez également la retrouver chez les meilleurs cavistes
à partir du 28 Novembre 2013.
24

P O R T R A I T
GAIA TRUSSARDI
L’étoile
montante
Sujet réalisé par Marco Manni
©julien hargreaves
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Il est 10h30 en ce 23 Juin 2013 et Trussardi
dévoile son défilé masculin à Milan : c’est
au final que l’on découvre le nouveau visage
de la direction créative : Gaia Trussardi.
UNE AFFAIRE DE FAMILLE
Le talent artistique fait naturellement partie de sa vie : ayant respiré
pendant 34 ans l’air créatif de la maison de famille et après avoir fait
ses preuves avec les collections Tru Trussardi et Trussardi jeans, Gaia
se voit aujourd’hui confier les rênes de la maison Trussardi.
La marque Trussardi à été fondée au début du 20 ème siècle à Bergame par
Dante Trussardi, à l’origine gantier de luxe. La qualité incontestable de
ses produits lui fait rapidement devenir fournisseur officiel de la famille
royale britannique. A partir de 1970, c’est Nicola Trussardi reprend la
direction de la maison, qui traversait alors un moment de crise.
Son rêve, devenu réalité, était de faire en sorte que la maison devienne
une étoile de la scène de la mode et que sa valeur soit reconnue à
l’international. Il crée ainsi le logo du Greyhound avec l’objectif de
toucher une large clientèle, du luxe au casual.
En débutant par la création d’accessoires de maroquinerie de luxe, il
fera défiler par la suite sa première collection de prêt-à-porter Femme
Trussardi au Théâtre La Scala en 1983. Ce n’est pas par hasard que
Nicola Trussardi choisi comme lieu un théâtre ; en effet nous rencontrerons
à plusieurs reprises son affection pour ce milieux, à travers
ses nombreuses collaborations, jusqu’à devenir une véritable institution
avec la création de Palatrussardi à Milan en 1985 : une salle de
concerts et grands événements.
UNE ORGANISATION STRUCTURÉE
En 1996, Palazzo Marino Alla Scala voit le jour. La première structure
mode pensée de manière à attirer les clients à faire partie de ce monde.
Un palais de six étages imaginé pour être non seulement un flagship
store mais aussi lieu d’expression artistique caractérisé par la première
installation de jardins verticaux de Patrick Blanc. La maison devient
ainsi un symbole d’élégance et de qualité qui embellit l’intérieur des
Alpha Roméo et de certains avions Alitalia.
« Trussardi est une ligne qui embrasse tous les moments de la journée »
c’est avec cet esprit que naissent les autres lignes : Tru Trussardi, Trussardi
Jeans, Trussardi Junior et ensuite le parfum et les lunettes. Les
années 90 marquent un tournant fondamental pour le développement
de la marque à l’international, et en particulier sur les marchés
d’Europe de l’Est. D’autre part, le souhait familial de s’associer à l’art, a
grandement contribué à l’immense succès rencontré par la marque. Les
collaborations prestigieuses avec des photographes de renom comme
Mario Testino, Richard Avedon et Steven Klein, qui ont immortalisé
Trussardi, nous en donnent un exemple.
Après la tragique disparition de Nicola Trussardi, la direction artistique
est confiée à des talents qui réinterpréteront l’icône Trussardi.
C’est le cas de Milan Vukmirovic, puis d’Umit Benan qui restera directeur
artistique pendant deux ans. Mais la destinée familiale veille :
Gaia, quatrième génération Trussardi, qui porte le style dans son
ADN, reprend la direction créative de la maison. Son objectif est de
transmettre un produit italien de qualité grâce aux valeurs propres à la
maison : recherche de perfection, soin du détail.
Une maison made in Italy né à Bergame mais qui maintenant ne
connaît plus de frontières. À la suite du 100 ème anniversaire de la
marque célébré en 2011, Beatrice Trussardi, sœur aînée de Gaia et
directrice générale de la société, prévoit l’ouverture de 80 autres magasins
dans les 3 prochaines années. Avec son premier défilé, Gaia nous
démontre que ces valeurs sont toujours inhérentes à la maison et
qu’elles vont connaître une renaissance remarquée dans les prochaines
saisons. Cette femme au charme inouï, a répondu aux questions
d’Apollo concernant sa nouvelle aventure…
Campagne Trussardi
automne/hiver 1986/87 Campagne printemps/été 1989
Campagne printemps/été 1994
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P O R T R A I T
Interview
GAIA TRUSSARDI
PAR MARCO MANNI
MM. Comment vivez-vous votre nouveau rôle au sein de la Maison
Trussardi depuis votre nouvelle nomination de directrice artistique
de l’ensemble des lignes Trussardi ?
GT. Le direction artistique de la marque de ma famille est pour moi
une immense responsabilité et il ne pouvait pas en être autrement. En
même temps, j’ai une forte inspiration pour dessiner les collections et
une source inépuisable d’énergie, d’idées et d’enthousiasme.
MM. L’expérience de la direction artistique de Milan Vukmirovic puis
de Umit Benan vous a-t-elle laissé les bons outils pour prendre le relais ?
GT: Je suis convaincue que les gens que nous rencontrons sur notre
chemin nous lèguent toujours quelque chose de positif. Milan Vukmirovic
et Umit Benan sont deux grands créatifs, très différents.
Pour Trussardi, ils représentent deux importantes collaborations et un
moment de confrontation. Quand j’ai pris la direction artistique du
groupe, leur travail a été essentiel dans les deux sens, positif et négatif.
J’ai gardé ce qui était conforme à l’orientation stylistique et artistique
de la marque et j’ai pris d’autres directions là où cela me semblait
nécessaire. Je vis au coeur de la marque Trussardi depuis que
je suis née. Pour moi travailler en tant que directrice artistique est un
processus naturel et presque automatique
MM. Votre première collection homme a rencontré un énorme succès.
Un homme qui incarne parfaitement les tendances du moment.
« Un voyageur libre à l’élégance naturelle »
Travaillez-vous déjà sur la prochaine collection ?
28

Pouvez-vous déjà me révéler quelque piste à ce sujet ?
GT. Bien sûr, dès qu’un défilé se termine mon esprit est déjà concentré
sur la prochaine collection. L’homme de la saison prochaine a déjà une
âme et une garde-robe. La cohérence stylistique est assez importante
pour moi. Ce que je vous dire, c’est que l’homme Trussardi pour l’hiver
prochain incarnera les valeurs d’élégance, modernité, dynamisme et
innovation chères à la Maison. La garde-robe est déjà bien définie avec
une forte référence aux codes stylistiques de l’ADN Trussardi. La façon
dans laquelle j’ai décliné ces concepts dans la collection et la
manière dans laquelle ils seront présentés est une surprise.
MM. Un objectif très important a été réalisé au sein de
l’affaire familiale, à l’aube des 100 ans célébrés par la
maison. Quels sont vos prochains objectifs ?
GT. Les projets pour le futur sont de consolider et de
renforcer l’héritage qui distingue la marque Trussardi dans
les domaines dans lesquels elle opère. Et ceci, à travers
la recherche et l’expérimentation de nouvelles formes
d’expression. Trussardi a toujours été une marque pionnière
avec des contenus innovant dans le produit, dans les visions du
business et de la communication. Notre histoire est riche d’exemples :
du premier défilé en plein air sur la place du Duomo à Milan, dans les
années 80, jusqu’aux collaborations avec le monde du design, lorsque
la licence n’existait pas encore. Le futur se concentrera de plus en plus
sur la mise en valeur de cette approche.
MM. J’ai lu que vous avez beaucoup de loisirs et de nombreuses vocations
artistiques, comme la musique. Est ce que vous puisez dans ces
diverses passions pour la création de nouvelles collections ?
GT. Ma passion pour la musique et le cinéma, ainsi que mes études
en anthropologie et en sociologie, les années passées à Londres font
partie de mon histoire personnelle, et sont donc essentiels dans mon
travail. Chansons et films sont de grandes sources d’inspiration qui
mènent à la naissance d’idées et qui se transforment en une collection.
Pour citer un exemple, dans la création de la collection de la dernière
collection Femme Printemps-Eté, j’étais très inspirée par le grand
réalisateur américain David Lynch pour représenter une figure féminine
aventureuse et pragmatique qui voyage constamment. J’ai décliné
les héroïnes de Lynch selon le monde Trussardi.
« L’homme
Trussardi
est élégant,
dynamique
et sûr de lui »
MM. J’ai lu que Nicola, votre père, a eu une grande influence dans
votre vie. Il ya des hommes qui ont contribué ou qui inspire votre
image d’icône masculine de Trussardi ?
Qui sont vos icônes de style ?
GT. L’ homme Trussardi est charismatique, il aime l’aventure, les sports
de plein air, le contact avec la nature, vit le voyage comme expérience
enrichissante. Il est plein d’énergie, c’est un homme sûr de lui. L’acteur
John Malkovich est pour moi une grande icône de style, dont je me suis
inspiré pour la collection de mon dernier défilé homme
printemps-été. Il représente un personnage avec beaucoup
de charisme, une élégance sophistiquée qui incarne parfaitement
ma vision de la masculinité authentique.
MM. Comment avez-vous vécu votre enfance ?
A quel moment avez-vous ressenti le désir de faire de
la mode ?
GT. Je vis la mode depuis que je suis née. Pour moi
travailler dans la mode est naturel. J’ai grandi en vivant
l’entreprise et en observant toutes les étapes de la production,
de la conception au développement des collections. Mes modalités
d’expression et d’approche de la mode ont par suite évolué au fil
du temps, façonnés à travers le vécu et les expériences de la vie. La
musique, le cinéma et l’art inspirent toujours mon travail.
MM. Trois adjectifs qui décrivent l’homme Trussardi.
GT. L’homme Trussardi est élégant, dynamique et sûr de lui.
MM. Qu’est-ce qu’il ne doit pas manquer dans la garde-robe d’une
homme ?
GT. Un beau chandail, un blazer déstructuré avec une coupe classique,
un manteau en cuir et un pantalon souple et mais aux lignes élégantes
pour un look dépareillé.
MM. Quelle est aujourd’hui la valeur de Trussardi ?
GT. La valeur de Trussardi est sa capacité à garder une cohérence
contemporaine en faisant coexister dans une seule dimension.—
MM. Quel est le détail qui caractérise le produit Trussardi comme
un produit Made in Italy ?
GT. Avec son engagement quotidien dans les quatre domaines qui
font la renommée de l’Italie dans le monde - mode, arts, gastronomie
et design, Trussardi incarne la plus grande expression de l’excellence
du Made in Italy. Le produit se diversifie par l’attention au détail,
la recherche des matières et le travail artisanal. La modernité et
l’esprit d’innovation dans l’évolution de contenus stylistiques sont des
éléments distinctifs fondamentaux.
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L ’ I N T E R V I E W C I N Q S E N S
Olivier Carreras est l’invité
de l’interview “Cinq Sens” :
producteur aux activités
multiples, spécialisé dans les
sujets du luxe, il a accepté
de répondre aux questions
d’Apollo sur son style de vie
et ses passions.
Olivier
Carreras
© Photo Thomas Laisné. Veste et pull Hackett
Quel est l’endroit où vous aimez vous
ressourcer ?
O.C. Tout dépend de ce que je recherche;
pour retrouver un peu d’énergie et une
ambiance familiale et amicale en Normandie
près de Lisieux, où feux de cheminée rythment
l’hiver et grandes ballades le Printemps
jusqu’à l’automne. Pour recharger le tonus,
dans le Midi où je retrouve la Maison de mon
Grand-Père, non loin du littoral où je peux
naviguer avec mon frère toute l’année (seule
l’épaisseur du wet-suit change, mais les années
me rendent moins téméraires l’hiver !) avec
3 ou 4 planches soigneusement entreposées
dans le garage ! J’ai de très belles émotions
également dans le Vignoble Champenois où
je tourne souvent. La vigne est magnifique
quelles que soient les saisons. Graphique en
hiver, verte explosive au printemps, chargée
de baies croquantes à la fin de l’été, j’y trouve
beaucoup d’énergie… Et d’inspiration comme
vous pouvez le constater ! (sourire !)
Quel est votre lieu gourmand favori ?
O.C. N’importe quel bon bistrot où les
plats sont préparés “Maison” et les produits
travaillés avec cœur. Pour mes petites
adresses :
- Le Crabe Marteau rue des Acacias dès que
je suis cloué à Paris mais que j’ai envie de
Bretagne. Les produits de la mer y arrivent
quotidiennement. J’y emmène les clients que
j’aime bien. Rien de tel qu’un bon maillet
pour briser une pince de tourteau !!!
30

