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Sports et pratiques corporelles chez les déportes, prisonniers de ...

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tel-00872295, version 1 - 14 Oct 2013<br />

tente d’alerter le CICR sur <strong>de</strong>s conditions très diffici<strong>les</strong> faites aux sous-officiers réfractaires<br />

du Stalag XIA astreints à quatre heures journalières d’exercices physiques 573 . Une semaine<br />

plus tôt, <strong>les</strong> délégués du CICR consignaient eux-mêmes dans leur rapport que <strong>les</strong> sousofficiers<br />

étaient soumis à <strong>de</strong>s « travaux forcés » 574 . Au Stalag IIA, le Chef <strong>de</strong> Bataillon du<br />

Pavillon note sur <strong>les</strong> fiches qu’il tient 575 sur chaque Stalag que « du temps du colonel<br />

Neumann, <strong>les</strong> réfractaires ont été astreints à faire plusieurs heures <strong>de</strong> pelote par jour » 576 .<br />

Les Allemands déci<strong>de</strong>nt dans certains cas <strong>de</strong> déplacer <strong>les</strong> hommes restés inflexib<strong>les</strong> dans<br />

<strong>de</strong>s Kommandos leur étant spécifiquement réservés. S’ils ont parfois la surprise <strong>de</strong> découvrir<br />

un contexte moins pénible, dans la majeure partie <strong>de</strong>s cas, <strong>les</strong> mauvais traitements <strong>et</strong> brima<strong>de</strong>s<br />

redoublent d’intensité. Au Stalag VB, <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux cent quatre-vingt-quinze réfractaires sont<br />

transférés courant 1941 dans un Kommando spécial, appelé Son<strong>de</strong>rkompagnie situé à<br />

Heuberg. Ils supportent un régime particulièrement sévère. En plus <strong>de</strong>s dix heures <strong>de</strong> travail<br />

par jour, ils doivent aussi faire plusieurs heures <strong>de</strong> marche pour se rendre au chantier. La<br />

nourriture est jugée très insuffisante, il leur est interdit <strong>de</strong> cuisiner <strong>les</strong> colis reçus, <strong>les</strong><br />

distractions sont prohibées <strong>et</strong> <strong>les</strong> punitions collectives systématisées 577 . Au Stalag IIIA, ne<br />

parvenant pas à contraindre <strong>les</strong> sous-officiers à reprendre le travail, le commandant déci<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>les</strong> envoyer dans un Kommando spécifique, le Kommando <strong>de</strong> Wall 578 , dans lequel <strong>les</strong><br />

<strong>prisonniers</strong> subissent un traitement si peu supportable que la totalité d’entre eux <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à<br />

rejoindre, selon un rapatrié, un Kommando <strong>de</strong> travail. Les brima<strong>de</strong>s y est en eff<strong>et</strong> très dures :<br />

trois heures <strong>de</strong> pelote le matin, trois heures <strong>de</strong> marche l’après-midi 579 .<br />

A la fin du printemps, <strong>les</strong> pourparlers engagés sur ce dossier entre Georges Scapini <strong>et</strong><br />

l’OKW 580 pacifient quelques peu <strong>les</strong> relations entre <strong>les</strong> sous-officiers <strong>et</strong> <strong>les</strong> responsab<strong>les</strong><br />

allemands <strong>de</strong>s camps. Mais c<strong>et</strong> équilibre reste très précaire. Certains sous-officiers rejoignent<br />

573 AN, F/9/2717. Chemise Stalag XIA. L<strong>et</strong>tre adressée au consulat <strong>de</strong> France à Genève, 17 mars 1941.<br />

574 AN, F/9/2717. Chemise Stalag XIA. Rapport <strong>de</strong>s délégués du CICR suite à une visite effectuée au Stalag<br />

XIA le 11 mars 1941.<br />

575 Responsable du service accueillant <strong>les</strong> <strong>prisonniers</strong> <strong>de</strong> Guerre à Mâcon lors <strong>de</strong> leur rapatriement, le Chef <strong>de</strong><br />

Bataillon du Pavillon renseigne durant la guerre pour chaque camp <strong>de</strong>s fiches à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s informations que lui<br />

transm<strong>et</strong>tent <strong>les</strong> <strong>prisonniers</strong> à leur r<strong>et</strong>our. Il a confié le fruit <strong>de</strong> ce travail aux Archives nationa<strong>les</strong>. El<strong>les</strong> sont<br />

classées sous <strong>les</strong> cotes AN, 72aj/509 <strong>et</strong> 72aj/510.<br />

576 AN, 72aj/510. Chemise Stalag IIA. Fiche « sous- officiers réfractaires- Sanctions- Evasions », 30 novembre<br />

1941.<br />

577 AN, F/9/2713. Rapport du délégué du CICR suite à une visite effectuée à la Son<strong>de</strong>rkompagnie Heuberg,<br />

Stalag VB, le 18 septembre 1941.<br />

578 AN, 72aj/510. Chemise Stalag IIIA. Rapport <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our <strong>de</strong> captivité <strong>de</strong> Gay, 1 er novembre 1941.<br />

579 Cité par Yves Durand, La captivité. Histoire <strong>de</strong>s <strong>prisonniers</strong> <strong>de</strong> guerre français, 1939- 1945, op. cit, p. 146.<br />

580 Tout en acceptant la violation <strong>de</strong> la Convention <strong>de</strong> Genève, Georges Scapini obtient <strong>de</strong>s Autorités alleman<strong>de</strong>s<br />

que <strong>les</strong> sous-officiers soient en mesure <strong>de</strong> choisir leur emploi au regard <strong>de</strong> leur compétence. (Voir à ce titre <strong>les</strong><br />

dispositions <strong>de</strong> c<strong>et</strong> accord dans une l<strong>et</strong>tre que <strong>les</strong> services <strong>de</strong> l’Ambassa<strong>de</strong> alleman<strong>de</strong> à Paris adressent à G.<br />

Scapini le 16 juill<strong>et</strong> 1941 : AN, F/9/2115. L<strong>et</strong>tre <strong>de</strong>s services Ribbentrop n° VII- 1190/41 T/Sp. Adressée aux<br />

Services Scapini le 16 juill<strong>et</strong> 1941.<br />

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