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Négocier la justice ? Droits humains et accords de paix - The ICHRP

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<strong>de</strong>s droits <strong>humains</strong> soient effectives, il faut souvent une action positive <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

part <strong>de</strong> l’État pour les m<strong>et</strong>tre en œuvre. Si ces dispositions étaient mises en<br />

œuvre, elles garantiraient, dans une <strong>la</strong>rge mesure, les conditions nécessaires<br />

pour le r<strong>et</strong>our <strong>de</strong>s réfugiés. Les mesures <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s droits <strong>humains</strong><br />

fondamentaux peuvent donc être essentielles pour les réfugiés <strong>et</strong> les personnes<br />

dép<strong>la</strong>cées. Il est possible d’affirmer que les États ont, au minimum, un <strong>de</strong>voir<br />

général <strong>de</strong> veiller au respect <strong>de</strong>s droits <strong>humains</strong> <strong>et</strong> que ces droits doivent être<br />

respectés à l’égard <strong>de</strong> tous ceux qui rentrent dans leurs foyers au même titre<br />

que pour toutes les autres personnes. Des régimes <strong>de</strong> protection spéciaux<br />

peuvent être nécessaires pour traiter <strong>de</strong>s besoins particuliers <strong>de</strong>s personnes<br />

qui rentrent dans leur pays.<br />

Un droit <strong>de</strong> ne pas r<strong>et</strong>ourner dans son propre pays ?<br />

Les réfugiés <strong>et</strong> les personnes dép<strong>la</strong>cées ont-ils le droit <strong>de</strong> ne pas rentrer dans<br />

leur propre pays <strong>et</strong> dans quelles circonstances ? Il est possible d’affirmer que le<br />

droit <strong>de</strong> ne pas rentrer dans son pays trouve un fon<strong>de</strong>ment plus soli<strong>de</strong> dans le<br />

droit international. La Convention sur les réfugiés <strong>de</strong> 1951 déc<strong>la</strong>re explicitement<br />

qu’aucun réfugié ne doit être renvoyé vers un État où il risquerait d’être victime<br />

<strong>de</strong> persécution – il s’agit en l’occurrence <strong>de</strong> <strong>la</strong> prohibition du refoulement. La<br />

portée <strong>de</strong> l’interdiction du refoulement a été c<strong>la</strong>rifiée dans plusieurs instruments<br />

internationaux <strong>de</strong> droits <strong>humains</strong>. L’article 3 <strong>de</strong> <strong>la</strong> Convention contre <strong>la</strong> torture<br />

contient une disposition interdisant explicitement aux États <strong>de</strong> renvoyer <strong>de</strong>s<br />

personnes vers un lieu où il y a <strong>de</strong>s motifs sérieux <strong>de</strong> croire que celles-ci<br />

risquent d’être soumises à <strong>la</strong> torture ou à <strong>de</strong>s mauvais traitements. L’article 7 du<br />

PIDCP a été interprété <strong>de</strong> <strong>la</strong> même manière par le Comité <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> l’homme<br />

<strong>de</strong>s Nations unies. Ces dispositions ont été reprises dans certains instruments<br />

régionaux. Il est maintenant établi que le principe <strong>de</strong> non-refoulement fait partie<br />

du droit international coutumier <strong>et</strong> qu’il s’applique à tous les États même si ces<br />

<strong>de</strong>rniers n’ont pas signé ces instruments internationaux. Ce<strong>la</strong> a été réaffirmé<br />

tout récemment par l’Ensemble <strong>de</strong> principes actualisé pour lutter contre<br />

l’impunité. 87<br />

La question <strong>de</strong> savoir dans quelle mesure ces dispositions s’appliquent<br />

aux personnes dép<strong>la</strong>cées à l’intérieur <strong>de</strong> leur propre pays est moins c<strong>la</strong>ire<br />

à déterminer. Les normes re<strong>la</strong>tives aux droits <strong>humains</strong> évoquées ci-avant<br />

semblent interdire aux États <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cer <strong>de</strong> force <strong>de</strong>s personnes vers <strong>de</strong>s lieux<br />

où leurs droits seraient violés. Ce<strong>la</strong> inclut le fait <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cer <strong>de</strong>s personnes<br />

vers <strong>de</strong>s lieux où les responsables <strong>de</strong>s exactions seraient d’autres acteurs<br />

étatiques ou non étatiques. De même, il serait, en pratique, difficile pour un<br />

État <strong>de</strong> transférer <strong>de</strong> force <strong>de</strong>s personnes dép<strong>la</strong>cées contre leur gré sans<br />

porter atteinte à leurs droits. Le principe 15 <strong>de</strong>s Principes directeurs re<strong>la</strong>tifs<br />

au dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> personnes à l’intérieur <strong>de</strong> leur propre pays prévoit le<br />

droit pour les personnes dép<strong>la</strong>cées « d’être protégées contre le r<strong>et</strong>our ou <strong>la</strong><br />

réinstal<strong>la</strong>tion forcés dans tout lieu où leur vie, leur sécurité, leur liberté <strong>et</strong>/ou<br />

leur santé seraient en danger ». Les rédacteurs <strong>de</strong> ce texte ont cependant noté<br />

74 <strong>Négocier</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong> ? <strong>Droits</strong> <strong>humains</strong> <strong>et</strong> <strong>accords</strong> <strong>de</strong> <strong>paix</strong>

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