« Je travaille
beaucoup avec
des femmes, j’aime
leur sensibilité» »
Radiohead
- Le Petit Villiers 75 ave de Villiers, ambiance
nappes à carreaux et plats comme chez un
oncle qui serait un virtuose des fourneaux
- Kinugawarue du Mont Thabors dans le 1 er
pour le raffinement et les saveurs asiatiques
qui explosent en bouche,
- le 1728 rue d’Anjou pour un tête à tête avec
la femme que j’aime...
Quel style vestimentaire appréciez-vous ?
O.C. Le style adapté aux circonstances que
je rencontre dans ma vie, que ce soit sur mes
tournages où je vais privilégier une tenue
smart-casual, dans mes rendez-vous professionnels
où le respect de mes clients et de leur
univers impose des codes chics et rigoureux,
et le week-end où j’apprécie un jean sneackers
pull épais et moeleux mais “fitté”.
Mes adresses préférées : Bruce Field pour ses
velours simples et conforts, Francesco Smalto
pour ses costumes aux plastrons inimitables,
Berluti pour ses matières exceptionnelles et
les innovations de détails qui tuent. Ermenegildo
Zegna pour ses étoffes sublimes et
un casual chic qui fait de n’importe quelle
silhouette un homme élégant. Seul bémol…
je n’ai pas toujours les moyens de mes goûts !
Quel style de musique appréciez-vous ?
O.C. Là encore, tout dépend de l’humeur
et de la circonstance. Pour un dîner, Ben
Harper, Explosions in The Sky ou un bon
vintage comme Laureen Hill, pour conduire
Radiohead ou Muse.
Le voyage dont vous rêvez ?
O.C. Le voyage intérieur où je trouve toutes
mes réponses personnelles et où je crée mes
futurs storytellings…
Quel est le trait de caractère que vous
appréciez-vous le plus chez une femme ?
O.C. Son humour, impossible d’être avec une
femme qui n’ait pas de traits d’esprit, son
calme également, il en faut beaucoup pour
vivre à mes côtés !
Ben Harper Album Give Tilll It’s Gone
Olivier, cavalier en herbe
Vous êtes un nouveau papa : Quels sont
les moments privilégies que vous partagez
avec votre enfant ?
O.C. Mon fils a 3 mois maintenant, je goûte à
ses premiers sourires, à ses regards curieux,
pétillants ou inquiets.
Ces premières interactions sont pleines
d’émotions ; je lui parle normalement, avec
une construction de phrases identiques à
celles que je pourrai employer s’il était une
personne qui écoute et qui parle.
En ce moment Je lui demande beaucoup de
dormir après 5 heures et demi du matin, en
lui expliquant que ses parents sont fatigués,
mais je ne suis pas toujours écouté, ça ne
marche pas !
Le 1728 rue d’Anjou
Dans le domaine professionnel,
quels sont vos challenges ?
O.C. Rencontrer de nouveaux talents et les
associer avec ceux qui me sont fidèles, et les
faire travailler ensemble sur des projets de
plus en plus ambitieux. Associer des hommes
et des femmes (je travaille beaucoup avec des
femmes pour ce qui est de la post-production,
j’aime leur sensibilité et leur justesse à donner
à mes images une seconde personnalité,
parfois encore plus forte que ce que j’avais en
tête en écrivant le projet) autour des contenus
que me confient mes clients, mais aussi créer
des projets d’équipe, en fiction notamment,
c’est le cap des 3 prochaines années.—
INTERVIEW RICHARD VOINNET
31

Essences
masculines
32

F O R M E E T B I E N - E T R E
«
Un parfum onéreux vaut mieux
qu’une bonne réputation » :
voici un détournement de
maxime que l’on pourrait faire
aujourd’hui. Quel est le sens commun que
nous donnons à ce précieux liquide qui originellement
se trouvait sous forme solide ? Son
usage quotidien de nos jours peut laisser
croire qu’il s’agit d’un phénomène de mode
récent. Or, celle-ci remonte à la nuit des
temps. L’importance du parfum dans la Grèce
antique et en Orient n’est plus à rappeler.
« De la liturgie
à une utilisation quotidienne »
D’abord objet exclusivement liturgique,
son utilisation est connue et reconnue dans
toutes les grandes religions polythéistes et
monothéistes. Elément du culte, il passe
progressivement dans la médecine pour se
retrouver dans le quotidien au début du XV eme
siècle en Europe. La littérature foisonne de
récits autour de ce liquide dont l’usage peut
paraître anodin et superficiel à première vue
mais qui révèle beaucoup de notre personnalité.
Il permet de réhabiliter un sens dit
primaire, qui relie au règne animal : l’odorat.
Cette substance évoque en chacun de nous
une foule de sentiments. Nous sommes tous
en quête du parfum qui révèlera le mieux
ce que nous sommes, ce que nous voulons
donner à voir et comprendre de notre être.
En cela, nous rejoignons le héros de Süskind,
Jean-Baptiste Grenouille qui passa sa vie
à vouloir créer le parfum qui ferait de lui
le «maître de l’univers» par sa maîtrise des
odeurs. Il a parcouru la France pour satisfaire
son funeste dessein. La quête du parfum qui
nous correspond peut s’avérer interminable.
Par définition, l’objet de notre propos est
insaisissable puisqu’il est senteur c’est à dire
une odeur agréable, plus ou moins fugace,
fondamentalement évanescent. Malgré cela,
le sillage d’un parfum réussit à imprimer
dans nos mémoires une trace impérissable
qui évoque en chacun de nous des souvenirs
d’enfance, d’amour, d’émotions. C’est une part
importante de notre identité qui est souligné
par notre parfum. Cette identification laisse
penser que l’association entre un parfum et
une personne devient une signature intime.
Il arrive le plus souvent que l’homme offre
un parfum à sa dulcinée ou à une femme
désirée avec en arrière-pensée l’expression de
ce sentiment sublime. Le choix d’offrir une
eau de toilette à l’être aimé ou à un ami n’est
jamais anodin. Nous associons bien volontiers
un proche aux fragrances que nous
humons aux détours de nos promenades
dans la jungle urbaine de nos villes.
Une offre hétéroclite
L’offre de parfum sur le marché n’a jamais été
aussi large. Face à cette offre pléthorique, la
place occupée par le parfum dans nos sociétés
hygiénistes, aseptisées devient primordiale.
Autrefois symbole de luxe, depuis les années
50, les homme se sont mis à l’utilisation
quotidienne du parfum, notamment en
privilégiant l’usage des après-rasage et des
eaux de cologne. L’appel de l’eau de parfum
a été entendue par les sirènes de l’économie
de marché. Les grands parfumeurs français à
la haute qualité reconnue comme Guerlain,
Fragonard, Caron ou les nobles britanniques
Penhaligon’s et Creed sont confrontées aux
marques de mass-market championnes du
marketing qui vendent le noble parfum
comme l’on vendrait tout autre produit
calibré et mis sur le marché pour satisfaire
une clientèle avide de nouveauté.
Les jus riches et délicatement mis au point,
à base de plantes et fleurs naturelles, aux
effluves uniques, se retrouvent face à des
formules basées sur des produits chimiques,
beaucoup moins onéreux dans leur mise au
point. Les nouveautés parfumées se succèdent
au point de saturer notre odorat et notre
capacité à apprécier de nouvelles fragrances.
Pour ces nouveaux venus dont le parfum n’est
pas le cœur de métier, mais plutôt une activité
lucrative, l’homme est le nouveau territoire
à explorer.
Ce segment est en augmentation constante.
L’offre masculine a suivi une croissance
exponentielle. Les spots publicitaires en
témoignent. Ce sont désormais de véritables
court-métrages avec des budgets colossaux.
Le parfum vous pare d’une aura et définit
votre véritable personnalité : « dis moi quel
parfum tu mets, je te dirai qui tu es ».
Quel avenir
pour le parfum masculin ?
Face à l’invasion des parfums destinés à la
grande diffusion, les parfumeurs traditionnels
s’ancrent dans leur expertise et défendent
leur évidente légitimité.
La nouvelle tendance se dessine dans l’offre
de parfums de niche, à distribution très
exclusives, au jus sophistiqué et très travaillé.
Certains de ces parfumeurs vont jusqu’à
créer des parfums uniques créés sur mesure
pour le client. Une Haute Couture du parfum
qui est appelée à se développer auprès des
véritables aficionados. Des marques de niche
comme Francis Kurkdjian et Frédéric Malle
en France, Jo Malone en Angleterre ont été
les pionniers de cette nouvelle tendance pour
nez avertis et exigeants. Envoûtant et sacré,
mystérieux ou vivifiant, le parfum conserve
son aura de magie inimitable.—
TEXTE : EDITH KONATÉ
ILLUSTRATION : KAI KARENIN
Bibliographie
ANNICK LE GUÉRER
« Le parfum des origines à nos jours »,
Odile Jacob, 2005, 300p.
PATRICK SÜSKIND
« Le parfum, histoire d’un meurtrier »,
roman, Fayard, 1986 (traduction française).
33

34
Hugo Man, eau de toilette 150 ml par Hugo Boss

Épice Marine, eau de toilette 100 ml par Hermès
35

36
Pour Monsieur, eau de toilette 100 ml par Chanel

Boss, eau de toilette 100 ml par Hugo Boss
37

Photographe www.eyedom.com
Model Santiago Ferrari
Mise en beauté Patrick Bordes
Paco Rabanne pour Homme, eau de toilette 100 ml par Paco Rabanne
38

F O R M E E T B I E N - E T R E
DAVIDOFF CHAMPION
Eau de toilette 90 ml - 59,90 €
TOM FORD NOIR
Eau de toilette 100 ml - 84,00 €
MARC JACOBS BANG
Eau de toilette 50 ml - 53,90 €
FRAGRANCES
SÉLECTION OLFACTIVE MASCULINE HAUTEMENT DÉSIRABLE
BOTTEGA VENETA POUR HOMME
Eau de toilette 50 ml - 65,00 €
JIL SANDER ULTRASENSE
Eau de toilette 100 ml - 74,95 €
BULGARI MAN EXTRÊME
Eau de toilette 100 ml - 83,90 €
39

F O R M E E T B I E N - E T R E
KIEHL’S ULTRA FACIAL CREAM
Hydratant 24h. Texture légère
125 ml - 50,00 €
LA PRAIRIE
CRÈME CELLULAIRE PLATINE RARE
Crème mixte. Le soin anti-âge le plus luxueux
Texture riche - 30 ml - 585,00 €
SHISEIDO MEN
CRÈME HYDRATANTE RÉPARATRICE
Texture lisse qui hydrate
intensément la peau - 50 ml - 47,90 €
TEXTURES
UNE SÉLECTION POUR SUBLIMER VOTRE PEAU
CLINIQUE AGE DEFENSE HYDRATOR
Anti-âge hydratant de jour SPF 15
Texture fluide et unifiante
50 ml - 43,00 €
DERMALOGICA
Hydratant actif. Texture légère et non
grasse pour une hydratation parfaite
100 ml - 62,25 €
TOM FORD FOR MEN
Collection Grooming. Soin quotidien hydratant
Texture légère et matifiante
50 ml - 85,00 €
41

