19.01.2014 Views

Négocier la justice ? Droits humains et accords de paix - The ICHRP

Négocier la justice ? Droits humains et accords de paix - The ICHRP

Négocier la justice ? Droits humains et accords de paix - The ICHRP

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

d’établissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> « <strong>paix</strong> » ou pour l’adoption <strong>de</strong> « mesures <strong>de</strong> protection<br />

<strong>de</strong>s droits <strong>humains</strong> ».<br />

Les droits <strong>humains</strong>: un vaste domaine<br />

Les dispositions re<strong>la</strong>tives aux droits <strong>humains</strong> figurent dans les conventions<br />

internationales <strong>et</strong> régionales re<strong>la</strong>tives aux droits <strong>humains</strong>, qui visent à<br />

garantir <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s droits <strong>humains</strong> aux niveaux nationaux <strong>et</strong> à assurer<br />

une surveil<strong>la</strong>nce internationale <strong>de</strong> leur respect. Ces dispositions concernent<br />

les droits civils <strong>et</strong> politiques, les droits sociaux, économiques <strong>et</strong> culturels <strong>et</strong><br />

également le droit à l’autodétermination (souvent appelé un droit « collectif »).<br />

Ces dispositions imposent également <strong>de</strong>s obligations juridiques ayant force <strong>de</strong><br />

loi (elles sont parfois qualifiées <strong>de</strong> « droit contraignant »). Elles reconnaissent<br />

qu’il est plus difficile d’assurer <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s droits dans une situation <strong>de</strong><br />

guerre, ou « dans le cas où un danger public exceptionnel menace l’existence<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> nation » 1 <strong>et</strong> autorisent les États à « déroger » à ou à suspendre certaines<br />

<strong>de</strong>s obligations qui leur incombent en matière <strong>de</strong> droits <strong>humains</strong> dans <strong>de</strong> telles<br />

situations. Cependant, certains droits, comme le droit à <strong>la</strong> vie <strong>et</strong> le droit <strong>de</strong> ne<br />

pas être soumis à <strong>la</strong> torture, sont considérés étant si fondamentaux qu’ils ne<br />

peuvent en aucune circonstance bénéficier <strong>de</strong> dérogations. Les situations <strong>de</strong><br />

conflit soulèvent également <strong>la</strong> question <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong>s acteurs non-étatiques,<br />

même si ces <strong>de</strong>rniers ne sont pas visés par les conventions re<strong>la</strong>tives aux droits<br />

<strong>humains</strong> - à moins que ces acteurs n’aient certaines formes <strong>et</strong> fonctions les<br />

assimi<strong>la</strong>nt à un gouvernement. Si ce domaine <strong>de</strong>meure une sorte <strong>de</strong> zone<br />

« grise » du droit international, les actions <strong>de</strong>s groupes non-étatiques <strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />

acteurs étatiques dans les situations <strong>de</strong> conflit armé interne sont régies dans<br />

une certaine mesure par le droit international humanitaire qui contient les droits<br />

fondamentaux s’appliquant dans les situations <strong>de</strong> conflit <strong>et</strong> qui établit que l’État<br />

<strong>et</strong>, dans certains cas les individus, peuvent être responsables d’atteintes aux<br />

droits <strong>humains</strong>. 2<br />

De plus, les normes <strong>de</strong> « droit non contraignant », telles que les Principes<br />

directeurs, indiquent également les bonnes pratiques à suivre – même si elles<br />

n’ont pas toujours force <strong>de</strong> loi ou ne sont pas assorties <strong>de</strong>s mêmes mécanismes<br />

<strong>de</strong> « mise en œuvre » que les conventions re<strong>la</strong>tives aux droits <strong>humains</strong>. Un<br />

nombre croissant <strong>de</strong> ces normes traitent <strong>de</strong> <strong>la</strong> question <strong>de</strong> l’impunité, <strong>de</strong>s<br />

victimes du conflit <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> consolidation <strong>de</strong>s institutions (eu égard au maintien<br />

<strong>de</strong> l’ordre, à <strong>la</strong> <strong>justice</strong> pénale, aux normes en matière <strong>de</strong> poursuites judiciaires<br />

<strong>et</strong> aux institutions nationales <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> l’homme).<br />

L’une <strong>de</strong>s difficultés auxquelles on se heurte lorsque l’on étudie <strong>la</strong> « composante<br />

re<strong>la</strong>tive aux droits <strong>humains</strong> » d’un accord <strong>de</strong> <strong>paix</strong> est que <strong>la</strong> notion est si <strong>la</strong>rge<br />

qu’elle peut potentiellement recouvrir une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> l’accord. Les<br />

dispositions qui ne mentionnent pas explicitement les « droits <strong>humains</strong> », telles<br />

que les <strong>accords</strong> régissant le partage du pouvoir au niveau gouvernemental<br />

peuvent, en fait, traiter <strong>de</strong> questions re<strong>la</strong>tives aux droits, telles que l’égalité. Tout<br />

au long du présent document, l’expression « droits <strong>humains</strong> » sera employée<br />

<strong>Négocier</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong> ? <strong>Droits</strong> <strong>humains</strong> <strong>et</strong> <strong>accords</strong> <strong>de</strong> <strong>paix</strong>

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!