Engagement-des-aines-dans-la-societe-AIFA - Habiter-Autrement
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Table thématique<br />
conséquences, à <strong>la</strong> retraite active, il faut apprendre à proposer et à<br />
suggérer, au lieu d’imposer et de décréter. P<strong>la</strong>nter sans savoir… «Un<br />
octogénaire p<strong>la</strong>ntait. Passe encore de bâtir, mais p<strong>la</strong>nter à cet âge!<br />
Disaient trois jouvenceaux, enfants du voisinage ; Assurément, il<br />
radotait…» (La Fontaine, Le vieil<strong>la</strong>rd et les trois jeunes hommes)<br />
«Un supplément d’âge...» (Henri Bergson)<br />
Il faut apprendre à «inventer l’automne», selon le beau titre <strong>des</strong><br />
Méditations pour le temps du troisième âge, de André Sève. Semer,<br />
p<strong>la</strong>nter, se faire médiateurs, passerelles entre les générations, avec<br />
les « valeurs ajoutées » de l’une à l’autre. Mettre en valeur les trois<br />
vitalités qui font de notre temps libre un temps riche : le goût de<br />
vivre; <strong>la</strong> curiosité; l’intensité de <strong>la</strong> vie intérieure. Nous sommes l’âge<br />
de l’effort en tout, écrit Sève, citant de Tocqueville:<br />
L’effort au-dehors de soi et plus encore au-de<strong>dans</strong> de soi est aussi<br />
nécessaire, et même bien plus nécessaire, à mesure que l’on vieillit, que<br />
<strong>dans</strong> <strong>la</strong> jeunesse. Je compare l’homme en ce monde à un voyageur qui<br />
marche sans cesse vers une région de plus en plus froide, et qui est obligé<br />
de remuer davantage à mesure qu’il va plus loin. La grande ma<strong>la</strong>die de<br />
l’âme, c’est le froid, et pour combattre ce mal redoutable, il faut non seulement<br />
entretenir le mouvement vif de son esprit par le travail, mais aussi<br />
par le contact de ses semb<strong>la</strong>bles et <strong>des</strong> affaires du monde. C’est surtout à cet<br />
âge qu’il n’est pas permis de vivre sur ce qu’on a déjà acquis, mais s’efforcer<br />
d’acquérir encore et ne pas se reposer.<br />
« Nous commencerons par l’effort d’étudier ce qui désormais<br />
nous concerne, ajoute Sève: l’art de lutter contre le vieillissement,<br />
et les combats collectifs pour donner au troisième âge sa vraie p<strong>la</strong>ce,<br />
thème cher à Ménie Grégoire. Nous sommes, dit-elle, les pionniers<br />
d’un nouvel âge à inventer, <strong>la</strong> vieillesse actuellement est d’abord une<br />
victoire, c’est vivre plus longtemps et mieux. Mais, ajoute-t-elle, être<br />
vieux n’est pas suffisant pour apprendre <strong>la</strong> vieillesse, il faut<br />
l’étudier…»<br />
Aucune période de l’existence humaine n’est tissée aussi étroitement de<br />
douceurs et de souffrances. Si notre joie, ou en tout cas notre paix, ne cesse<br />
de rayonner <strong>dans</strong> le plus dur à affronter, nous aurons prouvé quelque chose<br />
qui sera le plus beau cadeau de notre automne aux autres saisons: vivre a<br />
toujours un côté vainqueur.<br />
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