F O R M E E T B I E N - E T R E
Un nouvel
ÉQUILIBRE
alimentaire
Nous vivons une époque caractérisée
par un rythme effréné, sans cesse à la
recherche de temps, en omettant de
privilégier certaines règles indispensables à notre
équilibre physiologique et psychologique qui
passe, nous avons souvent tendance à l’oublier,
par l’équilibre de notre alimentation au quotidien.
Nous mangeons tout et n’importe quoi ! Et de
préférence le plus vite possible, sans consacrer le
temps nécessaire pour bien faire nos courses, pour
choisir les bons produits, pour préparer nos plats
et surtout pour faire de nos repas des moments de
convivialité et de plaisir.
Et pourtant, notre silhouette, notre peau, notre
santé, notre tonus, notre sommeil en dépendent
et souvent nous oublions de préserver le capital
“santé” dont nous disposons et qui, inévitablement,
se réduit si nous ne l’entretenons pas.
C’est dans cet environnement que s’inscrivent les
repas d’affaires qui ne doivent pas constituer un
obstacle au respect de certaines règles de base. En
effet, même au restaurant, nous avons la possibilité
de prendre des repas qui ne vont pas venir
perturber l’équilibre de notre alimentation au
quotidien.
Mais avant tout, il est important de revenir sur
quelques points essentiels qui vont nous permettre
de prendre conscience de certains mécanismes
qui régissent notre comportement alimentaire,
de mieux identifier les problématiques auxquelles
nous sommes confrontés afin d’apprendre à les
gérer le mieux possible.
Notre énergie dépend de la qualité
de notre alimentation
Il existe un lien direct entre notre alimentation et
l’énergie que nous développons dans la journée.
Parlons tout d’abord de notre équilibre “acidebase”
qui est fortement perturbé par notre rythme
de vie et par le type d’alimentation quotidienne
proposée trop fréquemment de nos jours. En effet,
le stress de plus en plus grand que nous connaissons
combiné à une alimentation trop sucrée, trop
salée, trop grasse, trop transformée, acidifie d’une
manière importante notre organisme.
Les conséquences de cette combinaison peuvent
se traduire par de l’agressivité, de l’hypoglycémie
- à ne pas confondre avec la faim -, de la fatigue,
de la nervosité, de la déprime, des troubles du
sommeil, des difficultés digestives, des ballonnements,
des flatulences, des relents gastriques
acides, du cholestérol, du diabète, de l’hypertension…
Chaque être humain est une personne unique et
qu’il nous appartient d’apprendre à mieux écouter
son corps » et donc « à mieux se connaître. C’est
un chemin difficile à prendre seul compte tenu de
toutes les mauvaises habitudes qui se sont installées.
Il faut souvent accepter d’être accompagné
pour en découvrir les arcanes qui nous sont
propres.—
TEXTE FABIENNE THEODOLOZ
PHOTOGRAPHE ALBAN COUTURIER
www.libreforme8.com
LA VÉRITABLE FAIM
PHYSIOLOGIQUE
Nous attendons rarement
le signal de la faim émis
par notre organisme.
Nous ne ressentons plus
cette alerte envoyée
par notre corps.
La plupart du temps,
nous mangeons : 1- à l’heure
habituelle des repas.
2- à l’occasion d’un petit
déjeuner, d’un déjeuner ou
d’un dîner d’affaires.
3- pour fêter un événement.
4- pour compenser notre stress,
notre tristesse ou notre fatigue.
5- par gourmandise…
Il est donc très important
d’apprendre à discerner la
véritable faim des autres raisons
qui nous poussent à manger.
Ecouter son corps peut paraître
à priori compliqué mais aussitôt
qu’une alimentation saine est
adoptée, les réflexes changent
et les bonnes habitudes peuvent
commencer à s’installer tout
aussi bien à la maison qu’au
restaurant.
42

LE MENU TYPE
« Le diner doit être
le repas principal
de la journée »
A RETENIR
Evitons de boire de l’alcool
à midi, au risque de connaître
des moments de somnolence et
d’hypo-glycémie dans
l’après-midi. Ne l’oublions pas
« l’alcool est un aliment sucré ».
Evitons de consommer des
sucres rapides et lents qui
provoquent chez bon nombre
d’entre nous de l’hypo glycémie
en milieu d’après-midi.
Eviter les mauvaises
associations alimentaires,
comme celles des « acidesamidons
» et « protéines-amidon »,
qui s’assimilent très difficilement
et fatiguent l’organisme.
Evitez de consommer des
boissons gazeuses qui peuvent
provoquer entre autres des
ballonnements,
des gaz et de l’aérophagie.
Prévoir sa consommation
d’eau avant le repas pour diluer
le moins possible notre bol
alimentaire et optimiser
son assimilation à ce stade
de la digestion.
UN PETIT DÉJEUNER
LÉGER composé de fruits et
de laitages, pour l’apport en
vitamines, pour bien démarrer
notre journée.
UN DÉJEUNER FRUGAL
composé de deux aliments afin
d’optimiser notre digestion.
Nous éviterons ainsi le
“coup de barre” de l’après-midi.
Nous avons tous déjà vécu l’envie
de faire la sieste après un repas
de midi trop copieux.
Ce qui revient à dire que si nous
souhaitons rester actif durant
l’après-midi, rien ne sert de nous
alourdir à l’heure du déjeuner.
L’exemple du sportif de haut
niveau est explicite,
il n’emmagasine jamais les
énergies avant de les dépenser,
mais au contraire, les récupère
après l’effort physique.
UN DÎNER qui va représenter
le repas principal de la journée
car il va nous permettre de
récupérer toute l’énergie
dépensée. Le repas du soir est
souvent devenu dans la vie
moderne celui pour lequel nous
prenons le plus de temps, ce qui
signifie que nous allons mieux
mastiquer nos aliments, manger
plus lentement et permettre
donc une meilleure assimilation
des aliments par notre
organisme. En effet, celui-ci au
cours du sommeil va pouvoir
sans perturbations extérieures
assurer une digestion optimale.
Intégrer régulièrement des
éléments « alcalinisant » comme
des fruits, des légumes et des
herbes aromatiques.
43

M O D E
INTERVIEW
Jarrod Scott
Comment êtes-vous devenu mannequin ?
A la suite d’une rupture avec une petite amie
au cours d’un voyage, je me suis retrouvé
coincé à l’étranger, sans argent pour mon
billet de retour. Les Philippines étaient
le pays que je pouvais atteindre pour me
rapprocher le plus de l’Australie. Un photographe
que j’avais contacté via Facebook m’a
hébergé là-bas. La nuit de mon arrivée, j’ai été
en contact avec l’agence Dulcedo à Montreal
(qui est toujours mon agence principale) En
novembre 2011, j’ai signé avec l’agence Ford.
J’ai alors décidé de changer totalement mon
look en coupant mes cheveux et ma barbe.
Ma carrière a démarré à ce moment-là.
Que feriez-vous si vous n’étiez pas mannequin
? Je ne suis pas certain, je travaillerai
sans doute dans l’hôtellerie ou le commerce
international.
Vous avez traversé une bonne partie du
globe : quels endroits avez-vous préféré ?
Je ne pensais pas avoir un jour la chance de
pouvoir quitter l’Australie et voyager autant.
Découvrir des nouveaux endroits est un émerveillement
renouvelé pour moi. Je regrette
simplement de ne pas pouvoir partager ces
moments fantastiques avec ma famille.
Quels sont vos designers ou marques
préférés ? Je ne possède pas beaucoup de
vêtements de designer, juste une ou deux
tenues que je réserve aux rendez-vous
professionnels importants. J’ai par exemple
un très beau pull Louis Vuitton pour ces
occasions. Le reste du temps, je m’habille de
façon décontractée. Je vis avec seulement une
valise depuis trois ans, je n’ai pas l’occasion
d’acheter beaucoup de vêtements.
Quels sont vos hobbies ? L’été, je pratique le
VTT et l’hiver le snowboard. J’ai découvert
les Alpes la saison dernière, c’est un endroit
vraiment fantastique. Lors de mes sorties en
vélo, il m’arrive de parcourir jusqu’à 200 km
en une journée.
Comment vous imaginez-vous dans dix ans ?
J’aimerais beaucoup me tourner vers une
carrière de comédien. J’envisage de prendre
des cours afin de devenir un acteur accompli
dans le futur.—
INTERVIEW PAR
FLEUR HUYNH EVANS
PHOTOGRAPHE
FRANÇOIS ROUSSEAU
44

« Le métier de mannequin
m’a ouvert les yeux sur le monde »
45

M O D E
Lonesome
Cowboy
Direction Artistique Richard Voinnet
Photographe François Rousseau
Stylisme Fleur Huynh Evans
46

Veste en cuir à franges
DENIM & SUPPLY RALPH LAUREN
Chemise en denim DIESEL BLACK GOLD
Pantalon en denim délavé ARMANI JEANS
Chapeau vintage

Chemise en denim ARMANI JEANS
Pantalon en denim GUESS JEANS
Ceinture en cuir tressée LEVI’S

Costume en denim DIESEL BLACK GOLD - Chemise en flanelle MCS - Santiags MARLBORO COLLECTION - Collier vintage
49

Blouson en denim brodé DENIM & SUPPLY RALPH LAUREN
Pantalon en denim DIRK BIKKEMBERGS
Chemise en denim DIESEL BLACK GOLD
Ceinture en cuir cloutée vintage
Santiags MARLBORO COLLECTION

52
Chapeau en feutre STETSON - Chemise en denim ZAPA - Pantalon en denim LEVI’S - Ceinture en
cuir clouté et collier vintage

Chemise en denim MARCHAND DRAPIER
Pantalon en denim GUESS
Ceinture en cuir tressée LEVI’S

Bomber en cuir avec col en fourrure DIESEL BLACK GOLD
Pantalon en denim ARMANI JEANS
T-shirt en coton a col boutonné MAJESTIC
Ceinture et sac 48h en cuir MCS
Santiags MARLBORO COLLECTION

Blouson en denim et col en velours côtelé ARMANI JEANS
Chemise en denim JOHN GALLIANO - Chemise imprimée et collier vintage

Salopette en denim HIPPY MARKET - Gilet en maille jacquard DENIM & SUPPLY RALPH LAUREN
57

58
Blouson en denim et cuir vieilli DENIM & SUPPLY RALPH LAUREN

Veste en cuir à franges DENIM & SUPPLY RALPH LAUREN
Chemise en denim DIESEL BLACK GOLD
Pantalon en denim délavé ARMANI JEANS
Chapeau vintage

Set designer Benjamin Maillet
Model Jarrod Scott @ New Madison
Mise en beauté Makiko Nara
Assistants photo Fletcher Creak & Julie Chiang
Assistant stylisme Loris de Rodez Benavent
Merci au studio Photo Deux Choses Lune, Paris.

Smart
WINTER
Réalisation et Stylisme Marco Manni
Photographe Philip Neufeldt
62

Pull col roule et pantalon noir DIOR HOMME
Montre « Chiffre rouge » édition limitée en acier et bracelet
en cuir bleu marine DIOR HORLOGERIE
63

64
Pull en laine et montre Tambour Evolution GMT LOUIS VUITTON

Manteau et pantalon VIKTOR&ROLF monsieur - Chemise et ferme cravate
TED BAKER - Cravate et pochette ALAIN FIGARET - Chapeau STRETSON
Sac TRUSSARDI et montre en acier inoxydable EMPORIO ARMANI
65

66
Chemise cloud KENZO - Pantalon, veste, cravate, épingle,
broche et pochette miroir LANVIN - Chapeau archive styliste

Chemise cœur, veste et pantalon BURBERRY PRORSUM
Foulard CHARVET - Pochette ALAIN FIGARET
Montre en acier inoxydable et plaqué noir EMPORIO ARMANI
Sac camouflage VALENTINO
67

68
Veste, gilet et pantalon GUCCI - Foulard CHARVET
Chapeau STRETSON - Stylo en lézard DUPONT - Sac GUCCI

Pull col roule, pantalon noir, manteau en peau retourné et montre automatique
BVX bracelet en alligator, mouvement rotor en or rose 18 cts BOTTEGA VENETA
69

70
Pull col roule et pantalon VIKTOR&ROLF MONSIEUR
Manteau LODENTAL - Sac à dos en fourrure EMPORIO ARMANI
Lunettes de soleil BURBERRY PRORSUM

Pull, pantalon et bonnet BALLY
Sac à dos damier LOUIS VUITTON
Sneakers LANVIN - Gant COS
Model vdlcvqj
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72
Veste AMI - Chemise à plastron et pantalon VIKTOR&ROLF MONSIEUR
Pochette CHARVET -Sac ERMANNO SCERVINO

Pull en mohair et pantalon MARNI
Foulard CHARVET - Lunettes de soleil
VALENTINO - Pochette MARNI -
Porte iPad BURBERRY PRORSUM et
montre « chiffre Rouge » automatique
avec bracelet en veau noir DIOR
HORLOGERIE
Model Matvey Lykov @successmodels
Hair Fred Teglia @B-agency
Make up Blandine Desgraz @B-agency
73

D E S I G N E T A R C H I T E C T U R E
Diogène_by Renzo Piano. Photographer: Julien Lanoo © Vitra
Renzo Piano
architecte en constant renouvellement,
présente sa dernière réalisation
Diogène
74

