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La révolution dans « Les Misérables » de Victor Hugo - Gymnase de ...

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<strong>La</strong> <strong>révolution</strong> <strong>dans</strong> <strong>«</strong> <strong>Les</strong> <strong>Misérables</strong> <strong>»</strong> <strong>de</strong> <strong>Victor</strong> <strong>Hugo</strong><br />

<strong>La</strong> France a subit, entre le XVIIIème et le XIXème siècle, trois <strong>révolution</strong>s qui ont toutes, à<br />

cette époque, chamboulé la vie <strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong> ce pays. Ayant vécu <strong>de</strong>ux d’entre-elles, <strong>Victor</strong> <strong>Hugo</strong><br />

n’a pas manqué <strong>de</strong> faire part <strong>de</strong> ses opinions sur celles-ci <strong>dans</strong> <strong>«</strong> <strong>Les</strong> <strong>Misérables</strong> <strong>»</strong>, œuvre littéraire<br />

qu’il considérait comme son <strong>de</strong>voir principal 1 . Dans ce roman, la majorité <strong>de</strong>s personnes sont touchés<br />

par cet événement et, à ce sujet, s’ajoute aussi les nombreux discours du narrateur. De cette manière,<br />

comment l’auteur utilise-t-il la <strong>révolution</strong> pour passer ses idées et messages politiques ? En d’autres<br />

termes, quels sont les facteurs mis en avant par <strong>Victor</strong> <strong>Hugo</strong> pour défendre ou mettre en valeur ses<br />

opinions sur la <strong>révolution</strong>. Il conviendra donc <strong>de</strong> relever, <strong>dans</strong> un premier temps, les divers éléments<br />

concernant la <strong>révolution</strong> <strong>dans</strong> l’œuvre <strong>de</strong> <strong>Victor</strong> <strong>Hugo</strong>, puis d’énumérer les différents aspects traités <strong>de</strong><br />

celle-ci avec leurs différents points <strong>de</strong> vue, pour finalement, mesurer les intentions <strong>de</strong> l’auteur.<br />

En premier lieu, le terme <strong>révolution</strong> apparaît directement <strong>dans</strong> les six premières pages du<br />

roman. En effet, le narrateur cite la <strong>révolution</strong> comme élément décisif à la <strong>de</strong>stinée <strong>de</strong> M. Charles-<br />

François-Bienvenu Myriel. À ce propos, <strong>Victor</strong> <strong>Hugo</strong>, à travers les paroles du narrateur, explique, sans<br />

donner énormément <strong>de</strong> détails, que la <strong>révolution</strong> a complètement bouleversé la vie <strong>de</strong> l’évêque <strong>de</strong><br />

Digne. Par exemple, le père <strong>de</strong> M. Myriel, qui était conseiller au parlement d’Aix, a été ruiné, <strong>«</strong> chassé<br />

et traqué <strong>»</strong> (ligne 22, page 35) durant la <strong>révolution</strong>. . Et, dès les premiers jours <strong>de</strong> cet évènement, <strong>«</strong> M.<br />

Charles Myriel émigra en Italie <strong>»</strong> (ligne 24, page 35). De plus, <strong>«</strong> M. Myriel n’avait point <strong>de</strong> bien, sa<br />

famille ayant été ruinée par la <strong>révolution</strong> <strong>»</strong> (ligne 18, page 40). Ainsi, <strong>Victor</strong> <strong>Hugo</strong> expose à travers ces<br />

trois passages, pour la première fois <strong>dans</strong> le roman, certaines conséquences négatives <strong>de</strong> la <strong>révolution</strong>.<br />

Pourtant, il ne donne pas encore <strong>de</strong> précisions à ce sujet car il y revient plus tard à travers le narrateur,<br />

ou certains autres personnages, avec d’éventuels développements plus détaillés. <strong>Les</strong> discours <strong>de</strong> M.<br />

