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Les Fonctions reconnues à l'agriculture intra et périurbaine - HAL

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II<br />

II.1<br />

Dakar : conséquences de sa position géographique <strong>et</strong> de ses atouts<br />

politico-économiques sur l’utilisation des ressources naturelles non<br />

renouvelables<br />

Un axe d’urbanisation d’Ouest en Est sur les espaces « vides » <strong>et</strong> les problèmes<br />

d’accès <strong>à</strong> la terre <strong>et</strong> <strong>à</strong> l’eau<br />

Au Sénégal, bien avant la sécheresse qui a commencé en 1968, s’est produit un fort<br />

exode rural vers les centres urbains, en général, <strong>et</strong> vers la capitale, en particulier, qui<br />

concentre le plus d’opportunités de travail <strong>et</strong> d’insertion socio-professionnelle. C<strong>et</strong>te<br />

immigration a causé une importante demande en logements. Ainsi, autant l’habitat régulier<br />

qu’irrégulier aliènent les espaces naturels (forêt de Mbao) <strong>et</strong> agricoles (Niayes) dans un axe<br />

ouest-est : de Dakar vers Thiès, en passant par Pikine.<br />

Selon Sinou, c’est « l’absence de relief qui favorise l’extension spatiale de<br />

l’agglomération ». Mais l’auteur ajoute que « ce site de basse altitude (de 10 <strong>à</strong> 30 mètres si<br />

l’on excepte les deux collines des Mamelles <strong>à</strong> l’ouest – hautes d’une centaine de mètres –)<br />

n’est cependant pas totalement urbanisé ».<br />

C<strong>et</strong>te conquête des espaces « vides » comme le disent les urbanistes, pose des<br />

problèmes autant <strong>à</strong> l’intégrité des écosystèmes Niayes qui représentent les principaux<br />

espaces naturels, qu’<strong>à</strong> l’agriculture qui s’y développe.<br />

En eff<strong>et</strong>, si dès avant 1945, le quartier du Plateau qui s’étend au-del<strong>à</strong> du port est<br />

constitué de quartiers commerciaux, administratifs <strong>et</strong> résidentiels bordant des rues<br />

orthogonales <strong>et</strong> entourant la place de l’Indépendance est la ville « européenne », le quartier<br />

de la Médina qui le prolonge au nord-ouest marque le début de la ville « africaine » plutôt<br />

résidentielle <strong>et</strong> constituée de « concessions » ou de villas sans étage accueillant des<br />

familles nombreuses. L’échec du premier plan directeur de Dakar de 1948 est dû au fait<br />

qu’il n’a pas permis de contrôler l’accroissement démographique. Sinou précise que<br />

« parallèlement, les pouvoirs publics s’engagent dans de vastes opérations de lotissements<br />

<strong>et</strong> d’équipements : la Médina s’agrandit <strong>et</strong> un nouveau <strong>et</strong> vaste quartier se développe,<br />

Grand Dakar, <strong>à</strong> la limite nord de l’ancienne cité. Elles ne suffisent cependant pas pour<br />

loger les migrants (Dakar dépasse les deux cents mille habitants en 1950), qui s’installent<br />

dans les zones non loties » (Pages 5-6).<br />

Dans le but d’offrir aux élites locales de meilleures conditions de logement, l’Etat<br />

créa, entre 1961 <strong>et</strong> 1964, trois organismes publics :<br />

- la SICAP (Société Immobilière du Cap-Vert) qui viabilise des terrains, construits<br />

des logements <strong>et</strong> développe le crédit foncier. <strong>Les</strong> activités de c<strong>et</strong>te Société immobilière<br />

pouvaient s’étendre au-del<strong>à</strong> de la Presqu’île du Cap-Vert.<br />

- l’OHLM (Office des Habitations <strong>à</strong> Loyer Modéré) qui devait établir son<br />

programme conjointement <strong>à</strong> celui de la SICAP.<br />

- Enfin, le Crédit du Sénégal qui « devait favoriser une pré-épargne de ses<br />

emprunteurs, en offrant son crédit principalement pour des prêts d’achèvement ou<br />

d’amélioration » (Ba, 2003 : 11).<br />

Cependant, seules les personnes solvables, justifiant d’un revenu régulier <strong>et</strong><br />

identifiable, notamment les fonctionnaires <strong>et</strong> les membres de la classe moyenne, ont pu<br />

bénéficier des villas <strong>et</strong> immeubles rappelant le modèle d’habitat social européen, peu<br />

adapté aux familles africaines, construits <strong>à</strong> Grand Dakar par les deux premières structures.<br />

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