sahara occidental western sahara - Cour international de Justice
sahara occidental western sahara - Cour international de Justice
sahara occidental western sahara - Cour international de Justice
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
262 SAHARA OCCIDENTAL<br />
Comment la <strong>Cour</strong> <strong>de</strong>vrait-elle interpréter le fait que cette convention n'est pas<br />
encore en vigueur ? Comment <strong>de</strong>vrait-elle interpreter le fait que le jus coge~rs<br />
n'y apparait que comme un moyen d'invalidation <strong>de</strong>s traités qui lui sont<br />
contraires ? Comment pourrait-elle interpréter le fait qu'il s'agit <strong>de</strong> traités qui<br />
lui sont contraires « au moment <strong>de</strong> leur conclusion » ? En tout état <strong>de</strong> cause.<br />
quel est le contenu <strong>de</strong> la norme <strong>de</strong> droit <strong>de</strong>s peuples a disposer d'eux-mérnes<br />
dont on prétend qu'elle a le caractère <strong>de</strong>jiis cogeris ?<br />
Peut-on en dissocier le principe <strong>de</strong> l'intégrité territoriale que consacre la<br />
Charte <strong>de</strong>s Nations Unies. la pratique <strong>de</strong> I'Assemblée générale. la résolution ou<br />
déclaration sur les relations amicales. qui dit que tous ces principes sont<br />
intimement liés et doivent étre interprétés les uns par rapport aux autres ?<br />
A supposer que I'on se mette d'accord sur le contenu <strong>de</strong> la norme du droit<br />
<strong>de</strong>s peuples a disposer d'eux-mêmes aux fins <strong>de</strong> la présente affaire, cette norme<br />
peut-elle être définie comme (i une norme impérative du droit <strong>international</strong><br />
général. acceptée et reconnue par la communauté <strong>international</strong>e <strong>de</strong>s Etats dans<br />
son ensemble en tant que norme a laquelle aucune dérogation n'est permise )) ?<br />
Là ne s'arretent pas hélas les questions qui peuvent se poser pour ceux qui<br />
souhaitent examiner d'une manière sérieuse la notion <strong>de</strong> jus cogeirs. et peutétre<br />
la <strong>Cour</strong> rie jugera-t-elle pas essentiel <strong>de</strong> s'engager dans cette recherche qui<br />
apparait d'autant plus inutile qu'il s'agit d'une question différente <strong>de</strong> celle posée<br />
par l'Assemblée générale et que I'on tente <strong>de</strong> substituer a celle que I'Assemblée<br />
générale a soumise a la <strong>Cour</strong>.<br />
Nombreux sont ceux qui soutiennent que l'Assemblée générale n'est pas un<br />
modèle <strong>de</strong> précision ou <strong>de</strong> clarté dans la rédaction <strong>de</strong>s textes, mais il y a <strong>de</strong>s<br />
limites que l'on ne saurait franchir dans les imputations d'incompétence<br />
législative <strong>de</strong> cet organe.<br />
Le rapport que l'Espagne souhaitait voir anaiyser entre l'aspect historique <strong>de</strong><br />
la question et son aspect actuel - rapport dont l'Espagne avait souligne a ces<br />
yeux l'intérêt <strong>de</strong>vant I'Assemblée générale - il ne tenait qu'a I'Assemblée<br />
générale <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r a la <strong>Cour</strong> <strong>de</strong> l'analyser. L'Assemblée - tous les Etats<br />
qui ont plaidé dans la présente affaire <strong>de</strong>vant cette <strong>Cour</strong> l'ont reconnu - a.<br />
dans sa résolution 3292 (XXIX). réservé expressément t'application <strong>de</strong> la<br />
résolution 1514 o(V). Nous avons vu dans notre exposé du 4 juillet (IV.<br />
p. 33 1) que cette référence est <strong>de</strong>s plus ambiguës. L'Assemblée genérale aurait pu<br />
faire plus. Elte aurait pu poser a la <strong>Cour</strong> une troisième question, par exemple :<br />
Quels sont les rapports entre les liens qui précé<strong>de</strong>nt et la situation<br />
actuelle du territoire. compte tenu <strong>de</strong> l'application <strong>de</strong>s résolutions<br />
pertinentes <strong>de</strong> l'Assemblée générale sur la décolonisation et sur le Sahara<br />
<strong>occi<strong>de</strong>ntal</strong> ? >><br />
Cette question. l'Assemblée ne I'a pus posée a la <strong>Cour</strong>. L'Assemblee s'est<br />
réservée cette part <strong>de</strong>s choses. hésitant sans doute a lancer la <strong>Cour</strong> dans un<br />
terrain politique. Elle n'a <strong>de</strong>mandé a la <strong>Cour</strong> que <strong>de</strong> répondre a <strong>de</strong>ux questions<br />
précises ratioire lriateriae et ratiorie te~r~poris. questions qui ont un caractére<br />
juridique indéniable, l'Espagne l'admet expressément (ci-<strong>de</strong>ssus p. 18). Nous<br />
pensons <strong>de</strong>s lors qu'il est pour le moins inutile et inopportun <strong>de</strong> vouloir<br />
entrailler la <strong>Cour</strong> sur d'autres voies.<br />
L'aridieiice. sirsperid~te a 11 h 15, est reprise a Il Iz 40<br />
Monsieur le Prési<strong>de</strong>nt. hlessieiirs dé Ia <strong>Cour</strong>. avant <strong>de</strong> passer a la secon<strong>de</strong><br />
partie <strong>de</strong> notre exposé qui sera. d'ailleurs, je dois vous le dire tout <strong>de</strong> suite.<br />
beaucoup plus longue que la première, pour que vous ne vous nourrissiez pas