«
J
’ai appris des plus grands »
Renzo Piano qualifie en ces quelques
terme simples sa vocation d’architecte.
Son père, son grand-père et son oncle
exerçait déjà cette profession : c’est donc
tout naturellement qu’ il passe son diplôme
d’architecture de la Politecnico di Milano en
1964 De 1965 à 1970, il travaille chez
Louis Kahn à Philadelphie et chez Z.S.
Makowsky à Londres.
C’est à cette époque qu’il fait la connaissance
de Jean Prouvé, avec lequel il se lie d’amitié,
et qui influencera considérablement son
œuvre. À partir de 1971, il travaille avec
l’architecte Richard Rogers puis en 1977
avec l’ingénieur Peter Rice -Atelier Piano
& Rice- qu’il accompagne jusqu’à
sa mort en 1992.
Renzo Piano dirige aujourd’hui ses cabinets
à Paris, où il vit, à Gênes, et à New York,
sous la dénomination de « Renzo Piano
Building Workshop ». C’est un bureau qui
rassemble une centaine de collaborateurs,
architectes, ingénieurs et spécialistes divers.
Avec eux, il a réalisé des nombreux projets
dans le monde entier : la Menil Collection
à Houston, le terminal de l’aéroport
international du Kansai à Osaka, la
Fondation Beyeler à Bâle, le Centre Culturel
Jean-Marie Tjibaou en Nouvelle Calédonie,
la Potsdamer Platz à Berlin,
la maison Hermès à Tokyo, le siège du
New York Times, la réhabilitation du site
de Ronchamp, etc… et, en juin dernier,
la maison Diogène pour Vitra.
La Fondazione Renzo Piano offre aux
étudiants du monde entier l’occasion de
travailler et apprendre au sein de son agence,
une démarche qu’il compare à « la bottega »,
l’atelier, le workshop mais, précise-t-il,
au sens de la Renaissance.
En 1971, il fonde à Londres l’étude Piano
& Rogers en collaboration avec Richard
Rogers, avec lequel il remporte le concours
pour le Centre Pompidou de Paris, ville
dans laquelle il s’installe à cette époque.
Les premiers moments de son parcours
sont marqués par cette collaboration,
leur proximité avec les théories et
l’esthétique développées par le groupe
Archigram ainsi qu’un intérêt personnel
pour les travaux de Jean Prouvé.
Cela explique en partie l’affirmation
des éléments techniques des bureaux de
B&B à Novedrate, Italie, 1971-1973 et
surtout du Centre Pompidou, 1971-1977
dont le concours est arbitré par Jean Prouvé
lui-même.
Renzo Piano marque ainsi la volonté de
renouveler profondément l’image d’un
tel équipement culturel afin d’attirer un
large public. La muséographie du Centre
Pompidou y est particulière : initialement,
les vastes plateaux d’exposition étaient
divisés par des cimaises placées librement
dans l’espace, sans imposer de parcours
aux visiteurs. La lumière est partiellement
apportée par les façades vitrées mais surtout
par l’éclairage artificiel, solutions rejetées
ensuite par l’architecte.
Chacun de ses édifices se présente comme
un mécano géant dont on perçoit le mode
de construction; les éléments constructifs,
souvent en métal, y sont mis en scène
esthétiquement comme les mécanismes
des ascenseurs et escalators. Autant de
caractéristiques rapprochées du mouvement
high tech. L’œuvre de Renzo Piano est
marquée par un profond souci d’intégration
dans le contexte. Cela le conduit
à adapter les formes de son bâtiment à
l’environnement dans lequel il prend place.
Par exemple, le Zentrum Paul Klee à Berne
dont les ondulations rappellent celles
des collines environnantes tandis que
la ligne sinueuse de la façade est un
hommage aux théories esthétiques de
Paul Klee, peintre et professeur au Bauhaus.
Ce questionnement des enjeux de l’édifice
et du contexte génère un perpétuel
renouvellement des formes, des textures
et des couleurs: tuyaux colorés du centre
Pompidou à Paris, planches de cyprès
de la Menil collection, éléments de
terre-cuite ocre-rouge de l’IRCAM ou
de la cité internationale de Lyon, etc.
Les formes organiques souvent employées
par le passé sont abandonnées au profit de
formes rectilignes plus classiques.
Malgré cette uniformité esthétique,
l’architecture ne perd rien dans la qualité
des matériaux, du dessin des détails,
de la lumière.
Ainsi apparaît donc sur le Vitra Campus
de Weil-am-Rhein, entre la VitraHaus et
le Dôme, sa toute dernière réalisation en
collaboration avec Renzo Piano Building
Workshop : Diogène.
Comme l’explique Renzo Piano, l’idée
d’une habitation minimaliste lui trotte
dans la tête depuis ses études. Une pièce
à vivre de deux mètres sur deux, juste assez
de place pour un lit, une chaise et
une petite table : voilà ce à quoi rêve le jeune
étudiant en architecture.
Vers la fin des années 1960, alors qu’il
enseigne à l’Architectural Association
de Londres, Renzo Piano construit avec
ses étudiants des maisons miniatures
pour le Bedford Square. L’architecte conçoit
également des bateaux, des voitures,
et récemment les cellules d’un monastère
de sœurs clarisses à Ronchamp, un projet
où la minimalisation de l’environnement
individuel est également de mise.
La maison minimaliste est une idée
qui continue de fasciner Renzo Piano,
notamment quand il est amené avec
son bureau à prendre en charge des projets
de grande envergure comme par exemple
celui de la tour « Shard » à Londres,
la plus haute d’Europe en 2012.
Il y a près de dix ans, Renzo Piano entame
de son propre chef et sans commanditaire
la conception d’une petite maison.
Un profond
souci d’intégration
dans le contexte
Ce projet intitulé Diogène est publiée à
l’automne 2009 dans le dossier « Being
Renzo Piano » du magazine « Abitare » :
une maison à pignon en bois d’une surface
de 2,4 x 2,4 mètres avec une hauteur de faîte
de 3,2 mètres et un poids de 1,2 tonne.
Cette parution permet à Renzo Piano
75

D E S I G N E T A R C H I T E C T U R E
de présenter sa philosophie au grand
public, mais aussi de préciser que sans
commanditaire, le projet Diogène ne
verra jamais le jour.
Ce partenaire, Renzo Piano le trouve en
Rolf Fehlbaum, Président de Vitra.
A la lecture d« Abitare », Rolf Fehlbaum
est d’emblée enthousiasmé par les idées de
Renzo Piano. Et ce, notamment parce que
Vitra ne se veut pas le fabricant d’objets
de design individuels, mais au contraire,
le concepteur de meubles constituant
une partie essentielle de l’environnement
humain.
Fin juin 2010, Renzo Piano et Rolf
Fehlbaum, alors tous deux membres du jury
du prestigieux Prix Pritzker, se rencontrent
et conviennent de poursuivre ensemble le
projet Diogène. Au terme de trois années
de travaux de conception et à l’occasion du
salon Art Basel 2013, Diogène est désormais
présenté sur le Vitra Campus.
C’est une expérience visant à identifier
les potentiels de la maison minimaliste.
La maison originelle classique qui marque
le début des techniques de construction
issues du traité de Vitruve dans l’Antiquité
classique, suscite à la fin du XVIII e siècle
un regain d’intérêt.
Diogène n’est pas un logement de
secours mais un lieu de retrait choisi
volontairement. Censée fonctionner dans
les conditions climatiques les plus diverses,
indépendamment des infrastructures
« Cette petite maison
est le fruit d’un long,
très long voyage
en partie déterminé par
des rêves et des désirs,
mais en partie aussi
par la technique et par
une démarche scientifique »
RENZO PIANO
existantes, elle se comprend donc comme
un système autonome. L’eau nécessaire
doit être collectée par la maison elle-même
puis nettoyée après utilisation avant d’être
réutilisée, l’électricité est également produite
de manière autonome et le terrain requis
doit être le plus restreint possible.
Diogène s’inspire d’Henry D. Thoreau,
qui écrivait en 1854 dans « Je vivais seul,
dans les bois » : « Je gagnai les bois parce
que je voulais vivre suivant mûre réflexion,
n’affronter que les actes essentiels de la vie,
et voir si je ne pourrais apprendre
ce qu’elle avait à enseigner. » Non sans
raison, Renzo Piano considère son projet
comme « assez romantique », soulignant la
notion de « calme spirituel » qu’il véhicule :
« Diogène fournit à chacun ce dont il a
besoin, et rien de plus. »
Renzo Piano prend pour références
architecturales le « Cabanon », que
Le Corbusier se fait construire au début
des années 1950 à Cap-Martin sur
la Côte d’Azur ou encore la Nakagin
Capsule Tower de Kisho Kurokawa,
construite en 1972 à Tokyo.
Diogène, du nom du philosophe de
l’Antiquité Diogène, qui vivait dans un
tonneau car il jugeait superflu le luxe
terrestre, est une unité d’habitation réduite
au strict nécessaire, conçue comme un
Centre
Georges Pompidou,
Paris, 1977.
Centre Paul Knee,
Berne, 2005.
système fermé parfaitement autonome et
donc indépendant de son environnement.
Avec une surface au sol de 2,5 x 3 mètres,
elle peut être chargée complètement
assemblée sur un camion et être transportée
en tout lieu. Cette petite maison de Renzo
Piano relève d’un concept extrêmement
complexe équipé de diverses installations
et systèmes techniques qui garantissent
l’autosuffisance et l’indépendance : cellules
photovoltaïques et panneaux solaires,
réservoir d’eau de pluie, WC biologiques,
ventilation naturelle, triple vitrage isolant.
La maison et son équipement constituent
une seule et même unité.
Diogène peut servir de petite maison de
week-end, de studio ou de petit bureau.
Elle peut être installée au milieu de la nature.
Il est également envisageable de regrouper
plusieurs maisons afin de constituer un hôtel
informel ou une maison d’hôtes.
Diogène incite à repenser le rapport entre
individu et communauté ; c’est un lieu de
retrait idéal pour le Diogène des temps
modernes – un nomade citadin aspirant à
un retour à une forme de vie simple, très
loin de la vitesse, du bruit et des attraits du
monde globalisé.—
OARYSTYSPARIS
www.rpbw.com / www.vitra.com
76

Watering can THE COPPER COLLECTION design Aldo Bakker, édition limitée et numérotée de 15 - 2 310 €. Lampe de table BLOM
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77

H O R L O G E R I E
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Réalisation Richard Voinnet
Photographe Fabrice Bouquet
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Le temps se lit de façon digitale et
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l’heure aisée et intuitive.
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gris galvanique. 3 aiguilles
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peint à la main). Bracelet
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HAMILTON
Ventura XXL en pvd noir sur
Mouvement automatique.
Bracelet de caoutchouc.
Assistant photo Cyril Hardouin. Retouches Adrien Benard.

88
Italian St
Réalisation et Stylisme Marco Manni
Photographe Ivan Muselli

ory
SALVATORE FERRAGAMO

mode Monom
FENDI
90

arque
91

mode Monom

arque
GUCCI
93

TRUSSARDI
mode Monom

arque

mode Monom
Z ZEGNA
96

arque

mode Monom
ERMANNO SCERVINO
98

arque

mode Monom
BOTTEGA VENETA
Hair Fred Teglia @B-agency
Make up Eva Mbaye @B-agency
Assistantes stylisme Alessia Ansalone et Marissa Seraphin
Models Adrien Brunier, Otto Pierce, Timothee Bertoni,
Andrey Smidl @Ford models
Alexander Ferrario @newmadison
Avec l’aimable coopération du studio Quartier Général.
100

arque

Manteau en laine bleu ciel KENZO

Orient Extrême
Réalisation Fleur Huynh Evans
Photographe Urivaldo Lopes

Veste et pantalon ocre et chemise imprimée « tigre » KENZO

Pull et pantalon WOOYOUNGMI
Ceinture KIMONOYA

106
Chemise et manteau WOOYOUNGMI - Coiffe ON AURA TOUT VU

Pull et veste bleu électrique WOOYOUNGMI - Pantalon WOOYOUNGMI
107

108

Chemise, pantalon JEAN PAUL GAULTIER
Gilet imprimé DIOR HOMME
Écharpe MEESHA

Veste, pantalon, chemise et chaussures rouge carmin JEAN PAUL GAULTIER
Echarpe MEESHA

112
Chemise en soie sauvage bleu canard KENZO
Veste brodée et pantalon imprimé poissons ALEXIS REYNA

Mannequin Gerhard Freidl @ New Madison
Mise en beauté Laure Daunou
Manteau en laine bleu ciel KENZO

S A G A D E M A R Q U E
F RANCESCO SMAL TO
MAESTRO
de l’élégance
114

On se souvient du personnage
emblématique de Francesco Smalto :
son caractère volcanique n’avait d’égal que
la perfection de coupe de ses costumes.
Fidèle à ses origine, la maison Smalto
perpétue ce savoir-faire de tailleur unique
toujours solidement ancré dans
le Triangle d’Or parisien.
C’est dans un climat de bouillonnement
culturel et esthétique que la
première boutique SMALTO voit
le jour au 44 de la rue François I er
en 1970. La marque s’ancre dans l’agitation
créative et libérée de cette époque.
Francesco Smalto est un homme exigeant,
pour lui-même et pour son entourage. La
romancière Françoise Sagan écrivit un
jour à propos de lui : « c’est un de ces rares
hommes, qui peut mêler le luxe et la sobriété,
le quotidien et l’éclat. C’est un artisan et
un seigneur ». Maître-tailleur accompli, il
travaille le velours, le jersey mais aussi la soie
sauvage. Son goût des belles étoffes le pousse
à n’utiliser que des tissus nobles - le cachemire
ou la flanelle - et à en créer de nouveaux
avec des mélanges de fibres d’orchidée ou de
zibeline, de renard argentées ou de vigogne.
Une qualité hors pair
La richesse et l’explosion de style des années
70 encourage son imagination débordante
et sa patte est rapidement reconnue et célébrée.
Aujourd’hui encore, la Grande Mesure
est l’élégance ultime de l’homme. Et dans ce
registre, les créations qui sortent depuis un
demi-siècle des ateliers SMALTO sont reconnues
parmi les meilleures au monde. Tailleurs,
coupeurs, apiéceurs, boutonniéristes…
ici, plus de 30 artisans aguerris (la plus vaste
équipe consacrée à ce métier dans Paris) font
un véritable travail de Couture au masculin.
En 1975, Francesco Smalto crée le « smoking
foulard » - le smoking le plus léger au monde
- en crêpe de chine noir, véritable défi technique,
fruit d’un façonnage unique que la
Maison est encore aujourd’hui la seule à
réaliser.
Francesco Smalto est d’une exigence rare,
veillant à chaque détail ; il ne supporte pas
l’imperfection ; et de nombreuses anecdotes
rapportent comment dans la rue il abordait
les hommes portant ses costumes et les invi-
Costume croisé en soie,
printemps-été 1992.
Costume trois pièces,
automne-hiver 1964.
Francesco Smalto
était d’une exigence
rare : il ne supportait pas
l’imperfection.
115

