La Grève du Creusot - Presse régionale
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MIDI<br />
9 Organe quotidien de Défense Booial» "ët S^eligrieiai<br />
K 1U1ÉR0 5 CEMTIBES RÉDACTION ET ADMINISTRATION s Toulouse, rue Roquelalne, 2B K KUMERO 5 CENTIMES<br />
AWONN<br />
INTt<br />
^et^gartma* «I ««part»meir«i Hmitrophe*<br />
'Sp»riement» non limitrophe»,<br />
Singer (Union postai»)<br />
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M ». M ».<br />
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Us abonnement* partes, te 1" «4 16 dt AifU «ou it Mit payables t «TUSO S*<br />
ÉDITIONS RÉGIONALES<br />
L«t /trevron, Corrèze Cant*/ j T«vn, Âurfa, Hérault,<br />
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Edition <strong>du</strong> matin apéoi&l» à Teniout<br />
ANNONCES & RÉCLAMES, FAITS DIVERS & LOCALES<br />
j<br />
Ma awwaeef «« îartam*». fait» «ver» at toeaie» «ont raftie «an» non bureau*.<br />
sa. MM RoquelsJn» i à i Afene» Canet, », ru* Aleaoe-Lorratne, à Toulouae : ehai aoe «or-<br />
«aapondaiito, àtasl «as 4aM toute* les a**cs*a «a jeutoaait* IA Paru, des mpirHan»<br />
/A aie £«*nuk*ve<br />
FÎL TÉLÉGRAPHIQUE SPÉCIAL Lundi 9 Octobre 1899. — 9 e Année. — IV 2,720. Bureaux à Paris : 26, rue Feydeau<br />
im-<br />
En somme, une seule question<br />
portante était posée par les grévistes<br />
da <strong>Creusot</strong> ou plutôt par les chambardeurs<br />
qui vivent des grèves pendant que<br />
les ouvriers crèvent de faim.<br />
Et cette question était celle-ci :<br />
Les patrons seront-ils contraints de<br />
traiter avec les syndicats, intermédiaires<br />
obligatoires entre eux et leurs<br />
employés ?<br />
Waldeck-Rousseau a bien compris<br />
que s'il répondait, affirmativement, c'était<br />
à bref délai la disparition <strong>du</strong> patronat<br />
et la mort de "la grande, de la<br />
moyenne et de la petite in<strong>du</strong>strie.<br />
Et voici ce qu'il a répon<strong>du</strong> :<br />
« On pourra accepter l'intervention<br />
des syndicats ; cette acceptation ne sera<br />
pas obligatoire. »<br />
Pour bien comprendre quel rôle prétendent<br />
jouer les syndicats dans le<br />
monde <strong>du</strong> travail, je vais rappeler un<br />
fait qui se passa, il y a quelque temps,<br />
dans nos ateliers :<br />
Il faut dire tout d'abord que nous<br />
n'avons jamais cessé à l'administration<br />
aussi bien qu'à la rédaction, de vivre<br />
en parfaite harmonie avec nos typographes.<br />
Plusieurs sont même de vieux amis<br />
pour moi èt veulent bien se rappeler que<br />
je rendis jadis quelques services à la<br />
typographie, soit à Montpellier, soit à<br />
Agen, soit à Montauban et ailleurs.<br />
L'administration professe les mêmes<br />
sentiments.<br />
Aussi, jadis, lorsque nos typos<br />
avaient à formuler une réclamation<br />
quelconque, ils venaient simplement à<br />
la bonne franquette nous la présenter.<br />
On examinait l'affaire en commun et<br />
l'on s'entendait toujours ou [presque<br />
toujours;<br />
Mais la création dès syndicats et leur<br />
fédération avait modifié cette situation.<br />
Ce n'étaient plus nos typos qui se<br />
plaignaient, c'étaient des inconnus venus<br />
de Paris qui se substituaient à<br />
eux et qui prétendaient imposer leurs<br />
volontés aux uns et aux autres.<br />
Si bien qu'un jour, nous vîmes arriver<br />
chez nous, un délégué parisien,<br />
voyageant, cela va sans dire, aux<br />
frais de la Princesse — et la Princesse<br />
c'étaient les ouvriers, qui nous somma<br />
d'avoir à réaliser certaines réformes<br />
dans les quarante-huit heures, sous<br />
peine de voir nos compositeurs déserter<br />
l'atelier.<br />
Cela fut dit brutalement et pose en un<br />
ultimatum sur lequel il n'y avait pas à<br />
revenir.<br />
L'administration d'alors, effrayée par<br />
l'assurance <strong>du</strong> délégué, céda dès la<br />
première sommation.<br />
Je ne cachai pas au délégué parisien<br />
que si j'avais été le maître, mon premier<br />
