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Négocier la justice ? Droits humains et accords de paix - The ICHRP

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en contrepartie <strong>de</strong>s instal<strong>la</strong>tions navales hautement stratégiques dans <strong>la</strong> baie<br />

<strong>de</strong> Cam Ranh près <strong>de</strong> Nha Trang. Afin <strong>de</strong> régler le conflit cambodgien, il fal<strong>la</strong>it<br />

donc résoudre <strong>de</strong>s différends nationaux <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tre un terme aux ingérences<br />

extérieures.<br />

Les tentatives mises en œuvre durant une décennie pour résoudre ce conflit<br />

se sont avérées infructueuses, jusqu’à ce que, à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s années 1980, <strong>de</strong>s<br />

événements extérieurs soient venus appuyer les efforts entrepris pour trouver<br />

une solution au conflit. L’affaiblissement du soutien soviétique consécutif à <strong>la</strong><br />

fin <strong>de</strong> <strong>la</strong> Guerre froi<strong>de</strong> a conduit le Vi<strong>et</strong>nam à r<strong>et</strong>irer ses troupes du Cambodge.<br />

Par ailleurs, les USA <strong>et</strong> ses alliés ont dû faire face à <strong>de</strong>s critiques soulevées aux<br />

niveaux national <strong>et</strong> international, quant à leur politique <strong>de</strong> soutien <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong><br />

résistance alliées aux Khmers Rouges. Toutes les parties ont été contraintes <strong>de</strong><br />

réévaluer leurs intérêts stratégiques <strong>et</strong> <strong>de</strong> déterminer <strong>de</strong>s priorités pour gérer<br />

<strong>la</strong> situation régnant en Asie après <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> <strong>la</strong> Guerre froi<strong>de</strong>. La première session<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Conférence <strong>de</strong> Paris sur le Cambodge s’est tenue entre le 30 juill<strong>et</strong> <strong>et</strong><br />

le 30 août 1989. Elle était présidée par les ministres <strong>de</strong>s Affaires étrangères<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> France <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’Indonésie. Le Secrétaire général <strong>de</strong> l’ONU ainsi que son<br />

Représentant spécial y ont participé. Outre les parties cambodgiennes, dix-huit<br />

nations étaient représentées, dont le Zimbabwe qui représentait le Mouvement<br />

<strong>de</strong>s Non-Alignés. Si les négociations ont échoué, elles ont néanmoins contribué<br />

à c<strong>la</strong>rifier les éléments nécessaires pour résoudre le conflit. Les débats au<br />

Conseil <strong>de</strong> sécurité ont conduit à l’adoption d’un accord-cadre, adopté le 28<br />

août 1990, qui a été accepté par les parties cambodgiennes comme base<br />

pour <strong>la</strong> résolution du conflit. C<strong>et</strong> accord a été avalisé par <strong>la</strong> Résolution 669 du<br />

Conseil <strong>de</strong> sécurité, adoptée le 15 octobre 1990. Ce cadre a ensuite servi <strong>de</strong><br />

base pour l’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong> l’Acte final <strong>de</strong> <strong>la</strong> Conférence <strong>de</strong> Paris.<br />

Les hostilités incessantes ont généré <strong>de</strong>s problèmes graves en matière <strong>de</strong><br />

droits <strong>humains</strong>, ce qui a engendré <strong>de</strong>s morts, <strong>de</strong>s blessés ainsi qu’un grand<br />

nombre <strong>de</strong> personnes dép<strong>la</strong>cées <strong>et</strong> <strong>de</strong> réfugiés, vivant pour <strong>la</strong> plupart dans <strong>de</strong>s<br />

camps en Thaï<strong>la</strong>n<strong>de</strong>. Le système judiciaire mis en p<strong>la</strong>ce par les Vi<strong>et</strong>namiens<br />

souffrait <strong>de</strong> carences graves <strong>et</strong> ne respectait que peu l’état <strong>de</strong> droit. Alors que<br />

les organisations internationales <strong>de</strong> défense <strong>de</strong>s droits <strong>humains</strong> n’avaient qu’un<br />

accès très limité au Cambodge, <strong>de</strong>s rapports é<strong>la</strong>borés durant c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong> ont<br />

fait état d’un grand nombre <strong>de</strong> prisonniers politiques, d’une pratique généralisée<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> torture <strong>et</strong> d’un recours fréquent à <strong>de</strong>s détentions sans procès. 176 En 1990,<br />

Human Rights Watch a indiqué que les quatre parties cambodgiennes s’étaient<br />

toutes rendues responsables <strong>de</strong> morts <strong>de</strong> civils qui auraient pu être évitées<br />

<strong>et</strong> dont certaines avaient été provoquées délibérément. Par ailleurs, trois <strong>de</strong><br />

ces factions ont eu recours à <strong>de</strong>s conscriptions forcées <strong>et</strong> arbitraires. 177 Des<br />

enfants ont été utilisés en tant que soldats durant le conflit <strong>et</strong> il y a eu un recours<br />

important à <strong>la</strong> torture <strong>et</strong> aux mines terrestres.<br />

Accords <strong>de</strong> <strong>paix</strong>. Le seul accord <strong>de</strong> <strong>paix</strong> pour le Cambodge, l’Acte final <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> Conférence <strong>de</strong> Paris sur le Cambodge, a été signé lors d’une rencontre<br />

internationale qui s’est tenue dans <strong>la</strong> capitale française le 23 octobre 1991.<br />

150 <strong>Négocier</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong> ? <strong>Droits</strong> <strong>humains</strong> <strong>et</strong> <strong>accords</strong> <strong>de</strong> <strong>paix</strong>

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