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La dernière frontière de l'huile de palme - Greenpeace

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<strong>Greenpeace</strong><br />

International<br />

<strong>La</strong> <strong><strong>de</strong>rnière</strong> <strong>frontière</strong><br />

<strong>de</strong> l’huile <strong>de</strong> <strong>palme</strong><br />

L’huile <strong>de</strong> <strong>palme</strong><br />

en Afrique<br />

L’huile <strong>de</strong> <strong>palme</strong> en Afrique<br />

Fermier récoltant les fruits du<br />

palmier à huile au Cameroun.<br />

Ce cultivateur est propriétaire<br />

<strong>de</strong> la terre qu’il exploite et<br />

travaille à son compte.<br />

© JAN-JOSEPH STOK / GREENPEACE<br />

Originaire <strong>de</strong> l’ouest et du centre <strong>de</strong> l’Afrique, le<br />

palmier à huile est au cœur <strong>de</strong>s traditions et <strong>de</strong> la<br />

vie <strong>de</strong>s populations dans les zones où il pousse<br />

naturellement. Bien qu’en étant le berceau originel,<br />

le continent africain ne fait pas partie à l’heure actuelle<br />

<strong>de</strong>s grands producteurs mondiaux d’huile <strong>de</strong> <strong>palme</strong>. 21<br />

Mais cela n’a pas toujours été le cas. Dans les années<br />

1960, l’Afrique centrale et occi<strong>de</strong>ntale constituait le cœur<br />

du marché international <strong>de</strong> l’huile <strong>de</strong> <strong>palme</strong>. A l’époque,<br />

le Nigeria assurait 43 % <strong>de</strong> la production mondiale. 22<br />

A l’heure actuelle, avec un peu moins <strong>de</strong> 2 % <strong>de</strong> la<br />

production mondiale, il reste néanmoins le premier pays<br />

producteur en Afrique. 23<br />

<strong>La</strong> colonisation européenne a joué un rôle <strong>de</strong><br />

catalyseur dans l’introduction et le développement<br />

<strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s plantations en Afrique, le plus souvent, à<br />

la suite d’expropriations forcées. Plus tard, avec les<br />

indépendances, beaucoup <strong>de</strong> ces plantations ont été<br />

nationalisées, jusqu’à l’intervention <strong>de</strong> la Banque mondiale<br />

et du Fonds monétaire international dans les années<br />

1990. 24 Avec les politiques d’ajustement structurelles,<br />

elles ont <strong>de</strong> nouveau été privatisées et sont repassées<br />

dans beaucoup <strong>de</strong> cas dans les mains <strong>de</strong> propriétaires<br />

étrangers. 25<br />

Outre les systèmes <strong>de</strong> culture centralisés mis en place<br />

par les entreprises et les gouvernements, <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s<br />

traditionnelles <strong>de</strong> culture du palmier à huile perdurent.<br />

Elles consistent à récolter les fruits <strong>de</strong> <strong>palme</strong>raies naturelles<br />

ou semi-naturelles et à en extraire <strong>de</strong> l’huile manuellement<br />

ou au moyen <strong>de</strong> presses artisanales.<br />

Ampleur et dangers<br />

<strong>de</strong> l’accaparement <strong>de</strong>s terres<br />

On peut considérer qu’une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s concessions<br />

accordées à <strong>de</strong>s entrepreneurs étrangers en Afrique<br />

centrale et occi<strong>de</strong>ntale relève <strong>de</strong> la nouvelle tendance<br />

mondiale actuelle d’accaparement <strong>de</strong>s terres compte<br />

tenu <strong>de</strong> la nature contestable <strong>de</strong> nombreux accords qui ne<br />

reflètent pas <strong>de</strong>s procédures transparentes d’acquisition<br />

<strong>de</strong>s terres.<br />

L’ONG GRAIN a récemment mené une étu<strong>de</strong> sur toutes<br />

les acquisitions <strong>de</strong> terres réalisées par <strong>de</strong>s investisseurs<br />

étrangers <strong>de</strong>puis 2006. Selon celle-ci, l’Afrique est la<br />

première cible d’une vague d’accaparement <strong>de</strong>s terres<br />

et les investisseurs européens et asiatiques se trouvent<br />

<strong>de</strong>rrière <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong> ces acquisitions. 26<br />

Selon un autre rapport, <strong>de</strong>puis l’an 2000, les accords<br />

conclus en Afrique subsaharienne concernent 56,2 millions<br />

d’hectares. 27<br />

Par ailleurs, <strong>de</strong> récentes recherches <strong>de</strong> <strong>Greenpeace</strong><br />

International ont montré que plus <strong>de</strong> 2,6 millions d’hectares<br />

répartis dans dix pays d’Afrique centrale et occi<strong>de</strong>ntale<br />

étaient soit <strong>de</strong>stinés, soit déjà attribués à <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong>s plantations <strong>de</strong> palmiers à huile (voir en annexe).<br />

<strong>La</strong> majeure partie <strong>de</strong> ces projets touche au moins en partie<br />

<strong>de</strong>s zones forestières, comme le montrent les cartes <strong>de</strong>s<br />

étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cas ci-<strong>de</strong>ssous, et beaucoup se heurtent déjà<br />

à la résistance <strong>de</strong>s communautés locales. 28<br />

Parmi les récentes acquisitions <strong>de</strong> terres, une <strong>de</strong>s<br />

plus significatives a eu lieu au Cameroun, où la société<br />

américaine Herakles Farms développe un projet<br />

extrêmement contesté concernant au total quelques<br />

70 000 hectares. Ce projet affectera la vie <strong>de</strong> dizaines<br />

<strong>de</strong> milliers <strong>de</strong> personnes et pourrait engendrer la<br />

<strong>de</strong>struction <strong>de</strong> forêts naturelles situées entre cinq zones<br />

protégées, dans l’une <strong>de</strong>s régions d’Afrique les plus<br />

sensibles sur le plan écologique.<br />

<strong>Greenpeace</strong> International 9

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