Le Collège - IDHEAP

Chavannes au XIX ème siècle
Au 19 ème siècle, le village de Chavannes se situe au sud du territoire de la Commune. Une grande partie du territoire est
agricole et les bâtiments construits sont essentiellement des fermes.
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1 Carte topographique de la Commune de Chavannes
[Daniel Vullyamoz].
Archives Cantonales Vaudoises, GC 1160 [1827]
2 Plan du territoire de la Commune de Chavannes, District de
Morges, expédié dans l’année 1885 en 1 volume, renfermant
15 feuilles ensuite de la commission du 24 mars 1882.
3 Plan du territoire de la Commune de Chavannes, District de
Morges, expédié dans l’année 1885 en 1 volume, renfermant
15 feuilles ensuite de la commission du 24 mars 1882.
4 Carte du territoire de la Commune de Chavannes
[Mermoud].
Archives Cantonales Vaudoises, GC 1160 [1883]
Archives Cantonales Vaudoises, GB 160 e 1
Archives Cantonales Vaudoises, GB 160 e 1

La maison d’école
Jusqu’en 1904, l’école se trouve dans un bâtiment situé au centre du village, qui servait en 1727 déjà de maison de commune.
Celle-ci contenait également un four à pain et un pressoir. La classe est tenue par un régent, M. Gacon, qui gagne alors 1 420
francs annuels, tandis que sa femme, maîtresse d’ouvrage, touche 200 francs par année. Au cours de l’année 1902, elle est
remplacée par Mlle Auberson, maîtresse d’école semi-enfantine. En 1903, son salaire s’élève à 900 francs annuels, auxquels
s’ajoutent 150 francs d’indemnité au logement.
1 Registre de 1900-1901.
Archives Communales de
Chavannes-près-Renens, Na 15
2 Ancienne école de Chavannes.
ACV S 60-160/1, Daniel Glauser,
Rapport photographique 1982
3 Ancien four à pain communal situé
dans le bâtiment d’école.
ACV S 60-160/1, Daniel Glauser,
Rapport photographique 1982
4 Grand Livre 1889-1906 – Dépenses pour
le culte et l’instruction en 1903.
Archives Communales de
Chavannes-près-Renens, F 7
5 Cahier d’orthographe de l’élève
Ernest Lavanchy.
Archives Communales de
Chavannes-près-Renens, Na 16
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L’enseignement au tournant du siècle
Suivant la loi du 9 mai 1889, «[…] L’enseignement est gratuit; l’enseignement religieux est facultatif, la gymnastique est
obligatoire et concerne aussi les jeunes-filles, introduction des travaux manuels […]».
Au début du 20 ème
siècle, les registres de classes indiquent que les branches suivantes sont enseignées à l’école primaire:
Histoire biblique; géographie; leçons de choses et éléments de sciences naturelles; histoire nationale et instruction civique;
arithmétique, géométrie et comptabilité; dessin et travaux manuels; langue française – soit élocution et rédaction, lecture
et récitation, vocabulaire, orthographe et grammaire; écriture; chant; gymnastique; travaux à l’aiguille et allemand.

La construction du Collège
En 1902, la Municipalité de Chavannes décide de faire construire un nouveau bâtiment d’école, afin de pouvoir subvenir aux
besoins de place qui se font sentir. La population est en effet en augmentation à Chavannes, puisqu’elle passe de 295 âmes
en 1900 à 907 habitants au 1 er janvier 1908.
A la fin de l’année 1902, l’architecte Georges Epitaux est ainsi convoqué par la Municipalité au sujet du projet de construction
d’un nouveau collège. Estimant que l’emplacement de la maison d’école de l’époque serait insuffisant pour la construction
d’un nouveau collège, il propose de construire le nouveau bâtiment sur un terrain appartenant à l’Hoirie Ménétrey, situé au
nord de la route de 2 ème classe.
En 1903, la Municipalité décide à l’unanimité de charger M. Epitaux de poursuivre aux études de construction et lui remet le
programme suivant:
«Le bâtiment comprend 2 classes de 48 élèves au rez-de-chaussée et 2 de 48 au 1 er étage, 1 salle d’ouvrages et si possible une
salle pour bibliothèque ou Municipalité. La terrasse sera au maximum de 1m au-dessus du niveau de la route cantonale […].»