mouvement eût été de le flanquer<br />
à la porte.<br />
Et que<br />
j'eusse suivi mon premier<br />
mouvement.<br />
Comment ! nous vivions là tranquilles<br />
côte à côte, et on peut bien le<br />
dire, en famille et un inconnu, un<br />
étranger , un monsieur<br />
quelconque<br />
s'arrogeait le droit de dire aux ouvriers<br />
:<br />
« Je vais réclamer cela pour<br />
vous »; et à l'administration : « Je vous<br />
impose cela au nom des ouvriers?»<br />
Mais alors ouvriers et patrons deviendrez<br />
les esclaves, les domestiques<br />
de ce monsieur et des trois ou quatre<br />
farceurs qui se délèguent à tour de<br />
rôle en province, dans le Midi en hiver<br />
et dans le Nord en été ?<br />
Les ouvriers comprennent bien que<br />
les fivr»rlif»Qto<br />
IAO ^nmnpAmûftûct rt^,.<br />
«enaes à sesjptionnaires, la nécessité da ré<strong>du</strong>ira<br />
ses frais de composition afin d'augmenter<br />
ses bénéfices êt ses dividendes au<br />
détriment de ses ouvriers ne se faisait nas<br />
absolument sentir.<br />
A Paris même, on a reculé devant cette<br />
reforme.<br />
Et seul, le Petit Dieu est méeaniauement<br />
composé.<br />
Seulement ie Petit Bleu est un journal<br />
nouveau qui n'a pas eu à licencier de Dersonnel.<br />
Nous regrettons pour les ouvriers tyDogi<br />
aphes de la Dépêche la détermination ririse<br />
par l'administration de cette feuille démocratique<br />
et sociale.<br />
Mais nous devons reconnaître ou elle n'a<br />
lait quuser d'un droit strict, en" transformant<br />
son matériel.<br />
Notre principe est oue charbonnier doit<br />
être maître chez soi.<br />
. Et que si le charbonnier trouve le moven<br />
«e gagner deux cents francs de olus nar jour<br />
p n modifiant son système de charbonnage,<br />
Personne n'a rien à y voir, au noint de vue<br />
* e gal deux cents indivi<strong>du</strong>s <strong>du</strong>ssent-ils crever<br />
ae faim.<br />
Donc, noua ne contesterons ras à la Dixtèle<br />
le droit de remplacer trente typographes<br />
Par huit machines."<br />
Mais nous e.snérous ou'à l'avenir elle<br />
1 ''"KUendra de nous rabattre les oreilles<br />
ses théories de l'exnloitatioa des ou.<br />
s par les patrons.<br />
Que Jaurès, Pelletan et consorts, aula<br />
pudeur d'envoyer ailleurs les articles<br />
, lesquels ils tonnent quotidiennement<br />
" ,!C 1 egoïsme féroce des grandes comna- qu'il serait désormais impossible de I<br />
traiter sans leur intermédiaire, c'est-àdire<br />
sans l'intervention le plus souvent<br />
d'un Jaurès, d'un Viviani ou Quillici<br />
quelconque qui arrivent de Marseille ou<br />
de Paris pour jeter, sur un simple commandement,<br />
des milliers de travailleurs<br />
sur le pavé.<br />
Il fallait que cette prétention eut désormais<br />
force de loi.<br />
M. Waldeck-Rousseau n'a pas osé<br />
commettre cet attentat monstrueux contre<br />
le travail national.<br />
.Nous devons l'en féliciter.<br />
Mais sa sentence sera-t-elle acceptée,<br />
nous ne dirons pas par les grévistes —<br />
qui ne savent pas ce qu'ils veulent, —<br />
mais par les meneurs qui le savent très<br />
bien et pour lesquels cette sentence est<br />
un échec ?<br />
On nous permettra d'en douter jusqu'à<br />
nouvel ordre.<br />
Et il se pourrait bien que les pommes<br />
cuites préparées pour M. Schneider,<br />
servissent à lapider le président <strong>du</strong> conseil.<br />
Les vrais socialistes ne manqueront<br />
pas de malmener également Millerand,<br />
fort empressé sans doute à se rallier à<br />
un solution qui lui évite la douloureuse<br />
tâche de faire tirer sur les frères, en<br />
marche sur Paris, et contre lesquels —<br />
ce qui ne s'était jamais vu — on avait<br />
déjà mobilisé un corps<br />
d'armée, soit<br />
trente mille hommes au bas mot.<br />
Bon frère Millerand !<br />
Remarquons, enfin, que parmi les<br />
griefs présentés par les grévistes, il n'a<br />
été nullement question d'atteintes portées<br />
à la liberté de conscience.<br />
