L'héritière australienne - Harlequin

des funérailles, car c’est alors qu’on réalisait pleinement
que les personnes aimées ne reviendraient plus jamais.
Pauvre Carla. Son mari était mort il y avait un peu
plus de deux ans. Derek, marin de commerce, avait péri
lors d’un drame en mer. Malgré de longues périodes
de séparation, ils avaient été heureux ensemble et cette
disparition l’avait anéantie. Heureusement qu’elle avait eu
Sam pour la soutenir… et voilà que maintenant, c’était le
tour de son père. Comme la mère de Carla était retournée
en Italie, le pays de son enfance, et que sa grande famille
italienne l’accaparait presque exclusivement, Carla et
le jeune Sam étaient pour ainsi dire seuls. Mais son
amie Carla avait du courage à revendre. Elle avait déjà
surmonté une tragédie personnelle et elle survivrait
aussi au décès de son père. Angie en était persuadée.
Elle espérait seulement qu’elle-même serait aussi brave
et réussirait à accepter la mort de son compagnon. Elle
savait pourtant que cela allait être très difficile. Elle
décida spontanément d’apporter tout son soutien à Carla,
quelle que soit la décision que celle-ci prendrait à propos
du vignoble. C’était le minimum qu’elle puisse faire. Elle
le ferait en souvenir de Rolfe et de sa confiance en ses
talents de viticultrice.
Tandis que le sermon s’éternisait, les yeux gris d’Angie
observaient son amie. Elle avait presque quinze ans de
plus que Carla qui, à vingt-sept ans, faisait plus jeune que
son âge en dépit des coups durs du destin. Ses cheveux
bouclés blond vénitien encadraient un visage ovale doté
d’une solide mâchoire héritée de son père. Sans être belle,
elle avait du charme. Il y avait quelque chose d’attirant
chez elle : ses yeux d’un bleu profond laissaient deviner un
tempérament sensible et la forme de ses lèvres suggérait
une nature passionnée. Son corps, aux formes généreuses,
était à l’opposé de son corps de garçonne à elle, plat et
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