L'héritière australienne - Harlequin

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La douleur lancinante le paralysait ; il sentait son corps s’affaiblir et abandonner la lutte. Il tendit une main tremblante vers une branche de vigne dont la vrille s’enroula automatiquement autour de son index. Son sourire se transforma en une grimace de souffrance tandis qu’une douleur fulgurante lui déchirait la poitrine. Son corps se raidit soudain, pris de secousses convulsives, puis tous les muscles se relâchèrent. Il battit des paupières, ferma les yeux et tandis que la douleur s’estompait, il exhala un dernier soupir. Le visage ruisselant de larmes, Angie Dupayne s’apprêtait à téléphoner. Elle n’avait jamais pensé avoir un jour quelque chose d’aussi terrible à annoncer. — Carla ? Elle attendit que la femme à l’autre bout du fil lui confirme son identité. — C’est Angie. — Bonjour, Angie. Qu’est-ce qui t’amène ? répondit une voix chaleureuse. C’est Papa qui fait encore des siennes ? — Eh bien… non pas exactement. Carla, j’ai quelque chose de grave à t’annoncer, alors je n’irai pas par quatre chemins. Ton père. Rolfe est… Dans le salon de sa petite maison à Christchurch, Carla secoua la tête avec violence. Elle avait l’impression d’être prise dans un tourbillon. En entendant la voix oppressée d’Angie, elle avait tout de suite compris que les nouvelles allaient être mauvaises. — Non ! — Je suis désolée. Il est… Angie trébucha sur le mot fatidique. — Mort. C’est Peter qui l’a trouvé au milieu des vignes. 10
Nous avons appelé une ambulance. Ils ont essayé de le ranimer pendant tout le trajet jusqu’à l’hôpital, mais Rolfe… Carla entendit la voix d’Angie s’éteindre tandis qu’elle luttait contre les larmes. — D’après le médecin des urgences, il est mort d’une crise cardiaque. Il… tout s’est passé très rapidement. Carla Hunter s’affaissa contre le mur. Elle n’arrivait pas à accepter la terrible nouvelle. Son père, mort. C’était impossible. Lui, si fort et résistant, qui avait planté seul ce petit vignoble près de Marlborough et l’avait fait fructifier. Lui qui avait consacré sa vie à ses vignes comme il serait entré en religion. Lui qui débordait d’énergie. Elle ne pouvait pas l’imaginer silencieux et immobile. Oh, mon Dieu… — Carla, tu m’entends ? Ça va ? Carla essuya son visage baigné de larmes du revers de la main, la gorge serrée. Elle ne pouvait pas se laisser aller à son chagrin. Son fils, Sam, s’amusait dans le jardin en tapant dans son ballon de rugby. Il fallait qu’elle maîtrise ses émotions, qu’elle trouve les mots justes pour lui annoncer la mort de son grand-père… et régler les formalités d’usage. — Non, pas vraiment, Angie, répondit Carla. J’essaie… Je ne réalise pas bien. Elle avait l’esprit vide, comme paralysé. Son père était mort. Lui qui était l’une des personnes qu’elle aimait le plus au monde — avec Sam, sa mère et Angie —, il l’avait quittée. Elle était désormais… toute seule. Le regard brouillé par les larmes, elle jeta un coup d’œil à la pile de cahiers d’exercice qu’elle corrigeait pendant que Sam jouait. Il s’agissait de dessins industriels que lui avaient remis les élèves du collège où elle travaillait. — Je sais que c’est très dur pour toi. Nous aussi ici, 11
Page 1 and 2: 1 Nouvelle-Zélande, 1993 Debout su
Page 3: tout son bras gauche l’assaillait
Page 7 and 8: que son père était indestructible
Page 9 and 10: des funérailles, car c’est alors
Page 11 and 12: — Peut-être qu’elle ne vendra
Page 13 and 14: larmes de ton corps, mais pour l’
Page 15 and 16: — Exact. Rolfe est, je veux dire,
Page 17 and 18: de tous ses tracas financiers. Elle

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