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30 ÉLUS SUR LE TERRAIN CELA FAIT DÉBAT Faut-il bloquer les prix des produits alimentaires ? EN PÉRIODE CRISE, les fins de mois sont de plus en plus difficiles. Le budget alimentaire se réduit, lorsqu’on a payé toutes les charges. Faut-il bloquer les prix des produits de base pour permettre aux plus modestes de se nourrir ? “RÉGULER” B loquer les prix alimentaires ne pourrait être que temporaire, ce n’est pas la solution. Il faut travailler autrement, en intervenant sur les prix des carburants - et des énergies en général. Dans le monde rural, il faut souvent prendre sa voiture pour aller au travail. Le budget carburant pèse très lourd, lorsqu’il faut faire des kilomètres au quotidien. Et le budget alimentaire, c’est ce qui reste lorsque l’on a payé ses charges fixes, les énergies et le carburant. Il est de plus en plus restreint. A Lodève, nous avons mis en place l’Epicerie solidaire : elle aide une quarantaine de personnes – qui se renouvellent – à passer le cap de difficultés temporaires. Mais ce n’est pas une solution pérenne. L’Etat doit aider ceux qui n’ont d’autre choix que la voiture pour aller travailler. Et surtout, réguler les marges de la grande distribution et des très grandes entreprises qui font d’énormes bénéfices. “SOLVABILISER” Bloquer les prix, comment ? Et qui va payer ? Les prix sont libres depuis les années 1970. Cela voudrait dire que l’Etat, donc le contribuable, paierait la différence. C’est de la pure démagogie. En Egypte, en Centrafrique, cela a été catastrophique et a pesé très lourd sur les budgets publics, les gouvernements ont vite débloqué. D’autre part, les produits alimentaires sont souvent des produits transformés. Et les transformateurs sont d’énormes multinationales, sur lesquelles le politique n’a pas de prise, dans une économie mondialisée. La solution est plutôt d’essayer de contrôler les marges de la grande distribution. Et de prendre le problème à l’envers, en distribuant du pouvoir d’achat aux consommateurs modestes, en les solvabilisant. Aux Etats-Unis, par exemple, les food stamps (tickets alimentaires) permettent de cibler ces catégories. C’est un problème important, mais trop peu débattu ! MARIE-CHRISTINE BOUSQUET conseillère générale du canton de Lodève JACQUES LE CACHEUX directeur des études à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) et professeur à l’université de Pau L’Hérault LE MAGAZINE DU DÉPARTEMENT
EXPRESSION LIBRE 31 Ces propos sont sous la stricte responsabilité de leurs auteurs. Loi de démocratie de proximité (27/02/2002) Groupe d’opposition de Droite Groupe Démocratie et République Le nautisme Le nautisme est l’une des composantes de la principale activité économique de notre département : le tourisme. Elle doit donc contribuer à diversifier l’offre que notre territoire propose à une clientèle de plus en plus sollicitée. Les élus du groupe Démocratie et République ont formulé 4 propositions : - Il a été dit qu’il conviendrait d’améliorer la capacité d’accueil de nos ports. C’est en effet une nécessité afin de répondre aux plaisanciers et aux professionnels du nautisme. Nous avons donc proposé d’inscrire dans le règlement des aides départementales le soutien à l’activité de déconstruction de bateaux qui peuvent représenter un risque de pollution, le soutien à la mise en œuvre de fleurs de mouillage qui constituent une alternative écologique aux extensions en dur, le soutien au développement de ports à sec. - Afin de permettre le développement des activités nautiques, nous avons aussi proposé, s’agissant de l’apprentissage de la voile aux enfants, que le Conseil général de l’Hérault vienne en soutien aux écoles qui dispensent ce type d’enseignement. Pas un enfant de l’Hérault ne devrait terminer sa scolarité sans avoir eu la possibilité de découvrir la voile ! S’agissant des plus grands, une initiative a été prise dans le Morbihan qui mérite d’être copiée : un pass’ports a été créé afin de susciter les sorties de port à port. - Un autre objectif a été fixé qui consiste à renforcer la visibilité de la filière nautique. Il faudra de notre point de vue que les salons nautiques nationaux, comme ceux organisés au Cap- d’Agde et à La Grande-Motte, et les compétitions nationales de voile qui participent à mieux faire connaître les attraits du nautisme soient, demain, fortement soutenus par le Département. - Enfin, les élus du groupe Démocratie et République ont redit à l’occasion des travaux de l’assemblée départementale leur conviction que l’avenir de notre tourisme dépend en grande partie de notre faculté à créer les synergies entre le littoral et les villages. Ainsi, les ports fluviaux constitueront des points relais entre nos territoires. Afin qu’il assume