Une fois de plus, nous prenons donc<br />
les loges en flagrant délit de mensonge,<br />
En résumé, les<br />
grévistes auront<br />
chômé pendant un mois environ ; per<strong>du</strong><br />
plusieurs centaines de milliers de Irancs<br />
de salaires pour aboutir, à quoi? A<br />
rien.<br />
Cet hiver la tristesse et la misère pénétreront<br />
dans des milliers de foyers où<br />
régnaient hier l'abondance et la joie.<br />
Dans les ateliers, la défiance aura fait<br />
place à la camaraderie.<br />
Les ouvriers estimeront un peu moins<br />
leur patron. Le patron songera un peu<br />
moins à ses ouvriers.<br />
Mais la popularité de quelques forbans,<br />
vivant de montages de coups se<br />
sera accrue,<br />
Et n'est-ce pas là un résultat suffisant,<br />
amis travailleurs, si prompts à<br />
vous emballer à l'appel de quelques fumistes<br />
et à vous incliner servilement<br />
devant toutes les fantaisies de vos syndicats<br />
parisiens ?<br />
J. RIBÈS-MBRY.<br />
Pendant que se déchaînait sur notre<br />
pauvre pays le cyclone <strong>du</strong> dreyfusisme,<br />
tout le monde ecclésiastique, sauf une imperceptible<br />
minorité, a su joindre, selon<br />
l'expression de l'Evangile, la prudence <strong>du</strong><br />
serpent à la douceur de la colombe. Séculiers<br />
et réguliers, prévoyant avec raison un<br />
prochain redoublement d'injustes attaques,<br />
se sont absorbés dans l'exercice de [leur<br />
ministère et dans la pratique de leurs bonnes<br />
œuvres. Sans doute ils ont été torturés,<br />
comme nous tous, par la cruelle épreuve<br />
que subissait la nation ; mais ils ont eu le<br />
courage de s'interdire toute manifestation<br />
extérieure de leurs souffrances patriotiques,<br />
et ils les ont seulement exhalées dans leurs<br />
prières.<br />
Pourquoi donc !e parti dreyfusistc, qui,<br />
grâce au courage des juges militaires, est<br />
aujourd'hui moralement vaincu, mais qui<br />
détient encore le pouvoir, tourne-t-il contre<br />
l'Eglise ses fureurs expirantes? C'est parce<br />
que, son atroce campagne contre nos chefs<br />
militaires, qui révolta l'instinct des Français,<br />
ayant échoué en définitive, ce parti<br />
antinational prétend la reprendre et la continuer<br />
en essayant d'y mêler et d'y compromettre<br />
le clergé qui, malheureusement et<br />
fort injustement, est loin d'être aussi populaire<br />
que l'armée .<br />
Il faut bien l'avouer. Quand les journalistes<br />
et les orateurs <strong>du</strong> syndicat affirment<br />
que nos officiers sont des scélérats et des<br />
faussaires, la masse <strong>du</strong> public hausse les<br />
épaules ; mais quand ces mêmes calomniateurs<br />
accusent l'état-major de cléricalisme<br />
et assurent qne c'est le Père <strong>du</strong> <strong>La</strong>c qui<br />
dresse le tableau d'avancement, ils font avaler<br />
cette énormité à un grand nombre d'imbéciles.<br />
N'en doutez pas. C'est protégés par ce<br />
mensonge, que nos tyranneaux, obéissant<br />
au complot international contre la France,<br />
vont poursuivre leur double besogne et<br />
essayer de détruire toujours davantage l'esprit<br />
militaire et le sentiment religieux, et<br />
ils se vengeront d'abord sur les prêtres de<br />
n'avoir pas pu faire assez de mal aux soldats.<br />
On fermera les écoles chrétiennes où<br />
l'on enseigne la crainte de Dieu, parce qu'on<br />
n'est pas encore parvenu à chasser des casernes<br />
la discipline et le respect des chefs ;<br />
on exilera les moines parce qu'on n'a pas<br />
pu emprisonner les généraux.<br />
UÉME INIQUITÉ<br />
Le Journal de Chartres a reçu la<br />
lettre suivante :<br />
Monsieur le Rédacteur,<br />
Permettez-moi de signaler à l'attention de<br />
vos lecteurs un fait odieux qui Tient de se<br />
passer dans la commune d'Unverre.<br />
Chaque famille ayant des secours au bureau<br />
de bienfaisance a reçu la note suivante<br />
:<br />
« MAIRIE D'UNVERRE<br />
« Note<br />
