Enceinte de Nicolo Orsini - Harlequin

Enceinte de Nicolo Orsini - Harlequin Enceinte de Nicolo Orsini - Harlequin

07.01.2014 Views

amoureuses. Mais c’était toujours comme ça au début avec les femmes, non ? Hypocrites par nature, elles cachaient bien leur jeu. Crispant la mâchoire, Nick regagna le bar et posa sa flûte encore pleine sur le comptoir de marbre. — Un scotch. Double, s’il vous plaît. — Je suis désolé, monsieur Orsini. Je n’ai pas de scotch. — Un bourbon alors. — Pas de bourbon non plus. — Vous plaisantez ? Le barman, qui ne devait pas avoir beaucoup plus de vingt ans, déglutit péniblement. — Non, monsieur Orsini. Je suis vraiment désolé, mais… — Arrêtez de répéter que vous êtes désolé ! Ce n’est pas ça qui… Nick se maudit intérieurement. Pourquoi s’en prendre à ce gamin ? Ce n’était pas sa faute si le seul alcool qui coulait à flots aujourd’hui était un truc prétentieux qui coûtait entre deux cents et trois cents dollars la bouteille. Une idée de son père, sans aucun doute. Le parrain s’imaginait que servir du champagne millésimé suffisait à faire de lui un homme raffiné… Mais non : Falco avait payé le mariage lui-même, se rappela Nick. Comme Dante et Rafe. C’était à cette condition qu’ils avaient accepté que la réception ait lieu dans cette maison, comme le souhaitait leur mère. Isabella s’était occupée des fleurs et Anna du buffet. S’il avait envie de passer ses nerfs sur quelqu’un, c’était à elles qu’il fallait s’adresser. Cette idée suffit à le calmer. Oser critiquer ses sœurs ? Il faillit pouffer. — Excusez-moi, dit‐il au barman. Je suis saturé de champagne, mais je vais me faire une raison. Avec un sourire ravi, le barman lui servit une nouvelle flûte. — Ne vous inquiétez pas, monsieur Orsini. Moi, je suis saturé de mariages. J’en ai fait un hier après-midi, un autre 10

hier soir et aujourd’hui celui-ci. Je sais bien qu’un jour, mon tour viendra, mais je dois dire que je ne suis pas pressé ! Nick leva sa flûte avec un sourire complice. Lui non plus, il n’était pas pressé. Il n’avait même aucune envie que son tour arrive. Malgré tout, il avait envie, comme tout homme, de fonder une famille afin de perpétuer son nom. Alors oui, il finirait par se marier lui aussi. Mais, le jour où il choisirait une épouse, il ne se raconterait pas d’histoires. L’amour ? Il n’y croyait pas. Dehors, le ciel s’obscurcissait. La météo avait annoncé de la pluie et, pour une fois, les prévisions semblaient exactes… Nick sortit dans le parc. Lorsqu’il serait prêt à franchir le pas, il procéderait avec méthode. Il prendrait une épouse conciliante et sans aspirations romanesques. Son mariage serait basé sur le respect mutuel. Rien de plus. Agir rationnellement, c’était le secret de la réussite. Dans tous les domaines. Pour décider s’il devait investir dans telle ou telle société, il n’écoutait pas ses sentiments. Pourquoi le ferait‐il pour choisir une épouse ? Ecouter ses sentiments était une erreur fatale. Il l’avait commise une fois et il s’était juré de ne jamais la renouveler. Il n’avait jamais parlé de cet épisode à personne. Pas même à ses frères. Il était préférable de garder certaines choses pour soi. Et, quand on avait été assez idiot pour se laisser manipuler, il n’y avait pas de quoi se vanter. Quatre ans plus tôt, il avait rencontré une femme lors d’un voyage d’affaires à Seattle. Sarah. Belle, intelligente, drôle. Elle occupait le poste de directrice financière dans la banque qu’il avait prévu de racheter ; et, si elle était issue d’une famille de la haute société, elle ne devait sa réussite qu’à ses seules compétences. Elle s’était retrouvée dans son lit dès le premier soir. Il avait eu envie de l’y garder quelque temps et, très rapidement, ils s’étaient organisés. Il passait un week-end sur deux à Seattle. Sarah passait les autres chez lui, à New York. 11

hier soir et aujourd’hui celui-ci. Je sais bien qu’un jour, mon<br />

tour viendra, mais je dois dire que je ne suis pas pressé !<br />

Nick leva sa flûte avec un sourire complice. Lui non<br />

plus, il n’était pas pressé. Il n’avait même aucune envie<br />

que son tour arrive. Malgré tout, il avait envie, comme tout<br />

homme, <strong>de</strong> fon<strong>de</strong>r une famille afin <strong>de</strong> perpétuer son nom.<br />

Alors oui, il finirait par se marier lui aussi. Mais, le jour où<br />

il choisirait une épouse, il ne se raconterait pas d’histoires.<br />

L’amour ? Il n’y croyait pas.<br />

Dehors, le ciel s’obscurcissait. La météo avait annoncé<br />

<strong>de</strong> la pluie et, pour une fois, les prévisions semblaient<br />

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Lorsqu’il serait prêt à franchir le pas, il procé<strong>de</strong>rait<br />

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aspirations romanesques. Son mariage serait basé sur le<br />

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Agir rationnellement, c’était le secret <strong>de</strong> la réussite.<br />

Dans tous les domaines. Pour déci<strong>de</strong>r s’il <strong>de</strong>vait investir<br />

dans telle ou telle société, il n’écoutait pas ses sentiments.<br />

Pourquoi le ferait‐il pour choisir une épouse ? Ecouter ses<br />

sentiments était une erreur fatale. Il l’avait commise une<br />

fois et il s’était juré <strong>de</strong> ne jamais la renouveler.<br />

Il n’avait jamais parlé <strong>de</strong> cet épiso<strong>de</strong> à personne. Pas<br />

même à ses frères. Il était préférable <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r certaines<br />

choses pour soi. Et, quand on avait été assez idiot pour se<br />

laisser manipuler, il n’y avait pas <strong>de</strong> quoi se vanter.<br />

Quatre ans plus tôt, il avait rencontré une femme lors<br />

d’un voyage d’affaires à Seattle. Sarah. Belle, intelligente,<br />

drôle. Elle occupait le poste <strong>de</strong> directrice financière dans<br />

la banque qu’il avait prévu <strong>de</strong> racheter ; et, si elle était issue<br />

d’une famille <strong>de</strong> la haute société, elle ne <strong>de</strong>vait sa réussite<br />

qu’à ses seules compétences.<br />

Elle s’était retrouvée dans son lit dès le premier soir. Il<br />

avait eu envie <strong>de</strong> l’y gar<strong>de</strong>r quelque temps et, très rapi<strong>de</strong>ment,<br />

ils s’étaient organisés. Il passait un week-end sur <strong>de</strong>ux<br />

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