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L'ignorance et la misère dans Les Misérables - Gymnase de Morges

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A<strong>la</strong>in G<strong>la</strong>sson 3M03 18.01.2011<br />

frissonner. » (I.256). Voici une preuve donné par Victor Hugo que l’ignorance perm<strong>et</strong> aux<br />

avantagés d’exploiter <strong>de</strong>s personnes innocentes au point <strong>de</strong> les faire vivre <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>misère</strong>.<br />

Un autre exemple du même genre a lieu lorsque les Thénardier préten<strong>de</strong>nt que Cos<strong>et</strong>te est<br />

ma<strong>la</strong><strong>de</strong> <strong>et</strong> qu’ils doivent recevoir <strong>de</strong> l’argent pour pouvoir payer les médicaments<br />

nécessaires à sa guérison. Cos<strong>et</strong>te se fait alors arracher les <strong>de</strong>nts <strong>de</strong> <strong>de</strong>vant pour pouvoir<br />

subvenir à leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. Mais « Cos<strong>et</strong>te n’était pas ma<strong>la</strong><strong>de</strong> » (I. 259).<br />

Un autre exemple <strong>de</strong> personnage est utilisé approuvant l’idée d’Hugo qui est celui <strong>de</strong><br />

Cos<strong>et</strong>te. Elle est décrite comme « innocente » (I. 279) <strong>et</strong> qu’elle « ne sait rien du tout » (I.<br />

279). Effectivement, les Thénardier ne lui dise rien à propos <strong>de</strong> sa mère <strong>et</strong> l’utilise comme<br />

une esc<strong>la</strong>ve. Ici, l’auteur veut faire comprendre au lecteur que pour sortir <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>misère</strong>, il<br />

faut d’abord combattre son ignorance. Tant que l’on vit <strong>dans</strong> l’obscurité, il est impossible<br />

<strong>de</strong> voir <strong>la</strong> réalité <strong>et</strong> <strong>de</strong> comprendre <strong>dans</strong> quelle situation on se trouve, tout comme Cos<strong>et</strong>te.<br />

Pour finir, le <strong>de</strong>rnier exemple qui sera analysé ici est Champmathieu. Lors <strong>de</strong> son procès,<br />

il est représenté comme « un espèce d’être misérable, profondément stupi<strong>de</strong> […] » (I.<br />

359). Après avoir parlé pour sa défense, « l’auditoire éc<strong>la</strong>ta <strong>de</strong> rire » (I. 365) par<br />

moquerie. On nous montre ici que le manque d’instruction ne lui prête pas main forte <strong>et</strong><br />

que toute personne intelligente <strong>et</strong> instruite peut prendre profit <strong>de</strong> ce<strong>la</strong>.<br />

Victor Hugo veut, avec tous ces exemples, nous montrer une vérité : le misérable est<br />

ignorant <strong>et</strong> réciproquement. Nous avons vu plus haut qu’une <strong>de</strong>s raisons pour lesquelles<br />

certaines personnes tombent <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>misère</strong> viendrait du fait que le plus fort prend profit<br />

du plus faible. C<strong>et</strong>te idée est reprise à <strong>la</strong> page 50 du tome I : « <strong>Les</strong> fautes […] <strong>de</strong>s faibles,<br />

<strong>de</strong>s indigents <strong>et</strong> <strong>de</strong>s ignorants sont <strong>la</strong> faute […] <strong>de</strong>s forts, <strong>de</strong>s riches <strong>et</strong> <strong>de</strong>s savants. ». Ceci<br />

explique pourquoi un ignorant tombe <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>misère</strong>. Pour expliquer l’inverse, il faut se<br />

référer au discours <strong>de</strong> Champmathieu, celui-ci disant : « Je ne sais pas expliquer, moi, je<br />

n’ai pas fait les étu<strong>de</strong>s, je suis un pauvre homme. » (I. 367). <strong>Les</strong> personnes vivant <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>misère</strong> ne peuvent se payer les étu<strong>de</strong>s ce qui explique leur ignorance.<br />

2) Arrive ensuite <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième partie <strong>de</strong> l’exposé par<strong>la</strong>nt <strong>de</strong>s solutions proposées par<br />

l’intermédiaire <strong>de</strong> personnages. Deux personnalités seront prises en compte : Myriel <strong>et</strong> le<br />

Père Ma<strong>de</strong>leine. Le premier écrit une « note pour régler les dépenses » <strong>de</strong> sa maison, dont<br />

<strong>la</strong>quelle est précisé qu’il souhaite subventionner pour « l’enseignement gratuit <strong>de</strong>s filles<br />

indigentes » (I. 41). Plus loin encore, il dit : « Mais quelle honte d’être ignorants ! Faites<br />

comme les gens <strong>de</strong> Queyras. » (I. 46). <strong>Les</strong> « gens <strong>de</strong> Queyras », comme il dit, sont <strong>de</strong>s<br />

maîtres d’école en Espagne qui passent <strong>de</strong> vil<strong>la</strong>ge en vil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> telle façon qu’une gran<strong>de</strong><br />

partie <strong>de</strong>s habitants sont l<strong>et</strong>trés même <strong>dans</strong> les vil<strong>la</strong>ges les plus perdus. Myriel dit encore<br />

qu’il faut enseigner « le plus <strong>de</strong> chose » que l’on peut « à ceux qui ignorent » (I. 50) <strong>et</strong> que<br />

« <strong>la</strong> société est coupable <strong>de</strong> ne pas donner l’instruction gratis […] » (I. 50). Pour finir, le<br />

Père Ma<strong>de</strong>leine, celui-ci voyant qu’il n’y avait à Montreuil-sur-mer « qu’une école,<br />

méchante masure qui tombait en ruine ; il en avait construit <strong>de</strong>ux, […] » (I. 229). Victor<br />

Hugo défend l’idée qu’il faut instruire <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion pour détruire l’ignorance <strong>et</strong> ainsi<br />

détruire <strong>la</strong> <strong>misère</strong>. Ceci dit, puisque <strong>la</strong> plupart n’ont pas les moyens <strong>de</strong> se payer les étu<strong>de</strong>s,

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