« Dans sa séance <strong>du</strong> 15 août dernier, le<br />
conseil municipal d'Unverre a décidé que les<br />
familles qui reçoivent da pain de la commune<br />
devront dorénavant envoyer leurs enfants<br />
dans une école publique, faute de quoi<br />
le secours sera supprimé.<br />
3i„ l *ojit1ef,<br />
gou.<br />
Décès : Val m y Cioupet, contrôleur des mines,<br />
32 ans, célibataire, rue <strong>du</strong> Lycée ; Catherine<br />
Séguéla, 71 ans, épouse de Bernard<br />
Portet, rue <strong>du</strong> Lycée; Louise Marfaing, religieuse,<br />
20 ans, quartier de i'Espinet.<br />
SAVERDUN. — Vol. — D?ns la nuit <strong>du</strong><br />
C au 7 courant, des malfaiteurs se sont intro<strong>du</strong>its<br />
dans le café Mistou en forçant à<br />
i'aide d'une pince, les volets de ia fenêtre<br />
<strong>du</strong> côté <strong>du</strong> Midi.<br />
Ils se sont emparés d'une somme de 9 à<br />
10 fr. en menue monnaie, qui se trouvait<br />
dans un tiroir <strong>du</strong> comptoir.<br />
MASSAT. — Mort accidentelle. — Ces<br />
jours derniers, le sieur Georges Piquemai,<br />
cultivateur à Massât, s'est tué accidentellement<br />
en tombant d'un noyer.<br />
Piquemai était en train d'abattre les noix,<br />
lorsque la branche sur laquelle il reposait et<br />
qui se trouvait à ir> mètres environ <strong>du</strong> sol<br />
s'est rompue, il tomba si malheureusement<br />
qu'aussitôt transporté chez lui il ne tarda<br />
pas à rendre le dernier souiur.<br />
DEVOIR MILITAIRE<br />
Ce que peut le sentiment <strong>du</strong> devoir<br />
militaire.<br />
On lit dans le Gaulois :<br />
Un de DOS lecteurs de Bretagne nous signale<br />
un acte d'énergie, qu'on pourrait presque<br />
qualifier acte a'néroisme, à l'actif d'un<br />
hussard <strong>du</strong> 13e régiment, en garnison à Dinan.<br />
C'était au cours des dernières manœuvres<br />
exécutées sous la haute direction <strong>du</strong> général<br />
Brugère.<br />
Le cavalier Leray, <strong>du</strong> 13e hussards, chargé<br />
par son capitaine de porter une dépèche annonçant<br />
une position prise par l'ennemi, fut<br />
sur le point d'être pris par des cavaliers<br />
ennemis".<br />
Leray, un solide gaillard breton, fait demitour;<br />
mais, dans ce changement brusque de<br />
direction, son cheval le jette le long d'un<br />
mur.<br />
Souffrant horriblement , Leray contina<br />
son chemin et apporta la dépêche à son<br />
chef, s'excusant de ne pouvoir mettre pied<br />
à terre parce qu'il avait la jambe cassée.<br />
Le cavalier avait parcouru près de deux<br />
kilomètres au galop depuis son accident.<br />
L'officier, stupéfait d'un si grand courage<br />
et d'une aussi fôrte énergie, envoya un lieutenant<br />
requérir une voiture afin de transporter<br />
ce brave à l'hôpital.<br />
Le général Brugère a-t-il été informé de<br />
ce fait extraordinaire?<br />
Non, sans doute, puisque le hussard Leray<br />
n*a encore reçu aucune récompense. Mais il<br />
est toujours temps.<br />
â <strong>Grève</strong> <strong>du</strong> <strong>Creusot</strong><br />
Hier matin, versminuitet demie, tin incen<br />
die s'est déclaré au vvater-oloset situé aux<br />
Amidonniers, en face le poste des pompiers.<br />
Le feu, qui avait prisa un Panneau en bois<br />
et s'était communiqué à la charpente, a été<br />
presque aussitôt éteint par les nomniers<br />
de ce iioste.<br />
Ce commencement d'incendie est attribué<br />
à une fuite de gaz. Les pertes sont insignifiantes.<br />
Cheval emporté<br />
Hier matin, vers 8 i».. Gaston Cazeneuve,<br />
L'Arbitrage. — Sentence<br />
M. Waldeck-Rousseau a ren<strong>du</strong> la<br />
sentence suivante au sujet <strong>du</strong> conflit<br />
survenu entre les ouvriers <strong>du</strong> <strong>Creusot</strong><br />
et la société métallurgique :<br />
<strong>La</strong> société et les ouvriers <strong>du</strong> <strong>Creusot</strong><br />
ayant, dans un sentiment à l'élévation <strong>du</strong>quel<br />
l'arbitre tient à rendre hommage, sollicité<br />
