WP 2006-15 Gerlinde Viktoria Stenghele.pdf - IDHEAP
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Gestion de la dette cantonale 2<br />
dette et la diversité des approches cantonales. Il vise également à déterminer si certains<br />
éléments essentiels à la bonne gestion de la dette cantonale sont adoptés dans les cantons.<br />
2 Gestion active et gestion passive de la dette<br />
Ayant introduit au point précédent le terme de gestion active, il est utile d’expliquer sa<br />
signification. Ces dernières années, deux termes ont fait leur apparition dans le domaine de<br />
la gestion de la dette : la gestion active et la gestion passive. Ils proviennent de la gestion<br />
d’actifs et désignent des stratégies de gestion utilisées pour mettre en œuvre l’allocation<br />
d’actifs correspondant à une politique de placement. L’objectif de la gestion passive (aussi<br />
appelée gestion indicielle) consiste à répliquer un indice de référence tandis que la gestion<br />
active tente de battre la performance visée par la gestion indicielle.<br />
Employés dans la gestion de la dette, ces termes n’ont souvent pas la même signification.<br />
Ils sont plutôt utilisés pour distinguer entre la gestion « d’antan » et la gestion « moderne »<br />
de la dette publique. Pendant longtemps, la gestion de la dette publique se résumait à la<br />
surveillance des échéances. Comme indiqué plus haut, avec la nécessité de maîtriser les<br />
dépenses publiques, la gestion de la dette est aujourd’hui devenue une activité sophistiquée<br />
qui dépasse de loin le simple engagement et remboursement d’emprunts.<br />
Les collectivités publiques ayant placé leur dette sous gestion active visent à optimiser la<br />
charge de la dette en fonction de l’évolution des marchés financiers tout en maîtrisant les<br />
risques, sans pour autant vouloir battre un indice de référence. Permettant d’intervenir sur<br />
la charge de la dette en adaptant la maturité, le volume et les conditions des emprunts à<br />
l’évolution des marchés financiers, la gestion active de la dette s’exerce donc à travers la<br />
stratégie et les outils de gestion (cf. partie 1, points 4 et 5). Elle intègre parfaitement<br />
l’existence d’un risque sur l’évolution des taux d’intérêt grâce à la possibilité de recourir aux<br />
produits dérivés (cf. partie 1, point 6), tout comme la nécessite de s’affranchir de l’annualité<br />
budgétaire pour prendre en compte la dimension pluriannuelle de la gestion publique<br />
cantonale.<br />
Ce style de gestion de la dette s’impose comme une évidence. A forte valeur ajoutée, il<br />
nécessite à la fois des connaissances pointues en matière d’instruments de dette et de<br />
produits dérivés, et des compétences accrues en gestion des taux d’intérêt. Il permet<br />
d’obtenir des résultats à long terme pour autant qu’il soit guidé par des réflexions<br />
approfondies sur la stratégie de gestion. Autrement dit, la gestion active de la dette ne se<br />
borne pas à réduire de façon opportuniste la charge de la dette en terme absolu. Elle<br />
s’inscrit au contraire dans un cadre stratégique établi par le canton en matière de gestion de<br />
la dette avec des objectifs et un profil de risque clairement définis.