pleinement son rôle, le Conseil Général de l’Hérault devra abandonner son statut de partenaire observateur du projet Odyssea pour en devenir enfin un acteur à part entière ! Sébastien FREY Président de Groupe Groupe communiste Redonner du souffle à nos collectivités locales Depuis 10 ans maintenant, la place et le rôle des collectivités locales sont bouleversés par des lois qui n’ont cessé de limiter leur capacité à développer des politiques adaptées aux besoins des citoyens. Ce sont tout d’abord de nombreux transferts de compétences qui ont été opérés (RMI avant le RSA, Allocation personnalisée d’autonomie (Apa) pour nos anciens, routes nationales, personnels techniques des collèges, Allocation pour adultes handicapés…) sans que l’État transfère les moyens nécessaires à l’exercice plein et entier de ces responsabilités. Puis est venue la baisse directe des contributions de l’État au fonctionnement des collectivités et, en point d’orgue, la réforme fiscale qui a supprimé la taxe professionnelle pour la remplacer par des dotations figées dans le temps. Enfin, la réforme des collectivités, votée mais applicable pour l’essentiel à partir de 2014, loin de simplifier les échelons et la gestion des collectivités, vise à casser les solidarités, notamment au plan départemental. Au fond, après avoir organisé l’asphyxie financière, les différents gouvernements, depuis ce temps, ont œuvré pour diminuer la souveraineté des collectivités locales. Le groupe communiste du Conseil général de l’Hérault, les communistes et le Front de gauche se sont prononcés pour redonner à la démocratie et à la participation citoyenne un nouvel élan. Sur la question des assemblées locales, nous souhaitons que la nouvelle majorité élue s’empare de ces questions pour abroger les lois territoriales actuelles et engage une véritable concertation pour approfondir la décentralisation et permettre ces avancées. Il en va de l’avenir des politiques publiques qui comptent pour la vie quotidienne de nos concitoyens : le logement, les modes de transport, les solidarités, le sport, la culture, la jeunesse, l’environnement… Le nouveau Président de la République pourra compter sur notre exigence pour refonder une organisation de la décentralisation qui soit respectueuse à la fois de l’unité de notre pays et de la prise en compte scrupuleuse de la diversité des situations sociales et des territoires. François LIBERTI Président de Groupe Groupe majoritaire socialistes et apparentés La décentralisation, une dynamique trentenaire Il y a trente ans, le gouvernement de Pierre Mauroy, Premier Ministre en 1982 et Gaston Deferre, ministre de l’Intérieur, proposèrent les lois de décentralisation au Parlement, qui les adopta. La fin de la tutelle du préfet sur l’exécutif départemental fut une révolution. C’est grâce à ces lois fondatrices et celles qui suivirent que les conseillers généraux que vous élisez au suffrage universel direct peuvent administrer la collectivité départementale. La proximité avec les territoires et les habitants permet aux élus locaux de prendre les décisions les mieux adaptées. Le Conseil général de l’Hérault aménage vos routes, construit vos collèges et développe des politiques de solidarité dans l’ensemble du département. Toutes ces compétences et bien d’autres ont été transférées au fur et à mesure des différentes lois de décentralisation. Nous avons mis en place des politiques volontaristes en matière d’action économique ou en faveur de la culture, du sport, de la jeunesse, de l’environnement et du tourisme. Sur le plan de l’efficacité, la décentralisation a fait ses preuves. Cependant, une bonne idée peut très vite être dévoyée. Ces dernières années, le nombre des compétences transférées aux collectivités locales n’a cessé de croître : le Département est devenu chef de file de l’action sociale, a hérité d’une grande partie des routes nationales et de la gestion du personnel de l’équipement ainsi que des agents techniques des collèges. L’Etat a demandé aux collectivités d’assumer de plus en plus de compétences sans leur en donner les moyens. Après la dernière vague de transferts, l’autonomie décisionnelle des collectivités est remise en cause, faute de moyens financiers. Aujourd’hui, face à la crise économique, l’acte III de la décentralisation doit redonner des marges de liberté aux collectivités locales, notamment une autonomie financière recouvrée. Les compétences entre l’Etat et les collectivités locales doivent être clarifiées et précisément définies. Des exigences de démocratie, d’égalité et d’efficacité devront guider ce nouvel acte de décentralisation, que nous voulons au service des territoires et des citoyens. N°214 – JUIN 2012 herault.fr
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