Myriel à la page 129, par exemple, rappelle qu’ <strong>«</strong> à la <strong>révolution</strong> sa famille a été ruinée <strong>»</strong> (ligne 28) et<br />

le narrateur relate que M. Mabeuf, lui aussi, a perdu <strong>de</strong> l’argent en masse car <strong>«</strong> la <strong>révolution</strong> <strong>de</strong> Juillet<br />

amena une crise <strong>dans</strong> la librairie <strong>»</strong> (ligne 14 à 15, page 868). Et, M. Gillenormand prononce, à la page<br />

877, le discours suivant : <strong>«</strong> Citoyens, je vous déclare que votre progrès est une folie, que votre<br />

humanité est un rêve, que votre <strong>révolution</strong> est un crime, que votre république est un monstre <strong>»</strong> (ligne<br />

23 à 25). Autant dire que <strong>Victor</strong> <strong>Hugo</strong> évoque à plusieurs reprises, <strong>dans</strong> ces trois extraits, certains<br />

résultats négatifs <strong>de</strong> cet événement et dévoile, <strong>dans</strong> la <strong>de</strong>rnière part citée au-<strong>de</strong>ssus, le contraire <strong>de</strong> ses<br />

opinions politiques.<br />

Pourtant les paroles sur la <strong>révolution</strong>, <strong>de</strong>s pages 80 à 89, prononcées par l’ancien<br />

conventionnel, à qui Mr. Myriel <strong>de</strong>man<strong>de</strong> sa bénédiction, amèneront cette fois une idée positive <strong>de</strong> la<br />

<strong>révolution</strong>. Elles auront non seulement un rôle considérable sur les idées <strong>de</strong> M. Myriel, mais <strong>de</strong> plus,<br />

elles amèneront quelques précisions aux éléments <strong>de</strong>s six premières pages. En effet, l’ancien<br />

conventionnel cite, au milieu <strong>de</strong> la page 81, certains éléments bénéfiques que la <strong>révolution</strong> a apportés,<br />

à savoir : <strong>«</strong> la fin <strong>de</strong> la prostitution pour la femme, la fin <strong>de</strong> l’esclavage pour l’homme, la fin <strong>de</strong> la nuit<br />

pour l’enfant <strong>»</strong> (lignes 13 à 14, page 81). Ce personnage assure aussi que <strong>«</strong> la <strong>révolution</strong> française est<br />

le plus puissant pas du genre humain <strong>de</strong>puis l’avènement du Christ <strong>»</strong> (lignes 34 à 35, page 81). Et il<br />

insiste <strong>de</strong> nouveau sur ce point en affirmant que <strong>«</strong> la <strong>révolution</strong> française a eu ses raisons <strong>»</strong> (lignes 16 à<br />

17, page 86) et que <strong>«</strong> son résultat est un mon<strong>de</strong> meilleur <strong>»</strong> (lignes 17 à 18, page 81). Quant à M.<br />

Myriel, <strong>«</strong> il rentra chez lui profondément absorbé <strong>dans</strong> on ne sait quelles pensées <strong>»</strong> (lignes 29 à 30,<br />

page 88) après avoir écouté les propos <strong>de</strong> l’ancien conventionnel. Ceci représentant sûrement l’effet<br />

que <strong>Victor</strong> <strong>Hugo</strong> voulait produire sur ses lecteurs grâce à son roman. En page 76, une note précise que<br />

1 Information tirée <strong>de</strong> l’introduction <strong>de</strong> l’édition d’Yves Gohin.<br />

1


<strong>Victor</strong> <strong>Hugo</strong> <strong>«</strong> met beaucoup <strong>de</strong> lui-même, <strong>de</strong> sa pensée et <strong>de</strong> sa situation d’exilé <strong>dans</strong> le<br />

conventionnel <strong>»</strong>, ce qui confirme l’hypothèse que l’auteur crée un lien entre le personnage <strong>de</strong> M.<br />

Myriel et le lecteur afin d’exposer ses idées à travers l’ancien conventionnel et <strong>de</strong> nous faire réfléchir,<br />

à l’image <strong>de</strong> M. Myriel.<br />

Ensuite, le narrateur dissémine, durant tout le roman, diverses définitions concernant la<br />