Smoking col châle satin, collection automne-hiver 2013-14.
tait à se rendre à la boutique rue François 1 er
pour y effectuer des retouches.
Cette période est également le début des
premières collaborations cinématographiques
de la maison. Qui a oublié l’allure époustouflante
de Jean-Paul Belmondo dans « L’Affaire
Stavisky » d’Alain Resnais ou « L’Incorrigible
» de Philippe de Broca ? Il habillera aussi
l’élégant Sean Connery dans « La Grande
Attaque du Train d’Or ».
En 1985, la maison diversifie ses activités :
il crée dans un style masculin, une collection
femme autour d’une pièce phare : le
tailleur. S’ensuivent parfums, montres, maroquinerie,
lunettes - qui viennent enrichir
l’univers SMALTO. Grâce à l’atelier « Francesco
SMALTO Couture » - composé d’une
trentaine de maitres tailleurs et situé au
sein de la Maison mère rue de Bassano à
Paris - SMALTO perpétue et innove dans le
domaine de la Grande Mesure masculine.
La griffe décline également la ligne Smalto
en prêt-à-porter, le made to measure avec
Smalto Mesure, ainsi qu’une seconde ligne
Smalto By.
Francesco Smalto choisit de se retirer en
2001. En 2007, Youn Chong Bak, initiée au
métier par Francesco, prend la relève pour
superviser les collections Couture et Prêtà-porter.
Elle insuffle une nouvelle énergie
en imposant une masculinité plus douce et
sensible tout en respectant le patrimoine de la
Maison. Une digne héritière pour un créateur
exigeant qui a marqué son temps.—
JEANNE DENJEAN
BRIGIT METTRA
Jean-Paul Belmondo
incarnera à la perfection
le style Smalto.
116

La marque s’impose
dans le mécénat
d’exposition artistique
La Maison Francesco Smalto entretient
depuis son origine un lien particulier avec
l’histoire de l’art et celui des arts picturaux
en particulier. C’est tout naturellement que
la marque soutient l’exposition « Masculin/
Masculin » au Musée d’Orsay à Paris. Elégant
paradoxe, en devant mécène de cette exposition
célébrant le nu, la Maison entendait rendre
hommage à ces artistes qui ont su si bien
« découvrir » le corps de l’homme – clef de voute
de l’allure Francesco Smalto.
Alors que le nu féminin s’expose aussi
régulièrement que naturellement, le corps
masculin n’a pas eu la même faveur. Qu’aucune
exposition ne se soit donné pour objet de remettre
en perspective la représentation de l’homme nu sur
une longue période de l’histoire.
Novatrice et audacieuse, « Masculin/Masculin »
montre combien les professions de foi esthétiques,
dogmes et prises de position plastiques du XIX e
siècle en matière de nudité masculine puisent
leurs origines au classicisme du XVIII e siècle et
demeurent encore très présents aujourd’hui.
Les œuvres y sont envisagées sous l’angle de
l’histoire sociale et culturelle, ou des enjeux de
politique actuelle concernant la redéfinition de
la perception du corps, la permissivité dans sa
représentation et son usage, son pouvoir et son
intimité, ou encore du rapport entre les sexes et
de l’évolution de la masculinité. Véritable dialogue
entre peintures, sculptures, arts graphiques et
photographies, l’exposition tisse des liens entre
les époques grâce à d’inattendues et fécondes
confrontations, les œuvres contemporaines
apportant un éclairage nouveau sur les siècles
précédents.
« Masculin/Masculin »
Exposition temporaire au Musée d’Orsay Paris.
Du 24 septembre
2013 au 2 janvier
2014.
INTERVIEW
YOUN CHONG BAK
directrice atistique de francesco smalto
Lorsque vous dessinez pour la Maison
Francesco Smalto, avez-vous l’image
d’un homme idéal en tête comme
source d’inspiration ?
L’homme idéal qui inspire mes
créations est un homme qui assume
totalement sa masculinité : Il est
charismatique, doté d’une élégance
naturelle. Il est aussi soucieux des
détails et y porte une attention toute
particulière. C’est un homme à
forte prestance… avec une véritable
présence.
La Maison Smalto a un passé riche
en traditions et références, comment
incorporez-vous ces valeurs dans les
collections d’aujourd’hui ?
Ayant eu le plaisir et l’honneur
d’apprendre le métier aux cotés de
monsieur Francesco Smalto et comme
je suis une femme sensible aux détails,
c’est tout naturellement que j’intègre
cette dimension dans les collections de
la Maison : retranscrire ce savoir faire
unique avec une main contemporaine
et subtile.
Que souhaiteriez-vous apporter de
nouveau à la marque ?
Ancrer notre savoir faire, transmettre
notre tradition tailleur et toujours
cultiver notre spécificité.
Quel serait votre vestiaire idéal pour
l’homme du futur ?
Une vestiaire diversifié mais concis,
constitué d’essentiels, de pièces pensées
et choisies. Et un beau choix de
matériaux…
Qu’est-ce qui vous plait le plus dans le
fait d’être une femme et de créer pour
l’homme ?
Avoir le privilège d’imaginer l’homme
idéal de toutes les femmes… et rendre
l’homme d’aujourd’hui toujours plus
parfait, toujours plus élégant.
Comment se déroule l’une vos
journées au studio de création ?
Le métier d’une directrice artistique
est très varié : il va du choix des
tissus a la création du vêtement, de la
validation de protos à la conception
du merchandising… imaginer une
campagne publicitaire aussi… il n’y a
donc pas vraiment de journée type.
Quels conseils de style pourriez-vous
donner à nos lecteurs ?
Ne suivez pas les le diktat de la mode !
Mais apprenez à mettre votre allure
en valeur, trouver le style qui vous
correspond et ce, d’une manière
contemporaine.
117

Realisation et stylisme Fleur Huynh Evans
Photographe Thomas Laisné
Polygones
Veste sans manches en poulain JIL SANDER avec le soin coiffant Leonor Greyl, Structure Naturelle
119

120
Manteau à zip bi-matieres, chemise et pantalon GIVENCHY PAR RICCARDO TISCI
avec le soin coiffant Eclat Naturel Leonor Greyl

Manteau en laine marine, col roulé,
pull en laine et pantalon a pinces
rayés HERMES avec le soin coiffant
Eclat Naturel Leonor Greyl

122
Veste en cuir a chevrons et pantalon EMPORIO ARMANI
avec la Mousse au lotus volumatrice Leonor Greyl

Manteau d’hiver anthracite JOHN GALLIANO, veste HUGO BOSS et chapeau rond BATES
avec le lait Luminescence Leonor Greyl
123

Manteau a double col en laine, pantalon a pinces et bonnet
cheminée LOUIS VUITTON et col roulé DIOR HOMME
avec le soin coiffant Eclat Naturel Leonor Greyl
125

126
Ensemble et chaussures JEAN PAUL GAULTIER
avec le soin coiffant Structure Naturelle Leonor Greyl

Pull col cheminée et pantalon à carreaux JOHN GALLIANO, chapeau rond BATES et chaussures à boucles en cuir JOHN LOBB
avec le soin coiffant Eclat Naturel Leonor Greyl
127

128
Manteau, veste en cuir et pantalon
GUCCI, col roulé DIOR HOMME et
derbies FINSBURY avec le sérum
de soie sublimateur Leonor Greyl

Models Willy Cartier @ Success Models
Pauline Moulette @ New Madison
Mise en beauté - Sur Willy Cyril Auchère pour Leonor Greyl,
sur Pauline Pierre Saint Sauveur
Graphique design Clément
Assistants stylistes Loris Rodez de Benavent & Peter Wu
Trench-coat DIOR HOMME
Coiffure Cyril Auchère avec
le soin coiffant Eclat Naturel
et le Gel à l’hibiscus Leonor Greyl

Sur lui, costume et chemise DIOR HOMME
Ceinture ZILLI, montre en or blanc et bagues or
blanc et diamants BOUCHERON.
Sur elle, robe VERSACE et escarpins
CHRISTIAN LOUBOUTIN.
Réalisation Richard Voinnet
Photographe Jean-François Gschwindt
Stylisme Fleur Huynh Evans
130

Eat Me !

Sur elle, une robe cache cœur GUCCI, une pochette en python et bracelet
serpent BULGARI, boucles d’oreilles à perle POGGI.
Sur lui, costume et chemise a boutons de manchettes FRANSCESCO SMALTO,
bagues chevalière VERSACE, montre et boutons de manchettes en or rose
BULGARI et pochette en croco ZILLI.

Sur lui, pantalon DIOR HOMME, derbies FINSBURY, sac de voyage BURBERRY PRORSUM et montre ZENITH
Sur elle, robe GUCCI et stylo CARAN D’ACHE
134

Sur elle, robe VERSACE. Montre AQUARACER 500M Chronographe TAG HEUER
135

Sur lui, veste et pantalon DSQUARED2,
chemise a boutons de manchettes
FRANSCESCO SMALTO, bracelet et bagues DJULA,
ouvre-lettre FABER CASTELL
Sur elle, robe GUCCI,
escarpins CHRISTIAN LOUBOUTIN
bijoux FRIED PARIS

Les Exclusifs de Chanel, Eau de Cologne
En 1929, Mademoiselle a déjà lancé la mode du sport et des corps toniques. Son goût du plein air l’incite à créer sa propre Eau de Cologne, réinterprétée
depuis par Jacques Polge. Les plus belles qualités d’hespéridés entrent dans la composition de cette Eau de Cologne mixte. La Mandarine et la Bergamote
unissent leur fraîcheur acidulée aux notes aériennes du Néroli.
Sur lui, un bracelet, une bague et une montre SWAROVSKI
et une veste de costume FRANCESCO SMALTO
Sur elle, une robe bicolore en cuir et jersey VERSACE
138

Sur lui, costume DIOR HOMME
chemise FRANSCESCO SMALTO, malette en cuir souple
LOEWE, montre NIXON, bague DJULA et casque RUBY
Make Up Artist Min Kim using M.A.C COSMETICS
Hair Stylist Chiao Shen
Models Timothee @ Ford Models Europe, Li Jun @ City
Assistants photographe Christophe Molinari, Benjamin Noel
Assistant styliste Peter Wu
Remerciements à La Réserve Paris.
141