Le devis du collège se monte alors à 75 000 francs, plus 6 000 francs pour le terrain [02.03.1903].
Le 4 avril 1903, M. Epitaux propose de soumettre les plans du nouveau collège à l’enquête, ce qui est fait le 2 mai 1903. Dès
la fin du mois de mai, les soumissions sont ouvertes. Les travaux commencent vraisemblablement au mois de septembre 1903
et se poursuivent jusqu’à l’été suivant.
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1 Etudes du nouveau collège avec l’architecte Epitaux. Procès-verbal de la séance
de la Municipalité du 05.10.1902.
Archives Communales de Chavannes-près-Renens, A 6
2 Plan d’étude pour l’emplacement du Collège, Epitaux. Octobre 1902.
Archives Communales de Chavannes-près-Renens, Ga 1
3 Séance de la Municipalité du 26 janvier 1903. Programme remis à l’architecte.
Archives Communales de Chavannes-près-Renens, A 7/1
4 Séance de la Municipalité du 18 mars 1904. Ouverture des soumissions
pour la vitrerie et la parqueterie du nouveau collège.
Archives Communales de Chavannes-près-Renens, A 7/1, p.43

Le Collège
En août 1904, le collège est meublé. La reconnaissance provisoire des travaux a lieu le 12 octobre 1904 et les classes entrent
dans le courant de l’automne dans les nouveaux locaux. Le Collège-Village est inauguré officiellement le 20 décembre 1904.
Et les constructions
alentours…
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1 Copie de la reconnaissance du Bâtiment d’Ecole
du 20 décembre 1904.
Archives Communales de Chavannes-près-Renens, A 7/1, p.85
2 Le Nouveau Collège de Chavannes-près-Renens,
façade principale.
Gravure publiée dans l’ouvrage de: BAUDIN, Henry,
Les constructions scolaires […], 1907.
3 Programme de l’inauguration officielle du Collège
le 20 décembre 1904.
Archives Communales de Chavannes-près-Renens, A 7/1
Le début du 20 ème siècle est marqué
par un développement considérable
de la Commune, qui se poursuit
jusqu’au début de la 1 ère guerre
mondiale, grâce notamment à la
création d’un service électrique
d’éclairage communal et d’un service
communal des eaux. La première
«grande construction» de la commune
au 20 ème siècle est le Collège, bâti en
1903-1904 dans le village. Puis les
terrains situés au nord-ouest de la
commune se construisent, notamment
en raison de leur proximité par rapport
à la ligne de chemin de fer et à la
gare de Renens (1908). Le centre du
village perd alors un peu de son
importance, tandis que La Poterie
Moderne (1902-1903), le Marché
couvert (1908), l’Ecole de céramique
(1912), puis les ateliers de la fabrique
de chocolats Perrier (1925) s’établissent
à l’Avenue de la Gare.
Carte topographique du territoire de la Commune
de Chavannes [Redard].
Archives Cantonales Vaudoises, GC 1160 [1913]
4 Procès-verbal de la reconnaissance provisoire du Collège
de Chavannes. Séance du 23 novembre 1904.
Archives Communales de Chavannes-près-Renens, A 7/1
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Il s’agit d’une «petite école rurale [pour garçons et filles], contenant 4 classes et 3 appartements
de maîtres, ces derniers, logés dans la toiture; les classes orientées au midi, reçoivent le jour
unilatéral gauche. Au 1 er étage, dans le pavillon central, se trouve une salle pour le Conseil
municipal et ouvrages féminins», comme le note Henry Baudin en 1907.
Selon le syndic de 1908 Louis Ménétrey, les coûts de la construction se sont finalement élevés
à 104 000 francs et la commune n’a obtenu que 25 000 francs du Département pour ces travaux.
Cette construction a vraisemblablement créé des remous dans la vie politique communale:
outre le suicide du syndic en place au début des travaux, la municipalité de 1901-1905 fut
renvoyée aux élections suivantes et remplacée par des élus un peu plus radicaux.

L’architecture
QUELQUES MOTS SUR L’ARCHITECTE DU COLLÈGE
Georges Epitaux [1873-1957], protestant, est originaire de Chavannes-près-Renens. Fils de Marc Félix, entrepreneur, et de
Henriette Louise Burnat, il épouse Berthe Notz, fille de Samuel Notz, tailleur.
