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Les Fonctions reconnues à l'agriculture intra et périurbaine - HAL

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Chapitre 1. ANALYSE CONCEPTUELLE DE L’EVOLUTION<br />

DES RELATIONS VILLE-AGRICULTURE<br />

Ce chapitre expose le cadre conceptuel de notre recherche. Il comprend trois<br />

sections. Dans un premier temps, nous aborderons l’évolution des relations villeagriculture,<br />

en particulier dans des pays du Nord, ensuite, nous présenterons des<br />

définitions <strong>et</strong> caractérisations de l’agriculture <strong>intra</strong> <strong>et</strong> péri-urbaine <strong>et</strong>, enfin, nous<br />

analyserons le concept de multifonctionnalité de l’agriculture.<br />

I. <strong>Les</strong> relations ville-agriculture : de l’approvisionnement alimentaire<br />

au développement durable local<br />

I.1 Au commencement des relations entre mondes urbain <strong>et</strong> rural était la primauté<br />

de l’approvisionnement alimentaire<br />

Le philosophe Henri Lefebvre (1968 : 14) estime que « dans la théorie, le concept<br />

de la ville (de la réalité urbaine) se compose de faits, de représentations <strong>et</strong> d’images<br />

empruntés <strong>à</strong> la ville ancienne (pré-industrielle, pré-capitaliste) mais en cours de<br />

transformation <strong>et</strong> de nouvelle élaboration ». L’auteur poursuit (Ibid. : 52-53) en définissant<br />

la ville comme « une médiation parmi les médiations. Contenant l’ordre proche –<br />

relations des individus dans des groupes plus ou moins vastes, plus ou moins organisés <strong>et</strong><br />

structurés, relations de ces groupes entre eux – (…). Contenue dans l’ordre lointain –<br />

celui de la société, réglé par de grandes <strong>et</strong> puissantes institutions (Eglise, Etat), par un<br />

code juridique formalisé ou non, par une « culture » <strong>et</strong> des ensembles signifiants ». Aussi,<br />

Lefebvre (Ibid. : 10-12) considère que le tissu urbain est une métaphore désignant une<br />

sorte de prolifération biologique <strong>et</strong> une sorte de fil<strong>et</strong> <strong>à</strong> mailles inégales <strong>et</strong> entre lesquelles<br />

persistent des îlots <strong>et</strong> des îles de ruralité. Pour lui, « le rapport « urbanité-ruralité » ne<br />

disparaît pas ; au contraire : il s’intensifie, <strong>et</strong> cela jusque dans les pays les plus<br />

industrialisés ».<br />

C<strong>et</strong>te analyse de la complexité urbaine établit, d’une part, la pertinence d’examiner<br />

deux niveaux territoriaux : le local (échelle du vécu des habitants) <strong>et</strong> le supra local (échelle<br />

des décisions politiques <strong>et</strong> réglementaires) <strong>et</strong>, d’autre part, elle m<strong>et</strong> en évidence la<br />

permanence du lien de la ville avec l’espace rural. Par contre, d’autres auteurs<br />

complexifient davantage l’analyse de ce concept, puisque Snrech (1997) qualifie la ville de<br />

« concept flou » <strong>et</strong> Sauvez (2001 : 116) estime que c’est « un mot ambigu ». La ville est un<br />

lieu de division sociale du travail, <strong>à</strong> une échelle plus grande que celle du village ; la<br />

majorité de ses habitants sont des non-agriculteurs. Mais, depuis toujours, les alentours des<br />

villes sont occupés par l’agriculture.<br />

C’est ce que Paul Bairoch confirme en écrivant : « qu'il s'agisse des villes<br />

"administratives" de la Chine ou des villes "commerciales" d'Italie ou des Pays-Bas,<br />

celles-ci ont contribué largement <strong>à</strong> faire des campagnes avoisinantes des régions<br />

susceptibles de leur fournir des quantités croissantes de produits agricoles en échange de<br />

produits industriels ou de services » (Bairoch, 1996 : 38). C’est également ce que Isabelle<br />

Lefort (1997 : 81) écrit, <strong>à</strong> propos des ceintures maraîchères : « les villes ont sécrété <strong>à</strong> leur<br />

périphérie des espaces agricoles particuliers, destinés <strong>à</strong> couvrir les besoins du marché<br />

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