Les Fonctions reconnues à l'agriculture intra et périurbaine - HAL
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III.<br />
La durabilité de l’agriculture en partant des types de systèmes de<br />
production <strong>et</strong> d’activités<br />
Selon la définition du dictionnaire (P<strong>et</strong>it Robert), la durabilité c’est d’abord le<br />
« caractère de ce qui est durable. C’est la permanence, la pérennité <strong>et</strong> la persistance. C’est<br />
ensuite le temps d’utilisation (d’un bien) ou de validité (d’un droit) ».<br />
Appliqué <strong>à</strong> l’agriculture, le terme « durable » intègre, tout comme s’il était rapporté au<br />
développement, des dimensions <strong>à</strong> la fois économiques, sociales <strong>et</strong> environnementales sur<br />
une échelle temporelle <strong>et</strong> générationnelle (Brundtland, 1987). Dans un contexte urbain, la<br />
notion d’agriculture durable fait échos aux liens entre agriculture <strong>et</strong> ville ainsi décrits dans<br />
le proj<strong>et</strong> AUVID (Agriculture Urbaine <strong>et</strong> Ville Durable) : « …au sein de ces espaces<br />
ouverts, l’espace <strong>et</strong> les activités agricoles sont méconnus des planificateurs, alors qu’ils y<br />
occupent souvent une place majeure 22 , même si le poids démographique de l’agriculture<br />
s’affaiblit dans les pays industrialisés. C’est donc la place de l’agriculture urbaine au<br />
sein de ces espaces ouverts qui est aujourd’hui questionnée. […] Rees (1997) considère<br />
que « l’agriculture urbaine favoriserait la réduction de l’empreinte [écologique de la ville]<br />
<strong>et</strong>, par conséquent, contribuerait au développement durable de la ville ». Reyburn (2002)<br />
propose une grille d’interprétation <strong>et</strong> d’évaluation de ces interactions qualitatives autour de<br />
quatre dimensions constitutives de la notion de développement durable: « en quoi<br />
contribuent-elles (i) <strong>à</strong> la qualité de l’environnement visuel <strong>et</strong> <strong>à</strong> l’image de la ville (ii) <strong>à</strong><br />
l’identification territoriale <strong>et</strong> au degré d’attachement aux aires sociales (iii) <strong>à</strong> la création<br />
d’ambiances <strong>et</strong> au développement de dynamiques sociales qui stimulent la sociabilité (iv) <strong>à</strong><br />
l’édification de la collectivité territoriale <strong>et</strong> <strong>à</strong> la constitution de rapports interpersonnels<br />
formalisés » ? ».<br />
Dans notre travail où nous essayons de démontrer la multifonctionnalité de<br />
l’agriculture urbaine <strong>à</strong> Dakar, notre objectif est, ici de déterminer dans quelle mesure c<strong>et</strong>te<br />
agriculture est durable. Pour cela, nous allons, d’abord, identifier les critères qui nous<br />
perm<strong>et</strong>tront d’appréhender c<strong>et</strong>te durabilité <strong>et</strong>, ensuite, diagnostiquer <strong>et</strong> analyser<br />
globalement c<strong>et</strong>te dernière pour les différents types de systèmes de production<br />
précédemment construits. Nous attirons l’attention du lecteur sur le fait que les tableaux<br />
détaillés que nous avons construits pour diagnostiquer la durabilité de chaque type de<br />
systèmes de production <strong>et</strong> d’activité seront classés en annexe (Tome 2).<br />
III.1 Identification des critères d’appréciation de la "durabilité" de l’agriculture <strong>à</strong><br />
Dakar<br />
Dans notre étude, la durabilité des exploitations sera appréhendée tant par des<br />
facteurs internes <strong>à</strong> ces exploitations que par des facteurs externes. Nous suivons en cela le<br />
point de vue de Godard <strong>et</strong> Hubert (2002) pour lesquels la durabilité de l’agriculture<br />
s’entend, d’une part, par la durabilité autocentrée de l’exploitation, d’autre part, par sa<br />
contribution <strong>à</strong> la durabilité du territoire qui l’inclut. Nous allons ici préciser les critères qui<br />
vont, selon nous, relever de l’un <strong>et</strong> de l’autre.<br />
- Qu’entend-on par facteurs internes ? Ce sont : la viabilité économique ; la vivabilité ; la<br />
transmissibilité <strong>et</strong> la reproductibilité de l’exploitation elle-même (Landais, 1997).<br />
• S’agissant de la viabilité économique, étant donné le caractère informel prédominant de<br />
l’agriculture urbaine dakaroise, qui ne perm<strong>et</strong> pas la tenue d’une comptabilité moderne,<br />
22 Dans l’agglomération d’Antananarivo (Madagascar), l’agriculture occupe 48% du territoire, <strong>et</strong> près de 50% en Ile de France<br />
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