Les Fonctions reconnues à l'agriculture intra et périurbaine - HAL
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a-t-on (i) correctement établi leur « dangerosité sanitaire » ? (ii) quelles sont les mesures<br />
prévues pour les accompagner soit dans une évolution d’activité (rester sur place <strong>et</strong><br />
changer d’activité agricole, par exemple faire du microjardinage) soit les aider dans leur<br />
relocalisation ?<br />
- <strong>Les</strong> microjardins sont plutôt un succès pour le moment dans deux situations (i) les<br />
personnes privées car elles sont impliquées <strong>et</strong> cela leur rapporte (ii) les groupements<br />
motivés. Par contre si les membres d’un groupement ne s’impliquent pas sérieusement<br />
dans l’entr<strong>et</strong>ien du microjardin, cela entraîne la disparition de celui-ci, malgré le soutien<br />
financier des autorités politiques locales (cas du microjardin d’un GIE de femmes de<br />
Ouakam localisé dans la mairie de c<strong>et</strong>te commune d’arrondissement). Il faut en eff<strong>et</strong><br />
souligner que les microjardiniers sont plus impliqués dans la vie associative : 16 sur les 44<br />
producteurs membres d’une association. Ils sont suivis par ceux qui font de<br />
l’arboriculture : 10, les éleveurs : 8, les maraîchers : 6 <strong>et</strong> les floriculteurs : 4. Le<br />
microjardinage est un phénomène pour le moment très urbain (zones <strong>intra</strong>urbaine <strong>et</strong><br />
<strong>intra</strong>urbaine avec Niayes surtout), en cours de développement <strong>et</strong> soutenu par les mairies via<br />
la coopération bilatérale avec la municipalité de Milan <strong>et</strong> multilatérale avec la FAO. Il<br />
correspond surtout <strong>à</strong> un approvisionnement de proximité immédiate. Ses problèmes<br />
principaux demeurent celui de points de vente spécifiques par rapport aux marchés<br />
traditionnels, <strong>et</strong> le coût de l’accès <strong>à</strong> l’eau. Par ailleurs, nous nous demandons aussi si les<br />
pratiquants du microjardinage, surtout les groupements, seront en mesure de le poursuivre<br />
si le soutien des pouvoirs publics venait <strong>à</strong> s’arrêter.<br />
Relevons l’importance du poids de l’autoconsommation chez les producteurs hors sol<br />
(microjardiniers <strong>et</strong> p<strong>et</strong>its éleveurs) chez qui nous avons une certaine dualité dans<br />
l’appréciation de leur viabilité, car ils peuvent considérer que leur exploitation est<br />
économiquement viable même si sa valeur est faible.<br />
- Pour la floriculture, elle est économiquement rentable selon 73% des floriculteurs ;<br />
elle embellit le paysage routier <strong>et</strong> autoroutier de la capitale mais elle connaît une situation<br />
incertaine. Pourtant, il semble que c’est l’une des activités agricoles dont certains<br />
pratiquants s’organisent le plus pour défendre leurs intérêts (exemple des associations de<br />
floriculteurs de Dakar) mais, selon les résultats de notre échantillon, la mobilisation des<br />
floriculteurs reste très faible : seuls 4 sur les 30 enquêtés ont déclaré être membres d’une<br />
association de producteurs. Il faut dire que 26 sur 30 sont originaires hors de la région de<br />
Dakar <strong>et</strong> que 27 sur 30 ont un statut foncier précaire : 15 en prêt, 10 sur le domaine<br />
national <strong>et</strong> 3 en location. Aussi, la plupart d’entre eux r<strong>et</strong>ournent chez eux pendant la<br />
saison des pluies pour les travaux champêtres.<br />
Par ailleurs, nous avions vu dans la typologie des producteurs que les mixtes étaient plus<br />
nombreux que les purs. Concernant la durabilité, on constate aussi que la durabilité des<br />
types de systèmes de production mixtes est meilleure que celle des purs. Cela vaudrait-il<br />
dire que, dans le contexte de Dakar, il vaut mieux être mixte <strong>et</strong> proche des marchés<br />
urbains ?<br />
Enfin, du côté des producteurs eux-mêmes, le fait que le système d’activité de type A<br />
(agriculture seule) soit plus durable que le système d’activité de type C (activité<br />
complémentaire <strong>à</strong> l’agriculture) montre que l’agriculture dakaroise fait vraiment vivre, <strong>à</strong><br />
elle seule, de nombreuses personnes.<br />
A la suite de c<strong>et</strong>te présentation détaillée des agriculteurs, voyons comment l’agriculture<br />
évolue dans notre zone d’étude.<br />
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