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Sports et pratiques corporelles chez les déportes, prisonniers de ...

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provoquant <strong>de</strong>s maladies, vidant <strong>les</strong> femmes <strong>de</strong> leurs forces, affirmation confirmée par l’étu<strong>de</strong><br />

clinique <strong>de</strong> la Docteure Don-Zimm<strong>et</strong> sur la déportation.<br />

[…] nous pouvons dès lors adm<strong>et</strong>tre que la cause <strong>de</strong> l’immense mortalité naturelle<br />

provient <strong>de</strong> ces trois facteurs le plus souvent combinés : 1. Semi-inanition <strong>et</strong> carences <strong>de</strong><br />

toutes sortes ; 2. Travail forcé <strong>et</strong> trop longues stations vertica<strong>les</strong> ; 3. Vermine,<br />

entassement, manque d’hygiène 1950 .<br />

tel-00872295, version 1 - 14 Oct 2013<br />

Plus nombreux que dans <strong>les</strong> camps d’hommes durant la semaine, <strong>les</strong> appels sont aussi plus<br />

fréquents le dimanche <strong>et</strong>, en cela, constituent une véritable spécificité <strong>de</strong> la déportation<br />

féminine, même si la suppression <strong>de</strong> l’appel du soir tend à rapprocher <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux expériences<br />

concentrationnaires. Alors que, dans <strong>les</strong> camps d’hommes, le dimanche après-midi semble, du<br />

moins en 1944 libéré <strong>de</strong> travail <strong>et</strong> d’appels, ce qui perm<strong>et</strong> aux déportés protégés d’organiser<br />

certaines <strong>pratiques</strong> sportives, il n’en est pas <strong>de</strong> même à Ravensbrück, où <strong>les</strong> appels généraux<br />

<strong>et</strong> <strong>les</strong> punitions construites autour <strong>de</strong> l’immobilité continuent d’occuper une gran<strong>de</strong> partie du<br />

temps.<br />

Par contre, <strong>les</strong> exercices punitifs ne sont que très rarement mentionnés. Dans le livre <strong>de</strong><br />

l’Amicale, certaines exactions, associées à <strong>de</strong>s humiliations d’ordre sexuel sont, certes,<br />

décrites dans le Kommando <strong>de</strong> Wattenstadt, mais le phénomène semble relativement rare.<br />

Ces femmes doivent enlever leur culotte, s’accroupir sur la pointe <strong>de</strong>s pieds <strong>et</strong> tendre <strong>les</strong><br />

bras. Deux SS se m<strong>et</strong>tent à <strong>les</strong> frapper à coups <strong>de</strong> cravache, sur le bas du dos <strong>et</strong> sur le nez.<br />

L’un d’eux comman<strong>de</strong> à chaque coup : <strong>de</strong>bout, accroupie, <strong>et</strong> comme cela pendant vingt<br />

minutes 1951 .<br />

A Zwodau, autre Kommando dépendant <strong>de</strong> Ravensbrück, Andrée Astier confie avoir été<br />

placée sous la coupe d’un responsable allemand qui leur faisait faire <strong>de</strong> l’exercice <strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />

« entrée <strong>et</strong> sortie <strong>de</strong> Block » le dimanche 1952 . Le faible nombre <strong>de</strong> témoignage évoquant ce<br />

type <strong>de</strong> brima<strong>de</strong> laisse supposer qu’il s’agit davantage <strong>de</strong> comportements isolés que d’une<br />

véritable institution. Dans <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux cas mentionnés, force est, en outre, <strong>de</strong> constater que <strong>les</strong><br />

ordres sont donnés par <strong>de</strong>s gardiens <strong>de</strong> sexe masculin aux femmes déportées.<br />

Alors que <strong>les</strong> hommes sont punis à la fois par le mouvement <strong>et</strong> l’immobilité, <strong>les</strong> femmes<br />

sont atteintes dans leur corps par la négation même <strong>de</strong> ce mouvement, par une sorte <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>struction <strong>de</strong> la possibilité <strong>de</strong> se mouvoir. Maintenant, il convient aussi <strong>de</strong> noter que <strong>les</strong> nazis<br />

1950 Docteure Don Zimm<strong>et</strong>-Gazel, Les conditions d’existence <strong>et</strong> l’état sanitaire dans <strong>les</strong> camps <strong>de</strong> concentration<br />

<strong>de</strong>s femmes déportées en Allemagne, op. cit., p. 23.<br />

1951 Amicale <strong>de</strong> Ravensbrück <strong>et</strong> Association <strong>de</strong>s déportées <strong>et</strong> internées <strong>de</strong> la résistance, Les Françaises à<br />

Ravensbrück, op. cit., p. 152.<br />

1952 AN, 72aj/333. Témoignage d’Andrée Astier remis au Comité d’histoire <strong>de</strong> la Secon<strong>de</strong> Guerre mondiale, sd.<br />

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