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Négocier la justice ? Droits humains et accords de paix - The ICHRP

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Le Statut <strong>de</strong> Rome <strong>de</strong> <strong>la</strong> CPI fournit une liste utile <strong>de</strong> crimes internationaux<br />

graves, semb<strong>la</strong>bles à ceux qui sont définis dans un grand nombre <strong>de</strong>s normes<br />

citées ci-avant.<br />

La Convention <strong>de</strong> 1968 sur l’imprescriptibilité <strong>de</strong>s crimes <strong>de</strong> guerre <strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />

crimes contre l’humanité dispose que le passage du temps ne saurait empêcher<br />

les poursuites pour crimes <strong>de</strong> guerre, crimes contre l’humanité <strong>et</strong> crime <strong>de</strong><br />

génoci<strong>de</strong>.<br />

D’autres obligations contenues dans <strong>de</strong>s traités <strong>et</strong> ayant un eff<strong>et</strong> sur l’étendue<br />

<strong>de</strong>s amnisties peuvent être trouvées dans <strong>de</strong>s traités généraux re<strong>la</strong>tifs aux<br />

droits <strong>humains</strong>, au niveau international ou régional. Ces traités prohibent<br />

explicitement <strong>la</strong> privation du droit à <strong>la</strong> vie <strong>et</strong>, en particulier, les disparitions<br />

forcées, les exécutions extrajudiciaires <strong>et</strong> <strong>la</strong> torture. Ni le PIDCP, ni les<br />

Conventions africaine, américaine ou européenne <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> l’homme ne<br />

mentionnent explicitement le recours aux poursuites judiciaires ou aux<br />

amnisties. Ces textes prohibent cependant les vio<strong>la</strong>tions qui les sous-ten<strong>de</strong>nt<br />

<strong>et</strong> établissent le droit à un recours (en termes généraux) ainsi que le droit<br />

d’avoir accès à un tribunal compétent pour juger <strong>de</strong> <strong>la</strong> vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> ces droits.<br />

De plus en plus, <strong>la</strong> jurispru<strong>de</strong>nce traitant, en particulier, <strong>de</strong> <strong>la</strong> torture <strong>et</strong> du droit<br />

à <strong>la</strong> vie exige <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’enquêtes à même <strong>de</strong> déterminer <strong>la</strong> culpabilité<br />

ou l’innocence <strong>de</strong>s auteurs présumés <strong>de</strong> ces actes. Dans certains cas, les<br />

traités <strong>et</strong> les organes internationaux évoquent le recours à <strong>de</strong>s poursuites <strong>et</strong> à<br />

l’application <strong>de</strong> peines. Ces obligations s’appliquent aux régimes successeurs,<br />

eu égard aux vio<strong>la</strong>tions <strong>de</strong>s droits <strong>humains</strong> commises par le régime précé<strong>de</strong>nt,<br />

à condition que l’État ait été partie à <strong>la</strong> Convention lorsque ces exactions ont<br />

été commises. Aux termes du droit coutumier, les obligations re<strong>la</strong>tives aux<br />

droits fondamentaux peuvent s’appliquer en tout temps.<br />

Les crimes contre l’humanité <strong>et</strong> les atteintes f<strong>la</strong>grantes aux droits <strong>humains</strong>. Outre<br />

ces dispositions contenues dans <strong>de</strong>s traités, il existe <strong>de</strong> soli<strong>de</strong>s arguments<br />

affirmant que ces droits fondamentaux sont protégés aux termes du droit<br />

coutumier <strong>et</strong> qu’ils s’appliquent même lorsque les traités essentiels n’ont pas<br />

été ratifiés. Ces arguments sont renforcés par le concept <strong>de</strong> « crimes contre<br />

l’humanité » en tant que crimes ne pouvant être amnistiés. Les crimes contre<br />

l’humanité sont définis par les statuts portant création <strong>de</strong>s tribunaux pénaux<br />

internationaux pour le Rwanda ainsi que pour l’ex-Yougos<strong>la</strong>vie, <strong>et</strong> le Statut<br />

<strong>de</strong> Rome établissant <strong>la</strong> Cour pénale internationale. Ils incluent <strong>de</strong>s crimes<br />

tels que le meurtre, l’extermination, <strong>la</strong> réduction en esc<strong>la</strong>vage, <strong>la</strong> déportation,<br />

l’emprisonnement, <strong>la</strong> torture <strong>et</strong> le viol. Ces crimes doivent être commis dans le<br />

cadre d’une attaque généralisée ou systématique <strong>la</strong>ncée contre <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

civile. Pour que ces vio<strong>la</strong>tions <strong>de</strong>s droits <strong>humains</strong> soient qualifiées <strong>de</strong> f<strong>la</strong>grantes,<br />

il faut qu’elles soient commises sur une gran<strong>de</strong> échelle. S’il est admis <strong>de</strong>puis<br />

longtemps que les États peuvent poursuivre ces crimes, il existe maintenant<br />

une opinion émergente selon <strong>la</strong>quelle ils ont, en outre, le <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> poursuivre<br />

les crimes contre l’humanité. En eff<strong>et</strong>, le principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> compétence universelle<br />

pour ces crimes est <strong>de</strong> plus en plus affirmé. Il s’agit <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité pour tous les<br />

États <strong>de</strong> poursuivre ces crimes quel que soit le lieu où ils ont été commis.<br />

98 <strong>Négocier</strong> <strong>la</strong> <strong>justice</strong> ? <strong>Droits</strong> <strong>humains</strong> <strong>et</strong> <strong>accords</strong> <strong>de</strong> <strong>paix</strong>

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