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Année 2007 - Ministère de la Culture et de la Communication

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94<br />

18 - Habitat privé<br />

Domus. Hypocauste (fonction domestique non assurée).<br />

Ier s. <strong>de</strong> n. è.-IIIe s.<br />

29 - Formations naturelles<br />

Tablier lœssique, <strong>et</strong> paléosol. Antérieur au Ier s. av. n. è.<br />

30 - Résumé<br />

Le réaménagement du clos l’Antiquaille (1, rue <strong>de</strong><br />

l’Antiquaille, 5e arr.), afin d’en faire un ensemble rési<strong>de</strong>ntiel,<br />

a fait l’obj<strong>et</strong> d’une prescription <strong>de</strong> diagnostic<br />

archéologique par le SRA Rhône-Alpes.<br />

L’emp<strong>la</strong>cement (en contrebas <strong>de</strong>s “théâtres galloromains”)<br />

<strong>et</strong> <strong>la</strong> toponymie, alliés aux nombreuses<br />

découvertes <strong>de</strong> vestiges antiques (mosaïques, <strong>la</strong>pidaires<br />

<strong>et</strong> tronçons <strong>de</strong> voirie) réalisées sur <strong>la</strong> parcelle, sont<br />

à l’origine <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te prescription. C<strong>et</strong>te première approche<br />

du terrain a permis d’établir que le relief actuel n’a que<br />

peu <strong>de</strong> points communs avec <strong>la</strong> topographie antique<br />

du site. Une dépression naturelle située dans <strong>la</strong> partie<br />

ouest <strong>de</strong> l’emprise est à l’origine <strong>de</strong> <strong>la</strong> création <strong>de</strong><br />

terrasses à l’époque antique. Ces terrasses s’adaptent<br />

au pendage du terrain naturel <strong>et</strong> s’étalent à une altimétrie<br />

décroissante vers le sud. C’est sur c<strong>et</strong>te topographie<br />

particulière que prend p<strong>la</strong>ce, dès le début <strong>de</strong> notre ère<br />

(<strong>et</strong> peut-être même antérieurement) une occupation<br />

<strong>de</strong>nse. Les vestiges <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te occupation, bien que<br />

dégradés, présentent les caractéristiques propres à un<br />

espace urbain. Un hypocauste, un réseau d’assainissement,<br />

un sol mosaïqué, peut-être même une voie<br />

bordée d’un portique feraient du site un quartier<br />

<strong>de</strong>nsément urbanisé dès <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> moitié du Ier<br />

siècle avant J.-C. La vision ponctuelle offerte par le<br />

diagnostic conjuguée aux <strong>de</strong>structions occasionnées<br />

par les bâtiments contemporains limitent <strong>la</strong> caractérisation<br />

<strong>de</strong>s vestiges <strong>et</strong> <strong>de</strong> leur fonction. Certaines<br />

caractéristiques se <strong>de</strong>ssinent pourtant :<br />

Une ou plusieurs phases <strong>de</strong> réaménagement semblent<br />

avoir touché le site, avec notamment <strong>de</strong>s phénomènes<br />

<strong>de</strong> rehaussement <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> circu<strong>la</strong>tion, illustrés<br />

par <strong>la</strong> surélévation <strong>de</strong> <strong>la</strong> fondation du portique ou<br />

l’abandon <strong>de</strong> l’escalier <strong>et</strong> <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> l’hypocauste<br />

qui le surmonte. Le site paraît abandonné à <strong>la</strong><br />

transition entre le IIe <strong>et</strong> le IIIe siècle après J.-C. <strong>et</strong> sert<br />

vraisemb<strong>la</strong>blement à l’approvisionnement en matériaux<br />

<strong>de</strong> construction pour le développement <strong>de</strong>s<br />

quartiers antiques <strong>de</strong>s bords <strong>de</strong> Saône. La récupération<br />

se poursuivra lors <strong>de</strong> l’édification <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison <strong>de</strong><br />

