Les fonctions assurées par des inspecteurs et contrôleurs du travail ...

Les fonctions assurées par des inspecteurs et contrôleurs du travail ... Les fonctions assurées par des inspecteurs et contrôleurs du travail ...

26.01.2014 Views

5.1.1. Des dotations insuffisantes en ressources financières et en effectifs On estime pour l’ensemble des pays d’Afrique étudiés que le système d’administration du travail n’est pas doté des ressources financières nécessaires et d’un effectif suffisant permettant une réelle efficacité 566 . On souligne prioritairement l’insuffisance des ressources humaines (ex. Burundi, Gabon, Mali, Rwanda, Sénégal) 567 mais aussi la faiblesse des moyens financiers (ex. Mali, Rwanda, Sénégal) 568 et matériels (ex. Gabon) 569 , notamment le déficit de moyens de locomotion (ex. Burundi, Sénégal, Tchad) 570 ou encore la vétusté des locaux (ex. Sénégal) 571 mis à la disposition des inspecteurs et contrôleurs du travail. Dans la majorité des pays étudiés (ex. Burundi, Gabon, Mali, République centrafricaine, Rwanda, Sénégal, Tchad) 572 , on estime que l’ajout à la faiblesse des moyens d’une formation jugée parfois inappropriée (ex. Mali) 573 ou trop générale (ex. Burundi) 574 conduit à ce que de nombreuses fonctions d’administration du travail ne soit pas assurées efficacement. Dans de nombreux pays, c’est y compris la mission principale de contrôle de l’application de la loi qui ne serait pas, de ce fait, convenablement remplie (ex. Burundi, Gabon, Mali, République centrafricaine, Rwanda, Sénégal, Tchad) 575 , notamment en matière de santé et de sécurité au travail (ex. Mali) 576 . Il arrive que l’on indique expressément que des fonctions théoriquement assurées par le système d’administration du travail telles que l’élaboration de recherches, d’études et de statistiques, ne le sont en réalité que très partiellement (ex. Mali) 577 . D’autres causes d’inefficacité du système d’administration du travail sont parfois avancées; certaines apparaissent par delà l’interprétation relativement objectives; elles concernent les moyens juridiques d’action et de sanction 578 ; d’autres explications sont d’évidence plus subjectives tout en devant indéniablement être prises en compte: ainsi de l’invocation du défaut de considération pour les fonctions de l’administration du travail (ex. République centrafricaine) 579 , voire d’une interrogation sur l’insuffisance de motivation des inspecteurs ou contrôleurs du travail (ex. Mali) 580 . La situation sociopolitique d’un pays donné à un moment donné peut largement contribuer à la relative inefficacité du système d’administration du travail (ex. République centrafricaine) 581 . Toutefois, il apparaît plus prosaïquement que l’absence de moyens courants de fonctionnement explique, de façon générale, que les missions principales du système d’administration du travail soient très imparfaitement assurées voire que l’on s’en tienne en pratique à telle ou telle mission. Il est permis, par exemple, de faire l’hypothèse au vu d’expériences rapportées (ex. Tchad) 582 , que l’insuffisance voire l’absence de moyens de locomotion contribue directement à une sédentarisation des inspecteurs du travail. Ces 566 Source: réponses en ce sens aux questionnaires d’enquête concernant le Bénin, le Burundi, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Mali, la République centrafricaine, le Rwanda, le Sénégal et le Tchad. 567 Source: réponses aux questionnaires d’enquête concernant le Burundi, le Gabon, le Mali, le Rwanda et le Sénégal. 568 Source: réponses aux questionnaires d’enquête concernant le Mali, le Rwanda et le Sénégal. 569 Source: réponse au questionnaire d’enquête concernant le Gabon. 570 Source: réponses aux questionnaires d’enquête concernant le Burundi, le Sénégal et le Tchad. 571 Source: réponse au questionnaire d’enquête concernant le Sénégal. 572 Source: réponses aux questionnaires d’enquête concernant le Burundi, le Gabon, le Mali, la République centrafricaine, le Rwanda, le Sénégal et le Tchad. 573 Source: réponse au questionnaire d’enquête concernant le Mali. 574 Source: réponse au questionnaire d’enquête concernant le Burundi. 575 Source: réponses aux questionnaires d’enquête concernant le Burundi, le Gabon, le Mali, la République centrafricaine, le Rwanda, le Sénégal et le Tchad. 576 Source: réponse au questionnaire d’enquête concernant le Mali. 577 Idem 578 Source: réponse au questionnaire d’enquête concernant le Sénégal. 579 Source: réponse au questionnaire d’enquête concernant la République centrafricaine. 580 Source: réponse au questionnaire d’enquête concernant le Mali. 581 Source: réponse au questionnaire d’enquête concernant la République centrafricaine. 582 Source: réponse au questionnaire d’enquête concernant le Tchad. 62