sa médiation en vue de fixer les conditions<br />
auxquelles le travail sera repris et<br />
s'étant engagés à exécuter sa sentence, le<br />
7 octobre 1899, MM. Devin, avocat à la Cour<br />
de cassation, Lichtenberger, Saladin, Toussaint,<br />
<strong>La</strong>pret et Saint-Girons se sont présentés<br />
au nom de la société; MM. Viviani,<br />
député, avocat à la cour d'appel, Charieux,<br />
Renaud, <strong>La</strong>cour, Jussot, Mo'ntel, président,<br />
secrétaire et membres <strong>du</strong> comité dé la grève;<br />
MM. Maxence Roldes, Gallot, député, et<br />
Turot. délégués suppléants, se sont présentés<br />
au nom des ouvriers.<br />
L'arbitre soussigné, après avoir énuméré<br />
Vie.«liṿ **-£Sp-s nnefttinna nui<br />
GA .ridera nr«Tif A*%e><br />
mercredi prochain, Il courant.<br />
Ceux de nos amis qui n'habitent pas Albi<br />
n'ont qu'à envoyer" un<br />
mandat-poste de<br />
3 fr. 50'à M. Sablayrolies, secrétaire <strong>du</strong> comité.<br />
Et, nar retour <strong>du</strong> courrier, ils recevront<br />
leur carte d'entrée au banquet.<br />
Le nombre des convives étant limité, le<br />
comité se verra certainement bientôt obligé<br />
de ne nouvoir donner satisfaction aux demandes<br />
de cartes qui continuent à affluer de<br />
tous cotés.<br />
A cette heure, il a été distribué plus de<br />
mille cartes !<br />
A nos lecteurs et amis de la région de. se<br />
hâter s'ils veulent assister au banquet.<br />
Toutes les lettres et mandats-poste doivent<br />
être adressés au secrétaire <strong>du</strong> comité<br />
des l'êtes patriotiques,<br />
15, Lices de lihônel,<br />
Albi.<br />
Cour d'assises<br />
Liste des jurés qui seront appelés à siéger<br />
pendant ia quatrième session des assises <strong>du</strong><br />
Tarn<br />
'•<br />
.lurés titulaires. — MM. Jean François Gary,<br />
propriétaire, à <strong>La</strong>nlantado<br />
(Monturagon,,<br />
.,,,,;„„ ,„.iôt:iii'H à Montmirai<br />
ici<br />
point enten<strong>du</strong> et n'entend pas faire supporter<br />
aux salaires tels qu'ils ont été fixés le<br />
2 juin une diminution indirecte à raison des<br />
conditions dans lesquelles elles dépasseront<br />
avec les tiers ses propres marchés :<br />
» Décide :<br />
» 11 sera tenu compte, par la compagnie,<br />
dans l'établissement, soft <strong>du</strong> salaire à la<br />
journée, soit des marchandages, des augmentations<br />
promises au mois de juin 1899,<br />
sans que les prix ainsi déterminés puissent<br />
être modifiés à raison des marchés passés<br />
par la compagnie avec ses fournisseurs ou<br />
ses clients. »<br />
Sur la première question, paragraphe 2 :<br />
« Entravés apportées à la liberté syndicale,<br />
ingérence dans les actes accomplis par les ouvriers<br />
en dehors des ateliers n :<br />
« Considérant que le respect de la loi de<br />
1884 exclut toute" distinction de traitement<br />
suivant que les ouvriers sont ou ne sont pas<br />
syndiqués, qu'il a été déclaré par le représentant<br />
de la société qu'il n'entend ni faire<br />
distinction de ce genre, ni s'immiscer dans<br />
les actes accomplis en dehors de l'atelier et<br />
qui toucheraientà la liberté politique ou religieuse,<br />
»> Décida :<br />
» Qu'il y a lien de donner acte à la compagnie<br />
de ses déclarations et spécialement de<br />
ce qu'elle ne prétend établir aucune différence<br />
entre les ouvriers syndiqués ou non<br />
syndiqués. <strong>La</strong> gérance recommandera à ses<br />
chefs de service et contremaîtres d'observer<br />
dans leurs relations avec les ouvriers la plus<br />
entière neutralité. »<br />
Sur la deuxième question :<br />
« Reconnaissance<br />
<strong>du</strong> syndicat professionnel des ouvriers<br />
<strong>du</strong> <strong>Creusot</strong> » :<br />
« Considérant que les syndicats régulièrement<br />
formés sont" reconnus par la loi, qu'il<br />
n'appartient aux tiers ni de les méconnaître,<br />
ni de les reconnaître ; qu'aux termes de l'article<br />
