Engagement-des-aines-dans-la-societe-AIFA - Habiter-Autrement
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Table thématique<br />
lien à établir entre <strong>la</strong> famille et <strong>la</strong> société, tout en tenant compte de<br />
<strong>la</strong> mutation <strong>des</strong> organisations familiales et sociales.<br />
L’intéressant pour nous ici est de découvrir, voire de déterminer<br />
l’impact de ces valeurs et ce qu’elles représentent pour les différentes<br />
générations impliquées aujourd’hui <strong>dans</strong> <strong>la</strong> famille. Pour les<br />
plus âgés, l’influence majeure venait <strong>des</strong> églises chrétiennes comme<br />
<strong>des</strong> confessions juives et musulmanes. Or, nous sommes en proie à<br />
une déchristianisation qui provoque une modification <strong>des</strong> valeurs.<br />
Autrefois, les valeurs ayant cours étaient essentiellement<br />
morales, à partir de notions simples, voire simplistes du Bien et du<br />
Mal, traduites par <strong>des</strong> expressions telles que il faut, on doit, nous<br />
devons relevant du Devoir. Or, de plus en plus, on évoque le Droit,<br />
qui se multiplie en «droits» pour aboutir à un équilibre instable entre<br />
devoirs et droits. Il s’agit là de valeurs sociales dont une <strong>des</strong> plus en<br />
plus citées est le droit à <strong>la</strong> différence.<br />
Mais, <strong>dans</strong> le cadre de l’évolution familiale joue l’histoire propre<br />
à chaque groupe incluant d’office le temps, <strong>la</strong> temporalité et donc sa<br />
dynamique. Pour l’individu, se croisent constamment l’histoire<br />
interindividuelle, se dérou<strong>la</strong>nt au sein du groupe d’appartenance, et<br />
l’histoire collective et inversement.<br />
Je donnerai un exemple personnel: j’ai 73 ans, ma mère est décédée<br />
en 1986 à l’âge de 80 ans et 4 mois. Pour son anniversaire,<br />
j’aurais voulu faire une belle fête en réunissant toutes les générations<br />
; elle était deux fois arrière-grand-mère. Je n’ai pas voulu<br />
réaliser ce projet sans lui demander son avis et son accord. Or, elle<br />
a refusé avec cet argument: «Je ne pensais pas devenir si vieille; ce<strong>la</strong><br />
ne mérite pas d’être fêté». Je n’avais pas pensé que ce que j’aurais<br />
aimé célébrer l’aurait renvoyée au fait qu’elle était devenue une<br />
vieille femme alors que, pour moi, c’était glorifier une personne<br />
proche dont je connaissais tous les événements traversés et, en<br />
quelque sorte, en témoigner auprès de mes <strong>des</strong>cendants. J’ai obéi à<br />
sa directive car je suis de <strong>la</strong> génération élevée sous le diktat de<br />
l’autorité que ma mère concrétisait par un proverbe russe: «L’œuf<br />
n’a pas à apprendre à vivre à <strong>la</strong> poule!». J’étais fille unique ayant<br />
souffert de ce que je considérais comme le joug, voire le poids <strong>des</strong><br />
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