WP 2006-15 Gerlinde Viktoria Stenghele.pdf - IDHEAP
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Gestion de la dette cantonale 52<br />
2.8 Conclusions et perspectives<br />
La trésorerie cantonale a choisi une gestion de la dette à moindre risque. Au vu de l’analyse<br />
effectuée, nous estimons que certains concepts de gestion supplémentaires pourraient<br />
également contribuer à l’atteinte de cet objectif.<br />
Notre première remarque concerne l’établissement et le pilotage de la stratégie de gestion.<br />
Nous estimons que le concept de la duration de la dette devrait être au cœur des réflexions<br />
stratégiques et constituer l’outil de base pour le pilotage. Rappelons que la duration est un<br />
indicateur fondamental donnant la durée moyenne de la dette à rembourser (cf. partie 1,<br />
point 5.4). En complément de sa stratégie de gestion, qui prévoyait un profil des taux<br />
d’intérêt de 25% court et 75% long, l’Administration des finances pourrait adopter une<br />
durée de vie moyenne de la dette correspondante. Cette approche permettrait à la trésorerie<br />
de traduire sa stratégie de gestion de manière plus précise qu’en se basant sur le seul profil<br />
des taux, puisque la duration tient compte de tous les flux relatifs à la dette. Par exemple,<br />
le refinancement d’un emprunt à 8 ans par un emprunt du même montant à 6 ans se reflète<br />
dans la duration alors qu’il ne changera pas le profil des taux d’intérêt.<br />
Notre deuxième remarque concerne la mise en œuvre de la stratégie de gestion. Le fait de<br />
contracter un grand nombre d’emprunts à court terme (64 positions renouvelées en<br />
moyenne 3 fois par an) entraîne d’une part des frais à chaque renouvellement et augmente<br />
d’autre part le risque de refinancement, surtout dans des périodes où le marché à court<br />
terme est moins liquide. Pour éviter cela, il est possible de passer à un financement à long<br />
terme à taux variables ou de transformer des taux fixes en taux variables au moyen d’un<br />
swap de taux. Les deux alternatives permettent aussi bien l’une que l’autre de réaliser la<br />
stratégie de gestion.<br />
Par ailleurs, à l’heure où le Canton de Berne n’a plus de dette à court terme, le swap de taux<br />
d’intérêt permettrait également de rétablir la relation entre dette fixe et dette flottante<br />
prévue par la stratégie 25/75. La question de savoir si oui ou non il faut rétablir ce profil<br />
des taux immédiatement est discutée dans le cas du Canton de Vaud (partie 2, point 4) qui,<br />
à l’instar du Canton de Berne, a remboursé la quasi-totalité de sa dette à court terme.<br />
Dans une perspective d’objectifs de gestion, il nous semble important de poser comme<br />
objectif prioritaire l’accomplissement de la stratégie de gestion, en termes de répartition de<br />
la dette et de duration. C’est la stratégie qui a plus d’impact sur les coûts que le<br />
plafonnement des écarts par rapport aux taux en vigueur. Dans ce contexte, nous notons<br />
que Conseil Exécutif et Grand Conseil se réjouissent, dans le « Budget <strong>2006</strong> et plan intégré<br />
mission financement 2007 à 2009 du Canton de Berne », du bas niveau des taux d’intérêt<br />
actuels tout en avertissant que cette situation était en train de changer. C’est précisément<br />
dans ces moments-là, qu’il faut revisiter sa stratégie de gestion ainsi que sa mise en œuvre<br />
pour mieux maîtriser les coûts et les risques futurs.