WP 2006-15 Gerlinde Viktoria Stenghele.pdf - IDHEAP
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Gestion de la dette cantonale 21<br />
5.5 Cost at Risk<br />
Le calcul Cost at Risk (CaR) quantifie les coûts futurs de la dette avec une certaine<br />
probabilité et permet de comparer les coûts et les risques de plusieurs stratégies de gestion.<br />
Cette approche est utilisée entre autres par le Debt Office danois et canadien. Le principe<br />
repose sur le calcul de la Value at Risk (VAR), brièvement expliqué ci-après. La VAR s’est<br />
imposée comme outil privilégié de mesure du risque dans la gestion obligataire. Elle<br />
pronostique la perte de la valeur de marché d’un portefeuille avec un certain seuil de<br />
probabilité. Par exemple, une VAR journalière de CHF 10’000 avec une probabilité de 95%<br />
signifie que le portefeuille a seulement 5% de chances de perdre, dans les 24 heures à venir,<br />
CHF 10’000 ou plus de sa valeur de marché. Pour la gestion de la dette, toutefois, ce<br />
concept n’a pas la même utilité que pour la gestion obligataire. D’une part, pour l’émetteur,<br />
ici le canton, la valeur de marché de l’encours de sa dette ne revêt qu’une importance<br />
secondaire. Ce qui compte est l’évolution de la charge de la dette. D’autre part, l’horizon<br />
temporel très court du concept VAR, souvent entre 24h et 10 jours, n’est pas approprié<br />
pour la gestion de la dette. En effet, le gestionnaire de la dette a besoin de connaître les<br />
coûts des prochaines années 12 .<br />
L’approche CaR a été développée ces dernières années spécifiquement pour répondre aux<br />
besoins de la gestion de la dette. Dans le concept CaR le risque principal est la forte<br />
augmentation imprévue de la charge de la dette 13 . Pour quantifier l’impact résultant d’une<br />
variation de taux d’intérêt et du risque de refinancement sur la charge de la dette, il<br />
convient d’élaborer des scénarii de taux futurs. Si le canton manque de capacités internes<br />
pour cela, il peut solliciter la collaboration de sa banque. Les scénarii de taux servent de<br />
base pour l’estimation des charges futures. Puis, reste à créer le lien entre l’augmentation<br />
possible des charges et la probabilité de survenance de ce risque au moyen d’une<br />
distribution de probabilité des charges futures.<br />
Pour illustrer la théorie de ce concept, imaginons une dette cantonale de CHF 10 milliards<br />
qui doit être entièrement refinancée l’année prochaine. Supposons un taux d’intérêt actuel<br />
de 5% qui se traduit en une charge annuelle de CHF 500 millions. Supposant en outre une<br />
distribution normale des taux autour du niveau de 5% et un écart type de 1%, la charge de<br />
la dette est distribuée comme suit :<br />
Tableau 4 : Distribution de la charge de la dette<br />
CHF millions 100-200 200-300 300-400 400-500 500-600 600-700 700-800 800-900<br />
Probabilité en % 0.1 2.1 13.6 34.1 34.1 13.6 2.1 0.1<br />
Source : Adapté de Hain (2001, p. 96)<br />
La charge de la dette de l’année prochaine se situera donc, avec une probabilité de 34.1%,<br />
entre CHF 400 et 500 millions, respectivement entre CHF 500 et 600 millions. Par contre,<br />
12 Cf. Hain (2003, p. 94ss).<br />
13 Cf. Danmarks Nationalbanken (2001, p. 104ss)