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Les Fonctions reconnues à l'agriculture intra et périurbaine - HAL

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égional <strong>à</strong> Keur Massar ("SN" éloigné de Dakar) afin de désengorger le marché de<br />

Thiaroye ("SN" proche de Dakar).<br />

C<strong>et</strong>te proposition est motivée par le fait que les plus grandes exploitations sont<br />

recensées dans c<strong>et</strong>te zone. L’analyse de c<strong>et</strong>te fonction soulève un double paradoxe : on<br />

reconnaît la nécessité pour les dakarois d’accéder <strong>à</strong> une alimentation provenant des Niayes,<br />

ce qui peut « légitimer » leur surexploitation (mot que certains acteurs ont utilisé) mais les<br />

décideurs reconnaissent c<strong>et</strong>te fonction malgré les limites dénoncées par les producteurs en<br />

parlant de « non ou mauvaise prise en compte de ces espaces dans la planification ».<br />

II. La fonction « poumon vert »<br />

Elle est reconnue par les producteurs de toutes les zones, les<br />

commerçants/revendeurs <strong>et</strong> les consommateurs de "IN" mais surtout les décideurs : élus<br />

(sauf "SN"), encadrement <strong>et</strong> conseil technique agricoles <strong>et</strong> planificateurs <strong>et</strong> aménageurs.<br />

<strong>Les</strong> producteurs de "I" (12 sur 54, soit 22%) <strong>et</strong> "IN" (31 sur 123, soit 25%), plus confrontés<br />

<strong>à</strong> la pression urbaine, placent c<strong>et</strong>te fonction en deuxième position. Ils insistent sur le fait<br />

que les Niayes constituent une « zone verte agréable <strong>à</strong> voir ; une verdure pour la ville ».<br />

Pour les décideurs, les Niayes « procurent de l’oxygène, perm<strong>et</strong>tent <strong>à</strong> Dakar de<br />

respirer, lui offrent un beau panorama » <strong>et</strong> certains remarquent qu’« on ne peut pas avoir<br />

du bâti partout ». Cela rejoint l’idée qu’ « <strong>à</strong> Dakar, la zone des Niayes a gagné<br />

l’appellation de « poumon vert » <strong>et</strong> a même été déclarée ressource publique protégée »<br />

(Temple <strong>et</strong> Moustier, 2004). Toutes ces représentations se rapportent <strong>à</strong> la fonction<br />

paysagère des Niayes. Elles illustrent bien que les acteurs veulent qu’elle soit promue car,<br />

comme l’écrit Saint Marc (1971 : 3), « quand un paysage admirable est écrasé sous les<br />

lotissements, disparaît un peu de la beauté du monde ». En eff<strong>et</strong>, lorsqu’un élu a qualifié<br />

les Niayes de « Paradis perdu » en nous parlant de ses souvenirs d’enfance <strong>et</strong> qu’un<br />

habitant de la zone <strong>intra</strong> urbaine avec Niayes a aussi utilisé le terme de « Paradis » en<br />

parlant des Niayes <strong>et</strong> qu’il les a comparées aux « Champs Elysées », cela rejoint le passage<br />

suivant formulé par Odile Marcel (Op. cit. : 32) : « le paysage nous parle de l’histoire de<br />

nos sociétés. Par-del<strong>à</strong> la quête du bonheur personnel, il incarne l’attente d’un monde <strong>à</strong><br />

optimiser <strong>et</strong> constitue de la sorte, en tant qu’utopie concrète, un pari pour des chemins<br />

alternatifs <strong>à</strong> la guerre des mondes qui hante nos imaginaires ».<br />

La promotion de c<strong>et</strong>te fonction « poumon vert » perm<strong>et</strong>tra <strong>à</strong> l’agriculture d’assurer<br />

son rôle alimentaire <strong>et</strong> d’offrir un cadre paysager <strong>à</strong> Dakar car les « aménités rurales sont,<br />

par essence, immobiles » (Fleury, 2004).<br />

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