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Sports et pratiques corporelles chez les déportes, prisonniers de ...

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2.3.2.1 Timi<strong>de</strong> émergence <strong>de</strong>s <strong>pratiques</strong> sportives dans <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie<br />

précaire<br />

tel-00872295, version 1 - 14 Oct 2013<br />

.<br />

Enfin seuls, oui, enfin entre soi <strong>et</strong> puisqu’il n’y a <strong>de</strong> liberté que dans sa caste, enfin<br />

libres, libres <strong>de</strong> ne rien faire. Ne pas travailler ? Ah ouiche ! Et la vie humble, la vie<br />

quotidienne, ne faut-il pas la vivre, avec toutes ses heures qui b<strong>les</strong>sent, avec ses besognes<br />

obscures, avec ses p<strong>et</strong>its obstac<strong>les</strong> irritants <strong>et</strong> ridicu<strong>les</strong> ? 609<br />

La plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s transferts s’effectue pendant l’été 1942. Tel est le cas d’André<br />

Mérigu<strong>et</strong> 610 , <strong>de</strong> Mathieu Palmyr qui arrive au camp le 28 juin 611 , ou encore <strong>de</strong> Francis<br />

Ambrière 612 . Durant l’été, <strong>les</strong> sous-officiers préalablement envoyés à Rawa-Ruska sont eux<br />

aussi transférés dans le Stalag 369. Les conditions dans <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> <strong>les</strong> transports s’effectuent<br />

sont particulièrement éprouvantes. Durant trois, parfois quatre jours, <strong>les</strong> hommes vivent un<br />

« voyage infernal » 613 en bien <strong>de</strong>s points i<strong>de</strong>ntiques à celui supportés par <strong>les</strong> soldats rejoignant<br />

Rawa-Ruska.<br />

Si en arrivant à <strong>de</strong>stination, <strong>les</strong> <strong>prisonniers</strong> sont exténués, ils sont malgré tout positivement<br />

surpris par le camp qu’ils découvrent 614 . Pour autant, <strong>les</strong> premiers mois <strong>de</strong> captivité s’avèrent<br />

très critiques compte tenu <strong>de</strong> la faib<strong>les</strong>se <strong>de</strong>s rations alimentaires. Le sergent-chef Vadon en<br />

informe le CICR par un courrier daté du 26 juill<strong>et</strong>. Après avoir précisé que <strong>les</strong> <strong>prisonniers</strong><br />

n’étaient pas autorisés à recevoir <strong>de</strong> colis, il ajoute que <strong>les</strong> rations quotidiennes sont<br />

absolument insuffisantes 615 . Les plaintes relatives à la confiscation <strong>de</strong>s colis sont d’ailleurs<br />

confirmées par <strong>les</strong> délégués <strong>de</strong> la Croix-Rouge qui visitent le camp le 14 août 1942 616 . Pour<br />

609 André Mouton, « Le martyr <strong>de</strong> l’oisif », Le Crack n° 13, mai 1943. (Archives <strong>de</strong> l’association Ancestramil,<br />

don <strong>de</strong> Marie- France Perennez, transcripteur : Marie-France Robelin, 2008).<br />

610 AN, 72aj/301. Témoignage manuscrit d’André Mérigu<strong>et</strong>, remis au Comité d’histoire <strong>de</strong> la Secon<strong>de</strong> Guerre<br />

mondiale, sd.<br />

611 AN, 72aj/301. Chemise Stalag 369. Témoignage tapuscrit <strong>de</strong> Mathieu Palmyr remis au Comité d’histoire <strong>de</strong><br />

la Secon<strong>de</strong> Guerre mondiale, sd.<br />

612 Francis Ambrière, Les gran<strong>de</strong>s vacances, op. cit., p. 209.<br />

613 Francis Ambrière, Les gran<strong>de</strong>s vacances, op. cit., p. 210.<br />

614 Il est ainsi possible <strong>de</strong> lire dans le 1 er numéro du journal <strong>de</strong> camp Le Crack placardé sur <strong>les</strong> murs du Block II<br />

avant <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir un véritable journal : « Le camp n’est pas ce que beaucoup imaginaient <strong>et</strong> certaines prophéties<br />

alarmistes y trouvent un démenti formel. C’est presque un vrai Stalag, avec <strong>de</strong> vraies baraques presque ( !)<br />

terminées. Nul n’a encore violé la solitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s locaux ; tout y est à créer, toutes <strong>les</strong> places restent à pourvoir ».<br />

(Gaston Fouilloud- Buyat, « Présentation », Le Crack n° 1, juill<strong>et</strong> 1942. Archives <strong>de</strong> l’association Ancestramil).<br />

615 AN, F/9/2862. L<strong>et</strong>tre du Sergent- Chef Vadon adressée à Monsieur le Prési<strong>de</strong>nt du Comité <strong>de</strong> la Croix-Rouge<br />

Internationale à Genève.<br />

616 AN, F/9/2721. Chemise Stalag 369. Rapport <strong>de</strong>s délégués du CICR suite à une visite effectuée au Stalag 369<br />

le 14 août 1942 : « Pour punir <strong>les</strong> s/officiers ayant refusé <strong>de</strong> travailler au camp, le commandant leur a r<strong>et</strong>enu, au<br />

début, plusieurs milliers <strong>de</strong> colis arrivés à Kobjerzyn par l’intermédiaire <strong>de</strong> leur camp primitif ».<br />

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