derniers peuvent ainsi être conduits à s’en tenir à une fonction déterminée et à se charger principalement, par exemple, du règlement à l’amiable des litiges individuels ou des conflits collectifs du travail, sachant par ailleurs que pareille intervention est indéniablement plus valorisante que celle de contrôle de l’application du droit. 5.1.2. Une absence partielle ou réelle de statut rendant «indépendants de toute influence extérieure indue» L’ensemble des pays étudiés ayant ratifié la convention n o 81 sont censés faire bénéficier leurs inspecteurs et contrôleurs du travail, selon l’article 6 de ladite convention, d’un statut et de conditions de service leur assurant la stabilité dans leur emploi et les rendant «indépendants de tout changement de gouvernement et de toute influence extérieure indue». En revanche, seuls trois des pays étudiés ont ratifié la convention n o 150 (ex. Bénin, Gabon, République centrafricaine). De ce fait, seuls ces trois pays doivent, par référence à l’article 10 de la convention n o 150, voir le personnel affecté au système national d’administration du travail composé de personnes convenablement qualifiées pour exercer les fonctions qui leur sont assignées, ayant accès à la formation nécessaire à l'exercice de ces fonctions et «indépendantes de toute influence extérieure indue». Il semble qu’il y ait ici un relatif écart entre les prévisions normatives internationales voire nationales, et les situations relevées y compris par des responsables d’administrations nationales du travail 583 . Pour l’ensemble des pays étudiés, quelles que soient les fonctions assurées au sein du système national d’administration du travail, la question de l’existence d’un statut protégeant réellement «de toute influence extérieure indue» semble se poser. Les raisons essentiellement avancées portent, en premier lieu, sur l’absence d’un statut particulier et la faiblesse de la rémunération perçue par les agents notamment de l’inspection du travail. Cette cause ainsi que l’insécurité matérielle qui en découle est expressément soulignée pour certains pays (ex. Burundi, République centrafricaine, Sénégal, Mali) 584 . En second lieu, il arrive que l’on s’inquiète, de façon assez explicite, de questions d’éthique ou de déontologie (ex. Gabon, Mali) 585 ou de façon particulière dans des pays dans lesquels le personnel de l’inspection du travail est recruté par l’administration locale décentralisée (ex. Rwanda). Ailleurs, on insiste sur les problèmes induits par l’absence de fourniture de logement ou de prise en charge des frais de déplacement (ex. Sénégal) 586 . De façon assez générale, l’absence relevée d’indépendance et de protection de toute influence extérieure indue est regardée comme nuisant à l’efficacité de l’intervention des agents, singulièrement dans leurs fonctions de contrôle, ainsi qu’à leur crédibilité, notamment aux yeux des partenaires sociaux. 5.1.3. Une formation initiale et complémentaire fort variable d’un pays à l’autre Les personnes, membres du personnel de l’administration du travail, quelles que soient les fonctions assurées au sein de l’administration du travail, reçoivent une formation initiale et, le cas échéant, une formation complémentaire; celles-ci apparaissent, de façon générale, relativement variables dans leurs contenus et qualités. Une distinction paraît toutefois devoir être faite entre formation initiale et complémentaire. Pour le premier type, on convient le plus souvent qu’elle est d’un niveau satisfaisant et en adéquation avec les fonctions qui devront être assurées (ex. Côte d'Ivoire, Gabon, Sénégal, Tchad) 587 . A 583 Source: réponses aux questionnaires d’enquête concernant le Bénin, le Burundi, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Mali, la République centrafricaine, le Rwanda, le Sénégal et le Tchad. 584 Source: réponses aux questionnaires d’enquête concernant le Burundi, la République centrafricaine, le Sénégal et le Mali 585 Source: réponses aux questionnaires d’enquête concernant le Gabon et le Mali. 586 Source: réponse au questionnaire d’enquête concernant le Sénégal. 587 Source: réponses aux questionnaires d’enquête concernant la Côte d'Ivoire, le Gabon, le Sénégal et le Tchad. 63

derniers peuvent ainsi être con<strong>du</strong>its à s’en tenir à une fonction déterminée <strong>et</strong> à se charger<br />

principalement, <strong>par</strong> exemple, <strong>du</strong> règlement à l’amiable <strong>des</strong> litiges indivi<strong>du</strong>els ou <strong>des</strong><br />

conflits collectifs <strong>du</strong> <strong>travail</strong>, sachant <strong>par</strong> ailleurs que <strong>par</strong>eille intervention est<br />

indéniablement plus valorisante que celle de contrôle de l’application <strong>du</strong> droit.<br />

5.1.2. Une absence <strong>par</strong>tielle ou réelle de statut rendant<br />

«indépendants de toute influence extérieure<br />

in<strong>du</strong>e»<br />

L’ensemble <strong>des</strong> pays étudiés ayant ratifié la convention n o 81 sont censés faire<br />

bénéficier leurs <strong>inspecteurs</strong> <strong>et</strong> contrôleurs <strong>du</strong> <strong>travail</strong>, selon l’article 6 de ladite convention,<br />

d’un statut <strong>et</strong> de conditions de service leur assurant la stabilité dans leur emploi <strong>et</strong> les<br />

rendant «indépendants de tout changement de gouvernement <strong>et</strong> de toute influence<br />

extérieure in<strong>du</strong>e». En revanche, seuls trois <strong>des</strong> pays étudiés ont ratifié la convention n o 150<br />