L I F E S T Y L E
Siam
road movie
« Il viendra un temps où la
terre sera bien ennuyeuse
à habiter, quand on l’aura
rendue pareille d’un bout à
l’autre, et qu’on ne pourra
même plus essayer de voyager
pour se distraire un peu… »
écrivait le voyageur Pierre
Loti. En parcourant la
Thaïlande, du sud au nord,
on se dit que ce temps-là n’est
pas encore venu.
L’écran de cinéma est tendu sur des
pieux en bois plantés dans le sable. Le
son du film ne parvient pas à étouffer
le murmure des vagues. Il suffit d’un songe
pour apercevoir Leslie Caron et Gene Kelly
s’échapper de l’histoire de Vincente Minnelli.
Les deux amoureux dansent sur les flots
placides et noirs comme de l’encre. Sous un
ciel sans étoiles, le décor est semé d’iles karstiques
comme autant d’icebergs endormis.
L’Américain n’est plus à Paris. Sur les notes
de Gershwin, il virevolte dans la suave féérie
du royaume du Siam. Cette séance de cinéma
en pleine nature se déroule une nuit sur l’île
paradisiaque de Yao Noi, dans la région de
Phuket, au sud de la Thaïlande. Tous les soirs,
vers 21 heures, sur la plage privée de l’hôtel
Six Senses, un film, comme un phare, éclaire
le paysage avec sa lumière, sa romance ou son
suspense. Le luxe se niche dans les détails. Ici,
tout n’est que détail. Chaque instant est une
pièce d’un puzzle, celui d’un voyage, pour le
coup inoubliable.
Une ode à la nature
Avant Gene Kelly, son compatriote John
Sun Beck avait ouvert le spectacle comme
une vedette américaine. Le chef, originaire
d’Atlanta, avait cuisiné devant moi un barramundi
pêché dans les eaux la baie de Phang
Nga. Dans le verre, la vivacité du gewurztraminer
allemand, menait une farouche bataille
contre la chaleur tropicale.
Le lendemain, Kraisorn Kadkla m’entraina
dans le potager de l’hôtel où sont cultivés
les légumes interprétés par John Sun Beck.
Chaque herbe, chaque feuille, chaque
rhizome exhalait un parfum impétueux et
excessif comme la nature luxuriante quiétude
nous entourait. Par contraste, la mer semblait
paisible, sans vague, insolente de beauté. Le
chef Kraison Kardla avait pour mission
de m’initier au mystère du phad-thaï, l’un
des plats les plus populaires en Thaïlande,
confectionné avec des nouilles de riz, des
oeufs, des ingrédients de saisons (légumes,
142

crevettes, viande…) lié par une sauce couleur
caramel sombre à base de sucre de palme,
de sauce soja et de jus de tamarin (fruit du
tamarinier). La réussite de ce plat gourmand
à l’acidité saillante réside d’abord dans
la cuisson des pâtes. Pour l’avoir négliger
en raison d’une confiance aveugle dans des
recettes publiées (et erronées !), j’ai massacré
cette recette pourtant simple à réaliser quand
on écoute les conseils de Kraison Kardla.
« Il ne faut surtout pas se précipiter pour
ajouter la sauce tamarin. Il faut d’abord faire
sauter les pâtes avec l’œuf, les échalotes et
le tofu. On mouille avec un tout petit peu
d’eau jusqu’à l’obtention d’une texture un peu
plus qu’al dente. Ce faisant, on peut ajouter
la sauce tamarin. Et le plat est presque
terminé ».
La cuisine thaï
exhalte le feu du piment
Je quitte Yao Noi à regret pour Krabi. Le
bateau tape contre la mer houleuse et saute
de vague en vague. L’horizon est ourlé d’un
liseré vert sombre d’où affleure un arbre aussi
incongru que le baobab du Petit Prince. La
mer est trop basse pour accoster. Le bateau
stoppe à une centaine de mètres de la plage.
Je débarque sur Railay beach dans une charrette
tirée par un tracteur. C’est cocasse mais
les bagages passent de mains en mains de la
petite armée de butlers du Rayavadee Resort,
veillant sur mon confort comme du lait de
coco sur le feu. Le soir, sur la terrasse du Kua
Phranang, je déguste l’un de ces plats indéfinissables
sauf à me contenter d’exprimer ma
joie. Je suis face à la mer. Des points émeraude
phosphorescents dans l’infini m’indiquent
que les pêcheurs de calamars sont à la tâche.
La cuisine de ce pays charmeur est le fruit
d’un métissage culinaire explosif même s’il
est le seul en Asie du sud-est à n’avoir jamais
été colonisé. Ni les européens, ni les chinois,
ni les japonais n’ont su ou pu s’installer au
royaume de Siam. Il n’empêche la cuisine s’est
imprégnée au cours d’une patiente infusion
des produits venus d’ailleurs. A commencer
par le piment (le chili en Anglais qui
renseigne sur sa terre originelle) transporté
depuis les terres australes jusqu’en extrême
orient dans les malles des navigateurs portugais.
Le petit fruit vert ou rouge a mis le feu
à la cuisine thaï à telle enseigne qu’il en est
devenu l’effrayant porte-drapeau pour les
palais craintifs.
Derrière le paravent pimenté, quand le feu
se calme ou quand on parvient à domestiquer
à son ardeur, se dévoile une édifiante
architecture aromatique, exquise et raffinée.
La cuisine thaïe n’a que l’apparence de la
complexité. Elle n’est compliquée qu’à l’aulne
de la multitude d’ingrédients qu’elle mélange :
galanga, curcuma, lime, kaffir, échalote, ail,
coriandre, tamarin, gingembre, cacahuète,
crevettes séchées, piment, sucre, citronnelle...
et lait de coco. C’est un tourbillon de parfums
et de saveurs.
Quand la liste des ingrédients est complète -
ce qui n’est pas une mince affaire de retour au
bercail - un wok, quelques gestes et quelques
minutes souvent suffisent à l’achèvement
de la plupart des recettes thaï. J’en ai eu la
confirmation en suivant les cours de cuisine
de Pongsak Siriphan, conseiller culinaire
du Tamarind Village, un écrin de quiétude,
niché dans les vieux quartiers de Chiang Mai,
reposante et voluptueuse cité du nord de la
Carnet
d’adresses
PENINSULA BANGKOK pour
le décor raffiné des chambres,
la cuisine cantonese du Mei Jiang
et les cours particuliers de boxe
thaï avec Dam Srichan, l’un des
champions nationaux.
Fantastique spa.
www.peninsula.com/Bangkok
SHANGRI LA BANGKOK pour la vue
époustouflante sur le Chao Phraya,
le légendaire service « made in
Shangri La » et la terrasse au bord du
fleuve du Salathip, restaurant thaï.
www.shangri-la.com/Bangkok
METROPOLITAN pour le Nahm,
l’un des meilleurs restaurants
gastronomiques de la ville.
Cuisine thaï sous influences avec
les recettes de David Thomsom
dont le « Livre de la cuisine thaïe »
est un peu une bible.
www.comohotels.com
ISSAYA SIAMSE CLUB pour la cuisine
de Ian Kitichai servie dans une
maison traditionnelle
www.issaya.com
LE MAGGIE’S CHOO pour
les serveuses se balançant sur
des trapèzes au-dessus du bar
320 Silom Rd. Bangkok
LE VERTIGO AND MOON BAR, pour
la terrasse sur les toits de Bangkok.
www.banyantree.com
LE TAMARIND VILLAGE fait écho la
quiétude des quelques 300 temples
de Chiang Mai. Douceur de vivre et
authenticité dans cette ancienne
bâtisse décoré avec un très grand
souci du détail. Une adresse
incontournable dans la ville.
www.tamarindvillage.com
143

Thaïlande, pays des montagnes et des rizières
féériques.
Le chef a le geste coquet et le verbe précis.
D’emblée il souligne que le lait de coco (en
vérité, la chair de la noix râpée) n’est pas
universel en Thaïlande. « On ne l’utilise pas
dans le nord tout simplement parce que les
paysages sont dénués de cocotiers. Donc
nos recettes, à commencer par les curry, n’en
contiennent pas ». Au travers d’une salade de
légumes croquants épicées et abondamment
parfumés et de tempura de chair de jeunes
pousses de bambou farcie au porc, Pongsak
Ces constructions
s’élèvent comme des tours
de Babel fuyant la menace
qui guette la mégalopole
thaïlandaise
Siriphan dévoile une cuisine thaï, ancrée
dans le terroir, composée de produits simples
magnifiés par des assaisonnements pluriels
et savants à préparer dans un mortier avec
un pilon. « Ici, aussi en Thaïlande, les jeunes
générations finissent par négliger la tradition,
regrette Pongsak Siriphan, et les recettes
locales se perdent ».
Bangkok, ville kaleïdoscope
Dans l’avion de Chiang Mai à Bangkok, je
lis cette phrase de l’écrivain voyageur Pierre
Loti : « Il viendra un temps où la terre sera
bien ennuyeuse à habiter, quand on l’aura
rendue pareille d’un bout à l’autre, et qu’on ne
pourra même plus essayer de voyager pour se
distraire un peu… »
A Bangkok, ce temps-là n’est pas encore venu.
Au bord du precipice, la capitale thaïlandaise
cultive avec flegme son exotisme. Le Chao
Phraya ressemble à une autoroute. Dans les
eaux boueuses et tourmentées du fleuve, les
bateaux se croisent et filent à vive allure. Les
vagues violentes s’échouent sur les berges sur
lesquelles les tours grimpent vers le ciel. Ces
constructions s’élèvent comme des tours de
Babel fuyant la menace qui guettent la mégalopole
thaïlandaise.
Telle l’Atlantide Bangkok s’enfonce sur
ses fondements marécageux tandis que le
Chao Phraya, à la faveur du réchauffement
climatique, sort de son lit. Absorn, rencontrée
au Peninsula, se souvient des inondations
gigantesques de 2011. « Chez moi, les
eaux ont monté de 4 mètres » raconte-telle,
aujourd’hui en riant. Chez les Thaï, au
royaume du bouddhisme, ce sourire, ineffaçable
quoiqu’il arrive, est un pied de nez à la
fatalité.
Sur les eaux mouvementées du Chao Phraya,
les marchés flottants se sont évanouis. Les
frêles embarcations, rencontrées au détour
d’un klong, chargées de babioles et conduites
par des femmes trop apprêtées, ne sont
plus que la proie des caméras des touristes.
Le curieux des saveurs prend la fuite. Direction
Klong Toei, à deux stations de métro de
Silom, le cœur palpitant de la ville. Dans ce
marché alimentaire sans fin, où les couleurs
se disputent aux parfums aigre-doux, on
plonge dans le bain de la cuisine thaï. Les
étals croulent sur une indescriptible variété
de fruits, de légumes et poissons séchés, salés
et/ou fermentés exhalant une odeur embarrassante
pour les narines occidentales. Dans
un pays où la température ne descend jamais
au-dessous de 30° C, il n’existe pas de moyens
plus sûrs pour conserver le poisson des mois
durant.
Mais c’est la nuit que cette ville, rouillée dans
son apparence à force d’être douchée journellement
par les pluies tropicales, s’illumine
et s’enflamme. Les rues si sages à la lumière
du soleil, sans attrait particulier, deviennent
magnétiques à la tombée du jour. Les mondes
de la nuit s’entremêlent. Dans les clubs, les
filles et les garçons paradent. Les trottoirs
sont le théâtre des vendeurs ambulants et des
restaurants éphémères.
Les cuisinières de la rue jonglent à ciel
ouvert, avec les ingrédients. Pour quelques
dizaines de bath, délivrent sous le regard
inquiet de l’étranger, un grand bol de tom
yam, la soupe nationale, dans laquelle couve
le feu du piment que la bière glacée ne
parviendra jamais à éteindre. Jusqu’à l’aube,
c’est un banquet discontinu d’insectes confits,
de poissons grillés, de curry, de pâtes sautées,
de brochettes de poulet ou de ragoûts de
légumes.
JEAN-PAUL FRETILLET
144

A Krabi, LES VILLAS DU RAYAVADEE
RESORT sont au calme dans un
luxuriant jardin tropical en bordure
d’une plage de rêve. Une mention
particulière pour la cuisine thaï du
Kua Phranang et les soins du spa
(mélange de massage traditionnel
thaï et de traitements de la peau
aux herbes chaudes).
www.rayavadee.com
Dans LA BAIE DE PHANG NGA, qui ressemble à s’y méprendre avec ses
îles karstiques, à la baie d’Halong, le Six Senses Yao Noi offre un havre de
luxe et de paix, à des années lumières de la bruyantes et saturée ville de
Phuket. Cette adresse époustouflante mérite à elle-seule un voyage en
Thaïlande. Chaque villa, fabriquée dans un style traditionnel avec les bois
de l’île a sa piscine privée et un concierge dédié.
Pendant toute la durée du séjour, il veille à la réalisation
de tous les souhaits du visiteur. Dans la liste des détails qui ne peuvent
échapper au gastronome, la qualité des viennoiseries
du petit déjeuner, façonnées chaque matin.
www.sixsenses.com
VOL PARIS/BANGKOK
La compagnie Thaï Airways relie Paris et Bangkok tous
les jours avec un A380. Sourires et services de qualité
garantis dès l’entrée dans l’avion. Classe économique
confortable et siège lit en business class.
Tarif à partir de 900 euros ttc AR.
Nombreuses promotions sur www.thaiairways.fr.
145

