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Sports et pratiques corporelles chez les déportes, prisonniers de ...

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directe <strong>de</strong>s besoins humains <strong>de</strong> l’armée : elle perm<strong>et</strong> à <strong>de</strong>s soldats auparavant affectés à la<br />

surveillance d’être mobilisés sur le front. Toutefois, le système ne peut fonctionner que si,<br />

parallèlement, <strong>les</strong> tentatives d’évasion n’augmentent pas. Or, à en croire <strong>les</strong> propos tenus par<br />

Reinecke à Scapini, cel<strong>les</strong>-ci seraient en progression constante 798 . Les motivations du<br />

responsable <strong>de</strong> l’OKW apparaissent quoiqu’il en soit assez clairement dans le compte-rendu<br />

<strong>de</strong> la réunion datée du 19 mars 1942.<br />

Devant le danger que représentent ces évasions qui risquent d’obliger <strong>les</strong> Autorités<br />

alleman<strong>de</strong>s à renforcer le service <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> <strong>et</strong> renoncer aux mesures d’allègement qui<br />

avaient été réalisées, <strong>de</strong>vant le refus <strong>de</strong> travailler enregistré le Général Reinecke a décidé<br />

<strong>de</strong> prendre la mesure suivante : <strong>les</strong> <strong>prisonniers</strong> <strong>de</strong> guerre repris après une tentative<br />

d’évasion <strong>et</strong> maintenus <strong>de</strong> ce fait en surveillance dans <strong>les</strong> camps, ainsi que <strong>les</strong> <strong>prisonniers</strong><br />

qui auraient refusé <strong>de</strong> continuer le travail qui leur était <strong>de</strong>mandé seront transportés dans<br />

un camp situé dans le Gouvernement Général 799 .<br />

tel-00872295, version 1 - 14 Oct 2013<br />

Le choix d’ouvrir le camp <strong>de</strong> Rawa- Ruska semble donc lier à un double objectif : limiter <strong>les</strong><br />

possibilités effectives <strong>de</strong>s <strong>prisonniers</strong> jugés irrécupérab<strong>les</strong> en <strong>les</strong> enfermant dans un camp très<br />

éloigné <strong>de</strong> la France mais aussi dissua<strong>de</strong>r <strong>les</strong> éventuels candidats à la liberté en faisant à ce<br />

camp une réputation particulièrement funeste.<br />

2.5.3 L’idéologie nazie du travail <strong>et</strong> la lutte contre <strong>les</strong> « Arbeitsscheue »<br />

Lorsque <strong>les</strong> Aspirants ou <strong>les</strong> sous-officiers refusent <strong>de</strong> rejoindre un Kommando <strong>de</strong> travail,<br />

<strong>et</strong> ce malgré <strong>les</strong> multip<strong>les</strong> injonctions <strong>de</strong>s Allemands, ils <strong>de</strong>viennent aux yeux <strong>de</strong>s Autorités<br />

<strong>de</strong>s camps <strong>de</strong>s « réfractaires », traduction française d’Arbeitsscheue. Or, c<strong>et</strong>te caractéristique<br />

fait d’eux <strong>de</strong>s ennemis avérés du Reich aux yeux <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong> leurs geôliers. Dans<br />

l’idéologie nazie, <strong>et</strong> comme bien <strong>de</strong>s historiens l’ont démontré, l’une <strong>de</strong>s bases <strong>de</strong><br />

l’organisation sociale repose sur le fait que l’individu se m<strong>et</strong>te totalement au service <strong>de</strong> la<br />

nation 800 .Or, travailler constitue l’une <strong>de</strong>s obligations centra<strong>les</strong> <strong>et</strong> l’emploi perm<strong>et</strong> à un<br />

Allemand d’être reconnu en tant que citoyen. Ce principe apparaît dès 1920 dans le<br />

programme du NSDAP.<br />

798 SHAT, 2P65. Procès-verbal <strong>de</strong> la réunion du 19 mars à l’OKW à laquelle assistaient : du côté allemand, le<br />

général Reinecke <strong>et</strong> ses collaborateurs immédiats, MM le Docteur Bran <strong>et</strong> Lilienthal <strong>de</strong> la Dienstelle<br />

Ribbentrop ; du côté français M. Scapini, Ambassa<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> France, le Mé<strong>de</strong>cin-commandant Brucker <strong>et</strong> le<br />

Capitaine Dunand.<br />

799 Ibid.<br />

800 Gilbert Krebs écrit à ce propos <strong>de</strong>s traits caractéristiques <strong>de</strong> l’éducation voulue par le Reich : « C’était une<br />

éducation qui m<strong>et</strong>tait la communauté au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> l’individu. En tous points, <strong>les</strong> intérêts du peuple l’emportent<br />

sur <strong>les</strong> intérêts particuliers ». Gilbert Krebs, L’éducation totalitaire, in Gilbert Krebs <strong>et</strong> Gérard Schneilin, Etat <strong>et</strong><br />

société en Allemagne sous le III e Reich, Paris, PIA, 1997, p. 163.<br />

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