Après des études d’architecture à Genève, il ouvre un atelier d’architecture en 1901 à Lausanne. A ses débuts, il construit dans
l’esprit éclectique et Heimatstil, à l’image du Collège-Village de Chavannes, construit en 1904. Il évolue ensuite sous l’influence
de la revue anglaise «The Studio» et du Jugendstil de Peter Behrens.
Parmi ses autres réalisations, on trouve: les Villas du Chemin des Clos à Renens (1907), la Galerie Saint-François à Lausanne
(1907-1909) avec Joseph Austermayer, les Grands Magasins Innovation (1910), Rue du Pont et Rue Centrale – bâtiment repris
ensuite par la Banque Populaire Suisse, Grand-Pont 6 –, la Maternité de Lausanne (1913-1916), dont la maîtrise lui vaut d’être
appelé pour la Maternité d’Athènes (1933), l’Ecole cantonale d'agriculture à Marcelin (1921-1923), le Siège du BIT [Bureau
international du Travail] à Genève (1923-1926), siège actuel de l’OMC.
L’ARCHITECTURE SCOLAIRE AU DÉBUT DU XXÈME SIÈCLE…
En 1907, Henry Baudin note, dans son ouvrage sur les constructions scolaires, au sujet du Collège de Chavannes, que «la
symétrie et l’équilibre classiques de la composition sont tempérés par des motifs empruntés à la tradition «locale». Les fenêtres
à meneaux, les lucarnes et clochetons sont les principaux éléments «patriotiques», alors que les arcs de décharge en brique
évoquent les écoles rationalistes françaises».
Le Collège-Village est ainsi construit dans un style régional ou national, pittoresque, également appelé «Heimatstil», qui
s’impose en Suisse dès 1900. Très utilisé pour l’architecture privée et touristique dès la fin du 19 ème siècle, ce style patriotique
et traditionnel est également largement utilisé dans les édifices publics, notamment les écoles.
Les bâtiments scolaires construits dans le style «Heimatstil» se caractérisent par un soubassement en pierres apparentes, des
fenêtres à meneaux, un avant-corps central ou des avant-corps latéraux légèrement saillants, parfois des colombages décoratifs,
le tout surmonté d’une toiture imposante à la Mansart ou à croupes, ornée de clochetons et de voûtes en berceau.
Autres exemples : Collège de Champagne, district de Grandson, 1900, arch.: Charles-Fr. Bonjour et Dubois, Lausanne, l’Ecole
de Paudex, 1903, arch.: Louis Bezencenet, Lausanne, l’Ecole primaire de La Tour-de-Peilz, 1905, arch.: Victor Chaudet, Vevey,
l’Ecole primaire de Vevey, 1909, arch.: Charles Gunthert, Vevey, l’Ecole primaire de Prélaz, Lausanne, 1907, arch.: Eugène Bron,
Lausanne, l’Ecole d’Yverdon-les-Bains, 1912, arch.: Robert Pilloud, Lausanne, le Collège primaire de Vallorbe, 1915, arch.: Charles
Taillens et Louis Bertolini, Lausanne.
4 Ecole primaire d’Orbe.
Architecte: Francis Isoz, Lausanne.
Baudin, Henry, Les constructions scolaire, p. 504
1 Collège de Prélaz, Lausanne, 1907.
Architecte: Eugène Bron, architecte de la ville.
Baudin, Henry, Les constructions scolaires, 1907, p.497
2 Ecole primaire de La Tour-de-Peilz, 1905.
Architecte: Victor Chaudet, Vevey.
Heller, G. & Fornet, M., La Cage dorée, p.78 [ill. 175]
3 Ecole primaire de Paudex, 1903.
Architecte: Louis Bezencenet, Lausanne.
Heller, G. & Fornet, M. La Cage dorée.
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Les principes hygiénistes appliqués à Chavannes
La façade principale du Collège est divisée en 3 corps, avec un avant-corps central qui contient les espaces d’accès, escaliers
et toilettes, tandis que les classes se trouvent de part et d’autre. Orientées au sud-est, elles bénéficient d’une bonne luminosité.
