Les Fonctions reconnues à l'agriculture intra et périurbaine - HAL
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la société en matière de durabilité économique, environnementale <strong>et</strong> sociale du<br />
développement ».<br />
<strong>Les</strong> préoccupations non commerciales liées <strong>à</strong> l’agriculture sont aussi évoquées par<br />
Burrel (2003) comme étant les services rendus <strong>à</strong> la société par l’agriculture. Ce sont, entre<br />
autres, la sécurité alimentaire, les moyens de subsistance, la lutte contre la pauvr<strong>et</strong>é, la<br />
préservation de l’emploi rural <strong>et</strong> la protection de l’environnement. L’auteur, tout comme<br />
Losch, montrent que les pays du Nord ou « Amis de la MFA » (Union européenne,<br />
Norvège, Suisse, Etats-Unis <strong>et</strong> Japon) sont plus enclins <strong>à</strong> défendre ce concept que les pays<br />
émergents du « Groupe de Cairns » ou les pays en développement qui le considèrent<br />
comme un moyen pour les pays riches de subventionner leurs agricultures <strong>et</strong> de créer du<br />
dumping sur le marché mondial.<br />
D’ailleurs, selon Akesbi, au départ, les pays du Tiers-Monde percevaient la<br />
multifonctionnalité « au mieux comme un simple « caprice de riches », au pire comme un<br />
véritable « Cheval de Troie Protectionniste ». C<strong>et</strong>te thèse peut être accréditée par<br />
l’affirmation de Massot-Marti (2003 : 30) selon laquelle « la MFA n’a jamais eu comme<br />
objectif l’orientation de la réforme de 1999 mais a pris corps <strong>à</strong> Berlin, pour légitimer <strong>et</strong><br />
encadrer la stratégie négociatrice européenne au sein de l’OMC, <strong>et</strong>, en même temps,<br />
gagner du temps avant une nouvelle réforme de la PAC ». D’ailleurs, Berthelot (2004 a, b :<br />
5, 8) éclaire sur l’occurrence de c<strong>et</strong>te réforme de la PAC en juin 2003 ; réforme qui a<br />
permis <strong>à</strong> l’Union européenne (UE) de transférer une fraction croissante des aides directes <strong>à</strong><br />
ses agriculteurs de la boîte bleue <strong>à</strong> la boîte verte 8 de l’Accord sur l’Agriculture (AsA) de<br />
l’OMC. Ceci s’est fait dans le cadre du "paiement unique par exploitation" (PUE) qui<br />
perm<strong>et</strong> aux agriculteurs d’encaisser annuellement les aides perçues en moyenne de 2000 <strong>à</strong><br />
2002 sans être obligés de produire. Ces subventions sont versées au titre des aides agrienvironnementales<br />
qui sont déconnectées de la production. Pour Berthelot, ceci est « une<br />
pure mystification théorique <strong>et</strong> une escroquerie politique majeure car n’importe quelle<br />
subvention réduit les coûts de production des agriculteurs, même quand elle est liée <strong>à</strong> des<br />
considérations non commerciales ».<br />
Cependant, même si ces analyses pourraient laisser penser que la MFA est aussi<br />
une caution de la politique agricole des pays occidentaux, force est de constater que, même<br />
si les acteurs agricoles du Sud s’émeuvent de l’instabilité des prix agricoles sur le marché<br />
mondial du fait des politiques de libre échange, ils intègrent quand même dans leurs<br />
revendications des notions identiques <strong>à</strong> celles que défend la MFA. Ainsi, dans la<br />
Déclaration de Dakar (http://www.dakar-declaration-cancun.org, 2003), des représentants<br />
d’organisations paysannes <strong>et</strong> de producteurs agricoles du monde entier ont appelé,<br />
8 En plus de la boîte orange, de la Mesure Globale de Soutien (MGS) de l’AsA, contenant les soutiens<br />
internes couplés liés aux niveaux courants de production ou de prix, telles que les dépenses d’intervention<br />
(donnant lieu <strong>à</strong> stockage public) ou les aides aux <strong>intra</strong>nts <strong>et</strong> investissements, considérés comme distorsifs des<br />
échanges ; existent :<br />
- la boîte verte qui contient les subventions totalement découplées censées n’avoir aucun eff<strong>et</strong> ou un eff<strong>et</strong><br />
minime sur les niveaux actuels de production ou de prix <strong>et</strong> recouvrent les aides agri-environnementales, pour<br />
calamités, aux agriculteurs des zones défavorisées <strong>et</strong> les aides découplées au revenu accordées sans que les<br />
agriculteurs soient obligés de produire <strong>et</strong><br />
- la boîte bleue qui contenait les aides partiellement découplées : cas des aides directes de l’UE depuis 1992<br />
– car fixes <strong>et</strong> établies en fonction des facteurs de production fixes (surfaces <strong>et</strong> rendements des années 1989-<br />
91 pour les aides céréales, oléagineux, protéagineux (COP) – <strong>et</strong> têtes de bétail de 1992 pour la viande<br />
bovine). Ces aides étaient inattaquables <strong>à</strong> l’OMC <strong>à</strong> cause de la "clause de paix" (article 13 de l’AsA) pour 9<br />
ans, jusqu’en fin 2003. Mais l’essentiel de ces aides ont été transférées, suite <strong>à</strong> la réforme de la PAC de juin<br />
2003, vers la boîte verte (Cf. Berthelot, 2004).<br />
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