<strong>révolution</strong>. Par exemple, <strong>Victor</strong> <strong>Hugo</strong> prononce, à travers les paroles <strong>de</strong> l’ancien conventionnel, le<br />

discours suivant : <strong>«</strong> - Oui, les brutalités du progrès s’appellent <strong>révolution</strong>s <strong>»</strong> et complète, quelque<br />

centaines <strong>de</strong> pages après, avec les mots du narrateur : <strong>«</strong> Voulez-vous vous rendre compte <strong>de</strong> ce que<br />

c’est que la <strong>révolution</strong>, appelez-la Progrès <strong>»</strong> (lignes 15 à 17, page 460), et termine par informer le<br />

lecteur que le Progrès est synonyme <strong>de</strong> Demain (ligne 17 à 18, page 460). En d’autres termes, <strong>Victor</strong><br />

<strong>Hugo</strong> affirme que la <strong>révolution</strong> est un progrès, soulignant ainsi le côté positif <strong>de</strong> cet événement, et<br />

encourage donc les gens à la faire et à la soutenir, ceci étant important aux yeux <strong>de</strong> l’auteur du roman.<br />

Puis, quelques pages après, le narrateur ajoute que <strong>«</strong> la contemplation est, ainsi que la prière, un besoin<br />

<strong>de</strong> l’humanité ; mais, comme tout ce que la Révolution a touché, elle se transformera, et, d’hostile au<br />

progrès social, lui <strong>de</strong>viendra favorable <strong>»</strong> (lignes 4 à 8, page 651). En outre, <strong>dans</strong> le tome II, <strong>Victor</strong><br />

<strong>Hugo</strong> dit que <strong>«</strong> les <strong>révolution</strong>s sortent, non d’un acci<strong>de</strong>nt, mais d’une nécessité <strong>»</strong> (lignes 15 à 16, page<br />

143), elles sont <strong>«</strong> un retour du factice au réel <strong>»</strong> (lignes 16 à 17, page 143). De cette manière, l’auteur<br />

du roman énonce sa propre définition <strong>de</strong> la <strong>révolution</strong>, permettant ainsi au lecteur <strong>de</strong> pouvoir<br />

confirmer l’idée qu’il se faisait à ce sujet. Ce qui revient à dire que <strong>Victor</strong> <strong>Hugo</strong> insinue, à travers ces<br />

définitions, que la <strong>révolution</strong> est avantageuse pour l’avenir <strong>de</strong> la France et, surtout, pour son peuple.<br />

Puis, l’auteur du roman énumère plusieurs aspects essentiels au déroulement et à la réussite<br />

d’une <strong>révolution</strong>. Sur ce problème, <strong>Victor</strong> <strong>Hugo</strong> met en avant ses différents points <strong>de</strong> vue en citant <strong>de</strong>s<br />

personnes historiques du XVIIIème siècle. Par exemple, il mentionne que <strong>«</strong> pour que la <strong>révolution</strong><br />

soit, il ne suffit pas que Montesquieu la pressente, que Di<strong>de</strong>rot la prêche, que Beaumarchais l’annonce,<br />

que Condorcet la calcule, qu’Arouet la prépare, que Rousseau la prémédite ; il faut que Danton l’ose <strong>»</strong><br />

(lignes 15 à 20, page 753). Afin <strong>de</strong> comprendre cette phrase, il est essentiel <strong>de</strong> savoir que Georges<br />

Danton était un activiste emblématique en faveur <strong>de</strong> la Révolution française, beaucoup <strong>de</strong> sang a coulé<br />