3 delà loi de 1884'ils ont exclusivement<br />
pour objet l'étude et la défense des intérêts<br />
économiques, in<strong>du</strong>striels, commerciaux et<br />
agricoles', que la défense ou l'amélioration<br />
des salaires rentrent dans la catégorie des<br />
intérêts économiques,<br />
qu'il appartient en<br />
conséquence aux syndicats d'organiser entre<br />
leurs membres toute action et toute entente<br />
qu'ils jugent utile pour conserver ou améliorer<br />
les salaires dê la profession, mais que<br />
telle n'est pas ainsi qu'il est résulté des observations<br />
des parties, ia question actuellement<br />
pendante i<br />
« Qu'il s'agit de savoir si des réclamations<br />
venant à être formulées et les ouvriers syndiqués<br />
en ayant saisi le syndicat, la société<br />
devra les débattre avec celui-ci ;<br />
« Considérant que si les syndicats constituent<br />
un intermédiaire qui peut logiquement<br />
et utilement intervenir dans les difficultés<br />
qui s'élèvent entre patrons et ouvriers, nul<br />
ne neut être contraint<br />
d'accepter un intermédiaire,<br />
qu'un patron ne saurait exiger des<br />
ouvriers, qu'ils portent leur réclamation au<br />
syndicat patronal dont il ferait partie, que<br />
lés ouvriers ne sauraient davantage lui imposer<br />
de prendre pour juge des difficultés<br />
pendantes entre eux et lui le syndicat ouvrier<br />
auquel ils appartiennent.<br />
« Décide :<br />
« L'intermédiaire <strong>du</strong> syndicat auquel appartient<br />
l'une des parties peut être utilement<br />
employé si toutes les deux y consentent; il<br />
ne peut être imposé. »<br />
Sur la troisième question : « Nomination<br />
des délégués par ateliers et par corporation<br />
« :<br />
« Considérant que, au cours de la grève<br />
actuelle, le comité a demandé, par sa lettre<br />
<strong>du</strong> 26 septembre, qu'afin d'éviter les causes<br />
de conflit, les ouvriers puissent tous les<br />
mois, hors le cas d'urgence, faire valoir<br />
leurs réclamations, soit auprès <strong>du</strong> gérant,<br />
soit auprès de ses représentants;<br />
» Considérant que d'après les explications<br />
verbales fournies, cette mesure comporte la<br />
nomination de délégués par les ateliers à<br />
raison d'un délégué par corporation que la<br />
compagnie ne fait nas obstacle à cette "proposition,<br />
que même son directeur général en<br />
avait au cours de la grève soumis une analogue<br />
»u représentant <strong>du</strong> gouvernement, que<br />
le désaccord existe seulement sur le mode<br />
de nomination ;<br />
» Considérant que chaque atelier occune<br />
des syndiqués et des non "syndiqués ; qu'admettre<br />
que chaque catégorie nommât des<br />
délégués" différents, ce serait organiser le<br />
conflit et créer entre les uns et les autres<br />
une distinction qui ne saurait être admise.<br />
» Décide :<br />
» Les délégués seront nommés par l'atelier<br />
à raison d'un délégué par corporation. Sauf<br />
le cas d'urgence, ils "conféreront tous les<br />
deux mois avee les représentants, et au be<br />
soin avec la direction de la société. »<br />
Sur la quatrième question<br />
: « Fait de<br />
LETTRE i PI<br />
CARCASSONNE. — Nouveau confrère.<br />
— Nous avons reçu hier le premier numéro<br />
<strong>du</strong> Moniteur de l'Aude, journal Judiciaire,<br />
commercial, agricole, économique, littéraire<br />
et artistioue, paraissant le dimanche.<br />
C'est M. André Gabelle, oui est l imprtmeur'sérant<br />
de cette feuille hebdomada re.<br />
iîous adressons a notre nouveau contrera<br />
nos meilleurs souhaits de bienvenue.<br />
Rivales. — Avant-hier soir, vers<br />
5 heures et<br />
demie, rue Courtejaire, en lace <strong>du</strong> théâtre, une<br />
teuaa femme, élégamment vêtue faisait signe de<br />
grève » :<br />
» Considérant qu'il a été déclaré devant<br />
l'arbitre par les réprésentants de la société<br />
qu'elle n'entend se prévaloir contre les ou<br />
vriers ..ni..de ce .au]ils „s.e _s_e.raie,n,t mls.-/>n_<br />