L I F E S T Y L E
Cuba est au cigare ce que Bordeaux est aux vins,
un lieu béni des Dieux et des amateurs de volutes, jouisseurs solitaires
de la fumée, exquise estafette des saveurs d’un terroir des Caraïbes.
Arabesques
Les arabesques de la fumée d’un cigare habillent nos songes,
s’enroulent autour de nos pensées et tissent un paravent
qui délimite le territoire d’une jouissante solitude. Quelque
soit le moment, même en public (ce qui est de plus en plus rare,
à une époque où l’on multiplie les interdits), c’est une cérémonie
intime. Le cigare engourdit la mélancolie et rempli agréablement
les interstices de l’existence. Il meuble les silences et nous fait
même apprécier les conversations ennuyeuses.
LE CIGARE EST UN PLAISIR ÉGOÏSTE
Quand j’ai fumé mon premier Havane (ou plus exactement
Habanos pour respecter l’appellation d’origine protégée des
cigares cubains), je n’avais pas vingt ans. C’était un Monte Cristo
n°2, un corona de près de 15 cm. Le mur de Berlin n’était pas
encore tombé. Castro pavanait tous les jours à la une de la
Granma, les magasins étaient vides et à la Bodeguita des Medio,
les cubains qui faisaient la conversation aux quelques européens
se faisaient embarquer par la police. Pour le prix d’un paquet
de cigarettes blondes aujourd’hui, j’avais acheté une boite à la
sauvette. Sur le Malecón, encombré d’épaves de Cadillac et fouetté
par des alizés chauds (peu commodes pour allumer un cigare),
j’ai expiré mes premières volutes. Pendant plus d’une heure, avec
vertige, j’ai tiré des bouffées et consommé jusqu’à la bague cet
objet jusqu’alors inconnu. Si la fumée de la cigarette inhalée est
une drogue pernicieuse, celle du cigare est une matière, comme
le vin ou le spiritueux, estafette des saveurs du terroir sur lequel
a poussé le tabac. La fumée envahit la bouche et tapisse le palais
de sensations poivrées, épicées, cacaotées, vanillées, caramélisées
ou/et torréfiée. Elle est douce, amère, piquante ou puissante en
fonction de l’origine des cigares. Les Habanos (les puros, cigares
roulés à Cuba avec du tabac récolté dans le pays) sont réputés
pour la force de leur caractère.—
Romeo y Julieta
Churchills
Les amoureux shakespeariens on
inspiré le nom de cette illustre
marque de cigare cubain,
née au XIXème siècle.
Son histoire est moins tragique
que celle de Roméo et Juliette.
Ce sont les cigares les plus
vendus dans le monde après
les Monte Cristo. Le Churchills
(178mmx18mm) a été pendant
la dernière guerre, fabriqué
exclusivement pour le Premier
ministre britannique. A l’origine,
ce format portait le nom de
Clémenceau. La fumée est
l’image du caractère des deux
personnages : puissante.
305 euros les 10 pièces
LA FUMÉE
DE TROIS GRANDS
CIGARES CUBAINS
Cohiba Behike BHK 52
Les Cohiba ont longtemps été
la marque privée du dictateur
cubain, ceux qu’il offrait, de
temps à autres, aux visiteurs
diplomates. En 1982, à l’occasion
de la coupe du monde de
football, Castro autorise la vente
des Cohiba dans le monde
entier. Dans la gamme, le
Behike, composé de trois vitoles,
le BHK 52, le BHK 54 et le BHK
56 a la singularité d’être façonnés
avec des feuilles tabac cubain
dites « medio tempo »,
aussi rare qu’aromatique.
Ce double robuste (192 x 20 mm)
exhale des fumées poivrées et
concentrées.
270 euros les 10 pièces
Partagas Lusitanias
Ce double corona (194 x
19,45 mm) est l’un des emblème
de la maison Partagas, l’une des
plus anciennes manufactures
cubaines de cigares. D’un arôme
délicat à cru, mêlant différentes
essences de bois, il s’enflamme
sans anicroches, et sans tarder.
Le premier tiers, souvent le
meilleur dans un cigare, porte
des saveurs boisées et fruitées.
Il se laisse fumer avec une
grande agilité et se déploie sur
plusieurs octaves aromatiques.
150 euros les 10 pièces
TEXTE JEAN-PAUL FRETILLET
PHOTOGRAPHE ALBAN COUTURIER
147

L I F E S T Y L E
Cognac
au plus près des cieux
Cet enfant né du hasard et des
voyages est un compagnon de route
qui sait, mieux que d’autres, nous
tirer vers les sommets du plaisir.
Il ne suffit que d’une gorgée.
Le cognac, c’est dans les airs, au plus près des
cieux, qu’il s’apprécie peut-être le mieux.
Dans un avion, à plus de dix kilomètres
au-dessus des vignobles, un verre de l’eau de vie
poitevine, ambrée et vanillée, est à la fois une délivrance
et une assurance. Il nous conduit en dehors
des sentiers du désespoir car voler à plus de 900
km/h, serrés comme des sardines, dans une boite
métallique hermétique n’a rien de naturel même si
c’est très ordinaire.
Pour échapper à cet enfer, beaucoup de passagers
optent pour la solution chimique. Un comprimé
de Xanax (voir deux pour les plus accrochés)
plonge le voyageur dans une auto-anesthésie
sans douleur et sans saveur. On peut préférer un
verre de Cognac. Certes, en ces temps de réduction
drastique des coûts dans l’industrie aérienne,
la mignonnette de ce spiritueux des Charentes
a souvent disparu des trolleys en classe économique.
Dans les classes avant, là où l’on peut
se déplier et se rapprocher de la définition du
verbe apprécier (le plateau repas, par exemple),
la bouteille de Cognac, un XO de chez Hennessy
généralement, figure dans la liste des spiritueux.
Au risque de passer pour un empêcheur de boire
en rond, le verre n’est pas toujours le plus approprié.
Ce qui est fâcheux car le Cognac comme
l’Armagnac se déguste surtout avec le nez. C’est
dans un verre ballon à petit pied que l’on fait
tourner l’alcool pour s’enivrer de ses parfums.
Le moment est précieux. Les effluves complexes
engourdissent notre corps, et le placent dans un
état presque d’apesanteur comme plongé dans un
bain de plumes. Le frisson est délicieux. Plus rien
ne peut arriver.
C’EST UN JUSTE RETOUR
QUE LE COGNAC ANOBLISSE LE VOYAGE
Lui qui doit tant justement aux expéditions lointaines.
Sans les Hollandais et les Anglais, existerait-il
? Sans doute même si nous ne pouvons pas
réécrire l’histoire. Le Cognac a longtemps été le
fruit d’une distillation d’un vin des Charente sans
envergure. Cette eau de vie était sans promesse
jusqu’au jour où la transporta dans des tonneaux
de chêne vers les postes avancés de l’empire
britannique.
Pendant ce voyage au long cours, au contact du
bois, l’eau de vie ordinaire mûrit comme une âme
vierge au contact des livres. Elle s’est nourrie des
mots du chêne pour écrire le roman d’un breuvage
vagabond. Comme un voyageur au retour
d’un périple, le Cognac s’est cultivé. Drapé dans
les habits neufs, ceux du bois, il est ambré et
exhale des arômes chatoyants.
Désormais, il en va à Cognac comme dans le
Médoc. La qualité du spiritueux dépend du terroir
où le raisin a été récolté (dans un ordre décroissant
de prestige, Grande Champagne, Petite
Champagne, Borderies, Fins bois, Bons bois et
Bois ordinaires), de l’assemblage et de la durée
d’élevage en tonneau de chêne. Cette dernière est
rarement indiquée sur l’étiquette car le cognac
est toujours le fruit d’un assemblage de plusieurs
millésimes. Qu’on sache qu’un XO (Extra Old) ou
Napoléon a au moins 6 ans de barrique, un VSOP
(Very Superior Old Pale), au moins 4 ans et VS
(Very Special), au moins 2 ans.—
TEXTE JEAN-PAUL FRETILLET
PHOTOGRAPHE ALBAN COUTURIER
TROIS COGNAC DE
PRESTIGE
Louis XIII Rare Cask
46,6 (Rémy Martin)
Un flacon en cristal noir de
Baccarat serti d’une bague en or
rose contenant un assemblage de
Cognac centenaires de la maison
Rémi Martin.
Photo page de gauche.
18 000 euros pour quelques
gouttes de ce très vieux
breuvage
François Voyer
Hors d’Age
Grande Champagne, Carafe
en cristal lovée dans une boite
en bois (recyclable en cave à
cigares) contenant un Cognac
puissant et très long en bouche.
625 euros
Jean Fillioux -1953
Private Collection
Un Cognac millésimé, c’est rare.
Celui-ci est exceptionnel par ces
notes de vieux cuir et d’encens.
440 euros
© Bracelet en cuir noir fermoir en or rose et bague en or rose et diamants noirs David Yurman en exclusivité au Printemps. Boutons de manchettes en or blanc,
diamants blancs et jais, Zilli. Verre à cognac en crystal, Baccarat. Cadre “Gardiner” en étain plaqué or, Ralph Lauren Home.
149

L I F E S T Y L E
La Pâtisserie
DE NOS RÊVES
Il y a encore quelques années, la pâtisserie était
comme un gâteau ivre qui descendait des fleuves
impassibles. Sur le bord de la rive, le gourmand
se désespérait de ces pâtisseries sans âme. Trop
d’artisans avaient vendu la leur aux marchands
de cauchemars, les industriels du prêt à fabriquer
avec leur lots de crèmes pâtissières lyophilisées et
pâtes feuilletées surgelées. C’était une gageure de se
régaler d’un Paris-Brest ou d’un mille-feuilles. La
pâtisserie ne brillait qu’au travers du prisme talentueux
de Pierre Hermé ou Philippe Conticini, deux
stars internationales, qui sont à la douceur sucrée ce
que Yves Saint-Laurent et Jean-Paul Gautier ont été
à la haute couture. Les temps ont changé. Depuis
quelques saisons, la pâtisserie est sous les feux de
la rampe. La consécration télévisuelle de Christophe
Michalak, le chef pâtissier du Plaza-Athénée,
en est l’un des signes les plus voyants. Nous avons
demandé à Philippe Conticini quel regard portait-il
sur cette nouvelle folie pâtissière.
Apollo Magazine La pâtisserie est devenu un
objet médiatique. Est-ce une bonne nouvelle ?
Philippe Conticini : Je m’en réjouis. C’est formidable.
Voilà enfin un métier reconnu à sa vraie
valeur. Pendant trop longtemps, le pâtissier a oeuvré
dans l’ombre, celle du chef au restaurant, ou comme
un inconnu dans sa boutique. La chape de plomb
a sauté avec l’émergence de nouveaux talents. La
presse s’y intéresse, la télévision en parle, des livres
sortent, c’est tant mieux.
AM. Est-ce un feu de paille ou le signe avant
coureur de l’avènement d’une génération de
pâtissiers d’auteur dans votre sillage ou celui de
Pierre Hermé ?
PC. De ce point de vue, la pâtisserie est très en retard
sur la cuisine qui compte une multitude d’auteurs de
Gagnaire à Barbot, en passant par Passard, Ferran
Adria et bien d’autres depuis Jacques Maximin. Elle
en prend le chemin. Cela passe par un travail sur
la construction du goût et sa transmission à celui
qui déguste la pâtisserie. Ce travail d’auteur est un
moyen de communication, de montrer à l’autre qui
on est, ce que l’on ressent, à travers ce que l’on fait.
AM. Dans la pâtisserie, vous être un des précurseurs
de ce que vous appelez la «construction et la
transmission du goût». Comment cela est-il né ?
PC. C’est né dans les années quatre vingt quand
j’étais un jeune pâtissier dans le restaurant de mon
frère Christian à la table d’Anvers. J’en avais soupé
de cette pâtisserie monocorde et consensuelle.
Je voulais la bousculer, lui donner du relief, de la
force, bref du goût. J’ai tout simplifié pour me
concentrer sur le goût. J’ai allégé. Je me suis mis à
travailler uniquement des jus. J’ai initié des textures
comme la mousse de lait, les gelées. J’ai mélangé des
saveurs inattendues comme, par exemple, rhubarbe,
girofle et gingembre. C’était naturel pour moi.
Tout cela paraît, aujourd’hui, d’une grande banalité,
mais à la fin des années 80, c’était une petite
révolution. J’ai réalisé qu’en salle les clients étaient
conquis, qu’ils comprenaient le message que je
voulais leur transmettre à travers mes desserts. Moi
qui était complexé par mon physique, je découvre
que je peux enfin communiquer avec les autres
grâce à mon métier et mes créations. Dès lors, on
me reconnaissait pour cela. C’était fabuleux.
AM. Dans la mode comme dans les arts, il y a
un sempiternel affrontement entre les classiques
et les modernes. Dans la pâtisserie, peut-on
être créatif en continuant à fabriquer des millefeuilles
ou des Paris Brest ?
P.C. C’est l’essentiel dès lors que la créativité est mise
au service de la construction du goût. Que cela soit
pour une tarte Tatin ou une pâtisserie totalement
nouvelle, ce que je recherche c’est une harmonie
entre mon propre goût et ceux des autres.
C’est en y parvenant que l’on touche le plus grand
nombre. C’est un travail énorme de création, et
surtout de connaissance de soi, de sa propre sensibilité.
C’est le préalable pour contrôler la lecture
du goût que les gens en feront. Il n’y a pas d’autres
moyens pour toucher leur affectif. C’est ce que j’appelle
réussir un « gros câlin ».—
TEXTE JEAN-PAUL FRETILLET
PHOTOGRAPHE ALBAN COUTURIER
CARNET
D’ADRESSES
Pour un éclair
au chocolat
JACQUES GENIN
133 Rue de Turenne
75003 Paris
01 45 77 29 01
Pour un Paris Brest
CARL MARLETTI
51 Rue Censier
75005 Paris
01 43 31 68 12
Pour un mille-feuilles
LA PÂTISSERIE DES RÊVES
93 Rue du Bac
75007 Paris
01 42 84 00 82
151

