Engagement-des-aines-dans-la-societe-AIFA - Habiter-Autrement
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L’<strong>Engagement</strong> <strong>des</strong> aînés <strong>dans</strong> <strong>la</strong> société<br />
leurs «copains». Les vieux profs qui se mettent au niveau de jeunes<br />
dont ils pourraient être grands-parents me semblent pitoyables.<br />
On est de sa génération, de son groupe, de sa société. « Les<br />
années novembre», comme les appe<strong>la</strong>it joliment Jean-Paul Desbiens<br />
<strong>dans</strong> son journal, il y a 10 ans, ne nous enferment pas <strong>dans</strong> un<br />
ghetto, loin de là. Et de moins en moins d’ailleurs. Avec l’espérance<br />
de vie qui s’allonge, l’âge de <strong>la</strong> retraite s’estompe. Du moins <strong>dans</strong> le<br />
sens où on l’entendait jusqu’à tout récemment.<br />
Au Canada, juges et sénateurs doivent prendre leur retraite à<br />
75 ans. De même, les évêques doivent remettre leur démission au<br />
pape à l’âge de 75 ans. Et les cardinaux ne peuvent, s’ils ont atteint<br />
80 ans, participer au conc<strong>la</strong>ve (pour l’élection du prochain pape). Au<br />
sujet de Jean-Paul II lui-même, le débat fait rage un peu partout…<br />
Quoi qu’il en soit, le terme même de « retraite » devient vieillot,<br />
désuet, démodé, à mesure que <strong>la</strong> vie se prolonge. Nous ne pouvons,<br />
à moins d’être moribonds, avoir une moitié de vie dite active, et une<br />
autre moitié passive, en loisirs, vacances, voyages, farniente…<br />
Comment convaincre <strong>des</strong> décrocheurs sco<strong>la</strong>ires si l’idéal déterminant<br />
d’un grand nombre d’adultes est une retraite décrochée de <strong>la</strong><br />
société et prise le plus tôt possible? Cet horizon aussi bien existentiel<br />
que symbolique est peut-être <strong>la</strong> figure emblématique d’une crise de<br />
société autrement plus grave que celle de <strong>la</strong> récession économique,<br />
écrit Jacques Grand’Maison <strong>dans</strong> Le Devoir <strong>des</strong> 16 et 17 mars 2002,<br />
sous le titre: Pourquoi sombrons-nous si souvent <strong>dans</strong> <strong>la</strong> démesure?<br />
Un certain courant nihiliste multiforme envahit l’Occident.<br />
Le désintérêt politique a <strong>des</strong> sources <strong>dans</strong> notre sous-sol social et <strong>dans</strong><br />
l’appauvrissement de l’altérité et de l’engagement durable. Sans socle individuel<br />
et social <strong>dans</strong> nos profondeurs morales et spirituelles, on ne peut<br />
pas rebondir. Même nos institutions sociales les plus fondamentales, nous<br />
les utilisons trop souvent avec une mentalité de consommateur, de récepteur<br />
de services.<br />
La natalité faiblit, <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion vieillit, les mutations sont<br />
profon<strong>des</strong>. L’âge de <strong>la</strong> retraite obligatoire est remis en cause par les<br />
baby-boomers et nos enfants. La retraite hâtive devient démodée, elle<br />
devra être repoussée, étalée <strong>dans</strong> le temps, se faire progressive,<br />
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