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Les Fonctions reconnues à l'agriculture intra et périurbaine - HAL

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III.1<br />

les débats <strong>et</strong> critiques politiques autour du concept de MFA<br />

II.1.1 Contexte international ayant vu l’émergence du concept<br />

L’idée a émergé dans la lignée du « développement durable » <strong>et</strong> des « négociations<br />

commerciales internationales » au début des années 1990. Elle est née <strong>à</strong> partir de la<br />

Conférence de Rio de 1992 <strong>et</strong> a été introduite dans les négociations agricoles <strong>à</strong> l’occasion<br />

du découplage des soutiens <strong>à</strong> l’agriculture en 1994 avec la conclusion, <strong>à</strong> Marrakech, de<br />

l’Accord du GATT (General Agreement on Tariffs and Trades) (Losch, 2002 ; Hervieu,<br />

2002 ; Akesbi, (2003). Ce découplage signifie que les Etats peuvent aider leurs producteurs<br />

tout en déconnectant ces aides des prix <strong>et</strong> des quantités produites (Hervieu, 2002 : 415).<br />

Cela pose déj<strong>à</strong> un problème quant aux possibilités d’un Etat donné d’assurer ces nouvelles<br />

formes d’aides aux agriculteurs. C’est pourquoi, au niveau mondial, il a fallu une décennie<br />

de débats, entre 1992 <strong>et</strong> 2002, pour faire émerger le concept de multifonctionnalité de<br />

l’agriculture qui n’est donc « pas né ex nihilo » (Hervieu, Ibid.). Ainsi, si la FAO rej<strong>et</strong>a ce<br />

concept <strong>à</strong> la suite de la conférence de Maastricht de 1999, l’OCDE l’adopta (Hervieu,<br />

Ibid.). Mais, ce rej<strong>et</strong> par la FAO ne fit pas long feu puisque, en 2000 déj<strong>à</strong>, elle a lancé le<br />

proj<strong>et</strong> "ROA" ou "Roles of Agricultures" intitulé « analyse socio-économique des rôles de<br />

l’agriculture <strong>et</strong> conséquences en matière de politique ».<br />

Après avoir reconnu le caractère crucial des rôles sociaux, environnementaux ou<br />

culturels de l’agriculture pour le développement durable <strong>et</strong> l’appréciation des biens<br />

communs <strong>et</strong> des services non marchands dans les pays développés, contrairement aux pays<br />

en développement, l’objectif était de mieux comprendre ces rôles en matière de bien-être<br />

humain <strong>et</strong> de développement dans ces pays. Ainsi, en se basant sur les notions<br />

d’externalités, de biens communs <strong>et</strong> de production commune, ce proj<strong>et</strong> ROA, financé par le<br />

Japon, a couvert la période 2002-2004. Il a consisté en une analyse comparative d’une<br />

douzaine d’études de cas par pays en Afrique, Amérique latine, Proche-Orient <strong>et</strong> en<br />

Afrique du Nord<br />

(www.fao.org/documents/show_cdr.asp?url_file=/DOCREP/004/Y2599F/y2599f04.htm).<br />

Ces analyses ont comporté les sept modules suivants :<br />

1. Évolution récente des politiques économiques <strong>et</strong> agricoles ;<br />

2. <strong>Les</strong> éco-externalités de l’agriculture (ou externalités environnementales) ;<br />

3. Réduction de la pauvr<strong>et</strong>é ;<br />

4. Sécurité alimentaire ;<br />

5. Rôle tampon de l’agriculture en temps de crise ;<br />

6. Viabilité sociale ;<br />

7. Module d’études culturelles <strong>et</strong> enquête des perceptions.<br />

Ce changement d’attitude de la FAO s’explique donc par les progrès continuels dans la<br />

mise en œuvre du concept de développement durable qui, considéré comme un<br />

« développement qui perm<strong>et</strong>te de satisfaire les besoins des générations présentes sans<br />

comprom<strong>et</strong>tre la possibilité pour les générations futures de satisfaire les leurs » (rapport<br />

Brundtland, 1988), invitait les peuples <strong>à</strong> réfléchir sur la meilleure façon d’exploiter leurs<br />

ressources naturelles <strong>et</strong> de se garantir sécurité alimentaire <strong>et</strong> bon cadre de vie. Akesbi (P.<br />

17) précise que : « L’Accord Agricole de Marrakech avait reconnu la nécessité de prendre<br />

en considération certaines questions qui n’ont pas un caractère commercial, <strong>et</strong> ce lors de<br />

la reprise des prochaines négociations. Mais l’article 20 qui avait avancé c<strong>et</strong>te idée s’était<br />

bien gardé d’apporter une définition de ces « considérations autres que d’ordre<br />

commercial ». Cependant, déj<strong>à</strong> lors des négociations de l’Uruguay Round, on convenait<br />

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