ses familiers, avait pris la décision de venir occuper<br />
la tribune présidentielle et d'affronter enfla<br />
le feu de ia rampe. <strong>La</strong> Société d'Encouragement<br />
fut donc immédiatement avisée de ia venue <strong>du</strong><br />
chef de l'Etat et ie3 Précautions ies plus minutieuses<br />
furent prises pour protéger le chapeau<br />
éiyséen.<br />
Puis, subitement, à une heure et demie, contre-ordre<br />
fat donné<br />
: le président avait réfléchi<br />
et restait chez lui. Ce fût donc en vain que la<br />
police se dérangea; elle n'eut k protéger qu'une<br />
tribune vide de son prooriéiaire.<br />
<strong>La</strong> commission <strong>du</strong> budget et I 'ambas<br />
sade <strong>du</strong> Vatican. — Intolérance d©<br />
Jacobins. — Comme sous le Direc<br />
toire. — Interdiction de danse<br />
le jour <strong>du</strong> décadi. — Deux poids e<br />
deux mesures. — Interdiction de 11<br />
cérémonie de Fontgombaud et permission<br />
accordée à la réunion clandestine<br />
d'une Société secrète. —<br />
M. Bérenger et le complot. — Mau<br />
vaise posture.<br />
Paris. 7 octobre.<br />
Vous avez vu que la Commission <strong>du</strong> Budget<br />
s'est prononcée — à une forte majorité<br />
— contre ie maintien de l'ambassade <strong>du</strong> Vatican.<br />
Cette décision n'a eu rien d'inatten<strong>du</strong> i1<br />
le Convent maçonnique qui vient de siéger à<br />
Paris avait réclamé cette mesure. Il étaifî<br />
bien naturel que la Commission <strong>du</strong> Budget<br />
se soumît aux ordres des Loges. On devait<br />
également s'attendre â voir nos adversaires<br />
— pour se venger de notre inertie — redoubler<br />
de rigueurs et de persécutions. Tout cela<br />
est dans l'ordre. Plus les républicains ont<br />
peur, plus ils veulent sévir. Il n'existe pas<br />
de loi historique qui ait reçu moins de'démentis<br />
que celle-là. Après Fructidor, pendant<br />
les deux années quiprécédèrent le 1S Brumaire,<br />
la France subit lè fléau d une Terreur<br />
qui ne recula pas devant les exécutions les<br />
plus sanglantes. Plus de cent malheureux<br />
citoyens qui — sur la foi des traités —<br />
avaient franchi ia frontière et réintégré leur<br />
domicile, furent condamnés à mort nar des<br />
commissions de justice dont le seul rôle fut<br />
de faire fusiller ces malheureux sur la simple<br />
constatation de leur identité.<br />
Mais ce fut dans le domaine religieux surtout<br />
que se déchaîna la fureur des gens <strong>du</strong><br />
Directoire. Le 21 Brumaire an Vll.Briot, l'un<br />
des plus enragés persécuteurs de l'Assemblée<br />
des Cinq-Cents, vint,|au nom d'une commission,<br />
présenter un projet de loi destiné à<br />
interdire toute liberté <strong>du</strong> culte. Ce projet de<br />
loi avait pour but de légaliser les innombrables<br />
ukases que les municipalités jacobines<br />
dirigeaient alors contre les croyances de la<br />
majorité des Français. Vous vous rappelea<br />
que la principale entreprise <strong>du</strong> Diretoire fut<br />
de supprimer le dimanche et d'étabiir le décadi.<br />
Le peuple ne put jamais s'habituer a<br />
cette substitution. Outré d'une telle résistance,<br />
le Directoire adressa, le 19 Germinal<br />
an VU, un Message aux Cinq-Cents pour l'inv<br />
ter à faire célébrer le culte décadème dans<br />
toutes les églises et à le faire pénétrer de<br />
force dans les moindres hameaux. Défense<br />
fut faite de travailler le jour <strong>du</strong> décadi, défense<br />
de tenir les foires et marchés ce jourlà,<br />
défense de folâtrer le<br />
dimanche. Le<br />
20 thermidor an VI, le commissaire de<br />
Choisy-sur-Marne écrit au directeur<br />
<strong>La</strong><br />
Revellière qu'à Ablon les habitants ont scandaleusement<br />
célébré une fête de la Vierge.<br />
Dans une autre commune, autre monstruosité:<br />
n'a-t-on pas osé danser le jour de<br />
la fête de saint Pierre et de saint Paul ?<br />
