WP 2006-15 Gerlinde Viktoria Stenghele.pdf - IDHEAP
WP 2006-15 Gerlinde Viktoria Stenghele.pdf - IDHEAP
WP 2006-15 Gerlinde Viktoria Stenghele.pdf - IDHEAP
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Gestion de la dette cantonale 20<br />
pour la gestion de la dette cantonale. Certes, l’appétit des investisseurs pour les titres d’État,<br />
et donc pour les risques pesant sur l’évolution du coût de financement, dépend aussi de<br />
leur acceptation de la sensibilité du prix de marché de leur actif obligataire aux variations de<br />
taux. Néanmoins, le premier élément dont le canton doit se préoccuper est la charge<br />
annuelle de sa dette ainsi que la variabilité de celle-ci. Il découle de cette perspective que<br />
l’indicateur de sensibilité constitue un complément d’information aux gestionnaires de la<br />
dette, mais puisqu’il ne renseigne pas sur les questions centrales telles que la charge<br />
annuelle et sa variabilité, l’approche Cost at Risk par exemple, que nous présentons plus bas,<br />
s’avère plus pragmatique.<br />
5.4.3 La duration comme mesure de référence dans un portefeuille benchmark 11<br />
Le concept de la duration se prête très bien à la constitution d’un portefeuille synthétique<br />
servant de benchmark. Les portefeuilles benchmark indiquent la duration souhaitée, c’est-àdire<br />
la relation privilégiée entre coût et risque par les responsables des finances. L’objectif<br />
du gestionnaire de la dette consiste à organiser le portefeuille réel de manière à le<br />
positionner dans les limites prévues par le portefeuille benchmark, tout en respectant<br />
l’objectif global d’emprunter aux moindres coûts. Pour ce faire, le gestionnaire dispose de<br />
plusieurs outils tels qu’émissions, rachats et swaps. Les outils les plus utilisés sont les swaps.<br />
Le portefeuille benchmark remplit deux fonctions. Il sert d’une part comme mesure de<br />
performance du gestionnaire puisque les résultats du portefeuille réel peuvent être<br />
comparés avec ceux du portefeuille benchmark. D’autre part, il représente une référence<br />
vers laquelle le gestionnaire peut orienter sa gestion. Nous verrons dans l’étude de cas du<br />
Canton de Bâle-Ville un exemple pratique d’utilisation du benchmark (cf. partie 2, point 1).<br />
5.4.4 Limites de la duration<br />
La duration ne doit toutefois pas être utilisée comme seul moyen d’appréciation des coûts<br />
et des risques. Elle a des limites importantes (Hain, 2003, p. 90) :<br />
• La duration ne renseigne pas sur la distribution des flux. Par exemple, elle ne montre pas<br />
de différence entre le financement d’un montant par une obligation zéro-coupon de 4<br />
ans et le financement du même montant à 93% par une obligation zéro-coupon de 2 ans<br />
et à 7% par une obligation zéro-coupon de 30 ans (0.93*2 ans + 0.07*30 ans = 4 ans).<br />
Dans les deux cas, la duration est de 4 ans quand bien même le profil des liquidités et le<br />
risque de taux sont sensiblement différents.<br />
• La duration est un concept relatif qui montre l’effet de la variation de taux sur une<br />
structure de dette toujours par rapport à une autre structure de dette.<br />
• La duration ne renseigne pas sur la probabilité d’une augmentation de coûts.<br />
11 Cf. Hain, (2003, p. 89).