161 Abraham Gross GERONA: A SEPHARDIC CRADLE OF ...
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Danièle Iancu-Agou<br />
Ferrer Bonanash (B.II), ou en fait son<br />
épouse Struga, retrouvée (n° 66) chez Perarnau,<br />
en tant que veuve, mère et tutrice de Vitalis Nasim<br />
(n° 67); propriétaires de deux ouvrages (deux<br />
Tefillot ou rituels de prières). Ferrer Bonanash<br />
fut, selon le document précité du 27 avril 1391,<br />
conseiller permanent du Call de Gérone.<br />
Mosse Belshom (B.VI), appelé Mosse<br />
Belshom Benet chez Perarnau (n° 2). Secrétaire<br />
avec Nasim Farer: «sacrataris denoncien en nom<br />
de la Jame IIII, rollos qui son an lescola, e una<br />
afftaros e tafillos». Mosse Belshom (document du<br />
27 avril 1391) fit partie des seize conseillers permanents<br />
du Call de Gérone.<br />
Si nous regroupons nos données:<br />
- Dans les dix-neuf inventaires décrits, deux<br />
rabbins (présents lors de la Dispute), cinq conseillers<br />
permanents du Call, et deux femmes. Six,<br />
parmi ces neuf individus, ont dû remettre leurs<br />
manuscrits interdits.<br />
- Quant aux soixante-sept noms cités par<br />
Perarnau, ils comprennent cinq rabbins (qui ont<br />
participé à l’Assemblée de Tortose), des dirigeants<br />
communautaires, treize épouses dont trois sont<br />
des épouses de rabbins, sept veuves (dont Struga,<br />
l’une des deux femmes dont on connait les livres);<br />
deux enfin sont dits «magistri» (n°s 37 et 34).<br />
Dans ces bibliothèques, ne figure aucun<br />
inventaire de médecin (à moins que le vocable de<br />
magistri ne signifie comme en Provence la qualité<br />
de praticiens), ce qui nous prive de toute information<br />
sur la culture scientifique des Juifs<br />
géronais, alors que l’attention est retenue par le<br />
savoir rituel spécialisé et très riche que révèlent<br />
les collections.<br />
Parmi les livres que nous avons, à la suite<br />
de Millas et Battle, reconnus, et surtout ordonnés,<br />
regroupés par thèmes, les manuscrits bibliques<br />
sont prépondérants.<br />
I. Le Pentateuque est largement présent:<br />
44 exemplaires. En général désigné ainsi:<br />
«ammes» pour Humaw comme à Majorque (chez<br />
Rafael Dayen en 1330 et Léon Mosconi en 1375),<br />
à Santa Coloma de Queralt (chez Isaac Saporta<br />
en 1326), à Aix-en-Provence (chez Astruc du<br />
Sestier en 1439) 11 .<br />
Le vocable «Macdasia» pour Miqdasyah<br />
(temple de Dieu) se trouve employé aussi: une<br />
occurence (B.IV.254), comme à Aix (titre numéro<br />
15), à Perpignan (chez Aly Abram, 1346), à Arles<br />
(ouvrage vendu par Samuel de Largentière à<br />
son beau-père Isaac Parat) 12 , à Majorque en 1335<br />
dans un contrat, et à Santa Coloma du Queralt<br />
chez Isaac Saporta.<br />
On compte un autre cas avec le terme latin<br />
«2 Vibries» pour Biblie (B.I.169), comme en Provence:<br />
chez Bondion de Saint-Paul d’Arles<br />
(«biblia»), comme chez maître Massip Abram de<br />
Draguignan («una biblia ebrayca» en présent<br />
nuptial), comme en Catalogne chez Salomo Samuel<br />
Atzarell (1373): «una biblia»; chez S.<br />
Cresques de Besalu, juif de Perpignan (novembre<br />
1370): «une Viblia de Moysen qui ich es en<br />
penyora per XVI sols».<br />
C’est cependant le vocable de Humaw qui<br />
est le plus employé pour désigner la Torah.<br />
Gersonide 13 a également utilisé ce terme dans sa<br />
dénomination des trois subdivisions du Canon<br />
biblique en usage à son époque chez les Juifs d’Espagne<br />
et de Provence: Humaw, et Miqra, Ketuvim.<br />
Ici, à l’instar de Gersonide qui y accolait le nom<br />
de chacun des cinq livres qui le compose lorsque<br />
11 Cf. J.N. HILLGARTH, Readers and Books in<br />
Majorca. 1229-1550, CNRS, Paris 1991, pp. 411 et<br />
434; A.J. SOBERANAS I LLEO, La biblioteca de Salomo<br />
Samuel Atzarell, jueu de Santa Coloma de Queralt<br />
(1373): «Boletin Arqueologico» 97-104 (1967-68),<br />
p. 200; et D. IANCU-AGOU, L’inventaire de la bibliothèque<br />
et du mobilier d’un médecin juif d’Aix-en-Provence<br />
au milieu du XVème siècle: «Revue des Etudes Juives»<br />
134 (1975), pp. 47-80.<br />
12 Cf. P. VIDAL, Les Juifs des anciens comtés<br />
de Roussillon et de Cerdagne, Préface d’E.<br />
FELIU, Perpignan 1992, pp. 82-83; D. IANCU-<br />
AGOU, Une vente de livres hébreux à Arles en<br />
1434. Tableau de l’élite juive arlésienne au milieu<br />
du XVème siècle: «Revue des Etudes Juives»<br />
146 (1987), pp. 5-62 (et tableau I intitulé Le<br />
marché du livre chez les Juifs provençaux au<br />
XVème siècle), pp. 16-17.<br />
13 G.E. WEIL, La bibliothèque de Gersonide d’après<br />
son catalogue autographe, édité par F. CHARTRAIN avec<br />
la collaboration d’A.-M.GUÉNY et J. SHATZMILLER, Louvain<br />
- Paris 1991, p. 36.<br />
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