sahara occidental western sahara - Cour international de Justice
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220 SAHARA OCCIDENTAL<br />
se retrouvent dans leur pays et il sera permis au consul général d'Espagne.<br />
au consul. vice- consul^, agent consulaire ou son délégué <strong>de</strong> prendre toutes<br />
les informations ou nouvelles nécessaires sur le capitaine et l'équipage<br />
dudit bateau, alin <strong>de</strong> pouvoir tes sauver. Les gouverneurs du roi du<br />
Maroc apporteront eux-mêmes leur ai<strong>de</strong> au consul général d'Espagne. au<br />
consul. au vice-consul. a l'agent consulaire ou a son délégué dans leurs<br />
démarches conformément aux lois <strong>de</strong> l'amitié. D<br />
Ce texte confirme parfaitement les textes arabes <strong>de</strong>s traités <strong>de</strong> 1767. <strong>de</strong> 1799<br />
et infirme <strong>de</strong> ce fait l'interprétation donnée par le conseil du Gouvernement<br />
espagnol a ces <strong>de</strong>ux traites. II constitue également une reconnaissance <strong>de</strong> la<br />
souveraineté marocaine au Noun et au Sahara <strong>occi<strong>de</strong>ntal</strong> puisque: 1) il<br />
reconnait l'existence d'autorités marocaines au Noun et au Sahara <strong>occi<strong>de</strong>ntal</strong><br />
en la personne <strong>de</strong>s gouverneurs du roi du Maroc : 2) il reconnait I'effectivité<br />
<strong>de</strong>s possibilités d'action <strong>de</strong> ces gouverneurs envers les habitants <strong>de</strong> ces régions :<br />
3) il reconnait la souveraineté marocaine sur le Sahara <strong>occi<strong>de</strong>ntal</strong> dans ces<br />
régions. puisque. selon l'article 38 les autorités espagnoles ont la permission <strong>de</strong><br />
s'enquérir du sort <strong>de</strong>s naufragés. II est bien évi<strong>de</strong>nt que si. comme le soutient le<br />
Gouvernement espagnol. le Noun et les régions sahariennes étaient en <strong>de</strong>hors<br />
<strong>de</strong> la souveraineté marocaine. aucune permission ne serait nécessaire aux<br />
autorités espagnoles pour entrer directement en contact avec <strong>de</strong> prétendus<br />
pouvoirs locaux dans cette région. Au contraire. conformément aux usages<br />
diplomatiques. ce traité établit une permission pour les autorités espagnoles<br />
d'effectuer certaines recherches. respectant en cela la souveraineté marocaine<br />
au Sahara <strong>occi<strong>de</strong>ntal</strong>.<br />
On sait que la compétence territoriale a un caractère exclusif du point <strong>de</strong> vue<br />
organique. Cela signifie que seuls les organes <strong>de</strong> 1'Etat sont en principe<br />
compétents pour exercer la souverainete sur le territoire qui en releve. Des lors.<br />
<strong>de</strong>s organes étatiques étrangers ne peuvent en principe y pénétrer pour y<br />
exercer <strong>de</strong>s activités qu'avec l'accord et l'assistance <strong>de</strong>s autorités <strong>de</strong> I'Etat du<br />
fort.<br />
C'est là un principe fondamental. et que nul ne conteste en droit<br />
<strong>international</strong>. ta pratique a d'ailleurs confirmé cette interprétation <strong>de</strong>s<br />
différents traites <strong>de</strong>s XVIJP et XIXC siècles.<br />
Nous avons ainsi évoqué. lors <strong>de</strong> notre intervention orale du 3 juillet.<br />
l'affaire <strong>de</strong> I'Esi?reralda. mentionnée a nouveau rapi<strong>de</strong>ment ce matin,<br />
naufragée à plus <strong>de</strong> 180 milles au sud du cap Noun. c'est-à-dire en plein Sahara<br />
<strong>occi<strong>de</strong>ntal</strong>. Nous avons note que le ministre espagnol <strong>de</strong>manda 3 son<br />
ambassa<strong>de</strong>ur d'intervenir auprès du Sultan afin d'obtenir la libération <strong>de</strong>s<br />
captifs, en application <strong>de</strong> l'article 38 du traité du 20 novembre 1861. Cela<br />
démontre avec éclat la réalité <strong>de</strong> la soiiveraineté et <strong>de</strong>s pouvoirs du Sultan.<br />
Le conseil du Gouvernement espagnol a cependant déclaré a l'audience du<br />
21 juillet (ci-<strong>de</strong>ssus p. 84) : la pratique en matière <strong>de</strong> naufragés dans<br />
l'oued Noun. au XVilIe siécle confirme l'interprétation espagnole <strong>de</strong> I'article<br />
18, en montrant dans les faits le manque <strong>de</strong> pouvoir du Sultan en cette<br />
région ».<br />
Nous pouvons présenter. a propos <strong>de</strong> cette allégation. un certain nombre <strong>de</strong><br />
remarques contredisant totalement cette thèse espagnole.<br />
Observons tout d'abord a titre préliminaire que le Gouvernement espagnol<br />
invoque l'unique témoignage du consul français Louis Chénier. et le<br />
Gouvernement marocain doit cependant faire reinarquer a la <strong>Cour</strong> que ce<br />
consul a été expulse du Maroc. ainsi que Ic rappellent le père Lourido dans son<br />
ouvrage Eiisa~~o ItistoJ-io-grCi$c~ sobre el Sultanaio <strong>de</strong> Sidi Moliutrirried Bctr