sahara occidental western sahara - Cour international de Justice
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hlaroc lui avait réitéré <strong>de</strong> vive voix. en.ce qui concerne les territoires <strong>de</strong> I'oued<br />
Noun :<br />
« qu'ils ne lui appartiennent pas. qu'ils sont habites par <strong>de</strong>s gens sauvages<br />
qu'il n'a jamais pu assujettir ... cependant. il laisse au critère du Roi <strong>de</strong><br />
réaliser ou non cette entreprise mais sans se faire responsable <strong>de</strong>s<br />
événements )) (II. appendice 4 à l'annexe 7. p. 9).<br />
T'roisitimeinent. te traité entre le Maroc et l'Espagne <strong>de</strong> 1799 constitue un<br />
élément <strong>de</strong> valeur pour confirmer l'interprétation espagnole <strong>de</strong> l'article 18. La<br />
version arabe <strong>de</strong>s articles 22,29 et 35 <strong>de</strong> ce dit traité, qui sera analysée en détail<br />
plus bas. établit aussi la différence entre les côtes (< du port d'iigadir a celles qui<br />
s'éten<strong>de</strong>nt vers le nord ». sur lesquelles le Sultan peut garantir la joiiissance <strong>de</strong><br />
droits. et tes côtes du Sous et du Noun. sur lesquelles le Sultan proinet<br />
seulement d'user d'une volonté résoluef'azin) pour racheter les naufragés. Le<br />
inot arabe 'rrzin implique la détermination d'un souverain à promouvoir les<br />
plans menant a un objectif. en particulier les campagnes militaires ou les<br />
expeditions. Les régions du Sous et du Noun échappent donc aux mo<strong>de</strong>s<br />
d'action ordinaires d'un souverain.<br />
Finalement, la pratique en matière <strong>de</strong> naufrages dans I'oued Noun au<br />
XVIIIc siècle confirme l'interprétation espagnole <strong>de</strong> l'article 18, en montrant<br />
dans les faits le manque <strong>de</strong> pouvoir du Sultan siir cette région.<br />
Le Gouvernement espagnol a analyse ces faits dans la section II. chapitre III,<br />
livre I <strong>de</strong>s Ii~~urinatiutis et docu~î~eitls (1, p. 243-2471.<br />
Il semble opportun. en outre. d'en appeler au témoignage d'un observateur<br />
exceptionnel <strong>de</strong> la vie marocaine au XVIIF siècle. le consul français Louis<br />
Chenier. dont les Recherclies lIii.s~oriq~~rs constitueront le texte fondamental à<br />
travers lequel l'Europe fera la connaissance du Maroc en cette pério<strong>de</strong>.<br />
A travers son témoignage - la correspondance a été recueillie par Grillon<br />
dans Lin ouvrage intitulé Uir cltargL; d'uffaircs air Maroc : La corr~spniiduitce<br />
clrt coiistrl Lotlis Chcj~iier, 1767-1782. Paris. 1970 - on peut apercevoir un<br />
changement dans la pratique <strong>de</strong>s naufragés a I'oued Noun. relevant le défaut<br />
d'autorité du Siiltan sur ce pays. Chenier nous dit que jiisq~i'a I'avénement au<br />
trône <strong>de</strong> Moulay Mohammed Ben Abdallah les nogociants européens établis à<br />
Safi avaient coutume <strong>de</strong> négocier directement le rachat <strong>de</strong>s victimes <strong>de</strong><br />
iia~ifrages a I'oued Noun. par l'intermédiaire d'agents <strong>de</strong> liaison secrets en<br />
rapport avec les tribus indépendantes <strong>de</strong> la région. Ayant appris les liaisons<br />
secrètes niainteii~ies par les commerçants juifs <strong>de</strong> Safi avec les tribus<br />
insoiiiiiises du sud. pour racheter les naufragés européens. le Sultan essaya <strong>de</strong><br />
les évincer pour trava~ller pour son compte a la libération <strong>de</strong>s naufrages. afin<br />
<strong>de</strong> se gagner la consi<strong>de</strong>ratioil <strong>de</strong>s pays européens. Sa participation dans le<br />
rachat <strong>de</strong> l'équipage du bateau français Loirise. ayant coulé a hauteur du cap<br />
Bojador en 1776. relève clairement que le Sultan agit en tant qiie voisin<br />
influent et non comme souverain.<br />
Selo11 le rgcit qui nous est offert par Chenier. quand le sultan hloulay<br />
hIohammed Ben Abdallah connut le naufrage du Loilise. il envoya <strong>de</strong>tix<br />
personnes <strong>de</strong> confiance « pour aHer sur les frontières du désert rançonner les<br />
Français et les ramener dans ses Etats )) (Grillon. op. ci/. . p. 41 6). Ce à quoi<br />
Chénier ajoute la remarque suivante. qui est pleine d'ii-itérêt :<br />
« J'appris. par 1111 avis particulier. que l'ordre <strong>de</strong> l'Empereur avait été <strong>de</strong><br />
ni'ani~oncer que. cornnie ces Français avaient et6 par lui rachetés dans<br />
ilne terre qui lui est ~trangère. il ne pouvait les cé<strong>de</strong>r. selon les obligations<br />
<strong>de</strong> la loi. sans eii recevoir OLI rançon ou échange. » (Grillon. ibid.. p. 434.)