A ce propos, il faut noter que les «principes hygiénistes» en matière de constructions scolaires, alors à la mode et inscrits dans
la législation cantonale vaudoise dès 1890, sont respectés. La tendance veut alors que l’on attache un soin particulier à l’éclairage,
au chauffage et à la ventilation.
Règlement du 12 avril 1890 pour les écoles primaires du Canton de Vaud:
Art. 23: Le bâtiment d’école doit être construit sur un terrain sec ou asséché par des travaux préalables.
Il sera orienté de manière à ce qu’aucune classe ne reçoive du nord la lumière principale.
Art. 29: La salle doit être disposée de telle façon que les élèves reçoivent, en tout cas, la lumière de gauche.
Henry Baudin note lui aussi que le meilleur éclairage est l’éclairage unilatéral gauche – comme c’est le cas dans le bâtiment
de Chavannes.
En ce qui concerne le chauffage, le Collège est équipé de poêles, soit chauffage au bois amélioré au milieu de l’hiver par
l’utilisation de coke, à l’image des autres petits bâtiments scolaires signalés par Baudin. Seuls les plus grands établissements
sont équipés de chauffages centraux.
A plusieurs reprises, des plaintes sont enregistrées au sujet des températures trop basses qui règnent dans les classes et du
manque de peine que se donnent les enseignants pour améliorer les conditions en veillant à entretenir les poêles.
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2 Tableau synoptique n°II indiquant le nombre d’élèves par
classe; les dimensions des classes; la surface de plancher et
le cube d’air par élève.
Baudin, Henry, Les constructions scolaires, 1907, p. 161
1 Plans du collège de Chavannes, rez-de-chaussée,
premier et deuxième étages.
3 Conditions établies concernant le chauffage
du nouveau collège.
4 Convention avec le poêlier Treichler et conditions établies
concernant le chauffage du nouveau collège le 10.12.1904.
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Baudin, Henry, Les constructions scolaires, 1907, p. 499
Archives Communales de Chavannes-près-Renens, A 7/1
Archives Communales de Chavannes-près-Renens, A 7/1, p. 69

L’école primaire au Collège-village
LES ENSEIGNANTS
Au moment de l’ouverture du Collège, soit en octobre 1904, M. Gacon prend sa retraite. Il est remplacé par M. Lambercy, dont
le salaire s’élève à 1 000 francs annuels. Une nouvelle classe est ouverte en 1905, à la tête de laquelle se trouve Mlle Rochat,
institutrice. A la suite de la démission de Mlle Auberson, Mlle Berschtold est nommée régente en juillet 1906. Enfin, 4 classes
sont ouvertes dès 1907, tenues respectivement par M. Lambercy, Mlle Divorne, Mlle Rochat et Mlle Doebeli.
LES ÉLÈVES
Au début du 20 ème siècle, le nombre d’élèves dans les classes vaudoises s’élève en moyenne à 50. La loi du 9 mai 1889 [art.6],
abaissait en effet le nombre d’élèves par classe de 60 à 50. Le Collège est prévu pour accueillir 4 classes, soit environ 200 élèves;
en 1908, il accueille 198 élèves.
Dans les années 1930, le nombre d’élèves par classe passe à 35-40, puis 28-32 dans les années 1960. Enfin, la loi du 23 octobre
1985 indique que l’effectif normal d’une classe est de 20 élèves dans les classes enfantines, semi-enfantines et primaires à deux
degrés et plus.
L’ENSEIGNEMENT
Si les méthodes d’enseignement se modifient au cours du 20 ème siècle, les branches enseignées ne varient pas énormément au
cours du siècle et jusque dans les années 1960: histoire biblique, langue française (élocution et récitation, lecture, récitation,
grammaire, vocabulaire et orthographe), arithmétique, comptabilité, géométrie, géographie, histoire nationale, éducation
civique, écriture, dessin et travaux manuels, chant, solfège, gymnastique, plein air, travaux à l’aiguille, leçons de choses et
sciences naturelles, allemand.
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1 Registre de 1964-1965. Programme des cours.