L I F E S T Y L E
Le lévrier,
le prince du désert
Racé, élégant, intelligent et sociable
le lévrier eu le privilège d’être choyé et vénéré
par les puissants depuis la nuit des temps.
Tellement lointaine, son origine reste
incertaine, on en retrouve des traces
sur des stèles et bas-reliefs égyptiens
dès 5 000 ans avant notre ère.
Des dessins rupestres (VII e – VI e millénaire
avant J.C.) découverts dans la région de
Balkh, au nord ouest de l’Afghanistan représente
une race de lévrier proche du lévrier
afghan actuel.
La première preuve de l’existence d’une race
de lévrier domestiquée le saluki, lévrier
persan, se trouve à Sumer. Des stèles du
cimetière royal de la ville de Ur, sur la rive
gauche de l’Euphrate montrent que ce lévrier
était élevé et respecté en 2 600 ans avant Jésus
Christ. Les pharaons lui ont rendus hommage
par la divinité Anubis, animal sacré inspiré
du chacal et du lévrier. Au musée du Caire
on peut voir une momie de saluki parfaitement
reconnaissable à la particularité de
sa colonne dorsale. Ce lévrier aurait été un
compagnon du pharaon Aménophis III, père
d’Akhénaton.
Excellents coureurs et chasseurs ils ont
accompagnés pharaons, rois, princes dans
leurs parties de chasse. Compagnons fidèles,
dociles, calmes et racés ils restaient au côté de
leur maître même dans leur intimité.
Aujourd’hui il existe 13 races de lévriers
différentes les unes des autres, certaines se
sont croisées au fil du temps mais ont toutes
un ancêtre commun dont l’origine n’a pas
encore été retrouvée.
Il est fort probable que l’un de cet ancêtre soit
arrivé en Europe au moment de l’invasion
des légions romaines. Les lévriers romains
provenaient d’Egypte et d’Asie (lévriers
persans, afghans) et des
hordes arabes par le Sud
(lévriers sloughis).
Le sloughi et le Lévrier
du pharaon sont à ce jour
parmi les races de lévrier
les plus anciennes.
Une autre race très
ancienne n’est connue en
Europe occidentale que
depuis une vingtaine d’années,
le lévrier Azawakh. Originaire de la
vallée de l’Azawakh, près du plateau central
du Niger et de la frontière du Mali, l’éloignement
et sa fonction très particulière sont
à l’origine de cette méconnaissance et de la
rareté de la race. Il a été élevé et dressé par
les nomades du Sahel pendant des siècles
pour ses qualités de chasseur de gazelles et
de gerboises. Son caractère, sa beauté et sa
finesse lui ont conféré également le privilège
de servir d’animal d’apparat. Il était orné
d’un collier d’étoffe ou de cuir où s’affichaient
quelques ornements et trophées de chasse.
L’Irish Wolfhoung originaire d’Irlande fut
mentionné dans une lettre du consul Romain
QUINTUS AURELIUS SYMMACHUS (391
avant J.C.). Il conquit le Royaume Uni bien
plus tard, vers 1536 grâce au Roi EDOUARD
III qui envoya ses chasseurs en Irlande afin
qu’ils en ramènent quelques spécimens pour
son usage personnel. Le roi RICHARD II ne
se séparait jamais de son fidèle Wolfhound,
Math.
Le Lévrier Afghan, l’un des plus majestueux,
originaire d’Afghanistan est très certainement
issu d’un croisement du Tesem et du
Lévrier en
porcelaine crée
par la manufacture
Lladró
Tazi originaires d’Egypte avec le Bakhmull
des montagnes afghanes, originaire des
steppes mongoles. Considéré comme le
plus noble et le plus précieux des chiens il
devint très vite le compagnon préféré des rois
afghans. Il arriva en Europe en 1880 ramené
par des soldats britanniques rentrant de la
guerre anglo-afghane. La race fut introduite
en France en 1930 et séduisit artistes et célébrités
dans les années 70.
Le plus petit des lévriers c’est le « Lévrier
italien » plus connu sous le nom de Levrette.
On en retrouve aussi la trace en Egypte du
temps des pharaons. Une légende dit que
Cléopâtre aurait offert des petits lévriers
italiens à César. Il serait ainsi arrivé en Italie
au V ème siècle avant J.C. Il fut très vite adopté
par les matrones romaines d’où son nom
actuel. Il arrive en France durant le Moyen-
Âge, sa notoriété est telle en tant que petit
chien de compagnies qu’il devient le préféré
de toute l’aristocratie et la Royauté européenne
à partir du XIV ème siècle.
François I er , Catherine de Médicis, Henri IV,
Louis XV ou Frédéric le Grand de Prusse
possédaient des petits lévriers italiens.
152

Porte clé, laiton et émail
TRUSSARDI - 70 €
Catherine II de Russie adorait ses petits
compagnons et plus particulièrement Zémire
qui fut représentée par les plus grands
artistes. Ses chiens dormaient avec elle et
elle disait que leurs ronflements la berçaient.
Le poète Alphonse de Lamartine très attaché
à ses petits Lévriers les appela « les oiseaux
à quatre pattes ». En 1911, lors de sa création,
la célèbre marque italienne Trussardi l’a
choisit comme emblème.
Portrait d’Alphonse de Lamartine
par Henri Decaisne (1799-1852).
Huile sur toile, 1839.
Mâcon, musée des Ursulines
© Julio Calvo González
Le plus rapide c’est le Greyhound, de 0 à
60 kmh en 3 secondes et dès l’antiquité
des courses sont organisé. Il est le fameux
emblème de la célèbre compagnie de bus
Greyhound qui sillonne toute l’Amérique
du Nord. Les premières épreuves officielles
de coursing (course au lièvre) eurent lieu
en Angleterre sous le règne d’Henri VIII. Le
premier Coursing Club de France fut fondé
en 1890 à Boulogne-Billancourt. Le dernier
cynodrome, celui de Courbevoie, fonctionna
de 1936 à 1951. Ce n’est que dans le milieu
des années 70 que des cynodromes ont
rouverts, des courses ont toujours lieu mais
restent extrêmement confidentielles.
Les pays où les courses sont les plus représentatives
à ce jour sont le Royaume-Uni,
l’Irlande, les Etats-Unis, la Nouvelle Zélande
et l’Australie. Les paris sont importants et un
record a été réalisé en 2006 pour des gains
s’élevant à 500 000 $ remportés par Grey Calibrator
appartenant à un propriétaire français.
Le Lévrier a toujours su garder sa place princière.
Aujourd’hui par son élégance et sa
docilité il a su conquérir le monde de la mode
et reste une star incontestée !—
Ecuelles de voyage en toile et cuir bleu ciel GOYARD - 3 640 €
BRIGIT METTRA
153

A U T O M O B I L E
PEUGEOT
Lâche le Lion !

Dans la jungle des sportives de haut rang, on se bat selon des règles immuables à coup
de carrosseries sexy, d’habitacles luxueux et d’avancées technologiques. Mais pour
briller dans ce clan select, un bon pedigree s’avère indispensable. Pour Porsche, c’est
une évidence. Mais quand Peugeot ose narguer le maître du genre, difficile d’y croire.
Fiction ou réalité ? Pour en avoir le cœur net, le duel franco-allemand est inévitable…

A U T O M O B I L E
Depuis plus d’un demi-siècle, Porsche
conçoit, produit et commercialise
l’icône des sportives, la 911. En
cinquante ans, elle a hanté les rêves de plusieurs
générations de passionnés, d’amateurs et désormais
de collectionneurs, et ce n’est pas près de
s’arrêter. La 911, c’est l’arme absolue en termes
de sportives sur route, sur piste ou sur circuit,
mais aussi l’archétype d’un style à nul autre
pareil, inchangé dans ses grandes lignes.
Un cas unique dans la production automobile
mondiale.
Mais la reine a transmis ses gènes à une
descendance parfois étrangement éloigné
du concept originel : un 4x4, le Cayenne, et
une limousine, la Panamera ont élargi la cible
Porsche. Pour certains extrémistes, ce sont
deux crimes de lèse Majesté, d’autant qu’il
existe des versions carburant au gazole ! Pour
Porsche, il s’agit juste de business.
Porsche rit
En 2004, heureusement, le constructeur de
Zuffenhausen retrouve le sourire et lance le
Cayman - les Porschistes disent Type 987 -
un petit coupé à moteur central que l’on
nommera vite « Baby 911 ».
Il a été remplacé cette année par une version
plus moderne, le Type 981. Mais il s’agit du
même genre de bête : plus compact, moins
puissant, financièrement plus abordable que
la 911, il garde pourtant les qualités de son
C’est une évidence : le Cayman garde l’ADN de la 911… pour une fraction de son prix !
modèle, jusqu’à ses lignes intemporelles.
Capot plongeant, yeux globuleux, croupe
musclée et ligne de toit en pente douce, bon
sang ne saurait mentir ! D’autant que deux
éléments majeurs perdurent : le fameux « Flat
6 », un six cylindres à plat toujours à l’arrière,
mais en position centrale, c’est-à-dire plus
avancé vers le centre de la voiture, afin d’optimiser
l’équilibre des masses. Et bien sûr un
habitacle tiré à quatre épingles qui fleure bon
la qualité made in Germany, et ergonomique
avec ça. Le Cayman vous va comme un gant,
et pas seulement dans le monde de la haute
couture…
Basse-cour
Pendant que les constructeurs allemands se
délectent de leur succès écrasant sur le marché
des sportives, nous, pauvres français, tentons
de garder la crête haute en affichant gauchement
certaines qualités automobiles : en
France, oui, on sait faire d’excellentes petites
voitures, de bons moteurs à condition qu’ils
fonctionnent au gazole et même des modèles
assez baroques qui sortent de l’ordinaire,
comme la Citroën DS5, héritière du « luxe à
la française ». Mais jusque là dans cette bassecour,
pas de coq véritablement sportif capable
de rivaliser avec les produits d’outre-Rhin.
Jusqu’à l’arrivée de la Peugeot RCZ R.
Depuis 2010, la RCZ fait tourner les têtes.
Ce petit coupé ultra sexy au faciès effilé, à
la croupe ostentatoire et au toit à double
bossage rencontre un succès fou en France.
Loin du coupé bourgeois classique comme
le 406 ou le 407, il ose un nouveau langage
stylistique rafraîchissant, jeune et enfin à la
page. Mais il lui manquait un ramage à la
hauteur de son plumage.
Voler dans les plumes
Une lacune désormais réparée avec cette
version RCZ R. R comme racé, R comme
Radical, R comme Racing, de quoi voir la vie
en rouge. Il a la course dans le sang, et justement,
ça se voit. Toit façon carbone, aileron
fixe, double sortie d’échappement pour un
son en Dolby stéréo et un cœur vaillant qui
hérisse le poil. Avec une puissance de 270 ch,
il est capable de rivaliser sans complexe face
au Porsche Cayman développant 275 ch.
Côté chronomètre, si le 6 cylindre allemand
remporte d’un poil le duel (0 à 100 km/h
en 5,7 secondes), le 4 cylindres turbo français
–en partie conçu par BMW, mais chut !
il ne faut pas le dire- atomise ses compa-
156

Aileron fixe et double sortie
d’échappement : attention
au coup de griffe du RCZ R !
Le Cayman, c’est la perfection
ergonomique !
triotes, avec un 0 à 100 km/h revendiqué en
5,9 secondes.
C’est la voiture française de série la plus puissante
et la plus performante de l’histoire,
les esprits cocardiers apprécieront. Même
si le Lion Peugeot n’a pas réussi à dévorer
le Cayman Porsche, ce coup de griffe sonne
comme un bouleversement de l’ordre établi.
Une Peugeot capable de rivaliser avec une
Porsche, ça c’est un exploit inédit.
Cocorico !—
TEXTE DAVID LAMBOLEY
PHOTOS CONSTRUCTEUR
Finitions du RCZ R à peaufiner mais bel effort
EN BREF
Porsche Cayman 2.7
Consommation moyenne :
8,2 l/100 km
Prix 52 527 euros
Peugeot RCZ R
Consommation moyenne
6,3 l/100 km
Prix 42 900 euros
157

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