Compte rendu de la réunion des 3 Collégiales d'Ile de ... - Infectiologie

¤ Compte rendu de la réunion des 3 Collégiales d’Ile de France
- de Microbiologie (coordonnateur : Antoine Andremont)
- de Parasitologie (coordonnateur : Martin Danis)
- des Universitaires de Maladies Infectieuses et Tropicales d’Ile de France
(coordonnateur : Christian Perronne)
La réunion a eu lieu le lundi 26 avril 2004 à 17 h au Centre Biomédical des Cordeliers.
Etaient présents
A. Andremont - P. Berche - L. Bernard - A. Bouvet - S. Bretagne - F. Bricaire - F. Brun Vézinet - M. Danis - F.
Derouin - J. Dupouy Camet -– M. Feuilhade de Chauvin - L. Guthmann - J.M. Huraux - D. Ingrand - C. Lacroix -
P. Lagrange - J. Le Bras - O. Lortholary - O. Patey - A. Paugam - C. Perronne - G. Pialoux - C. Poyart - D. Salmon
-C.J. Soussy - D. Vittecoq
Objet : impact de la création des GHU sur l’organisation des disciplines complémentaires que
sont les maladies infectieuses et tropicales, la bactériologie, la virologie, la parasitologie, la
mycologie et l’hygiène.
Il est apparu la nécessité de rassembler et de coordonner l’activité de ces disciplines interdépendantes
et complémentaires. Chaque GHU devrait proposer la constitution d’un Infectiopôle
hospitalo-universitaire (IHU).
La 1 ère constatation est que les laboratoires de Microbiologie ont des caractéristiques spécifiques par
rapport aux autres types de laboratoires où le travail peut être plus facilement automatisé et où les liens avec
les cliniciens sont de nature différente. Au contraire, les laboratoires de Microbiologie pour être efficaces et être
au service des malades, doivent impérativement être en relation étroite avec les cliniciens. En effet, le choix
des méthodes utilisées, le choix des techniques, leur interprétation et leur intégration dans la chaîne de
décision médicale nécessitent une confrontation permanente avec la clinique.
La logique gestionnaire de regroupement de tous les laboratoires s’applique donc mal aux
laboratoires de microbiologie car tout hôpital qui a un service de maladies infectieuses, de réanimation, de
chirurgie ou un recrutement de sujets immuno-déprimés, doit impérativement avoir sur place des laboratoires
de Microbiologie (bactério, viro, parasito, mycologie) au risque de compromettre gravement la qualité des soins
apportés aux malades.
Les relations humaines entre cliniciens et microbiologistes sont indispensables pour garantir la qualité
de la prise en charge globale. En outre, le regroupement entre cliniciens et biologistes doit permettre la
meilleure régulation des prescriptions des analyses microbiologiques, en fonction du projet médical de chaque
établissement.
Les participants sont d’accord pour admettre que, dans une logique d’économie, la restructuration
pourrait permettre le regroupement de certaines activités parmi les plus facilement externalisables mais
un excès de centralisation aura immédiatement des conséquences délétères, y compris en terme de
surcoût en raison de la perte de temps générée par le transfert des examens, la réalisation fréquente de
doublons, les „loupés“ dans les résultats, les mauvaises interprétations par absence de confrontation avec les
données cliniques, sans compter les conflits humains que cela pourrait générer.
Les participants sont également d’accord pour admettre que des économies peuvent être réalisées par des
réorganisations des phases pré et post analytiques en concertation avec les laboratoires des autres
spécialités, au sein de chaque hôpital et en fonction des caractéristiques locales. Les mises en commun de
matériels lourds et de services supports communs aux différentes spécialités biologiques peuvent également
être envisagées au sein de chaque hôpital en fonction des besoins locaux et des contraintes architecturales.

Par ailleurs en ce qui concerne les infections graves, mettant en jeu le pronostic vital, ou les infections
nosocomiales, une mauvaise gestion des examens microbiologiques, tant bactériologiques que virologiques ou
parasitologiques pourrait avoir des retombées juridiques à un niveau individuel ou pour l’institution.
Il y a actuellement dans les hôpitaux un constat d’échec de l’application de la circulaire Kouchner sur
les référents en antibiothérapie. Il devient urgent de mettre en place les conditions favorables de
l’application de cette circulaire afin de permettre la régulation effective de la prescription d’antibiotiques dont le
coût économique mais surtout écologique est trop élevé. L’importance des prescriptions antibiotiques dans les
hôpitaux français par rapport aux autres pays européens suggère que des progrès notables peuvent être
réalisés dans ce domaine. Une collaboration structurée des services cliniques impliqués et des laboratoires de
microbiologie permettra d’encadrer les prescriptions, notamment dans les services de chirurgie ou d’immunodéprimés.
Chaque IHU devra s’articuler autour d’un projet médical.
Le regroupement des activités doit comprendre plusieurs thématiques :
1) Une harmonisation de la prise en charge des différentes pathologies infectieuses, en incitant au
regroupement de la prise en charge de certaines pathologies sur les sites les plus appropriés, ce qui peut
faciliter la constitution de cohortes de patients.
2) .Une application de la circulaire Kouchner avec mise en place de référents pour la prescription des agents
anti-infectieux.
3) Une harmonisation de l’enseignement des maladies infectieuses et de la microbiologie, et notamment dans
le cadre du module 7.
4) Un projet de recherche clinique, s’appuyant sur les cohortes
5) Un projet de recherche fondamentale localisée dans les différents laboratoires et s’appuyant sur les unités
de recherche labellisées.
6) Hygiène – CLIN
7) Biotox (lits référents/plan blanc).
Le regroupement de ces activités devrait permettre une meilleure prise en charge des malades, et
des progrès médicaux plus rapides aboutissant à améliorer la qualité des soins. Dans le même temps on
devrait assister à une meilleure maîtrise des coûts hospitaliers, notamment par une meilleure prévention des
infections nosocomiales, par une meilleure prescription des examens microbiologiques et par une meilleure
prise en charge des traitements anti-infectieux antibiotiques, anti-viraux et anti-fongiques. Ceux-ci représentent
une part croissante de dépenses de médicaments dans les différents hôpitaux concernés.
Les « infectiopôles » permettront la mise en place de groupes de réflexion clinico-microbiologiques
ayant une activité transversale pour accroître l’expertise en stratégie diagnostique et en traitements antiinfectieux,
notamment en antibiothérapie et antifongiques, afin de limiter le développement des résistances,
d’améliorer les bonnes pratiques et de générer des progrès médicaux dans le domaine.
2