sahara occidental western sahara - Cour international de Justice
sahara occidental western sahara - Cour international de Justice
sahara occidental western sahara - Cour international de Justice
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
338 SAHARA OCCIDENTAL<br />
fractions <strong>de</strong>s Regueibat qui ont nomadise danç la zone <strong>de</strong> la Sakiet El Hamra<br />
et la zone du Draa dans la perio<strong>de</strong> proche du document marocain. Mais cette<br />
liste ainsi que d'autres informations en provenance <strong>de</strong> la djemaa <strong>de</strong>s Regueibat<br />
sont a la disposition <strong>de</strong> la <strong>Cour</strong>. II suffira <strong>de</strong> dire que le caïd précité. Ibrahim<br />
Ben Beyrouk. ne figure pas précisément dans la liste <strong>de</strong>s cheiks et qu'il n'a eu<br />
aucun rapport avec lesdites fractions <strong>de</strong>s Regueibat.<br />
Je me suis attardé a la présentation <strong>de</strong>. certaines données a caractère<br />
géographique ou appartenant a I'antropologie cult~irelle du Sahara <strong>occi<strong>de</strong>ntal</strong>.<br />
Ce sont les données sur lesquelles est construite l'idée d'ensemble et il faut les<br />
exanliner pour démontrer leur inconsistance. Mais. <strong>de</strong>vant une cour <strong>de</strong> justice.<br />
les données politiq~ies fournies par les doc~iments présentes la <strong>Cour</strong> sont plus<br />
importantes. Une analyse <strong>de</strong> celles-ci va nous montrer qu'il n'existait aucune<br />
autorité marocaine commune au pays <strong>de</strong> I'oued Noun et au Sahara <strong>occi<strong>de</strong>ntal</strong>.<br />
Au moment <strong>de</strong> la colonisation espagnole. il faut admettre q~i'il n'existait<br />
aucune autorité du makhzen dans la région <strong>de</strong> la Sakiet El Hamra. Le<br />
Gouvernement du hlaroc conviendra que la réduite garnison du makhzen<br />
installée a Tarfaya n'est arrivée. et encore par mer. qu'en 1895. Entre cette date<br />
et 1910 elle n'a exerce aucun pouvoir sur la région avoisinante <strong>de</strong> I'oued Draa<br />
et moins encore, plus au sud. dans la Sakiet El Hamra.<br />
II a quand même été soutenu que le pouvoir marocain s'étendait a la Sakiet<br />
El Hamra. D'une part, il est difficile d'effacer le fait qu'il s'agit <strong>de</strong> cheiks du<br />
est étonnante. car le pays <strong>de</strong> I'oued Noun est une partie du bled siba marocain<br />
et. comme vous vous en souviendrez. au bled siba le Sultan ne comman<strong>de</strong> pas.<br />
il négocie : et les dahirs <strong>de</strong>s nominations ont un caractère plutôt honorifique.<br />
Ces cheiks <strong>de</strong>venus ca'ids ne sont pas en verité <strong>de</strong>s autorités marocaines. car<br />
leur pouvoir émane <strong>de</strong> la djemaa du groupe qui les a nommes.<br />
Or. niéme si on admet le caractere d'autorité marocaine <strong>de</strong>s caïds du bled<br />
siba. la conclusion serait i<strong>de</strong>ntique : ils n'exerçaient auciin pouvoir a la Sakiet<br />
El Hamra. D'une part. il est difficile d'effacer le fait qu'il s'agit du cheiks dit<br />
pays <strong>de</strong> I'oued No~ln, c'est-à-dire que l'aire <strong>de</strong> rayonnement <strong>de</strong> leur pouvoir est<br />
l'espace <strong>de</strong>s tribus sé<strong>de</strong>ntaires du groupe Tekna. D'autre part. toutes les étu<strong>de</strong>s<br />
sur les trib~is <strong>de</strong> ces régions ont mis largement en évi<strong>de</strong>nce le fait que les<br />
noma<strong>de</strong>s n'étaient aucunement SOLIS le pouvoir <strong>de</strong>s tribus sé<strong>de</strong>ntaires. Les<br />
relations étaient a l'inverse : les nonia<strong>de</strong>s sont les tribus guerrières dont la force<br />
permet d'imposer le paiement <strong>de</strong> tributs aux sé<strong>de</strong>ntaires établis au nord <strong>de</strong><br />
I'oued Draa. En somme, on comprend mal que les tribus noma<strong>de</strong>s qui<br />
détenaient le pouvoir, soit les Tekna libres, soit les Regueibat. aient été<br />
soumises a l'autorité <strong>de</strong>s caïds <strong>de</strong> l'oued Noun, les pays tributaires.<br />
Ces conclusions générales peuvent étre établies en considérant <strong>de</strong>ux points.<br />
Pri~no. le cadre spatial <strong>de</strong> l'autorité du cheik Beyro~ik. le grand caïd Tekna <strong>de</strong><br />
l'oued Noun. Ce personnage est. d'après les doc~iments présentés <strong>de</strong>vant la<br />
<strong>Cour</strong>. le mieux connu. Or. il n'existe pas un seul témoignage permettant<br />
d'affirmer qu'il a exerce ilne autorité quelconque au sud <strong>de</strong> I'oued Draa o ~i <strong>de</strong><br />
I'oued Chevika. Ainsi, Domenech Lafuente signale le fait que : « la contrée<br />
sous l'influence <strong>de</strong> Beyrouk allait <strong>de</strong>puis la région <strong>de</strong> I'oued Noun jusqu'a<br />
l'oued Chevika ),(A. Domenech, Ma cl Airtirr, Senor <strong>de</strong> Stiiara, p. 14, se<br />
référant a un rapport sur la région fait par Bouet Willaumer).<br />
Dans une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1889. parue dans la Revislu <strong>de</strong>geografia coi~icrcial. nous<br />
pouvons constater que Habib Beyrouk avait déclare que