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WP 2006-15 Gerlinde Viktoria Stenghele.pdf - IDHEAP

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Gestion de la dette cantonale 43<br />

Le Canton de Bâle-Ville étant le seul des cinq cantons étudiés dans ce mémoire qui effectue<br />

une gestion « indicielle », nous proposons ci-après une réflexion sur l’utilisation du<br />

benchmark dans la gestion de la dette.<br />

Convivial pour la gestion opérationnelle de la dette et la mesure de performance, le<br />

benchmark exige une sérieuse réflexion préalable sur les paramètres de gestion. Avant de<br />

discuter ces aspects, posons une question fondamentale comme entrée en matière : le<br />

benchmark est-il oui ou non approprié dans « l’ère du absolute return » ? Emprunté du jargon<br />

de la gestion d’actifs, le terme absolute return signifie le rendement effectif sur un placement<br />

par opposition au rendement relatif (relative return), par exemple, par rapport à un<br />

benchmark. L’on constate aujourd’hui un intérêt croissant pour la gestion d’actifs à<br />

rendement absolu puisqu’elle vise à obtenir un rendement global positif indépendant des<br />

marchés ou d’une mesure de référence.<br />

Faisant le rapprochement avec la gestion de la dette, l’homologue du rendement effectif<br />

serait le coût effectif (absolute cost). Dans une approche axée sur les coûts effectifs, le Comité<br />

ALM s’intéresserait donc davantage à l’évolution de la charge de la dette en termes absolus<br />

qu’en termes relatifs au benchmark. Les emprunts seraient contractés de façon<br />

opportuniste. Comme dans la stratégie absolute return, les gestionnaires de dette tenteraient<br />

d’exploiter les opportunités, les niches et la demande du marché. Le choix de la maturité et,<br />

le cas échéant, de la monnaie, se ferait en fonction du meilleur prix prévalant dans le<br />

marché au moment où l’emprunt est contracté. Une telle politique exige en amont une<br />

décision motivée, au détriment de la prévisibilité, pour minimiser les coûts. Hasardeuse et<br />

peu convenable pour des collectivités publiques dont le besoin de financement est élevé,<br />

cette politique ne peut être mise en œuvre que par des professionnels du métier, agissant de<br />

façon proactive plutôt qu’à l’échéance d’un emprunt.<br />

Le benchmark quant à lui ne se soucie pas de la performance historique mais offre une<br />

comparaison soit avec une autre performance réelle soit avec une performance synthétique.<br />

Dans la gestion de la dette, des mesures synthétiques sont utilisées puisqu’une mesure par<br />

rapport à la performance obtenue par un autre pays serait techniquement trop difficile à<br />

réaliser. En effet, les nombreuses dissimilitudes entre pays, telles que monnaies, taux,<br />

solvabilité, stratégie, etc. ôteraient tout sens à une comparaison. Pour assurer que les<br />

résultats relatifs de gestion soumis au Conseil d’Etat soient significatifs, le benchmark doit<br />

être conçu de manière à parfaitement simuler la stratégie de gestion du canton. Comme<br />

nous l’avons vu dans la partie 1, point 4, la stratégie de gestion est au centre de la gestion de<br />

la dette. C’est elle qui définira la duration du benchmark qui, à son tour, guidera les<br />

gestionnaires. Autrement dit, la performance de gestion, sous réserve de la limite et de la<br />

compétence des gestionnaires, ne sera qu’« aussi bonne » que le benchmark. Il faut donc<br />

veiller à ce que ce dernier reflète à tout moment une stratégie adaptée aux besoins du<br />

canton et aux conditions du marché. Ainsi, le benchmark est un instrument dynamique qui,<br />

pour rester pertinent, doit être repensé régulièrement en fonction de l’évolution des<br />

marchés financiers.

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