Pierre Sa<strong>la</strong>, si tant est que le Moyen Âge n’ait pas vu<br />

c<strong>et</strong>te pratique se maintenir. Après <strong>la</strong> réutilisation <strong>de</strong><br />

ses matériaux, ce sont les constructions qui dégra<strong>de</strong>ront<br />

le site : aux XIXe <strong>et</strong> XXe siècles, <strong>de</strong>ux bâtiments se<br />

succè<strong>de</strong>ront sur l’emprise <strong>de</strong> l’actuel diagnostic.<br />

Malgré certaines atteintes portées aux vestiges,<br />

l’ensemble <strong>de</strong>s vestiges observé <strong>la</strong>isse augurer que<br />

l’emp<strong>la</strong>cement du futur bâtiment C recèle encore les<br />

vestiges <strong>de</strong> <strong>la</strong> trame urbaine <strong>de</strong>s f<strong>la</strong>ncs <strong>de</strong> <strong>la</strong> colline <strong>de</strong><br />

Fourvière. Depuis une date précoce (15-20 av. J.-C.)<br />

jusqu’au tournant du IIe siècle après J.-C., les<br />

constructions se sont adaptées à une topographie<br />

(aujourd’hui disparue), mais ont également influé sur<br />

le relief. Le relief <strong>et</strong> les aménagements anthropiques<br />

sont donc ici étroitement liés <strong>et</strong> offrent <strong>la</strong> possibilité<br />

d’étudier leur évolution conjointe <strong>et</strong> <strong>de</strong> saisir les interactions<br />

entre une occupation urbaine antique <strong>et</strong> une<br />

topographie contraignante.<br />

Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s bâtiments G <strong>et</strong> D<br />

Antérieurement à <strong>la</strong> construction <strong>de</strong>s bâtiments du<br />

couvent, un imposant mur <strong>de</strong> soutènement bor<strong>de</strong> le<br />

f<strong>la</strong>nc oriental du site <strong>de</strong> l’Antiquaille. L’origine <strong>de</strong> ce<br />

mur pourrait remonter à <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> antique si l’on se fie<br />

à <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s matériaux employés dans sa construction.<br />

Il est conservé sur une hauteur d’environ 8 m, dont 5<br />

actuellement enfouis. Son parement originel a cependant<br />

disparu du fait <strong>de</strong> l’usure du temps <strong>et</strong> <strong>de</strong> sa réutilisation<br />

en tant que mur <strong>de</strong> soutènement pour les bâtiments du<br />

couvent édifiés au cours <strong>de</strong> l’époque mo<strong>de</strong>rne. En<br />

1630, lorsque les Visitandines s’installent sur le site,<br />

dans leur nouveau couvent, elles font rapi<strong>de</strong>ment<br />

construire le chœur, le cloître <strong>et</strong> les offices, un premier<br />

corps <strong>de</strong> logis <strong>et</strong> l’église, consacrée le 1er octobre<br />

1639. L’aile est du cloître, qui englobe l’ancien corps<br />

<strong>de</strong> logis <strong>de</strong> Pierre Sa<strong>la</strong> puis <strong>de</strong>s Buatiers (XVIe s.),<br />

conserve en sous-sol, une cave pouvant correspondre<br />

à celle autrefois présente sous <strong>la</strong> maison du “grangier”,<br />

mentionnée dans le contrat <strong>de</strong> location <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison<br />

<strong>de</strong>s Buatiers en 1586. C’est visiblement au cours <strong>de</strong><br />

ces premiers travaux qu’est édifié le corps <strong>de</strong> logis<br />

formant <strong>la</strong> partie nord du bâtiment G <strong>et</strong> qui pourrait<br />

correspondre soit au “premier corps <strong>de</strong> logis” mentionné<br />

ci-<strong>de</strong>ssus, soit au “corps <strong>de</strong> logis <strong>de</strong> l’infirmerie”<br />

pour lequel nous savons que les travaux <strong>de</strong> charpenterie<br />

sont également achevés en 1639. Ces <strong>de</strong>ux bâtiments<br />

pourraient d’ailleurs n’en former en réalité qu’un seul.<br />

Ce corps <strong>de</strong> logis s’élève sur quatre niveaux, dont un<br />

en sous-sol. Il prend appui sur le mur <strong>de</strong> terrasse antique<br />

