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Les Fonctions reconnues à l'agriculture intra et périurbaine - HAL

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sans mal que la sécurité d’approvisionnement est une considération non commerciale. Ce<br />

sont par la suite toutes les questions qui s’inscrivent dans le cadre du concept de<br />

multifonctionnalité de l’agriculture qui vont focaliser l’attention <strong>et</strong> donner un ton<br />

particulier <strong>à</strong> ce débat. La sécurité alimentaire aussi sera proposée pour faire partie de ces<br />

" dossiers " <strong>à</strong> "caractère non commercial".<br />

Au niveau européen, Delache (2002) précise que « ce concept se r<strong>et</strong>rouve notamment<br />

explicité dans les fondements de la politique agricole commune (PAC), qui font référence <strong>à</strong><br />

la sécurité d'approvisionnement, <strong>à</strong> la protection de l'environnement <strong>et</strong> au soutien des<br />

revenus. Il est devenu un élément important des dernières réformes de c<strong>et</strong>te politique en<br />

1999, avec le développement rural. Le concept a été formellement adopté par les ministres<br />

de <strong>l'agriculture</strong> de l'OCDE les 5 <strong>et</strong> 6 mars 1998 ». De son côté, Hervieu précise que<br />

« l’Union européenne s’empara de la question entre 1995 <strong>et</strong> 1998. La Commission<br />

européenne mit ainsi en discussion la notion de politique rurale intégrée, centrée sur les<br />

approches environnementales <strong>et</strong> territoriales ». Cela souligne la prise d’importance<br />

continuelle en faveur de ce « deuxième pilier », dit pilier Vert de la PAC, né avec les<br />

mesures agri-environnementales introduites en 1989.<br />

En France, Luc Guyau (2000 : 18), ancien président de la FNSEA (Fédération<br />

Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles) rappelait que « (…) la<br />

« multifonctionnalité » dont on parle tant aujourd’hui, c’est nous qui en sommes les<br />

instigateurs ». Plus exactement, les agriculteurs ont pris au mot le gouvernement qui leur<br />

proposait d’être les « gardiens de l’humus » (1983), puis plus tard, les « gardiens du<br />

paysage », en réclamant des mesures concrètes qui furent <strong>à</strong> la base de l’éphémère Fonds de<br />

Gestion de l’Espace Rural (FGER) en 1995. Ainsi, les agriculteurs ont accepté le dialogue<br />

sur les rôles que l’agriculture peut prendre en charge en accord avec la société. Cela est<br />

confirmé par Hervieu qui écrit « <strong>à</strong> l’occasion de son cinquantième anniversaire, la<br />

Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA) avait réclamé une<br />

nouvelle loi d’orientation agricole pour « renouveler les termes du contrat qui unit<br />

l’agriculture <strong>et</strong> la Nation » » ; ce, en vue de préserver l’agriculture sur l’ensemble du<br />

territoire français. Par ailleurs, le syndicalisme agricole, en particulier la Confédération<br />

Paysanne, souhaite maintenir le plus grand nombre d’exploitations possible, ce qui<br />

implique de les réorganiser sur de nouveaux systèmes de production, en particulier<br />

diversification ou pluriactivité afin de renforcer leur durabilité économique.<br />

Ce débat, conduit sous deux gouvernements, a permis d’intégrer le concept de<br />

multifonctionnalité agricole dans la loi d'orientation agricole (LOA, 9 Juill<strong>et</strong> 1999), qui a<br />

créé, notamment, le contrat territorial d’exploitation (CTE) ; une nouvelle coneption de<br />

l'aménagement du territoire a fait l’obj<strong>et</strong> de la loi d'orientation de développement durable<br />

du territoire (LOADDT) de 1999 (Hervieu, Ibid. ; Delache, Ibid. ; Gafsi, 2002). Raymond<br />

(2002) rappelle que l’article 1 de la LOA précise que « la politique agricole prend en<br />

compte les fonctions économique, environnementale <strong>et</strong> sociale de l’agriculture <strong>et</strong> participe<br />

<strong>à</strong> l’aménagement du territoire, en vue du développement durable ». Ces lois marquent une<br />

rupture avec la première loi d’orientation de l’agriculture de 1962 qui avait organisé la<br />

politique publique d’appui <strong>à</strong> l’organisation des filières de produits agricoles. En eff<strong>et</strong>, en se<br />

référant <strong>à</strong> Hervieu (1999), Léger (Ibid. : 138) explique, dans le cadre du CTE, que<br />

« l’évaluation conduite au niveau national révèle en eff<strong>et</strong> les tensions générées par le<br />

changement fondamental de paradigme politique que représente le passage d’une<br />

agriculture exclusivement « marchande <strong>et</strong> nourricière » <strong>à</strong> une agriculture<br />

« multifonctionnelle », devant répondre aux attentes diverses <strong>et</strong> parfois contradictoires de<br />

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