19.01.2014 Views

1 - Cour international de Justice

1 - Cour international de Justice

1 - Cour international de Justice

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

=go AVIS CONSULTATIF No 4<br />

année. La <strong>Cour</strong> entendit également <strong>de</strong>s exposés oraux <strong>de</strong> part et<br />

d'autre.<br />

* * *<br />

Asris <strong>de</strong> la<br />

<strong>Cour</strong> (analyse).<br />

Le 7 février 1923, la <strong>Cour</strong> rendit son avis. Elle précise tout d'abord<br />

qu'il s'agit uniquement <strong>de</strong> savoir si le différend porte sur une question<br />

que le droit <strong>international</strong> laisse à la cornpétencc exclusive<br />

<strong>de</strong> la France. Et elle constate qu'ayant ainsi à se prononcer sur la<br />

nature et non pas sur le fond du conflit, rien dans l'avis qu'elle<br />

donne nc saurait être interprété comme indiquant une opinion<br />

sur le fond du différend séparant les Parties.<br />

La <strong>Cour</strong> constate ensuite que, d'après les termes mêmes <strong>de</strong> la<br />

requête, il faut entendre le différend à la lumière du huitième alinéa<br />

<strong>de</strong> l'article 15 du Pacte ; à cette fin, elle définit l'expression ((campétente<br />

exclusive », qui y est contenue.<br />

Selon la <strong>Cour</strong>, le domaine exclusif <strong>de</strong>s États comprend les<br />

matières qui ne sont pas en principe réglées par le droit <strong>international</strong>.<br />

L'étendue <strong>de</strong> ce domaine, qui, selon la <strong>Cour</strong>, comprend en principe<br />

la question <strong>de</strong> nationalité, varie avec le développement <strong>de</strong>s rapports<br />

internationaux ; elle n'est donc que relative. D'ailleurs, même en ce<br />

qui concerne les matières qui y sont comprises, la liberté d'un État<br />

d'en disposer à son propre gré peut se trouvcr restreinte par le jeu<br />

<strong>de</strong>s engagements internationaux. &fais cependant, pour faire sortir<br />

du domaine exclusif d'un État un différend qui y appartient en<br />

principe, il ne suffit pas que dcs engagements internationaux soient<br />

invoqués dans l'affaire ; il faut que ces engagements soient <strong>de</strong> nature<br />

à permettre la conclusion provisoire qu'ils peuvent avoir une<br />

importance juridique pour le différend. Il ne suffit pas non plus,<br />

pour faire sortir une affaire du domaine réservé, que l'une <strong>de</strong>s Parties<br />

la porte <strong>de</strong>vant la Société <strong>de</strong>s Nations.<br />

La <strong>Cour</strong> applique ensuite cette doctrine à la question à elle posée.<br />

Dans ce <strong>de</strong>ssein, elle prend un à un les titres et arguments avancés<br />

par les Parties ; cet examen n'a cependant pour but que d'apprécier<br />

la nature du différend et non pas ses mérites. En cffet, se prononcer<br />

sur les mérites afin <strong>de</strong> répondre à une question <strong>de</strong> compétence<br />

exclusive ne serait guère conforme avec le système établi par le<br />

Pacte. C'est ainsi que la <strong>Cour</strong> s'occupe <strong>de</strong> la thèse selon laquelle la<br />

France a, en Tunisie et au Maroc, le même droit exclusif <strong>de</strong> légiférer<br />

en matière <strong>de</strong> nationalité qu'en Francc même, et <strong>de</strong> celle qui<br />

affirme que la souveraineté locale du protégé, combinée avec la

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!