Heureusement, l'autorité veille.<br />
Ainsi, le président de l'administration centrale<br />
<strong>du</strong> département de Seine-et-Oise, écrit<br />
que deux bais viennent d'être fermés à cause<br />
<strong>du</strong> mauvais esprit de l'imprésario qui se<br />
vante de ne pas assister au décor. Le cheî<br />
de la police est très occupé à faire danser<br />
les gens les jours qui ne leur conviennent<br />
pas. Malheur aux mauvais français que la<br />
pochette <strong>du</strong> maître à danser ne met pas en,<br />
branle le décadi! On augmente leurs contributions.<br />
S'il faut en croire certaines confidences,'<br />
le dernier convent n'aurait pas précisément<br />
proposé le rétablissement <strong>du</strong> décadi, mais<br />
il aurait fait entendre que des fêtes civiles<br />
seraient instituées et que les récalcitrants<br />
qui ne voudraient pas y prendre part seraient<br />
très mal notés. Et d'abord, injonction serait<br />
faite à tous les fonctionnaires de participer<br />
à toutes les cérémonies civiles : les<br />
réfraetaires seraient désormais tenus pour<br />
des séditieux.<br />
Bien enten<strong>du</strong>, les mêmes personnages oui<br />
veulent organiser une sorte" de culte civil<br />
sont opposés à la célébration des fêtes catholiques.<br />
Avant-hier, M. Waldeck-Rousseau<br />
a fait interdire une fête qui devait avoir<br />
lieu à l'abbaye de Fontgombaud, dans le<br />
Berry, pour la bénédiction d'une nouvelle<br />
basilique.<br />
Des évêques avaient été convoqués ; toutes<br />
les populations des environs avaient été<br />
invitées. Dans un immense chamn oui entoure<br />
l'abbaye, d'innombrables tentes étaient<br />
dressées pour nourrir et abriter les fidèles ;<br />
des trains spéciaux étaient organisés ; bref,<br />
30,000 paysans et citadins se félicitaient d'avance<br />
d'assister à cette solennité religieuse.<br />
Un édit <strong>du</strong> consul Waldeck-Rousseau a sou-,<br />
dainement tout emoêché.<br />
Contran Mercadler, propriétaire à Montmirai,<br />
et aopn-<br />
Honoré Granlsr, propriétaire a ^«n^e<br />
„è„o Prades, commissionnaire a M.i/.amer,<br />
loseol» de Beleastel, nroimetair.; a Belcas-<br />
»w? Henrs <strong>La</strong>ubersaao, propriétaire a Puyeelci<br />
Jean Kie.utial, PI ouriétaire a Saint-Jeande-Marcel,<br />
Paul-Louis FréMiils, propriétaire<br />
à noufflac, Eugène Jehl, négociant à Mazamet,<br />
Justin Durban, propriétaire à Gaillac,<br />
Klie Valats, propriétaire à Momans.<br />
Albett-Anniïou Paulin, propriétaire à Venès,<br />
Jean-Pierre Dourdoù, expert à Saint-<br />
Sernin, Alphonse Jean Macary", maire de Cabanes,<br />
Aristide Bounuiol, propriétaire à<br />
DEUX DISCOURS îl H. MiiîIRWD<br />
Paris, 9 octobre.<br />
A Argenteul, hier, dans un banquet, M.<br />
Millerand a dit notamment :<br />
Quand le gouvernement dont je fais parlie est<br />
arrivé au nouvoir, deux devoir» lui incombaient:<br />
|« Le de'voir de ne pas laisser la République<br />
tomber viciime d'un coup de lorce.<br />
Deuxième devoir, de Caire re.-pece.<br />
''SÏ^'S -ioyenv «»'* »'henre actuefie.<br />
*• olus gfxt •« t*iU Maigre certains mi<br />
Biîtrei qui oni nu dire quen<br />
1-rance. il nya que<br />
des renublicains, des événements récents ont<br />
trouvé qu'il y a encora dos ennemis de la ItéDu<br />
ulique.<br />
Une tactique dangereuse avait, en effet, exclu<br />
de l'Union républicaine ies radicaux-socialistes<br />
Effrayes parce que nous voulions marcher, et<br />
trop vite, sur la route <strong>du</strong> Progrès, certains d'entre<br />
les républicains nous avaient écartés. Et,<br />
alors, qu'est- il arrivé ? C'est au on a été obligé<br />
ae faire appel aux membres dè la droite oour<br />
remplacer la gauche, dont on ne voulait pas. <strong>La</strong><br />
droite profila ue la désunion <strong>du</strong> parti républicain<br />
et elle ne tarda pas a retrouver ses ancien<br />
nés amours, à préparer un couo de force contre<br />
la République.<br />
C'était à ce dauber