Engagement-des-aines-dans-la-societe-AIFA - Habiter-Autrement
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Table thématique<br />
pouvoir coûte que coûte en hur<strong>la</strong>nt: Après moi, le déluge! Ou celui de<br />
Marguerite Lescop publiant à compte d’auteure Le tour de ma vie en<br />
80 ans? La vie montante? Mitterrand et Chirac? Sœur Teresa, Jean<br />
Vanier, Jean-Paul II? Henri Salvador et son si proche Jardin d’hiver?<br />
Anne Hébert, Françoise Giroud, écrivant superbement jusqu’à 80 ans?<br />
Y a-t-il lieu d’être optimiste en politique? Assurément.<br />
«Des raisons d’optimisme? Elles sont avant tout d’ordre vital: <strong>la</strong><br />
vie rend mille à qui lui donne cent; elle enlève mille à qui lui refuse<br />
cent», a écrit Saint-John Perse (aux environs de <strong>la</strong> cinquantaine).<br />
Malheur aux incertains et aux parcimonieux ! On périt par défaut bien plus<br />
que par excès. La vie est toute action, l’inertie est <strong>la</strong> mort. Le dernier terme<br />
de <strong>la</strong> dégradation du radium, c’est le plomb. Ainsi, pour les sociétés comme<br />
pour les individus, le goût de l’énergie, source première d’optimisme, est<br />
un instinct foncier de rectitude organique. Le pessimisme n’est pas seulement<br />
une faute contre nature, c’est une erreur de jugement autant qu’une<br />
désertion. C’est le « péché de l’esprit », le seul irrémissible. (Œuvres<br />
complètes, NRF Gallimard, 1989)<br />
Plusieurs jeunesses successives...<br />
Toutes choses ont leur saison, écrit Montaigne.<br />
Le jeune doit faire ses apprêts, le vieil en jouir, disent les sages. Et le plus<br />
grand vice qu’ils remarquent en notre nature, c’est que nos désirs<br />
rajeunissent sans cesse. Nous recommençons toujours à vivre. Notre étude<br />
et notre envie devraient quelquefois sentir <strong>la</strong> vieillesse. Nous avons le pied<br />
à <strong>la</strong> fosse, et nos appétits et poursuites ne font que naître. (Essais, livre<br />
second, chapitre XXVIII)<br />
Dans un post-scriptum à ses Lettres ouvertes, publiées en 1993,<br />
à 92 ans, Jean Guitton écrit:<br />
Je n’ai pas vieilli, disait Lacordaire. J’ai seulement connu plusieurs jeunesses<br />
successives. Me voici à <strong>la</strong> dernière jeunesse : jeunesse sans jeunesse,<br />
jeunesse sans avenir. Comme l’existence humaine à travers les âges est une<br />
suite de métamorphoses, j’espère que mon ultime jeunesse se transformera<br />
mystérieusement après le grand passage, – et, cette fois-ci, pour toujours.<br />
(Éditions Payot et Rivages)<br />
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