<strong>et</strong> est adossé, au nord, à l’aile est du cloître dont il<br />

prolonge <strong>la</strong> faça<strong>de</strong> orientale. Il comporte encore <strong>de</strong><br />

nombreux éléments d’origine, hormis ses fenêtres qui<br />

ont pour <strong>la</strong> plupart étaient modifiées au cours <strong>de</strong>s<br />

XIXe <strong>et</strong> XXe siècles. Enfin, sa faça<strong>de</strong> orientale se<br />

termine, au sud, par un pavillon construit au cours <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> même campagne <strong>de</strong> travaux. Dans les années<br />

1650, une nouvelle infirmerie est construite dans le<br />

couvent. Située dans le prolongement du corps <strong>de</strong><br />

logis précé<strong>de</strong>mment décrit, elle correspond actuellement<br />

à <strong>la</strong> partie sud du bâtiment G. À l’époque, ce<br />

bâtiment est décrit comme étant “le plus régulier <strong>de</strong><br />

toute <strong>la</strong> maison”. Il est édifié à cheval sur le mur <strong>de</strong><br />

soutènement préexistant <strong>et</strong> comporte cinq niveaux :<br />

<strong>de</strong>ux sous-sols, un rez-<strong>de</strong>-chaussée <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux étages.<br />

Cependant, seules les fenêtres <strong>de</strong> sa faça<strong>de</strong> orientale<br />

conservent encore leur agencement d’origine. En<br />

1672 <strong>et</strong> 1673, <strong>la</strong> supérieure Suzanne-Marie <strong>de</strong> Riants<br />

<strong>de</strong> Villerey fait réaliser les “trois tours pour cacher à<br />

toute <strong>la</strong> ville les défectuosités <strong>de</strong> notre maison qui<br />

étoient contre <strong>la</strong> bienséance <strong>et</strong> qui choquoient les<br />

yeux”. Ces travaux ont en réalité consisté à agrandir<br />

en direction <strong>de</strong> l’est les <strong>de</strong>ux pavillons présents au<br />

nord <strong>et</strong> au sud <strong>de</strong> <strong>la</strong> faça<strong>de</strong> orientale <strong>de</strong> l’Antiquaille <strong>et</strong><br />

à construire à neuf une tour centrale, <strong>la</strong>quelle “fut faite<br />

pour <strong>la</strong> symétrie <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux autres”. En eff<strong>et</strong>, <strong>de</strong>puis <strong>la</strong><br />

construction du corps <strong>de</strong> logis occupant <strong>la</strong> partie sud<br />

du bâtiment G, dont <strong>la</strong> faça<strong>de</strong> est en avancée vers l’est<br />

par rapport aux autres bâtiments du couvent, le pavillon<br />

sud n’est plus sail<strong>la</strong>nt que <strong>de</strong> quelques dizaines <strong>de</strong><br />

centimètres, ce qui rend probablement <strong>la</strong> faça<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

l’Antiquaille disgracieuse. L’agrandissement du pavillon<br />

sud se traduit donc par <strong>la</strong> reconstruction <strong>de</strong> sa faça<strong>de</strong>,<br />

environ 2 m plus à l’est <strong>et</strong> <strong>de</strong>s passages sont percés à<br />

chacun <strong>de</strong> ces niveaux dans son ancien mur <strong>de</strong><br />

faça<strong>de</strong> afin <strong>de</strong> <strong>de</strong>sservir ses parties agrandies. Aux<br />

alentours du XVIIIe siècle, un passage orienté estouest<br />

est construit en sous-sol, à l’extrémité nord du<br />

bâtiment G. C<strong>et</strong>te traboule offre désormais une<br />

communication directe entre <strong>la</strong> terrasse située au pied<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> faça<strong>de</strong> orientale <strong>de</strong> l’Antiquaille <strong>et</strong> les bâtiments<br />

<strong>la</strong> surplombant. En 1803, les Visitandines ont quitté<br />

leur couvent <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> vingt ans <strong>et</strong> les bâtiments<br />

<strong>de</strong> l’Antiquaille sont transformés en hospice. Durant le<br />

XIXe siècle, les bâtiments subissent quelques aménagements<br />

internes, mais qui <strong>de</strong>meurent re<strong>la</strong>tivement<br />

restreints <strong>et</strong> pour certains difficilement perceptibles

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