2 Photographies de classes au Collège-Village en 1944.
3 Registre de 1933-1934. Liste des élèves d’une classe.
4 La nomination du nouveau régent M. Lambercy, en automne 1904.
Archives Communales de Chavannes-près-Renens, Na 35
Archives Communales de Chavannes-près-Renens, Na 23
Archives Communales de Chavannes-près-Renens, Na 35
Archives Communales de Chavannes-près-Renens, A 7/1, p. 61

Le Collège au fil du temps
Entre 1905 et 1971, le bâtiment ne subit pas d’importantes transformations extérieures, mais il est régulièrement adapté en
fonction des besoins et des évolutions de son temps. Les classes sont entretenues, la peinture et les parquets sont refaits lorsque
le besoin s’en fait sentir. Surtout: le chauffage est modifié!
Au début des années 1930, suite à de nombreuses plaintes, la Municipalité décide d’équiper le collège d’un chauffage central
au coke. L’architecte Blanc est chargé des travaux. Les soumissions entrent en juillet 1932; le travail est adjugé à la maison
Weber et le chauffage est installé avant l’hiver. Il est remplacé quelques années plus tard par un brûleur à mazout.

Les élèves quittent le Collège
Dans les années 1960, de nombreux bâtiments d’habitation sont construits au sud de la commune et modifient profondément
le paysage chavannois, de même que l’autoroute créée à l’occasion de l’Exposition nationale de 1964, qui coupe la commune
en deux parties. La multiplication des immeubles d’habitation entraîne un accroissement considérable des besoins en matière
de locaux scolaires. En 1969, la Municipalité est ainsi contrainte d’entreprendre la construction d’un nouveau collège pour les
classes primaires. Le Collège de la Concorde, situé au nord de la Commune, ouvre ses portes à la fin de l’année 1971, tandis
que les travaux sont terminés au printemps 1972.
Le 21 septembre 1971, les élèves de l’école primaire quittent le Collège-Village en cortège sous la houlette de M. Vuagniaux,
maître principal, et se rendent au Collège de la Concorde nouvellement construit. Seul le couple de concierges reste dans
l’appartement situé sous les combles.
Entre 1971 et 1986, l’utilisation des locaux varie et plusieurs projets de réaffectation sont lancés. Le collège est d’abord loué
à la Fédération des Eglises Adventistes, qui y installe une école privée, mais le bail prend fin en 1974 et le bâtiment reste à la
disposition des écoles de la Commune. Quelques transformations sont réalisées en été 1973: l’architecte Gonin et l’entreprise
Dällenbach sont chargés du rafraîchissement des classes et du percement de fenêtres au nord pour permettre l’aération des
classes sans dérangements causés par le trafic. De plus, les Autorités cherchent à assurer la sécurité des élèves aux abords de
la route cantonale et après réflexion, créent un passage piéton avec feux de signalisation. En 1976, alors qu’il menace de
s’effondrer à cause de la pourriture, le clocher est reconstruit à neuf dans sa forme actuelle par les entreprises Della Giacoma
et Jeanmonod. Dès la rentrée de septembre 1973, le collège est partiellement réutilisé par les écoles en raison du manque de
place disponible pour accueillir l’ensemble des élèves chavannois. Un an plus tard, les locaux sont répartis de la façon suivante: le
sous-sol est à disposition comme salle de chant, le local d’archives devient un économat pour l’Association Inter-Communale AIC
[Etablissement scolaire intercommunal de la Planta], tandis que la buanderie peut être utilisée comme salle des maîtres et les
autres locaux à disposition du concierge. Le rez-de-chaussée contient une classe enfantine et une classe primaire. Deux classes
secondaires sont installées au premier étage, ainsi qu’une salle de couture. L’appartement du concierge est conservé au 2 ème étage.
Bien que la construction du Collège de la Concorde soit récente, le Municipal des écoles se montre en effet préoccupé par le
manque de place pour les générations d’élèves à venir et insiste pour que l’on étudie sans tarder l’aménagement du sud du
village. Il se montre également prudent lorsque des questions de réaffectation ou de location du Collège-Village à des
institutions extérieures se présentent, craignant toujours de se trouver à cours de place disponible pour les écoles. Toutefois,
certaines salles sont occasionnellement louées à des sociétés locales.
