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à Brassens - Conseil Général de l'Hérault

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30 ÉLUS SUR LE TERRAIN CELA FAIT DÉBAT<br />

Assises : jury populaire<br />

ou professionnel ?<br />

C’EST UN PROJET DE LA CHANCELLERIE : faire siéger aux assises neuf jurés populaires,<br />

mais seulement en appel. En première instance, un « tribunal criminel » <strong>de</strong> cinq<br />

magistrats les remplacerait. A vous <strong>de</strong> juger…<br />

“HUMAIN”<br />

J<br />

e pense le plus grand mal <strong>de</strong> cette éventuelle<br />

réforme. Elle dépossè<strong>de</strong> le peuple<br />

d’une partie <strong>de</strong> son pouvoir démocratique.<br />

Une tradition séculaire disparaîtrait et, avec elle, une<br />

part <strong>de</strong> nos libertés. Cela peut paraître paradoxal mais<br />

je suis tout aussi opposé à l’introduction <strong>de</strong>s jurés populaires<br />

en correctionnelle. Le paradoxe n’est qu’apparent.<br />

En correctionnelle, nous sommes confrontés<br />

à <strong>de</strong>s débats très techniques. Etre magistrat, c’est une<br />

formation et une culture que les jurés n’ont pas.<br />

La cour d’assises, en revanche, c’est le sanctuaire <strong>de</strong> la<br />

parole, <strong>de</strong> l’éloquence, <strong>de</strong> l’émotion. Juger quelqu’un,<br />

c’est entrer avant tout dans une dimension humaine<br />

qui touche chacun d’entre nous. Si <strong>de</strong>s problèmes<br />

techniques relevant du droit se posent, le prési<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> la Cour et ses assesseurs sont là pour les résoudre,<br />

mais l’aspect humain doit rester prépondérant.<br />

“CONSTERNANT”<br />

Retoqué par le Sénat, ce projet est une<br />

catastrophe dans sa <strong>de</strong>rnière version telle<br />

qu’elle se profile à l’Assemblée nationale.<br />

Au lieu <strong>de</strong> simplifier, il rend plus complexe le fonctionnement<br />

<strong>de</strong> la Justice. On parle désormais en première<br />

instance d’assises <strong>de</strong> trois magistrats professionnels<br />

et <strong>de</strong> trois jurés. C’est consternant et assurément<br />

peu constitutionnel. Car le véritable problème - non<br />

réglé ni même évoqué - est la correctionnalisation <strong>de</strong>s<br />

faits criminels : 75 % à 80 % <strong>de</strong> ces faits sont renvoyés<br />

<strong>de</strong>vant le tribunal correctionnel. Nous proposons,<br />

<strong>de</strong>puis longtemps, la création <strong>de</strong> tribunaux criminels<br />

départementaux permanents, associant magistrats<br />

et citoyens formés et intéressés, <strong>de</strong>vant lesquels<br />

seraient déférés tous les auteurs <strong>de</strong> crimes. Cela permettrait<br />

en outre <strong>de</strong> mieux motiver les arrêts, comme<br />

le souhaitent les instances européennes.<br />

JACQUES MARTIN<br />

<strong>Conseil</strong>ler général <strong>de</strong><br />

Montpellier VII, avocat<br />

CHRISTOPHE RÉGNARD<br />

Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’Union syndicale<br />

<strong>de</strong>s magistrats<br />

L’Hérault<br />

LE MAGAZINE DU DÉPARTEMENT

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