(ex. Bénin, Gabon, République centrafricaine). De ce fait, seuls ces trois pays doivent,<br />

<strong>par</strong> référence à l’article 10 de la convention n o 150, voir le personnel affecté au système<br />

national d’administration <strong>du</strong> <strong>travail</strong> composé de personnes convenablement qualifiées pour<br />

exercer les <strong>fonctions</strong> qui leur sont assignées, ayant accès à la formation nécessaire à<br />

l'exercice de ces <strong>fonctions</strong> <strong>et</strong> «indépendantes de toute influence extérieure in<strong>du</strong>e».<br />

Il semble qu’il y ait ici un relatif écart entre les prévisions normatives internationales<br />

voire nationales, <strong>et</strong> les situations relevées y compris <strong>par</strong> <strong>des</strong> responsables d’administrations<br />

nationales <strong>du</strong> <strong>travail</strong> 583 . Pour l’ensemble <strong>des</strong> pays étudiés, quelles que soient les <strong>fonctions</strong><br />

assurées au sein <strong>du</strong> système national d’administration <strong>du</strong> <strong>travail</strong>, la question de l’existence<br />

d’un statut protégeant réellement «de toute influence extérieure in<strong>du</strong>e» semble se poser.<br />

<strong>Les</strong> raisons essentiellement avancées portent, en premier lieu, sur l’absence d’un statut<br />

<strong>par</strong>ticulier <strong>et</strong> la faiblesse de la rémunération perçue <strong>par</strong> les agents notamment de<br />

l’inspection <strong>du</strong> <strong>travail</strong>. C<strong>et</strong>te cause ainsi que l’insécurité matérielle qui en découle est<br />

expressément soulignée pour certains pays (ex. Burundi, République centrafricaine,<br />

Sénégal, Mali) 584 . En second lieu, il arrive que l’on s’inquiète, de façon assez explicite, de<br />

questions d’éthique ou de déontologie (ex. Gabon, Mali) 585 ou de façon <strong>par</strong>ticulière dans<br />

<strong>des</strong> pays dans lesquels le personnel de l’inspection <strong>du</strong> <strong>travail</strong> est recruté <strong>par</strong><br />

l’administration locale décentralisée (ex. Rwanda). Ailleurs, on insiste sur les problèmes<br />

in<strong>du</strong>its <strong>par</strong> l’absence de fourniture de logement ou de prise en charge <strong>des</strong> frais de<br />

déplacement (ex. Sénégal) 586 . De façon assez générale, l’absence relevée d’indépendance<br />

<strong>et</strong> de protection de toute influence extérieure in<strong>du</strong>e est regardée comme nuisant à<br />

l’efficacité de l’intervention <strong>des</strong> agents, singulièrement dans leurs <strong>fonctions</strong> de contrôle,<br />

ainsi qu’à leur crédibilité, notamment aux yeux <strong>des</strong> <strong>par</strong>tenaires sociaux.<br />

5.1.3. Une formation initiale <strong>et</strong> complémentaire fort<br />

variable d’un pays à l’autre<br />

<strong>Les</strong> personnes, membres <strong>du</strong> personnel de l’administration <strong>du</strong> <strong>travail</strong>, quelles que<br />

soient les <strong>fonctions</strong> assurées au sein de l’administration <strong>du</strong> <strong>travail</strong>, reçoivent une formation<br />

initiale <strong>et</strong>, le cas échéant, une formation complémentaire; celles-ci ap<strong>par</strong>aissent, de façon<br />

générale, relativement variables dans leurs contenus <strong>et</strong> qualités. Une distinction <strong>par</strong>aît<br />

toutefois devoir être faite entre formation initiale <strong>et</strong> complémentaire. Pour le premier type,<br />

on convient le plus souvent qu’elle est d’un niveau satisfaisant <strong>et</strong> en adéquation avec les<br />

<strong>fonctions</strong> qui devront être assurées (ex. Côte d'Ivoire, Gabon, Sénégal, Tchad) 587 . A<br />

583 Source: réponses aux questionnaires d’enquête concernant le Bénin, le Burundi, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Mali, la<br />

République centrafricaine, le Rwanda, le Sénégal <strong>et</strong> le Tchad.<br />

584 Source: réponses aux questionnaires d’enquête concernant le Burundi, la République centrafricaine, le Sénégal <strong>et</strong> le Mali<br />

585 Source: réponses aux questionnaires d’enquête concernant le Gabon <strong>et</strong> le Mali.<br />

586 Source: réponse au questionnaire d’enquête concernant le Sénégal.<br />

587 Source: réponses aux questionnaires d’enquête concernant la Côte d'Ivoire, le Gabon, le Sénégal <strong>et</strong> le Tchad.<br />

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