Vue générale depuis le sud. ACV S 60-160/1, Daniel Glauser, Rapport photographique 1982

Les années 1980 – 1990
Si Chavannes a vu passablement de changements au cours des dernières décennies, ce n’est qu’entre 1980 et 1990 que son
visage est définitivement bouleversé, tandis que de très gros changements interviennent: la plupart des anciens bâtiments
du village sont détruits pour laisser place au Collège de la Plaine (1983-1985) et à de nouveaux aménagements routiers. Les
problèmes de place que rencontrent les écoles chavannoises sont ainsi résolus dès 1985, avec l’ouverture du nouveau centre
scolaire, situé au sud de la Commune.
A partir de ce moment, le Collège-Village n’est plus utilisé que par quelques sociétés locales. La Municipalité se préoccupe
sérieusement du sort du bâtiment et envisage sa restauration. Elle charge l’architecte A. George de dresser des plans d’étude
pour la restauration du bâtiment. Un rapport concernant la réaffectation des locaux du Vieux Collège est également dressé
et l’on établit un devis des coûts de réfection et de transformations.
1 Vue générale depuis le nord.
ACV S 60-160/1, Daniel Glauser, Rapport photographique 1982
2 Village de Chavannes. Vue générale du quartier
et façade principale du Collège.
ACV S 60-160/1, Daniel Glauser, Rapport photographique 1982
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Le sauvetage du Collège-Village…
Faute de moyens pour réaliser ces importants travaux, la Commune prend la décision de détruire l’ancien collège. M. Hans
Schaffner, architecte à Lausanne, réagit alors à un article de presse paru dans le quotidien 24Heures relatant cette décision
et propose un sauvetage du bâtiment. La mise à l’enquête pour la destruction est malgré tout lancée à fin décembre 1986.
Les Monuments Historiques s’opposent alors à cette décision.
Des tractations s’engagent au sujet de la vente du bâtiment. Après de nombreuses péripéties, le bâtiment est finalement
vendu le 11 juin 1991 par la Commune à l’architecte Hans Schaffner. Ce dernier entreprend alors d’importants travaux de
réfection et de réaménagement du bâtiment. La façade et la toiture et la charpente sont entièrement assainis, à l’exception
du clocher. L’intérieur est complètement transformé. Les abords directs du collège sont modifiés en raison des transformations
du carrefour (création d’un giratoire) et de la nouvelle affectation des locaux.
…ET SA NOUVELLE VOCATION!
Pendant les travaux, des pourparlers ont lieu entre l’architecte et l’Institut de hautes études en administration publique,
concernant l’utilisation du bâtiment. L’Institut décide alors de louer le collège et fait exécuter les travaux d’aménagement
intérieur, tandis que le bail débute en 1992. Depuis lors, le bâtiment est utilisé par l’institut et accueille annuellement quelque
200 étudiants en formation postgraduée.
En 2004, le Collège-Village et la ferme Ménétrey située juste derrière sont les principaux vestiges du village de Chavannes du
début du 20 ème siècle.
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1 Collège-Village, intérieur d’une classe. SBMA, Recensement architectural, fiche 124, 1987
2 Collège-Village, baignoire. SBMA, Préarchivage, projet d'arrêté de classement, 1987
3 Collège-Village, façades nord et est.
ACV S 60-160/1, Daniel Glauser, Rapport photographique 1982
4 Le collège rénové avec un décor frontal contemporain.
Fonds photographique Schaffner, 29.10.1991
5 Mesure d’urgence de l’ingénieur quand la charpente a commencé à s’écarter.
Fonds photographique Schaffner, 03.07.1991
6 Les outrages du (mauvais) temps. Fonds photographique Schaffner, 15.05.1991
7 L’ancien chauffage au charbon installé en 1932, puis converti au mazout.
Fonds photographique Schaffner, 15.05.1991
8 La façade décrépie (avec échafaudages). Fonds photographique Schaffner, 15.05.1991
9 Rénovation d’une souche de cheminée. Fonds photographique Schaffner, 10.06.1991
10 Les combles balayés, avec l’armoire de l’horloge.
Fonds photographique Schaffner, 08.05.1991
11 Avant-toit remis à neuf. Fonds photographique Schaffner, 30.05.1991
12 Toiture isolée dans les règles de l’art.
Fonds photographique Schaffner, 15.05.1991