24.01.2014 Views

Sports et pratiques corporelles chez les déportes, prisonniers de ...

Sports et pratiques corporelles chez les déportes, prisonniers de ...

Sports et pratiques corporelles chez les déportes, prisonniers de ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

tel-00872295, version 1 - 14 Oct 2013<br />

Oflags, mais ne tranche pas sur la question même du statut 814 . Il faut finalement attendre plus<br />

<strong>de</strong> huit mois avant qu’une solution alternative ne soit trouvée.<br />

Dans le cas <strong>de</strong>s sous-officiers, la problématique s’avère différente. Les Autorités<br />

alleman<strong>de</strong>s, en imposant leur recrutement pour <strong>les</strong> Kommandos <strong>de</strong> travail, violent<br />

incontestablement la Convention <strong>de</strong> Genève. Dans ce cas, il est du ressort <strong>de</strong> la Puissance<br />

protectrice <strong>de</strong> faire appliquer <strong>les</strong> droits <strong>de</strong>s <strong>prisonniers</strong>. Or, la France ayant choisi d’être sa<br />

propre puissance protectrice d’une part, <strong>et</strong> le Gouvernement <strong>de</strong> Vichy ayant choisi la voie <strong>de</strong><br />

la collaboration d’autre part, il est impossible à la Délégation <strong>de</strong> Berlin d’assumer son rôle.<br />

Plutôt que d’exiger un respect strict <strong>de</strong> la Convention, Georges Scapini préfère tenter la<br />

conciliation en amenant <strong>les</strong> Allemands à offrir aux sous-officiers <strong>de</strong>s postes à la hauteur <strong>de</strong><br />

leurs qualifications. Aussi, tandis qu’il engage <strong>les</strong> sous-officiers à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r un travail, que ce<br />

soit par l’intermédiaire <strong>de</strong>s colonnes du Trait d’Union 815 ou par celui <strong>de</strong>s délégués visitant <strong>les</strong><br />

camps, il obtient en échange que l’OKW s’engage à fournir aux volontaires <strong>de</strong>s postes<br />

protégés 816 . C<strong>et</strong>te mesure est portée à la connaissance <strong>de</strong>s employeurs 817 <strong>et</strong> <strong>de</strong>s <strong>prisonniers</strong> par<br />

chaque commandant <strong>de</strong> camp, comme le prouve la r<strong>et</strong>ranscription à l’i<strong>de</strong>ntique du document<br />

par un prisonnier du Stalag VIIIC détenu par <strong>les</strong> Archives nationa<strong>les</strong> 818 . Pour autant, c<strong>et</strong>te<br />

première phase ne clôt en rien le dossier <strong>de</strong>s sous-officiers. Face à la menace d’un transfert<br />

<strong>de</strong>s sous-officiers vers un camp <strong>de</strong> Pologne, Georges Scapini préfère une fois <strong>de</strong> plus la<br />

conciliation à l’affrontement au printemps 1942 <strong>et</strong> propose <strong>de</strong> faire établir <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong><br />

travail qui rassureraient <strong>les</strong> sous-officiers en leur garantissant <strong>de</strong>s postes i<strong>de</strong>ntiques à leurs<br />

souhaits. Par une note datée du 10 avril, il <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en outre aux délégués <strong>de</strong> défendre auprès<br />

<strong>de</strong>s intéressés <strong>les</strong> avantages du travail volontaire 819 .<br />

814 Dans son courrier, il rappelle que l’Aspirant est le gra<strong>de</strong> le plus élevé <strong>de</strong> sous-officier. Il précise que le statut<br />

d’Aspirant est un statut transitoire qui dure le temps d’un stage <strong>de</strong> six mois perm<strong>et</strong>tant aux jeunes hommes <strong>de</strong><br />

finaliser leur formation d’officier.<br />

815 AN, 72aj/2065. Un encadré rédigé par Georges Scapini paraît dans le numéro spécial <strong>de</strong> la Pentecôte 1941 :<br />

« Certains sous-officiers n’ont pas fait <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s expresses d’occupation rémunératrices <strong>de</strong> crainte que <strong>les</strong><br />

salaires qu’ils gagneraient viennent en déduction <strong>de</strong>s sol<strong>de</strong>s qui leur seraient payées à leur r<strong>et</strong>our <strong>de</strong> captivité.<br />

Le Gouvernement français assure <strong>les</strong> sous-officiers qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>raient expressément aux Autorités alleman<strong>de</strong>s à<br />

effectuer un travail rémunérateur, que leur salaire leur serait intégralement acquis <strong>et</strong> qu’aucune r<strong>et</strong>enue ne sera<br />

faite sur leur sol<strong>de</strong>. En conséquence, ils peuvent en toute tranquillité d’esprit faire <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s expresses <strong>de</strong><br />

travail rémunérateur ». Le Trait d’Union n° 87-89, 1 er juin 1941.<br />

816 AN, F/9/2115. Service Ribbentrop. Ref. VII- 1190/41 T :SP, signée P/O Tiepelmann, 16 juill<strong>et</strong> 1941.<br />

817 Le document figure dans un dossier du SDPG. AN, F/9/2862. Cabin<strong>et</strong>, Bureau d’Etu<strong>de</strong>s du SDPG n°<br />

20772/BE. Annexe n° II, 1 er juill<strong>et</strong> 1942. « A tous <strong>les</strong> employeurs. Concernant le travail <strong>de</strong>s sous-officiers<br />

français <strong>prisonniers</strong> <strong>de</strong> guerre ».<br />

818 AN, F/9/2914. Chemise Stalag VIIIC. Document manuscrit : « A tous <strong>les</strong> employeurs. Concernant le travail<br />

<strong>de</strong>s sous-officiers français <strong>prisonniers</strong> <strong>de</strong> guerre ». Il est indiqué sur le document : « joint à une l<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> Mr.<br />

(illisible) adressée au colonel en date du 21 juill<strong>et</strong>, Stalag VIIIC.<br />

819 AN, F/9/2862. Travail <strong>de</strong>s sous- officiers. Note pour le délégué, 10 avril 1942.<br />

958

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!