à cause <strong>de</strong> cette personnalité 2 . Ainsi, <strong>Victor</strong> <strong>Hugo</strong> pousse le peuple à agir, et <strong>de</strong> manière brutale si<br />

possible, car il est temps d’arrêter <strong>de</strong> trop raisonner sans que les actions suivent, d’où l’allusion aux<br />

philosophes. Mais, l’auteur narre, quelques pages après, que <strong>«</strong> la Révolution, dont nous sommes les<br />

héritiers, doit avoir l’intelligence <strong>de</strong> tout <strong>»</strong> (lignes 22 à 23, page 789). De plus, à travers la <strong>de</strong>scription<br />

d’Enjolras et Combeferre, tout <strong>de</strong>ux partisans <strong>de</strong> la société <strong>révolution</strong>naire <strong>de</strong>s Amis <strong>de</strong> l’A B C, <strong>Hugo</strong><br />

déclare qu’ <strong>«</strong> à côté d’Enjolras qui représentait la logique <strong>de</strong> la <strong>révolution</strong>, Combeferre en représentait<br />

la philosophie <strong>»</strong> (lignes 32 à 33, page 819) et, qu’ <strong>«</strong> entre la logique <strong>de</strong> la <strong>révolution</strong> et sa philosophie,<br />

il y a cette différence que sa logique peut conclure à la guerre, tandis que sa philosophie ne peut<br />

aboutir qu’à la paix <strong>»</strong> (lignes 34 à 37, page 819). <strong>Victor</strong> <strong>Hugo</strong> améliore cette représentation en ajoutant<br />

que <strong>«</strong> Combeferre complétait et rectifiait Enjorlas <strong>»</strong> (ligne 37, page 819), donnant ainsi une<br />

connotation positif au caractère <strong>de</strong> Combeferre. À travers les passages <strong>de</strong> la page 789 et 819, le lecteur<br />

découvre un changement <strong>dans</strong> l’opinion que l’auteur se faisait <strong>de</strong> la <strong>révolution</strong>, en effet, <strong>Victor</strong> <strong>Hugo</strong><br />

accor<strong>de</strong> maintenant plus <strong>de</strong> considération à la raison.<br />

Finalement, Marius découvre en lui, lorsqu’il entend parler <strong>de</strong> son père, <strong>de</strong>s pensées<br />

<strong>révolution</strong>naires qui prennent, petit à petit, la place à ses idées royalistes. En effet, <strong>Victor</strong> <strong>Hugo</strong> conte,<br />

à travers les paroles du narrateur, que Marius <strong>«</strong> vit sortir <strong>de</strong> la <strong>révolution</strong> la gran<strong>de</strong> figure du peuple et<br />

<strong>de</strong> l’empire la gran<strong>de</strong> figure <strong>de</strong> la France <strong>»</strong> (lignes 23 à 24, page 798), <strong>de</strong> plus ce personnage fera parti<br />

2 Information tirée du site : http://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Jacques_Danton<br />

2


<strong>de</strong> la société <strong>de</strong>s Amis <strong>de</strong> l’A B C, confirmant ainsi au lecteur son changement d’opinion. Et, comme<br />

le raconte la note 1 <strong>de</strong> la page 865, <strong>«</strong> Marius est bien le reflet du jeune <strong>Hugo</strong> tel qu’il se voit <strong>de</strong>puis<br />

l’exil <strong>»</strong>. Car, <strong>Victor</strong> <strong>Hugo</strong> a vécu, durant sa jeunesse, le même changement d’idées politiques à savoir ;<br />

un passage du royalisme au libéralisme, et tout cela aussi grâce à son père 3 . En d’autres termes, le<br />

lecteur, à travers le personnage <strong>de</strong> Marius, est maintenant sûr que <strong>Victor</strong> <strong>Hugo</strong> défendait la <strong>révolution</strong>.<br />

En conclusion, même si aux premiers abords, le lecteur peut avoir l’impression que <strong>Victor</strong><br />

<strong>Hugo</strong> est contre la <strong>révolution</strong> car, il la décrit, à travers certains personnages, avec <strong>de</strong>s aspects négatifs.<br />

<strong>Victor</strong> <strong>Hugo</strong> revient à plusieurs reprises comme, par exemple, à travers l’ancien conventionnel ou bien<br />

Marius sur cet événement afin <strong>de</strong> contrer les éléments négatifs et <strong>de</strong> montrer au lecteur qu’il est<br />

clairement en faveur <strong>de</strong> la <strong>révolution</strong>.<br />

3 Information tirée du site : http://www.recherches-africaines.net/document.php?id=117<br />

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